Posez vos Questions à un Auteur sur Star Wars (page 5)

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  • Avatar darkalain

    darkalain

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    Au contraire, cher DarthLucas, c'est moi qui aurait dû reprendre le fil car je n'ai pas répondu à ta question précédente sur les fêtes et cérémonies à Coruscant. Mais la rentrée universitaire a été lourde et je n'ai pas encore eu le courage de me replonger dans l'ensemble des ouvrages pour retrouver la trace des jours fériés dans la capitale galactique!
    En tout cas, ta question est essentielle (encore une fois) et je me suis souvent demandé comment était administrée Coruscant. Comme dans tous les systèmes fédéraux, on peut supposer qu'il existe un gouvernement central (Sénat et chancelier) et un gouvernement local (équivalent du District of Colombia pour les Etats-Unis ou du District fédéral de Mexico pour le Mexique). Hé bien, ce n'est pas vraiment le cas dans Star Wars.
    Il est à cet égard particulièrement révélateur de constater que les romans Star Wars oublient complètement de parler du gouvernement et de l’administration de la ville-planète. Alors que les coulisses du pouvoir galactique sont largement étudiées, on ne dispose que d’informations très lacunaires sur les institutions propres de la cité, comme si elles avaient peu d’importance. Certes, le guide du jeu de rôle "Coruscant and the Core Worlds" évoque l’existence d’un maire (nommé Trey Dunna), mais ses fonctions restent floues et son action limitée à la Cité impériale (dont on ignore les limites réelles, aussi bien en superficie qu’en profondeur). Son habilité politique lui a permis de conserver ce poste sous différents régimes (ancienne république, Empire, nouvelle République), mais on ne sait pas s’il est élu par le peuple ou nommé par le chef de l’État. Malgré ses bonnes intentions, Trey Dunna n’a d’ailleurs jamais rien fait pour combattre le crime organisé qui gangrène tous les niveaux de la société et, selon l’époque, il passe pour une simple marionnette entre les mains des sénateurs ou des fonctionnaires impériaux. Son rôle politique est tellement transparent que même l’Hôtel de ville, qui devrait être le symbole du pouvoir municipal et l’expression de son identité, semble avoir disparu du paysage de Coruscant. Cependant, dans L’Ultime commandement, Timothy Zahn évoque l’existence d’un " ancien Hall de Rassemblement " dont l’horloge fait irrésistiblement au City Hall des villes nord-américaines (La guerre des Étoiles 2, Paris, Omnibus, 1995, p. 784). Je peux t'assurer que j'essaie de glaner toutes les informations possibles sur ce sujet car ça m'intéresse directement, mais pour le moment, c'est tout ce que j'ai à te proposer. On est vraiment dans le cas d'une ville où les citoyens ne jouent plus aucun rôle: ce ne sont que des habitants, pas des êtres politiques.

    lundi 29 janvier 2007 - 14:22 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar darthlucas

    darthlucas

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    Merci de ta diligence darkalain ! effectivement, sans la connaître, ta réponse ne m'étonne pas...

    Je toruve cela très étonnant car les arcanes du pouvoir galactique ne peuvent être dissociées de l'administration de Coruscant. Cette ville planète est si importante par sa population, son aura intellectuelle et artistique, et bien évidemment par le fait que ce soit une place politique central, rend assez sidérant qu'on ne sache rien sur son administration.

    Il n'y a qu'à voir avec l'exemple de Brazzaville qui est la personifiacation même de la contruction d'un lien direct entre une ville (montée de toute pièce) et un etat.

    Comprendre cette ville c'est déjà comprendre comment on a essayé de modeler le Brésil.

    enfin, c'est juste une piste de réflexion personelle.

    @ plus darakalain et je réfléchis à une autre question !!!!

    lundi 29 janvier 2007 - 16:27 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar darkalain

    darkalain

    22412 Crédits

    Oups! tu voulais sûrement dire Brasilia (et pas Brazzaville). Mais la différence est que justement Brasilia est une ville de fondation (1960), créée de toute pièce pour exprimer le pouvoir de l'état brésilien. Ce n'est pas le cas de Coruscant, ville de sédimentation par excellence. Ceci dit, tu as raison, on ne parvient pas à imaginer une capitale de cette importance sans un pouvoir local chargé de gérer ne serait que les affaires courantes. En fait, Coruscant est l'expression même de la ville "néol-libérale" où chacun doit se débrouiller par lui-même. On voit bien, par exemple qu'il existe un corps de police (Jude Watson, Chasseuse de primes, " Les apprentis Jedi 11 ", Paris, Pocket Junior, 2003). mais on ne sait pas vraiment comment il est organisé. Et les habitants confient plutôt leur sécurité à des gardes privés...

    lundi 29 janvier 2007 - 16:38 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar darthlucas

    darthlucas

    27477 Crédits

    Salut à tous et en particulier à notre darkalain national ! ^^

    Bien alors je reviens avec une série de questions qui me taraude depuis un bout de temps.

    Voilà je voulais avoir de sinformations sur Coruscant (bien sûr) et plus précisément sur le fait que cette planète ville soit détruite, enfin transformée, par les Vong.

    Déjà je voulais savoir qui a décidé de cette ligne de conduite dans l'UE ? Je précise : est ce que Georges Lucas, ou que quelqu'un chez Lucas suit de près la trame romanesque de l'Ue afin qu'il y a it une cohérence, une continuité d'un livre à l'autre ou au final est ce que chacun fait ce qu'il veut dans son coin ?

    En suite je suis très étonné, en y réfléchissant, du destin de Coruscant.

    Pourquoi vouloir détruire une si belle cité ? Y a t'il un symbole derrière tout ça ? Car il y en a toujours plus ou moins un...
    Qu'en pense GL si tu le sais ?

    De plus, quel est l'avenir de Coruscant après tout ça car j'avoue que je n'ai pas tout lu (loin de là même) et ça m'intéresse.

    Voilà, j'espère ne pas être trop confus dans mes questions, mais j'aime bien essayer de prendre du recul par rapport à ce que je lis pour voir si il y a cohérence ou pas.

    Je terminerais par une citation d'un fan que j'ai entendu à Réunion II. Il a dit ceci :
    "certains se prosternent vers La Mecque, moi je préfère me prosterner vers darkalain..."

    Un fan pur et dur sans nul doute ?

    jeudi 20 décembre 2007 - 17:10 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar darkalain

    darkalain

    22412 Crédits


    Caramba, Darth Lucas, tu vas me faire basculer du Côté Obscur en me disant des choses pareilles!
    Inutile de te dire que depuis notre dernier échange, j'ai vu Coruscant se transformer de fond en combles, aussi bien dans les romans que dans les BD. J'ai donc suivi l'évolution de ma ville préférée en me posant moi aussi de très nombreuses questions sur son destin. N'étant pas chez moi en ce moment pour reprendre mes notes, je préfère attendre un peu pour te répondre de manière à la fois précise et approfondie. En plus, je pars samedi en vacances mais je te promets que dès mon retour je te fais l'analyse de l'évolution de la ville depuis sa destruction par les Vongs jusqu'à sa reconstruction et sa transformation à l'époque de Cade Skywalker. C'est du boulot, mais tout est déjà dans mon ordinateur.
    Je peux cependant donner quelques précisions sur des questions annexes : n'ayant pas eu la chance de rencontrer GL et de lui poser des qustions, je suis obligé de travailler avec le matériel dont je dispose (livres sur la saga, romans, BD, films, jeux de rôles, jeux électroniques...). Néanmoins, une chose est sûre : l'équipe du Skywalker Ranch choisit les auteurs et veille à la cohérence de la série. En général, on demande à un scénariste ou à un romancier d'imaginer un épisode précis en lui imposant de respecter l'esprit SW et de ne pas déraper en ressuscitant des morts ou en contredisant les travaux précédants. Le jeu est d'autant plus difficile que les chronologies se croisent en permanence. On publie au même moment des ouvrages qui, dans le temps SW, se situent bien avant ou bien après l'année zéro (épisode IV, un Nouvel espoir).
    Pourquoi détruire cette ville superbe? Cela correspond à une philosophie typiquement nord-américaine remontant aux grands anciens que sont Thoreau et Emerson (première moitié du XIXe sicèle) pour qui les grandes métropoles sont des lieux de perdition physique et morale. Ils recommandent de vivre à la campagne pour partager les saines vertus des paysans (c'est le vieux rêve de Virgile dans ses Géorgiques). Je pourrais approfondir le thème en évoquant les craintes liées à la globalisation, à l'étalement urbain (urban sprawl) et aux violences urbaines liées entre autres aux bandes de jeunes délinquants (street gangs), mais là, il me faudrait beaucoup d'espace! Coruscant est le reflet de toutes les pathologies urbaines dont souffrent les mégapoles du Nord comme du sud (Mexico, Mumbai, Sao Paulo) et sa destruction est l'aboutissement d'un long processus de pourrissement interne. En outre, il ne faut pas oublier que, dans un pays très religieux comme sont les Etats-Unis, les références à la Bible sont essentielles. or, dans l'Apocalypse selon Saint-Jean, c'est une prostituée vêtue d'écarlate et portant dans la main un calice d'or qui symbolise la ville par excellence : Babylone. Et la fin de notre monde commence par la chute et la destruction de la cité blasphématoire. Je n'en dis pas plus pour le moment car on va me traiter de sale prétentieux, mais je prépare ma réponse à ta question principale: la mort et la transfiguration de Coruscant.

    jeudi 20 décembre 2007 - 17:44 Modification Admin Réaction Permalien

  • PSW
  • Avatar darkalain

    darkalain

    22412 Crédits

    Salut Darthlucas.
    Comme promis, j’ai profité des vacances pour faire le point sur mes notes concernant l’évolution de Coruscant. Une partie de ces infos seront utilisées pour un bouquin qui va être publié en Colombie par l’Université nationale et l’Université d’Antioquia (De la geohistoria a la geoficción : Teorías y prácticas de la ciudad).
    Comme je l'avais déjà évoqué pour une question antérieure, après la défaite finale des Vongs, les autorités de la République se posent la question du devenir de la capitale galactique. On ne sait pas encore s’il faut reconstruire à l’identique ou bien profiter de l’occasion pour imposer de nouvelles formes urbaines. Certains préfèreraient même laisser la planète en l’état et la transformer en mémorial destiné aux générations futures (James Luceno, La Force unifiée, Paris, Presses de la Cité, 2005, p. 481). Après de nombreuses discussions et des débats passionnés, l’Alliance galactique a finalement choisi de redonner à Coruscant son statut de capitale. Cette décision très symbolique a été considérée comme une victoire personnelle pour le chef de l’État, Cal Omas, qui voulait redonner son unité à une république traumatisée par la guerre contre les Yuuzhan Vong.
    Dans le cycle du Nid obscur, dont l’action se déroule cinq ans après la reconquête de la planète, Troy Denning nous apprend qu’une « Autorité de reconstruction » a été chargée de remettre en état les installations anéanties pendant les combats ou transformées au cours des années d’occupation. On a ainsi érigé un nouveau temple Jedi, gigantesque pyramide de verre et de transparacier conçue pour s’harmoniser avec les nouveaux paysages de la ville-planète. Sur les bords du « Lac de la Libération », dans le secteur baptisé « Unité verte », les gratte-ciel de duracier côtoient les structures de corail yorrick, matière première vivante largement utilisée par les envahisseurs pour remodeler la capitale de la Nouvelle République à leur image. Troy Denning note néanmoins que la greffe politique n’a pas vraiment pris et que le retour sur Coruscant des autorités républicaines est en grande partie un échec, comme le montre le chantier abandonné de la grande « Tour céleste » qui devait symboliser la renaissance de la planète – à l’image de la Tour de la Liberté (Freedom Tower) conçue par l’architecte Daniel Libeskind pour remplacer les tours jumelles du World Trade Center de New York.
    Dans le cycle Legacy of the Force (15 ans après The New Jedi Order), la ville conserve un aspect hybride et menaçant (Allston, 2007, Betrayal). Elle a été reconstruite selon les modèles urbanistiques antérieurs et, dans les nouveaux quartiers, on ne voit pas la différence avec les paysages anciens de la capitale galactique (”the Coruscant of old”, comme le dit Denning dans Tempest, 2006). Il y a toujours autant d’airspeeders qui circulent entre les tours et les espaces publics n’ont pas retrouvé leur convivialité. Même la grande place de l’Amitié (Fellowship Plaza), au cœur du district du Sénat est déserte quand vient la nuit (Denning, 2006, 83). Pire encore, les divisions socio-spatiales qui caractérisaient la ville-planète avant l’invasion de la planète sont toujours présentes. Allston signale ainsi que les riches habitent toujours au sommet des gratte-ciel alors que les profondeurs sont peuplées de créatures misérables, mystérieuses et dangereuses (Betrayal, 2007). C’est le cas des Ferals, anciens habitants de Coruscant qui ont survécu aux Vongs mais qui se sont transformé en bêtes féroces (Denning, 2006, 17).
    Plus de cent ans après la fin de la guerre, la BD Legacy met en scène un monde toujours hydride où les architectes chargés de la reconstruction n’ont pas réussi à éliminer toutes les structures végétales laissées par les Yuuzhan Vong : « Les Vong ont complètement altéré cette planète. Il a été possible de reconstruire certains immeubles, mais tout n’a pas été remis en place comme avant. Il a été intéressant de déterminer comment ce monde, et bien d’autres, ont évolué » (Interview de Jan Duursema, Lucasfilm Magazine n° 62, novembre-décembre 2006, p. 18.). Comme on peut le voir dans le volume Legacy n° 1, de nombreux bâtiments sont encore tapissés par des fragments de corail yorrick, même si de nouvelles tours en duracier symbolisent la renaissance de la planète (Jan Duursema et John Ostrander, Broken, « Legacy n° 1 », Milwaukie, Dark Horse Comics, 2006). De manière très symbolique, Coruscant finit par retomber du côté obscur de la Force avec le redoutable seigneur Sith, Darth Krayt. Quand Cade Skywalker, retourne sur la planète couverte par une forêt de gratte-ciel, les parties basses de la ville hébergent toujours les exclus du système économique et politique, comme aux bons vieux temps de la République et de l’Empire (Duursema y Ostrander, A Reunion of Outlaws, Legacy N. 14, 2007). Comme quoi, l’avis des auteurs de Star Wars sur le monde urbain n’a pas beaucoup changé !
    Et voilà, j’espère avoir répondu à ta question. De mon côté, je continue à glaner des infos et à suivre à la trace l’histoire de Coruscant, dans le passé et dans le futur…

    vendredi 04 janvier 2008 - 09:38 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar darthlucas

    darthlucas

    27477 Crédits

    Et bien ! C'est passionant ! Ton esprit à la fois synthétique et scientifique fait plaisir à voir et ta réponse me conforte ... en attendant des nouvelles ultérieures en lien avec les prochaines parutions !

    Ce qui me semble clair c'est Que Coruscant ne retrouvera pas le lustre d'antant, l'éclat qui caractérisait ce monde même pendant le règne de l'Empire...

    Donc enfin, si je te suis bien, les constructions en corail Yorik perdurent aux côtés des constructions en durabéton... Un mix en quelques sortes qui montrent l'empilement des cultures et des époques...

    Un peu comme la côté normande qui reste truffée (comme beaucoup d'autres endroits d'ailleurs) de bunkers allemands !

    Merci encore pour ta si belle réponse et je réfléchis à une autre question...

    May the Force be with U !

    jeudi 24 janvier 2008 - 14:54 Modification Admin Réaction Permalien

  • Avatar darkalain

    darkalain

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    Je ne peux pas prédire ce que les auteurs SW ont dans la tête, mais il est vrai que Coruscant me paraît mal partie, alors que sa destruction par les Vongs pouvait être l'occasion d'une vraie renaissance... Mais les structures sont lourdes, surtout les structures mentales: on ne se débarrasse pas facilement d'une philosophie pour qui la ville est par nature un endroit malsain.

    jeudi 24 janvier 2008 - 17:53 Modification Admin Réaction Permalien

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