Le Temple Jedi 7 (page 16)
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AngeSolo
28906 Crédits
Assise confortablement dans un des canapés du salon de l’Angel’s Fury, Ange Solo pianotait sur son datapad, l’esprit absorbé par les données qui défilaient sous ses yeux. Les affaires n’allaient vraiment pas fort et le coût de la reconstruction des infrastructures du QG atteignaient des sommes vertigineuses que la Guilde peinait à s’offrir. La ruine n’était pas encore d’actualité mais il paraissait indéniable que d’importantes coupes budgétaires devaient avoir lieu et que les rapines des différents acteurs de l’organisation se devaient d’aller croissant. Elle la première se devait de montrer l’exemple et de se remettre en quête d’objets de valeur à dérober pour renflouer les caisses. Soupirant, elle se connecta au darkholonet et commença à consulter les petites annonces de particuliers aux goûts parfois contestables quand Xeniam vint s’installer à ses côtés. Sans dire un mot, il s’allongea à quelques centimètres d’elle, les yeux rivés vers le plafond, les bras croisés derrière la nuque.
Ange, toujours les yeux rivés vers son écran : Quelque chose ne va pas ?
Xeniam, subitement morose : Tu vas me trouver ridicule.
Ange, lui adressant un regard en biais : Dis toujours, je jugerai après.
Ce fut à son tour d’expirer bruyamment de l’air. Puis, il se tut quelques instants. Ange, elle, se redressa. Elle n’avait pas l’habitude de le voir si sérieux.
Ange, inquiète : D. , qu’est-ce qu’il y a ?
Xeniam, sombre : C’est que je viens de réaliser que c’est fini. Toi et moi, nos petites combines comme ça, on pourra plus jamais. Enfin, je veux dire, c’est que ça ne sera jamais plus comme avant. Le temps a passé…
Ange : Arrête de raconter des conneries ! Toi et moi, on est fait pour ça ! C’est juste que tu viens d’arriver, moi aussi, et que le contexte galactique fait que…
Xeniam, l’interrompant : Ce n’est pas ce que je veux dire. Les soirées showbiz, les grands galas, les nuits dans des palaces et au bord de la piscine, les paparazzis, tout ça, c’est impossible maintenant.
Ange, lui ébouriffant affectueusement les cheveux : On s’est plutôt pas mal débrouillé hier soir, non ?
Xeniam, fermant les yeux : Noaderlo Copridai est mort, Ange.
Le couperet tomba et elle sentit ce poids invisible lui paralyser subitement la poitrine. Sa gorge se serra et elle eut toutes les peines de l’univers à contenir cette angoisse qui s’emparait d’elle à chaque fois qu’elle prenait douloureusement conscience que les années l’épargnaient. Lui n’avait eu qu’un répit, une fenêtre sur le vide sidéral du temps qui les avalait tous. Presque tous. Elle aussi n’avait plus la force d’ouvrir les paupières et de lire sur ce visage revenu d’outre-tombe toutes ces marques qui finiraient par l’emporter. Elle n’était pas prête mais l’était-on un jour jamais ?
Xeniam : Et toi, toi, tu n’as pas vieilli.
Ange, essuyant une larme qui n’avait pas eu la force de couler : Xeniam, je ne veux pas en parler. Pas maintenant, s’il te plaît.
Xeniam : Excuse-moi, je ne voulais pas. Je suis désolé. Je t’avais dit que c’était stupide. C’est juste que…
Ange, lui saisissant le bras : On va trouver une parade, d’accord ? On est plus malin que ça, hein ?
Xeniam, faussement convaincu : Bien sûr.
La Corellienne ôta ses pieds de la table basse fixée au sol et ouvrit une petite trappe sur le côté. Elle en sortit deux verres et une bouteille.
Xeniam : Aux grands maux, les grands remèdes.
Ange : Et tu n’as pas tout vu !
Solo se concentra une fraction de seconde sur l’interface du datapad et une musique si familière résonna dans chacune des enceintes du vaisseau. En entendant les premières notes, Xeniam se mit à rire.
Ange, souriant à son tour désormais : Voilà, on a Méline, de quoi faire la fête et se creuser les méninges. Noa, on n’a qu’à le faire revenir d’entre les morts, D. !
Xeniam, se réservant son verre déjà vide : Tu débloques, Solo.
Ange : Mais non ! Il est devant moi, Noa, et en beaucoup plus séduisant !
Le natif d’Ondéron lui rendit son sourire et à un prendre un air qui se voulait irrésistible.
Ange, moqueuse : Bon, on a encore un peu de boulot mais je suis sûre que c’est tout à fait possible. Et à nous les petits fours et la une des magazines comme au bon vieux temps ! Ta gueule d’ange pourrait sortir la Guilde de sa mauvaise passe. Un fils caché ?
Xeniam : Bof. Un clone ?
Ange : Ethniquement très difficile à justifier. Les marqueurs génétiques, comme pour mon idée, poseront des problèmes majeurs.
Xeniam : Ce n’est pas faux… Un clawdite ?
Ange : Ils ne sont pas réputés pour être de très bons acteurs…
A l’exception de ce fils de Hutt.
Il eut une pause. Ange avala cul sec un nouveau verre et les yeux de Xeniam s’illuminèrent.
Xeniam : Un droïde…
Ange, interloquée : Un droïde… ?
Xeniam, s’emballant subitement : Oui, un droïde ! Mais pas n’importe lequel. Un plus vrai que nature ! Les IA sont parvenues à reproduire les traits holographiques de certains acteurs morts ou vivants.
Ange, l’interrompant : La législation est très stricte à ce sujet, Xeniam.
Xeniam : Je sais, je sais… Ce n’est possible que dans les holofilms, séries ou publicités. Mais imagine si une société de production était à même de créer des humains plus vrais que natures ! Un acteur pourrait, de son vivant, signer un contrat qui le rendrait, en quelque sorte, immortel. On prendrait ses mensurations au sommet de sa gloire, on analyserait ses expressions, l’étendue de son vocabulaire, ses mimiques, sa vie, quoi… Et on injecterait tout ça dans un droïde dont la plastique imiterait à la perfection celle d’un être de chair le temps d’un film…
Ange, perplexe : Continue.
Xeniam, se rapprochant d’elle : Et puis, elle serait parfaite cette plastique puisqu’en réalité, elle est humaine !
Ange : Si je comprends bien, tu proposes, en quelque sorte, de cloner l’enveloppe dans laquelle on injecterait un programme imitant le défunt ?
Xeniam : C’est exact.
Ange, en lui touchant le front du doigts : Et on ferait comment, Petit Génie, si tu nous passes les contrôles de sécurité ? On verrait aisément que tu es fait de chair et de sang… Sans compter qu’on aurait qu’un seul et unique modèle, à proprement parler, qui existerait.
Xeniam, malicieux : Je suis sûr que le Docteur Gadget saura nous aider… Quant au modèle unique, on peut aisément le justifier : il s’agit d’une technologie très coûteuse et on attend de savoir si ça marche avant de voir les choses en grand.
Ange : Peut-être…
Xeniam, lui relevant le menton : Allez… Noa aussi a le droit d’être immortel.
Le Leader de la Guilde hocha la tête de droite à gauche, signe qu’elle hésitait.
Ange : La viabilité de ce projet se réfléchit…
Xeniam, lèche-botte : Quelle femme, tu fais !
Ange, regardant l’heure sur son comlink : On ferait mieux d’aller se coucher. Il nous reste encore plusieurs heures de vol avant d’arriver sur Myrkr et d’enchaîner avec une longue journée. Tu viens ?lundi 24 juillet 2023 - 10:58 Modification Admin Réaction Permalien
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La_Mirialane
3462 Crédits
Glee Anselm, palais administratif
Jour 84
La tentative d’assassinat du sénateur n’était pas restée secrète bien longtemps. Heureusement pour lui – et pour les Jedi –, il était suffisamment rétabli maintenant et pouvait faire face à la nuée de rapaces qu’étaient ces innombrables chaînes d’intox en continu. Myrith les observait de loin, de haut, avec toujours autant de dédain et de mépris.
La « liberté de la presse »… ou comment fоutre en l’air la confiance, l’équilibre et la paix sociale via des torchons idéologiques se targuant de « la vérité » ou des tabloïds prêts aux pires diffamations dans le seul but de vendre un max. Transmettre l’information ? tellement passé de mode !
Heureusement, Shindo Taliin savait plutôt bien se débrouiller avec cette vermine. Il leur donnait le pain qu’il leur fallait, avec un peu de mensonge pour brouiller les pistes : plusieurs suspects interpellés, l’interrogatoire toujours en cours et dont l’arrivée des résultats ne pouvait être estimée pour le moment. Alors qu’en réalité, le Chiss avait fini par se mettre à table.
Il avait fallu du temps et de la patience. Aynor, toujours diplomate, avait envoyé au prisonnier des ondes positives, pour apaiser ses craintes et abaisser sa garde, facilitant les aveux. Forcément, cela se faisait pas à pas ; Myrith aurait eu d’autres méthodes moins orthodoxes et fort certainement désapprouvées par l’Ordre, mais plus rapides.
Quoi qu’il en fût, les Jedi apprirent tout ce que l’assassin avait pu leur donner : engagé sur Mygeeto par un individu habillé comme n’importe qui, lequel ne lui avait pas donné son nom. Payé en crédits impériaux – relativement normal, en l’occurrence : la planète se trouvait dans ses frontières. Une piste difficile à remonter, pour ne pas dire impossible.
Même si la déduction des Jedi le leur disait, il leur était impossible d’accuser l’Empire. Ça ne pouvait être que lui : Shindo n’avait pas d’ennemis autres que le Triumvirat. Et les excités anti-Force avaient considérablement perdu de leurs moyens depuis la chute de Sovereign – la Chancelière Oedipem leur menait la vie dure.
Posées dans un bureau à huis-clos, Maître et padawan profitaient maintenant que leurs collègues masculins ne s’occupent de la protection rapprochée du sénateur pour faire un peu de formation, via de la méditation.
Aynor — Tu n’es pas à l’exercice, Myrith. Je sens que ton esprit est ailleurs.
Myrith — Maître, je ne sais pas quoi penser de tout ça.
Aynor — Ah ? Développe…
Myrith — J’ai un mauvais pressentiment. Comme si quelque chose se préparait, un mouvement militaire. Et d’un autre côté, je sais pas, j’ai l’impression que l’Empire ne va pas agir. C’est très désagréable.
Aynor — Tu comprends ce que j’éprouvais l’autre fois. Ça chamboule ton esprit.
Myrith — Ben y a de quoi ! Cette attente, c’est… c’est insupportable ! La guerre, ça met les nerfs à vif, le combat a lieu, on n’a pas le temps de penser à autre chose. Mais attendre que ça arrive, avec une quasi certitude que ça arrivera mais en même temps savoir que rien n’est encore joué… Y a de quoi devenir folle !
Aynor — Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu souhaites la guerre ?
La padawan soupira :
Myrith — Mais non… ! Je veux seulement que les choses soient claires. Si y a un combat, au moins on sait et y a plus de doute. Mais cette paix fantoche, c’est… !
Aynor — Ne sois pas prompte à la bataille. Tu vas penser que je te rabâche avec ça, mais tu n’es pas encore prête à te battre dans une guerre. J’aimerais que tu aies à l’éviter, malheureusement les chances sont pour ainsi dire nulles. J’ai combattu au Temple contre Baaaaaaal et toutes ses forces. Je ne souhaite ça à personne. Si tu savais ce que ça fait à un Jedi, quelles blessures ça inflige dans la Force de voir ces souffrances, de voir mourir des gens – ses semblables ou même ses ennemis. La guerre peut faire basculer des Jedi qui ne sont pas assez prêts mentalement : ils deviennent cyniques, la vie perd peu à peu sa valeur à leurs yeux, voir et infliger la mort diminue petit à petit sa gravité… jusqu’au jour où ils ne s’arrêtent plus, ils tuent de sang-froid. Et dans le pire des cas, ils y prennent goût.
Au fur et à mesure de ses mots, le regard et la voix d’Aynor se perdaient et ses émotions devenaient lisibles dans la Force : beaucoup de peine, de regrets et… de culpabilité ? L’apprentie ne sut pas s’il eut été délicat de demander si elle parlait de quelqu’un en particulier.
Aynor — Je ne veux pas qu’il t’arrive ça. La mort est terrible, mais il y a des châtiments pires encore. Face à un ennemi, on est plus facilement encline à utiliser sa haine comme moteur, pour se donner de la force et les moyens de parvenir à ses fins. Il est très difficile de faire la guerre sans haine, en particulier quand les causes impliquées te touchent personnellement.
Myrith — Vous pensez que j’ai des raisons personnelles à ce qu’un conflit ait lieu ?
Aynor — Bien sûr que non. Je n’ai pas dit ça. Mais ça peut devenir personnel, pour plein de raisons…
Elle allait poursuivre quand son regard s’orienta vers la porte.
Aynor — Le sénateur Taliin revient. On en reparlera plus tard.
Le Nautolan entra :
Shindo Taliin — Ils feront avec ce que je leur ai donné ! Par la Force, on ne viendra jamais à bout de leurs questions.
Aynor — C’est un puits sans fond, sénateur ! Comment allez-vous ?
Shindo Taliin — Mis à part que je ne sens toujours plus le tentacule mordu, ça va. Encore un peu fatigué.
Aynor — Le capitaine Demea a prévenu la République : le prisonnier sera emmené sur Coruscant, où on tâchera de vérifier son identité, puis il sera incarcéré.
Shindo Taliin — Si l’Empire ne cherchera pas à l’exfiltrer.
Aynor — Je ne pense pas. Ce serait un aveu qu’il a envoyé un agent officiel faire cette tentative. J’ai senti chez lui que c’était un chasseur de primes indépendant, qui a certainement été payé par les Impériaux, mais utilisé pour se laver de tous soupçons.
Shindo Taliin — Vous avez sûrement raison. Que comptez-vous faire ?
Aynor — Nous resterons ici jusqu’à nouvel ordre. Je vais attendre des nouvelles du Conseil ou de la chancellerie. Je vais aussi savoir s’il y a de l’évolution sur Devaron : les Jedi envoyés sont arrivés hier, peut-être que les choses ont avancé depuis.Ce message a été modifié par La_Mirialane le mardi 03 octobre 2023 - 22:21jeudi 27 juillet 2023 - 18:19 Modification Admin Réaction Permalien
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galen-starkyler
18452 Crédits
Notre départ pédestre pour la zone de conflit à l’extérieur du massif du Serat ne vient de commencer qu’après notre léger détour dans l’Arrow, pour nous accorder un temps pour bien nous préparer à diverses rencontres malencontreuses. Ce qui explique pourquoi Kinsa s’assure que son beskar’gam et ses gadgets sont bien entretenus, pour éviter une défaillance qui entraînerait un problème technique gênant, ou encore qu’Eckmül prend la peine de revêtir un plastron de protection en duraplaste par-dessus sa tunique de Jedi.
Je reprends de mon côté mon plastron d’armure de plaques légères et maille en alliage ancien, que j’échange avec ma veste moulante de terrain enlevée et pliée dans un sac de voyage, ainsi que les brassards et la tassette qui composent l’ensemble ; en sachant que nous serons dans un environnement exotique rendu désolé, je préfère ranger mon manteau trench-coat de bure dans le sac que de le salir inutilement. En ce qui concerne mon armement, je peux compter sur mes deux sabres-laser, l’un standard et l’autre court, et j’ajoute mon pistolet-blaster personnel pour diversifier mon arsenal. Un coup d’œil sur ma ceinture utilitaire multifonction me permet de constater que tout est en place et que rien ne manque.Il ne nous reste plus qu’à quitter le vaisseau et aller se rendre sur place, en laissant Artorias veiller sur lui en notre absence et/ou nous rejoindre en cas de renfort, et nous voilà tous les trois en train de descendre la passerelle du sas d’entrée pour se mettre en route. Mais entretemps…
Kinsa : - Galen, Eckmül, arrêtons-nous un moment. J’aimerais mettre les choses au clair avant d’y aller.
Moi : - Je suppose que tu vas nous dire de te laisser prendre les choses en main quand on croisera le groupe mandalorien et de rester en retrait pour assurer tes arrières.
Kinsa : - C’est ce qui est le mieux pour nous éviter des embrouilles, même en présence de Ceno, mais il n’y a pas que cela dont j’aimerais vous parler. On ignore encore du type et du nombre de soldats mandaloriens que l’on va croiser durant notre exploration, ni de la marge de temps qui nous séparent d’eux ou des rebelles devaroniens. Donc… Je souhaite que vous restiez très prudents, autant dans vos mots que vos gestes.
Eckmül : - Je comprends ton anxiété à nous voir surréagir en présence de soldats mandaloriens, mais comparé aux forces rebelles dont nous ignorons « aussi » le nombre exact et le degré d’armement, nous avancerons au moins sur un meilleur terrain et nous saurons agir en conséquence.
Moi : - Sans oublier que, même sans la présence de Ceno, je doute que des mandaloriens se risqueraient à s’en prendre à trois jeunes chevaliers Jedi sans s’être informé ou s’être renseigné. Eux aussi doivent être sur leurs gardes en sachant que la République a envoyé des émissaires régler le problème de la rébellion.
Kinsa : - Avoir des tensions entre nos deux groupes ne nous facilitera pas la tâche si nous voulons éviter que des pertes et des blessés nous retombent sur les bras. Alors je voulais juste prévenir que guérir. Ce qui ne vous empêche pas de continuer à rester vous-même, avec une certaine pondération. N’est-ce pas Galen.
Moi, un sourire en coin : - Hé, c’est moi.Un regard amusé en roulant des yeux au ciel apparaît brièvement sur le visage de la jeune twi’lek ru’tian en armure, puis nous nous mettons immédiatement en route pour notre mission. Une demi-heure de marche pour atteindre les quais de service pour les transports anti-grav de la ville, puis une demi-douzaine de minutes pour emprunter des moto-speeders à louer, avant de les enfourcher et se partir à la course.
Notre traversée du défilé accessible du massif puis des plaines environnantes, sur nos motos-speeders, nous prend moins de deux heures en faisant attention à ne pas exagérer sur la vitesse ni perdre sa concentration sur les obstacles visibles sur la route (surtout sur une route accidentée). Nous passons évidemment près des premières lignes de défense du front d’Etat, où rien ne semble bouger ou bien frémir sur le sol remué et retourné par les explosions, puis nous franchissons les limites de ce qui s’apparente à un « no-man’s-land » sur des centaines de lieues à la ronde. Nous redécouvrons avec netteté une terre dévastée, désolée et défigurée par les causes et conséquences des batailles contre la rébellion : le sol terreux et friable est bien plus grisâtre et cendreux que dans les forêts environnantes, parsemé de zébrures et de craquelures fines et assez profondes de part et d’autre. Des débris de bois taillé, de duraplaste et de métaux communs sont éparpillés sans aucune cohérence tandis que des restes d’os et de chair traînent sur le sol, ou pendouillent sur les pointes de fil barbelé en bordure des tranchées artificielles.
Nous décidons de nous arrêter un moment, pour observer davantage les lieux mais surtout discuter avec les quelques dizaines de soldats loyaux qui campent dans leur base fortuite entre deux tranchées arrière. Les gardes en poste braquent immédiatement leur fusil-blaster en nous voyant approcher, même si nous ne faisons rien qui puissent les alarmer, puis une tierce personne sort pour leur indiquer de ne baisser leur arme et de nous laisser venir ; cette tierce personne est assurément un ranger lambda de la République, envoyé par le BSR pour superviser ou pas l’assistance aux forces loyales devaroniennes.
Kinsa, s’approchant en tant que déléguée : - Nous sommes les Jedi que la République a sollicités pour aider la situation sur Devaron, et nous aimerions faire le point avec les soldats présents sur place.
Ranger : - Par ici je vous prie, Jedi. La capitaine est à l’intérieur, avec le commandant devaronien.Nous entrons à l’intérieur du petit bunker, nous interrogeant d’abord sur l’étroitesse du bâtiment pour autant de personnes, avant de voir qu’il ne débouche que sur un escalier creusé et aménagé pour descendre dans un immense espace caverneux naturel, où militaires républicains et devaroniens peuvent librement circuler de long en large, si l’on met de côté les caisses hermétiques d’armement ou de provisions et les installations stratégiques mobiles. C’est au centre de cette base souterraine, reliée aux deux tranchées par des sorties hermétiques dans la paroi rocheuse, que nous sommes amenés directement à une femme brune au teint hâlée dans l’uniforme distinctif des membres du BSR, avec à sa gauche un mâle devaronien en armure militaire de son gouvernement. Tous deux semblent planifier leurs actions sur l’holotable. Je ne peux m’empêcher de marquer un demi-sourire en reconnaissant la ranger appelée « capitaine ».
Ranger : - Capitaine, nous avons de la visite.
Bgr. Monya Liza : - Pas maintenant soldat, je suis occupée à faire… (En relevant la tête deux fois avant de nous voir et de comprendre.) Ah ! Bien évidemment, les émissaires Jedi. (Elle se redresse pour venir à notre rencontre.) Vous pouvez disposer, soldat. (À nous.) Brigadière Monya Liza, envoyée par le BSR en tant que capitaine de brigade pour assister l’armée devaronienne à faire cesser cette rébellion. Vous pouvez me faire confiance pour veiller à ce que nul dans cette partie de la désolation ne perd la vie sans avoir bien vécu. Je suis ravie de vous recevoir et de vous rencontrer à temps, Jedi. (Salut militaire) Surtout vous Galen, que je ne pensais pas voir après tout ce temps à la suite de la parenthèse Cki.
Moi, en lui renvoyant le salut : - Ravie de vous revoir aussi, brigadière.
Eckmül : - Avoir une des subordonnées de confiance de ton paternel ici est bon signe, Galen.
Kinsa : - Nous sommes venus à votre rencontre afin de faire le point sur la situation du terrain, brigadière…
Commandant devaronien : - Un instant, brigadière ! Que fait cette mandalorienne parmi les Jedi ?! Nous ne voulons pas recevoir de suppôt du Triumvirat dans cette base sans une raison valable !
Bgr. Monya Liza : - Commandant Dravast, vous vous méprenez au sujet de la chevalière Talik. Elle est certes une mandalorienne, mais elle est ici en tant que Jedi et mandataire de la République pour régler le souci que nous pose la présence de ses congénères qui, eux, appartiennent au Triumvirat.
Kinsa : - Je vous prie de croire, commandant, que je suis là pour vous aider à maintenir l’ordre et restaurer la paix sur votre planète, en agissant en tant que Jedi et native mandalorienne pour mieux intervenir face au groupe mando qui est envoyé à la demande du Triumvirat. Je ne suis pas votre ennemie.
Moi : - Sans oublier, commandant, que vous êtes en présence de deux autres Jedi, nous à vrai dire, qui témoigneront que votre première impression est faussée et que vous prendre à la chevalière Talik pour sa nature de mandalorienne vous desservira plus dans votre affaire que vous le pensez.Le grand devaronien, dont les cornes semblent plus longues et épaisses que celles de ses subordonnés, reste immobile durant un court instant pour réfléchir, impassible, puis il fait signe à ses soldats de baisser leur arme. Il incline ensuite la tête en fermant les yeux, assez bas pour montrer ses cornes.
Cdt. Gahr Dravast : - Veuillez pardonner mon impudence, maître Talik, j’ai manqué de prudence et de discernement à votre égard. Je suis Gahr Dravast, l’actuel commandant de terrain de cette brigade de défense, et votre arrivée dans notre base est la bienvenue. J’imagine que vous avez déjà rencontré le conseil d’Etat lors de leur débarquement, avant de venir vous aventurer sur cette zone de malheur.
Moi : - J’en déduis à vos mots que combattre la rébellion est au-delà d’une partie de plaisir.
Cdt. Gahr Dravast : - Nous ne parlons pas d’insurgés de bas-étage, mais bien de rebelles radicaux qui n’ont aucune idée du mal qu’ils font à notre peuple ni à notre entente avec la République. Ces gens-là veulent changer le tout pour le tout, quitte à se sacrifier et à faire l’inimaginable si cela peut les aider à marcher sur le Serat Montellien pour renverser le gouvernement actuel. Bref, non ça n’est pas une partie de plaisir.
Eckmül : - Pardon de vous poser la question, mais qu’en-est-il du côté de l’« autre » gouvernement local ?
Cdt. Gahr Dravast : - Ce sont des sujets de l’Empire, malheureusement. Leur notion d’ordre et de paix ne sont pas les mêmes que nous autres, partisans démocrates et populistes. La métropole fortifiée impériale, située à quarante lieues au sud-est du Serat, n’est habitée que par quelques citoyens devaroniens formant une minorité et le reste ne sont que des colons humains et humanoïdes installés depuis le début de la Coalition Galactique. Un de nos informateurs neutraliste nous a fait savoir qu’ils ne sont pas si affectés par la rébellion et qu’ils font mine de ne rien voir ou entendre.
Moi : - Ils ont toutefois envoyé des soldats de la garnison pour réprimer les rebelles, n’est-ce pas ?
Cdt. Gahr Dravast : - Les stormtroopers et les mercenaires devaroniens engagés ont tenté de mener une marche entreprenante dans la jungle, en espérant régler le problème d’une seule traite. Une grave erreur, car leur nombre et leur technologie s’est avérée inefficace face aux méthodes de guérilla et la parfaite connaissance de terrain des rebelles. Ce qui explique en soi l’arrivée de ce commando mandalorien.Nous observons assez rapidement les lieux et les personnes présentes pour estimer le nombre de soldats en place pour mener l’opération, mais nous constatons que les effectifs républicains et devaroniens réunis ne dépassent pas la centaine et que ce sont uniquement des conscrits de niveau intermédiaire.
Kinsa : - Nous sommes ici au nom de l’Ordre Jedi pour veiller à ce que Devaron puisse recevoir toute l’aide disponible de la République, mais je vois à vos hommes que vous n’êtes pas beaucoup. Vous devez avoir perdu de nombreux soldats au cours de ces dernières heures, à votre nervosité. Si cela peut vous aider, nous pouvons rester ici avec vous en attendant que des renforts arrivent pour vous épauler.
Cdt. Gahr Dravast : - Il n’y aura pas de renfort, chevalière Jedi. Pas avant deux jours, du moins.
Eckmül/Kinsa : - Pardon ?
Moi : - Commandant, au risque de vous paraître impoli, seriez-vous en train de vous dire que vous êtes les seuls soldats des forces loyales de Devaron envoyées intervenir contre la rébellion.
Bgr. Monya Liza : - Le commandant Dravast et ses hommes de la brigade de défense sont les seuls soldats que le gouvernement de Devaron a décidé d’envoyer maintenir l’ordre en-dehors du Serat, en effet. Ce qui signifie qu’uniquement une soixante-dizaine de conscrits sont venus au départ pour mener une opération minutieusement préparée, avec le but d’affaiblir les rebelles et de les prendre à leur propre jeu, jusqu’à ce qui ne reste qu’une quarantaine d’entre eux. En venant les rejoindre, mes propres hommes et moi avons constaté l’ampleur des dégâts et des pertes dont ce champ de mort et de tranchées est la preuve d’une guérilla d’usure employée par l’adversaire. En ma qualité d’officier supérieur de la République, j’ai sollicité le renfort d’autres soldats devaroniens au conseil pour équilibrer nos forces conjointes. Et attention, c’est là le plus troublant dans cette affaire, aucun autre soldat n’a été déployé pour intégrer l’intervention.
Kinsa : - Êtes-vous sûre que personne n’a été envoyé en renfort, surtout avec l’attention que porte cette rébellion au gouvernement local ? Vous-même, commandant Dravast, n’avez-vous pas eu de retour ?
Cdt. Gahr Dravast : - L’ensemble de notre armée est mobilisée pour défendre le Serat et les villes alentours, avec pour priorité d’assurer la sécurité des citoyens et des membres du gouvernement, ce qui implique que nul renfort ne pourra être envoyé pour nous soutenir en cas de perte. Comme si défendre la cité-capitale importe plus qu'ici. Et devinez qui a décrété cela ?
Moi : - Votre conseil d’Etat. Génial, voilà que les politiciens locaux recommencent avec leur nombrilisme.
Kinsa : - Et qu’en a pensé la République, brigadière Liza ?
Bgr. Monya Liza : - J’ai fait savoir à mes supérieurs la raison du pourquoi du refus de la part des conseillères de Devaron, qui m’ont fait comprendre qu’ils ne pouvaient obliger le gouvernement local à nous envoyer de force nos renforts. Afin de régler efficacement notre maigre nombre, le général Arek a décrété que nous recevons l’aide d’un régiment supplémentaire de soldats et de quelques agents de terrain. Le temps que ces « renforts » disponibles arrivent, nous sommes à présent obligés de décider de la démarche à suivre.Les deux officiers militaires s’en retournent se positionner autour de la table holographique de stratégie et nous invitent à se rapprocher afin de nous expliquer leurs idées et suggestions tactiques.
Cdt. Gahr Dravast, montrant une partie de la jungle : - Nous avons rencontré des escouades d’éclaireurs rebelles dans la partie nord-ouest et sud-ouest-ouest de la jungle principale de notre région. Depuis que nous avons réussi à leur faire quitter leurs tranchées pour les repousser dans les bois, nous arpentons de fond en comble cette partie en espérant trouver leurs différentes bases, principale comme secondaire.
Bgr. Monya Liza : - Certains de nos scouts spécialisés en milieu tropical ont pu avancer temporairement dans le cœur de la jungle, nous rapportant malgré quelques blessures des informations importantes sur leur nombre actuel et leur localisation. En ce moment, nous sommes confrontés à la moitié de leurs effectifs restants, soit quatre-vingts miliciens rebelles. Bien armés et bien entraînés.
Moi : - Donc, presque une centaine de rebelles contre presque une centaine de soldats, plus trois Jedi. L’équilibrage de ce conflit est un peu loufoque, mais on gagne un certain avantage tactique.
Kinsa : - Les rebelles seront plus que surpris en voyant trois Jedi gardiens bien armés et protégés. Et en ce qui concerne le commando mandalorien, sauriez-vous où il se trouve actuellement ?
Bgr. Monya Liza : - Je me doutais que vous poseriez la question, chevalière Talik. En sachant que nous avons affaire au redoutable Cera Ordo, nous sommes sûrs et certains que les Mandaloriens sont à l’heure actuelle… (Elle prend le temps de calculer de tête leur position.) Ici.Elle pointe sur la carte holographique l’emplacement du commando mandalorien, soit au sud-est-est et à une trentaine de lieues de leur position. En plein jungle.
lundi 31 juillet 2023 - 14:05 Modification Admin Réaction Permalien
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Cole_PrCol
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Espace - A bord de l’Exécution de l’Aurore – En direction de Sérenno
Les membres de l’équipage étaient regroupés dans l’espace commun du VCX820 pour passer en revue leur prochaine mission.
Cole – Vous avez tous lus les dossiers que nous a fait transmettre Arek ? Bien ! On récapitule ?
Kallistya - Les chasseurs de Forceux que nous devons appréhender seraient au nombre de quatre, appartenant à des espèces diverses.
Krégovla – Leur chef s’appelle Ximus. C’est un Defel. Comme tous les membres de son espèce, il est quasiment invisible à la lumière ordinaire. Cela le rendrait déjà dangereux s’il n’y avait que ça, mais c’est un chasseur de primes indépendant en activité depuis plus de quinze ans. Un vétéran vicieux et plein de ressources. Il ne semble motivé que par les crédits. Un amateur d’épice.
Cole – Je devrais m’en charger. Mes cornes le détecteront malgré son invisibilité.
Alice – En second, nous avons une Twi’lek, Silkura – probablement un nom d’emprunt. Peu de choses sont connues d’elle. Elle a assassiné plusieurs personnes ces dernières années dans divers avant-postes et colonies impériales. Elle privilégie la discrétion, et une vibrolame électrique. Caractéristiques particulières : elle mesure deux mètres dix, a la peau orange et possède quatre lekkus. Elle aurait rejoint les chasseurs de Forceux pour échapper à un mandat d’arrêt impérial. Elle était protégée tant que Cki se trouvait aux commandes, mais maintenant...
Errokah - Agnosh Ro est un Aqualish Ualaq. Le genre fou dangereux. Peau brun clair, pilosité blonde, quatre yeux, un mètre quatre-vingts. Affligé de délire messianique, il est persuadé qu’en absorbant la moelle des Forceux, il en deviendra un lui-même. Il utilise un pistolet à fléchettes enduites de venin de Durgolosk.
Kallistya – On ne sait rien du quatrième membre qui ne les aurait rejoint que récemment. Mais vu le profil des trois autres, ce ne doit pas être un enfant de choeur…
Cole – Tes visions ne t’ont rien révélé ?
L’Iktotchi secoua la tête - L’événement n’est pas assez important pour générer des présages fiables. Simplement… Alice devra faire attention au Défel…
Alice, exaspérée – Mais bien sûr ! La lapine terrorisée par le grand méchant loup ! Si caricatural ! Qu’il y vienne ! Je saurai le recevoir !
Cole – Que savons-nous sur Serenno ?
Kallistya – La planète s’est remise des bombardements impériaux et l’aristocratie est parvenue plus ou moins à réinstaurer l’ordre ancien. Il y a bien eu une tentative de révolution, mais les nobles survivants, ceux de la dynastie Dookuh en tête, sont parvenus à manipuler la situation en leur faveur. Ils ont renfloué leurs rangs en intégrant en leur sein les plus influents de leurs adversaires puis en octroyant aux marchands toutes les licences nécessaires pour prospérer, s’en faisant des alliés fidèles. Aujourd’hui, nobles et bourgeois sont assez nombreux et puissants pour étouffer dans l’oeuf toute révolte. Les aristocrates sont plus répandus et moins riches qu’auparavant, même si dans les faits, ce sont toujours les anciennes familles qui contrôlent tout.
Cole - Une idée de l’endroit où nos fugitifs pourraient se terrer ?
Errokah – Ils se feront discrets s’ils ne veulent pas être envoyés à La Pointe et, s’ils ne disposent pas de leur propre transport, voudront se ménager des options de retraite rapides et sûres. Donc, à moins qu’ils ne disposent de ressources dont nous n’avons pas été informés, pas très loin des spatioports de la capitale, Caranniah, à mon sens.
Krégovla - Il est inutile d’essayer de deviner. Le Général nous a fait parvenir un palet de traque et un capteur de positionnement pour Agnosh Ro qui avait déjà purgé une peine pour homicide. Sovereign l’a remis en liberté, bien sûr…
Cole – Les trouver ne sera donc pas un problème… On leur tend un piège ?
Kallistya, lisant ses pensées – N’y pense même pas. Tu le sais très bien, je tiens à rester un fantôme aux yeux du plus grand nombre. Je ne jouerai pas les appâts.
Krégovla – On pourrait voir si votre organisme contient encore des midichloriens et les cultiver, Capitaine ?
Cole – Non. Ange m’a déjà suffisamment averti qu’on ne jouait pas avec la Force. Et puis, ce ne sont pas des Shaax…
Alice, roulant des yeux vers le plafond – Mais pourquoi faut-il que vous cherchiez toujours des solutions compliquées… On fait courir une rumeur et c’est tout...Ce message a été modifié par Cole_PrCol le mardi 01 août 2023 - 12:56mardi 01 août 2023 - 12:53 Modification Admin Réaction Permalien
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waren
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Lieu : Système de Hapès
Malgré son héritage, Erwan Horn n'était rien d'autre qu'un pion politique essayant de faire son chemin dans une galaxie qui s'était déjà détériorée, sans sabre laser à l’inverse de sa sœur. Et aujourd'hui, en tant que représentant de l'espèce Chiss - ainsi que prince impérial - il devait négocier les accords pour la construction de nouveaux navires impériaux, avec une ambassadrice proche de sa mère. Assis à l'arrière de la navette diplomatique, il joue sur son datapad à un jeu classique, avec un air ennuyé. Par moment, il regarde sur le mur en face le visage de la fameuse reine à qui il devra faire la révérence, sa mère lui a expliqué trois fois la façon. Jambe gauche tendu, bras droit levé, ventre légèrement incliné. Et surtout, ne pas faire de bêtises, sur Hapes ce sont les femmes qui commandent. Une fois dans la salle du trône, laisser la parole à l’ambassadrice, si la Reine lui pose éventuellement des questions importantes.. Il se réfère automatiquement aux fiches préparées par Nishta Rance deux mois à l’avance. Oui. Erwan Horn n'était rien d'autre qu'un pion politique. Un chevalier vérifie son armure en cortosis caché sous sa cape sénatoriale, puis elle se dirige vers cockpit pour savoir dans combien de temps il faut aller se rendre sur Hapès. La réponse est vite obtenu : ils sont arrivés à peine dans le système qu'on les contacte.Il faudras faire très attention aux mots employés à présent. Mais le nom de Horn semble tout déverrouiller. Pour le moment.
jeudi 03 août 2023 - 20:18 Modification Admin Réaction Permalien
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xeniamnleo
6468 Crédits
Les quelques heures de repos n'avaient pas suffi à calmer les craintes du Leader qui avait du mal à cacher son trouble. Peut être aussi parce que l'Ondéronien qui l'avait désormais rejoint dans la cabine de pilotage était l'un des seul devant lequel elle pouvait se permettre de montrer quelques inquiétudes. C'était une chose à cacher pour qui dirigeait la grande organisation criminelle. Et les inconvénients de la position ne s'arrêtait pas là. Ange n'avait rien contre Zadyssa, bien au contraire. Son incursion au sein du WG aurait même pu faire sourire la cambrioleuse, en d'autres circonstances. Mais la jeune Jedi l'avait mis dans une position bien délicate. D'abord parce qu'une intrusion de ce genre mettait en lumière les lacunes de l'organisation en matière de sécurité. Les attentats sur Taris étaient encore dans toutes les têtes et si Zadyssa avait eu de mauvaises intentions, la base de Myrkr aurait pu en faire les frais. Le seul point positif était que la Jedi avait été rapidement interceptée et qu'elle aurait été probablement neutralisé par la force si elle avait montré un comportement belliqueux. Il y avait pourtant un motif d'inquiétude plus important pour Ange, l'événement arrivait au plus mal alors que la Leader avait eu vent par Wes de quelques critiques envers elle. Empêtrée dans ses réflexions, la Corellienne s'exprima pour la première fois depuis l'arrivée de Xeniam, comme pour expulser les pensées qui se bousculaient en elle.
Ange: Une Jedi qui se promène à la Guilde, ça fait pas bon genre?
Xeniam: Disons qu'on attendrait plus que ce soit le contraire qui arrive…
Ange: La petite a du cran, c'est sûr.
Xeniam: Mais ce n'est pas elle qui t'inquiète comme ça…
Ange: J'imagine que ça ne va pas arrangé les bruits de couloirs et les critiques dans mon dos.Xeniam ne répondit pas, il baissa la tête et son silence traduisait son malaise face à son Leader qui cherchait à trouver une vérité difficile à entendre. Il lui devait pourtant de prendre sur lui et de la lui délivrer.
Xeniam: C'est pas toute la Guilde tu sais. Mais il y beaucoup de nouveau, ils connaissent pas tout tes exploits. Alors forcément quand il te voit, sabres lasers à la ceinture…
Ange: Bordel il y a personne pour respecter l'histoire dans cette foutue organisation.
Xeniam: Ton premier mandat était il y a plus de quarante ans..
Ange: Et celui de Naga trente avant ton arrivée pourtant même quand t'étais un bleu tu savais ce que ça voulait dire!
Xeniam: On a peut être foiré le recrutement.
Ange: Je vais pas vous blâmer avec Wes, mais c'est clair qu'il faut remettre de l'ordre à tous les niveaux. On s'est trop concentré sur les finances.
Xeniam: C'était le plus urgent, le nerf de la guerre, tout ça, tout ça.
Ange: Ouais bon de ce côté là on s'est mis en route alors ne négligeons plus le reste. La sécurité du QG pour commencer et ensuite…l'esprit Guilde.Sur ces belle paroles, la Corellienne reprit un levier en main et pianota quelques commandes pour amorcer la descente vers Myrkr.
Les deux Guildeurs avaient quitté leur vaisseau et parcouraient les couloirs de la base à vive allure. Wes avait prévenu sa compagne que la prisonnière était retenue dans son bureau. Le Leader continuait de pester, dans la continuation de la conversation précédente.Ange: J'te jure, c'est pas parce que je tutoie trois Jedi que je vais remettre en cause nos principes
Xeniam: Ta proximité est perçue comme de la complaisance. Déjà que l'alliance n'a pas été si bien digéré
Ange: La Guilde n'a pas les moyens de faire cavalier seul, du moins pas encore…
Xeniam: Une ambition retrouvée pourrait faire taire les critiques
Ange: Pas seulement une ambition mon cher DiCaprio, des actes. Ils verront, je vais leur en donner de la complaisance…
Xeniam: Une idée derrière la tête ?
Ange: Pas encore, mais mon second explorateur préféré a peut être un coup d'éclat en réserve?
Xeniam: Second seulement ?
Ange: Xeniam Nleo est le premier.Devant le visage perplexe de l'Ondéronien, Ange eut un sourire espiègle et lui tapota amicalement sur l'épaule.
Ange: Tu sais, il y a aussi des rumeurs sur toi. Il paraît que t'es un clawdite qui a pris la place du vrai…
Tous deux éclatèrent de rire alors qu'ils passaient devant le bar du QG, rempli très faiblement de clients et dont l'activité était proche de celle d'un club de pazaak du troisième âge. Les deux y glissèrent la tête pour interpeller la serveuse Zabrak derrière le bar.
Ange: Qu'est-ce qu'il se passe?
Xeniam, devant l'air perplexe de la barmaid: Il n'y a pas grand monde…
Barmaid: Ben c'est normal le matin
Ange: Normal?!
Barmaid: Oui il est seulement dix heures.
Ange, feignant un évanouissement: D. soutiens moi, c'est pire que ce que je croyais…
Xeniam: Te fais pas plus de mal, Wes nous attend.A ces mots ils reprirent leur chemin pour arriver enfin au bureau du hacker et y entrèrent sans s'annoncer. La vue de Wes torse nu travaillant à son bureau n'avait rien de surprenant, ni pour la Corellienne, ni pour l'Ondéronien. La silhouette fluette qui s'affairait autour du parc de Joi, elle, attira bien plus vite l'oeil du Leader de la Guilde. Celle-ci s'approcha de sa fille, et jeta un regard sévère vers Zadyssa. Joi s'élança vers elle bras levés pour que sa mère la porte. Toutes deux se témoignèrent des marques d'affection avec les rares mots de vieux Corellien que la jeune fille maîtrisait déjà. Puis, Joi eu un sourire et pointa la jeune Jedi. Voyant sa mère faire la moue, elle demanda en signant en lorrdien si celle-ci avait fait une bêtise. Ange lui répondit qu'effectivement, elle avait une très grosse bêtise. Devinant les paroles qu'elle ne comprenait pas, Zadyssa avala sa salive et se fit encore plus petite qu'elle ne l'était déjà. Elle voulait aller au bout et obtenir ce qu'elle cherchait. Mais l'oeil glacial du Leader de la Guilde remit soudain toute sa détermination en question…
Ce message a été modifié par xeniamnleo le vendredi 04 août 2023 - 18:40vendredi 04 août 2023 - 18:38 Modification Admin Réaction Permalien
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Cole_PrCol
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Serenno – Marché ouvert de Caranniah
Errokah se trouvait sur le toit d’une maison basse surplombant la place du réputé marché de la capitale. Le Nohgri surveillait un attroupement de badauds, Aqualish pour la plupart, regroupés autour d’une estrade montée à la va-vite en rassemblant trois caisses vides. Juché sur celle-ci, Agnosh Ro, revêtu pour l’occasion d’une robe jaunie haranguait la foule. Le maître d’armes ouvrit une fréquence sur son comlink.
Errokah – Je suis en position. Même sans capteur, il n’aurait pas été difficile de retrouver ce crétin. Il pérore son sermon comme quoi la Force devrait être accessible à tous à qui veut l’entendre. Pas très discret pour un fugitif. Mais la nuit tombe et son auditoire commence déjà se disperser. Je ne vois aucun de ses comparses pour le moment.
Cole – Je doute que Ximus autoriserait un tel étalage. Il ne doit pas être dans les environs. Garde un œil sur Ro. Tu sais quoi faire si tu en as l’occasion… Alice, reste sur tes gardes, je te rejoins.
Alice – Errokah, à la fin de cette mission, je te tue ! Tu me refiles un vêtement sous prétexte qu’il a plus de chances d’attirer le Defel et je découvre une potatchi de cape rouge avec capuche !
Errokah – A ton service, ma chère…
Kallistya – Je crois savoir où se cache la Twi’lek. Elle est seule, je crois. Je m’en occupe.
Cole – Tu es sû…
L’ancien Gotal se ravisa. Sa compagne détestait qu’il se montrât par trop protecteur.
Cole – Très bien. Sois juste prudente… Krég…
Krégovla – ...Je reste à l’affût avec mon fusil à longue portée pour vous couvrir et au cas où notre quatrième membre mystère se montrerait.
Moyennant quelques centaines de crédits, et en passant par Ihroki, ils avaient fait circuler sur les canaux de Sérenno une fausse annonce de primes sur la tête d’Alice, grimée pour l’occasion en Chevalier Jedi. A présent il fallait attendre que Ximus passe à l’action.
Alice se tenait dans une autre partie du marché, quasiment déserte à cette heure.
Les autorités avaient été prévenues et n’interviendraient pas. Le commerce avec Coruscant était florissant et il n’était pas question de risquer qu’il soit entravé par des représailles pour avoir protégé quatre fugitifs.
Avec une emphase exagérée, la fille aux cheveux bleus déclamait :
Alice - Oh, je suis une Jedi ! Mais je suis toute seule ici ! Par la Force, que vais-je faire !
Errokah, sur la ligne privée de son capitaine – Elle n’est vraiment pas bonne comédienne, hein ?
Cole, caché derrière un pilier, haussant les épaules – Personne n’est parfait. Elle doit se douter que Ximus a déjà flairé le piège. Mais c’est un vétéran, il ira quand même au bout des choses. D’ailleurs, le voilà…
Ombre parmi les ombres, le Défel aurait été indétectable, n’étaient les deux points rouges de ses yeux… et la capacité de Cole de repérer les champs magnétiques. En « lisant » celui du chasseur de Forceux, l’ancien Gotal décela une curiosité prudente, mais pas de réelle inquiétude.
Cole – Alice, attention, bandit à sept heures. Il sera sur toi dans… Maintenant !
La demi-Lepi exécuta un balayage haut vers l’arrière dans la direction indiquée par son capitaine et sa botte à bout ferré percuta de plein fouet l’épaule du mercenaire qui fut propulsé sur le côté. Mais il accompagna le coup et se rétablit sur un genou après un roulé-boulé latéral.
Ximus – Je me doutais bien qu’il s’agissait d’un traquenard. Tu bosses pour qui ? Tu es une chienne de la République, c’est ça. ?
Alice – Des lapins et maintenant des chiens ! Non, je suis juste *moi*, raclure !
Elle dégaina un blaster de sous sa cape et tira au jugé. Mais outre qu’elle ne distinguait pas sa cible, l’ex infirmière était aussi douée qu’un Stormtrooper avec toute arme dont la longueur ne dépassait pas celle de son bras.
Le Défel ricana.
Ximus – Je suis venu car je n’aime pas être suivi par des fouines importunes. S’il n’y a que toi pour me filer ce sera vite réglé.
Il dégaina à son tour son arme mais avant d’avoir pu tirer, une rafale de plasma fit voler la poussière non loin de lui et Cole accourut.
Alice – Et allez ! Ca continue avec les noms d’oiseau !
Mais elle se hâta de se réfugier à l’abri d’un amoncellement de caisses, car elle avait reconnu l’arme de leur proie : un désintégrateur, interdit dans la plupart des systèmes.
Ximus pencha la tête sur le côté
Ximus – Je ne savais pas que la chirurgie plastique était en vogue chez les Gotals… Tu souhaitais tellement ressembler à ces ordures d’humains ?
« Quoi ? Surpris que j’ai deviné à quelle espèce tu appartiens ? Ne sois pas stupide ! Ce serait comme penser qu’une simple paire de lunettes suffit à dissimuler ses traits... »
Cole eut la désagréable impression qu’ils n’étaient pas au bout de leurs peines avec ce mercenaire…
********
Agnosh Ro était désormais seul sur cette partie de la place, inconscient de la situation dans laquelle se trouvait son chef à quelques dizaines de mètres de là.
Il était temps pour Errokah de capturer sa proie. Avec discrétion il passa de toit en toit puis gagna un empilement de conteneurs qui lui permit de regagner la terre ferme.
Il aurait pu activer son camouflage optique mais son instinct lui soufflait que ce ne serait même pas nécessaire. Son blaster réglé sur « paralysant », il se rapprocha furtivement du zélote Aqualish, se coulant silencieusement d’ombre en ombre, se servant des étalages comme couvertures.
Il était assez bon tireur mais il préférait être au plus près de sa cible. En fait, il aurait même préféré user d’armes de mêlée. En la circonstance, le blaster constituait la solution « réglementaire » la plus adaptée…
A six mètres de sa proie, le Nohgri se prépara à tirer.
Agnosh Ro se retourna subitement en tendant sa main droite vers l’avant.
Le Nohgri fut brutalement propulsé plusieurs mètres en arrière, renversant au passage plusieurs étals et piles de paniers vides.
Qu’est-ce qui venait de se passer ? L’Aqualish maîtrisait-il la Force ? Il avait l’impression d’avoir été frappé par un bélier invisible. Et comment l’avait-il repéré ? Le zélote s’approcha de lui, sortant un pistolet à fléchettes de sous sa robe.
Agnosh Ro - « ...Et le Juste sera confronté aux Infidèles qui tenteront de l’arrêter dans sa sainte mission. » Armageddon Psaume 413, verset 28 ».
Secouant la tête pour reprendre ses esprits, Errokah esquiva par un salto avant une rafale de dards paralysants. Enchaînant, il poursuivit ses acrobaties pour se rapprocher du fou. A nouveau Rô tendit la main droite. Le maître d’armes pivota sur lui-même pour sortir de la ligne de mire. Cette fois, cela suffit et au sortir de sa rotation, il put tirer sur l’Aqualish presque à bout portant. Sa cible tourbillonna sur elle-même, proférant des borborygmes consternés, avant de s’effondrer ventre au sol.
Avec prudence le Nohgri évalua l’immobilité de sa cible avant d’estimer sans risque d’approcher du fugitif.
Mal lui en prit.
L’Aqualish avait feint d’admirable façon l’inconscience et faisant voler les plis de sa robe, il décocha une nouvelle rafale de fléchettes.
Pris par surprise et malgré ses prodigieux réflexes, Errokah ne put, cette fois, les esquiver toutes. Trois dards se plantèrent dans sa cuisse et ce fut à son tour de s’effondrer, le venin de Durgolosk commençant déjà à circuler dans son organisme.
Agnosh Ro – « Et les assauts des assassins s’écraseront sur le bouclier de sa Foi ; ils tomberont un à un devant sa ferveur ». Hécatombe, épître 32, ligne 647.
Le zélote rangea son pistolet et fit jaillir de ses manches deux appareils ressemblant à de fines seringues de la taille de son avant-bras. Il s’approcha, prêt à harponner la forme immobile du Nohgri. Le fait qu’Errokah ne fut pas un Forceux ne semblait avoir aucune importance.
Agnosh Ro – « Au vainqueur, les dépouilles ». Inconnu.
A ce moment, ce fut le tour d’Errokah de se redresser sur un coude et de tirer à répétition sur l’Aqualish, visant cette fois en priorité la tête. Le zélote tomba en arrière, bras perpendiculaires à son corps.
Errokah – Les… Jedi… ne sont pas… les seuls… à pouvoir contrôler leur corps… par la discipline… et la méditation.
A la seule force des bras, le bas de son corps étant paralysé, il se traîna jusqu’à l’Aqualish et, sans égard pour sa pudeur, lui déchira sa robe. A sa ceinture, il découvrit ce qu’il cherchait : deux flacons de liquide, le venin et son antidote. Avec peine, la tétanie gagnant ses bras et sa gorge, il déboucha et absorba une partie de la seconde fiole. Il attendit un moment que le sérum agît, puis examina à nouveau sa proie.
Sa poitrine était protégée d’un court plastron de duraplast, renforcé par un bouclier qui, faute d’une source d’énergie suffisante, ne pouvait absorber que quelques tirs. Le générateur installé au creux des reins de l’Aqualish alimentait également un senseur portable de courte portée fixé à son poignet et un entrelacs de fins câbles reliés à un ensemble de cellules fixées à sa paume droite. De loin, le maître d’armes les avait prises pour des pustules. Mais elles formaient un projecteur de champ électromagnétique.
La Force n’avait rien à voir là-dedans.
Errokah – « La place des meurtriers est en prison ! » Chroniques de Mézigue, citation une.
Et dire qu’il s’agissait du moins dangereux des prévenus !samedi 05 août 2023 - 17:31 Modification Admin Réaction Permalien
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Zadyssa
8788 Crédits
Lorsque la porte se ferma derrière elle, l'atmosphère devint bien plus lourde. En face d'elle, Wes, toujours torse nu, se servait un verre de Brandy, très satisfait de lui-même. À sa droite, Ange, qui ne cachait pas sa colère, portait Joi dans ses bras. Zadyssa avait donc six paires d'yeux fixés sur elle. La présence d'un bébé aurait pu alléger la situation mais elle tendait plutôt à l'alourdir davantage : dans ces circonstances, le regard de Joi était assez effrayant. Il y a avait à gauche trois yeux ambres et à droite, trois yeux bleus.
Wes : J'ai réussi.
Zadyssa se demanda si le partage des informations sur sa mère nécessitait réellement un huis clos devant la famille Solo. Elle était assise dans un fauteuil face au bureau de Wes et ne pouvait cesser de se demander à quelle sauce elle allait être mangée.
Quelques heures plus tôt...
Zadyssa avait finalement passé une nuit au QG, dans la chambre qu'on lui avait attribuée au départ et avec interdiction d'en sortir sans autorisation. Là, il fallait avouer qu'elle avait peu dormi et avait surtout passé une partie de la nuit à perfectionner ses saltos ou son équilibre. Elle ne s'était toujours pas faite à l'absence de Force. Pouvait-on s'y habituer, même ? Elle en doutait vraiment. Le lendemain matin, un nouveau passage chez Ganner s'était imposé pour changer le pansement de la blessure qui ne voulait pas se refermer. Ou plutôt qu'elle réouvrait à chaque fois. Puis, on lui avait demandé de surveiller Joi pendant que les assistants s'affairaient ailleurs et que Wes alternait entre son travail et sa requête. C'était pendant qu'elle s'occupait de cette dernière qu'Ange et Xeniam étaient réapparus. Joi avait aussitôt disparu dans les bras de sa mère et la jeune Jedi se fit aussi petite que possible lorsqu'elle croisa son regard par mégarde. Elle avait l'air vraiment énervé. Quant à Xeniam, elle n'osa même pas poser un coup d'oeil sur lui. Elle ne voulait pas savoir s'il était déjà au courant de cette histoire d'oncle. Peut-être qu'il ne l'apprendrait jamais, après tout ? C'était la meilleure chose possible. Qu'il ne l'apprenne jamais.
Puis, Ange, Joi et Xeniam s'évaporèrent pendant une grande partie de l'après-midi et Zadyssa se retrouva seule dans le bureau de Wes et ses allers et venus. Son propriétaire était bien toujours présent physiquement mais il était mentalement plongé dans ses holos donc on ne pouvait pas le considérer comme de la compagnie. De plus, elle s'était attendue à subir les foudres du Leader de la Guilde mais non. Elle était juste repartie avec Joi. Pourtant, ça devait bien arriver un moment ou un autre, non ? La jeune Jedi en était réduite à attendre son heure en espérant que le supplice ne serait pas trop violent.
Finalement, Ange, toujours avec Joi dans les bras, entra dans le bureau et s'avança devant elle tandis que Wes se relâchait dans son fauteuil, très satisfait.
Ange, froidement : J'espère que tu te rends compte du bordel que tu as fait, ici ? Tu pouvais pas passer un coup de comlink comme tout le monde ?
Zadyssa ouvrit la bouche plusieurs fois, hésitant sur la façon de répondre, et décida qu'il valait mieux ne rien dire pour éviter d'attiser son courroux. Un bordel ? À cause de son intrusion ? C'est vrai qu'elle avait au moins réussi à pénétrer sur le territoire du QG mais jamais elle aurait réussi à s'y infiltrer. Donc finalement, même si on pouvait relever des failles dans la sécurité, elles n'étaient pas non plus gigantesques. Alors quoi ? Parce que c'était une Jedi ? Ça n'avait pas de sens : la Guilde avait fait alliance avec les Jedi pendant la guerre donc d'une certaine manière, ils étaient... amis ? Enfin, au moins alliés. Face à l'absence de réponse, Ange prit un air plus sévère encore.
Ange : Ne refous jamais les pieds ici sans y être invitée.
Étrangement, ça ne sonnait pas exactement comme une menace. Sans réfléchir davantage, Zadyssa hocha vivement la tête et Ange finit par lui demander assez froidement de s'asseoir sur un fauteuil désormais installé devant le bureau.
Wes : J'ai réussi.
Il se redressa et joignit ses mains tout en jetant un coup d'oeil au holo que Zadyssa ne pouvait voir. Ange le parcourait rapidement également.
Wes : Alors, effectivement, ta mère...
Zadyssa, l'interrompant : Attends. Est-ce que je peux le voir ?Wes échangea un regard avec Ange et en deux-trois mouvements, le holo était sous ses yeux. La jeune fille ferma les yeux, prit une grande inspiration et les rouvrit, prête à graver dans sa mémoire la totalité de ce dossier. Son sentiment, en lisant ces informations, était difficile à décrire. Déjà parce qu'elle s'efforçait de garder un visage neutre devant ces Guildeurs mais aussi parce qu'elle ne savait elle-même pas comment réagir. Elle était juste... très heureuse de l'apprendre. Sa mère s'appelait Keira. Elle avait bien rejoint la Guilde avant de mourir en 186. En fait, elle l'avait même rejoint en 174, quatre ans avant sa naissance. Si elle avait enchaîné les missions pendant ces quatre ans, elles s'étaient faites plus espacées par la suite. Elle venait de Bestine. Soudain, Zadyssa réalisa qu'elle avait peut-être de la famille là-bas. Une chose était sûre : elle s'y rendrait un jour. Elle fit défiler la page en tentant d'ignorer Wes qui se vantait auprès de sa fille d'être le meilleur. Il y en avait une deuxième en-dessous. Le rapport de quelqu'un qui s'était rendu dans sa maison après avoir perdu le contact avec sa mère. Un ami de sa mère. Elle eut un petit rire nerveux quand elle remarqua qu'il y faisait état de la disparition de la fille - donc elle - en plus. Elle ne s'était pas attendu à ce qu'une personne les ait cherchées. Ça faisait chaud au coeur.
Wes, après avoir attendu qu'elle en ait fini avec le holo : En ce qui concerne les comptes bancaires de ta mère, c'est en cours.
Zadyssa : Comment ça ?
Wes : Pour que tu hérites de sa fortune.La jeune fille ne réagit pas, surprise. Elle ne s'était pas attendu à cette nouvelle-là non plus. Elle se demanda alors si elle allait devenir riche puis repensa à ce qu'était la vie avec sa mère et se dit que non, probablement pas. Mais c'était toujours mieux que rien.
Wes, tout en parcourant d'autres holos pour vérifier ses propos : Et je vais également te donner ce contact : Ezid Jedehr. C'est un Falleen qui vit... sur Falleen. Enfin, c'était un ami de ta mère apparemment. En tout cas, c'est lui qui s'est rendu sur place. Il aurait récupéré quelques unes de ses affaires à ce moment-là. Tu peux toujours essayer d'aller le voir.
Zadyssa acquiesça, se demandant si d'autres informations allaient arriver mais il n'y avait que le silence et six paires d'yeux braqués sur elle alors elle estima que l'entrevenue était terminée. D'après ce que disait Wes, sa prochaine destination était simple : elle devait aller sur Falleen et trouver cette fameuse personne. Peut-être qu'elle pourrait utiliser le comlink, cette fois. La jeune Jedi se leva, les remercia et s'apprêtait à sortir pour rentrer quand Ange l'interrompit dans son élan.
Ange : Tu crois que tu vas où comme ça ?
Zadyssa : Ben... Sur Falleen. Enfin, je ne vais pas vous embêter plus longtemps.
Ange : T'es pas dans un moulin, ça ne marche pas comme ça. Et puis, tu vas faire quoi ? La ville la plus proche est à trois heures en speeder. Et tu n'en as pas, que je sache.
Zadyssa, creusant sa tombe : ...En marchant ?
Ange : Manquerait plus qu'on ait ta mort sur la conscience.dimanche 06 août 2023 - 19:36 Modification Admin Réaction Permalien
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AngeSolo
28906 Crédits
Durant le fameux après-midi…Ange ne comprenait pas. Elle avait beau se présenter la situation sous une multitude d’angles différents, le résultat demeurait sensiblement le même. Si elle saisissait ce qui avait poussé la jeune Jedi à partir en quête de ses origines, la manière d’œuvrer, quant à elle, lui échappait toujours. Jamais elle n’aurait eu l’idée de s’aventurer au petit bonheur la chance sur une planète si hostile aux êtres sensibles à la Force tant par la singularité de sa faune – et de ses conséquences intrinsèques – que par la présence d’une partie non-négligeable des individus qui la contrôlait. Vraiment, c’était absurde, rien que pour la première raison. Avant d’atterrir, elle-même se coupait du fluide mystique chaque fois qu’elle sentait la zone critique approcher. On évitait ainsi les désagréments et cette inévitable nausée qui vous donnait la gerbe. Il fallait être stupide ou inconscient ou les deux à la fois, sans doute.Ou peut-être que je suis trop vieille pour ces conneries, finit-elle par admettre intérieurement.Sa fille dans les bras et Xeniam à ses côtés, elle se dirigeait d’un pas assuré par l’infirmerie, l’esprit embué par ces réflexions auxquelles se mêlaient les préoccupations que l’explorateur avait soulevées des heures plus tôt. Ange se disait presque que le plus simple aurait été vraisemblablement de tout plaquer et de rejoindre définitivement Gunnar aux confins de la galaxie mais, cette fois néanmoins, elle se disait qu’elle n’était finalement pas assez vieille pour oser songer à de pareilles conneries.Elle soupira discrètement, adressa une grimace à Joi qui se mit à rire et posa son regard sur son comparse. Son moral ne paraissait pas non plus au beau fixe.Ange : Ton défunt alter ego te mine toujours ?Xeniam, se reconnectant avec la réalité : Un peu… L’euphorie est un peu retombée avec tout ça. Je me dis que si jamais, ça ne marchait pas…Ange : Il va nous falloir un peu de positivisme, là, sinon, à ce rythme, on va tous droit dans le mur…Xeniam : Tu as raison, Leader.Ange : Bien sûr que j’ai raison ! N’est-ce pas, Trésor, que Maman a toujours raison ?Les gazouillis de la gamine et leur arrivée à bon port mirent définitivement fin à la discussion. La porte de l’infirmerie coulissa et laissa place à la coutumière agitation qui régnait dans ce lieu. Solo et Nleo saluèrent patients et personnels médicaux jusqu’à se rendre au bureau où étaient stockés dossiers en cours et l’holo organisationnel. Un rapide coup d’œil leur confirma que Ganner devait avoir fini sa garde depuis une heure ou moins et qu’il devait sûrement clôturer ses derniers comptes-rendus avant de rejoindre ses quartiers pour une nuit bien méritée. Toutefois, quand ils se rendirent à propre bureau, son fauteuil ne soutenait aucune âme qui vive.Ange, hélant un Nautolan en tenue blanche : Nitt, Ganner s’est déjà tiré ?Nitt, se retournant : Pas encore. Il est en salle 4. Il est en train de recoudre un Twi’lek.Ange, levant un sourcil : Et on a besoin d’un chirurgien pour ça ?Nitt, haussant les épaules : Apparemment. Il t’expliquera. C’est urgent ?Ange : On peut attendre.Nitt : Je lui dis que vous êtes là !Effectivement, il ne se passa qu’une vingtaine de minutes avant que le médecin en chef de la Guilde ne rejoignît ses pénates. La première attention fut pour Joi et elle s’étira dans le temps jusqu’à ce qu’un raclement de gorge lui rappelât qu’il ne s’agissait pas d’une simple visite de courtoisie.Ganner : Je peux vous aider ?Pour toute réponse, Ange donna un coup de coude à Xeniam.Ganner, affichant une moue dédaigneuse : Et bien, c’est qu’on dirait que c’est sérieux…Xeniam, le ton un peu officiel : C’est qu’on aurait une requête. Enfin, pas exactement, mais on voulait ton avis…Ange, poursuivant : … Sur la viabilité d’un projet…Ganner, croisant les bras : Vous m’inquiétez, tous les deux.Dans les minutes qui suivirent, les deux Guildeurs exposèrent au troisième ce que leurs cerveaux nostalgiques avaient échafaudé sur le chemin du retour vers Myrkr. S’émulant l’un l’autre, Ange et Xeniam se laissèrent aller à des idées toujours plus ambitieuses et farfelues, animées par cette envie de restaurer le blason de l’Organisation. Quand ils eurent fini, le médecin en chef les toisa sans rien, digérant les élucubrations qu’il venait d’entendre.Ganner : Si je résume la situation, vous me demandez de trouver une solution afin que Xeniam puisse se faire éventuellement passer pour un androïde, c’est bien ça ?Xeniam, rectifiant : Pas ad eternam mais pour passer certains contrôles, un peu à ma guise.Ganner¸ regardant Ange droit dans les yeux : Une dernière fois, histoire d’être sûr d’avoir bien compris… Tu m’autorises explicitement de travailler sur un projet qui, jusqu’alors, m’était explicitement interdit, c’est bien ça ?Ange : C’est à peu près ça.Le visage de Gadget s’illumina tandis qu’ils passaient ses bras autour du cou des deux autres qu’il embrassa bruyamment.Ganner, tout sourire : Je crois que c’est un des plus beaux jours de ma vie !Présent, dans le bureau de Wes Hamera.Zadyssa les regarda tour à tour, ne sachant trop comment réagir. Fallait-il les remercier ? L’ambiance mi-figue mi-raisin ne l’encourageait pas à avoir une réaction bien tranchée.Ange : Si tu as un peu de chance, on pourra même te déposer sur Falleen.Wes, se tournant vers la Corellienne : Vous repartez déjà ?Ange : Shujak n’est pas la porte d’à côté. Adonis nous a dit une semaine. On va repartir aussitôt. On rentre et je m’absenterai quelques jours.Wes, devenant subitement plus sombre : Je vois.Ange, faisant mine de ne pas l’avoir remarqué : On la déposera en chemin : Falleen a le mérite d’être dans le même secteur. Et, au moins, on n’est sûr de ne pas avoir de nouvelles surprises côté Jedi…mercredi 09 août 2023 - 20:44 Modification Admin Réaction Permalien
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Zadyssa
8788 Crédits
Après une nuit de sommeil - assez courte pour la jeune Jedi finalement -, elle rejoingnit son nouvel équipage : Ange et Xeniam, assez intimidée. Avoir le Leader de la Guilde comme taxi, c'était pas tous les jours. Zadyssa ne recroisa pas Wes. La veille déjà, sa bonne humeur s'était envolée sitôt qu'il avait su qu'Ange repartait rapidement. La jeune fille estima qu'il devait donc bouder.
Zadyssa regardait le sol s’éloigner par le hublot au rythme d'une des musiques de la fameuse Méline Lion tandis que les deux Guildeurs chantaient à tûe-tête. Ange l’avait prévenue : se reconnecter avec la Force – d’autant plus après en avoir été coupée autant de temps – était tout aussi violent que de ne pas l’être. Peut-être plus, cela dit, puisque c’était assez similaire à se prendre une lampe puissante dans la tête après avoir été coupée de la lumière pendant plusieurs heures. Le tout sans pouvoir fermer les yeux par réflexe.
Plus le vaisseau s’éloignait, plus elle se sentait fébrile, redoutant ce moment qu’elle avait finalement tant espéré. Elle était assise sur une banquette et Ange s’agenouilla devant elle.
Ange : Ça ne devrait pas tarder. Rappelle-toi : respire bien, calmement... Ça va aller.
Puis, elle le sentit. Au début, c’était assez similaire aux interférences. Ça électrisait ses sens, lui montait à la tête, explosait son crâne, mais c’était supportable. Il y avait encore des réminiscences, des zones sans Force. Puis, lorsqu’ils eurent passé plus de temps dans l’atmosphère Myrkrienne, ce fut, comme elle l’avait prédit, violent.
La jeune Jedi eut soudainement l’impression de recevoir trop d’informations d’un coup, trop de sensations. Il y avait saturation claire et nette. Au départ, ce fut comme plonger tête la première dans une eau déchaînée puis s’étonner de ne pas réussir à remonter respirer à la surface. C’était la Force qui retrouvait sa place, son sixième sens qui revenait, qui améliorait ses autres sens. Les sons du vaisseau se firent plus nets à son oreille, plus bruyant, plus désagréable, contrastant avec la voix plus apaisée d’Ange bien que tout aussi bruyante. Le tissu de sa tenue se mit à l’agresser sévèrement, la lumière lui faire mal aux yeux, les odeurs lui brûler le nez... Et alors qu’elle sentait qu’elle commençait à prendre sur elle, ce fut la galaxie qui l’étouffa. Elle eut à nouveau conscience de son immensité, des nombreuses espèces l’occupant, de leur vie, de leur mort et de sa propre insignifiante existence.
Elle respirait bruyamment, bouleversée. Ce n’était pas exactement de la panique. C’était plus un sentiment de noyade. Être malmenée par une force de la nature et y être complètement impuissante. Et quand l’idée lui vint de l’accepter, de se fondre en elle pour y trouver la paix comme autrefois, ce fut pire. Alors, énergie salvatrice, elle sentit une aura la toucher à travers la Force comme si quelqu’un lui prenait la main pour la guider. Brillante, elle éclairait le chemin à suivre et Zadyssa s’en remit entièrement à elle tout en demeurant intriguée par la forme de sa silhouette. Son aura n’était pas nette : c’était comme si les bords étaient flous, qu’il y avait une prise de distance, une volonté de ne pas s’immerger, prendre parti, s’effacer. Petit à petit, guidée par celle-ci, la Force se fit plus calme et elle put lui tenir la main en retour.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle déambulait dans un paysage apocalyptique, Le ciel était rouge, à moitié caché par la poussière mêlée à la cendre qui flottait dans l’air. Il était difficile de voir à plus de quelques mètres alors, avec prudence, la jeune fille s’avança vers la silhouette d’un bâtiment. La terre, recouverte de cendres, était parsemée de fleurs fanées – des iris jaunes, reconnut-elle - qu’elle écrasait sous chacun de ses pas. L’air semblait irrespirable mais ça n’avait pas l’air de l’atteindre.
Puis le bâtiment se dessina sous ses yeux et elle reconnut le lieu. C’était le QG de la Guilde, celui-là même qu’elle venait de quitter. Néanmoins, pas un son ne filtrait : il était vide, complètement abandonné. Son coeur se mit à battre plus vite : elle avait peur. D’un pas peu assuré, elle pénétra dans le bâtiment principal. À peine eut-elle posé le premier pied à l’intérieur que des murmures s’élevèrent, provenant de partout et nulle part à la fois. Il n’y avait pas d’origine, ils étaient juste là, inintelligibles.
Zadyssa : Il... Il y a quelqu’un ?
Pour toute réponse, les murmures augmentèrent d’un ton en opposition avec le bâtiment fantôme sous ses yeux. Il n’y avait pas âme qui vive. Elle accéléra le pas, passant d’une pièce à l’autre. Vide. Vide. Elle monta à l’étage, se mit à courir, trouva le bureau de Wes mais... Il était vide également. Et celui d’Ange ? Pareil.
Zadyssa, apeurée : Il y a quelqu’un ? Où êtes-vous ?
Les murmures devinrent oppressants. Sa respiration se fit plus saccadée. Une petite fille. Elle venait de tourner à l’angle d’un couloir lorsqu’elle l’aperçut. Au fond, presque masquée par les ombres, une fillette jouait joyeusement sans se soucier du chaos environnant. Ses sons lui parvenaient désormais, résonnant dans le bâtiment.
Zadyssa : Qui... Qui es-tu ?
La fillette ne l’écoutait pas. Elle continuait à jouer avec ses figurines. Alors, sur ses gardes, Zadyssa s’approcha jusqu’à sa hauteur. Ce n’était pas Joi. Elle devait avoir six ans, sept ans à tout casser, avait les cheveux blonds frisés coiffés en deux petites couettes.
Zadyssa, contrôlant sa voix : Qu’est-ce que tu fais ici ?
Cette fois, la petite réagit et la regarda avec des paillettes dans les yeux.
Petite : Tu veux jouer avec moi ?
Elle abandonna ses figurines sans attendre la réponse.
Petite : On va jouer à chat. C’est toi le chat !
Sur ces mots, elle partit en courant, laissant la jeune Jedi derrière elle, et disparut dans le couloir.
Zadyssa : Attends !
Elle se mit à la suivre en courant.
Zadyssa : Attends, petite, reviens ! Reviens !
Rien. Elle avait disparu. Elle chercha, dans les pièces, dans les placards, à l’affût de son rire mais n’entendait que les chuchotements. Elle porta les mains à ses oreilles dans l’espoir de les atténuer mais même ainsi, ils persistaient. Quoi qu’elle fasse, elle les entendait. Et elle commençait à avoir vraiment peur. Ce n’étaient pas juste des chuchotements. Ils avaient quelque chose de différent, comme des voix d’outre-tombes.
Elle revenait sur ses pas quand un rire derrière elle la surprit. Elle fit volte-face immédiatement. Joi. C’était Joi. Plus âgée, peut-être trois ans, mais c’était bien elle : les yeux ne trompaient pas. Zadyssa s’approcha d’elle en signant son nom.
Zadyssa : C’est... C’est moi. Zadyssa. Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qui se passe ?
L’atmosphère, l’ambiance, les chuchotements étaient les mêmes mais le couloir du QG s’était allongée, se répétant à l’infini.
Zadyssa, masquant sa peur : Ok... Je n’ai aucune idée de l’endroit où on est mais je vais te sortir de là, d’accord ?
Elle lui prit les deux mains pour la rassurer mais Joi n’avait pas l’air effrayé. Comme la précédente fillette, elle n’avait pas l’air de percevoir le même univers. Puis elle se décomposa. D’un coup. Un temps, elle lui tenait les mains et l’autre, sa peau se transformait en cendres, se disloquant. Un courant d’air accéléra le travail en les dispersant avant même qu’elle n’ait eu le temps de réaliser ce qui se passait.
Zadyssa : J-Joi ? Joi !
Mais c’était trop tard, tout avait déjà disparu. Et alors que des larmes incontrôlables coulaient sur ses joues, elle sentit une menace plus grande arriver. Ça commença par une bourrasque venant du fin fond du couloir, puis par les chuchotements qui s’intensifièrent encore et encore. L’obscurité s’épaissit davantage, traversant le couloir comme une ombre vivante. Quand elle arriva à sa hauteur, elle eut l’impression d’être tendrement enlacée, protégée, aimée. Mais de l’autre côté, elle étendait son influence partout, menaçante, terrifiante. Elle se propageait et, sur son passage, les chuchotements se transformaient en hurlements.
Zadyssa : Arrête... Arrêtez !
Quand elle rouvrit les yeux, Ange la dévisageait. Elle put lire sur ses lèvres qu’elle lui demandait de respirer, de se calmer, mais le son ne lui parvenait pas. Xeniam était flou, à ses côtés, mais le fond ne collait pas. Zadyssa tendit la main pour s’assurer que c’était la réalité, s’appuya sur son épaule et se sentit immédiatement repartir tandis que son corps se laissait tomber en avant.
Cette fois, ce furent des flashs, mêlés à ces voix toujours aussi fortes. Les images se succédèrent rapidement. Il y eut Ange lui demandant d’être plus gracieuse, Xeniam se prenant pour Jack, une Joi plus âgée arborant un sourire malicieux. Et puis, un homme qu’elle ne connaissait pas, parlant avec Ange. Cette dernière avait l’air différente comme si sa présence lui retirait un lourd fardeau. Cet homme lui disait quelque chose... Dans sa façon de se déplacer, ses expressions faciales... Mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Il lui tendit un petit objet qu’elle ne put deviner qu’à travers son éclat brillant, incapable de lui donner une autre caractéristique. En le recevant, Ange fut heureuse comme Zadyssa ne l’avait jamais vue. Finalement, l’image s’évanouit, remplacée par un blizzard. Face contre la neige, la jeune Jedi se redressa, perdue. Il faisait froid. Elle avait froid. D’autres voix lui parvinrent. Ange et Xeniam ! Ils étaient là, avec un autre homme également – et plutôt beau, de surcroît.
Zadyssa : Attendez, attendez !
Ils furent avalés par le blizzard et le plafond de la cabine se dessina à leurs places. Si les images avaient disparu, les sons perduraient. Elle n’entendait plus que ça : les chuchotements. L’éventualité qu’ils ne se taisent jamais lui parut insupportable. Elle ne savait pas d’où ils venaient, elle ne savait pas ce qu’ils étaient, pourquoi elle les entendait... Si se couvrir les oreilles ne suffisait pas, elle pouvait couvrir leurs voix. Zadyssa se redressa brusquement en se prenant la tête entre les mains tout en leur hurlant aussi fort que possible d’arrêter.
Une main se posa sur son épaule.
Ange : Zadyssa. Regarde-moi. C’est fini, tout va bien.
La jeune Jedi se força à respirer, reprendre le contrôle de sa respiration, et les voix s’évanouirent complètement à leur tour par la même occasion.
mercredi 09 août 2023 - 23:24 Modification Admin Réaction Permalien
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