Le Temple Jedi 6 (page 96)

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    ProjetT

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    Les dernières heures avaient été très occupées à réparer les dégâts de la récente bataille spatiale. Ceux sur les femmes et les hommes de la Coalition. Cette bataille avait été aussi éprouvante et difficile pour la petite équipe de Guérisseurs que nous étions.
    Nous avions traité de nombreuses brûlures au plasma du fait des explosions. Des fractures, des amputations… Ces combats spatiaux avaient de nombreuses répercussions sur les soldats et techniciens qui opéraient sur les vaisseaux amiraux. Sans compter les morts survenues lors des tentatives avortées d’abordage par les Républicains.
    Dans tout ce tumulte, j’avais reçu une requête bien particulière, que Kaarde et Sol’As m’avaient demandé d’honorer.
    Un Guildeur du nom de Cole avait besoin d’un traitement spécial. Pour remédier à une forme d’empoisonnement. Les données transmises étaient limitées mais parlaient d’un inhibiteur cellulaire. Il lui fallait un traitement particulier pour annihiler cette molécule qui avait envahi son corps et lui provoquait des pertes de connaissances quand son organisme ralentissait trop.
    Ce Gotal allait arriver sous peu, le temps que le débriefing de la bataille se termine. D’ici-là, il me fallait me préparer. L’appareil dont j’avais besoin nécessitait du calibrage, et ensuite je devrais prendre du repos. Cette intervention allait devoir durer plusieurs jours sans interruption.

    [Plusieurs heures passent]

    Les docks venaient de m’annoncer l’arrivée du Gotal. Il avait été dirigé vers l’infirmerie du Mirax Terrik. J’avais préparé la salle 4, l’appareil était en place, essentiellement prêt, à l’exception des caractéristique exactes de la molécule à traiter.
    Quelques instants passent. Le Gotal arrive et je l’invite à entrer.

    Moi : Weedge Terrik, Guérisseur Jedi. Par ici. Déshabillez-vous dans cette cabine et mettez une tenue blanche, attachée par devant.
    Cole s’exécute sans broncher devant mon ton plutôt froid et professionnel, n’ouvrant guère à une conversation conviviale. Il n’a pas l’air d’aimer ces vêtements de patient mais il ne dit rien Il me tend un datapad en entrant dans la cabine.
    Cole : Ce sont toutes les infos que j’ai pu rassembler sur mon cocktail de jouvence et sur les spores que le champignon de Fellucia m’a inoculées.
    J’étudie les données le temps qu’il se prépare.
    Moi, a son retour : Je dois faire un prélèvement pour bien isoler la molécule. Mais si j’en crois ceci, je ne pourrais pas éliminer uniquement les spores, la molécule entière va devoir être dissoute. Ce traitement normalement est conçu pour éliminer des cellules cancéreuses entières. Seul un Jedi peur obtenir la précision nécessaire pour attaquer une seule protéine. Mais personne, même un Maître ne s’est révélé capable de casser de protéine a ce niveau de précision encore. L’appareil ne le permet simplement pas.

    Une pause

    Moi : De fait, ton « cocktail » de jouvence va être éliminé et cela aura des conséquences sur ton vieillissement. Il est probable que tu subisses un contrecoup et que tu prennes un coup de vieux rapidement. Aussi, je dois te dire que le traitement ne doit en aucun cas être interrompu. Le problème est un champignon, des spores. Des spores qui se reproduisent. Une seule spore reste, et elle se multipliera et recommencera à générer les mêmes effets si tu venais à reprendre ton cocktail. Suis-je clair ?

    Je finissais le prélèvement à mesure que je parlais.

    Cole : Très clair. Combien de temps il faudra?
    Moi : Je dois faire quelques mesures pour estimer le temps.
    Je place l’échantillon dans la machine pour en isoler la molécule.
    Moi : Installe-toi sur la table là.
    Cole : C’est froid.
    Moi : Désolé

    La machine réagit et m’indique que l’analyse est prête. Je passe alors un scanner sur toute la surface de son corps. L’ordinateur m’affiche une superposition de la densité de spores dans son organisme.

    Moi : Hmmmm…. 4 semaines, a raison de 12 heures par jour, à vue d’œil. La concentration est élevée. Quelques semaines de plus et elle aurait atteint le point critique et tu ne te serais jamais réveillé.

    Cole : Je m’en doutais…

    Je me retourne pour me préparer, dans le silence. Un groupe de Padawan s’installe dans la pièce à côté. Les apprentis Jedi étaient isolés de la pièce, mais pouvaient me transmettre leur énergie grâce à la Force. Ils agiraient comme stabilisateur, et comme « pile », se relayant sur toute la période pour que je puisse travailler les longues heures durant sans discontinuer.

    Un silence pesant s’était installé. Cole semblait avoir une question mais hésitait.

    Moi : Si tu as des questions, c’est maintenant, après il sera trop tard.

    Cole : Serais-tu un….

    Moi : Clone? Oui.

    Cole : Ah. Parce que la réaction d’Ange Solo a la mention de ton nom était étrange…

    Et un silence encore plus pensant s’installa. Cole, de ses cornes de Gotal capables de ressentir les infimes changements magnétiques générés par les changements d’émotions, dû ressentir un changement majeur.

    Cole : Je… je m’excuse. Je ne sais pas ce qu’il s’est passe entre vous deux mais…
    Cole hésite à parler, cherche à s’excuser mais ne voit clairement pas comment.
    Cole : La seule fois où j’ai vu Ange faire preuve d’un tel...Comportement, c’était lorsque nous pourchassions un soi-disant clone de Bossk. C’était peu après mon entrée dans la Guilde, bien avant l’hibernation des Jedi. Je ne sais si ce sera une consolation, mais Ange semble éprouver ces...sentiments viscéraux à l’égard de tous les clones. Vous n’étiez pas spécifiquement visé. Elle n’est pas portée sur l’intolérance bête et méchante. Il a dû lui arriver quelque chose de terrible pour qu’elle réagisse ainsi. Désolé que vous ayez dû en subir les conséquences.

    Mais le clone lui n’écoutait guère, calmant sa colère et plongeant dans la Force. Les padawans aussi se préparent.
    Au bout de quelques minutes de silence, Le clone se lève, prend position au niveau des pieds du Gotal, prend l’appareil et commence un long travail avec la Force, appuyée par la technologie. 50 mille milliards de cellule à nettoyer. Une par une.

    samedi 20 juillet 2019 - 17:20 Modification Admin Permalien

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    Cole_PrCol

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    (En collaboration avec ProjetT, Grand merci à lui !)


    Une navette en partance pour le Mirax Terrik

       Le briefing était passé. Cole n’y avait pas participé mais, de toute évidence, la Coalition avait tenue. Le Gotal n’avait jamais pleinement fait confiance au Général, mais sans lui, tout espoir de victoire était perdu, et il devait reconnaître que l’homme à l’identité dissimulée se révélait un chef exceptionnel.
       Gunnar ne l’avait pas personnellement rencontré, mais juste avant d’embarquer sur la navette, un messager lui avait transmis un présent avec une note succincte, écrite de la main de Kaar : « Pour avoir accompli héroïquement le sauvetage d’un membre essentiel de la Coalition ».
    Le paquet contenait un blaster de type « Revanche de Vilmarh ». En alliage dallorien. Construit sur Lothal, la planète natale de Pr ‘Col. Visiblement le Général s’était renseigné sur lui.

       Un présent bien inutile pour un mort en sursis. Mais après tout, allait-il vraiment mourir ? Si les Jedi s’occupaient de sa guérison avec la même maestria qu’ils avaient manifesté durant la bataille, son avenir n’était peut-être pas si sombre.
       Il occupa le trajet à consigner sur un datapad tout ce qu’il savait sur son affection et les rapports d’examens du Dr. Kirlander et de Ganner.

       La navette s’amarra bientôt au vaisseau infirmerie. On le mena sans tarder jusqu’à la salle 4, le laboratoire dans lequel se trouvait la machine miracle. L’activité à bord de l’appareil était intense. Le Mirax accueillait non seulement les Jedi blessés lors de la bataille, mais aussi des membres des autres factions, qui sans intervention guidée par la Force, n’avaient aucune chance de s’en sortir.
       Cette activité fébrile fit prendre conscience à l’explorateur qu’en la circonstance, il était privilégié.
       Il parvient enfin devant Weedge Terrik. Le Zabrak aux yeux bleus et aux cheveux clairs l’accueillit de façon assez clinique.

       Weedge - Weedge Terrik, Guérisseur Jedi. Par ici. Déshabillez-vous dans cette cabine et mettez une tenue blanche, attachée par devant.
       Cole lui donna le datapad en échange de la tunique.
       Cole - Ce sont toutes les infos que j’ai pu rassembler sur mon cocktail de jouvence et sur les spores que le champignon de Fellucia m’a inoculées.

       Le Gotal détestait ces vêtements. Il n’était pas particulièrement pudique, mais ces chemises lâches lui laissant le derrière à l’air lui semblaient ridicules. Il ne dit rien toutefois. Lorsqu’il fut sorti de la cabine, le Jedi déclara :
       Weedge - Je dois faire un prélèvement pour bien isoler la molécule. Mais si j’en crois ceci, je ne pourrai pas éliminer uniquement les spores, la molécule entière va devoir être dissoute. Ce traitement normalement est conçu pour éliminer des cellules cancéreuses entières. Seul un Jedi peut obtenir la précision nécessaire pour attaquer une seule protéine. Mais personne, même un Maitre ne s’est révélé capable de casser de protéine a ce niveau de précision. L’appareil ne le permet simplement pas.

       Il y avait donc des limites aux capacités de la machine. Et à celles des Jedi. Ce n’était pas surprenant. Mais l’explorateur redoutait ce que cela signifiait. Après une courte pause, que le guérisseur employa à appliquer un pistolet à seringue sur le bras du Gotal, Weedge confirma ses craintes.

       Weedge - De fait, ton « cocktail » de jouvence va être éliminé et cela aura des conséquences sur ton vieillissement. Il est probable que tu subisses un contrecoup et que tu prennes un coup de vieux rapidement. Aussi, je dois te dire que le traitement ne doit en aucun cas être interrompu. Le problème est un champignon, des spores. Des spores qui se reproduisent. Une seule spore reste, et elle se multipliera et recommencera à générer les même effets si tu venais à reprendre ton cocktail. Suis-je clair ?

       Vieillir d’un coup ? Pas une perspective réjouissante, mais valait-il mieux « prendre un coup de vieux » et rester vivant ou faire un « jeune » cadavre ? Pr’Col se consola en se disant qu’il n’était que juste que la nature reprit ses droits. Aussi, il se contenta de répondre :
       Cole - Très clair. Combien de temps il faudra?
       Weedge - Je dois faire quelques mesures pour estimer le temps.
       Le Jedi plaça l’échantillon de sang dans une machine proche qui l’analysa. Des lignes et des lignes de mots incompréhensibles à l’explorateur s’affichèrent aussitôt.
       Weedge - Installe-toi sur la table là.
       Cole, mal à l’aise - C’est froid.
       Moi – Désolé
       Mais il n’avait pas l’air vraiment désolé. Cole ne doutait pas des compétences du Jedi, mais il le trouvait un peu froid.
    Terrik passa un scanner au-dessus de son corps et examina les résultats.

       Weedge - Hmmmm…. Quatre semaines à vue d’œil, à raison de douze heures par jour  La concentration est élevée. Quelques semaines de plus et elle aurait atteint le point critique et tu ne te serais jamais réveillé.
       Cole - Je m’en doutais.

       Le Jedi se détourna et sembla entrer en méditation. Dans le même temps, de jeunes gens -probablement des padawans- pénétraient dans une partie de la pièce séparée du reste par une cloison vitrée. Le Gotal comprenait parfaitement le besoin de former les nouvelles générations, mais il aurait apprécié de ne pas servir d’objet de démonstration, de cobaye. Il avait l’impression d’une atteinte -certes légère- à son intimité et à sa condition d’être sentient.

        Et il y avait ce Jedi au comportement si étrange. « Résidu d’éprouvette ». Quand est-ce que Solo avait déjà utilisé ce terme… ? Cole regarda intensément Terrik. Weedge finit par remarquer cette attention soutenue.

       Weedge - Si tu as des questions, c’est maintenant, après il sera trop tard.
       Cole - Serais-tu un….
       Weedge - Clone? Oui.
       Cole  - Ah. Parce que la réaction d’Ange Solo a la mention de ton nom était étrange…
       La référence à la Correlienne déclencha une tempête dans les émotions de Terrik, même si extérieurement, rien ne transparût à l’exception d’un soudain mutisme. Malaise, ressentiment, tristesse, dégoût de soi, le tout enveloppé dans une criante chape de détresse. Le Gotal subit de plein fouet ce déchaînement de sensations, pourtant étonnamment sous contrôle.

       Cole - Je… je m’excuse. Je ne sais pas ce qu’il s’est passe entre vous deux mais…
       L’explorateur chercha à réparer sa bévue, mais il ne savait comment s’y prendre, ignorant exactement ce qui avait amené à cette situation. En revanche, il se rappela les circonstances d’un changement majeur dans ses convictions, presque trente-cinq ans plus tôt. Il reprit.
       Cole – La seule fois où j’ai vu Ange faire preuve d’un tel...Comportement, c’était lorsque nous pourchassions un soi-disant clone de Bossk. C’était peu après mon entrée dans la Guilde, bien avant l’hibernation des Jedi. Je ne sais si ce sera une consolation, mais Ange semble éprouver ces...sentiments viscéraux à l’égard de tous les clones. Tu n’étais pas spécifiquement visé. Elle n’est pas portée sur l’intolérance bête et méchante. Il a dû lui arriver quelque chose de terrible pour qu’elle réagisse ainsi. Désolé que tu aies dû en subir les conséquences.

       Cole ne sut pas si ses paroles eurent l’effet escompté, mais la tempête reflua à l’arrière-plan des émotions du Zabrak. Sans toutefois disparaître.

       Le silence s’éternisa mais finalement le Jedi se leva et équipé de l’appareil relié à la machine, il débuta son long travail, commençant par les pieds.

       Le Gotal ressentit une sensation de fourmillement, désagréable mais indolore.
       Au fil des jours, le travail avança. A une allure d’escargot aux yeux de Cole.
       Les sessions duraient une douzaine d’heure à chaque fois, à l’issue desquelles, tous, que ce fut Cole, Weedge ou les padawans (le Gotal avait finalement compris qu’ils prêtaient leurs forces au Zabrak), ressortaient épuisés.

       Contrairement à ce que l’explorateur avait pensé, l’opération ne se faisait pas de la périphérie vers le centre nerveux. Si Terrik avait commencé par les pieds, c’était en raison de la multitude de vaisseaux sanguins capillaires qu’ils abritaient. Puis il était remonté jusqu’au coeur.

       Les spores étaient charriées par le sang. Il fallait entamer par là le traitement.
       Veines, artères… Le moindre millimètre carré des vaisseaux passait sous l’influence purifiante de la machine et de Weedge.

       Puis ce fut le tour du système lymphatique. Tout ce qui convoyait des fluides devait être traité en priorité.
       Les glandes produisant des hormones vinrent ensuite.

      Mais à chaque fois, il fallait revenir au système sanguin, pour le purger à nouveau de la moindre spore qui aurait pu y être déversée entre temps par les autres organes. Une tâche répétitive, fastidieuse sans cesse recommencée.
       Pourtant Terrik s’y prêtait sans la moindre plainte, avec une dévotion confinant au fanatisme et à l’oubli de soi.
       Il ne manifestait pas plus d’empathie que précédemment, mais rien n’aurait pu le détourner de son devoir.

       Cole n’avait rien à faire, pourtant son organisme était durement éprouvé par le traitement. Tous les trois jours, Weedge le forçait à pratiquer d’intenses exercices physiques afin que le corps du Gotal ne souffrit pas trop de l’inactivité forcée

       Et ce fut à ces occasions que l’explorateur s’aperçut que Terrik ne lui avait pas menti. Son corps vieillissait rapidement. Des activités qu’il effectuait auparavant sans sourciller le laissaient essoufflé, les muscles douloureux et tremblant. Son acuité visuelle décrut, de même que celle de ses réflexes et son endurance.
    Le traitement était indolore, il n’en allait pas de même des premiers signes d’arthrose qui virent le jour.

       Les jours succédèrent aux jours succédèrent aux jours… Cole ignorait même ce qu’il se passait dans le reste de la galaxie...

    lundi 22 juillet 2019 - 21:15 Modification Admin Permalien

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    Padme111

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    Le débriefing !

    Dès son entrée boiteuse dans la salle de débriefing, le colosse ressentait une atmosphère lourde et pesante. Un parfum de frustration, de colère, de peine et de déception flottait. Le quadrumane s’appuyait sur la canne en bois de feu son maître, jusqu’à ce qu’il prenne place dans une chaise à peine assez large pour son séant. 

    Durant toutes les discussions que Dexter entendit, il prenait le temps d’examiner l’attitude de chacun des membres alliés de la Coalition. Il s’intéressait à tous les dialogues, en s’abstenant de prononcer un mot. De toute façon, il n’avait plus rien à dire. Le cœur du padawan trentenaire était trop lourd. 

    L’entrée en matière du Général Gunnar était adéquate, solennel et parfaitement doser émotionnellement. Il fut clair pour le besalisk, que le leader avait soigneusement préparé son discours pour qu’il soit laconique mais n’oubliant aucuns points importants à citer. Ce tacticien ne l’était pas uniquement dans la bataille, mais il l’était également avec les mots. Cependant, le cyborg fut touché par les paroles concernant les pertes humanoïdes. L’empathie du padawan fut trop saturé par les émotions des personnes dans la pièce pour parvenir à déchiffrer l’intensité de sincérité du général. 

    Ensuite, toujours aussi stratège, le mystérieux commandant aborde le sujet brûlant : la fameuse manœuvre incompréhensible ! Les réactions d’Ordo, Ange, Kinsa et Wes ne se firent pas attendre. Une pluie d’explications attendues déferlait d’un côté. De l’autre, Ordo et Wes respiraient la méfiance et doutaient de la justification. Tandis que Kinsa et Ange furent agacées par les interruptions du Mandalorien et du Corellien. 

    Devant ce spectacle, le réptiloïde se contentait d’enregistrer mentalement les différentes réactions. Malachite comprit (a tort ou à raison) que pour l’homme dans son armure, aucunes excuses, aucunes réponses de ce manœuvrier ne pouvaient être la vérité. C’était très intriguant. 

    Enfin maître Naberry tenta en vain d’apaiser l’assemblée. Dans un premier temps, ce fut l’effet inverse et l’empereur Waren s’en mêla. Le sujet principal semblait déjà très loin d’un débriefing pour dériver sur la suspicion et la confiance. L’identité du général semblait être devenu plus important que le combat contre Sovereign. 

    L’endeuillé ne pouvait que compatir envers le frère de son maitre. Le changement de thème surpris Dexter. Il réalisa avoir passé à côté de cette information précieuse : Ange était la seul qui avait rencontré Gunnar. Padmée s’était dirigé vers Ange pour entrer dans la bataille. Un frisson parcourt l’échine du padawan. Est-ce que son maître savait quelque chose au sujet d’une relation particulière entre Ange et le général ? Non, ce n’était pas possible ! Les mots de l’empereur donnèrent un second frisson et le sens du danger augmenta dans la Force enveloppant le besalisk. Waren venait de suggérer de la possibilité de changer de chef de la rébellion, plus encore, cet homme voulait prendre la place du général. Si cela se sentait depuis longtemps, maintenant c’était dit. 

    Finalement, ce fut encore le frère de Maître Brûle qui tel un démineur, réussit à désamorcer la situation explosive. Dexter trouvait des points communs entre Kaarde et sa sœur à ce moment précis et cela lui mettait du baume au cœur. Dans toutes ses paroles, le padawan ne pouvait qu’acquiescer, applaudir même. En vingt ans, commettre une erreur, n’était pas une raison pour perdre confiance en le plus grand leader que la galaxie n’avait jamais pu rencontrer depuis la nuit des temps. 

    La réunion se termina là-dessus. Dexter ne fut pas pressé de partir de la salle, au contraire des autres. Le besalisk s’imprégna de ces différents dialogues et se les remémoraient. Tous avaient perdus des amis, des proches, des êtres chers. Personnes ne voulaient prendre la peine de les pleurer. Beaucoup furent frustrés de vingt années de secrets, de cachotteries et perdaient la confiance qui fut construite. Des secrets étaient pourtant obligatoires lorsque l’on avait la certitude qu’un espion était dans nos rangs. Beaucoup d’autres eurent une partie de leur vie volée. Vingt ans en sécurité, mais vingt ans où ils furent mis sur la touche. Cela devait les frustrés aussi, mais plus encore, ils avaient un besoin de « rattraper leur retard ». Combler un vide afin de se sentir encore utile. 

    La pièce était vide et plus aucun son ne sortait de le haut-parleur. Lentement, Dexter s’appuya sur la canne. Il tenta de se lever mais ressenti une douleur très vive dans le genou droit. Il fit la grimace, mais aucun son ne sorti de sa bouche. Il s’appuya de son autre main sur la table et réussi à se redresser. Enfin debout, le padawan jeta son regard vers la caméra. Il était certain que le général n’avait pas coupé l’image. Le général s’attendait-il à ce que Dexter lui parle ? Possible. Malachite hésitait à partir sans un mot, mais qu’aurait-il pu dire ? Qui était-il face à ce tacticien et meneur de troupe ? Pad était morte par sa faute à lui, pas celle du Général. Le padawan ne pouvait pas en vouloir à ce leader qui avait toujours agit pour démolir l’empire de Sovereign. Une erreur stratégique ou un mensonge ? Dans le premier cas, Kaarde avait raison, il fallait lui pardonner. Dans l’autre, tout dépendait du mensonge. Dexter lui-même avait déjà dû mentir à des amis pour les protéger durant ses vingt années de guerre. La culpabilité, le doute, la tristesse et la compassion pouvait se lire dans l’œil qui lui restait. L’avis d’un besalisk n’avait jamais peser dans la balance. Ses pensées ou sa douleur devaient certainement être le dernier des soucis de ce grand homme. Le visage impassible, le cyborg en avait trop bavé durant la guerre, trop rencontrer des chefs pour savoir que lui, Dexter n’était qu’un pion à manipuler. Il tourna les talons et quitta enfin la pièce. 

    DAP - "Diagnostique en cours… Alerte ! Hématome sur la rotule droite. Attention : rupture de plusieurs vaisseaux sanguins ; risque de cailloux. Pas d’épanchement de synovie. Avis médical urgent ! Alerte ! Plaie à la crête. Attention : risque d’infection à 85%. Avis médical urgent !"

    ***

    A bord du Mirax Terrik,

    Le cyborg avait reporté sa visite à bord au maximum, mais DAP ne le laissait pas tranquille. Le genou droit du Besalisk avait doublé de volume et la mobilité devenait très douloureuse. La plaie à sa crête suppurait encore un liquide jaunâtre et le colosse souffrait de maux de tête. Ce fut donc péniblement qu’il arriva dans la salle de réception des urgences.

    Malachite ne s’attendait pas à ce que le vaisseau médical soit encore en effervescence. Les guérisseurs semblaient surpassés par le nombre de blessés et pas uniquement des Jedi. Des êtres de toutes espèces et affiliations étaient dispatchés par catégorie de soins urgents. Le quadrumane boitait toujours en s’appuyant d’avantage sur sa canne en cherchant un visage familier. Au départ, il ne reconnut personne ou seulement des gens qu’il avait croisé sur l’un des vaisseaux de la coalition. Puis, il constatait que des patients furent placés sur des lits ou mêmes des brancards mais dans les couloirs. Le nombres de blessés dépassaient de loin la capacité standard de l’infirmerie. Le boiteux s’immobilisa lorsqu’il remarqua un humanoïde inconscient couvert de brûlures au plasma avec une fracture ouverte à la jambe gauche. 

    Un Farghul – Il ne s’en sortira pas. Ses brûlures sont trop profondes.


    Le besalisk se retourna vers l’interlocuteur. Les vêtements du félin indiquaient clairement son appartenance à la guilde. 

    Le Farghul – T’es celui qui s’est battu contre Rulo. Facile, n’y a pas énormément de Besalisk dans le secteur. 


    Le cyborg n’avait pas envie de dialogué, même s’il fut surpris qu’on se souvienne de lui. En s’attardant sur l’alité, Dexter réalisa que celui-ci n’avait plus qu’un seul bras. L’autre n’était plus qu’un moignon enveloppé dans un pansement de fortune. Une douleur fantôme picotait l’épaule gauche supérieur du réptiloïde. 

    Le Farghul – Crapéko était avec toi. S’en est-il sorti ?

    Le colosse se contenta d’hocher la tête. Un soulagement s’affichait sur le visage poilu. Une main se posa sur l’épaule du besalisk qui sursauta, se retourna et fut prêt à broyer la main lorsqu’il reconnut Sol’As. 

    Le céréen – Doucement Dexter ! Ce n’est que moi. 

    Le Farghul – Il semblerait qu’il est sur la défensive. Le coup à la crête, ce n’est pas bon !

    Sol’As – Merci de votre diagnostique Fred’Adrek. 

    Fred’Adrek – De rien, dr Jedi !

    Sol’As – Viens par ici mon ami, je t’ai vu boité et cette plaie n’est pas belle. 

    Le réptiloïde ne répondit rien et se contenta de suivre le guérisseur. Malachite savait que ce natif de Céréa avait longuement soignée maître Brûle durant sa vie au temple Jedi. Tous deux arrivèrent à trouver un coin d’infirmerie où une table d’observation venait de se libérer. Le guérisseur essayait d’entamer un dialogue avec son patient, mais celui-ci se contentait de remuer la tête pour répondre par oui ou non. Sol’As commençait à soigner la plaie à la crête, lorsqu’on l’appela d’urgence pour s’occuper d’un patient qui venait de faire une hémorragie.

    Sol’As – Désolé Dexter, je dois m’occupé de Stan. Je reviens dès que possible. 

    Malachite comprenait et dans un sens, cela l’arrangeait bien qu’on ne le soignait plus. Enfin seul au milieu de la foule, Dexter se contenta de rester assis sur cette table en gardant la canne précieusement contre son torse. Un inconnu lui demanda la place pour soigner une plaie à la tête d’un natif de Iktochon. Le padawan se retira lentement et se plaça dans un coin de la pièce. Le blessé cornu portait des vêtements de Jedi mais le besalisk ne l’avait jamais vu. 

    La douleur dans son genou devenant insupportable, il décida de s’asseoir sur le sol dos au mur, la canne toujours entre ses bras. Baissant la tête, il ferma les yeux, il était si fatigué, si démoralisé, si lasse de cette guerre. Dexter ne s’était pas changé, ni lavé, ni soigné depuis la bataille. Il la pleurait, il se laissa envahir par la peine car il savait que s’il voulait être capable de se relever, il devait accepter ses émotions. Le padawan connaissait les sept étapes du deuil. Choc ; déni ; Colère et Marchandage ; tristesse ; résignation ; acceptation ; reconstruction. Où en était-il ? Sa seule certitude fut que tout son être était douloureux. 

    ***

    … - Dexter…

    L’interpeller avait perdu la notion du temps et de la réalité. Il avait l’œil valide humidifié par des larmes. En relevant la tête vers la personne qui avait cité son nom, le padawan reconnu un visage familier. 

    Sol’As – J’ai fait aussi vite que j’ai pu. Maintenant, je vais m’occuper de cette vilaine plaie. Vient vers la lumière. 

    Le réptiloïde allait se lever, mais il ressenti comme une lame lui transperçant le genou et remontant jusqu’au cœur. Un cri lui échappa des lèvres et le Céréen intervenu afin de soutenir le colosse. 

    Sol’As – Ton genou semble être la priorité. 

    Pendant les minutes qui suivirent, le guérisseur utilisa autant la Force que différents produits pharmaceutiques pour soigner Malachite. Sans que celui-ci n’ouvre un dialogue, Sol’As lui parlait de Padmée et sa fâcheuse tendance à négliger sa santé lorsque l’univers fut en danger. Il lui racontait combien, elle resterait dans la mémoire des Jedi. Qu’elle lui manquerait à lui aussi, mais qu’il ne prétendait pas ressentir la détresse qui devait habiter Dexter. Puis, sans savoir tous les êtres déjà perdu dans l’entourage de son patient, Sol’ entamait une discussion que Malachite avait que trop entendu. 

    Sol’As - … elle n’aurait pas voulu que tu t’écroules. Je ne doute pas que cela te semble tôt pour repartir au combat, mais la coalition ne restera plus inactive longtemps. Ressaisi-toi padawan, bientôt l’Ordre Jedi aura besoin de toi. 

    Le cyborg appréciait l’intention du Maître Jedi et le natif d’Ojom ressentait l’empathie du Céréen. Pourtant, il avait tort. Le padawan décida de sortir de son mutisme. 

    Dexter – Maître As, avec tout le respect que je vous dois, l’Ordre Jedi n’a pas besoin de moi.

    Le guérisseur fut surpris par les paroles de son patient, mais soulager qu’il se décidât à parler. 

    Sol’As - Je t’assure qu’on aura bientôt besoin de tout l’aide possible. En plus, Pad s’est sacrifié pour…

    Dexter – Moi. Elle savait, elle a toujours su que si elle me suivait dans le cœur de cette rébellion contre Sovereign, elle y trouvera la mort. Je n’avais pas compris certaine de ses paroles dans le passé, mais aujourd’hui, elles prennent tout leur sens. Elle n’a pas rejoint la bataille de Fondor pour sauver l’Ordre Jedi ou la coalition ou même la mission. Lorsqu’elle a décidé de ne plus se cacher, ce n’était que dans un seul but. Me sauver. J’aurais dû mourir dans cette attaque. Elle en avait eu la vision. 

    Sol’As – Ah… Je comprends. 

    Silence

    Sol’As – Je ne te dédirais pas. Cependant, je la connaissais bien. Une fois entrée dans l’action, elle…

    Dexter – Non, elle voulait partir, elle voulait que je fuie avant l’arrivée des autres flottes républicaines. Elle vous a tous aider parce que je ne voulais pas vous abandonner. Elle est morte par ma faute. Ce n’est pas celle du général avec sa folle manœuvre ou celle d’un allié fourbe dans nos rangs, c’est ma faute. 

    Silence

    Sol’As – Est-ce pour autant que tu dois renoncer à te battre maintenant ?

    Dexter – Je n’ai jamais dit que je renonçais à me battre. J’ai dit que l’Ordre Jedi n’avait pas besoin de moi, c’est très différent. 

    Le céréen finissait les soins. Il mettait en place ses instruments en cherchant comment reprendre le dialogue. Le besalisk l’observa un moment avant de poser une question. 

    Dexter – Où est Weedge ? lui est-il arrivé le pire ?

    Sol’As – Non, il soigne un gotal de la guilde…

    Dexter – COLE !

    Sol’As surprit – Euh… oui, le connais-tu ?

    Dexter – Oui. Lorsque j’ai perdu mon bras, il m’a sauvé la vie. Je peux le voir ?

    Le guérisseur fut soulagé de constater l’intérêt que portait le quadrumane à d’autres êtres. Le dépressif est-il effectivement moins résigné que ce qu’il ne le pensait ? Que soit, As répondit à sa demande en lui expliquant la situation du natif de Lothal. 

    Après s’être laver et enfiler des vêtements propres, Malachite cherchait à aider les guérisseurs dans des tâches de rangement de petits matériels et de triage de dossiers pendant que son genou restait étendu à la verticale. Le boiteux du attendre deux jours avant d’être autorisé d’aller observer derrières une vitre, Weedge soignant Pr’Col.

    Durant les deux jours qui suivirent, Malachite fut devenu raisonnable et serviable. Il continua à se proposer pour seconder dans des tâches de nettoyage, ou comme bandagiste. Même si le cyborg n’avait plus réellement besoin de la canne, il continuait à marcher avec elle. Le padawan de maître Brûle fut incapable de se séparer du dernier objet lui appartenant.

    En revanche, il prenait toujours un moment pour passer voir ses amis pour qui il était invisible. Dexter espérait que Weedge puisse sauver le gotal. Cependant, en le voyant autant vieillir de jour en jour, il ne pouvait que pensée à comment Cole allait pouvoir gérer cela. 

    Décidément, la guerre contre Sovereign avait fait des ravages dans toute la galaxie, dans la coalition, dans les proches de Dexter. De la tristesse, l’endeuillé passa à la résignation ! Oui, Pad était morte, mais pas pour rien !

    Ce message a été modifié par Padme111 le mardi 23 juillet 2019 - 18:55

    mardi 23 juillet 2019 - 00:00 Modification Admin Permalien

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    Kinsa-Talik

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    Juste après le débriefing…

    Je n’eus pas le temps de bien quitter la salle du débriefing que Ceno me rejoignis. Je le saluai d’un signe de tête et d’un sourire, alors que Zadyssa regardait ailleurs. Elle était venue avec moi car elle avait participé à la mission, mais je la savais intimidée par toutes ces présences prestigieuses. De mon côté… Je commençais un peu à m’y habituer. Surtout, ce qui m’importait était d’avoir vu Ange en vie, même si je n’avais pas pu lui parler. Me rendant légèrement mon salut, il déclara sans préambule.

    Ceno : Une réunion importante se prépare sur Mandalore, et ta présence est requise.
    Moi : Mais… Je dois rester ici. Les Jedi se remettent encore de la bataille, et ils ont besoin de moi… J’ai promis à Shina de l’aider à l’infirmerie, elle compte sur moi.
    Ceno : Les Mandaloriens sont ton peuple. Mand’alore appelle, tu dois répondre.

    Contrariée par cet « appel » imprévu qui n’était pas dans mes plans, je soutins son regard quelques instants avant de soupirer. À peine avais-je été réintégrée, et déjà ma double affiliation me posait des problèmes. J’allais devoir la jouer fine pour m’en sortir… 

    Moi : Il faut que je demande au Conseil, ou au moins à un maître l’autorisation de m’absenter quelques jours. Je ne peux pas m’éclipser comme ça.
    Ceno : Je t’accompagne.

    Je haussai les sourcils, surprise, puis avisai maître Naberry. Le Grand Maître se trouvait être mon supérieur le plus proche, et lorsque je lui demandai la permission de me rendre brièvement sur Mandalore, il jeta un coup d’œil en coin à Ceno et accepta, m’ordonnant toutefois de revenir le plus vite possible.

    Moi : Cela va sans dire, maître. Je serai de retour en un rien de temps. 
    Kaarde : Je te fais confiance, Kinsa.

    Alors que nous nous éloignions, je considérai Zadyssa. Elle ne pouvait pas venir avec moi sur Mandalore, je devais donc la confier à quelqu’un de confiance pour ces quelques jours. Dans d’autres circonstance, j’aurais immédiatement pensé à Galen, mais étant donné notre récent désaccord et son assignation à s’occuper de Fanny Keto, il n’était pas question que je lui laisse ma padawan. En parlant du loup… Je croisai son regard et il me parut qu’il savait où j’allais. Il n’était pas impossible qu’il ait entendu quelques mots de la conversation… Aussitôt, ses mots blessants concernant les Mandaloriens remontèrent à la surface et mon expression se ferma. 

    Zadyssa : Kinsa ?
    Moi : Pardon, j’étais dans mes pensées. Tu as dit quelque chose ?
    Zadyssa : Il s’est passé quelque chose entre toi et Galen ? Tu le regardes bizarrement…
    Moi : Oui. Je veux dire, non. Enfin, peut-être. Je n’ai pas vraiment envie d’en parler… En tout cas, pendant mon absence, tu resteras avec Eckmül, mon ancien camarade padawan que je t’avais présenté, et si tu as besoin de quelque chose, tu peux aller voir Shina aussi. 
    Zadyssa : D’accord…

    Sur ce, elle s’éloigna, me laissant seule avec Ceno, qui me fixa quelques secondes.

    Ceno : Galen ?
    Moi : Je n’ai pas envie d’en parler. Désolée. 

    À mon grand soulagement, il n’insista pas et je rejoignis en trottinant Zadyssa. Je devais récupérer l’Arrow sur le Tarentule II, de toute manière… En passant, je la confiai à Eckmül, qui accepta de bon cœur, puis je retrouvai avec plaisir R8. Après être passée en hyperespace en même temps que la flotte néo-mandalorienne, je passai le trajet jusqu’à Mandalore en méditant : j’aurais sans doute besoin de sérénité pour une réunion avec les chefs… 

    Une fois sur ma planète natale, je retrouvai Ceno et les jumeaux à l’astroport : nous étions arrivés avec à peine quelques minutes d’écart. Aussitôt, je remarquai une absence à l’habituel clan Ordo : Keller n’était pas là, alors que d’ordinaire il ne quittait pas Ceno d’une semelle. 

    Moi : Où est Keller ?
    Ryff : C’est vrai ça…
    Ceno : Il est en mission. Vous n’en saurez pas plus.

    Ainsi, voilà l’origine de la petite inquiétude que je sentais chez lui… Bien qu’elle soit difficile à discerner, voire impossible pour quelqu’un n’ayant aucun lien avec lui, je connaissais bien ce sentiment, semblable à ce qu’il émanait lorsqu’un de nous partait en mission dangereuse. Keller devait être en pleine mission risquée. Mais je savais également qu’il était inutile d’insister pour essayer de savoir des détails.

    L’ambiance à Sundari était morose, comme si un voile de deuil s’était abattu sur la ville. Cette dernière se remplissait peu à peu des Néo-Mandaloriens qui avaient survécu à la bataille, quittant les vaisseaux de la flotte en morceaux. Mon peuple ne survivrait pas à une autre défaite de cette ampleur… D’autant plus que parmi les survivants, tous n’étaient pas indemnes. Malgré ma faible puissance en ce qui concernait les arts mentaux, je sentais tout de même leur souffrance à la fois physique et morale : il y avait là des orphelins, des veuves, des veufs, des parents qui avaient perdu leur enfant sous les tirs républicains… 

    Même si j’aurais voulu m’arrêter et réconforter chaque âme, je me fis violence et suivis Ceno jusqu’au palais. J’étais là pour la réunion, pas autre chose. Très rapidement, je sentis les regards de certains chefs se poser sur moi, et la sensation que je n’étais pas à ma place augmenta considérablement, mais la présence proche de Ceno m’encouragea à garder la tête haute. De plus, je ne reconnaissais pas certains d’entre eux, deux en fait. L’un deux, un jeune homme de moins de trente ans, avait le symbole du clan Dyre sur une des épaulettes de son beskar’gam. J’avais déjà rencontré Xor Dyre, une fois, au conseil mandalorien, et il paraissait plutôt sympathique. La ressemblance entre lui et le jeune homme en face de moi était frappante : il n’y avait aucun doute qu’il était son fils. Cependant, sa présence signifiait que son père était mort au combat… 

    L’autre inconnu était un rouquin du clan Skirata qui paraissait encore plus perdu que moi. Malgré ses efforts pour garder une certaine prestance, il trahissait sa nervosité par d’incessants coups d’œil autour de lui. Je me rappelai avoir assisté à la destruction du Sulfur, que Davrel Skirata commandait : maintenant, il n’y avait plus de doute concernant le sort de l’ancien Mand’alore. 

    Sans surprise, Ruusan Fett et Jarg Beviin étaient également présents, avec Dua Juun en retrait en tant qu’ingénieur, ainsi que bien sûr, la Mand’alore, Jaia Tepal. Elle paraissait la plus affectée de tous, même si elle le cachait bien. Ce fut elle qui signifia le début de la réunion, en frappant une fois sur la table ronde. Les rares discussions qu’il y avait cessèrent, et elle prit la parole :

    Jaia : Mes frères, nous venons de vivre une bataille éprouvante, et comme vous le savez tous, aux pertes immenses. Nous pleurons deux membres de notre conseil : Davrel Skirata, dont le clan a été décimé, et Xor Dyre, qui s’est sacrifié pour permettre la survie de notre peuple. Nous leur rendrons honneur, à eux et à tous ceux qui sont tombés, dans une cérémonie qui se tiendra demain. Dans le même temps, nous accueillons dans ce conseil leurs héritiers, Xari Dyre et Amis Skirata. 
    Beviin : Est-ce judicieux de conserver la présence du clan Skirata à ce Conseil ? Après tout, leurs effectifs sont à présent minimes, et par conséquent, est-ce toujours utile d’avoir quelqu’un pour représenter un clan exsangue ? Sans vouloir manquer de respect à l’héritage de Davrel Skirata, s’entend…
    Ceno : Je suis d’accord. 

    Il tourna légèrement la tête vers Amis Skirata. Si je ne me trompais pas, il était en train de se dire que ce rouquin n’avait pas l’air d’avoir la carrure pour siéger au Conseil, et je ne pouvais pas vraiment lui donner tort.

    Rusaan : J’appuie cette recommandation.

    Constatant que tous les vétérans paraissaient d’accord, la Mand’alore soupira :

    Jaia : Très bien. Un autre chef de clan sera choisi pour remplacer Davrel, mais si le clan Skirata regagne sa puissance, il pourra prétendre à un siège au Conseil. À présent, sur une autre note… 

    Elle énuméra les pertes matérielles, allant des croiseurs aux Basiliks qui avaient été détruits. Je fus surprise d’apprendre que le commando Ramikad avait perdu deux de ses membres : Jager et Lynx. Je n’avais travaillé qu’une seule fois avec eux, mais Lynx surtout m’avait fait une bonne impression…

    Jaia : Ainsi, la reconstruction de la flotte est l’une de nos priorités. J’attends de MandalMotors qu’ils mettent les bouchées doubles quant à la production de nouveaux vaisseaux, sans compter les réparations de ceux qui ont été abîmés. Je ne tolérerai pas qu’on pense que les Néo-Mandaloriens sont faibles. Dua, vous savez quoi faire.

    Le Sullustéen hocha la tête, son expression indéchiffrable. C’était beaucoup de pression mise sur lui… Je savais qu’il partageait la responsabilité de concevoir la flotte avec Lemann Toe, qui était plus expert dans les systèmes intérieurs des vaisseaux. 

    Jaia : Maintenant que le bilan est fait, il est temps d’avoir des éclaircissements sur la manœuvre qui nous a tant coûté. Chef Ordo, Kinsa, vous avez assisté au débriefing de la bataille. Quelle est l’explication du général Gunnar ?

    On pouvait sentir la colère sous-tendre chacune de ses paroles. Ce fut Ceno qui répondit, plus composé que lors du débriefing.

    Ceno : Le général Gunnar prétend que cette manœuvre avait pour but de récupérer des données top secrètes concernant les Shaax sur la station Astéria. D’après lui, si nous n’étions pas au courant, c’était par peur qu’une taupe dans nos rangs compromette cette mission.
    Rusaan : « Prétend » ? Tu penses donc qu’il ment ?
    Ceno : Je doute que le général joue franc-jeu avec le reste de la Coalition. Et même si c’était vrai, de telles informations valaient-elles réellement le nombre de vies sacrifiées ?
    Beviin : Sûrement pas ! Les Shaax ne sont des menaces que pour les détenteurs de la Force, ils ne sont apparus que lorsque des Jedi étaient impliqués. 

    Ce disant, il se tourna vers moi et j’eus l’impression que sa dernière phrase était une attaque à peine déguisée.

    Beviin : En parlant des Jedi, pourquoi Kinsa Talik est-elle présente ? Elle ne fait pas partie de ce Conseil.
    Ceno : La chef Talik a participé aux deux missions précédant la bataille et assisté au débriefing. Son témoignage est précieux.
    Ruusan : En tout cas, le secret du général n’a pas servi à grand-chose, puisque visiblement la taupe a bien fait son travail d’alerter la République.
    Xari : La fuite qui a mené à l’arrivée des flottes républicaines vient peut-être de ces missions ? 
    Moi : Je répondrai ce que j’ai répondu au chef Ordo : si nous avions été découverts, nous l’aurions su. La République ne nous aurait pas laissé faire exploser un de ses précieux chantiers navaux. Mais faire des spéculations est inutile sans preuves.
    Beviin : Je demande : comment pouvons-nous nous fier à un homme qui nous cache des choses et qui s’arroge le droit de vie ou de mort sur nos soldats ? Le Général a délibérément sacrifié nos vies, celles de Davrel, celle de Xor, pour un motif on ne peut plus cryptique !

    Le ton commença à monter. Même s’ils n’étaient pas beaucoup, les chefs de clan étaient capable de faire entendre leurs opinions de manière…vocale. Il y eut même la proposition de quitter la Coalition, bien vite refoulée. Finalement, Jaia frappa la table.

    Jaia : Silence ! Lancer des accusations au vent ne résoudra rien. Je ne crois pas que le général Gunnar ait eu des mauvaises intentions, mais il a prouvé qu’il n’était pas infaillible, qu’il n’était qu’un homme, et je compte bien le traiter comme tel. Il est hors de question que nous le suivions à nouveau aveuglément au nom d’une confiance qu’il a trahie. L’alliance tient toujours… Mais elle sera bien une alliance, pas une obéissance. Cette réunion est terminée. 

    Sur ces paroles, Mand’alore se retira. Jaia avait toujours été un chef avisé, et malgré la pression, elle avait réussi à ne pas flancher et à prendre une décision raisonnable, avec laquelle j’étais d’accord. 

    Ceno : Tu devrais rester pour la cérémonie. 

    Je hochai la tête : je ne comptais pas faire autrement. Repartir avant les funérailles serait du plus mauvais effet… Et je me sentirais mal de ne pas honorer les soldats tombés au combat. Après tout, je n’étais pas une Mandalorienne à mi-temps.

    mardi 06 août 2019 - 09:41 Modification Admin Permalien

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    galen-starkyler

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    Après le débriefing (cette fois^^) …

    Une tension multiforme palpable, des explications peu convaincantes et des remises-en-question de cette fragile entente paramilitaire qu’est cette Rébellion. C’est en gardant longuement le silence et en écoutant chacun s’engueuler les uns contre les autres que je me rends compte que la moindre étincelle de doute peut faire exploser un feu de discorde. Oui, cette fois nous sommes bel et bien en train de perdre peu à peu notre cohésion si soudée auparavant. J’aurais du me douter que quelque chose n’irait pas, avec toutes ces missions de réalisées, que tôt ou tard nous aurions à nouveau des ennuis. Cette réunion en est la preuve et elle démontre aussi que « l’infaillible » Général Gunnar a commis une erreur en bafouillant sa propre stratégie longuement élaborée. Notre survie pour vaincre la République ne tient plus qu’à un maigre fil.
    Cependant, ce n’est pas uniquement en voyant la plupart se mordre vocalement que je me suis abstenu de prendre la parole. Je suis encore troublé par la conservation que j’ai eue avec Kinsa il n’y a pas si longtemps. Une conversation qui me reste encore au travers de la gorge, tel une douleur vive et sèche qui m’empêche de parler normalement. Nos dernières paroles échangées, la colère qui est montée… le fait que j’ai accusé Kinsa d’être ce qu’elle est. On ne peut pas dire que j’ai été bon cette fois. Je suis même pathétique et méprisant. C’est pourquoi ma propre culpabilité me distrait plus que cette réunion.

    Et une fois cette réunion terminée, alors que tous s’en allaient repartir à leur flotte d’origine, je suis resté un peu plus longtemps pour attendre Kaarde et revenir avec lui vers la flotte Chu’Unthor. Au moins, je pouvais patienter plus longtemps pour voir s’éloigner toute cette tension commune qui nous étouffait sans qu’ils le sachent. Je me demande toutefois ce qui retient aussi longtemps le Grand Maître et regarde de son côté. Il m’apparaît qu’il est en pleine conversation avec Cera Ordo et Kinsa, elle-même accompagnée de son apprentie. Apparemment, les deux mandaloriens devaient se rendre sur leur planète d’origine pour une double-histoire de réunion et de funérailles. Kaarde donna son accord, rappelant qu’elle devait revenir au plus vite pour assister l’Ordre, puis la discussion fut finie. Et à peine ça s’est terminée que je constate que Kinsa me regarde. Elle me fixe, pour être précis. Malgré la distance, je peux entrapercevoir qu’elle hésite à me confier Zadyssa le temps de participer aux évènements de Mandalore. D’un simple détour de regard, je peux sentir qu’elle aussi n’a pas oubliée cette douloureuse conversation.
    Si bien que tous les trois partent devant et que je me retrouve seul à suivre indéniablement le maître Jedi qui quitte à son tour la salle de réunion. C’est en commençant à arpenter le long et large couloir principal que l’humain de Myrkr m’apostrophe avec calme et pragmatisme.

    Kaarde : - Je t’ai trouvé étrangement muet et distrait durant le débriefing. D’ordinaire, il t’arrive de mettre un peu de ton grain de sel mais j’ai été surpris par ton silence… pesant.
    Moi : - En voyant la manière dont les tons se sont rapidement mis à grandir, il était plus judicieux pour moi de garder sérieusement ma langue dans ma poche. Un mot de ma part et cette réunion aurait été aussi désastreuse qu’une strate du Chaos corellien. Contrairement à toi qui a su remettre un peu d’ordre dans ce brouhaha de tension…
    Kaarde : - Galen, je ne voudrais pas être malpoli mais j’ai l’impression que tu es frustré.
    Moi : - Frustré ? Je ne vois pas de quoi tu parles.
    Kaarde : - Il s’est passé quelque chose avec Kinsa ?

    Je m’arrête aussitôt de marcher, le regard dans le vide. Je me serais douté que Kaarde aurait lu en moi assez aisément, tout comme Aynor le peut avec notre lien de maître à ancien apprenti. C’est seulement un instant comme celui-ci où je ne suis pas vraiment enclin à en parler. Surtout quand c’est le Grand Maître de l’Ordre qui me questionne alors que lui-même vient de perdre sa grande sœur. Et puis, je ne suis pas sûr qu’il puisse m’aider à quoi que ce soit dans ce dilemme relationnel.

    Moi : - C’est… très compliqué.
    Kaarde : - Dis toujours.
    Moi : - Je ne veux pas en parler.
    Kaarde : - Elle aussi avait l’air frustrée quand nous avons parlé.
    Moi : - Je sais. Mais je ne veux pas en parler.
    Kaarde : - C’est en lien avec la jeune Keto, je suppose.
    Moi, soupirant de détresse : - C’est ça.

    D’un mouvement de bras dans mon dos, il m’incite à reprendre la marche vers les hangars.

    Kaarde : - Galen, sache que de tous les Jedi que j’ai eu à connaître et à voir grandir durant mon mandat tu es de ceux qui ont une vision assez controversée de la Force et de notre époque. Tu es un jeune chevalier Jedi plein de ressources, un défenseur aguerri et un excellent pilote, cela ne fait aucun doute là dessus. Tu l’as prouvé au cours de bien des batailles au cours de ces deux dernières périodes de trouble. Il reste cependant un domaine où tu restes le moins habile que d’autres dans notre grande famille. C’est la confiance et la tolérance envers autrui. Vouloir faire preuve de pitié et d’abnégation envers un ennemi de guerre est autant une force qu’une faiblesse chez toi.
    Moi : - Ne t'y mets pas s'il-te-plaît. Kinsa m'a fait clairement le fond de sa pensée concernant ça. J'avais tout fait pour éviter que Keto me poursuive et qu'elle ne trouve notre flotte, sachant que nous étions en difficulté. Et pourtant, elle a réussie à le faire. Certes, nous l'avons pris la main dans le sac et mis en cellule pour nous éviter plus de soucis que nous en n'avons. Mais depuis, la laisser éternellement en cellule n'est pas la meilleure solution même en guerre et certain(e)s ne semblent pas le comprendre ainsi, même quand il y a l'aval du Conseil.
    Kaarde : - Ce que le Conseil et toi avez choisi de faire pour cette chasseresse n’est ni bon ni mauvais. Il a tout simplement ces avantages et ses désavantages. Nous autres maîtres avons nous aussi fait des choix qui étaient en désaccord avec les opinions de nos alliés, occasionnant des erreurs. Mais c'est en observant avec un peu de recul que nous nous rendons compte que chaque décision prise comprend une part judicieuse malgré les conséquences.
    Moi : - Et pour ce cas-là, est-ce judicieux ou dangereux ? Ai-je tort de penser que Keto a droit à une chance ?
    Kaarde : -  Même si j’aurais voulu être présent que nous en parlions et décidions ensemble, cela reste une décision auquel chacun a pesé le pour et le contre. Il s’agit à présent de ta responsabilité de garder Fanny Keto à l’œil pour qu’elle ne nuise pas à l’Ordre ni à la Rébellion. Je te demanderais qu’une seule chose pour la suite de notre guerre : évite de l’impliquer avec toi dans les prochaines missions si le sort de notre survie et de la galaxie en dépend grandement ou si sa confiance est loin d’être satisfaisante.
    Moi : - Je tâcherais de m’en souvenir.
    Kaarde : - Et par la même occasion… Chasse donc ses idées noires et va de l'avant. Je suis sûr que tout ira bien.

    Je ne sais pas quoi penser de cette suggestion mais elle me donne matière à réfléchir. Nous poursuivons notre cheminement vers les hangars et nous nous envolons rejoindre la flotte Jedi.

    ***
    C’est à peine quelques heures depuis notre retour de ce débriefing tendu que je me retrouve dans la salle de sport de mon Raider. Je cogne le sac de frappe de manière cadencée et rythmée, chaque coup frappé modérément à la seconde contre le cuir rembourré de sable, et je ne fais rien d’autre que ça. Et pour rendre la séance plus réflexive que sportive, je cogne le sac suspendu en haut et en bas par de solides chaînes… uniquement avec la tête. Je frappe mon front sans cesse, balançant doucement ma tête en avant et en arrière sans forcer, et je me fais en aucun cas une pause. D’ailleurs, j’ignore combien de temps je suis là à me frapper le front contre le sac ; à vrai dire j’ai une certaine idée mais je préfère garder le fil de ma réflexion sur une seule chose. Méditer sur tout ce que nous avons déballé Kinsa et moi sous la colère.
    Certains diraient que je ne médite pas comme un Jedi mais d’autres plus attentifs verront une manière assez originale et peu créative de faire une méditation mobile avec peu de gestes. Frapper le sac avec mon front me fait travailler les neurones et évacuer ma frustration lentement. Seulement, les paroles de Kinsa reviennent sans cesse comme si elles recommençaient de se répercuter dans mon crâne.

    Tu es borné, et tu refuses de voir au-delà de ta vision étriquée et idéalisée de la galaxie. Tout le temps, tu essaies de me changer, parce que je ne corresponds pas à l'idée que tu te fais de moi.

    Chaque fois je repense à ses mots et chaque fois je ressens une profonde douleur au fer blanc qui monte et descend et inversement. Sa vérité est là, me considérant rien de plus que comme un crétin idéaliste. Je t'en donnerais de l'idéalisme moi, à vouloir me faire la morale aussi sur ce qui me semble juste et bon à faire. Comme si elle-même n'était pas aussi têtue à appliquer telle vision enrobée par sa culture natale. Franchement,  cela m'étonnerait qu'elle reste indemne vu ce que ça a donné avec son ancien maître, malgré tout ce que nous avons échangé ces quatre ans d’autarcie…

    Je suis comme je suis, et si ça ne te plaît pas…

    C'est facile de prétendre savoir qui on est mais quand il s'agit des faits on finit par se rendre compte de ce que l'on devient que trop tard. Même si c'est son problème, sa décision, j’ai encore du mal à accepter le fait qu’elle se rapproche de plus en plus de son peuple. J'ai notamment peur de ne plus revoir celle que je connais. Et si je tente à nouveau de m'interposer, elle le prendra encore plus mal et m'en voudra pour toujours. Dire que je me suis mis à l'aimer au point de ne pas voir à quel point elle est obstinée et renfermée.

    Chasse donc ses idées noires et va de l'avant.

    C’est peut-être mieux ainsi. Peut-être que je devrais cesser de me prendre la tête et laisser Kinsa faire ce qu’elle croit être juste. Étant donné comment nous en sommes arrivés à là, il va me falloir revoir toute cette histoire de relation et prendre rapidement une décision. Il est clair que nous n'avons rien en commun.  Ma tête continue d'elle-même à se cogner contre le sac tandis que de nouvelles spéculations me bombardent l'esprit. Selon ce qui adviendra, comment cela va-t-il continuer ? Y aura-t-il encore cette relation entre nous ? Qu'est-ce qu'il a de mieux à faire pour nous deux ? C’est… encore trop tôt pour le dire. D’autant plus qu’un souci ambulant nous garde sur un terrain de désaccord durant notre participation au conflit.
    D’ailleurs, ledit souci ambulant vient à son tour à la salle. Elle semble visiblement avoir pris ses aises dans mon vaisseau et vient à ma rencontre en allure allégée de sa tenue professionnelle. Je fais abstraction de sa présence de plus en plus proche tandis que je continue de frapper mon front sur le sac.

    Fanny, perplexe mais incrédule : - Hum hum… Vous savez Galen, il me semble que l’on frappe un sac de lutte avec ses poings et non sa tête pour se muscler. Vous devriez le savoir, non ?
    Moi, continuant de frapper le sac avec la tête : -…
    Fanny : - Et après on s’étonne que vous passez pour quelqu’un de stupide, à vous voir vous cogner volontairement le crâne. Je ne veux pas être désobligeante mais vous pourriez au moins alterner avec vos poings ou faire une pause, histoire de vous soulager le cerneau…
    Moi : - Fanny, si vous continuez à critiquer ce que je fais je vous préviens de suite… je vous arrache les cordes vocales aussi sec ! Je suis déjà assez énervé comme ça alors ne me cherchez pas.

    La jeune blonde ne dit plus pendant un moment, sans cesser de me regarder frapper continuellement ce sac de frappe, puis elle se contente de me faire une proposition ordinairement coopérative.

    Fanny : - Ça vous dit de m’affronter à la lutte ?
    Moi, cessant immédiatement de cogner du front : - Pourquoi faire ? Je suis déjà bien occupé avec ce sac.
    Fanny : - Pour trois raisons, selon moi. D’une, vous allez arrêter de vous démolir les neurones avec ce sac. De deux, je voudrais voir ce que vous valez à mains nues puisque vous avez la main habile au sabre et au pistolet-blaster. Et de trois, ça vous aidera mieux à vous défouler tandis que vous pouvez me raconter ce qui ne va pas.
    Moi : - Je n’ai rien à vous dire Fanny. Ce qui m’arrive ne concerne que moi.
    Fanny, douteuse : - Vraiment ?
    Moi : - Vous tenez vraiment à vous battre contre moi ? À me faire déballer mon sac ? Je vais prendre la peine de jouer le jeu. (Je me place sur le tapis de lutte aménagé.) Je vais vous faire voir de quel bois je me chauffe, espèce de blondinette pied-tendre.
    Fanny : - Parfait. (Elle se met directement en garde.) Allez en garde, feignasse de dragon-krayt !

    Une fois en garde médiane, elle me laisse naturellement commencer. J’ouvre le premier round en distribuant une infime série de droites vers son buste, en visant là où elle défend le moins et en l’obligeant à être rapide. Quelques coups par-ci pour la faire douter, d’autres par-là pour la faire bouger sur le tapis et encore d’autres pour faire exprès de viser ses parades. Elle finit par passer à son tour à l’attaque et je réceptionne chacun de ses coups ; on voit à sa posture et à la force de ses poings qu’elle a eue à se battre à mains nues, si bien que je garde ma vigilance à un grand niveau. Je profite ensuite d’un poing envoyé avec force pour esquiver sur ma droite… pour lui presser mon bras gauche sur le ventre et me servir de la main droite sur son épaule pour la renverser en arrière. À peine ses jambes volent qu’elle les entoure illico autour de mon cou pour me faire basculer à sa place, ses deux mains aplaties au sol. Je me défais de sa prise en pliant les genoux et en les cognant fortement contre son dos. Fanny me relâche et nous retombons sur le tapis en roulant sur nous-mêmes. Se relever pour nous remettre en place nous prend une minute.

    Fanny : - Pas mal. Pas mal du tout. Vous vous défendez bien aux poings mais pour le reste vous êtes un amateur. Il vous arrive de vous entraîner au pugilat dans votre ordre ?
    Moi : - Les Jedi gardiens ont les arts du combat comme principale catégorie disciplinaire. Le pugilat en fait partie mais seuls certains d’entre nous sont plus à l’aise. Kinsa en fait partie et je m’entraînais avec elle à l’occasion, pour développer nos réflexes d’auto-défense.

    Remis en garde, je me lance dans un enchaînement simple de poings et de petites acrobaties martiales pour poursuivre. Elle se contente de défendre et de riposter sans y aller franco, ce qui m’amène à aller à mon rythme de lutte. Nos enchaînements d’attaque et parades sont aussi divers que concentrés.

    Fanny : - J’imagine qu’elle arrive à chaque fois à vous faire mettre mordre la poussière.
    Moi : - Il est difficile de battre une mandalorienne à son propre domaine, donc je me fais toujours avoir.
    Fanny : - J’espère avoir l’occasion de vous voir vous affrontez amicalement tous les deux, en me cachant bien pour éviter de vous gênez.
    Moi : - Elle ne voudra pas. Elle refusera de vous voir. Et de me voir.

    Elle bloque mon coup vers l’épaule en croisant les siens, m’empêchant de reculer ou de riposter.

    Fanny : - Il s’est passé quelque chose n’est-ce-pas ? Pour que vous soyez aussi frustré ?
    Moi : - Je ne veux pas en parler.
    Fanny : - Vous devriez. Une confidence ne fait pas de mal.
    Moi : - Ça ne concerne que Kinsa et moi !
    Fanny : - D’accord… On peut quand même continuer d’en discuter ?
    Moi : - Changer de sujet, voulez-vous ?!

    Je me glisse de son verrou de bras pour reculer d’un pas puis envoyer une mandale droite. Elle esquive mon coup et tente un crochet gauche que je réceptionne de ma main gauche pour le retenir. Je me laisse tomber volontairement sur ma gauche, entraînant la cinnagarienne dans ma chute par mon bras tendu. Elle contrebalance mon effort en faisant la roue et profite de ma chute pour me passer mon bras dans le dos… avant que je tente un salto arrière sans relâcher ma prise et la faire tourner sur elle-même. Elle retombe sur le tapis en se réceptionnant sur les genoux. Elle se redresse et fait signe qu’elle arrête.

    Fanny : - Ne le prenez pas mal Galen mais je ne veux en aucun cas me mêler de vos histoires intimes. Tout ce que je veux, c’est vous comprendre pour savoir comment vous aider. Vous avez pris le risque de me garder sous liberté conditionnelle, de m’accorder une chance alors je veux vous rendre la pareille. Il faut un début à tout, non ?
    Moi : - Vous ne pouvez pas m’aider pour ce coup-là. Et même si c’était possible, vous seriez en ce moment même encore logée dans votre cellule à attendre que cette fichue guerre finisse.
    Fanny : - Ok, je vois le tableau. Talik doute encore sur ma liberté conditionnelle, si bien que vous êtes en désaccord.
    Moi : - J’ai dis que je ne veux pas…
    Fanny : - Je sais, je sais. Néanmoins j’ai aussi besoin de savoir. Si Talik pense que je devrais sincèrement rester enfermé au frais pendant que vous continuez de vous battre, je me dois de lui prouver qu’elle a tort.
    Moi : - Commencez d’abord par changer de comportement devant elle, ça fera des vacances.
    Fanny : - C’est pas faux. Je vais tâcher de faire des efforts pour tenir ma langue.
    Moi : - Il vaut mieux parce que je ne veux pas de nouveau des complications. Il va vous falloir tout oublier de vos « habitudes » de chasseresse de Forceux si vous souhaitez contribuer à notre lutte.

    Fanny ne réplique pas et se contente d’un long silence. Elle va avoir du pain sur la planche pour se faire une place plus saine dans cette flotte de Jedi mais je sens qu’elle y mettra du sien. De mon côté, il me faut revoir toute cette histoire de « confiance » avec la jeune cheffe mandalorienne.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le jeudi 08 août 2019 - 08:53

    mercredi 07 août 2019 - 11:48 Modification Admin Permalien

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    Cole_PrCol

    2653 Crédits

    Post réalisé en collaboration avec Padmé111


    Le Mirax Terrik

       Cole courait à petites foulées dans les couloirs du vaisseau. Il s’agissait de l’un des jours d’exercices qui entrecoupaient les séances de traitement. Weedge ne se trouvait pas loin derrière. Encore quelques jours plus tôt, le Gotal aurait laissé sur place le Jedi guérisseur. Aujourd’hui, il ne le distançait qu’avec peine et ne parvenait pas à creuser l’écart. Il n’aurait jamais cru que vieillir fut si pénible.

       Alors qu’il traversait une salle de soins, il reconnut une silhouette familière et se figea soudain. Oubliant la course, il s’approcha d’un Besalisk qui refaisait le bandage d’un Nautolan blessé au bras.
       Cole – Dexter ? Je ne savais pas que tu avais rejoint les rangs des Guérisseurs.
       Dexter – Cole ? Bonjour. Non je ne suis pas Guérisseur. J’aide, simplement… Et puis, je m’exerce aussi… Les Chevaliers sont censés savoir canaliser la Force pour soigner. Je tente d’acquérir cette faculté.

       Le padawan, s’aperçut qu’il fixait le visage ravagé de l’explorateur,et détourna le regard.
       Dexter – Pardon… On m’a raconté ce qui t’est arrivé, et je t’ai vu dans la salle de traitement… Mais le voir de près, c’est perturbant.
       Cole – C’est ce qui arrive quand on se frotte d’un peu trop près aux Shaax et qu’on relâche sa vigilance une seule seconde… Mais toi, que deviens-tu ?
       A la mention des chasseurs de Jedi, Malachite se raidit soudain. Les yeux dans le vague, semblant se remémorer d’anciens évènements, et fléchissant la prothèse qui remplaçait sa main inférieure droite, il déclara, amer.
       Dexter – Oui, j’ai une très bonne idée des dommages que peuvent causer ces sales bêtes.

       A cet instant Weege arriva et intervint.
       Weedge – Pr’Col, il faut reprendre l’entraînement. Bonjour Dexter. Merci de l’aide que tu apportes. Et je… Désolé pour Padmée… Vraiment… Je... sais.
       Dexter, reprenant contenance Merci Weedge.
       Cole – Cela fait longtemps que Dexter et moi nous sommes parlés. Je voudrais discuter un peu avec lui .
       Weedge, hochant la tête Quinze minutes.
       Et il repartit au petit trot.

       Ayant achevé sa tâche, Dexter se releva, s’appuyant sur une canne finement ouvragée qui attira aussitôt l’attention du Guildeur.
       Cole – Tu as été blessé ?
       Dexter – Non… Enfin, si, mais c’est pratiquement guéri. Cette canne appartenait à mon maître, je ne l’abandonnerai jamais.
       Cole – Ton maître ?
       Dexter – Padmée Naberry. Elle était mon mentor. Et je l’ai tuée…
       Padmée Naberry ? C’était le nom du maître Jedi qui s’était sacrifié pour permettre la fuite de la flotte de la Coalition !
       Cole, avec douceur Pourquoi dis-tu que tu l’as tuée ?
       Dexter, se recroquevillant sous le poids de la culpabilité Elle n’était venue que pour moi. Pour me sauver. Et c’est moi qui l’ai convaincue d’aider les autres. Et elle l’a fait pour moi. Je ne pensais pas que ça la tuerait…

       Il fallut quelques secondes à Cole pour digérer la nouvelle.
       Cole - Dexter… J’ai été Ranger Antarien. J’ai aidé les Jedi pendant des années. Personne ne peut les forcer à faire quelque chose qu’ils ne veulent pas. Et même s’ils s’éloignent de l’Ordre, ils restent pétris des valeurs Jedi. Prends Ange par exemple. Elle a quitté l’Ordre et est devenue un temps le chef de la plus grande organisation criminelle de la Galaxie. Pourtant elle garde les valeurs Jedi. Elle ne tue pas pour commencer. Elle n’accepte pas certaines horreurs. Elle a le sens du sacrifice, comme elle a failli le démontrer au même titre que Maître Naberry.
       Dexter, déconcerté - Ange Solo était un Jedi ?
       Cole – Je n’en sais pas plus, mais j’en suis certain -il tapota distraitement ses cornes-- Je te serai reconnaissant de n’en parler à personne d’autre, je n’ai pas envie de me faire étriper… Ce que je veux dire, c’est que tu n’es pas responsable de la mort de Padmée. Au pire, tu lui as rappelé ses convictions, ce qu’elle était au fond d’elle même. Je me suis laissé dire qu’elle était très âgée. Chez les Rangers, nous avions un dicton : « Personne ne choisit le moment de sa mort, mais on peut choisir comment on meurt ».
       "Dexter, ne dis pas que tu l’as tuée. Penses plutôt que tu lui as donné l’opportunité de choisir et que tu lui as permis de mourir comme ce qu’elle était au fond d’elle même. Elle est morte en Jedi."

       Le Besalisk le regarda un long moment. Du fait du traitement, les cornes du Guildeur ne fonctionnaient pas comme d’habitude et il était incapable de deviner si ses paroles avaient aidé le padawan. Au bout  d’un long moment, le quadrumane reprit la parole, mais ce fut pour revenir sur un point évoqué par Pr’Col.
       Dexter -  Si Ange était une Jedi, c’est pour ça que Maître Pad lui a demandé que me soient données des leçons de pilotage !
       Cole, soulagé du changement de sujet Haha ! D’ailleurs, de ce que j’ai appris, tu as survécu aux leçons de Crapeeko ! Mais comment t’es tu retrouvé associé à ce vieux briscard ?

       Avec un certain enthousiasme, Malachite lui parla de ses dernières semaines et du perfectionnement de ses talents de pilote.
       Puis ce fut le padawan qui l’interrogea :
       Dexter – Cette maladie… Ce traitement et ton vieillissement, ça a commencé après ton examen par le docteur Kirlandeur, n’est-ce pas ?
       Ce fut au tour du Gotal de raconter toutes les péripéties survenues depuis leur rencontre sur Nar Shaddaa.
       Il termina en maugréant :
       Cole – Si ça continue, c’est moi qui vais avoir besoin d’une canne comme celle-là.
       Dexter- Je pourrai toujours essayer de t’en confectionner une.
       Cole, la voix volontairement chevrotante, par auto-dérisionUn peu de respect, jeune homme !
       -Voix normale- : Au moins elle t’a laissé quelque chose. Moi, si je disparais… Le Silent Dreamer est à Ihroki, je n’ai rien d’autre à transmettre.
       Il soupira. Le Besalisk ne dit rien.

       A ce moment Weedge fit sa réapparition, il tapota son datapad, signalant qu’il était temps pour le Gotal de reprendre l’exercice. L’explorateur se rendit compte que cela faisait bien plus d’un quart d’heure qu’ils discutaient. Il se plia à l’injonction muette sans rechigner.

       Cole – Ton maître n’est plus, mon ami. Il est temps que tu lui fasses honneur, et que tu passes Chevalier… Si c’est ce que tu souhaites ! Prends soin de toi, Dexter Malachite !

    Ce message a été modifié par Cole_PrCol le dimanche 25 août 2019 - 22:27

    dimanche 25 août 2019 - 22:19 Modification Admin Permalien

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    AngeSolo

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    Les deux Corelliens le toisèrent en silence, le regard hagard. Leur corps et leur esprit n’arrivaient pas à non seulement traiter cette information inattendue mais également à adopter la posture aussi physique qu’intellectuelle qui s’imposait compte tenu de celle, complètement antagoniste, qui venait déjà de les saisir à l’improviste.  C’était un peu comme si la personne que vous appréciait le plus au monde venait de vous offrir le présent rêvé et que, dans l’instant suivant, elle vous l’arrachait des mains en ponctuant cet acte d’un commentaire aussi sec que dénué d’émotions tout en stipulant que ce don n’était qu’un malentendu et qu’elle, comme si cela ne suffisait pas, le piétinait en même temps que vos sentiments et votre amitié.

    Ange, ravalant sa salive : Les résultats ?
    Ganner : … des Shaax.
    Wes, ébahi : Des Shaax ?
    Ganner, agacé : Vous comptez vous bouger ou répéter indéfiniment ce que je viens de vous dire comme deux imbéciles arriérés ?
    Ange, reprenant ses esprits : Arriérés ? Mais va te faire f*utre !
    Ganner¸ trépignant presque : Ah ! Le retour à la normalité !

    Ils lui emboitèrent le pas jusque dans ce petit laboratoire situé dans une partie du Lame, à l’abri des regards indiscrets, sur lequel veillait un personnel restreint organique et mécanique. Des données défilaient sur l’écran, apparaissaient et disparaissaient sous les traits ébahis de cette conservation aussi intense qu’animée d’une laborantine Twi’lek et du Maître des espions. Hoza était d’une subtilité avertie. A chaque question d’une finesse scrupuleuse, son interlocuteur lui répondait avec une précision toute scientifique. Les phéromones du Falleen, quant à elles, exprimaient toute cette tension incrédule et orageuse que les trois nouveaux venus n’allaient pas tarder à découvrir.

    L’humanoïde à la peau verte laissa échapper un rire nerveux et sursauta à la vue des deux Corelliens et du natif de Fondor.

    Hoza : Vous n’allez jamais le croire : de l’acide fluoroantimonique !
    Ange, à qui la rigueur chimique échappait : En basic, ça donne ?
    La Twi’lek : Un atome d’antimoine, un d’hydrogène et six de fluor…
    Ange, à demi-mot : Et pour ceux qui n’ont pas eu de cours de chimie… ?
    La Twi’lek, l’ignorant : … un superacide, sûrement le plus puissant que cette galaxie ait connu.
    Ange : Et on trouve ça dans la nature ?
    Hoza : Non, et c’est là que cela devient intéressant… Création purement intelligente : fait par nous, êtres pensants, pour nous détruire, nous, êtres pensants.

    Ganner ne disait rien et pianotait silencieusement sur l’ordinateur.

    La Twi’lek : En une fraction de seconde, il dissout toutes les matières organiques et le verre, le ferrobéton, le duracier… Tout contact avec de l’eau peut générer une explosion et dégager des vapeurs toxiques. L’inhalation des vapeurs, quant à elle, peut s’avérer mortelle et conduire à la corrosion des voies aériennes…
    Wes, intrigué : D’où le visage de Cole, mon bras…
    Ange : … Et mes poumons quand je me suis approchée de toi sur Tython… Foutues bestioles ! Et… On en fait quoi de cette info ? On peut… Je ne sais pas… s’en protéger ? lutter contre ?
    La Twi’lek : On peut… Et il n’y a qu’un moyen : le polytétrafluoroéthylène…

    S’en suivit un raclement de gorge féminin éloquent.

    Hoza : Le téflon.
    Ange, ne comprenant pas : Le… téflon ?
    La Twi’lek : Vous voyez ce que c’est ?
    Ganner, ailleurs : Elle a une gueule à passer son temps en cuisine ?
    Ange : Va te faire f*utre, Grand-Père !
    Wes, venant à sa rescousse : Le revêtement antiadhésif qu’on a sur les poêles…
    Ange, anticipant la prochaine remarque : Ça va, j’avais saisi ! Et je sais ce que c’est qu’une poêle !

    Elle s’apprêta à enchaîner une nouvelle réplique cinglante que l’incongruité de la situation chemina jusqu’à son cerveau.

    Ange : Attendez… Vous êtes en train de me dire que le seul moyen de se débarrasser de ces Chiennes du Chaos est de se munir d’une batterie de cuisine ? Vous vous foutez de ma gueule ?!
    Hoza, pince-sans-rire : Pas exactement. Nous n’allons pas pouvoir trouver de poêles suffisamment…
    Ange, blasée : Hoza, c’était du second degré.
    Hoza : Ah.
    Wes, se tournant vers la laborantine : Vous pouvez nous en dire plus ?
    La Twi’lek : Bien sûr. Ce polymère est, par ailleurs, la seule manière capable de contenir cet acide aussi volatil que dangereux. Les glandes salivaires, l’ensemble des canaux des glandes mentionnées ainsi que la gueule des Shaax sont, en effet, recouverts d’une fine couche de polytétrafluoroéthylène, polymère neutre pour l’organisme tant que sa température n’atteint pas les 230°C.
    Ange : Donc… tant qu’elles ne vont pas sur Mustafar…
    La Twi’lek : En effet.

    La Corellien réfléchit quelques instants et se tourna dans la direction du Falleen qui anticipa sa requête.

    Hoza : J’y ai déjà pensé et ça ne devrait pas poser trop de problèmes. On a un pied dans le marché et on peut détourner des ressources pour en fabriquer en laboratoire.
    Wes, hochant la tête : Je vais passer quelques coups de comlink voir si on ne peut pas solliciter les industries qu’on a sous notre coupe et entreprendre la conception d’armures, boucliers ou je-ne-sais-quoi…
    Ange, pensive : On a donc un moyen de se défendre des Shaax et si on a un moyen de s’en défendre…
    Ganner, triomphant : … on aura surtout un moyen de s’en débarrasser !

    Face à un tel enthousiasme, les trois autres se tournèrent dans sa direction.

    Ange, levant un sourcil : Tu t’expliques.
    Ganner, agrandissant les lignes qui l’avaient intriguées : Maintenant que je connais la substance que crachent ces bestioles et que j’ai pu jeter un œil sur les quelques bribes génétiques disponibles, des souvenirs sont revenus d’outre-tombe… Quand j’étais encore à l’école de médecine de Fondor et que je fréquentais déjà les cercles… scientifiques ouverts à la technologie hybride et éthiquement contestables…
    Ange : Tu veux dire, quand tu fréquentais ton club de savants fous ?
    Ganner : T’es obligée d’être désagréable ?
    Ange : C’est toi qui as commencé…
    Wes, impatient : Bref.
    Ganner : Bref… J’avais un pote qui bossait sur les superacides…
    Hoza : Nom et adresse ?
    Ganner : Nom, oui : Esko Weckström. Aux dernières nouvelles, il s’était mis au vert sur Exocron… J’en sais pas plus…
    Hoza : Je peux me renseigner.
    Wes : Tu serais un amour.
    Ange, autoritaire : On garde cette information confidentielle.

    Hamera la dévisagea.

    Wes, dubitatif : Je croyais que tu désirais de la transparence dans…
    Ange : Bien évidemment mais il est primordial que la nouvelle ne s’ébruite pas tant qu’on n’en sait pas plus. Dès qu’Hoza a une adresse, j’en informerai le Général et Kaarde. Et on ira sur place.
    Ganner : On ?
    Ange : On, nous, les tueurs de Shaax…..


    lundi 26 août 2019 - 22:57 Modification Admin Permalien

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    Padme111

    27263 Crédits

    Posté en collaboration avec Galen

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    Espace – Un astéroïde creux aménagé dans le système solaire de Teyr.

    A l’intérieur de cet astéroïde creux, une station permettait les réparations des nombreux vaisseaux endommagé durant la bataille de Fondor. Le cargo Hilote de Malachite avait été débarquer de la lame de la Guilde avant son départ afin qu’il soit réparé dans la station. Le Mirax Terrik quant à lui, avait subit peu de dégâts et permettait à ce que son installation médicale soit la plus opérationnel afin de soignés tous les blessés de tout les membres de la coalition. 

    Dexter venait de passer plusieurs jours à l’intérieur de ce navire. Après s’être fait soigné, le besalisk avait décidé d’aider les guérisseurs débordés. Ce ne fut qu’au bout du troisième jour que le quadrumane fut surpris par Cole qui, lors d’un de ses entraînements quotidiens, prit du temps pour discuter avec lui. Cette conversation fut exactement ce dont le cyborg avait besoin pour se sortir de sa peine mais surtout de sa culpabilité.

    « Personne ne choisit le moment de sa mort, mais on peut choisir comment on meurt ». Le réptiloïde ne connaissait pas grand-chose aux Rangers Antariens, mais il aimait déjà leur dicton. « Dexter, ne dis pas que tu l’as tuée. Penses plutôt que tu lui as donné l’opportunité de choisir et que tu lui as permis de mourir comme ce qu’elle était au fond d’elle-même. Elle est morte en Jedi. » Les paroles de Pr’Col furent un véritable réconfort, une lumière dans le brouillard qui habitait l’âme du padawan. 

    Ensuite, le colosse repensa au Gotal lui-même. Il vieillissait après avoir énormément vécu et s’être battu contre un Shaax et d’autres adversaires dangereux. Pr’Col était un ami même si leurs routes s’étaient croisées que peu de fois. Dexter espérait qu’ils puissent encore vivre d’autres aventures ensemble. En entrant dans un couloir, Malachite se remémora les dernières paroles de l’explorateur : « Ton maître n’est plus, mon ami. Il est temps que tu lui fasses honneur, et que tu passes Chevalier… Si c’est ce que tu souhaites ! Prends soin de toi, Dexter Malachite ! » Le padawan comprit à quel point Cole avait raison. 

    Le besalisk ne mit pas longtemps à trouver le céréen guérisseur. Celui-ci semblait être en pleine préparation d’une solution chimique que le colosse ne reconnu pas. 

    Malachite le remercia de l’avoir aider à perfectionner sa maitrise du Curato Salva et des leçons théoriques sur le pouvoir du Soin. Les différentes démonstrations de ce pouvoir par les différents guérisseurs avaient permis au padawan de réaliser le besoin d’être en harmonie avec la Force. Le céréen savait que le padawan avait eu pas mal de difficulté dans le premier jour à rester concentrer dans la Force pour l’utilisation du Curato Salva. Cependant au bout des cinq jours passé en ce lieu à s’y exercer quatre heures par jour, le padawan réussi à ne plus souffrir de ses blessures. 

    Le guérisseur lui avait également permit de frôler sous sa surveillance le pouvoir du soin. Bien entendu, l’un et l’autre savait qu’il faudrait attendre que le padawan devienne chevalier pour utiliser correctement le pouvoir du soin. La padawan n’avait vécu qu’une approche très guidée par Sol ‘As de ce pouvoir. Dexter n’avait pas réellement réussi, car il manquait de concentration et de Force mais la théorie était acquise. 

    Sol’As – La concentration, la méditation n’est pas ton fort, mais tu t’es bien débrouillée. 

    Dexter – Merci, maître Sol’As. Le temps est venu pour moi, de vous quitter. Je vais retrouver sur le Tarentule II. Avant que l’action ne reprenne d’une manière ou l’autre, j’ai besoin de m’entraîner. 

    Le grand humanoïde leva un sourcille de surprise. Depuis que le cybord était venue à l’infirmerie, il n’avait jamais reparlé de repartir dans l’action, ni même de s’entraîner. Il posa une grande main sur l’épaule du réptiloïde. 

    Sol’As – Merci encore pour ton aide. J’ai apprécié que tu sois resté pour les tâches basiques de l’infirmerie. Cela n’a pas dû te paraître très gratifiant, mais tous les guérisseurs ont apprécié ta participation.

    Dexter – Oh, c’est gentil mais je n’en étais pas à mes premiers bandages ou nettoyage des instruments médicaux. Vous avez été cryogénisé et j’ai du souvent me retrouver dans des institutions médicales. La réadaptation, c’est long. 

    Sol’As ne pouvait que deviner ce que le besalisk voulait dire. Les amputations demandent toujours de la rééducation. Et en période de guerre, surtout en fuyant la République, le guérisseur n’imaginait pas combien de fois, le cyborg était resté dans des milieux hospitalisé. Il se séparèrent, Sol’As vers un patient et Dexter vers le hangar. 

    ***

    Du Mirax Terrik à la Tarentule, il y avait des navettes régulières, et c’est ainsi que Malachite se retrouva sur le vaisseau Jedi. Le personnel travaillant dans le hangar lui indiqua l’endroit où les cabines des padawans étaient. Dexter parcouru les couloirs pour ensuite demander au responsable une cabines de libre ainsi qu’une tenue Jedi pour son espèce. La formalité ne lui prit pas beaucoup de temps. Une fois à l’intérieur de sa chambre, il prit une douche et enfila un pantalon brun foncé, une tunique sans manche Jedi en lin clair adapté pour lui passer ses quatre bras. Il plaça sa ceinture avec son sabre laser accroché. Puis, il regarda la canne de maître Padmée. 

    Dexter – Reste là. Je te conserve ici, car pour un entrainement Jedi, je serai plus libre de mes mouvements sans toi. 

    En parlant à la canne, c’était un peu comme s’il parlait à son maître. Espiègle et fière, comme il l’avait toujours été avec elle, il sorti de la chambré pour se diriger vers la salle d’entrainement. Dans un couloir, il s’arrêta brusquement. Il n’avait envie de rompre la solitude. Il ferma les yeux, et cherchait dans la Force après une présence familière. Il perçu plusieurs padawans avant de ressentir la présence d’un chevalier. 

    Dexter – Galen ! Oui, ce serait bien de m’entraîner avec lui. 

    Ouvrant les yeux en parlant à lui-même, il parti en direction de la présence. 

    ***

    Le Colosse découvrit alors qu’une corvette de type Raider était arrimée au Tarentule. Il s’agissait du Pégase Vengeur semble-t-il. Le pilote en herbe, admirait le vaisseau bien que son nom l’intriguât. Au sas d’arrimage, Dexter enclencha l’intercom. 

    Dexter – Hello Chevalier Galen, ici Dexter Malachite. On m’a dit que vous étiez à bord. 

    Galen – Bonjour Dexter, que puis-je pour toi ?

    Dexter – Bah, si vous avez du temps, j’aimerai un entrainement au sabre laser. 

    Le sas d’entrée gauche s’ouvrit, suivi d’une invitation à monter à bord du vaisseau moyen, et il entra. A peine était-il à bord qu’il constata une autre présence : une aura inconnue et différente du chevalier. Dexter se demandait qui d’autre pouvait bien être là et se déplaça à travers la corvette afin de trouver son propriétaire. Il le trouva dans ladite salle aménagée d’entraînement et il remarqua aussitôt… que le chevalier n’était pas seul. Une fille humaine était là, assise sur un banc, et observait le nouveau venu pendant qu’elle passait une serviette dans son cou. 

    Dexter – Euh… je déranges ?

    Galen – Non. Je te présente Fanny Keto. 

    Fanny – C’est un padawan ? Vous les prenez au berceau ?

    La remarque de la blonde était ironique et le besalisk ressenti une très mauvaise impression. Les vêtements de cette humaine ressemblaient à ceux d’un uniforme des chasseurs de Forceux. Malachite eut un mouvement de recul lorsqu’elle se redressa pour lui tendre la main, tendit que Galen le présentait à elle. 

    Dexter – Galen, cet uniforme ?

    Galen – Oui, c’est une longue histoire. Pour faire court, elle est en liberté conditionnelle sous ma responsabilité. 

    Fanny – Oui, j’ai traqué ce phénomène ambulant [en montrant Galen] pendant un bon bout de temps et jusqu’à trouver la flotte Jedi…

    Galen – C’est là qu’on l’a arrêté. Et elle a passé un sérieux moment en prison. 

    Fanny – Oui, parce que je suis l’une des meilleures chasseuses de Forceux …

    Galen – Était, puisque vous n’êtes plus en mesure de l’être. Et puis taisez-vous un peu. Je parle avec Dexter ! 

    Le besalisk ressenti par empathie combien la situation agaçait Arek et amusait Keto. Cependant, Malachite eut rencontré pas mal d’interaction avec différents chasseurs de Forceux dans le passé. Son visage s’assombrit. 

    Dexter – Je ne suis pas un padawan sortant d’hibernation. J’ai de mon côté traqué énormément de chasseurs de Forceux ! Certains s’en sont sortis, d’autres pas !

    Chacune de ses phrases étaient ponctuées d’un sourire carnassier que même Galen ne lui connaissait pas. Le regard du cyborg était devenu noir et son aura plus sombre dans la Force. La posture du réptiloïde devenu impressionnante lorsqu’il gonfla ses muscles. La jeune blonde n’eut aucun mouvement de recul et ne fit aucun commentaire ; elle se contenta de rester passive.

    Galen – Elle n’est plus dangereuse, Dexter. Elle est sous MA responsabilité. 

    Dexter, ne quittant pas Keto des yeux – J’ai compris. Mais si elle vous échappe, j’ai quinze ans d’expérience pour la rattraper. 

    Galen – Fanny n’échappera pas à ma vigilance.

    Dexter détourna le regard furieux à l’encontre de la femme et s’adoucit en regardant Arek. Le besalisk avait vingt-cinq centimètres de plus que le chevalier mais il relâcha sa musculature et reprit l’apparence que le chevalier lui connaissait. 

    Dexter – Ok. Vous pensez que cette liberté conditionnelle lui apportera quoi ? Si je puis, me permettre.

    Galen – Fanny pourrait nous être utile d’une certaine manière. Je pense que lui prouver les raisons de notre combat permettrait de…

    Dexter – La faire changer de camp ? 

    Fanny – Et il y croit pour que ça marche. 

    Galen, en fusillant discrètement Fanny du regard C’est déjà un début à tout.

    La jeune femme ne réplique pas du tout et fait mine d’être vexée en détournant du regard. Le tythonien reprend sa conversation avec Dexter et va directement au but de sa visite.

    Galen – Tu es venu pour un entrainement au sabre laser. 

    Dexter – Yep !

    Galen – Quelle forme souhaites-tu étudier ?

    Dexter – Bah, je dois travailler les trois gardes du Soresu. J’ai déjà fini les trois exercices standard du Makashi et tout ceux du Shii-Cho. 

    Galen – Ok, nous allons voir cela. 

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    Pour ceux que cela intéresse, l'entraînement  Dexter-Galen est posté dans Académie Jedi. 


    Ce message a été modifié par Padme111 le dimanche 08 septembre 2019 - 20:01

    mercredi 28 août 2019 - 12:04 Modification Admin Permalien

  • Avatar Kaarde

    Kaarde

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    Le hangar principal de la Tarentule II. Des dizaines de Jedi en tenue traditionnelle.  Face à eux un petit groupe de maîtres : Aynor, Doc, Jorus, Sol’As et moi. Et au centre de tous, une représentation holographique de celle qui s’était sacrifiée pour nous. Nous n’avions que trop retardé l’hommage qu’elle méritait.

    Moi (à l’assemblée). - Padmée Naberry était ma sœur aînée. Pourtant c’est moi qui ait le plus souvent dû la tempérer. Maître Sol’As Mordi ici présent, qui l’a (trop) souvent eue comme patiente, pourra vous confirmer que Padmée était la Jedi la plus impulsive et la plus grande tête brûlée qu’ait connu notre Ordre. Trop pour son propre bien.

    Quelques rires s’élevèrent de l’assistance.

    Moi. - Et c’est cette impétuosité qui l’a rendue si imprévisible et dangereuse pour des adversaires tels que Dark Timoros, Mister X, Dark Malefica dont nous occupons le vaisseau ou Baaaaaaal. Padmée m’a précédé au poste de Grand Maître de l’Ordre Jedi et a assumé cette fonction avec un courage exemplaire. Un courage que nous nous devons d’égaler en ces temps troublés. Padmée, après de grands services rendus  aux autres (et je ne dis pas « à la République », car elle cultivait une méfiance tenace à l’égard des politiques), avait décidé de couler des jours heureux et bien mérités sur Phoenix, son foyer. Elle n’a pourtant pas hésité à laisser ce bonheur derrière elle pour venir combattre la République de Sovereign avec nous et a fait le sacrifice ultime pour sauvegarder la Résistance.

    Le dernier élève de ma sœur était présent dans l’assemblée. La peine de Malachite était encore profonde, je pouvais le sentir. Mais sa culpabilité semblait s’être allégée, depuis son passage sur le Mirax Terrik.
    Si cette guerre se poursuivait et pouvait mener à notre victoire contre les ténèbres, il finirait peut-être par découvrir que le sacrifice de Pad servait un bien plus grand but.

    Moi. - J’aimais tendrement ma sœur Padmée. Nous n’avons pas eu d’enfance commune, mais elle fut une des toutes premières personnes que j’ai rencontré en rejoignant l’Ordre Jedi. Tout en me donnant des cheveux blancs elle a su me protéger et m’inspirer, comme nous tous.

    Je regardai directement Malachite.

    Moi. - Padmée Brûle ne fait plus qu’un avec la Force, mais elle vit encore en ses élèves, en ses amis, en tout ceux qui ont reçu d’elle un soutien, une aide, un conseil. Padmée, merci pour tout ce que tu fais, et que la Force soit avec nous en ton absence.

    Aynor alluma un bûcher symbolique qui entourait l’hologramme. Je songeai alors au rapport étroit qu’entretenait ma sœur avec l’élément du feu et Phoenix. Elle aurait trouvé cela approprié.
    Tandis que les Jedi se recueillait tous dans un silence pesant, je songeais également à nos deux frères, Macematu et Obitom, qui n’étaient pas là aujourd’hui. Peut-être même avaient-ils aussi quitté ce monde, pendant mes vingt ans d’absence. Pad aurait pu me dire.
    Il était loin, ce temps où je n’étais qu’un jeune maître fraîchement intégré au Conseil Jedi présidé par Pad, au temps de Dark Timoros. Avant Baaaaaaal. Avant les guerres. Tyria, Mirax, Clickman, Totojedi, Jedibothan avaient siégé avec moi. Et j’étais le seul qu’il restait, responsable d’un Ordre Jedi amoindri mais jeune et prometteur. Les Jedi d’aujourd’hui étaient Kinsa, Galen, Malachite, Zadyssa, Eckmül, menés par des maîtres que j’avais connu Padawans : Aynor, Jorus,… Ils n’avaient jamais connu Baaaaaaal ou la Guerre du SEZ mais commençaient tout juste à traverser leurs propres épreuves avec un courage et une détermination dignes de ma grande sœur. Ils me remplissaient de fierté.
    Si j’avais pu revoir Pad une dernière fois, elle aurait sans doute essayé de me convaincre que j’en avais assez fait, que je méritais de me reposer et de connaître la paix à mon tour.

    Moi (à l’assemblée). - Ce fut un honneur de vous servir.


    Le brasier s’était entièrement consumé. Les Jedi commençaient à retourner à leurs devoirs, leurs entraînements. Une guerre les attendait.
    Je me retirai dans ma cabine et méditai sur mes propres pertes : Tyria… Bloli… Mirax… et maintenant Pad. Je perdais peu à peu toutes les figures de mon passé.

    Sät’sa Cki. - Je suis toujours avec vous...

    Sauf une.
    Mon terminal holonet s’était allumé, diffusant le dernier discours officiel des Holonews. Sans doute Aynor ou Jorus avait tenu à ce qu’il soit retransmis sur tous les terminaux.

    Sät’sa Cki (holo). - Mon gouvernement est toujours avec vous… La République est toujours avec vous… mes pensées vont aujourd’hui aux fondoriens et à leurs familles, dernières victimes en date du terroriste connu sous le nom du Général Gunnar et de sa cabale…

    Sévérement encadrée par des gardes sénaoriaux qui ne lui laissaient aucune échappatoire, la belle épicanthix n’était plus que l’ombre d’elle-même. L’ancienne sénatrice de Panatha avec qui Tyria et moi nous étions liés d’amitié, la première amie que je m’étais faite hors de l’Ordre Jedi, semblait épuisée, écrasée par un étaux invisible.
    Les épicanthix étaient naturellement immunisés contre le contrôle mental, je n’osais donc imaginer par quels moyens de pression Sovereign en avait fait sa porte-parole.

    Sät’sa Cki (holo). - Ces extrémistes ont violemment attaqué Fondor et produit des dégâts et des pertes considérables, mais ils n’en sont pas sortis indemnes. Leurs rangs comprenaient les sanguinaires Mandaloriens et Yuuzhan Vong, mais aussi les traîtres de la Guilde, de Phoenix, de l’auto-proclamée République de Ver’mer et de faux Jedi. Intervenant juste à temps, nos propres flottes ont su les mettre en déroute et porter un coup fatal à leur force. Si le Général Gunnar a pu en réchapper, il doit actuellement se terrer quelque part en train de lécher ses blessures, en quête de nouveaux alliés sacrifiables...

    Disparu, le sourire radieux et chaleureux de Sät’sa, remplacé par le fatalisme d’une condamnée à mort. Le fait qu’elle émette depuis le Sénat sur Coruscant et non sur Fondor auprès des victimes de guerre était un indice supplémentaire de son absence totale de liberté.
    Je n’écoutais plus la suite du discours, bien trop préoccupé par la perspective de perdre à nouveau quelqu’un qui comptait pour moi.
    Que ferait Pad à ma place ?





    samedi 31 août 2019 - 14:25 Modification Admin Permalien

  • Avatar AngeSolo

    AngeSolo

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    Il aurait peut-être été plus sage de ne rien dire et de faire ce qu’elle avait ordonné : taire l’information, éviter les fuites, attendre d’avoir des résultats concrets. Toutefois, elle ne pouvait s’y résoudre, pas après ce qui s’était passé quelques semaines plus tôt. Elle leur avait offert sa vie, pour lui, pour la Rébellion et il avait tout risqué, pour elle, même cette cause pour laquelle il s’était battu depuis tant d’années. Un aveu silencieux, peut-être, - mais qu’en savait-elle vraiment ? – les avaient rapprochés. Pourtant, en deçà de tous ces secrets qui avaient été éventrés depuis qu’ils se connaissaient, c’était la première fois où elle avait un tant soit peu retrouvé cet ancien rebelle qu’elle n’avait jamais pu oublier. Ça la rendait presque nostalgique, Solo, de se rappeler tout ça, cette période de sa vie si merdiqu*, dans le fond, pas si éloignée d’aujourd’hui, de celle dans laquelle était embourbée jusqu’au cou. Elle était plus jeune, c’était sans doute cela qui différait. Tout lui avait semblé plus simple – les gens, les relations, les décisions – et elle avait moins perdu.

    Elle avait pris soin de compiler les données, là-haut, de les enregistrer et après pris la tangente jusque dans ses quartiers. Elle avait salué Maria d’un geste de la main, déverrouillé les codes, pièges et sécurités, et s’était engouffrée chez elle. Remontée la rampe du Fury, ses doigts caressèrent ces murs qui ne l’avaient jamais abandonnée, jusqu’à la paroi des quatre qui formaient sa chambre à coucher. Poids mort, elle se laissa tomber sur son lit, ferma les yeux le temps d’un battement et pianota un message sur la fréquence qu’elle désirait contacter.
    Les secondes passèrent et son comlink se mit à chanter.

    Gunnar, suspicieux : Mon Ange, un problème ?
    Ange : Gun. Pas vraiment un problème, sans doute une résolution.
    Gunnar : Tu as toute mon attention.

    Elle se racla la gorge et commença son récit jusqu’à buter sur la première mention de termes scientifiques.

    Ange, s’énervant contre elle-même : … j’ai oublié le nom mais ça n’a pas vraiment d’importance. Tu trouveras, j’en suis sûre… Ce que tu as à savoir est qu’il existe un moyen de s’en protéger. Un truc en rapport avec les batteries de cuisine.
    Gunnar, laissant filer un rire : Un truc en rapport avec les batteries de cuisine ? Mon Ange, tu…
    Ange, lui coupant la parole : Je suis très sérieuse… Sauf qu’en cuisine, moi, la seule chose qui m’intéresse se trouve être à l’état liquide… Si on oublie l’alcool et tout ce qui peut le contenir, mes connaissances sont plus que limitées…
    Gunnar, railleur : Les choses n’ont pas si changé…
    Ange, du tac au tac : Tu veux qu’on parle de ton côté boit-sans-soif ou mange-sans-faim ?
    Gunnar : Tu sais, je ne m’en cache toujours pas : je suis un gastronome. J’aime les bonnes choses.
    Ange : Ne me fais pas perdre mon fil, tu seras gentil.

    Il esquissa une pirouette verbale et elle poursuivit.

    Ange : Le machin qu’il y a sur les poêles, c’est… ?
    Gunnar : Le téflon ?
    Ange : Je crois que c’est ça. Il ne se dissout pas au contact de l’acide. Au moment où je te parle, Wes est déjà en train de lancer nos industries pour accroître la production. Quant à Hoza, il est en train de remonter la piste identifiée par Ganner. Il pense savoir qui pourrait nous renseigner : une de ses connaissances perdues de vue.

    Il eut un silence.
    Il réfléchissait.

    Gunnar : C’est intéressant.
    Ange : Je préférais que tu sois au courant et que tu mesures ce que tu apprendras à la Rébellion au sujet de ces Chiennes du Chaos. Au sujet de ta manœuvre, tout le monde t’attend au tournant.
    Gunnar, poussant un profond soupir : Je sais. Je suis dans une impasse et si j’annonce que les données sont irrécupérables, le Général Gunnar risque encore de perdre en popularité.
    Ange : Et annoncer que tu connais cet acide…
    Gunnar, la devançant : … Je sais.

    Ils se turent.

    Ange : La Guilde te contactera officiellement pour te faire part de ses découvertes quand elle aura une adresse précise pour faire plus ample connaissance avec ce scientifique. Elle te demandera une entrevue. En attendant, j’ai suggéré de taire l’info pour éviter les fuites.
    Gunnar : Tu as bien fait.
    Ange, acquiesçant : Ça me paraissait plus sûr. Kaarde sera aussi de la partie. Je voudrais qu’on s’y rende sur place, tous les deux.
    Gunnar, le ton un peu dur : Ange, tu dois faire attention.
    Ange : Je ferai attention.
    Gunnar : Tu ne comprends pas. Je ne sais pas si j’ai berné grand monde avec mon explication. Fondor…
    Ange, agacée : Kaarde sera avec moi. Il acceptera. On doit provoquer notre chance sinon on n’avancera pas.
    Gunnar : Mon Ange, c’est moi qu’ils veulent… Si c’est un piège…
    Ange, coupant court au débat : Écoute, Gun, on n’y est pas encore. Rien ne nous dit qu’on aura ce qu’on voudra.
    Gunnar : Cela ne me plaît pas.
    Ange : Tu veux venir avec moi ?
    Gunnar : Tu sais très bien que je ne peux pas.
    Ange, malicieuse : Dans ce cas…
    Gunnar : Me la fais pas à l’envers, Fury.
    Ange, faussement outrée : Moi ? Jamais !


    dimanche 01 septembre 2019 - 15:55 Modification Admin Permalien

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