Le Temple Jedi 6 (page 82)
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Ordo
20620 Crédits Modo
Parcourant les coursives de l'Eclipse, au milieu de l'équipage qui va et vient, Cera est plongé dans ses songes. Les questions se succèdent et s'emmêlent jusqu'à ce qu'il décide de faire le vide et de chasser ses interrogations. Au même moment, il croise Dexter Malachite, le padawan faussaire et protégé de Pad. Le Besalisk passe le sas d'entrée et arrive devant Cera qui s'est arrêté pour l'attendre. Il s'avance et gratifie l'ancien Jedi d'un salut protocolaire.
Dexter - Ravi de vous revoir, Maître Cenovii.
Cera - Je ne suis plus Jedi. Apelle-moi Cera.
C’est la stupéfaction pour le Reptiloïde. Lui, plus un Jedi? Mais que lui était-il arrivé durant la guerre pour avoir quitté l’Ordre Jedi? Oui, le padawan avait effectivement perçu une aura différente et plus sombre chez son interlocuteur mais Dexter n’avait jamais imaginé une telle chose. Après un moment de silence, il finit par trouver une formule polie pour ne pas obliger le Mandalorien à s’expliquer sur ce changement. Ce n’est ni l’endroit, ni le bon moment.
Dexter - Euh… Ah… Comme il vous sied.
Cera - En as-tu fini avec la création des fausses identités des Jedi?
Dexter - Oui, ils sont sur le point de partir.
Cera - Très bien. Rejoignons les autres.
Le colosse n’insiste pas. Cera est concentré sur la mission et Malachite pense qu’il est mieux de laisser le passé au passé pour l’instant. Là-dessus, les deux cyborgs semblent d’accord. Semblent seulement.
Car, tout en reprenant la marche dans le couloir principal, passant au milieu des stormtroopers, Cera ne peut contenir sa curiosité. Ses souvenirs du Besalisk sont assez flous, avec le temps ils se sont estompés. Mais il se rappelle bien de leur combat contre le Terentatek, quand Pad avait prit possession de l'armure du Mando-Jedi grâce à ses nanites. Un épisode aussi épique que douloureux.
Cera - Dexter, tu es bien le jeune padawan que j'avais reçu à l'académie, il y a vingt ans ?
Dex ne s'attendait pas à ça. L’ancien membre de l'Ordre vient de virer à 180°C figurément parlant pour lui parler du passé, son passé académique et catastrophique!
Dexter - Euh… Oui, c'est moi.
Cera - Tu as beaucoup changé. Tu es devenu un vrai padawan. Je ne l'aurais pas cru. J'ai fait erreur.
Etonné et soulagé, le padawan décide de dédramatiser cet épisode du passé afin qu’ils ne s’éternisent pas sur des souvenirs embarrassants dont Dexter avait honte.
Dexter - Haha. Ne vous en faites pas. Je n'étais pas prêt à cette époque.
Cera - Tu n'étais qu'un enfant, j'aurais dû en tenir compte... Comment as-tu fait pour apprendre les voies de la Force?
Epineux sujet que celui-ci. Rien n’avait été officiel… Comment Ordo va t-il réceptionner la réponse? Le Besalisk décide d’être franc mais de rester vague.
Dexter - Maître Brûle m'a beaucoup appris sur Phoenix.
Cera - Tu ne pouvais rêver meilleure Maître. Comment va Padmée?
Une question sincère à laquelle il souhaite une réponse aussi sincère. Le quadrumane voulait éviter de parler de sa tutrice. Il ignore où elle est. Plus loin elle serait des Jedi, plus elle et Vyvacy seraient à l’abri des chasseurs de forceur et des monstres hexapodes.
Dexter - Bien, je crois qu’aucun autre maitre ne m’aurait supporté. Je ne l’ai pas vu depuis longtemps.
Cera - . . . Je ne doute pas qu'elle ait échappé aux Shaax. J'espère qu'elle coule des jours heureux, loin des conflits. Elle le mérite.
La voix d’Ordo a une consonance de mélancolie. Le padawan note aussi la marque de confiance que le Mandalorien a en Pad. Il souhaite son bonheur. Malachite se risque alors à une question personnelle.
Dexter - Vous étiez proches ?
Cera - . . . Elle était comme un mentor. Un exemple pour tous les Jedi, et pour moi aussi.
La nostalgie de cette lointaine époque s'empare de Cera Ordo. Lorsqu'il était padawan, un Jedi exemplaire, sous la tutelle des Naberry, de Jorus, d'Aynor, de Yota. Lorsqu'il s'entraînait avec Kiad, son seul ami au sein de l'Ordre Jedi. Lorsqu'il avait encore à cœur de préserver la vie envers et contre tout. Aujourd'hui plus rien n'est pareil, et s'il n'accepte plus l'idéologie Jedi qu'il juge naïve et inadaptée à la guerre, il se doit de la respecter...
Au bout du couloir, le silence s'est fait. Laissant de côté tous ces souvenirs, ils entrent enfin dans la salle d'holoconf où se trouvent Taishakuten et Sakanga, rapidement rejoins par l'Empereur Horn. Un bref contact entre eux et le groupe de Kinsa Talik signe le début de la mission. Les Jedi sont partis pour Anaxes, la Force les accompagnant. Ils n'ont pas droit à l'erreur. Le groupe de l'Eclipse doit suivre de près. Le timing est important et doit être calculé avec précision.
L'assemblée revoit la carte de Pols Anaxe, la distance séparant la capitale du complexe visé, ainsi que les meilleures possibilités de retraite en cas de problème. Mais la première chose sur quoi quoi ils doivent statuer, c'est Où vont-ils poster le Croiseur furtif Impérial dont ils vont se servir comme base d'opération et centre de contrôle.
Taishakuten - Nous avons défini une position optimale.
Waren - Vous n'avez pas chômé on dirait. Voyons cela.
Taishakuten - Si le croiseur peut être invisible aux senseurs atmosphériques, un radar plus précis pourrait divulguer sa présence, n'est-ce pas?
Waren - On peut le dire. Nos ingénieurs ne sont pas magiciens, nos systèmes ne permettent pas encore de faire disparaitre complètement un vaisseau de cette envergure. Nous pouvons masquer toute trace de signature, et il peut se camoufler visuellement, mais il reste perceptible physiquement, ce qui nous mettrait dans le pétrin si un petit malin venait à s'approcher un peu trop près avec les bons scans.
Taishakuten - Dans ce cas, notre meilleure option est de pénétrer l'atmosphère et de placer le croiseur sous les radars.
Dexter - Ok, mais dans le ciel de la planète, on s'exposerait pas à un contrôle de chasseurs?
Sakanga - Ce que préconise l'honorable Général de Verm'er est de plassser le croiseur plus bas encore.
Cera - Si vous envisagez de le poser au sol, le problème reste le même.
Taishakuten - Ni au sol, ni dans le ciel, mais quelque part entre les deux.
Sakanga - Sssufisament bas pour être ssssous les radars, à l'abri d'un contrôle aérien. Ssssufisament haut pour échapper à un contrôle terressstre.
Taishakuten - Et caché. Ici.
L'ancien lieutenant Républicain désigne un point précis sur la carte. Assez loin du complexe et de la ville, dans un canyon profond et large. Ici, les chances d'être repéré sont minimales. Il faudrait un gros coup de malchance pour qu'un soldat républicain passe par là.
Waren - Hin! Pas bête. Ce canyon nous permettrait d'être assez près de la capitale et de l'objectif pour ne pas avoir à nous disperser. Un endroit parfait pour établir notre point de rassemblement.
Taishakuten - Le tout est de pouvoir s'y rendre en étant indétectables.
Waren - Je me charge de ça. Mes pilotes peuvent manœuvrer en toutes circonstances. Une fois dans le système Anaxes, les systèmes du vaisseau seront limités au strict minimum vital afin de favoriser notre approche discrète. Nous éviterons les défenses orbitales et naviguerons jusqu'à atteindre la zone des canyons, l'Eclipse sera imperceptible tel un animal qui se tapi dans l'ombre.
Cera - C'est primordial. Sans quoi tout le plan tomberait à l'eau, nous serions contraints de fuir et les Jedi se retrouveraient livrés à eux-mêmes.
Waren - Technologie Impériale. Vous inquiétez donc pas! Nous partirons dans... Un cinquième de cycle lunaire, comme prévu. Notre arrivée se fera assez loin d'Anaxes, puis nous passerons en vol subluminique jusqu'à la planète pour éviter qu'ils ne repèrent notre sortie de l'hyperespace. Cela prendra un peu de temps alors, mettez-vous à l'aise.
Dexter - Cela laissera le temps aux Jedi de se fondre dans la population Polsienne.
Waren - Bien, je vais superviser le départ. Sur ce.
Dans un revirement de cape un peu trop théâtrale, l'Empereur se retire. Taishakuten et Sakanga continuent d'évaluer les risques. Cera et Dexter décident de faire un tour complet du croiseur pour quantifier le nombre d'hommes à bord - même s'il s'agit d'un équipage restreint - et sonder leurs esprits. Prudence est mère de sureté. Mais une chose plus importante semble chiffonner Cera Ordo depuis la sortie de leur réunion. Dexter peut le ressentir, et entre deux contrôles d'officier impérial, il se permet d'en demander l'origine au Mandalorien.
Cera - Tout repose sur ce prototype de vaisseau, et je n'aime pas ça... Mais ce n'est pas ça qui m'inquiète le plus... Je ne devrais pas en parler car c'est une planète militaire, il n'y a aucune raison qu'on en trouve mais... Que se passerait-il si des Shaax étaient sur Anaxes?
Dexter - Gloups![Post réalisé avec Padmee111]Ce message a été modifié par Ordo le samedi 19 mai 2018 - 01:44samedi 19 mai 2018 - 01:23 Modification Admin Permalien
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Kinsa-Talik
12884 Crédits
Je venais d'initier ma padawan à la Persuasion, avant de la laisser faire une sieste. Pendant les jours qui constitueraient notre voyage vers Anaxes, je ne désespérais pas de l'entraîner un peu : de toute manière nous n'aurions pas grand-chose d'autre à faire. Comparé au voyage jusqu'à Dromund Kaas, la navette était extrêmement calme, et après avoir moi-même fait des entraînements au corps-à-corps dans le vide, mes pensées se fixèrent sur un moment précis : l'holocom avec Galen avant qu'il rallie la Main, où il nous avait appris la capture de Fanny Keto, une Chasseuse de Forceux. En la voyant, j'avais bien senti le regard qu'elle avait posé sur moi ; cela, combiné à un mauvais pressentiment, me revenait à présent à l'esprit. Je décidai alors d'aborder le sujet avec Galen, qui s'était isolé dans une partie de la navette.
Moi : Bien installé ?
Galen, en plaisantant : Le confort est superflu pour un Jedi.
Moi, sur le même ton : Oui, mais disons que c'est mieux quand il y en a !
Je m'adossai au mur, et, après quelques secondes de silence, repris :
Moi : Alors, comme ça, tu as attrapé une Chasseuse de Forceux ?
Galen : Ah, oui, Fanny Keto. Elle m'a traqué de long en large pour finalement se pointer dans ma corvette et de finir dans le bec de notre Ordre. Bref, le chasseur qui finit chassé !
Moi : C'est une bonne chose. J'en ai affronté un sur Metellos...ils sont coriaces. Qui sait combien de Jedi elle a réussi à tuer ?
Galen leva les yeux au plafond en se pinçant le menton, réfléchissant, puis se tourna à nouveau vers moi :
Galen : Si je me souviens bien de notre dernier échange, elle a eu à s'occuper d'une vingtaine de Jedi depuis un bon moment. Mais rien n'est sûr.
Moi : Vingt Jedi... Enfin bref. Elle n'a pas l'air de m'aimer.
Galen : Normal, puisque tu fais de la liste noire comme moi des cibles de son organisation. Et puis elle faisait déjà cette tête quand on l'a ligotée.
Moi : Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je l'ai senti plus...personnel. Ça doit être l'habitude de sentir ce genre de regard.
Galen prit un air surpris, conscient de ce que je pouvais ressentir mais intrigué par ma déclaration. La Force n'avertissait jamais clairement lorsqu'elle nous transmettait un message, malheureusement.
Galen : Je pense que ça mérite que je mène mon enquête. En attendant, elle est au frais et désarmée dans sa cellule et elle y patiente jusqu'à ce que je revienne. D'ici-là, elle aura eu le temps de réfléchir à son intrusion.
Moi : D'accord. Je voulais juste te dire que j'ai eu une mauvaise impression en la voyant.
Galen : Et tu t'es dit qu'elle avait quelque chose contre toi, j'ai compris. Mais j'ai senti ton malaise lors de l'holocom, figure-toi, je me suis dit que tu paniquais en la voyant aussi proche de moi.
Je souris faiblement. Ce qu'insinuait Galen était grotesque, certes, mais pas totalement impossible. Mes nerfs étaient à vif depuis que les Jedi s'étaient réveillés, et le sentiment de malaise constant que j'éprouvais pouvait avoir des...effets secondaire. Ainsi, je me contentai d'un elliptique :
Moi : Peut-être. Ridicule, n'est-ce pas ?
Galen : Heureusement que le ridicule ne tue pas. Sinon, je ne serais pas là à te parler.
Moi, en esquissant un sourire, un vrai : C'est vrai. Ni moi, d'ailleurs. Mais en tout cas... Je doute que ça soit de la jalousie. Plutôt un mauvais pressentiment que je ne peux pas ignorer. Enfin, bref..;
Galen se leva et s'approcha pour me serrer doucement contre lui.
Galen : On s'occupera de ça dés qu'on aura terminé cette mission. En attendant, on va devoir jouer les pseudo-réfugiés volontaires pour collecter des infos.
Moi : D'accord. Espérons que cette mission soit un succès, sinon...
Galen : Eh eh eh ! Pas de négativisme. On va tout faire pour que ça réussisse et éviter de penser que ça peut échouer.
Moi : Tu as raison. J'ai l'impression que cette guerre m'affecte d'une manière que je redoute. Je n'y peux rien, et ça me fait un peu peur.
Galen : Moi aussi, la guerre me fait peur, mais il faut pas la laisser nous entraver. Les enseignements de l'Ordre Jedi nous ont bien appris des choses là-dessus et c'est souvent avec ça qu'on peut survivre à un conflit ou une autre situation difficile. Il nous suffit de croire en nos capacités et à l'espoir de redonner à la galaxie son aspect d'antan : un univers en paix et cohésion malgré les conflits.
Je réfléchis quelques instants à ses paroles. Elles étaient censées, mais étaient loin d'être suffisantes pour dominer le sentiment qui m'habitait. Étais-ce réellement cela, la guerre ? Quelque chose qui vous minait, sapait votre bonne humeur, vous faisait douter de tout ? Pourtant, les Mandaloriens étaient nés pour la guerre, je ne devrais pas me sentir comme cela. Cela devait être parce que je n'étais pas entièrement Mandalorienne ; mais, étrangement, je ne me sentais pas entièrement Jedi non plus. J'étais quelque chose entre les deux, avec un pied dans chaque monde sans appartenir totalement à aucun. Une paria. Étais-je capable de porter ma double identité sur mes épaules sans vaciller ?
Je secouai la tête. De telles pensées ne feraient qu'empirer la situation et faire échouer la mission. S'il était là, Ceno m'aurait probablement dit de me concentrer sur l'instant présent et de laisser ces réflexions au fond de mon esprit. Je finis par souffler :
Moi : Je vais aller méditer, je pense que ça me fera le plus grand bien.
Galen : Ok, fais-toi plaisir. De mon côté, je vais aussi me trouver quelque chose à faire.
***
Après une arrivée plus remarquée que je l'aurais voulu sur la planète, nous tachâmes de nous faire discrets. L'officier avait paru suspicieux, à raison. Qu'est-ce qui avait pris à Galen de le provoquer ? Mais je m'abstins de le lui reprocher, d'autant plus que nous nous rendîmes compte que nous étions suivis. Imperceptiblement, je me tendis. Si nous faussions compagnie à celui qui nous pistait de loin, il se douterait que nous l'avions repéré et cela nous rendrait encore plus suspects à ses yeux. D'un regard, nous décidâmes d'agir normalement pour leur faire croire que nous étions ce que nous prétendions être. Et où allaient les jeunes de notre âge après un long voyage ?
Galen : Et si nous allions à la cantina ? Je meurs de faim.
Je compris immédiatement. La cantina, bien sûr ! Le fait de n'avoir jamais été une jeune femme normale, du moins aux yeux de la galaxie, me privait de ce genre de réflexes. Si il y avait bien un endroit où des potentielles recrues iraient, c'était bien ces endroits où je haïssait mettre les pieds. Je soupirai. Quels sacrifices il ne fallait pas faire pour la mission...
Toutefois, alors que nous étions en chemin, nous fûmes arrêtés par un agent des forces de l'ordre qui contrôlait des passants au hasard. Bien sûr, la malchance voulut qu'il s'intéresse à nous. Je me forçai à arborer un sourire confiant, mais dans ma tête, j'espérais de tout coeur que Dexter Cho soit un aussi bon faussaire qu'il l'avait dit.
Moi : Bonjour monsieur.
Agent : Bonjour mademoiselle. Je procède à un contrôle de routine, veuillez tous me montrer vos papiers.
Je fus la première à lui donner ma carte, suivie de Galen et Zadyssa. L'agent les fixa pendant quelques secondes, avant de nous les rendre.
Agent : Tout a l'air en règle.
Non, ne montre pas ton soulagement, Kinsa. Tu es une volontaire et tout en est ordre chez toi.
Agent : Si ça ne vous dérange pas, je vais aussi vous fouiller. Je suis sûr que vous comprenez, avec ces saletés de rebelles... On est obligés de se montrer prudents.
Galen : Bien sûr, je comprends.
Cette fois, l'inspection fut plus minutieuse : il vérifia chaque couture du moindre contenu de nos sacs, vérifia que nous ne cachions aucune arme dans nos vêtements. Nos manteaux furent eux aussi consciencieusement palpés, ainsi que chaque endroit où nous serions susceptibles de cacher quelque chose. Lorsqu'il vit qu'il n'y avait rien qui sorte de l'ordinaire dans notre bagage, seulement des vêtements, des crédits, des datapads au contenu classique et quelques – faux- objets personnels, il recula, l'air presque déçu.
Agent : Vous pouvez circuler.
Polis, nous le remerciâmes et continuâmes notre route jusqu'à la cantina. Ne pas amener nos sabres laser avait été une bonne idée...Ce message a été modifié par Kinsa-Talik le mercredi 23 mai 2018 - 16:00samedi 19 mai 2018 - 13:13 Modification Admin Permalien
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Cole_PrCol
2653 Crédits
Espace – A bord du Silent Dreamer
La pilote courte sur pattes et le canonnier Gotal poussèrent à l’unisson un soupir de soulagement après la défaite de leurs assaillants.
L’explorateur quitta la queue du Dreamer pour rejoindre le poste de pilotage et manifester sa reconnaissance à sa passagère clandestine, sans l’aide de laquelle il aurait sans doute été réduit à l’état de poussière stellaire.
Les premières heures d’échanges furent frustrantes de part et d’autre, car si l’Ewok comprenait le basic, elle était totalement incapable de s’exprimer dans un langage connu.
La petite créature semblait considérer le vaisseau de Pr’Col comme sa maison et elle s’était confectionné une sorte de nid dans les entrailles mêmes de l’ARC-170.
Cole n’avait aucune intention de la chasser, il lui devait la vie. Et quand il lui montra une carte de la Galaxie en désignant l'espace de Tatooïne, Ihroki -ils avaient quand même pu échanger leur noms- se contenta de hausser les épaules puis de se désigner elle-même et le plancher du vaisseau, signifiant ainsi que peu lui importait tant qu’elle pouvait rester à l’intérieur du Silent Dreamer.
C’était singulier d’avoir à nouveau de la compagnie dans ses voyages spatiaux. Habituellement, il parcourait seul les étendues étoilées.
L'explorateur aurait dû se sentir irrité de cette intrusion soudaine dans sa vie, dans son vaisseau. Pourtant, il n’éprouvait aucune animosité envers l’Ewok. Peut-être parce que son champ électromagnétique avait quelque chose d’apaisant. L’explorateur y lisait qu’elle avait vécu nombre de moments difficiles. Pourtant, il ne détectait pas la moindre méchanceté en elle. Son aura était l’antithèse complète de celle des Irrécupérables, aussi empreinte de sérénité et d’harmonie que celle d’un Jedi. Il était d’ailleurs évident que ses prouesses mécaniques et son don inné pour le pilotage étaient largement alimentés par la Force.
Pourtant lorsque Cole lui demanda si elle aurait voulu rejoindre les rangs des Chevaliers, elle haussa à nouveau les épaules avant de secouer la tête. Le Gotal aurait voulu en savoir plus mais cela dépassait les limites de leurs capacités de communication.
Construire et piloter semblaient suffire au bonheur d’Ihroki.
Alors ce fut lui qui parla. Il expliqua à son « invitée » qui il était, ce qu’il faisait, lui raconta les dernières péripéties de son existence.
Il craignait de lasser l’Ewok par son verbiage incessant, mais elle l’écoutait avec une attention soutenue, même si elle se contentait souvent de hochements de tête modérés pour convoyer ses émotions. Lorsque enfin Cole en arriva à cette attaque dont ils venaient de faire l’objet, Ihroki appela sur les écrans secondaires des images de vaisseaux du même type que ceux de leurs agresseurs et elle regarda Pr’Col tête penchée, interrogatrice.
Cole – Non, je ne sais vraiment pas ce qu’ils me voulaient. Ni qui ils étaient. Quoique…
« L’un de nos agresseurs arborait l’emblème du Soleil Noir et l’autre du Syndicat Tenloss. Ce sont deux organisations criminelles parmi les pires ayant opéré dans la Galaxie, mais qui ont beaucoup perdu de leur puissance depuis… Elles ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles étaient jadis. »
« Toutefois avec l’affaiblissement de la Guilde ces vingts dernières années, elles ont connu un regain d’activité. Il se murmure que de nombreux groupes de hors-la-loi autrefois puissants et non affiliés à la Guilde, ainsi que ce qui reste d’organismes ayant eu une existence plus officielle comme le Syndicat Esclavagiste Zygerien, chercheraient à se regrouper pour former une nouvelle entité… »
« Mais je vois mal ce que cela aurait à voir avec moi… Très peu de personnes savent que je suis propriétaire de cet appareil… Ils voulaient sans doute seulement le voler… »
Mais au fond était-ce bien sûr ? Hnam Yoc avait-il pu le trahir ? C'était peu probable, mais l'information pouvait très bien être tombée dans des oreilles mal intentionnées... L'Aqualish travaillait pour un Hutt, après tout... Et que savait Cole de cet appareil, au fond ? Peut-être n'en était-il pas le premier détenteur... ?
Mais Cole ne formula pas ces pensées à voix haute, et il fut moins prolixe durant le reste de leur voyage.
Il passa les heures suivantes à examiner la carte stellaire dans l'espoir de découvrir un lieu idéal pour remplir sa mission. Il fallait un endroit à l'écart des populations civiles, mais dans lequel se trouveraient des infrastructures permettant de mettre en place des pièges. Un lieu abandonné, des ruines ?
Sans savoir pourquoi, il repensa une fois de plus à Dexter Malachite, retrouvé sur Nar Shaddaa...
… Et rencontré sur Naboo.
Il se remémora leur rencontre et comprit pourquoi ces souvenirs le chatouillaient depuis un moment.
Et il sut sur quelle planète il devait tendre son embuscade…
Jakku.
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Orbite de Jakku
Les systèmes furtifs du Silent Dreamer activés afin d'échapper à d'autres agresseurs éventuels, Cole employait à plein les capacités avancées des senseurs de son appareil sur la planète au dessous de lui.
Emplacements et composition des épaves, regroupement de la faune, topographie... Le Gotal examinait tous ces éléments et bien d'autres encore, en vue d'élaborer son plan pour piéger les Shaax.
Ihroki se montra curieuse face à ses investigations et l'explorateur lui expliqua ce qu'il escomptait réaliser. Exprimer ses idées à voix haute l'aidait à réfléchir, et en dépit de la barrière du langage, l'Ewok soulignait parfois les points faibles de ses anticipations avec une louable pertinence.
C'est de concert qu'ils esquissèrent des ébauches de stratégies, du matériel qui leur serait nécessaire pour les mettre en application, d'itinéraires à suivre pour entraîner les monstres dans leurs pièges, de plans de secours au cas où les choses ne se dérouleraient pas comme attendues...
Restait la question de la réduction de la meute.
Il regarda la passagère anciennement clandestine penchée sur la représentation 3D du terrain.
Il avait une idée...
Ce serait le test de confiance ultime...
Mais plus il y pensait, plus il se disait que si Kallistya avait tenu à ce qu'il répondît à la demande d'aide de Céno, c'était pour que les chemins du Gotal et de l'Ewok se croisent...samedi 19 mai 2018 - 21:05 Modification Admin Permalien
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waren
16088 Crédits
Lieu - A bord de l'Eclipse
Les moteurs du croiseur tournent à plein régime, pendant que les techniciens surveillent les paramètres du Prédicateur, le fameux ordinateur censé camoufler le navire. Tout est normal. Sur la passerelle, le personnel impérial va à son rythme, au milieu des petits droïdes de renseignements roulent afin de remettre les informations essentielles aux opérateurs. Le commandant Sakanga regarde à travers la vitre en transparacier la myriade d’étoiles qui tournoient, dans le flux de l’hyperespace, avec ses yeux reptiliens. Waren Horn de son côté s'entraîne pour passer le temps, contre des sphères d'entraînement classique, dans une pièce à part. Il a les yeux bandés, transpire comme deux wookies, mais déjoue chaque tirs. Le mandalorien Cera Ordo observe les gardes impériaux avec à ses cotés un Dexter peu rassuré, il sonde leurs esprits, apparemment ils ne savent même pas vers quel système ils vont. Le secret à bien été conservé. Soudain, une courte sonnerie de dix secondes se fait entendre, c’est le signal pour signifier que le croiseur sortira dans le système Anaxes dans vingt minutes. C’est amplement suffisant. La partie d’échecs vient de commencer.
“Enfin, ce n’est pas trop tôt, pense le Jedi.“
Tous ceux qui iront sur le terrain redescendent dans un des nombreux hangars secondaire, ils se regardent, tandis que se fait sentir la décélération. Sur un écran, ils peuvent contempler l'immense planète entourée par une flottille de vaisseaux Républicain, Taishakuten est impressionné. Mais Cera le rassure. Le fait que le croiseur puisse avancer sans que ces derniers eu tirer prouve que le Prédicateur marche, les voici donc en route pour Anaxes, les impériaux passent sous un immense navire. Probablement un croiseur de commandement. La manoeuvre est délicate. À présent, le vaisseau entre dans la couche nuageuse, en direction du canyon de Naoki. Là bas, ils seront en sécurité.. La manœuvre est encore plus compliquée, mais les pilotes arrivent à stabiliser le transporteur. Une voix s'éléve alors..
“Excellent travail. Aux membres des équipes un et deux, dit Waren Horn via la tablette, que la Force soit avec vous.”
Ce message a été modifié par waren le dimanche 27 mai 2018 - 22:08dimanche 27 mai 2018 - 18:13 Modification Admin Permalien
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Cole_PrCol
2653 Crédits
Orbite de Tatooïne, le Lame de la Guilde, deux jours après le vol d'observation au dessus de Jakku.
Cole avait fait de son mieux pour retourner discrètement au Lame de la Guilde, mais avec son nouveau vaisseau, c'était peine perdue. Si la majorité de ceux qui l'accueillirent semblait simplement curieuse face à cet appareil dernier cri et s'en allait rapidement, il en fut autrement de la fille de Lucio !
Maria - Tu as trouvé Dua Junn ? C'est lui qui t'a construit ce vaisseau ?
Cole – Pas exactement... Le Mandalorien avait quitté Nar Shaddaa depuis longtemps quand j'y suis arrivé...
Maria – Je veux monter à l’intérieur ! Je veux tout voir ! Et tes nouvelles armes ?
Le Gotal passa une presque une heure à faire les honneurs de son astronef à la mécanicienne en chef qui ne cessait de s’extasier devant les aménagements si économes tant en place qu’en énergie dont avait bénéficié ce nouveau modèle d’ARC. Cette présentation fut d’autant plus difficile à supporter pour l’explorateur qu’Ihroki ne tolérait pas de voir une intruse sur son territoire, toucher sa maison, et elle agonissait d’injures la mécanicienne qui, fort heureusement, ne comprenait rien à ce qu’elle disait.
Elle dut cependant réaliser qu’elle n’était pas la bienvenue car elle s’apprêtait à s’esquiver, bien qu’elle aurait voulu examiner plus encore le Dreamer, lorsque des trilles leur parvinrent de l’extérieur du vaisseau.
C’était Jiji, le droïde de Mara. Irritée et craignant de se retrouver face à un nouvel envahisseur, l’Ewok lui lança une question.
Ihroki – Esodhcelb ud tslliw saw ?
Jiji – BIOUP BOP WOOOP DIJI WOOO !
La pilote en herbe tira sur le bas du pantalon militaire de Cole et désigna l’unité R4.
Cole – Tu comprends le binaire, toi aussi ?
Maria ne perdit rien de la scène.
Cole s’approcha de l’astomécano qui, d’un compartiment caché, fit jaillir un tube fin mais lourdement protégé, scellé et entouré d’un bout de papier sur lequel Ganner avait griffonné un message à la hâte.
Salut Cole.
Je n’ai pas trop envie d’attirer l’attention sur nous, alors j’ai envoyé Jiji te donner… Ce dont nous avons parlé. Le tube contient sa propre unité frigorifique miniaturisée et il est totalement isolé grâce à de l’écorce venant des arbres de Myrkr. De cette manière, tant que tu ne l’ouvriras pas, personne ne sera en mesure de détecter… ce qu’il contient. En revanche, une fois ouvert, cette protection sera définitivement caduque. Il y a une autre raison pour laquelle tu devras attendre le dernier moment pour l’utiliser. J’ai fait quelques expériences, et les organismes qu’il contient ne survivent pas plus d’une demi-heure en dehors de leur… milieu d’origine.
Une dernière chose : je ne sais absolument pas quel effet cela aura sur ta physiologie de Gotal. Après tout le donneur… Est un spécimen hautement dangereux…
En tout cas, après tout ça, j’espère que tu auras la décence de m’offrir une bonne bouteille… J’ai vieilli de trois ans en trois jours, avec tes bêtises...
Bonne chance et tu as intérêt à tout me raconter au retour...
Ganner
Pr’Col remercia Jijy, qui repartit aussitôt, non sans lancer une trille à l’attention d’Ihroki qui l’insulta en retour, et s’empressa d’aller ranger le tube dans un coffre sécurisé.
Puis s’apercevant que Maria avait suivi son manège de ses grands yeux verts avec curiosité, il tenta de divertir son attention et d’avancer les préparatifs de l’embuscade par la même occasion.
Cole – Maria, j’aurai besoin de matériel assez volumineux… J’ai une liste avec moi… Tu crois que tu pourrais me procurer cela rapidement ? Je paierai, bien sûr…
Consultant le datapad confié par l’explorateur, elle déclara :
Maria – Ca ne devrait pas poser problème. Mais tu ne pourras jamais stocker tout ça dans ton appareil !
Cole – Justement, tu ne sais pas où je pourrais louer un cargo ?
La jeune femme aux cheveux bronze réfléchit un court instant.
Maria – Le vieux Focker possède un vieux Ghtroc-720 mais il a arrêté la contrebande il y a quelques mois. Il a pris sa retraite et ne vole presque plus. Il sera sans doute content de gagner quelques crédits en te louant son Star Sirocco.
Cole – Ce serait parfait, merci !
Maria - Mais qu’est-ce que tu prépares encore ?
Cole – Mission pour le Leader. Top secret. Je te raconterai tout au retour… Si je survis, ajouta-t-il trop bas pour que la fille de Lucio entende.
Les heures suivantes furent donc occupées à finaliser la transaction avec Focker -qui aurait bien eu besoin de prothèses cybernétiques auditives- et à charger dans le Sirocco le matériel commandé.
Il fit aussi livrer aussi à Ganner une pleine caisse de son brandy corellien préféré.
Son compte en banque se trouva quelque peu écorné après toutes ces dépenses, mais il escomptait bien que la prime de mission le ferait rentrer dans ses frais. Et s’il périssait… Eh bien au diable l’avarice, l’argent ne servait à rien aux morts.
Enfin arrivait le moment crucial. S’adressant à sa partenaire, et après une profonde inspiration…
Cole- Ihroki, je vais avoir besoin de toi...
"Je veux que tu pilotes le Silent Dreamer pendant que je prendrai le Ghtroc."
L’Ewok faillit s’évanouir devant la faveur que lui faisait le Gotal et la confiance qu’il lui témoignait.
Cole n’aurait jamais proposé ça à quelqu’un d’autre. Et vue la passion que la petite mécanicienne vouait à l’astronef, il aurait été légitime de craindre qu’elle ne s’enfuit tout simplement avec l’appareil de ses rêves. Elle ne devait rien à Cole. Après tout, elle lui avait déjà sauvé la vie.
Mais Pr’Col était profondément persuadé que la petite créature était trop innocente pour tenter de le flouer ainsi. Elle même avait été trop souvent trahie pour que l’idée lui vienne sérieusement de faire faux bond à quelqu’un lui faisant aussi pleinement confiance à ses risques et périls.
Ca aurait été peut être plus mouvementé si elle avait été aigrie par ses expériences, si sa gentillesse n’avait pas été aussi innée, si elle avait été tiraillée par la tentation d’agir égoïstement pour son profit avant tout.
Mais il est aussi bon parfois de rappeler qu’il existe, contre toute attente, des gens biens.Ce message a été modifié par Cole_PrCol le mercredi 30 mai 2018 - 17:09mercredi 30 mai 2018 - 17:08 Modification Admin Permalien
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Zadyssa
8788 Crédits
La cantina, lieu que j'avais toujours évité et dans lequel je ne voulais jamais mettre les pieds, était juste devant nous. Ne connaissant pas la ville, nous avions demandé à quelques passants de nous indiquer le chemin en faisant en sorte d'avoir l'air le plus normal possible. L'idée était bonne : il suffisait d'entrer et de se comporter normalement pour dissiper les soupçons de celui qui nous suivait, mais je savais pertinemment qu'elle ne serait pas simple à réaliser. Notamment parce que j'étais certaine qu'aucun de nous trois n'avait eu une vie typique : Galen et Kinsa avaient survécu à la purge Jedi tandis que j'avais vécu seule pendant presque trois ans, huit ans si on comptait une certaine période.
J'échangeai un regard avec mon maître. Je n'étais absolument pas rassurée de devoir pénétrer là-dedans. Elle parut s'en rendre compte car une vague apaisante m'envahit alors, probablement une des possibles utilisations de la Force liée à l'empathie. J'aimerais bien apprendre à le faire… C'était la première fois que je ressentais quelque chose comme ça, et je me dis que j'aurais bien aimé qu'on me le fasse quand j'étais jeune, dans les moments difficiles. Cette vague apaisante me permit d'entrer dans la cantina l'air détaché, mais bien vite, mon visage se décomposa et j'affichai clairement une tête dégoûtée.
La pièce était sombre, accentuant son atmosphère étouffante tandis que l'odeur de l'alcool mêlée à celle de la transpiration n'arrangeait pas les choses. Il y faisait particulièrement chaud, aussi, et je cherchais toujours le petit courant d'air frais susceptible d'apporter au moins une bonne chose à ce tableau. La clientèle était assez bruyante, par ailleurs, les discussions allaient d'un dialogue un minimum civilisé à des cris d'un bout à l'autre de la cantina.
Tout cela me ramenait à une partie de mon passé, lorsque j'étais dans les pires bas-fonds de Metellos. Non seulement, ils étaient surpeuplés, mais en plus, ceux qui les composaient n'étaient rien d'autre que des crapules.
Kinsa : Alliéna ? Alliéna ?
Je chassai mes pensées, elles n'avaient rien à voir avec la mission, et fixai mon maître d'un regard interrogateur.
Kinsa : Tu semblais ailleurs.
Moi : Ah, je… réfléchissais à autre chose. Ce n'est pas le moment, je sais.Elle eut un mince sourire. Je la sentais assez tendue, elle aussi. Visiblement, je n'étais pas la seule à avoir l'impression de faire tache dans le décor – ou je n'étais pas la seule à ne pas aimer cet endroit.
Galen :rnAgissez normalement.
Kinsa : Je sais pas agir comme une personne normale.Je souris malgré moi. Même quand ils ne le voulaient pas, ils étaient mignons, tous les deux. Ou alors, mon cerveau avait envie d'une dose de mignonnerie et avait décidé que tout ce qu'ils feraient seraient mignons. J'aurais bien aimé ajouter un commentaire, mais ce n'était clairement pas le moment.
En faisant en sorte de ressembler à des habitués des lieux, nous nous installâmes à une table puis Galen commanda rapidement trois Brandy, en insistant bien sur le fait qu'ils doivent être Corelliens. Personnellement, je ne voyais pas ce que ça pourrait changer, mais l'air satisfait du barman me fit comprendre qu'il avait bien fait de préciser ce point. Les verres, servis à ras bord, arrivèrent à notre table en moins de deux et Galen s'empressa de boire une gorgée pour paraître normal aux yeux du barman. Toutefois, je constatai que Kinsa ne toucha même pas le verre, ni moi d'ailleurs. À la façon dont je fixai le contenu avec cet air de défi qui disait « Sache que tu n'entreras jamais dans ma bouche », Kinsa comprit mon aversion pour l'alcool :
Kinsa : Bon, on va juste tremper nos lèvres et faire semblant de boire…
Je hochai la tête et me forçai à le faire, ignorant la mauvaise odeur qui s'en dégageait. Comment pouvait-on aimer ça ? Ça faisait perdre la tête et, concrètement, ça puait. En somme, rien de bon n'en ressortait.
Je me mis à promener mon regard sur la clientèle. Elle était majoritairement masculine et républicaine. Ce dernier point me fit crisper, mais je fis en sorte de me calmer rapidement en inspirant et expirant lentement. Cependant, l'impression de nous être fourrés tout droit dans la gueule du loup resta. Je les observai alors avec plus d'attention, et constatai que les officiers républicains étaient, pour la plupart, soûls ou trop occupés à bavasser. Il suffisait de se fondre dans le décor et de ne pas attirer l'attention sur nous.
Je me surpris à chercher quelqu'un parmi eux. Quelqu'un que je souhaitais à tout prix ne jamais revoir. Je ne pouvais pas m'empêcher de le faire. L'idée qu'il puisse être là, dans cette cantina, me hantait. D'une part, parce que je savais que s'il était vraiment présent, notre volonté de se faire discret n'aboutirait pas, et d'autre part, parce que je n'avais absolument aucune envie de le refaire face. Je lançais de furtifs regards à tous les clients, imprimant leurs visages dans ma mémoire de façon à m'assurer qu'aucun d'eux n'était Law. Avais-je peur de lui ? Oui,sûrement, je n'y avais jamais réellement réfléchi en réalité. Mais le fait que je cherche à m'assurer qu'il ne se trouvait pas sur une planète sur laquelle il n'avait aucune raison de mettre les pieds m'en faisait prendre conscience. D'un autre côté, quoi de plus normal puisqu'il avait tué ma mère sous mes yeux ?
Kinsa : Tu cherches quelqu'un ?Moi : Hein ? Non, le contraire plutôt. Je m'assure que ce quelqu'un n'est pas là.
Kinsa : Ah ? Qui donc ?J'hésitai un instant. Je n'avais jamais vraiment parlé de moi et de mon passé à quelqu'un, et Law était un point particulièrement sensible. Je ne pus m'empêcher de me repasser la mort de ma mère… ce tir de blaster qui faisait mouche après plusieurs échanges… et la personne que j'aimais le plus au monde qui s'effondrait.
Moi : Il s'appelle Law.
Personne n'eut le temps d'ajouter quoi que ce soit que le barman revint à notre table en nous demandant si nous voulions une autre tournée. Si l'idée était tentante, nous ne pûmes décliner l'offre au risque de nous faire sortir de l'ordinaire. Et de nouveaux verres nous fûmes servis tandis que le contenu des précédents de Kinsa et moi était par terre.
Kinsa : Tu devrais éviter de boire trop, Marko.
Galen : Je sais, je gère.Je me rendis compte que j'étais entourée de deux personnes. Ça me faisait bizarre, moi qui avais passé de nombreuses années seule, sans réellement avoir quelqu'un sur qui compter. Voilà que j'avais maintenant un maître qui avait déjà su me consoler avant de me prendre comme padawan. Je repensai à ce jour-là. Sa proposition m'avait tellement fait plaisir… Je n'avais plus l'habitude que quelqu'un veuille prendre soin de moi. Certes, j'avais eu un maître avant elle, mais j'avais comme qui dirait dû lui forcer la main pour qu'il daigne m'enseigner les voies de la Force.
Je quittai mes pensées et nous parlâmes de tout et de rien avec Kinsa et Galen. Le temps passait, et nous n'attirions toujours pa sl'attention sur nous, signe que nous nous dissimulions plutôt bien dans le décor. Toutefois, mon instinct me disait que nous aurions pu tomber sur une cantina pire encore. Le fait que la majorité des clients soient des officiers républicains limitaient drastiquement le nombre de drogués et de bourrés, ce qui rendait cette cantina un tantinet plus fréquentable et facilitait notre couverture.
Après être restés deux bonnes heures, nous décidâmes de partir, et je dissimulai mon soupir de soulagement. Galen régla l'addition et je les suivis jusqu'à l'extérieur où l'air frais me cueillit. Qu'il était bon de ne plus sentir les effluves de l'alcool.
Ce message a été modifié par Zadyssa le mercredi 06 juin 2018 - 19:43mercredi 06 juin 2018 - 19:24 Modification Admin Permalien
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Ordo
20620 Crédits Modo
L'arrivée sur Anaxes en toute discrétion avait été un succès grâce à la technologie unique possédée par les Impériaux, même si chacun a retenu son souffle au moment de passer les défenses de la planète. Une fois positionné dans le canyon de Naoki, tous les systèmes non nécessaires ont été coupés. Le vaisseau est stabilisé en position stationnaire à mi-hauteur entre les falaises, silencieux. Au sein du hangar, devant l'écoutille d'accès menant à l'extérieur du croiseur furtif Eclipse, le groupe constitué de Dexter Malachite, de Cera Ordo et du Général Taishakuten se prépare pour une sortie imminente. Le Mandalorien tapote sur son terminal portable fixé à son poignet.
Ordo - Dernière révision. Une fois au sol nous devrons couper nos terminaux pour éviter toute interférence. Limitons autant que possible les chances de nous faire repérer en nous rapprochant.
Dexter - J'ai mémorisé le chemin. Il faut longer le canyon jusqu'aux plaines rocailleuses. De là, on se glissera entre les rochers pour s'approcher et rejoindre notre point d'observation.
Les trois cyborgs se débarrassent de leurs blasters et de leur équipement superflu, ne conservant que des couteaux de chasse et des macro-binoculaires sur eux. Aucun accident ne doit se produire, tout contact avec la faune doit être évité, leur présence doit être imperceptible de leur sortie jusqu'à leur retour. L'opération s'annonce délicate. Ils revêtent chacun une cape ardoise aux couleurs de la roche locale pour se fondre au mieux dans le terrain.
Ordo - Prêts ?
Taishakuten - Affirmatif.
Dexter - Je suis prêt.
Ordo - On y va. Empereur Horn, veuillez ouvrir l'écoutille.
Waren (com) - Groupe 1, que la Force soit avec vous.
L'écoutille s'ouvre à leurs pieds. Une vingtaine de mètres les séparent du sol. Décidé, Cera passe le premier et saute. Vu de l'extérieur, il semble apparaître de nulle part, tombant depuis un vortex invisible. Il ralentit sa chute en compressant la Force sous ses pieds et atterrit lentement comme s'il lévitait, suivi de près par Dexter puis Taishakuten, qui sans maitriser la Force doit être réceptionné par télékinésie par ses deux acolytes du jour. L'exercice est compliqué pour le Besalisk et Tashakuten est légèrement ballotté à droite à gauche.
Ordo - Doucement.
Dexter - Il est lourd !
Ordo - Non, il est seulement lourd dans ta tête !
Dexter se rappelle les enseignements de Padmée qui lui prodiguait les mêmes conseils et se concentre un peu plus dans la Force en fermant les yeux. Taishakuten est stabilisé et atteint le sol sans encombre. En se redressant il se recoiffe et adresse un regard amical à Dexter.
Taishakuten - Un vrai plaisir !
Dexter - Désolé… glop, grrrrmbl. Vraiment désolé...
Ordo - Ce n’est pas le moment de bavasser, en avant !
Le Jedi Noir prend la tête du groupe et longe la falaise nord pour sortir du canyon. Le groupe marche en file indienne jusqu'à la plaine parsemées par de nombreux rochers. Ils passent entre les pierres, passant de l'une à l'autre, se rapprochant du complexe. Au bout de vingt minutes d'une marche soutenue, ils arrivent en vue de leur objectif. Cera s'arrête et sert le poing. Les autres en font de même. Ils avancent beaucoup plus lentement cette fois, jusqu'à arriver à un rocher surplombant la zone, idéal pour s'y allonger et observer le complexe de loin. Le temps est calme, seule une petite bise glisse sur les rochers. Les conditions climatiques sont favorables, chacun sort ses jumelles et une première information vient les secouer.
Dexter - Euh, les gars… gloups…Ils... Ils sont...
Taishakuten - ...Très nombreux.
Gardant son sang-froid, le grand Mando abaisse ses jumelles et dresse un premier constat.
Ordo - Ils gardent tous les côtés de l'enceinte. Cela va être plus compliqué qu'on ne le pensait.Ce message a été modifié par Ordo le vendredi 08 juin 2018 - 20:36mercredi 06 juin 2018 - 20:38 Modification Admin Permalien
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Kinsa-Talik
12884 Crédits
Après être sortis de la cantina au grand soulagement de notre trio, nous décidâmes d'aller nous poser quelque part. Même si je n'avais personnellement aucun problème à camper dans l'Arrow, ce n'était pas forcément le réflexe de personnes "normales", qui auraient plutôt tendance à chercher un hôtel peu cher. Ce fut donc cette stratégie que nous adoptâmes. Même si nous étions quasiment certains que notre séjour à la cantina avait endormi les soupçons des républicains, on n'était jamais assez prudent... En nous renseignant à droite et à gauche, nous finîmes par trouver un hébergement assez miteux et qui ne paraissait pas très fréquenté, ce qui était un plus. Si nous comptions évoquer nos plans dans une chambre d'hôtel, mieux valait qu'elle ne soit pas exposée à tous les regards.
Le propriétaire s'abstint de poser toute question et se contenta d'empocher les crédits que Galen lui tendit. Cela fonctionnait toujours comme ça, avais-je observé. Toutefois, pour maintenir notre couverture, je l'interrogeai :
Moi : Par hasard, vous sauriez quand l'Académie d'Anaxes recrute ?
Propriétaire : La prochaine fois qu'ils accepteront des candidatures, ce sera dans trois semaines. Pourquoi, vous voulez vous enrôler ?
Zadyssa : Notre plus grand souhait est d'aider la République à triompher pour que l'ordre règne dans la galaxie.
Propriétaire : Ah, ces jeunes... Ils débarquent tous ici, des rêves de gloire en tête, et puis ils finissent tués une année plus tard dans une obscure bataille. M'enfin... Qui je suis pour juger... Tenez, vous avez la chambre 7.
Je le remerciai et nous montâmes à l'étage. En attendant de recevoir des nouvelles du reste de l'équipe, avec qui nous communiquerions grâce à une fréquence cryptée, et comme la nuit était tombée quelques minutes auparavant, Galen résolut de dormir un peu. Quant à moi, je décidai de méditer les évènements depuis que nous étions arrivés sur Anaxes. Alors que je passais en revue chaque scène de la journée, un souvenir me revint à l'esprit. Le nom que Zadyssa avait prononcé avec un ressentiment évident. Law. Je tournai mon regard vers ma padawan, qui, appuyée contre le mur, fixait le plafond, et fit :
Moi : Zadyssa ?
Zadyssa : Oui ?
Moi : Je repensais à ce que tu m'as dit dans la cantina... Ce quelqu'un que tu ne voulais pas voir, ce Law... Qui est-ce ? (je rajoutai précipitamment) Tu n'es pas obligée de répondre.
Zad : Hum... C'est... Je n'en ai jamais parlé à personne. D'un autre côté, personne ne m'a jamais posé la question. Law, c'est...ce n'est pas quelqu'un de ma famille. Mais...il a un lien avec elle, et pas forcément en bien.
Je sentis une certaine gravité derrière sa dernière phrase, une gravité qui me faisait penser à mon ton lorsque j'évoquais mon passé avec les Death Watch. C'était sans doute du même ordre. À vrai dire, j'ignorais quasiment tout de la vie de la jeune fille ; nous nous connaissions depuis trop peu de temps. Avais-je raison de chercher à en savoir plus ? Ma mère avait coutume de dire que parler allégeait le coeur, et celui de Zadyssa paraissait lourd de souvenirs douloureux.
Moi : Oh. Je comprends. Tu veux m'en parler, ou...?
Zad : Je...je veux bien, mais je ne sais pas par où commencer...
Moi : Eh bien...par le début, ça semble plus simple.
Alors que je m'asseyais à côté d'elle, contre le mur, elle prit un temps de réflexion, avant d'inspirer un bon coup et dire :
Zad : La première fois que j'ai vu Law, j'avais huit ans. Et c'est... c'est aussi la dernière fois que j'ai vu ma... ma mère.
Ses yeux s'embuèrent et je posai une main réconfortante sur son épaule.
Moi : Je sais à quel point c'est difficile de perdre un parent.
Zad : J'imagine, tu as...
La jeune fille semblait hésiter à conclure sa phrase, craignant sans doute de me heurter en mentionnant la mort de mon père, qui avait eu lieu alors qu'elle était avec moi. En soi, cela ne me gênait pas : chez les Mandaloriens, la tradition voulait qu'on passe rapidement à autre chose et qu'on ne se morfonde pas dans le deuil. Seul importait le souvenir.
Moi : Les deux. Mais j'ai la chance d'avoir Ceno et Ange, à présent... Mais ce n'est pas de moi dont nous parlons. Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Law après ?
Zad : Law ? Il...c'est...c'est lui qui a tué ma mère. Sous mes yeux.
Mon coeur se serra. Bien sûr, j'avais moi aussi eu mon lot de pertes, mais cela n'avait que fait me rendre plus sensible à celles des autres. C'était entre autres à cause de mon enfance mouvementée que j'éprouvais autant de compassion pour les peuples opprimés.
Moi : Je suis désolée. Si jeune... Aucun enfant ne devrait être confronté à de telles choses. Je comprends que tu n'aies pas envie de le revoir...
Elle soupira.
Zad : Il n'y a pas que ça... Il..il m'a aussi emmenée avec lui.
Moi : Te maltraitait-il ?
Elle détourna le regard à ma question et une vague de souffrance résiduelle émana d'elle, signalant que la réponse serait positive et que je venais de réveiller de mauvais souvenirs. Je m'en voulus aussitôt.
Zad : Eh bien... Oui. Quand il était là. Il voulait que j'adhère à ses idées.
Mon silence l'invita à poursuivre. Parler. Maintenant qu'elle avait commencé à m'ouvrir son coeur, il fallait qu'elle continue. Et en même temps, son histoire me rappelait douloureusement les vingt ans d'autarcie des Jedi. Même si je savais que cela avait été un mal pour un bien, je ne pouvais m'empêcher de penser que si nous étions restés, nous aurions pu éviter bien des malheurs comme celui de Zadyssa. Il y avait deux décennies, de telles situations avaient bien moins de chance de se produire, mais cette République corrompue avait causé des choses bien pire que le massacre des Jedi, en simplement laissant les évènements couler. L'inaction était le pire des fléaux.
Zad : Je ne sais plus exactement de quoi il s'agissait.. Des idées pour redorer l'image de Metellos. T'as dû voir que ce n'était pas très...comment dire...sain d'y vivre.
Moi : J'ai pu le constater, oui.
Zad : Enfin, ses idées n'étaient pas...
Son visage se ferma et je terminai sa phrase :
Moi : Pas très bonnes ?
Zad : C'est ça. Ses idées..et ses méthodes.
Moi : Violence et terreur je suppose... Je connais bien ça. Trop bien j'imagine.
Alors que je prononçais ces mots, les atrocités commises par les Death Wath me revinrent en mémoire. C'était le genre de choses dont je ne parlais pas facilement, que j'avais rangées dans un coin de mon esprit. Exécutions publiques, tortures, endoctrinement... Les vrais Mandaloriens que la soif de pouvoir n'avait pas corrompu, les clans fidèles à l'honneur des mando'ade, ils avaient vécu tout cela. J'avais vu un enfant mourir sous mes yeux, interceptant un tir qui m'était destiné lors d'un "jeu de guerre". Violence et terreur...
Zad : Je...Oui. Violence et terreur, comme tu dis.
Elle avait les larmes aux yeux, l'esprit un peu ailleurs. Je m'inquiétai de ce soudain éloignement : son regard n'était plus en train de fixer un mur, mais quelque chose d'autre, vide :
Moi : Tu vas bien ?
Zad : Hein ? Oui, oui. C'est...juste ma mémoire.
Moi : Ta mémoire ?
Zad : Ben...oui. Ça ne fait pas ça, parfois ? J'imagine que non. Tu n'as pas de mémoire photographique. Si ?
Moi : Pas du tout. C'est peu répandu, tu sais. Tu es la première personne que je rencontre qui a cette particularité.
Zad : Ah ? Eh bien, je me souviens de tout dans les moindres détails, y compris les souvenirs douloureux. Alors...ça m'arrive d'être plongée dedans, comme un cauchemar éveillé et particulièrement précis.
Moi : Je...ça doit être difficile. Espérons que cela n'arrive pas pendant cette mission.
Zad : Oui. Ça m'arrive surtout la nuit, en fait, quand je me réveille après avoir fait un cauchemar, alors...ça devrait aller.
Je marquai une pause avant de répondre, ne sachant comment elle réagirait à ma proposition. Je craignais toujours de faire quelque chose de travers, mais finalement je me lançai.
Moi : N'hésite pas à venir me voir, si ça t'arrive. Je n'y connais rien, mais je suppose que ça peut t'aider d'avoir quelqu'un à proximité.
Zad : Je... Personne ne m'a jamais...
Moi : Jamais quoi ?
Zad : C'est juste que...ça fait longtemps qu'on ne m'a pas proposé...quelque chose comme ça.
Moi : Tu en as peut-être besoin.
Zad : Je ne sais pas. Mais...je ne voudrais pas te déranger avec ça.
Je lui adressai un sourire rassurant, en me rappelant avec amusement que c'était exactement ce que j'avais dit à Ange quand je lui avais appris la mort de mon père. Certains parallélismes étaient parfois si troublants... à croire que la Force avait vraiment un sens de l'humour.
Moi : Tu ne me déranges pas, je t'assure. Si je t'ai prise comme padawan, ce n'est pas pour me dérober quand tu as besoin d'aide, au contraire.
Zad me fixa, les yeux pleins de gratitude, très émue. Après quelques secondes de silence, je l'invitai à venir dans mes bras. J'avais déjà remarqué que le contact physique l'apaisait ; et d'après ce qu'elle m'avait raconté et ce que j'en avais deviné, elle n'en avait pas eu durant de longues années. J'étais bien placée pour savoir que se blottir quelques instants contre quelqu'un pouvait faire plus de bien que des heures de longs discours.
Moi : Définitivement, tu es as besoin. Allez, viens là.
Au début, elle hésita, surprise, puis résolut de poser sa tête contre ma poitrine tandis que je l'entourais de mes bras. Dans le même temps, je lui transmis une bouffée de Force réconfortante. C'était nouveau pour moi aussi. S'occuper de quelqu'un, lui transmettre des connaissances et l'appuyer moralement, c'était..gratifiant. Et cela me faisait du bien à moi aussi, à vrai dire.
Zad : C'est...merci.
Moi : C'est moi qui te remercie. La confiance que tu m'accordes me touche beaucoup, crois-moi. Je ne suis pas pas habituée ...enfin, par certains aspects je ne suis pas forcément celle dont tu as besoin et j'espère ne pas te décevoir.
Zad : Tu sais, si je te fais confiance, c'est que...tu es la première personne à...me prendre sous son aile depuis longtemps. Alors j'imagine que c'est déjà ce dont j'ai besoin. Je crois.
Moi : Je comprends. Mais je t'ai déjà entraînée dans des ennuis plus gros que toi alors que tu pourrais être tranquillement avec les autres padawans...
Elle haussa les épaules, un sourire espiègle étirant enfin ses lèvres.
Zad : Ça, ce n'est pas bien grave. C'est le rôle des Jedi Gardiens de se fourrer dans les ennuis pour les résoudre, non ?
Moi : Exactement. Et tu me rappelles pourquoi je suis devenue Jedi.
Zad : Ah ?
Moi : Pour protéger les autres de la souffrance et de l'injustice. Il y en a bien trop dans la galaxie pour y assister sans rien faire.
Elle sourit une nouvelle fois, puis m'interrogea :
Zad : Tous les Jedi ont la même motivation ou certains en ont de différentes ?
Moi : Les motivations sont diverses, en effet, mais toutes sont altruistes. En tout cas, aucune ne devrait être égoïste.
Zad : Oui, ça n'irait pas bien avec ce que sont les Jedi.
Moi : C'est ça. Et toi, pourquoi veux-tu devenir Jedi ?
Zad : Eh bien... Pour éviter que d'autres aient à vivre la même chose que moi. Et pour aider, de manière générale. Je n'aime pas rester impuissante.
Moi : Alors nous partageons la même motivation. Bien... Cette conversation t'a t-elle fait du bien ?
Zad : Hum... Oui. Ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé comme ça avec quelqu'un.
Moi : Tant mieux, alors. Et maintenant...on attend des nouvelles des autres. Je te conseille de dormir un peu. Tu peux prendre le deuxième lit, j'ai l'habitude de dormir par terre. Quant à moi, je vais méditer encore un peu.
Zad : Tu ne dors pas ?
Au fur et à mesure des années, mon corps s'était adapté à un mode de vie agité, pour finir en n'ayant besoin de pas plus de cinq heures de sommeil pour constituer une nuit reposante. Cela me permettait de consacrer la majorité de ma journée à l'entraînement ou, en mission, de pouvoir prendre des tours de garde plus étendus. Car il n'était pas question de se croire en sécurité : nous allions veiller à tour de rôle. Ce fut ce que j'expliquai à Zadyssa qui hocha la tête et s'endormit vite.samedi 09 juin 2018 - 19:54 Modification Admin Permalien
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Cole_PrCol
2653 Crédits
Jakku
Cole et Ihroki avaient passé presque une semaine à préparer le terrain. Ils avaient d'abord vérifié que les données récupérées lors de leur premier passage en orbite de la planète n'avaient pas changées, puis ils s'étaient attelés à la préparation proprement dite. Cela aurait sans doute été plus simple s'ils avaient été aidés par des droïdes spécialisés, mais le Gotal n'aurait pas supporté leur voisinage. L'explorateur et l'Ewok durent donc seuls abattre les tâches harassantes nécessaires pour l'embuscade.
Le moment vint enfin où le Silent Dreamer repartit vers les étoiles, Ihroki aux commandes, tandis que lui-même se tenait non loin du Star Sirocco soigneusement verrouillé. S'il n'en réchappait pas, l'Ewok ramènerait le Ghtrock-720 au vieux Focker.
Il sortit de sous ses vêtements la fameuse capsule commandée à Ganner.
S'injecter des midi-chloriens apparus initialement dans l'organisme de Solo... Etait-ce une bonne idée ? Mais il avait eu beau continuer à réfléchir au problème, il n’avait découvert aucun autre moyen de débusquer les Shaax ou de les attirer jusqu’à lui.
Il ouvrit le tube, décacheta l’opercule d’écorce, prit une profonde inspiration avant de sortir la seringue et de s’injecter le contenu dans le corps.
Tout d’abord, rien ne se passa.
Il n’avait jamais touché à l’épice de sa longue vie.
Il en éprouva soudain le besoin.
A défaut, il ressentit l’envie irrépressible de s’enfiler une bouteille de brandy corellien.
Bien sûr, il n’en avait pas.
Pas de drogue, pas d’alcool, il sentit la mauvaise humeur le gagner…
Mais ces sensations se dissipèrent vite. Elles n’étaient que superficielles.
En revanche, lorsque Pr’Col perdit le fil de ses pensées, que le paysage tourna tout autour de lui, qu’il sombra dans le vertige et que le ciel changea de couleur pour tourner au mauve, il sut inconsciemment que le produit lui faisait vraiment de l’effet.
*******
Propulseurs à l’arrêt, camouflage activé, et senseurs déployés à pleine puissance, le Silent Dreamer sondait l’immensité étoilée au-dessus de Jakku depuis presque une demi-heure.
Ce ne furent pourtant pas les systèmes électroniques qui le repérèrent mais la vigilance d’Ihroki.
Lorsqu’un petit astéroïde connut un brusque et improbable changement de trajectoire, comme s’il venait d’être repoussé, elle sut que quelque chose était arrivé. Quelque chose d’invisible non seulement aux sondes du Dreamer mais aussi aux yeux non attentifs.
La zone de l’espace où se trouvait le vaisseau dissimulé était occasionnellement et fugitivement troublée. Les très rares débris spatiaux s’aventurant à proximité se voyaient brutalement refoulés. Rien d’autre ne trahissait la présence de l’astronef qui semblait de bonne taille.
Les consignes d’Ihroki étaient claires. Elle devait guetter l’apparition des capsules contenant les monstres tueurs de Jedi et les abattre toutes, sauf une.
Mais elle avait l’opportunité de découvrir d’où venaient ces créatures.
Au risque de se faire repérer.
Au risque de faillir à Cole.
Ihroki était un esprit simple. Elle se contentait de peu.
Simple ne voulait pas dire simpliste et elle saisissait pleinement l’ampleur du dilemme qui s’offrait à elle.
*******
Allongé sur le dos dans le sable, Cole ne trouvait plus ses repères. Déjà, il ne voyait plus les soleils jumeaux de Jakku.
Ensuite, un bourdonnement permanent agressait ses oreilles.
Enfin dans ce ciel sans soleil, il voyait comme une aurore boréale grise, un voile s’agitant doucement en permanence. Il était certain que le phénomène ne s’y trouvait pas un moment auparavant.
Le Gotal perdit une fois de plus le contrôle de ses perceptions, dans un bref tourbillonnement d’images qui lui donna la nausée.
Lorsque le maelstrom se stabilisa, plusieurs choses avaient changées.
Le brouhaha s’était précisé. Il ne s’agissait plus d’un bourdonnement.
Mais de voix. De plaintes. Semblant venir de partout à la fois. Dépourvues de cohérence, inintelligibles.
Le voile ne se trouvait plus au-dessus de lui, mais en dessous, comme si, inexplicablement, il s’était retrouvé à flotter dans les airs.
Ca ne ressemblait plus à une aurore boréale. Ni à un rideau.
Mais à un fleuve.
Cole réalisa que les voix en provenaient. Du fleuve ? De par-delà le fleuve ? Impossible de le savoir.
Et il y avait un ilot au milieu du cours…
********
Ihroki reprogrammait une sonde. A la base, l’engin servait pour les relevés topographiques.
L’Ewok comptait en plus s’en servir comme mouchard.
Mais une alarme l’avertit qu’il y avait du mouvement du côté du vaisseau furtif.
Sans doute allait-il incessamment procéder au largage des capsules. Ihroki manquait de temps. A cause des dispositifs anti-détection de l’astronef, elle devrait téléguider la sonde pour qu’elle parvienne jusqu’à sa cible.
Elle pouvait le faire, mais elle n’aurait peut-être pas le temps d’intercepter les capsules.
Elle lança la sonde.
Un vaisseau d'apparence assez discrète, à peine plus gros qu'un cargo standard et sans particularité remarquable, apparut soudain.
Des sabords s’ouvrirent sur son flanc.
La sonde avait déjà parcouru la moitié du chemin.
Quatre capsules furent éjectées.
Le camouflage de l’astronef fut réactivé.
La sonde ne se trouvait plus qu’à quelques kilomètres de son objectif.
Ihroki abandonna le guidage de l’appareil espion, priant pour qu’il puisse achever seul son parcours, fit vrombir les propulseurs du Dreamer et se lança à la poursuite des modules, déjà trop éloignés à son goût.
Derrière elle, l’étrange astronef passa en hyper-espace et disparut pour de bon, sans que l’Ewok ne sache si son stratagème avait fonctionné.
********
Il y avait une silhouette sur l’îlot. Cole aurait voulu s’approcher, voir de qui il s’agissait.
Mais un courant d’origine inconnu semblait l’en éloigner. Le mouvement s’accéléra, et il se retrouva haut dans les cieux, assez pour appréhender la forme sphérique de la planète, puis la contempler tout entière.
Il s’éloigna encore et bientôt, les soleils de Jakku ne furent plus que deux étoiles perdues parmi les autres.
En fait, il ne s’éloignait pas. Il grossissait, s’enflait, absorbait soudainement tout ce qui était…
Une fraction de seconde, il fut tout et sut tout. Il naquit des milliards de fois et mourut des milliards de fois. Il vécut d’innombrables expériences simultanément, connut tout à la fois les plus insupportables souffrances et les plus délicieuses extases.
Il sut tout.
Tout le passé dissimulé par les historiens.
Tous les futurs possibles et imaginables.
L’emplacement des trésors les mieux cachés de l’univers.
Où se terraient les créatures les plus dangereuses de la création.
Ce que faisait à cet instant Kallistya, en quête pour le sauver.
L’identité de Sovereign.
Puis il oublia tout.
Comme lors d’un rembobinage rapide, il retrouva le coeur de l’univers, puis l’espace de Jakku. Puis les cieux, avec cette étrange couleur mauve.
Il y eut un arrêt sur image alors que sur quatre traits de feu striant le ciel, deux s’achevaient en boules de feu.
Gros plan sur le visage congestionné d’Ihroki, penchée sur les commandes d’attaques du Silent Dreamer.
Deux capsules métalliques atteignaient la surface de la planète dans une explosion de sable.
Retour au dessus de son corps, puis plongée dans cet univers si familier, malade.
Le réveil.
Le Gotal se sentait faible et nauséeux.
Le ciel était redevenu bleu, dépourvu de fleuve des âmes le parcourant.Ce message a été modifié par Cole_PrCol le dimanche 10 juin 2018 - 10:03dimanche 10 juin 2018 - 09:53 Modification Admin Permalien
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AngeSolo
28881 Crédits
Quarante-huit heures environ avant que Cole ne s'injecte les midichloriens.
Un instant, une éternité, elle était connectée ; elle, au milieu de ce fleuve, dans un silence qui n’était pas le sien. Pas une plainte, pas un murmure, rien. Ses doigts ne lui appartenaient pas. Elle n’existait pas.
Sa poitrine se souleva, une inspiration, puis une deuxième. Il y avait cette ombre, cette ombre qu’elle ne pouvait voir mais qu’elle suivait du regard. Pas une menace, une certitude, et elle disparut ; elle aussi.
Un hurlement.
Puis un second, sa voix, sa propre voix.
Elle sentit une main se poser sur son épaule et sentit son esprit faire le chemin inverse jusqu’à la rencontre de deux paires d’iris hagards figées dans sa direction. Aux tempêtes de sables, aux hurlements bestiaux et à cette douleur à vous en faire perdre la tête succéda cet environnement purgé de toute forme d’hostilité. Les contours de la pièce se détachèrent alors : multiples écrans et données défilant dans cette immense salle de réunion où il n’était que trois à siéger, se concertant quant aux tournants que devaient suivre l’économie toujours plus fleurissante des gaz exploités sur Malastare.
Mimi : Mam’s, est-ce que ça va ?
Ange acquiesça d’un menu mouvement de la tête, le regard à des années-lumière de toute forme de communication, la seconde vision ayant éclipsée la première.
Elle sentit la main de sa fille se glisser sous sa veste et en tirer un petit sachet qu’elle s’empressa d’ouvrir pour y tremper son auriculaire qu’elle porta aussitôt à ses papilles. Un léger frisson, des pupilles qui convulsèrent et cette sensation d’extase. Puis vint cette moue dubitative qui lui fit replacer l’épice au plus près de son propriétaire.
Mimi, à l’adresse du troisième Corellien en présence : C’est pas ça.
Wes, après avoir levé ses cils au ciel : Ange ? Y a un problème ?
Elle se redressa brutalement, l’esprit préoccupé par ce qu’ils ne pouvaient voir.
Ange, rassemblant rapidement ses affaires : Cole a des ennuis.
Wes, lui saisissant le bras alors qu’elle s’éclipsait : Tu l’as vu ?
L’expression qui se cristallisa sur son visage lui ôta le moindre doute. La peur défigurait ses traits et alimentait ce brasier qu’il n’avait revu qu’une seule fois en vingt ans, quand elle avait franchi cette porte quelques semaines auparavant, prononçant cette sentence qu’il n’avait pas oubliée. L’ombre de l’ancien Leader n’en était plus une. Elle avait retrouvé son aura, cette puissance mêlée de sensualité qui la définissait. Se plonger dans l’azur de ses yeux, y nager. Il n’avait rien à ajouter, toutes ses objections iraient se perdre dans cet océan insondable. Tout ce qu’il désirait déverser dans son esprit était vain, il le savait. Sa décision était prise. Comme il s’y était attendu : Ange avait retrouvé la vue, la fougue de ses plus belles années et un univers qui lui serait à jamais fermé. La Force. Il frissonna d’excitation et d’appréhension, osant à peine envisager ce que cela pouvait changer.
Ange, d’un timbre qui n’appelait aucune forme de protestation : Je décolle. Maintenant.
Mimi, fronçant les sourcils : Je n’aime pas ce ton… Tu…
Ange, toujours absence : Oui. (Sa main s’était crispée sur son sabre sans qu’elle ne s’en aperçût.) Aussi nettement que je te vois.
Wes, perdu : Je suis…
Mimi, agitant la main, agacée : Boucle-la. Une vision, la Force, le futur, appelle cela comme tu veux ! Mam’s, qu’est-ce que t'as vu ?La réponse lui brûlait la rétine.
Ange : Des Shaax.
Wes, paniqué, à l’adresse de Mimi : Mais tu ne vas quand même pas la laisser partir ?
Mimi : Tu peux la fermer deux minutes ou il faut que je t’en donne l’ordre ? Mam’s ? Cole, où est Cole ?
Du sable, trop de sable ; des débris d’appareils, du vent qui lui éraflait la peau, ce venin qui érodait sa chair, cette odeur de transpiration rance, ce cri, ce cri qui avait hanté ses nuits, ces mâchoires, ce gouffre sans fin, Chaos corellien, ce sol qui se dérobait, le paroxysme de la souffrance, le vide, le noir, une éternité, un éclair argenté… ou… ce passage vers l’autre rive.
Elle déglutit.
Ange, sa voix guidée par l’au-delà : Jakku. Je pars sur Jakku.
Elle ferma les yeux, inspira profondément, s’immergeant dans la quiétude du fleuve. Des ombres se mirent à danser à ses côtés, à la lueur du clair de lune et emprunter ce chemin qu’elle ne connaissait que trop bien…
Elle ouvrit les yeux.
Ange : Seule. Je pars seule.Ce message a été modifié par AngeSolo le dimanche 10 juin 2018 - 11:48dimanche 10 juin 2018 - 11:22 Modification Admin Permalien
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