Le Temple Jedi 6 (page 102)
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galen-starkyler
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J’arpente et fouille de fond en comble le niveau administratif de la base, dans l’espoir de ne pas avoir loupé un indice ou un objet essentiel à notre mission. Avec la plupart des terminaux et ordinateurs qui ont reçus un effacement total de leurs données, ce qui prouve que quelqu’un ne souhaitait pas que l’on découvre ce qui se tramait, je me dis que certains des yevethas employés ici auraient pu laisser quelque chose à l’insu des autres. Une datacarte de données, un holodisque ou bien un tout autre support d’enregistrement de données, je ne crois pas que tout ait entièrement disparu. Mais j’ai beau cherché et bien observé ce niveau, je ne trouve rien d’intéressant. Si ce n’est quelques microcellules à fusion et cellules énergétiques qui pourraient servir dans l’élaboration de futurs sabres-laser.
Je m’apprête à quitter la salle de contrôle de supervision que je suis subitement pris d’un malaise intense. Une sensation bien plus frappante que lorsque j’ai foulé ces lieux la première fois en éclaireur, comme si une noirceur plus nette venait d’apparaître parmi ces ténèbres de mort et de silence. Je fais le vide le plus longtemps et le plus profondément en moi pour discerner cette présence, sondant l’intégrité de la structure en séparant l’ambiance sinistre locale de l’aura singulière que je recherche.
Je trouve enfin l’origine de cette nouvelle aura sombre, soubresautant face à ce vice intérieur que je reconnais malgré les années passées.
Moi : - Vicious…
Mon instinct me dit que l’infâme clawdite est ici, quelque part dans la base abandonnée, mais mon esprit encore embrumé par ma récente dispute se demande si ce n’est pas un effet secondaire ou soudain de l’afflux de négation dans l’ensemble de la structure. Si toutefois il se trouve bel et bien ici…
Je perçois aussitôt une autre présence là où la première se trouve, qui est nettement plus claire et positive. Cette aura… Kinsa ! Et elle semble en plein démêlé avec la sombre et vicieuse présence. Sans perdre un instant de plus dans ce niveau, je fonce rejoindre l’ascenseur pour entamer rapidement la descente. J’appuie en une seconde sur le bouton de descente et patiente le temps que la plateforme descende… au bout de deux longues minutes. Et contrairement à la durée de réponse de sa part, la plateforme descend beaucoup plus vite que prévu en tombant à folle vitesse. Surpris par l’effet de chute, je me ressaisis à temps pour voir le niveau principal demandé et saute au bon moment pour quitter la plateforme tombante, se fracassant dans le fond de la cage dans sa brusque chute. Je me relève de ma roulade salvatrice et guette rapidement le reste de la cage d’ascenseur : le panneau d’appel relié à la boîte de commande crépite de décharges et de métal fondu, un sabotage.
Je sens mon comlink vibrer contre ma ceinture, me rappelant que je l’avais mis sur mon mode « répondeur spécial » pour avoir le calme. Je décroche vite fait et découvre un message de la part de Shina.
" Galen, on a un gros problème ! Vicious est dans les parages et s’attaque à Kinsa ! On fonce l’aider en suivant Zadyssa qui nous mène à eux. Dépêche-toi de nous rejoindre, on a besoin de ton aide ! "
Moi : - Vicious est donc bien ici ! Et m*rde !!
Je prends mon élan et cours dans le couloir droit devant moi. Je puise dans la Force pour accélérer ma cadence de course, anticipant les virages et tournants pour prendre les bons couloirs tandis que je me repère à la signature devenue floue de Kinsa. Je discerne de moins en moins l’aura, continuant de courir et sprinter avec l’esprit en panique et nerveux ; je ne peux pas me permettre d’arriver trop tard et de laisser ce sale clawdite fait encore des siennes. Je cours, je cours, je cours, je cours…
J’arrive…
Et je découvre ladite pièce où devait se trouver les deux concernés. Vide. Les autres viennent tout juste d’arriver à la même seconde que moi, fouillant du regard les environs. Scruter et sonder toute la salle revient à comprendre que le silence et le néant planent et tout le monde se résout sur un point : il n'y avait aucune présence dans les environs.
Orvi : - Zadyssa, tu es sûre que c'est là ?
Zadyssa, désignant la pièce comme le lieu du combat : - J'en suis sûre.
La jeune humaine est à deux doigts de fondre en larmes mais elle se retient jusqu’au bout. Ce qui n’empêche pas Shina de venir la réconforter tandis que les deux garçons sont désorientés par la situation.
Je parcours la salle à pas lents, marchant sans trop prêter attention à cet environnement muet et mon esprit est aussi brûlant que le mercure, avec ce froid mordant du désespoir qui empêche ma colère de m’envahir complètement. Tout en moi semble brisé, vidé de toutes réactions et sensations, et je contemple dans ma bulle invisible ce lieu où la chevalière twi’lek mando vient de disparaître avec le clawdite. Je me rends compte peu à peu que j’ai laissé mon ego et ma mauvaise humeur atténuer mon sens de chevalier Jedi et que j’ai abandonné à son sort mon amie, revenant que trop tard sur mes pas.
Un goût amer et rance de l’échec se collant sur mes lèvres et dans ma gorge.
Moi : - Ange va me tuer.
Et ce n’est pas ce silence morbide qui saura me répondre lorsque je devine ô comment l’ex-Leader de la Guilde va réagir quand elle apprendra la nouvelle : il y a des chances que je me retrouve dans les tréfonds du néant. Le temps que le calme de la défaite soit passée, consternante et statique, le premier à poser la prochaine question existentielle est en la personne du bith.
Eckmül : - Et maintenant, que fait-on ?
Orvi : - Hein… comment ça « et maintenant » ?
Eckmül : - Il faut se rendre à l’évidence, notre mission s’est soldée par un retournement de situation qui n’est pas en notre faveur. Vicious, pour je-ne-sais quelle raison, a sûrement enlevé Kinsa et s’est ensuite évaporé vers nulle part. Il n’a pas coursé Zadyssa alors qu’elle était en possession du datacron, chose qu’il aurait dû faire s’il cherchait à supprimer toutes traces de l’origine des Shaax.
Shina : - Je crois deviner ton raisonnement. Ne pouvant mettre la main sur le datacron et donc la preuve sur l’implication de son maître et lui dans l’origine des Shaax, et surtout leur schéma génétique, il profite que Kinsa lui barre la route pour s’en prendre à elle pour s’en servir comme otage… ou comme appât.
Orvi : - Alors là c’est vicieux !
Eckmül : - C’est tout ce qui fait certainement Vicious.
Zadyssa, retenant ses larmes : - C’est ma faute… C’est à cause de moi si elle s’est fait prendre. J’aurais dû… J’aurais dû rester pour l’aider et la sauver. J’aurais pu éviter que ça arrive… si j’étais devenue assez forte… Je vous demande pardon… Je ne voulais pas la perdre. Je suis désolé !...
J’ai beau être complètement absent, j’ai beau avoir perdu la moitié de mes perceptions Jedi et naturelles par ce que je viens de vivre en cet instant, je comprends parfaitement le ressentiment de la jeune apprentie entre quelques sanglots. Elle était la dernière personne qui a encore vue Kinsa avant de partir à notre recherche et puis il s’agit de son mentor. Et un sentiment de culpabilité plus grand me parcourt le corps tandis que je devine à quel point Zadyssa doit penser que nous lui en voulons.
Je reprends lentement mes esprits, prend conscience que je me dois de remédier à cette situation et que je me dois de me redevenir le chevalier-gardien Jedi que je suis. Il est temps de finir cette mission et de continuer la lutte pour espérer récupérer et sauver Kinsa. Je me retourne vers le reste du groupe…
Moi, pragmatique : - On lève le camp.
Eckmül, Orvi et Shina : - Quoi ?
Moi : - On quitte cette base et on termine cette mission jusqu’au bout. Kinsa s’est sacrifiée pour nous permettre de garder le datacron et ainsi rapporter notre seule chance de nous débarrasser des Shaax. Si on tarde trop, nos chances de finir cette guerre s’éloigneront et Sovereign continuera de nous abattre les uns après les autres en nous démoralisant. On se doit de continuer le combat, pour nous tous. Pour elle.
Je ne fais pas attention aux regards surpris des trois membres chevaliers et je m’approche de Zadyssa avec finesse et attention, la fixant du regard sans y afficher une quelconque émotion. Je vois à ses traits qu’elle est encore sous le choc et qu’elle s’inquiète sur ma motivation à son égard.
Moi : - Zadyssa, je te confie le datacron durant le voyage. Garde-le précieusement avec toi le temps que l’on arrive à la flotte Jedi. Une fois sur place, il faudra certainement que tu m’accompagnes pour faire le compte-rendu au Conseil et informer de la disparition de Kinsa. Tu tiendras le coup ?
Zadyssa : - Ou… oui. Oui, ça ira.
Moi, revenant aux autres : - Shina, garde un œil sur elle. Il se peut que l’attachement de Force avec Kinsa continue de la secouer à cause du choc émotionnel. En tant que guérisseuse, je compte sur toi pour gérer.
Shina : - Je prendrais soin d’elle, aucun souci.
Moi : - Bien. Rentrons à l’Arrow, cet endroit risque de nous obscurcir encore plus le mental.
Nous regagnons tous ensemble l’Arrow et je prends l’initiative de piloter le vaisseau, m’asseyant dans le siège pour prendre les commandes en main tout en accueillant l’aide de R8 comme copilote. La sortie de l’immense trouée tellurique de Najra-Va se passe sans encombre et la traversée du vide sidéral en vol manuel se déroule de même sans aucun problème jusqu’au moment où les coordonnées d’astrogation sont entrées dans l’ordinateur de bord. Je baisse enfin le levier correspondant et fait entrer l’YT en voyage hyperespace, pénétrant le couloir de lumière accélérée pour quitter définitivement le secteur de Najra-Va.
J’inspire de soulagement et me détend un peu dans mon siège, faisant mentalement le point sur ce qui se passera et pourrait se passer. Les données du datacron auront leurs utilités pour la Rébellion mais il faudra certainement expliquer au Général Gunnar le pourquoi du comment la meneuse de la mission qu’il a confié est manquante. Le mieux serait peut-être de se concerter quant à désigner quelqu’un pour la remplacer pour faire le rapport devant le meneur de la Rébellion. Mais surtout… il nous faut chercher un moyen de retrouver et de sauver Kinsa des griffes de notre ennemi, avant que nous ne perdions un autre membre.
Je dois me ressaisir. Je n’dois pas me laisser aller à mes émotions afin de pouvoir remédier à ça.
Eckmül, surgissant de l’entrée du cockpit : - Je ne t’avais pas vu aussi crispé depuis longtemps. Et encore, tu n’avais pas toute cette responsabilité que tu t’es mis sur les épaules en l’absence de Kinsa.
Moi : - On la retrouvera Eckmül. Je te promets qu’on fera ce qu’il faut pour ramener Kinsa à la maison.
Eckmül, amusé : - Je te crois, t’inquiète. C’est juste que tu ne devrais pas prendre autant sur toi, même si j’imagine que tu te sens vraiment coupable envers elle. Je crois comprendre…
Moi, le coupant : - Que je m’étais disputé avec Kinsa et qu’on a rompu en mauvais termes. Tu te doutes que j’n’ai plus tant la conscience tranquille en sachant que je l’ai abandonnée à son sort en me tenant à l’écart.
Eckmül : - J’admets que tu n’as pas été tendre avec elle, vu la tension qui régnait, mais ce n’est pas pour autant que tu ne peux pas sortir du gouffre dans lequel tu t’es empêtré. On est tous tendus avec cette guerre qui nous affecte et nous remet souvent en question. Je suis sûr que vous vous réconcilierez un jour.
Moi, moqueur : - Merci pour la séance de voyance, prophète Eckmül.
Je me reçois un coup amical dans l’épaule de sa part avant qu’il ne retourne voir les autres dans la partie passagère. De mon côté, je continue de veiller au bon déroulement du voyage pour éviter que des croiseurs adverses ou criminels ne vous interdisent de continuer la traversée hyperspatiale jusqu’au bout.
Une demi-heure plus tard, l’Arrow quitte enfin l’hyperespace pour revenir à une allure normale dans l’orbite de la flotte Chu’Unthor. Le temps de gagner le hangar principal du Tarentule II et d’atterrir pour enfin descendre ensemble, il était évident que nous serions aussitôt accueillis par deux des membres connus du Conseil, la commandante de la flotte et l’ex-général du BSR en cavale. C’est en voyant notre air dépité qu’ils comprennent que nous avons eu des complications.
Jorus : - Que s’est-il donc passé ? Et surtout, pourquoi je ne vois Kinsa avec vous ?
Eckmül, Orvi et Shina : - …
Moi : - Kinsa a été enlevée. Vicious s’en pris à elle.
Aynor : - Par la Force ! C’est horrible !
Perseus : - Comment est-ce arrivé ?
Moi : - Nous étions sur la piste laissée par les quelques indices trouvés sur deux mondes différents, espérant en découvrir davantage sur le dernier monde où les Shaax avaient pris forme. En fouillant la base abandonnée, nous nous étions séparés en plusieurs groupes. Je…
Eckmül, m’interrompant : - Vicious devait savoir que nous étions à la recherche de l’origine des Shaax et en a profité pour nous suivre, espérant saboter nos efforts en détruisant les dernières preuves cachées ET enlever l’un d’entre nous pour faire pression.
Lynesh : - Alors Kinsa est prisonnière des griffes de Sovereign et de son clawdite d’apprenti.
Jorus : - Avez-vous au moins trouvé quelque chose qui puisse valoir la peine ?
Moi : - Zadyssa détient sur elle un datacron qui concentre toutes les recherches et travaux faits par celui qui a fondé le schéma génétique des Shaax. En plus d’un databloc d’un scientifique Yevetha témoignant ce qui se tramait sur ladite base abandonnée où nous étions.
Aynor : - Ce serait vraiment formidable si ces deux éléments nous permettent d’en finir avec ces bêtes. Jorus, le mieux serait d’en informer le Général au plus vite pour faire avancer l’issue de la guerre.
Jorus : - Je suis aussi de cet avis. (Il se tourne vers nous.) Vous avez fait un excellent travail, je vous félicite. Et sachez que la disparition de Kinsa ne restera pas sans réponse. Une fois que nous aurons fait le point auprès du Général Gunnar, nous nous organiserons en vue de trouver le moyen de la retrouver. D’ici là, puisse la Force nous être favorable. En attendant, reposez-vous de vos efforts mais restez en alerte.
La plupart acquiesce en saluant une dernière fois les deux maîtres Jedi avant de tenter de se disperser dans le croiseur ; le maître en second de l’Ordre nous retient néanmoins tous en reprenant la parole.
Jorus : - Une dernière chose avant de tous vous congédier : étant donné que Kinsa était en liaison avec le Général qui lui a confié lui-même cette mission, il sera certainement probable que vous devrez tous le voir pour donner des détails. Si c’est le cas, nous vous convoquerons en salle privée pour communiquer avec lui.
Moi : - On se tiendra prêt Jorus.
On nous autorise à disposer et je me rends passablement à mes quartiers. Maintenant que cette mission s’est finie sur un succès teinté d’échec, je dois m’en retourner à mon auto-formation personnelle et à m’occuper de ma résidente involontaire.
À suivre prochainement !Ce message a été modifié par galen-starkyler le jeudi 02 avril 2020 - 11:29mercredi 01 avril 2020 - 20:06 Modification Admin Permalien
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Kinsa-Talik
12884 Crédits
Lorsque la conscience me revint, je sentis immédiatement que quelque chose n’allait pas. Le temps que j’émerge et que tout me revienne en mémoire, j’eus le loisir de constater que mes mouvements étaient entravés et que je me retrouvais immobilisée, en plus d’avoir les yeux couverts par un bandeau. Mais le plus étrange n’était pas de ne pas pouvoir bouger… Je ne sentais plus rien. J’avais beau faire appel à la Force, seul un grand vide me répondait. Je n’arrivais pas à distinguer de présences, ni même ressentir la présence de ce flux qui m’entourait depuis toujours. Pendant les huit dernières années, il avait été affaibli, et les fois où j’avais eu du mal à plonger de la Force étaient innombrables, mais là… Il n’y avait plus rien. Était-ce ainsi que les autres percevaient le monde ? C’était si vide… J’étais habituée à la sensation de la vie tout autour de moi, aux présences de mes amis, de ma famille, à savoir qui m’entourait.
J’identifiai bien vite la raison de cette coupure : mes poignets étaient enserrés par des menottes anti-Force. Un sourire amer étira mes lèvres : il était malin… En me coupant de mon lien avec la Force, il s’assurait qu’au moins je ne puisse pas accéder à une des armes à ma disposition pour m’en sortir. Avec la Force, je pouvais faire toutes sortes de choses, du Curato Salva à une résistance à la faim. Mais je m’étais préparée pour des captivités de ce genre, bien avant de connaître la possibilité même du recours à la Force, bien avant de savoir ce que c’était. Il fallait que je me montre forte, même si le souvenir de l’état de maître Jorus après qu’il ait été le prisonnier de Vicious venait de s’imposer à mon esprit. Il fallait absolument que je résiste le plus longtemps possible à ses manipulations. J’avais entendu dire qu’il avait fouillé l’esprit de maître Beku’n, et que ce dernier avait fini par céder ; pourtant il était un des Jedi les plus solides que je connaissais. Je savais donc que je n’avais aucune chance de l’opposer éternellement. Mais je pouvais essayer.
N’importe qui de normalement constitué aurait paniqué dans ma situation. Mes jours étaient sans doute comptés, et les chances que je les passe en étant torturée par un Sith étaient importantes. J’aurais dû être tétanisée, j’aurais dû crier au secours même dans le vide. Étrangement, ce n’était pas le cas. Peut-être était-ce la certitude enfouie en moi depuis ma tendre enfance que ce genre d’éventualités était bien réel. Se faire capturer par l’ennemi et mourir. Se faire impitoyablement interroger pour des informations qui pourraient coûter la vie à d’autres personnes. Je ne me faisais pas d’illusion : un sauvetage était particulièrement improbable. Moi-même j’ignorais où je me trouvais. Un vaisseau, peut-être, à en juger par les légères vibrations du sol.
Mais même condamnée, je restais une Mandalorienne. Et une Mandalorienne se battait jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à ce que la dernière goutte d’énergie soit écoulée. Je n’avais jamais renoncé, et je ne comptais pas commencer maintenant. J’avais toujours une mission, et je la remplirais jusqu’au bout. Mon esprit était fort, et particulièrement difficile d’accès – c’était en tout cas ce que m’avaient dit des maîtres quand j’étais encore padawan. Si j’étais incapable de manipuler celui des autres, j’arrivais en revanche à me retrancher et à me mettre en défense totale en focalisant toute ma pensée sur un seul objet. Sans doute était-ce facile pour moi de me fermer totalement : je n’étais pas exactement une Jedi comme Eckmül, que personne ne pouvait détester et qui se montrait très ouvert et vrai en toutes occasions. Je commençais fermée, et je m’ouvrais au fur et à mesure.
Inspirer. Expirer. Même sans Force, je pouvais tout de même vider mon esprit en tentant une méditation. Il me suffisait de me concentrer sur une seule chose, un objet auquel j’étais assez attachée pour y insuffler suffisamment d’émotion. Mon sabre laser… L’arme des Jedi. Il m’était si familier que je pouvais le visualiser dans ses moindre détails.
Vicious : Hé bien, hé bien…
Une main défit mon bandeau et une lumière aveuglante submergea mes yeux. Je manquai de sursauter, mais parvint à garder une expression neutre.
Vicious : Confortable ?
Moi : J’ai connu mieux.
Je grommelai ces quelques mots sans croiser le regard du Sith. Je savais que c’était lui, même s’il avait revêtu une autre apparence : je le voyais mal travailler étroitement avec un larbin. Et même si c’était le cas, je doutais qu’il le laisse approcher sa prisonnière. La seul avantage d’être privée de la Force était incontestablement de ne pas sentir son aura nauséabonde.
Vicious : C’est fascinant… Il n’y a que peu d’informations à ton propos, Kinsa Talik, mis à part ta participation à l’escorte des diplomates du Vaisseau-Monde il y a vingt ans. Et pourtant…
Naître sur une planète en autarcie devait certainement aider… J’avais vingt-trois ans, mais parmi toutes ces années, je n’en avais passé que deux et quelques mois dans la galaxie à proprement parler. Contrairement à beaucoup de mes proches, j’étais loin d’être une figure publique. Mais bien vite, je chassai ces pensées de mon esprit et me concentrai à nouveau sur l’image de mon sabre. Il pouvait très bien être en train de me sonder à ce moment même…
Sans prévenir, Vicious s’accroupit et étendit la main pour la poser sur mon front. Au même instant, je sentis comme une pression sur mon esprit. Très mince, mais très concentrée, déterminée à percer mon bouclier mental. Le Sith était déjà à l’œuvre… Cela n’avait rien à voir avec les présences amicales des rares personnes qui avaient déjà effleuré mon esprit, comme Ceno, Galen ou même Zadyssa, non, c’était comme du poison qui tentait de s’infiltrer par tous les moyens.
Inspirer. Expirer. Garder la seule image de mon sabre, tout en fortifiant mes défenses. C’était comme un combat… Si je cédais au premier assaut, j’aurais déjà perdu d’avance. Je devais lui opposer le calme et la concentration d’une Jedi ainsi que la discipline d’une Mandalorienne. Conserver mes pensées secrètes, repousser au maximum l’instant où mes barrages se briseraient. Ne pas lui livrer les informations qu’il cherchait. Je ne pouvais pas me protéger moi-même, mais je pouvais toujours protéger les autres.
Combien de temps ce duel s’éternisa, je l’ignorais. Mais à chaque seconde qui passait, je sentais mon énergie s’amenuiser, alors que la pression ne se relâchait pas. Je sentais constamment la menace au-dessus de ma tête telle un nuage noir, alors que l’image de mon sabre laser devenait de plus en plus floue.
Le clan avant soi-même, la justice avant la vengeance, la loyauté avant tout.
La devise du clan Talik. J’ignorais pourquoi elle m’était venue à cet instant précis, mais je m’y raccrochai comme à une bouée de sauvetage, le récitant mentalement en boucle, y mêlant des morceaux du code Jedi. Il fallait que je tienne, sinon ma famille, mon clan, tout le monde, seraient dans un danger encore plus grand. Mon sort n’était que secondaire. Si cela n’avait pas été le cas, j’aurais simplement cédé et supplié pour ma vie. Mais ç’aurait été trahir tout ce pour quoi je m’étais jamais battue. Alors, je refusais de craquer, même si mes mains commençaient à trembler, même si j’étais probablement pâle comme la mort.
Soudain, il n’y eut plus rien. J’ouvris les yeux : Vicious s’était relevé et secouait la tête, visiblement contrarié. Mais il n’y avait pas que de la frustration dans son regard. Il semblait aussi… Réjoui ? Comme si ma résistance n’était pas un obstacle, mais plutôt une sorte de défi que je lui lançais, et qu’il était prêt à le relever. Comme si entrer dans mon esprit n’était qu’un jeu à remporter. Nonchalant, il fit quelques pas vers la porte, et m’adressa un clin d’œil avant de s’éclipser :
Vicious : Je sens qu’on va bien s’amuser, tous les deux…vendredi 03 avril 2020 - 18:42 Modification Admin Permalien
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Cole_PrCol
2653 Crédits
Le Mirax Terrik
Cole se réveilla. La sonnerie de son beeper l’avait tiré en sursaut d’un sommeil lui offrant, pour de trop courtes heures, un repos miséricordieux.
Depuis qu’il se trouvait sous la surveillance de Weedge, il réapprenait petit à petit à dormir, mais sous surveillance médicale. Dès que ses signes vitaux faiblissaient, il était toutefois réveillé par de brèves mais intenses décharges électriques. Littéralement, un traitement de choc ! Mais nécessaire.
Il réapprenait à dormir, mais n’avait pas encore réussi à s’assoupir pour une nuit complète sans interruptions.
Il se sentait las, fatigué, courbaturé. Il n’avait pas envie de se sortir du lit.
Mais il savait que s’il ne se prêtait pas aux injonctions bruyantes du réveil, Weedge, implacable, viendrait lui-même le chercher, sans un mot de reproche, mais avec un regard qui le ferait se sentir coupable toute la journée. Et il détestait ça.
Tout en sachant qu’il aurait dû éprouver davantage de reconnaissance, l’explorateur n’en maudit pas moins intérieurement la tyrannie des soignants.
La Force soit louée, si le clone ne se trompait pas dans ses estimations, il ne lui restait que quelques jours de traitement.
Il se leva avec efforts, vacillant sur ses jambes encore engourdies de sommeil. Après une douche sonique sommaire, il se risqua dans les coursives du vaisseau. Le Zabrak lui reprocherait de ne pas avoir pris de petit déjeuner, mais Pr’Col n’avait pas faim.
Il connut un bref vertige, et manqua perdre l’équilibre. Il aurait peut-être dû prendre au sérieux la proposition de Dexter de lui façonner une canne.
Dexter, qui allait partir bientôt.
Cole avait beau comprendre le besoin du Besalisk de rejoindre la seule famille qu’il lui restait, l’ancien Ranger avait tout de même la sensation que c’était un beau gâchis.
Quand tout serai terminé, il faudrait vraiment qu’il se rende sur Phoenix.
Son chemin fut soudain coupé par deux padawans qui se poursuivaient. Les deux enfants, une Farghul, Fiyera, et un humain, Oldo, faisaient parfois partie du contingent d’apprentis dont se servait Weedge comme réservoir d’énergie.
Oldo – Allez, rends-la moi, sale voleuse poilue ! Elle n’est pas à toi !
Fiyera – Mais tu ne t’en sers pas ! Et elle fait si jolie sur ma tunique !
La non-humaine qui tenait contre son coeur une breloque rouge et le petit garçon continuèrent à courir autour de Cole, manquant le déséquilibrer.
? - Assez ! Ce n’est pas ainsi que se comportent des Padawans !
Tibur… Un Duros récemment adoubé Chevalier après avoir servi sous la tutelle de Sol’As.
Pr’Col profita que les deux garnements s’immobilisassent, penauds, sous la remontrance de l’être à la peau bleue pour s’écarter et reprendre sa route.
Tibur – Toi, Fiyera, on t’a déjà dit que c’était mal de voler. Et Oldo, on ne court pas dans les couloirs.
Cole jeta juste un œil par dessus son épaule. Et se figea. Ses cornes picotèrent alors que la vision faisait naître en lui une colère froide. Le Duros tenait la petite fille par les poils du cou et tirait douloureusement l’oreille du Kol-Atornien.
C’était des enfants ! Ce fils de schlag s’en prenait à des enfants ! Pris d’une fureur froide, l’explorateur revint sur ses pas et interpella le Chevalier sur un ton rien moins que glacial.
Cole – Assez ! Ces enfants n’ont rien fait de mal, Chevalier ! Vous devriez savoir que la kleptomanie est pratiquement un trait de caractère des Farghuls ! C’est dans leur nature « d’emprunter ». Ils ne pensent pas à mal. Quant à Oldo… Bon sang, Tibur, ce sont encore des gosses, padawans ou non !
Tibur – Pardonnez-moi, Guildeur, mais cela ne vous concerne pas ; il s’agit d’affaires internes à l’Ordre.
La colère froide du Gotal crût encore. Un glacier continental s’échappa de ses lèvres en un murmure :
Cole – Depuis quand permet-on à des padawans de passer chevaliers alors qu’ils pêchent encore par arrogance ?
Mortifié, le Duros voulut répliquer vertement, mais il fut stoppé net.
Cole lui lançait le Regard. Celui qui sans un seul mot renvoyait impitoyablement la victime à ses torts et empêchait toute répartie…
Le Duros comprit que sa colère, son orgueil et son intolérance transgressaient les principes mêmes des Jedi. Rendu à l’humilité, il déclara :
Tibur – Je… Vous avez raison. Je vais en parler avec mon maître.
Cole, de la glace pilée en guise de mots – Oui, je crois que ce serait la bonne chose à faire…
Troublé, le Duros s’en alla.
Avec une exaspération quasi-parentale, l’explorateur se retourna vers les deux enfants, un peu surpris de ce sauvetage inattendu.
Cole – Fiyera, c’est vrai qu’il faut quand même demander si tu peux voler quelque chose avant de le faire...Vérifie que la personne n’en a pas besoin. Et rends le si on te le demande (Cole se tourna vers Oldo) poliment. Toi Oldo, surveille ton vocabulaire. Sois indulgent avec ta camarade. Si c’est important pour toi qu’elle ne prenne pas quelque chose, explique le lui gentiment. Et ne cours pas dans ces couloirs, tu pourrais glisser et te faire mal, surtout avec ta prothèse, ou bousculer quelqu’un.
Les deux enfants acquiescèrent avec reconnaissance. La petite fille tendit la broche à son camarade, qui avec une moue revêche rétorqua qu'elle pouvait la garder encore un peu. Puis ils saluèrent Cole ("Au revoir, Monsieur Percolateur") et s'en allèrent.
Cole ressentit une certaine satisfaction tempérée par l’appréhension quant au futur comportement des deux padawans. Mais il s’agissait de Jedi en devenir. Il devait leur faire confiance…
Quoi qu’il en fut, il était surpris de l’intensité des émotions qu’il venait de ressentir. Ce n’était pas dans ses habitudes. Non plus que la façon dont il avait mouché le Chevalier présomptueux, même si ce n’était pas pour lui déplaire.
Il rejoignit donc Weedge pour sa séance quotidienne.
Il crut un moment que la monotonie serait brisé quand le Zabrak poussa une exclamation d’incrédulité, mais son intérêt décrût aussitôt quand le clone déclara qu’il avait dû se tromper.
La routine reprenait…
Plus que quelques jours …-sigh- Ce message a été modifié par Cole_PrCol le jeudi 16 avril 2020 - 18:56jeudi 16 avril 2020 - 18:43 Modification Admin Permalien
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Ordo
20620 Crédits Modo
Corellia
Cera - J'voudrais pas casser l'ambiance mais on fait comment maintenant ? On a une Sonell scalpée et le cadavre de Jojo qui gît là derrière.
Spencer - Gnrrr, je l'aurais tué de toutes façons. Il m'énervait.
Cera - Tu n'as pas arrêté de rire en te foutant de lui.
Spencer - Justement ! Il n'a même pas répliqué ! Il a plus de sang-froid qu'un Jedi ! Grrrmm ça me révolte !
Cera - Est-ce qu'on peut réfléchir à un moyen de sortir sans se faire arrêter ?
Ange - T'en fais donc pas. Pour l'instant, on va simplement rester sur place.
Cera - Ici ? Pourquoi rester ici ?
Ange - Tu as encore de la place dans ton appareil qui change l'apparence ?
Cera - Où veux-tu en venir ?
Ange - On va se débarrasser d'eux, puis prendre leur place. Si tu me prêtes ton appareil, je peux prendre l'apparence de Sonell, la taille correspond.
Cera - Hmm... C'est une idée... Sauf que vous l'avez scalpé. Pour le scan, c'est pas l'idéal.
Ange - Même si je repose le scalp sur son crâne ?
Cera avec un regard de désapprobation - . . .
Ange - Oublie.
Cera - Par chance, je l'ai scanné avant que vous n'agissiez, je me doutais bien qu'elle n'allait pas s'en sortir indemne.
Ange tout en essuyant une goutte de sang sur son visage, sans rien laisser paraître, et ne s’occupant pas d’ôter le reste - Et tu ne pouvais pas le dire plus tôt ? En tout cas, c’est un acte prévoyant, je te l’accorde.
Cera montrant le cadavre du Dévaronien - Ok, et pour Jojo ?
Ange - Et bien... Laisse-moi une seconde... Je crois que Sonell l'a licencié, et a engagé un Cathar bien plus efficace... Hmm, hmm, ça me semble pas déconnant.
Cera - C'est risqué. Si ses employés soupçonnent quelque chose...
Ange - ... Je les mettrai au pas en prenant l'apparence de Sonell. Je doute qu'ils enquêtent sur leur patronne. Quant à l'homme que l'on cherche, s'il reconnaît Spencer, il sera déjà trop tard pour lui.
Spencer guilleret - Ducoup, c'est nous les esclavagistes ?
Ange - ... On peut dire ça, le temps d'attendre la rencontre.
Cera - C'est un rôle. On est pas vraiment des esclavagistes.
Spencer implorant - Oui mais je pourrai quand même dévorer un ou deux escl...
Ange & Cera - Nan!
Ainsi le groupe se mit d'accord. Solo emprunta la matrice de changement d'apparence de Cera et intervint chaque fois que cela fut nécessaire en tant que Sonya Sonell. Prétextant une réorganisation suite au "licenciement" de Jojo et à la signature factice de Dark Spencer comme agent de sécurité, ils décidèrent de fermer l'établissement jusqu'au lendemain soir afin de n'avoir aucun client dans les parages et de renvoyer chez eux la plupart des employés pour un congé exceptionnel. Durant ce laps de temps, ils réussirent à faire évacuer leur prisonnière ainsi que le corps de Jojo dont ils se débarrassèrent dans une vieille déchèterie qui avait souvent fait office de cimetière. Avec une minutie chirurgicale, Ange s’était d’ailleurs portée volontaire pour s’assurer que le corps ne puisse en aucun cas révéler une quelconque trace de leur identité. Sonya Sonell devait ensuite être rapatriée sur le Lame mais cette option s’avérait inenvisageable pour le moment sans trahir leur position. Il fallait cependant trouver une solution et vite. Il fut décidé que Cera Ordo irait la cacher à la planque de la vieille ferme abandonnée, aux premières heures du jour prochain. À la demande du Mandalorien, Ange promit de libérer les esclaves si cela était possible, après leur rendez-vous tant attendu avec Living Bommbassa. Cette nuit-là, Spencer prit son rôle d'agent de sécurité très au sérieux. Il garda un oeil sur la prisonnière, fit des rondes dans le hall, vida quelques bouteilles dans le salon, surveilla les chambres et les couloirs et ne dévora aucun enfant. De leur côté, Ange et Cera profitèrent de ce seul répit pour investir le bureau luxueux de Sonell et prendre un peu de bon temps. Sans son armure, un verre à la main, il avait l'air encore à peu près humain. Elle, s'affala sur le canapé et pensa à Mimi. Où pouvait-elle bien être ? Une inquiétude plus forte taraudait l'ancien Jedi, Keller n'avait toujours pas donné de nouvelle. Tous deux se mirent à échanger des banalités puis ils ne purent s'arrêter.
Ils parlèrent longtemps, allant d'un sujet à un autre. Lors de leur discussion, ils évoquèrent la Guerre de la République qui durait depuis plus de vingt ans, puis le problème de la dangerosité de Dark Spencer à leurs côtés. Cera raconta à Ange l'histoire de Spencer : il lui relata tout, son fils, la disparition de sa femme, la puissance cachée qui en avait résulté et le combat sur Cathar où Pr'Cole avait failli perdre la vie en défendant celle de l'enfant. Il insista sur le fait que le Sith n'avait plus rien à voir avec celui qui combattit à ses côtés lors de la guerre. À l'époque, il y avait Shae pour le contrôler. Il était désormais revenu à ses plus bas instincts, c'était même bien pire qu'avant. Ce monstre pouvait à tout moment faire éclater une puissance incommensurable, comparable à celle de son ancien maître, Baaaaaaal. S'il venait à déchaîner ses pouvoirs, ils ne pourraient pas l'arrêter même en unissant leurs forces. Ange tempéra l'inquiétude de Cera. Pour le moment, Spencer pouvait se montrer utile et, quels que fussent ses pouvoirs, il demeurait tristement seul, il était uniquement guidé par ses émotions. Il n'était rien en comparaison de Baaaaaaal ou de Sovereign. Pour combattre ce-dernier, la rage de Spencer, si elle était bien utilisée, restait un atout à ne pas négliger, le Général Gunnar l'avait compris avant tout le monde. Ordo acquiesça avec hésitation et se demanda comment elle avait pu dresser une analyse aussi juste de son ennemi juré en si peu de temps.
Ils en vinrent inévitablement à parler de l'exil des Jedi, de la vie sur la flotte perdue de Malefica, de Kinsa Talik, envers qui tous deux éprouvaient un sentiment protecteur, ainsi que d'autres Jedi. Le sujet de Gunnar revint plusieurs fois sur le tapis, sous l'impulsion de Cera, mais il fut à chaque fois habilement évité par Ange. Il était évident pour le Jedi noir qu'elle en savait plus qu'elle ne voulait bien le dire. Toutefois, il ne chercha pas à envenimer l'échange. Ange essaya d'en savoir plus sur son acolyte du moment, ce-dernier refusa de répondre à ses questions sur son passif, comme elle l'aurait fait. Pourtant tous deux se connaissaient depuis très longtemps. Une mission commune les avait déjà réunis sur Bothawui, il y a trente-cinq années, alors que Cenovii était encore un jeune padawan placé sous la tutelle de Jorus Beku'n. Leur coopération leur avait permis d'échapper à une mort certaine. Cette époque leur sembla si lointaine. Même le dernier conclave des Maîtres, durant lequel ils s'étaient alliés contre la majorité pour refuser la mise sous tutelle de l'Ordre Jedi, paraissait être un vieux souvenir. Cera Ordo était désormais un cinquantenaire aux multiples cicatrices, tant intérieures qu'extérieure, quant à Solo, elle seule pouvait mesurer le poids de ses années. Lorsqu'il commença à s'intéresser à son vieillissement ralenti et à sa longévité qui conservait sa beauté intacte au fil des décennies, le Leader de la Guilde coupa court à toute discussion verbale et ils passèrent la nuit ensemble. Ceno en profita pour effectuer un scan complet d'Ange pendant qu'elle dormait et l'ajouta à sa banque de données.
Le lendemain, tout fut occulté pour se concentrer uniquement sur leur objectif. Dés l'aube, le Mando s'acquita de sa besogne et porta le corps inconscient de Sonya Sonell jusqu'à la ferme inhabitée. Là-bas, il l'enferma dans une cage de force et la laissa là, sans eau ni nouriture, ni quelconque accès aux commodité, avant de remplir le réservoir du landspeeder et de reprendre le chemin de la ville. Ange briefa DarkSpencer pendant une bonne partie de l'après-midi. Le Cathar était gonflé à bloc, mais son rôle devait être celui du garde du corps et il ne devait intervenir qu'en cas d'absolue nécessité. Même chose pour le Mandalorien, qui devait rester sous son camouflage optique et reparaître quand Solo en donnerait le signal. Au crépuscule, celle-ci endossa l'apparence et le rôle de Sonya Sonell et procéda à la réouverture de l'établissement. Cera Ordo rejoignit Coronet plus tard dans la soirée, tandis que l'heure du rendez-vous avec Bombassa approchait.lundi 20 avril 2020 - 23:55 Modification Admin Permalien
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galen-starkyler
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Le silence et la quiétude d’une longue période de sommeil, à la fois réparateur et méditatif, m’avait un peu manqué durant ces dernières heures à réaliser cette mission vitale sur des mondes différents. Je suis allongé depuis quelques heures sous mes draps et couvertures, isolé du reste de la flotte et de l’univers dans l’obscurité de ma chambre-cabine dans la corvette Raider. Et même si je parais extérieurement endormi et calme, les infimes mouvements derrière mes paupières closes démontrent que mon esprit ne l’est pas : je suis coincé dans un état de sommeil éveillé, prisonnier d’une transe onirique.
J’ai beau récupéré peu à peu mes moyens en me reposant de toute cette mésaventure, je ne peux m’empêcher de revivre inconsciemment cette sensation de perte et de culpabilité. La même scène se produit en me forçant à courir, encore et encore, dans ce couloir sombre et infranchissable vers l’endroit de la mêlée ; j’ai beau courir pour atteindre à temps la scène, le bout s’éloigne de plus en plus… avant de devenir un point lointain. Puis le néant. Cet instant où je suis seul au beau milieu de nulle part, où ma voix ne produit aucun son tandis que j’appelle mon amie ou les autres. Et je plonge sans fin ni chute dans un abîme éternel où nul ne m’entendra ni ne me reverra.
Je me réveille enfin, reprenant lentement mes esprits en respirant lentement, puis je consulte l’heure sur l’écran holographique de mon comlink : je viens de dormir plus de deux heures. Qui sait ce qui s’est passé pendant que je roupillais dans ma cabine. Mes sens m’auraient certainement averti si quelqu’un toquait à ma porte pour me réclamer, pour une raison spécifique à l’ordre ou bien à la flotte. Je prends mon temps pour me lever de mon matelas, m'asseoir pour me passer mes mains moites au visage pour chasser le reste de fatigue, puis m’habille.
Dès que je franchis le seuil ouvert de ma cabine personnelle, un quart d’heure plus tard, je suis de nouveau dans ma tenue habituelle avec ma veste militaire bleue azur. Je déambule d’un pas souple et tranquille dans les corridors du pont pour rejoindre l’ascenseur, descendre d’un niveau et rejoindre la cuisine de bord. Je me verse dans un mazagran bleu en duraplaste, profitant du silence et de l’absence d’autres, un tiers de litre de boisson fortement cacaotée et caféinée que je déguste prudemment en laissant tiédir peu à peu, histoire de se donner meilleure mine. Accoudé contre le comptoir de service, assis sur une chaise haute, je fais mentalement le point de mon programme d’aujourd’hui en tenant compte de la situation.
Une convocation devant le Général Gunnar avec le reste du groupe ne m’étant pas encore parvenu, après avoir consulté de temps à autre plusieurs fois mon comlink, je profite de ce répit accordé pour me consacrer à une suite de plusieurs tâches nécessairement « nécessaires » ; j’ai été stupide de me mettre à l’écart lors de la mission, digérant que peu ma rupture avec Kinsa et la voilà qu’elle s’est fait ravir par Vicious. Au fond de moi, je me sens méprisable et coupable d’avoir pensé et agi sous l’impulsion de l’orgueil et de la colère ; je ne peux m’empêcher de regretter tout ce que j’avais construit avec Kinsa, en amitié comme en amour, et de me dire qu’en fin de compte je suis seul responsable de son sort.
Reprends-toi, me dirait mon subconscient Jedi. Tu es un chevalier Jedi alors comporte-toi comme tel.
Il y a du vrai dans ce que ces paroles rapportent. Je me dois d’agir pour faire en sorte que la perte de la jeune chevalière n’en soit pas une. Je ne souhaite pas la perdre tout comme je ne souhaite pas perdre à nouveau d’autres visages proches à mon cœur. Et c’est pour cette raison que j’ai décidé de prendre ce temps de répit comme l’occasion d’anticiper ma chance de la retrouver. De la sauver. Ce sera ma mission. Mon devoir. Ma responsabilité envers elle et envers tout l’Ordre Jedi.
Je termine ma tasse de boisson chaude, mâche ma tranche de brioche puis dessert ma table avant d’aller me mettre au travail illico presto. Je me suis fixé un programme chargé pour aboutir à mon projet.
Je traverse à nouveau les couloirs et corridors de mon vaisseau mais d’un pas ferme et déterminé. En passant devant la salle d’entraînement, Ilan et Reyn me remarquent et décident de me suivre quand ils ont tous deux constatés mon regard austère.
Ilan : - Bien le bonjour Galen. Dis, tu serais d’accord pour m’aider à réviser l’Ataru…
Moi, le coupant : - Pas maintenant Ilan, je suis occupé.
Reyn, télépathiquement : - Galen, qu’est-ce qui te presse d’aussi bonne heure ?
Moi : - Pas maintenant Reyn, je suis pressé.
Les deux jeunes enfants sont consternés par ma brièveté de communication mais ils me suivent tout de même pour savoir ce que je compte faire à marcher d'un pas pressant. Je ne prends pas la peine de les envoyer voir ailleurs, ils sont dans leur droit de s’interroger sur le but de mon élan.
Je continuer de marcher vers la poupe, me dirigeant indéniablement vers la salle de détention pour aller chercher la seule locataire actuelle qui s’y trouve. Le temps de faire la procédure de sécurité, je franchis le seuil de l’entrée démagnétisée et me présente directement à la jeune blonde cinnagarienne qui est allongée sur sa banquette de lit de cellule.
Moi, d’un ton neutre et austère : - Levez-vous Fanny.
Fanny, se réveillant : - Hein… quoi ?
Moi : - Allez debout !
Fanny, bâillant : - Accordez-moi dix minutes… le temps de me faire présentable…
Moi : - Vous avez cinq minutes, pas plus. Et ne traînez pas, je vous ai à l’œil.
Fanny : - Et peut-on savoir ce qui se passe…
Moi : - Vous poserez vos questions plus tard ! Faites ce que je vous demande et bougez vot’cul.
***
Un quart d’heure plus tard, soit après l’avoir laissé faire un bref brin de toilette, mangé un bout et bu un coup, j’ai traîné Fanny Keto dans la salle d’entraînement et j’ai réaménagé celle-ci de manière à avoir le plus d’espace possible pour ce que je compte lui faire faire : le sol tapissé est vide et tout matériel d’exercice se retrouve rangé dans les caissons et vestiaires sur les côtés ou bien placés en retrait.
Nous sommes tous deux assis l’un devant l’autre, dans ma posture préférée où mes jambes pliées servent d’assise à mon arrière-train, et je la fais patienter quelques minutes dans cette posture avant de passer aux choses sérieuses. Ilan et Reyn, tous deux spectateurs, sont allés s’asseoir un peu en retrait pour ne pas nous déranger et ils observent attentivement nos deux silhouettes. Quant à Fanny, elle se retient de gémir ou de grogner en sentant ses cuisses et mon postérieur les démanger durant qu’elle est positionnée comme moi à ma demande assez « impérative ». Elle patiente le temps que je termine ma courte méditation vide, ouvrant mes yeux sur elle avec ce même regard austère et souple.
Moi : - Bien, il est temps d’en venir à la raison de ce réveil brutal et de votre présence ici Fanny. Je vous prie de bien m’écouter et de prêter attentivement attention à ce qui va se passer, parce que chacune de vos notes d’humeur aura un impact direct sur ce qui adviendra à la fin de tout ceci.
Fanny, méfiante : - Je sens que ça risque de me déplaire… mais je vous en donne ma parole.
Moi : - Il vaudrait mieux.
Je me tourne à demi sur ma gauche et tends mes bras comme pour chercher quelque chose, à la grande curiosité de la jeune femme et des deux apprenants. Je récupère ce que j’avais soigneusement dissimulé derrière mon dos et place les objets selon un ordre précis, en partant de ma droite : un cube métallique ressemblant à un datacron mais muni d’un écran opaque sombre, un livre manuscrit aux couvertures de cuir tanné et teintées en bleu-gris, le sabre-laser de la chasseresse que cette dernière reconnaît et enfin le grand holocron qu’est le Codex de Tython. Le choix des objets, de leur ordre et de leur disposition étonne et intriguent grandement la jeune blonde autant que les deux padawans.
J’ai enfin terminé de positionner les objets cités que je poursuis l’explication de mon objectif.
Moi, d’une voix sereine mais toujours austère : - Fanny, je vous propose de passer une série d’épreuves concoctées à ma manière pour estimer, en toute précaution et sincérité, votre valeur depuis que vous êtes retenu captive sous ma responsabilité.
Fanny, surprise à demi : - Je vois. Un test de vérité… Charmant.
Moi : - Que les choses soient claires Fanny ! La situation actuelle de l’Ordre et de la guerre ne s’est pas améliorée depuis cet épisode en orbite de Fondor. Je vous préviens de suite, la dernière mission où j’étais présent s’est terminée sur un coup dur parce que Kinsa a été enlevée…
Fanny, perdue : - Attend… Attendez une seconde Galen. Comment ça « enlevée » ?
Moi : - L’ennemi que le Général Gunnar et la Coalition combattent depuis vingt ans a envoyé son agent rapproché pour gâcher notre mission et a capturé Kinsa en guise d’otage.
Fanny : - J’ai le pressentiment que vous faites exprès de ne pas me mettre dans la confidence.
Moi : - Je vous signale que ce n’est pas parce que vous avez passé quelques temps au frais que je vais vous déballer l’intégrité de l’histoire. C’est déjà assez stupide de vous annoncer sa capture alors que la mission était sous secret de la confiance, je compte m’assurer que je ne commets pas une énième bavure.
Fanny : - Si je comprends bien, et arrêtez-moi si je me trompe, vous me mettez à l’épreuve pour savoir si je suis assez repentie et digne de confiance pour enfin « pouvoir » vous accompagner en mission.
Moi, après un blanc de deux minutes : - Ou bien vous transférer dans les cellules du Main Écarlate.
Fanny, ravalant sa salive : - D’acc… d’accord. Je vous laisse continuer.
Je passe d’un ample coup de main dans le vide la série d’objets pour les lui présenter.
Moi : - Devant vous, quatre éléments pour quatre étapes différentes. Une à la fois, vous réussissez la première et vous pourrez passer à la suivante et ainsi de suite. Chacune de ces étapes nécessitent que vous y répondiez judicieusement. Et pour ça… (Je passe à nouveau mon bras dans mon dos et récupère un autre cube que je lui montre dans ma main.) Savez-vous ce que c’est ?
Fanny, après avoir analysé le cube : - Un détecteur de psyché. Fonctionnant de la manière que le détecteur de mensonge traditionnel, il diffère par son système bien plus complexe et sophistiqué qui analyse bien plus profondément la justesse et la sincérité du sujet dans ses propos et ses réponses. On ne trouve ce genre d’outil que peu dans les strates supérieures de l’armée et un peu plus chez vous autres Jedi.
Moi : - J’ai réglé le détecteur sur la signature psychique que votre prise de sang a transmise. À chaque réponse détournée et chaque mensonge, il émettra un son particulier qui impactera sur votre organisme.
Je dépose le détecteur à la suite des quatre premiers objets mais à deux pouces plus loin.
Moi : - Fanny Keto, vous estimez-vous prête à passer ce qui pourrait être votre jugement ?
Fanny, inspirante : - Je le suis. Commençons.
Je laisse un peu de silence passer pendant une longue minute. Je tends ensuite ma main droite vers le premier objet d’épreuve, effleurant du doigt un bouton-poussoir dissimulé dans sa coque cubique. L’écran opaque du dessus s’allume aussitôt et une projection holographique apparaît pour prendre la forme d’une silhouette anodine d’un enfant entre six à huit ans, auréolé d’une lueur multicolore ondulante.
Moi : - Vous vous trouvez sur une planète isolée dans les régions extérieures de la galaxie, durant une période semblable à la nôtre. Parmi la population autochtone, native comme établie, un enfant a été signalé ou perçu comme sensible à la Force. Vous vous renseignez sur cet enfant, vous le cherchez et puis vous le trouvez. Cet enfant ne sait pas ce qu’est la Force, ni ce que sont les Jedi ni ce dont il est capable. Il commence tout juste une enfance simple et monotone, entouré d’une famille qui l’élève de son mieux. Et pourtant vous êtes là, vous débarquez dans sa vie et vous vous approchez de lui. À ce moment-là, sachant quel genre d’utilisateur de la Force il pourrait devenir, allez-vous le laisser vivre ou bien l’éliminer ?
C’est cette fois la jeune humaine blonde qui est silencieuse. Elle médite consciencieusement sur le cas de figure que je lui ai exposé, observe la silhouette holographique projetée qui n’affiche aucun trait distinct et va même jusqu’à me consulter du regard. Je peux ainsi percevoir, avec mes sens ouverts et ma méditation anticipée, qu’elle est coincée par un premier problème intérieur. Elle ne le montre pas facialement ni physiquement mais je devine aux mouvements de ses yeux et à sa respiration qu’elle redoute la réponse qu’elle pourrait me donner. Son antécédent de chasseresse de Forceux est un motif pour savoir qu’elle ferait ce que sa corporation lui commanderait. Mais est-elle aussi prompt à tolérer l’existence d’un innocent sensiblement lié à la Force ? Là est la véritable question.
Son regard crispé sur l’hologramme, une goutte de sueur coulant de son front, sa main droite tremblante…
Fanny, articulant : - Je choisis… de le laisser mener une existence heureuse.
Elle ferme aussitôt les yeux, se protégeant intérieurement. Puis le silence. Au bout de quelques secondes, elle les réouvre et elle se rend compte que rien ne s’est produit à sa réponse. La voilà spéculative sur cette absence de sensation, regarde le détecteur posé à proximité et elle constate qu’il ne réagit toujours pas. De quoi la rendre plus sereine en consultant mon regard austère, où je laisse apparaître un demi-sourire.
Moi : - C’est un bon début.
Fanny : - Je… Je n’arrive pas à y croire. Je pensais que, avec toutes ces morts et emprisonnements que j’ai réalisé durant ces dernières années, j’allais me mentir à moi-même. Et pourtant… Je me suis souvenu… Je me suis rappelé que j’avais déjà épargné un sensitif. Deux en fait. Un petit garçon et une petite fille, nés tous deux sur Praestlyn. Quand je les ai vu… j’ai eu comme pitié d’eux. J’ai renoncé à les abattre alors que c’étaient mes ordres. Et j’ai fait croire à leur mort accidentelle en falsifiant mon rapport.
Moi : - Voilà une chose étonnante que j’apprends de vous. Qui aurait cru que la princesse Keto, chasseresse de Forceux à son actif, a épargné la vie de deux enfants sensitifs ? C’est surprenant venant de vous.
Fanny : - Depuis cet incident, je me suis mis en tête de ne plus jamais recommencer. Mais tout au long de ma carrière, je l’ai gardé en mémoire comme pour me rappeler que je n’étais pas aussi insensible que le montrait. Je pense Galen… qu’au fond de moi c’était la petite fille solitaire et malheureuse que j'ai été qui a retenu ma main armée de mon blaster ce jour-là.
Elle inspire de soulagement, trouvant cela agréable de s’être confié et justifiée sur son choix.
Fanny : - Allez, continuons voulez-vous. Je sens que je suis paré à franchir toutes les étapes.
Un son de gong grave retentit. Une fulgurante sensation parcourt aussitôt la main droite de la jeune femme, ce qui lui arrache de peu un cri de douleur si elle n’était pas retenue au dernier moment. Elle se masse ensuite la main, comprenant que le détecteur fonctionnait bel et bien.
Moi, railleur : - Prenez garde, votre altesse. Ce n’est encore que le commencement.
Fanny, soupirant : - Et moi qui pensais que c’était bien parti…
La suite prochainement...Ce message a été modifié par galen-starkyler le samedi 25 avril 2020 - 21:44mardi 21 avril 2020 - 17:45 Modification Admin Permalien
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AngeSolo
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Loin de l’avoir poussée à s’interroger et à remettre en cause sa mortifère et dangereuse conduite de ces derniers jours, Ange prit le parti de ratifier un état d’urgence mental en s’autorisant à mettre en application des moyens exceptionnels afin de répondre à une situation qui l’était tout autant. Tant qu’elle ne perdait pas pied et qu’elle restait au sec sur son rocher, même sous ce ciel intérieur capricieux et devenu de plus en plus sombre, elle estimait être à même de poursuivre son seul et unique objectif. Les conséquences psychiques et matérielles, parce qu’elle n’ignorait pas leur existence, seraient à endosser quand le contexte le permettrait.
Ce fut donc dans une telle disposition de conscience et une excitation malsaine, générée par la sensation de se rapprocher un peu plus du Courtier, que Ange Sanya Sonell se rendit en toute discrétion – mais néanmoins accompagnée de son garde du corps officiel – dans les appartements du Gouverneur de Corellia. Suivant les instructions de l’esclavagiste et s’étant conditionnée à singer tout ce qui lui avait été donné d’observer plus tôt dans la journée, elle n’eut aucun mal à honorer sa visite sans éveiller les soupçons.
Bommbassa, la voix charmante : Sanya, vous êtes toute en beauté ce soir !
Ange/Sonell, dans la peau de son personnage : Monsieur le Gouverneur, vous êtes absolument rayonnant.
Et, pour être honnête, il l’était vraiment.
Très grand, svelte et vêtu avec goût, l’image que renvoyait Lving Bommbassa correspondait sans doute à l’archétype du gentleman dans la fleur de l’âge. Ses cheveux d’un blanc neige et d’une longueur recherchée étaient peignés avec ce soin sophistiqué propres aux acteurs d’holodrames tandis qu’il dégageait une aura magnétique capable d’hypnotiser les foules. S’il avait été autre, nul doute que Solo n’y aurait pas été indifférente.
Le Corellien, après un sourire convenu, interrogea la présence de l’imposante silhouette du regard, sans prêter toutefois attention à celle, invisible, qui le toisait à son exact opposé.
Ange/Sonell : Réorganisation du personnel.
Bommbassa : Vraiment ?
Ange/Sonell, se faufilant dans sa direction avec la grâce d’une sirène : On m’a fait savoir que Jojo se servait avant les clients et je ne conçois pas ce genre de pratique. De plus, l’admirable Cathar présent sous vos yeux m’apporte une quiétude qui ne laisse pas les clients indifférents.
Lving esquissa une mimique entendue.
Spencer, à la mention des éloges qui lui sont adressées, sembla se délecter du compliment comme en témoignât son fier bombement de torse.
Bommbassa, lui indiquant de venir s’asseoir sur ses genoux : Et que m’apportez-vous, ce soir, ravissante Sanya ?
Oubliant à dessein qu’elle n’avait plus d’autre identité que celle qu’elle avait endossée, Ange se prêta au jeu. Adoptant une pause outrageusement lascive, elle prit place sur le siège qu’on lui offrait et rapprocha ses lèves de l’oreille du politicien à une distance calculée. L’effleurant à peine du bout des doigts, elle lui peignit l’œuvre d’art qui serait sienne dans la soirée. Elle n’omit aucun détail et marqua avec insistance chaque syllabe qu’elle savait à même de déclencher une réaction dont elle ne tarda guère à personnellement constater. A travers la Force, elle ne pouvait ignorer la révolte grandissante du Mandalorien.
Plus elle s’étalait sur la description scabreuse de la soirée à venir, plus elle percevait la tension explosive que l’homme en armure s’évertuait de contrôler. Le Cathar, quant à lui, paraissait s’accommoder à merveille de ce rôle de confident involontaire, ce qui, en soit, n’avait rien de véritablement choquant quand on le connaissait. Bommbassa, enfin, avait aussi la langue qui se déliait et ne tarissait pas de propositions imagées pour faire état des pulsions qui le dévoraient.
Quand elle estima avoir attendu tout ce qu’elle désirait, la Corellienne lui fit comprendre qu’il suffisait d’un mot de sa part pour que ses désirs devinssent réalités.
Bommbassa, remontant la main sur le haut de sa cuisse : Et tu ne veux pas rester ?
Ange/Sonell, faisant un discret signe au Mandalorien tandis qu’elle dirigeait les deux mains du Corellien à une proximité orchestrée : J’admets que c’est tentant mais ce n’est pas pour ça que les prix vont diminuer…
Bommbassa : Ce n’est pas ce que je demande… Juste de venir t’amuser…
Ange/Sonell, dévoilant les dents et sortant de sa botte un ruban blanc qu’elle noua amoureusement autour de ses poignets : Si tu m’invites à jouer, Lving, alors nous allons jouer…
Elle vérifia les liens et, subitement, ses traits se figèrent. Elle sortit de son décolleté un micro qu’elle n’hésita pas à lui exhiber.
Ange¸ claquant des doigts : … ou, plutôt, c’est moi qui vais m’amuser…
Bommbassa, éberlué : Qu’est-ce que…
Il lui fallut quinze secondes, peut-être moins, pour comprendre que rien ne se déroulerait comme il l’avait fantasmé. Le Mandalorien apparut brusquement et lui engouffra avec toute la violence dont il était capable, un morceau de tissu qui l’empêchait désormais d’émettre le moindre son. Ange désactiva le modificateur d’apparence et le contempla de son regard le plus noir. Alors, dans un geste aussi libérateur que désespéré, le politicien muet et entravé tâcha de s’évader. A peine fit-il trois pas que Solo étendit la jambe sur laquelle il lui fut impossible de ne pas trébucher. Puis, tranquillement, à plat ventre sur le sol, il sentit la puissante patte du Cathar le relever et le déposer sur la chaise qu’il venait de quitter, comme s’il n’avait pas été plus insignifiant qu’une poupée désarticulée.
Ange, s’asseyant en face de lui sur le bureau : Lving Bommbassa, Chien du Chaos, si tu savais depuis combien de temps je me languis de ce moment…
Elle soupira et lui adressa un sourire qui ne pouvait présager rien d’autre que de sinistres minutes à venir.
Ange, plaquant le bout de sa botte contre son torse : Toi et moi, nous avons un ami commun… Le Courtier de l’Ombre, ça te dit quelque chose ?
L’annonce eut l’effet d’une décharge électrique.
Ange : Voilà. Je crois qu’on est sur la même longueur d’onde, toi et moi. Mon petit doigt m’a dit que lui et toi vous vous connaissez – jusqu’à quel point, ça, je l’ignore mais je serais très intéressée de savoir ce qu’il t’a promis et comment le contacter.
Le voyant gigoter sur son siège avec anxiété, la Corellienne se leva tout en dissimulant sa main à l’arrière de son pantalon.
Ange : Tu as quelque chose à nous dire, je suppose, c’est ça ? Approche un peu que je t’enlève ça.
Docilement, le prisonnier s’avança, Solo, elle, en fit tout autant. Et, alors qu’elle sentait au plus profond de son l’être l’espoir jaillissant d’une porte de sortie chez son interlocuteur, elle sortit sa vibrodague pour l’allumer et l’agiter devant ses yeux.
Ange, plus menaçante que jamais : Tu sais, Lving, j’ai l’habitude qu’on me sorte des salades, surtout de la part des types dans ton genre. Tu vois, ces messieurs ici présents, ils ont un attribut que je n’ai pas et dont, dans ce genre de circonstances, je ne fais pas grand cas… Pourtant, vois-tu, quelque chose me dit que cela ne sera pas ton cas.
La Corellienne baissa les yeux sur son entrejambe de manière éloquente.
Ange, souriante à souhait : Voilà. Je pense que l’on s’est compris, toi et moi. A présent, je t’enlève le morceau de tissu. Au moindre cri, au moindre grognement, au moindre truc qui me déplaît… couic !
Elle allia le geste à la parole et lui ôta son entrave buccale.
Bommbassa : Vous êtes qui, au juste ?
Ange, en commençant à lui caresser le visage de sa dague… : C’est moi qui pose les questions, mon lapin.
Bommbassa, ricanant : Très bien, f*utue garce. Que je parle ou non, l’enregistrement vous le diffuserez : moi aussi, je connais les types dans votre genre.
Ange … et en la faisant consciencieusement descendre juste au point critique : Il est mignon… Tu sais donc comment tout ça risque de se terminer si jamais tu ne parles pas…
Bommbassa : Quoique je fasse, ça ne changera rien.
Ange, haussant les épaules d’un air détendu : T’as pas tout à fait tort, dans le fond. A toi de voir comment tu veux que cela se termine… Depuis quand es-tu en contact avec le Courtier ?
Il la toisa de haut, les lèvres cousues.
Ange, en replaçant le morceau de textile dans la bouche de Bommbassa : Très bien.vendredi 24 avril 2020 - 20:57 Modification Admin Permalien
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galen-starkyler
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Voilà la suite de mon dernier post^^
Ce n’était encore que le début d’une épreuve personnellement inventée pour faire le point avec Fanny Keto et elle venait de franchir haut la main la première étape, m’offrant une réponse qui marquait un premier pas vers la confiance et une certaine rédemption. C’est cependant une étape franchie qui précède trois autres étapes pour déterminer ce qu’elle vaut réellement.
Ce « test de vérité », comme la jeune cinnagarienne l’appelle si bien, est la seule manière que j’ai imaginé pour l’instant afin de comprendre à quel niveau elle pourrait aider dans mon projet futur de sauver Kinsa ; certes, une telle opération n’est pas encore envisagée car l’équipe de la précédente mission n’a pas encore été convoquée devant le Général pour le débriefing mais je veux pouvoir anticiper cette possibilité en tirant profit de la présence de la jeune chasseresse de Forceux en captivité.
Fanny en est encore à se masser le dos de sa main droite que j’entends un commentaire extérieur…
Ilan, inquiet : - C’est comme ça que les Jedi font passer les épreuves à leurs apprentis ?
Moi, levant les yeux d’amusement : - Je croyais que tu avais lu le manuel d’art Jedi que je t’ai prêté.
Ilan : - Je l’ai juste feuilleté, rien de plus.
Moi : - Alors je te rassure sur le fait que les Jedi ont arrêté depuis mille ans de faire passer aux jeunes apprentis l’épreuve de chair, pour la raison que la souffrance endurée est contradictoire avec le Code.
Reyn, télépathiquement : - Maître Aynor m’a dit que la souffrance peut être aussi bien physique que mentale, surtout quand elle est provoquée par des émotions fortes dans des situations dures.
Fanny, prêtant une oreille attentive à notre conversation : - Ça voudrait dire que j’ai ressenti une douleur psychologique en pensant que je me suis fait électrocuter ou brûler la main.
Moi : - Et encore, si vous étiez en train de déblatérer un énorme ragot, vous auriez eu l’impression de perdre un membre entier en un seul coup et à blanc.
Je fais signe à la jeune femme qu’elle doit à nouveau se concentrer sur son test et j’indique par des codes faciaux aux deux jeunes spectateurs que je réclame leur silence pour ne pas nous perturber. Je me remets bien droit sur ma posture assise sur mes jambes et observe le comportement de ma voisine tout en lui présentant le principe de la seconde étape.
Moi : - Vous avez devant vous cette fois, puisque nous en avons parlé, un exemplaire assez ancien d’un manuscrit recopié d’un maître sage Jedi, qui figurait parmi ceux qui œuvrèrent à réaliser un livre commun et complet pour l’apprentissage de la Force et de l’Ordre. Les Jedi durant l’Ancienne République avaient en guise de cause de poser des bases saines et durables après les dernières années d’obscurité et de guerre qui se sont finies dès la bataille de Ruusan. Essais, témoignages et points de vue divers, le manuel d’art Jedi a constitué le livre de chevet de chaque initié et membre qui ont intégré l’ordre. Mais certains exemplaires ont eu à passer entre des mains d’autres, externes au dogme Jedi, et ont utilisé ces ouvrages pour en apprendre sur les faiblesses à en tirer. (Je fixe avec pragmatisme le regard de la jeune femme.) Être un chasseur de Forceux devait-il se faire en feuilletant les pages de ces exemplaires, tout comme consulter quelques datacrons saisis ou récupérés par la République ?
Fanny : - La formation s’accompagne de l’étude des pratiques Jedi et de l’accès aux datalivres saisis de la bibliothèque du Temple de Coruscant. Nombreux sont ceux qui préfèrent l’aspect intangible de la lecture que de s’ennuyer sur un ouvrage matériel en papier et bois tanné de cuir. Je suis pour les deux supports.
Moi, voyant que le détecteur n’a pas réagi : - Donc vous avez eu l’occasion de lire ce que moi-même et d’autres aspirants avant, pendant et après moi avons lu et appris durant notre jeunesse en académie. Vous m’avez même dit, je cite, « vouloir défendre la galaxie de la même manière que les Jedi le faisaient ». C’est pourquoi je vais déterminer à quel point vous vous impliquez dans ce choix, avec pour seconde étape la philosophie de l’ordre et la compréhension du Code Jedi. (Je marque une petite pause.) Si vous deviez appliquer les enseignements du Code dans votre vision de la justice et de la paix galactique, quel serait le pilier le plus important à honorer ?
Fanny, moqueuse : - Vous ne me demandez pas de vous réciter le Code Jedi ?
Moi : - Répondez à ma question au lieu de critiquer.
Fanny : - Très bien.
Le voilà qui se plonge dans une profonde réflexion, sans être cette fois bloqué par une anxiété véritable. Elle continue de montrer des symptômes sur un questionnement intérieur, une profonde méditation d’elle-même sur ce qu’elle connaît et ce qu’elle a démontré au cours de ses années de chasse. Je la laisse mijoter encore un temps, prenant un instant pour dévisager son regard de belle blonde aux yeux verts, puis…
Fanny, revenant de son absence : - J’ose dire que les trois piliers sont importants les uns comme pour les autres. La Force est le premier pilier fondamental pour vous autres Jedi, c’est un fait, tandis que le BSR se contente de respecter celui de l’autodiscipline qui répond mieux aux exigences de notre travail. Mais en y réfléchissant, chacun des piliers sont interdépendants entre eux et forme un cycle.
Moi : - Et il vous a fallu plusieurs années d’étude, et de traque et seulement maintenant pour le comprendre ? Hé bé…
Fanny : - Hé, je vous rappelle que j’étais obligée d’arpenter la galaxie pour éliminer les derniers et éventuels sensitifs à la Force qui pouvaient nuire à la République ! Au BSR, on nous laissait très peu de temps à réfléchir aux spéculations de la culture Jedi, Sith et autre. Vous connaissez l’adage de la 6ème Ligne.
Moi : - « Point de temps pour la contemplation, seul le devoir compte ».
Reyn, télépathiquement : - C’est drôle ça, parce que grand frère aussi applique cet adage dans tout ce qu'il fait. À tort parfois.
Moi, lui lançant un regard prévenant : - Toi, misstinguette, si tu me cherches tu me trouves.
Reyn m’adresse en retour une grimace de provocation, battant des cils pour me narguer, puis elle cesse de nous déconcentrer dans le déroulement de cette épreuve. Je fais de nouveau signe à la jeune femme de revenir à ce qui se passe et je saisis le manuel ancien pour le lui porter plus près devant ses yeux, la première de couverture bien devant la ligne de ses deux orbites blanches aux iris verts.
Moi : - Pour en revenir à votre réponse Fanny, j’estime que ça passe. Mais certains pourraient le voir comme une manière de contourner le problème sur l’opinion Jedi. Je vous souhaite d’être plus sincère et narrative pour l’étape suivante, si vous voulez que ce test se finisse bien.
Fanny acquiesce en silence, ni nerveuse ni inquiète concernant mon geste. Je repose le manuel là où il est puis je passe ensuite ma main par-dessus l’objet suivant pour indiquer le début de la troisième étape. Le regard de la chasseresse accroche bien plus sur son sabre-laser que lors des deux précédents instants.
Moi : - J’ai choisi comme troisième étape votre propre sabre-laser, ce qui vous laisse une idée de ce que j’attends de vous. Je n’ai peut-être pas rencontré beaucoup de chasseurs de Forceux durant ma cavale après vingt ans d’absence, mais je saurais vous dire qu’il est presque impossible pour quelqu’un non-sensitif à la Force de réussir à confectionner un sabre-laser. Surtout quand il s’agit de s’occuper du cristal.
Fanny : - Vous doutez vraiment que ce sabre-laser m’appartient ? Que je l’ai dérobé à un des Jedi que j’ai combattus et éliminés ? C’est ce que vous pensez, hein.
Moi : - Là n’est pas tant le problème Fanny. J’ai eu à manipuler et réparer divers sabres à la demande des maîtres et chevaliers, j’en ai acquis la capacité de sentir l’essence du créateur dans l’arme ainsi que le lien crée avec le cristal. Pour une raison que j’ignore encore, le cristal Nexor de ce sabre est étroitement lié à vous. Cette étape consistera donc à me raconter comment vous avez fait pour confectionner ce sabre.
Fanny : - Pourquoi ne pas faire appel à la psychométrie tout simplement ?
Moi : - C’est à vous de justifier votre motivation, et vous seule. C’est de cette manière que ça fonctionne.
Je prends son sabre-laser et lui présente tout en le tenant toujours serré dans ma poigne gauche ; Fanny n’a pas besoin de se faire prier et dépose sa main sur la moitié libre de l’arme, se soumettant à l’étape en sentant de nouveau sa poignée et l’émetteur pour se souvenir petit à petit de cet épisode personnel.
Fanny, narrative et mélancolique : - Je venais tout juste de finir ma formation que je me voyais affecter ma première mission. Ma toute première sortie de Coruscant, de l’académie militaire privée où j’étais. J’étais alors à la fois enjouée et pleine de détermination, je me sentais parée à tout et à rien en croyant en mes capacités de chasseresse. Je me suis donc rendu sur Eadu, là où l’on avait semblait-il aperçu un Jedi exilé, et j’ai passé deux journées entières à le chercher. Je suis tombé sur le vieil homme et je l’ai confronté, utilisant comme seule arme un pistolet-blaster et une vibrodague. Je peinais à percer sa défense et je me prenais plus de blessures que lui. C’est au bout d’une sixième tentative que j’ai failli y trépasser. J’ai été alors obligé de partir en retrait, à ruminer mon incapacité à venir à bout d’un Jedi.
Elle marque une courte pause dans sa narration, reprenant silencieusement son souffle.
Fanny : - C’est à ce moment que je me suis en tête de battre le feu par le feu : il me fallait un sabre-laser. Une petite voix m’a alors soufflé de me rendre sur M’Haeli, ce que j’ai bêtement fait. J’ai parcouru ses montagnes à la recherche d’une caverne où il y aurait encore des cristaux. J’ignore si c’était la chance insolente mais je trouvais non seulement la grotte mais après quelques minutes d’exploration j’ai vu un cristal briller plus intensément que d’autres. Je l’ai saisi, délicatement, et il tenait peu après dans ma paume. Je suis ensuite revenu à mon vaisseau et je me suis lancé dans la confection de mon sabre. C3 m’a aidé à trouver des schémas adéquats et simples pour tailler le cristal, fabriquer et incorporer les composants nécessaires et enfin donner une apparence à mon arme. Et entre mes doigts… au moment de la pose du cristal dans la chambre… mon cristal continuait de luire. Il brillait et il vibrait doucement entre mes doigts. J’avais enfin verrouillé l’ensemble du manche que je contemplais mon arme et l’allumait. En priant la Force que ça marche. Une belle lame émeraude jaillit et ne présentait aucun faux contact. Je venais de réussir quelque chose que je pensais ne pas réussir… alors que j’étais comme vous dites une non-sensitive à la Force.
Moi : - Et c’est avec ce même sabre que vous aviez vaincu ce Jedi sur Eadu…
Fanny : - J’ai d’abord passé du temps pour apprendre une forme de combat adaptée à mon devoir et ma souplesse, choisissant de prendre le Niman. Je me suis entraîné longtemps avant de revenir sur Eadu pour remettre la main sur le Jedi. Le combattre à nouveau. Et enfin le vaincre. Une épreuve que je devais remporter pour être reconnue et certifiée comme chasseresse.
Je garde le silence pendant un long moment. Je le garde même plus longtemps que je ne l’aurais cru et je continue de regarder ma voisine sans émettre ni mimique, ni commentaire ni geste brusque. Avoir écouté son récit et décortiquer certains passages me plonge dans une sorte de mini-transe à laquelle le Force m’aide à percevoir là où cela ne va pas. Le détecteur de psyché n’a pas réagi quand elle a raconté comment elle a trouvé son cristal et son sabre, ce qui explique qu’elle a déballé son sac sans en cacher la raison. Mais surtout elle s’est prêtée au jeu sans se trahir.
Je lui retire délicatement le sabre, qu’elle relâche volontiers pour reposer son bras, et je dépose l’arme à son emplacement initial pour ensuite passer à la quatrième étape de l’épreuve-test. Tous ici dans la salle s’attendent à ce que je prenne le Codex pour ensuite le présenter à la jeune blonde.
Mais il n’en est rien.
Moi : - Faites le vide dans votre tête.
Fanny : - Pardon ?!
Moi : - Je vous demande de faire le vide dans votre tête, afin de vérifier quelque chose. Vous n’êtes pas aussi curieuse de savoir comment un grand holocron s’est ouvert à votre simple présence ?
Cette indication surprend Fanny autant que les deux padawans mais elle s’exécute et elle ferme les yeux ; elle se plonge dans une sorte de méditation, s’immobilisant durant un temps et ne respire que lentement. Je l’observe pendant un long moment, surveillant son rythme cardiaque pour éviter d’avoir un incident grave qui lui arrive, et je patiente le temps qu’elle termine.
J’observe aussi du côté du Codex, histoire de constater ou non une réaction de sa part à la présence de la jeune blonde cinnagarienne, mais il semble ne pas montrer le moindre mouvement suspect. Il reste inerte et immobile sur le sol tapissé à côté de moi. Un tiers de quart d’heure vient de passer et je ne vois toujours aucun changement entre elle et l’holocron. Faire durer l’attente et cette étape n’est certainement pas une bonne idée et je doute que faire davantage d’efforts ne résoudrait le problème sur l’éveil mystérieux du Codex à son contact. Je vais devoir faire autrement.
Moi : - Fanny, vous m’entendez ?
Fanny, émergeant : - Ah ! Oulà… J’ai l’impression d’avoir perdu connaissance pendant un moment. Je commence à avoir la tête qui tourne et les idées qui implosent les unes et les autres.
Moi : - Je pensais que faire le vide aurait fait réagir le Codex par la simple stimulation de vos cellules. On ne dirait pas finalement. Je vais donc vous demander un dernier détail à régler.
Fanny : - Que dois-je faire ?
Moi : - Rien, c’est moi qui vais faire. Laissez-moi juste vous sonder un instant…
Je m’ouvre à la Force le plus longtemps et le plus profondément possible, naviguant psychiquement dans le voile immatériel qui se présente à moi alors que je continue d’avoir les yeux ouverts. Mes sens amplifiés et mon pouvoir empathique viennent recouvrir la jeune fille d’un voile invisible pour la sonder tout entière. Ce que je vois à travers elle, ce sont les milliards de milliards de minuscules faisceaux lumineux qui circulent à travers elle sans fin. Je conserve la connexion assez longtemps pour observer chaque faisceau et en déterminer l’intensité et le nombre. Certes, je ne suis pas un guérisseur ni même un maître émérite dans la Force vivante mais je n’ai pas besoin de l’être pour comprendre la nature de la jeune femme.
Je reviens à la réalité et je confronte mon verdict à la jeune blonde humaine.
Moi : - Ouais… C’est à peu près ce que je pensais. Même mon père ou Aynor n’aurait pas vu plus loin.
Fanny : - Quoi, ne me dites pas que je suis…
Moi : - C’est aussi vrai que faux. Fanny, vous êtes manifestement réceptive à la Force mais vous possédez une connexion latente qui vous empêche de découvrir votre véritable potentiel. Elle vous a permis de créer un lien avec votre cristal et de puiser dans la Force pour amplifier vos aptitudes naturelles mais elle est trop faible pour que vous puissiez vous servir des pouvoirs basiques. Et pour couronner le tout, vous êtes invulnérable aux manipulations mentales.
Fanny, coi pendant un moment : - Impressionnant.
Moi : - En définitive, vous faites partie de ces rares personnes qui nagent dans la Force sans même le savoir ni que d’autre ne le voit du premier coup. Il est assez difficile de stimuler une connexion latente, il me semble, et ceux qui ont essayé ont presque perdu toute raison ou bien ne peuvent plus s’ouvrir à la Force.
Fanny : - Mais en définitive… J’ai réussi l’épreuve ?
Je réfléchis longuement puis…
Moi : - On dirait bien, oui. Fanny Keto, j’estime en ma qualité de chevalier Jedi et responsable de votre liberté conditionnelle que vous avez passé cette épreuve de mon cru sans grandes difficultés. Si le Conseil me l’autorise en dépit de votre statut, vous pourrez m’accompagner dans ma mission d’aller sauver Kinsa.samedi 25 avril 2020 - 21:57 Modification Admin Permalien
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AngeSolo
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Si Ange ne faisait plus grand cas de ses yeux – c’était un fait – depuis qu’elle avait perdu la vue, son interlocuteur forcé, Lving Bommbassa, lui, l’ignorait. Théâtralement, elle défie sa cravate et s’occulta les paupières. Dotée d’une vision plus performante encore que la précédente, elle feignit pourtant qu’il n’en était rien. La dague s’alluma et mima les affres d’une jeune amatrice de pin͂ata. Enfin, elle releva le bandeau un instant, lui adressa un clin d’œil, et mania la courte lame avec la plus grande dextérité. A maintes reprises, la vibrodague lui effleura la peau pour finir sa course à un ou deux millimètres des fibres de son pantalon. Désormais, il savait qu’elle savait : un seul spasme de sa part et il pouvait dire adieu à sa virilité. Autrement dit, l’atmosphère sentait littéralement le roussie.
Ange, ôtant son bandeau et le bâillon sans que sa seconde main n’ait fléchi : Je commence déjà avoir une crampe.
Elle accompagna la parole d’un soubresaut qui faillit susciter chez Bommbassa une crise cardiaque foudroyante.
Ange, se massant la nuque : Alors ?
Bommbassa, transpirant à ***illégal*** : Vingt ans, ça fait vingt-ans que le Courtier m’a contacté. Une fois et une seule. Je n’avais rien demandé. Il m’a proposé une somme d’argent indécente, des rumeurs montées de toute pièce, des hologrammes, etc. pour pouvoir faire campagne et renverser Sal-Solo. Tout ce que je demandais.
Ange : En échange ?
Bommbassa : De soutenir le nouveau pouvoir qui serait en place.
Ange, lasse : Dépêche-toi, je fatigue.
Bommbassa, ravalant sa salive : Je n’en sais rien ! Il m’a dit que je comprendrai ! Je pensais qu’il parlait de tout ça… les Jedi… Et maintenant que l’autre bécasse est morte…
Cera, sortant de son mutisme : L’autre bécasse, tu parles de Sät’sa Cki ?
Bommbassa : C’est ça. Le Gouvernement provisoire ne va pas tarder à réorganiser des élections afin que les Sénateurs choisissent le nouveau Chancelier.
Ange : Du monde en lice ?
Bommbassa : Des noms reviennent mais aucun ne se profile. C’est très étrange.
Ange : Et la Chancelière, pourquoi ne pas l’avoir liquidée plus tôt ?
Bommbassa : Vous êtes vraiment des enquêteurs du dimanche…
Ange, brûlant la couche d’étoffe et relevant la lame aussitôt : Parle correctement !
Bommbassa : Mais vous êtes complètement dingues ! Bordel ! Mahan s’est fait descendre, il y a vingt-ans ! A la place, on nous remet une idiote qui fricotait avec le toquard du Grand Maître de l’Ordre…
Une aura de plus en plus obscure planait dans cette pièce.
Solo eut du mal à prendre sur elle mais elle n’était sûrement pas la seule.
Bommbassa : … elle était pratique la petite sénatrice de Panatha. C’est un secret pour personne. Elle a fait trois ou quatre discours et après… elle a brutalement retourné sa veste… Les lois anti-Jedi et tout le reste… Tout le monde sait très bien qu’elle n’était qu’une marionnette qui se débattait vainement et autant qu’elle le pouvait… elle était, disons, pratique… et puis, je ne sais pas… après la victoire de Fondor, tout s’est subitement accéléré… Les tensions au Sénat…
Vicious.
Bommbassa : … On est comme qui dirait beaucoup à attendre que le nouveau gouvernement entre en jeu et que les Rebelles se fassent officiellement botter le cul.
Cera¸ prenant à nouveau la parole : Tu n’es donc pas le seul que le Courtier a contacté.
Bommbassa : Peut-être, je ne sais pas… Bref… Des tensions, toujours plus de tensions… et puis… des bruits de couloirs et, dans les alcôves, quelques projets de lois ont commencé à circuler… Je vais pas dire qu’on attendait que sa mort mais, maintenant que c’est fait, beaucoup de gens sont prêt à voir rentrer en scène quelqu’un qui saura…
Ange n’écoutait plus : elle avait deviné.
Sovereign.
Depuis le début, tout avait été orchestré. La Chancelière n’avait été qu’un jouet. C’était sans doute pour cela que… – Elle ravala sa salive, c’était toujours aussi douloureux. – … Kaarde s’était rendu sur Coruscant. Il avait sans doute deviné que, depuis Fondor, elle avait changé – chose qu’elle n’avait pas été à même de remarquer à cause de ce foutu Gunnar et…
Elle laissa sa phrase en suspens.
Concentrée, il fallait rester concentrée.
Ange, se focalisant sur sa tâche : Comment le Courtier t’a contacté ?
Bommbassa : Message anonyme, impossible à tracer et, pourtant, j’ai essayé.
Une impasse.
Il n’avait été que cela.
Elle le savait et elle n’était pas la seule.
A sa déception s’ajoutait celle du Mandalorien qu’elle devinait grâce à sa lecture de son langage corporel.
Ange, enfonçant de nouveau l’étoffe dans la bouche après avoir rangé sa lame : Spencer, fais-toi plaisir.
Il eut un ricanement et des cris étouffés, du sang, beaucoup trop de sang, pendant qu’elle regardait. Elle s’était assise sur le canapé, inerte, et les observait. Son esprit n’était plus là ou voyait-il peut-être au-delà de ce que ses pupilles lui transmettaient ? Sa mâchoire s’était crispée, ses muscles se raidissaient et les jointures de sa main droite blanchissaient autour de cette sphère suspendue à son cou qu’elle n’avait pas lâchée. Le Mandalorien, s’il avait bougé, elle ne l’avait pas remarqué jusqu’à ce qu’elle comprît que tout était terminé.
Sa main gauche quitta son ventre sur lequel elle s’était négligemment posée pour prendre appui sur le canapé. Elle se leva et marcha sans rien dire. Elle s’arrêta, se baissa et trempa son autre main dans ce bain de tripes et boyaux. Maculée de sang, elle se redressa et traça les premières courbes sur ce mur qui n’était plus si blanc. Elle réitéra son geste une fois, puis une autre fois, jusqu’à ce que se dessinassent en lettres capitales le crime pour lequel Bommbassa venait d’être jugé. Un ronronnement rauque approuva son geste. La fresque trouva alors un autre maître qui s’évertua à donner vie à cette horreur qu’elle n’avait fait qu’esquisser. Spencer peignait, elle réfléchissait. Une fraction de seconde et elle se remit à patauger dans les morceaux de chair et de viscère éparpillés à la recherche d’un doigt du feu Gouverneur.
Quand elle eut trouvé les reliquats de son index droit, elle poussa les substances liquoreuses qui suintaient du fauteuil du revers de la main et s’y installa. L’ancien Leader de la Guilde sortit alors son datapad d’une des poches de son pantalon et vérifia que le message d’aveu avait été bien enregistré. Elle envoya une copie sur un serveur protégé et déverrouilla l’ordinateur du bureau que Spencer, par miracle, n’avait pas endommagé, à l’aide de l’empreinte digitale du cadavre qu’elle avait momentanément empruntée. Elle copia ensuite toutes les données qu’elle pouvait et y déposa son propre fichier : l’adresse IP pourrait ainsi être aisément tracée. L’enregistrement téléchargé sur holonet, il ne restait plus que quelques heures avant que son contenu ne soit galactiquement et publiquement retransmis.
Alors, la pression retomba.
Ange fit craquer ses cervicales comme si de rien n’était et tendit au Mandalorien son modificateur d’apparence ponctué d’un « C’est de bonne guerre » avant de disparaître dans la pièce d’à côté. Elle se déshabilla et laissa tomber ses vêtements détrempés de sang sur le sol du carrelage de la salle de bain attenante à la chambre dans laquelle elle était entrée. Puis, elle se glissa sous la douche et laissa l’eau la purifier.samedi 25 avril 2020 - 22:28 Modification Admin Permalien
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Ordo
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Elle l'avait effacé, comme il s'y était attendu, pourtant il eu le réflexe de vérifier quand même, histoire d'être sûr. Des bruits de pas devenus désormais familiers ne tardèrent pas à se rapprocher de la cabine de douche.
Cera brandissant l’objet qu’elle venait à peine de lui confier - C’est un défi ?
Ange un rictus sur les lèvres - Tu as ouvert les hostilités, Mandalorien. Si tu voulais tes entrées, tu pouvais tout simplement demander…
La battant de la douche s’ouvrit.
Ange - Et je dois bien avouer : t’es beaucoup moins laid une fois que tu dors comme un bébé.
Cela sonnait comme une invitation. Il aurait pu poser la matrice sur le lavabo et se joindre à elle, toutefois et ce sans compter un temps passablement interminable à retirer son beskar'gam, il jugea que le moment n'était pas opportun. Ils se trouvaient toujours dans les appartements du Gouverneur Bommbassa, un Sith dans la pièce voisine en train de peindre avec les entrailles de celui-ci. Il se posa donc sur une chaise sans un mot de plus, et, tandis qu'Ange Solo continua de laver le sang qu'elle avait sur les mains et sur le reste du corps, il entra dans une profonde réflexion.
Leur mission n'avait mené qu'à quelques informations qu'il fallait encore décrypter. La nature de ces infos pourrait tout changer, ou il s'agirait une fois de plus d'une impasse. Sa patience commençait à être entamée. Mais c'est autre chose qui l'inquiétait. Un mauvais pressentiment, comme ceux que pouvait ressentir Kaarde. Etait-ce au sujet de leur mission ? Cela semblait plus lointain. Mais cela ne concernait pas Keller. Alors quoi? Ou qui?
Une nouvelle fois, le battant de la douche s'ouvrit et la créature nue s'en extirpa pour se saisir d'une serviette de bain. Faisant fis de la présence de l'ancien Jedi, elle se sécha et commença à se rhabiller. Il chassa cette sensation désagréable qu'il n'arrivait pas à comprendre, ce n'était pas non plus le moment pour ça. Puis son regard se posa sur celle qui se tenait devant lui. Il se demandait comment elle pouvait être si détendue en un moment pareil, ou alors, elle le feignait avec aisance. Pendant quelques minutes, c'était comme si le temps s'était suspendu, jusqu'à ce qu'elle l'interpelle.
Ange - Arrête de m'observer comme ça, tu arriverais presque à me faire rougir.
Cera - Ce... Non, c'est...
Ange enfilant un dernier gantelet - Tu l'as ressenti, toi aussi ?
Cera - De quoi tu parles ?
Ange - Je ne sais pas exactement mais... Il y a un truc qui ne tourne pas rond.
Apparemment, elle non plus n'arrivait pas à capter le message que leur adressait la Force. Tout était trouble. Toutefois, si elle partageait elle aussi un genre de mauvais pressentiment, c'était mauvais signe.
Cera - J'en ai l'impression, en effet...
Ange - Il faut qu'on rejoigne la ferme. Et on ne devrait peut-être pas laisser la boule de poils seule trop longtemps.
Cera - Voilà au moins une chose dont on peut être sûr.
Ils quittèrent la salle de bain ensemble pour trouver Dark Spencer, la crinière immaculée de sang, immobile et silencieux au milieu de la pièce repeinte couleur rouge, faisant face à la grande baie vitrée.
Ange - Allé, mon minet, il faut qu'on mette les voiles.
Rapidement, ils récupérèrent leur barda, leurs armes, et entreprirent de trouver une sortie discrète. Spencer, de son côté, n'avait pas bougé d'un poil depuis leur retour dans le salon principal.
Cera - Ho, tu te magnes le fion? Ou faut-il qu'on te tire par la queue?
Spencer - ...GrrRrr... ...Haarf...
Fixe. Il demeurait fixe, un fort halètement pour seule réaction. Son souffle était saccadé, comme on pouvait en juger par le mouvement irrégulier de ses épaules qui se levaient et redescendaient avec une amplitude grandissante. Il grognait, bavait, mais ne bougeait toujours pas.
Ange - C'est quoi son problème ?
Cera - Je ne sais pas...
Lentement sa présence s’accentua dans la Force. Le côté obscur commença à se concentrer autour de lui.
Ange - Mais qu'est-ce qu'il fout encore ??
La puissance qu'il dégageait était de plus en plus palpable! Une aura sombre commença à se dessiner autour de lui !
Cera - Arrête!! On va se faire repérer!!
Spencer - GrRrR...! ILS SONT DÉJÀ LÀ...!
Ange - Quoi ?!
Avec une onde qui émana de son corps entier, il fit voler en éclat la baie vitrée de l'appartement ! Cette fois la rage obscure, son pouvoir le plus terrifiant, s'était complètement emparée de lui !
Cera - Qu'est-ce qui t'arrives ?? Qui est là ??
Spencer - GRÂÂÂÂH !!!! J'EN PEUX PLUS D'ATTENDRE !!!
La Force tourbillonnait dans tous les sens ! Balayant l'appartement, retournant les meubles, les canapés, faisant jaillir des débris de toutes parts ! Le Mandalorien activa les systèmes de son armure et se fixa lourdement au sol, agrippant Solo pour ne pas qu'elle s'envole comme une plume.
Spencer était complètement déchainé! Ses pulsions meurtrières étaient dirigées vers l'extérieur du bâtiment, et d'un seul coup, il bondit par la fenêtre et disparu du champs de vision de ses deux acolytes.
Les débris retombèrent, la tempête était passée. Ange et Cera se précipitèrent vers le précipice, d'où ils aperçurent Spencer bondir dans les hauteurs des bâtiments voisins.
Ange - Qu'est-ce qui lui a prit? Il est malade !
Cera - Kaysh shu'shuk ! J'arrête pas de te le dire ! Quelque-chose ou quelqu'un a dû attirer son attention...
Ange - C'est sûrement un piège... Peut-être que ça a un rapport avec la perturbation qu'on a ressenti...
Cera - Et il se jette dans la gueule du loup ! On fait quoi? On le poursuit ?
Ange - On va devoir penser à notre propre sécurité pour le moment.
Aussitôt, plusieurs drones s'élevèrent devant eux.
Cera - Haar'chak !!! On est grillés !!
Spencer l'avait senti avant eux. Ils dégainèrent de concert leurs sabre lasers et repoussèrent les premiers tirs sur les drones assaillants. En visant juste, ils parvinrent à en détruire plusieurs, juste avant que Ceno n'attrape Ange par la main et n'active son jet-pack.
Cera - J'espère que tu n'as pas le vertige!
Ange - Attends! Qu'est-ce que tu fa..aaAaAAAH!!!
Telle une fusée, ils décollèrent de l'appartement, laissant un long panache de fumée derrière eux. Pendant que le Mando manoeuvrait pour esquiver les quelques speeders qui inondaient le trafic, la Guildeuse prit le pli en un instant et dézingua à coups de pistolaser les quelques drones qui les poursuivaient. Une fois à portée d'un toit assez haut et assez large pour leur offrir un bon panorama, Cera lâcha son bagage qui alla rouler sur la surface en permabéton, avant d'atterrir à ses côtés.
Ange se redressant - Tu pourrais prévenir!
Cera - Tanpis! On a plus qu'à se battre et trouver une porte de sortie !!
Ange - Contre quelques drones, ça devrait aller!
Au même moment, plus d'une vingtaine de drones de combats arrivèrent à leur niveau, accompagnés de quatre transports de troupes desquelles se déversèrent une myriade de mercenaires. Dans le même temps, ils ressentirent tous deux une pique au ventre assenée par la Force, l'image de Kinsa Talik leur apparut, blessée, aux mains de l'ennemi, avant que toute sensation liée à la Force ne s'évapore subitement. Tout s'enchaîna trop vite. Cera se tint le crâne, comme attaqué mentalement, et plia un genou au sol, à ses côtés Ange Solo commença à doucement paniquer.
Ange - D'accord... là ça s'annonce plus compliqué.samedi 09 mai 2020 - 22:59 Modification Admin Permalien
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Kinsa-Talik
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Si je sors vivante de cet enfer, la première chose que je fais, ça sera une bonne sieste au soleil, suivie d’un bon repas.
Lorsque cette réflexion me vint à l’esprit, je laissai échapper un petit rire étouffé, aussitôt punie par une douleur au niveau de ma gorge sèche. Depuis combien de temps n’avais-je pas pu boire ? Je savais que la résistance au manque d’eau de mon espèce était légèrement supérieure à celle des humains, mais j’ignorais le nombre d’heures, de jours que j’avais passés dans ce semblant de cellule. À en juger par mon état d’épuisement… Plus de 48 heures, j’en étais certaine. Mais difficile de garder la notion du temps quand on était en permanence dans une pièce illuminée. Ici, le soleil ne se couchait pas, et bien que je sois habituée à rester éveillée plus longtemps que recommandé, les effets de la fatigue commençaient clairement à se faire sentir.
La faute à avoir vécu huit ans dans une flotte fantôme, avant de passer le plus clair de mon temps à l’intérieur d’un vaisseau dans l’espace, mon rythme de sommeil n’était probablement pas des plus réguliers, surtout quand je passais des jours à explorer des parties de la flotte loin d’Ange, qui était celle qui imposait un planning strict. Ou quand je refusais de dormir le plus de temps possible par peur d’avoir des cauchemars, jusqu’à ce que je m’effondre de fatigue, incapable de rester debout. Depuis que j’étais une enfant, ma famille avait été étonnée par le peu d’heures de sommeil dont j’avais besoin pour récupérer, mais j’avais mes limites.
Mon ventre gronda, ce qui arracha un sourire à Vicious, qui venait de pénétrer dans ma cellule. Mais je n’étais pas encore assez affamée pour que cela m’affecte au point de fragiliser mon esprit. Malgré le manque de sommeil, je parvenais encore à rationaliser les choses, même si je savais que ça ne durerait pas éternellement. Ne pas faire confiance à mon environnement, une des premières règles quand on était ainsi emprisonné. Fatalement, arriverait un moment où je serais soumise à des hallucinations, que ce soit du manque de sommeil ou qu’il m’oblige à ingérer une drogue quelconque.
Vicious : Toujours pas décidée à coopérer ?
Le regard noir, je me contentai de le fixer droit dans les yeux. Même en piteux état, je ne comptais pas lui donner le plaisir de la victoire facile. Chaque fois qu’il venait sonder mon esprit, je résistais en me repliant sur moi-même, heure après heure, avec le but de durer le plus longtemps possible. Si je pouvais tenir une minute, je pouvais tenir celle d’après. Il fallait juste que je me concentre sur ma respiration que je tâchais de garder régulière, les yeux fermés C’était comme un pendule, dont le rythme m’aidait à consolider mes fortifications. Avoir un but à l’esprit contribuait à maintenir une cohérence dans mes pensées et à contrebalancer ma faiblesse physique. Conserver un raisonnement clair et objectif, sans le laisser être voilé par des émotions ou la douleur.
J’étais une Jedi. Une Mandalorienne. Et je ne céderais pas aussi facilement. On m’avait formée pour résister à diverses formes de torture, alors je pouvais tenir face à un Sith qui essayait de forcer le passage dans mon esprit. Même si je m’étais faite capturer, je ne deviendrais pas une pauvre victime sans défense. Peu importe mes mains tremblantes, ma gorge sèche, mon ventre qui criait famine. Mes proches méritaient mieux qu’une victime.
Je sais que tu es forte. Les mots de Ceno de huit ans auparavant résonnèrent dans ma tête, et je serrai les poings. Sans réfléchir, je cernai la présence de Vicious contre mon esprit et ouvris les yeux. Ma tête était mon territoire, et personne ne s’en approchait. Quelques secondes plus tard, le Sith me dévisageait, et j’étais encore plus épuisée qu’avant. Pendant un long instant, il me fixa, puis secoua la tête.
Vicious : Eh bien, eh bien… Tu es plus coriace que prévu.
Comme toutes les autres fois, il s’éclipsa, me laissant seule. Au moment où il passa la porte, je sentis que mes paupières se fermaient sans que puisse les contrôler, malgré la lumière aveuglante. Expulser ce satané Sith m’avait vraiment vidée… Et avant que je m’en rende compte, j’étais endormie.
Je fus réveillée un nombre inconnu d’heures plus tard par la porte qui se rouvrait et une silhouette qui était jetée dans la cellule avec moi. Le temps que j’émerge de mon sommeil, que je devinai bref à en juger par ma difficulté à me mouvoir, une voix bien familière résonna :
? : Kinsa… Je suis désolée…
Moi : …Quoi ?
Ouvrant à moitié les yeux, aveuglée par la lumière, je tressaillis en reconnaissant Zadyssa. Ma padawan était en piteux état, comme en témoignaient les croûtes de sang séché sur ses avant-bras. Avait-elle été torturée ? À cette simple pensée, quelque chose s’éveilla en moi et je parvins à tendre la main vers elle, tout en croassant :
Moi : Qu’est-ce qui t’es arrivé… ? Pourquoi tu n’es pas avec Shina et les autres ?
Petit à petit, la panique m’envahit. Si Zadyssa était ici… Cela signifiait qu’elle n’était pas en sécurité. Cela signifiait qu’elle n’avait probablement pas réussi à faire parvenir le datacron aux maîtres. Et donc, que toute la mission était un échec cuisant. Pire encore, que j’avais failli à ma mission de protéger ma padawan. Qu’elle avait souffert le martyre à cause de moi.
Zadyssa : Je… J’ai craqué… Je lui ai dit… J’en pouvais plus…
Mon cœur se serra à son expression désespérée. Bien sûr… Elle n’avait pas été formée comme je l’avais été. Le fait qu’elle ait tenu jusqu’à maintenant relevait probablement du miracle. Ignorant ma propre faiblesse et mes blessures, je lui fis signe de me rejoindre et me forçai à esquisser un sourire rassurant.
Moi : Shhh, c’est pas grave… Tu as fait de ton mieux, c’est pas ta faute…
Zadyssa : Mais… J’ai tout dit… Même où étaient les Jedi…
Penser rationnellement. Il fallait que je pense rationnellement à tout prix pour combattre ce sentiment de panique qui ne faisait que monter. Les Jedi, ne nous voyant pas revenir, avaient dû changer leur localisation en prévision de ce genre de situation. Mais je ne pouvais pas empêcher ma respiration de s’accélérer, ni mon cœur de battre plus vite.
Zadyssa : Kinsa… ?
Ma padawan. Il fallait que je pense d’abord à ma padawan. Je devais être là pour elle, Zadyssa comptait sur moi. C’était mon rôle de maître. Donc, il fallait que je me calme. Peut-être que si j’arrivais à reprendre suffisamment de forces, je pourrais combattre Vicious en lui faisant baisser sa garde en utilisant mes talents au combat rapproché. Maintenant que je n’étais plus seule, peut-être qu’il y avait un espoir… Mais cette idée était-elle réalisable ? J’étais si faible… Je n’avais pas la Force… Même avec toutes mes capacités, j’avais été vaincue, alors dans cet état ?
Moi : C’est moi qui suis désolée, je n’ai pas su veiller sur toi là-bas… J’ai perdu…
Je fermai les yeux, et il y eut un silence. Puis, un rire s’éleva. Zadyssa riait, mais ce n’était pas son rire.
Zadyssa ? : Oui. Tu as raison. Tu n’as pas su la protéger, Kinsa Talik. Piètre, piètre Jedi que tu es. Regarde-toi. Incapable de résister au sommeil, ou de discerner le vrai du faux, ou de vaincre tes ennemis.
Moi : Vicious…
C’était la deuxième fois qu’il me dupait ainsi, en utilisant son visage. Et à chaque fois, j’étais tombée dans le piège.
Vicious : On va jouer à un jeu. Qu’est-ce qui est réel ? Et qu’est-ce qui ne l’est pas ?samedi 09 mai 2020 - 23:49 Modification Admin Permalien
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