Fanfiction - Sang Pur (page 2)

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    ChistorSith

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    Chapitre 25


    Orbite de Khar Delba – Sept semaines plus tard, 191

    La navette personnelle de Sorrav quitta l’hyperespace et se dirigea directement vers la surface planétaire.
    Une heure durant, il survola les paysages blancs. Le climat tempétueux enterrait sous les glaces les bâtisses d’autrefois, mais on pouvait encore voir dépasser des éléments.

    Lors de ses recherches sur son monde natal, Kovann avait entendu parler de Khar Delba, théâtre d’une violente bataille entre Ludo Kressh – qui y périt – et Naga Sadow. Et si Kressh s’était battu ici, que son vaisseau avait été abattu, il s’y était forcément écrasé. La dépouille du Seigneur Sith avait été rapportée sur Korriban et mise en tombeau. Mais ses soldats ? Son équipage ? Même après plus de cinq mille ans, le gel pouvait les avoir gardés dans un état de conservation considérable.

    Écoutant ses sens, volant à bonne altitude et gardant les yeux ouverts, il finit par trouver ce qu’il cherchait : même après autant de rotations et de tempêtes, on trouvait encore la carcasse de ce qui fut autrefois un croiseur.
    Kovann posa la navette à proximité, s’habilla très chaudement, prit du matériel de minage et ouvrit la passerelle : un vent glacial entra dans l’habitacle. La neige montait jusqu’à mi-cuisses, et le Chistori faisait deux mètres dix.
    Observant le chantier, Sorrav devait se rendre à l’évidence : impossible d’y parvenir seul. Mais c’était prévisible : cinq millénaires d’un climat hivernal unique, forcément que tout était recouvert sur plusieurs mètres.

    Dépité, il retourna dans son vaisseau et décolla pour Dromund Kaas.

    Là-bas, l’ambiance était morne. Les orages diluviens très fréquents grignotaient le moral des pirates, même avec de l’eau potable garantie et à volonté. Certains réclamaient le même confort que ce qu’ils avaient eu sur Lok, arguant qu’ils n’étaient pas venus pour trimer. Pourtant, l’arrivée de droïdes ouvriers donnait un sacré coup de pouce.
    Cela, Kovann le prit très mal et ordonna une réunion :

    Kovann » Mes amis ! Je vous entends parler de Lok et de notre ancienne base où vous aviez tout. C’est vrai. Mais vous devez comprendre que ça n’existe plus ! La République nous a trouvés, et elle doit s’attendre à ce qu’on revienne dans le coin ! Elle a probablement tout détruit : vous voulez retourner là-bas, sans garantie que vous retrouverez votre ancien confort et en plus en étant quasiment sûr de vous faire arrêter par l’armée ? C’est aller à la mort !

    Il promit de faire réparer plusieurs flèches paratonnerres, qui autrefois fournissaient une bonne partie de l’énergie kaasienne. Il était vrai que les générateurs portatifs et les quelques-uns installés faisaient pâle figure. Mais il fallait du temps pour chaque chose ; reconstruire une ville, même sur la base de ses ruines, ça ne se faisait pas dans un claquement de doigts.
    Et pour redonner de la grandeur à la ville, du nouveau permabéton tout frais s’imposait. Elom, non loin, en était un important producteur. Un contrat pouvait s’envisager…

    mardi 21 mai 2024 - 10:44 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 26


    Dromund Kaas, Kaas City – Printemps 192

    La population s’élevait à presque cinq cents individus, à présent. Pour la plupart, désormais, il s’agissait d’anciens esclaves semi-libérés. Les esclavagistes, qui furent déchus à leur place, comprenaient un pourcentage assez faible du fait de leur nombre moins élevé à la capture et de leurs conditions de travail.

    Kaas City renaissait petit à petit de ses ruines, et les accords trouvés avec Elom permettaient de rapides avancées avec du permabéton frais. Les flèches à foudre étaient complètement inutilisables, rongées par la vermine et les systèmes électriques fondus par le temps. Heureusement, ce genre de technologie se faisait toujours – dans des normes différentes, bien entendu – et il n’était pas compliqué de remplacer les pièces en elles-mêmes. Le plus dur allait être de refaire l’approvisionnement du courant : d’énormes travaux du sol en perspective ; quelque chose qui allait demander plusieurs millions de crédits. Ça ne serait pas pour tout de suite.
    Un jour, quelqu’un suggéra de faire le câblage de l’énergie en extérieur, protégé par des tuyaux hermétiques ; l’idée ne manquait pas d’intelligence et d’économies, et on acheta le matériel en prévision de la réparation de la première flèche, non loin d’eux.

    Kovann veillait à ce que chacun travaille à son échelle : même avec des esclaves, les hommes libres n’allaient pas tirer au flanc. La majeure partie d’entre eux était affairée aux abordages, mais il en restait qui pouvaient s’apparenter à des civils. Ça gardait son utilité.

    Comme l’avait présagé Kovann, les abordages répétés dans cette zone de conflit passaient mieux inaperçus que dans le sud. Un coup on se servait chez l’Empire, un coup chez la République, chez les Mandaloriens – ceux-là, les pirates préféraient les éviter à cause de leur agressivité toute particulière.

    La guerre était une période formidable pour les affaires sous le manteau : il était facile d’acheter le silence, et les différentes autorités n’avaient pas le temps pour faire des vérifications.

    Un soir, il reçut la visite de Jadriss – un braqueur qui avait été récupéré dans une évasion de prison. Il avait l’air particulièrement enthousiaste.

    Jadriss » Kovann, je crois qu’on pourrait faire un casse monumental : la banque centrale républicaine, sur Coruscant. Donne-moi un an : je te trouve les plans, les vaisseaux, comment entrer et sortir, comment retenir les flics, et on se fait un pognon comme jamais !
    Kovann » Non.

    Le Sullustéen fut décontenancé à blanc, lui qui avait parlé avec son cœur et visiblement échafaudé les premiers éléments de son plan du siècle.

    Jadriss » Comment ça… ? C’est toi-même qui dis qu’on a besoin d’argent !
    Kovann » Justement. Je ne doute pas de tes capacités, et honnêtement, tu es capable de faire un truc parfait sur un gros poisson comme ça. Oui, on pourrait se faire cent, deux cents millions peut-être – et oui, ça me fait rêver. Mais un casse pareil, c’est se retrouver avec tous les Hutts, tous les groupes de banditisme de la galaxie et aussi toute la République sur le dos. Tout le monde voudra savoir qui a fait ça, où est l’argent… et si on nous retrouve, c’est la peine de mort : exécution officielle ou blaster dans la nuque. Y aura pas de débat possible. En plus de ça, se faire gauler tôt ou tard, c’est attirer une force de frappe sur Dromund Kaas ; je te rappelle qu’on doit rester clandestins : on n’est pas le Soleil Noir, ou la Guilde à ses belles heures !

    La déception pouvait se lire sur le visage de l’alien aux grandes oreilles. Il s’était un peu trop emballé.

    Kovann » Je comprends que tu avais un plan d’enfer. Mais on ne peut pas se le permettre pour l’instant : on n’a pas d’armée digne de ce nom, pas de flotte capable de repousser une force militaire comme celle de la République ou des Hutts. Je ne veux pas qu’on revive un Lok, surtout qu’on n’y serait pas bien préparés. Mieux vaut continuer de faire plusieurs petits casses et des abordages. Je peux compter sur toi ?

    Jadriss était de toute manière conscient que, d’accord ou pas, il allait devoir suivre : tout le monde en savait trop maintenant, le projet global de Kovann prenait doucement forme, et quiconque voulant s’en aller ne le pourrait. Tout du moins, en restant vivant.
    Cela pouvait s’apparenter à de la séquestration. Mais d’un autre côté, les gens recommençaient à vivre convenablement, et les réparations à faire dans la ville empêchaient de s’ennuyer, de se sentir inutile. Le Sullustéen allait devoir continuer à planifier des braquages modestes, dans des banques plus petites qui attiraient moins l’attention.


    Tandis qu’il se trouvait à bord du Merry Malvin dans le projet de faire un nouvel abordage, Kovann eut une pensée pour Melyn Sedna ; et seulement quelques secondes après, il reçut un appel par comlink.

    Kovann » Qui est-ce ?
    Melyn Sedna (com) » Kovann, c’est Melyn.

    Sans pouvoir l’expliquer, il l’avait su : la Force venait de le prévenir.
    Elle parlait à voix basse, et lui expliqua qu’elle ne dépendait juridiquement plus de ses parents. Qu’elle voulait revenir, et que ses pensées n’avaient jamais oublié ces instants de liberté sur Korriban. Alors le Chistori lui donna un lieu de rendez-vous ainsi qu’une date.

    La jeune fille eut bien du mal à convaincre sa mère de la laisser partir dans la galaxie ; on voulait lui imposer des gardes, pour éviter un autre enlèvement.

    Melyn » Ah, bah ça a super bien marché ! J’ai plus seize ans, maman !
    Amani » Tu n’as rien appris ?! C’est dangereux, la galaxie ! Surtout en ce moment ! Qu’est-ce qui va se passer, tu crois, si tu te fais contrôler par la République ? Et par les Coalisés ? Tu restes ici !
    Melyn » T’as pas à me dire ce que je dois faire. Tu comprends pas ! J’ai besoin de respirer, de partir d’ici !
    Amani » Respirer !? Tu as toujours eu le droit d’aller où tu voulais ! Mais là, après ce qu’il t’est arrivé, je ne veux pas te savoir à nouveau enlevée !

    Exaspérée, la fille soupira et s’enferma dans sa chambre. C’en était trop : elle était grande, et ne dépendait plus de sa mère ! Elle rassembla autant de vêtements que possible dans une énorme valise, d’autres affaires, des bijoux, des crédits, et elle partit de l’appartement dans la nuit, laissant un mot derrière elle disant qu’elle voulait vivre libre, et que ce qui lui était arrivé autrefois n’avait été qu’un aléa. Mais promis, elle donnerait de ses nouvelles régulièrement.

    Dans un bar ouvert jusqu’aux aurores, Melyn chercha un pilote à la mine pas trop étrange, et pas Mirialan. Son attention se porta sur une femme aux cheveux roux, vraisemblablement Humaine, dont la dégaine faisait penser à une aventurière.

    Melyn » Bonsoir.
    La femme » Eh ben, c’est une grosse valise que t’as là.
    Melyn » Je cherche un pilote. Vous en êtes une ?
    La femme » C’est pas impossible. T’as besoin que je t’emmène quelque part ?
    Melyn » Télos. C’est faisable ?
    La femme » Hum, c’est pas trop loin. Tu veux embarquer quand ?
    Melyn » Dès que possible.
    La femme » Très bien. Dans ce cas, c’est sept cents crédits payés d’avance.
    Melyn » … C’est cher.
    La femme » Service rapide, sûr, je pose pas de questions, et je t’aurai oubliée.

    La jeune fille paya donc comptant et fut emmenée jusqu’à un hangar extérieur. La pilote se mit aux commandes de son appareil et procéda au décollage, avant de quitter l’atmosphère de Mirial.
    Melyn sentit un léger pincement. Malgré ses déconvenues, elle aimait ses proches. Mais l’appel de la Force était plus grand encore.


    vendredi 24 mai 2024 - 10:35 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 27


    Télos, station orbitale – Sept heures plus tard, 192

    La pilote rouquine se posa dans un hangar-minute, invitant sa passagère à descendre. Bien élevée, Melyn la remercia et descendit de la rampe avec son énorme valise. La voilà seule, dans un endroit qu’elle ne connaissait pas. Même en étant d’un caractère un peu aventureux, ce genre de situation l’inquiétait un peu ; fort heureusement, la jeune fille n’était pas arrivée sans aucun plan.

    Au cours du voyage, elle avait contacté Kovann pour modifier le lieu de rendez-vous. Ne voulant pas se faire remarquer, le Chistori ne se déplaça pas et envoya Plebo, qui l’avait déjà vue. Leurs fréquences de comlink avaient été échangées afin de mieux se retrouver. Ainsi Melyn contacta le Duro qui, après une grosse demi-heure à se chercher dans la station, la fit monter à bord d’une navette en direction de Dromund Kaas.


    Dromund Kaas, Kaas City – Deux jours plus tard

    Les retrouvailles furent heureuses entre Sorrav et Sedna. Elle partagea sa hâte à revisiter Korriban.

    Kovann » Nous y retournerons très bientôt. Mais comme tu peux le voir, il y a encore beaucoup de travail ici.

    La demoiselle se dirigea vers la fenêtre pour mieux observer le modeste cœur qui essayait de faire revivre cette immense ville.

    Melyn » C’est vous qui avez fait tout ça ?
    Kovann » Oui. Nous travaillons tous d’arrache-pied. La rançon pour tes amies et toi nous a beaucoup aidés.
    Melyn » J’imagine, oui… Mais, et Korriban ? demanda-t-elle en se retournant.

    Le reptile s’approcha et posa ses longs doigts griffus sur l’épaule frêle, regardant à son tour dehors.

    Kovann » Ah… J’avais voulu qu’on reste là-bas. Mais Dromund Kaas est bien plus facilement viable pour eux : de l’eau à volonté, un climat plus tempéré propice à la culture, et des immeubles encore debout.
    Melyn » De la paresse. Aucun sens du défi.
    Kovann » Ne les juge pas trop sévèrement : paresseux, ils ne le sont pas. Deux ans que nous sommes là, et regarde. Tu aurais vu cette place à notre arrivée… Non, ils travaillent tous. Le défi qui nous attend est déjà suffisamment grand, accordons-leur le confort de l’eau garantie. Ils n’en ont pas encore assez pour devenir oisifs, et des conditions trop dures les condamnent à mort. Démarrer ici, c’est un bon équilibre.

    Puis il retourna vers son bureau.

    Kovann » Je comptais te contacter très prochainement, car j’ai besoin de toi. Toi aussi, tu auras du travail à faire ; en échange de quoi je t’emmène sur Korriban.
    Melyn » Comment puis-je être utile ?

    Sorrav invita la jeune fille à s’asseoir et alluma une carte de l’ancien cœur impérial Sith.

    Kovann » Khar Delba était un des mondes phares des Sith de sang pur. C’est une planète gelée. Je vais avoir besoin d’archéologues et de matériel adapté au froid.
    Melyn » Tu veux que j’aille là-bas ?
    Kovann » Ton organisme est mieux adapté aux températures basses que la plupart de ces gars, là-dehors. Et bien plus que moi aussi. J’aimerais que tu diriges une opération d’archéologie là-bas, pour récupérer des souches ADN.
    Melyn » Comment ça ? De l’ADN ? De qui ? Ou de quoi ?

    Il arbora un sourire empreint d’une certaine fierté, puis il se leva :

    Kovann » Viens, suis-moi.

    Le Chistori la mena dans une autre aile de la tour : se trouvait un petit être rouge dont elle n’avait jamais vu le moindre représentant. Certes, la galaxie était vaste avec des centaines de milliers d’espèces différentes, mais une forme de distorsion dans la Force lui faisait dire que cet être se trouvait hors de son époque. L’enfant regarda cette nouvelle venue avec interrogation.

    Toujours surprenant, le Chistori s’adressa à l’enfant avec une phrase dans un dialecte étrange, mais duquel sortit le nom Melyn Sedna.
    La jeune fille s’approcha et s’accroupit à sa hauteur. Mais il n’était guère bavard. Kovann suggéra de retourner dans le bureau.

    Melyn » Qu’est-ce que c’est ?
    Kovann » Melyn, tu viens de voir un Sith de sang pur, une espèce qui était éteinte depuis plus de mille ans. Je ne compte pas m’en tenir là, mais à la faire ressusciter de manière viable. Cet enfant, c’est un clone de Marka Ragnos, un des plus grands Seigneurs Sith de l’Histoire, revenu en chair et en os après cinq mille ans. Je suis allé dans son mausolée sur Korriban pour récupérer des souches ADN, qui ont pu être copiées. En ce moment-même, un travail est fait sur Ludo Kressh, et j’espère sur bien d’autres à l’avenir, quand je les trouverai.

    Des noms encore inconnus de la Mirialane, mais qu’elle avait hâte de rendre familiers.

    Melyn » Je comprends… Je n’aurais jamais imaginé que tu faisais tout ça.
    Kovann » Je sais. Veux-tu me suivre dans ce projet ambitieux ?

    Un sourire en coin s’agrandit de plus en plus le long de la bouche verte :

    Melyn » Je suis prête à relever le défi.

    jeudi 30 mai 2024 - 17:32 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 28


    Coruscant, ville basse – Début 193

    Il fallait beaucoup de temps pour mobiliser une équipe archéologique, le matériel nécessaire – tant pour creuser que les tuniques chauffantes. Mais bien des activités restaient à faire, et en particulier, trouver de quoi peupler.
    En définitive, le projet était moins dur que ce que l’on pouvait penser.

    En sa qualité de jeune femme séduisante, Melyn était toute trouvée pour cette tâche. Non pas qu’il lui fallait user de ses charmes, mais on avait tendance à suivre plus facilement un physique attrayant.
    Les rues des niveaux inférieurs à 1500 regorgeaient de dangers, de personnes infréquentables, et une jeune fille propre sur elle rayonnait aussi fort qu’une flamme dans les ténèbres ; ainsi se faisait-elle escorter par les deux plus gros-bras des pirates, sur ordre de Kovann. Le Chistori, quant à lui, partait aborder de riches caravanes dans quelque système reculé.

    Si ces étages où jamais ne brillait le soleil étaient de vrais coupe-gorges, on y trouvait aussi les êtres les plus désespérés. Ainsi, quoi de plus facile pour les convaincre de se rallier ?
    Le trio aperçut un mendiant, recroquevillé contre son mur et ignoré des passants. Melyn fit un signe à ses gardes du corps de rester à l’écart, pour ne pas l’effrayer, puis elle s’approcha lentement, s’accroupit devant lui, et prit sur elle pour supporter son odeur plus que douteuse.

    Melyn » Bonjour… Monsieur ?

    L’infortuné leva la tête, un peu surpris, et plus encore de voir ce visage angélique lui adresser la parole.
    D’une voix douce, elle entamait la conversation quelques minutes durant. Contrairement à d’autres, l’homme semblait ouvert à l’échange ; il ne devait pas être à la rue depuis très longtemps : beaucoup se renfermaient et ne faisaient confiance à personne.
    La curiosité de cette jeune fille à son égard pouvait rendre méfiant, mais elle savait bien singer l’intérêt et l’investissement dans son récit – Sedna se moquait bien des raisons qui avaient poussé ce malheureux dans la rue. Par conséquent, l’homme, qui dit s’appeler Darel Nastaa, éprouvait de la sympathie pour cette première personne qui le considérait comme un être vivant, et non comme un déchet ou un rebut de la société.

    Melyn » Vous voudriez un travail, j’imagine ?
    Darel » Et comment ! Mais sans maison, sans de quoi manger, sans des vêtements propres… comment je peux faire ?
    Melyn » C’est certain… Mais vous savez, je fais partie d’une communauté de réfugiés de guerre. Nous cherchons des gens pour faire une ville : tout le monde peut avoir un toit, et il y a à manger. À boire aussi : de l’eau saine, qui vient de la pluie. On n’a peut-être pas encore de travaux de bureau, mais on peut vous trouver quelque chose à faire.
    Darel » … Vous feriez ça ?
    Melyn » Ça me désole de voir un homme encore capable comme vous dépérir. Je vois que vous avez envie de vous sentir utile, et nous avons besoin de gens comme vous. On ne roule pas encore sur l’or, mais on garde notre dignité et on vit du fruit de notre travail. Nous accueillons tous ceux qui veulent eux aussi vivre ça.

    Les informations que le sans-abri lui avait données un peu sans réfléchir lui servaient énormément : pas de travail, pas encore sombré dans la décadence, il n’avait plus de famille non plus, ses amis perdus de vue… La proie parfaite.
    Cependant, ce que Melyn lui vendait comme rêve paraissait un peu trop beau : il voulait s’en sortir, mais qu’elle propose exactement ce qu’il espérait… Finir dehors n’empêchait pas de rester lucide, et la Mirialane perçut en lui une méfiance, une garde.

    Darel » Attendez… C’est pas une secte, ce que vous me proposez, au moins ?
    Melyn » Mais non ! La galaxie est vaste, plein de petites communautés se forment depuis le début de la guerre contre la Coalition. On veut vivre une nouvelle vie.

    Elle se leva dans une inspiration lasse :

    Melyn » C’est à prendre ou à laisser. Si vous ne voulez pas, que vous préférez mendier ici jusqu’à la fin de vos jours, de vous faire agresser, libre à vous. Moi, je m’en vais. Au revoir.
    Darel » Attendez ! Attendez… C’est quoi, les inconvénients à venir avec vous ? Vous me donnez toutes les qualités, mais ça peut pas être si bien.
    Melyn » Évidemment, ça vous demandera de travailler et de respecter les règles. On ne veut pas de fainéants.

    Il hésita quelques secondes, mais devant les signes d’impatience de son interlocutrice, il prit sa décision et accepta son offre. La demoiselle esquissa aussitôt un sourire aussi ravi que sincère.

    Melyn » Parfait ! Nous allons aller dans mon transport, vous n’êtes pas le seul que j’ai trouvé. Suivez-moi. Et ne vous inquiétez pas, il y a deux colosses avec moi pour me protéger ; dans un coin comme celui-là, vous imaginez bien… Mais ils ne vous feront rien, au contraire.

    En effet, les mastodontes le saluèrent poliment une fois à leur hauteur. Quelques minutes plus tard, Melyn fit monter Darel à bord ; Giiaq vint la voir.

    Giiaq » Et de neuf !
    Melyn » Oui. Reste à voir combien d’entre eux voudront rester.
    Giiaq » T’inquiète, on a l’habitude. Si tout le monde voulait, on serait déjà cinq mille.
    Melyn » Certes… Mais ça fait du bien : les trois derniers ont été bien énervants à refuser.
    Giiaq » Ha ha, ce serait trop simple ! Bon… La nuit va pas tarder. On devrait rentrer, maintenant. Ça fait déjà pas mal de monde, avec nous quatre en plus. On va manquer de place, après.
    Melyn » T’as raison. Kovann va être content, je pense.
    Giiaq » C’est clair. Peut-être même que lui aussi aura trouvé des gens au passage ; un petit vaisseau esclavagiste libéré, là…

    Ils montèrent à bord et décollèrent de la capitale galactique. Le dortoir était irrespirable, alors les pilotes se reposaient dans les fauteuils du cockpit. Le voyage allait être long…


    dimanche 02 juin 2024 - 14:04 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 29


    Dromund Kaas – Six jours plus tard, 193

    Melyn était revenue quelques heures seulement après Kovann, dont les hommes sortaient encore le butin du Malvin. Ce dernier offrit aux sans-abri de quoi se laver, se raser pour les hommes, et ainsi retrouver un semblant de dignité, avant de les auditionner ; fallait-il savoir s’ils étaient fiables pour demeurer au sein de la communauté.
    Surprenamment, un seul sur les neuf parut refuser en bloc en voyant l’organisation, les mines louches de beaucoup d’hommes… et parce que, plus cultivé que les autres, il connaissait la réputation de Dromund Kaas. La disciple du Chistori ne fut en revanche guère étonnée de constater qu’il s’agissait du plus rétif dès le départ : Darel Nastaa.

    Kovann » Vous vous faites des idées… mais je comprends votre refus. Très bien. Melyn ? Emmène-le à la navette, et dépose-le à l’astroport de son choix.
    Melyn » Bien sûr, avec plaisir. Venez, suivez-moi.

    Elle le guida sous les trombes d’eau jusqu’à la plate-forme principale.

    Darel » Vous… me laissez partir ? Comme ça ?
    Melyn » Vous avez le droit de choisir de rester ou non. Nous vous offrons une chance de vivre à nouveau, mais si vous n’en voulez pas… Allez-y.

    Elle lui emboîta le pas sur la passerelle et appuya sur la commande pour la fermer.
    Et alors que Nastaa lui tournait encore le dos, la Mirialane mit sa main dans sa sacoche, s’avança vers lui, sortit une corde fine et la lui passa en un éclair autour du cou, croisant ses bras sèchement.
    Le malheureux en savait bien trop, il ne devait parler à personne d’une colonie ou d’une communauté grandissante sur Dromund Kaas.
    Démuni, les flux jugulaires coupés, il perdit conscience rapidement et s’effondra dans un bruit sourd ; Melyn maintint l’entrave encore deux minutes, pour s’assurer de sa mort définitive.

    Suivant le protocole, elle décolla pour donner le change, se mit en orbite, passa de l’autre côté de la planète et y balança la dépouille, qu’elle soit dévorée par la jungle. De toute façon, il ne manquerait à personne. Après quoi, la navette se poserait sur une autre plate-forme, pour ne pas éveiller les soupçons.


    Korriban – Deux semaines plus tard, 193

    Kovann et Melyn arpentaient les tombeaux des Sith. En attendant d’avoir les ressources nécessaires pour dégeler ces corps sur Khar Delba, le Chistori proposa de fouiller les innombrables sarcophages du sanctuaire.
    Un travail malheureusement qui reposait en partie sur la chance, car il n’y avait pas que des Sith de sang pur qui reposaient : de nombreux hybrides, bien plus abondants, étaient là. Et Kovann avait beau s’armer de patience, il préféra payer davantage Kamino pour infirmer ou confirmer un génome pur.
    De plus, l’inconvénient majeur pour ces Sith moins prestigieux que les Seigneurs Noirs était qu’ils n’avaient pas reçu les mêmes traitements minutieux de momification, et donc que ça devenait difficile de récupérer de petites souches comme des cheveux ou un peu de peau. En cinq millénaires, quatre ou trois avec un peu de chance, il ne restait que des os en état plus ou moins bon, dépourvus de moelle.

    Kovann » Le gel permet une excellente conservation. Sur Delba, on aura des souches pour ainsi dire parfaites, ça nous fera gagner beaucoup de temps.
    Melyn » À qui le dis-tu… J’ai hâte de m’y rendre, je continue de chercher du matériel mirialan ; mais je ne peux pas sur Mirial : je suis trop connue, mes parents – surtout ma mère – pourraient remonter la piste.
    Kovann » Ne te justifie pas, je sais que tu fais de ton mieux. La patience est la mère des vertus, surtout chez les Sith.
    Melyn » Ça n’a pas l’air de punir le Cathar fou, son manque de patience.
    Kovann » Je suis assez surpris de ne pas entendre davantage parler de lui. Au cours de mes recherches, ce qui avait été dit de lui m’aurait fait penser qu’il causerait beaucoup plus de tumulte que ça dans le conflit. C’est un chien enragé d’ordinaire, mais bizarrement, la Coal’ a l’air de le tenir plus ou moins en laisse. Lui qui était devenu incontrôlable après la mort de Baaaaaaal.
    Melyn » Des rumeurs disent que ce serait les Sith qui mènent la Coalition en secret, et ce serait pourquoi Spencer se tient bien.
    Kovann » J’en ai entendu parler aussi. D’un côté, la théorie se tient, mais de l’autre… j’ai du mal à croire que les Sith ont pu se remettre de leur débâcle de Coruscant. Tu n’étais pas encore née, mais moi, je m’en souviens – et je me suis beaucoup renseigné après. Baaaaaaal avait envoyé toutes ses forces dans la bataille, tout ce qu’il lui restait, en plus d’un contingent sur l’Académie de Yavin. Il a joué tapis, il a tenté un coup de sabacc – et il aurait pu gagner ! Ça s’est joué à pas grand-chose. Mais il est mort, plein de témoignages s’accordent pour dire que Kaarde Naberry l’a embroché et qu’il s’est volatilisé dans la Force.
    Melyn » Volatilisé ? Tu veux dire, comme les Maîtres Jedi ?
    Kovann » Pour te dire vrai, je n’en suis pas sûr : j’ai lu que ça s’était fait dans une tempête de Force, mais difficile de savoir ce qui est vrai ou ce qui a été exagéré pour faire plus sensationnel et mieux vendre. Les Sith ne sont d’ailleurs pas réputés pour se « fondre » comme ça, donc j’ai aussi des doutes sur ces affirmations.
    Melyn » Ou alors il était d’une puissance incommensurable, sans égale même parmi les plus grands Sith…
    Kovann » Peut-être. De toute manière, il n’est plus. Je le regrette, mais c’est comme ça.
    Melyn » Tu le regrettes ?
    Kovann » Imagine tout ce qu’il aurait pu nous apprendre sur la Force.
    Melyn » Mais tu crois qu’il nous aurait laissés faire revenir les sang-purs ?
    Kovann » Je ne sais pas. Honnêtement, je n’en suis pas sûr… Mais d’un autre côté – je l’idéalise sans doute un peu –, peut-être qu’une négociation aurait été possible. Je ne suis pas pleinement d’accord avec lui, mais trouver un équilibre entre ses desseins et les nôtres pouvait peut-être se faire. Il avait l’air plein d’ego, une très haute estime de lui-même, mais c’était un Sith réfléchi, politique. Son… moins-que-rien de gros chat n’a pas une once de son charisme ni de son esprit.
    Melyn » Pour un « moins-que-rien », il fait du dégât.
    Kovann » Je l’appelle comme ça par rapport à son intelligence. Il est exactement ce qui cause la perte des Sith : l’immédiateté, la tyrannie brutale, le plaisir de tuer sans raison autre que la satisfaction personnelle. L’égoïsme à l’état pur : il ne fait les choses que pour se faire mousser, pour prouver qu’il est meilleur que les autres… par besoin de reconnaissance. Sans cette reconnaissance, il n’est rien. Il n’a aucun projet d’avenir. Je me moque de si on retiendra mon nom dans l’Histoire, ce qui importe est ce projet de civilisation. Que fait-il pour les Sith ? Qu’on soit là, tous les deux, à essayer de récupérer des souches ADN, on en fait déjà plus que ce qu’il a pu faire de toute sa vie.

    Ils passaient de salle en salle, dans un cimetière couvert aux dédales infinis. N’ayant pas eu l’occasion de poser la question jusqu’ici, la jeune fille profita d’un silence :

    Melyn » Kovann, qu’est-ce que c’est que ces symboles ?
    Kovann » Du kittât – des runes Sith. La plus ancienne écriture de l’espèce. On en trouve ici, théoriquement sur Ziost et Delba, et dans certains temples massassis de Yavin.
    Melyn » Yavin ? Tu veux dire, chez les Jedi ?
    Kovann » Oui. Quelle ironie, hein. Si tu les trouves, il y a des chances que le corps dans le sarcophage concerné soit de race pure.
    Melyn » Entendu. Et tu sais les lire ?
    Kovann » Les déchiffrer, seulement. Il y a eu un alphabet ultérieur, avec une prononciation évoluée. Les runes représentent l’antique sith, l’écriture plus « moderne » – toutes proportions gardées, ça reste vieux de plusieurs millénaires – est nommée « ancien sith ». Cette langue-là, je l’apprends. C’est avec elle que je parle à Mark.
    Melyn » C’est vrai ?
    Kovann » Je n’ai pas encore beaucoup de vocabulaire, c’est très difficile de le trouver. Mais le peu que je connais, je le connais bien.
    Melyn » Kovann… je veux l’apprendre, moi aussi !

    Le reptile sourit :

    Kovann » Voilà une chose que je peux au moins t’enseigner. Ce serait avec plaisir. Une civilisation, une culture, ça passe aussi par une langue.


    dimanche 09 juin 2024 - 11:57 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 30


    Kamino – Dix jours plus tard, 193

    Averti de la visite, Boam Se fut surpris de voir son client préféré accompagné.

    Boam Se » Monsieur Sorrav, quel plaisir de vous revoir ! Et, hem, à qui ai-je l’honneur ?
    Melyn » Seida Nin.
    Kovann » Mademoiselle Nin m’assiste depuis quelques semaines dans mes recherches. Elle a toute ma confiance.
    Boam Se » Dans ce cas, elle a toute la nôtre également. Vous me voyez enchanté de vous connaître, Mademoiselle Nin. Je suis Boam Se, le responsable du projet de Monsieur Sorrav ; il vous en a déjà parlé, je présume ?
    Melyn » Je ne serais pas là, autrement.
    Kovann » Nous venons pour vous payer. Tenez.

    Il tendit une cassette pleine de gros jetons de crédits.
    Depuis son départ de Mirial, Melyn se faisait appeler autrement : son nom trop connu dans la République attirerait des problèmes, et sa mère avait sans doute déjà lancé des avis de recherche. Lors du voyage vers Kamino, la Mirialane avait donné de ses nouvelles, sans préciser sa position, histoire de la rassurer et ainsi ne pas faire déplacer un contingent militaire ou pire.

    Kovann » Nous avons également quelques cadeaux pour vous… Seida ?

    La disciple officieuse posa la mallette qu’elle tenait sur le bureau et l’ouvrit face au Kaminien. Dedans s’y trouvait une multitude de tubes fermés, numérotés.

    Kovann » Des échantillons d’ossements que nous avons pu retrouver. Ils sont tous individuels. J’aimerais que vous les analysiez pour trouver lesquels sont vraiment de race pure ou s’ils présentent des caractéristiques hybrides, notamment avec des gènes humains. Auquel cas, supprimez-les et développez les autres.
    Boam Se » Entendu… Nous nous y attellerons au plus vite.
    Kovann » Je préfère vous prévenir : il est possible qu’ils soient en moins bon état encore que Mark et Lud.
    Boam Se » Très bien, je vais voir ce que nous pourrons en faire, mais soyez assurés que nous tenterons toutes les possibilités avant de se résoudre à abandonner.
    Kovann » Je vous fais confiance là-dessus. À ce propos, comment se porte Lud ?

    Le cloneur montra une réserve qui voulait tout dire.

    Boam Se » Je… j’ai le regret de vous annoncer que nous n’y parvenons toujours pas. C’est très compliqué, il semblerait que les restes ont des traces de brûlure et… eh bien, Mark était en bien meilleur état que ce que nous avions imaginé auparavant. Cela demandera encore beaucoup de temps.
    Kovann » C’est pas vrai… Faut-il qu’on paie plus ? On vous trouvera des moyens.
    Boam Se » Ce n’est plus une question d’argent, cher ami. Ce genre de recherches demande du temps, surtout si vous désirez garder le projet en toute discrétion. Autrement, je peux contacter les laboratoires de Tipoca, et nous aurons accès à…
    Kovann » Non ! Tant pis. Restez à votre rythme. Nous patienterons.

    Il partagea un regard déçu et contraint avec la Mirialane.

    Boam Se » Il y a également une autre nouvelle… malheureuse… à propos d’une de vos commandes.

    Le Chistori soupira, son amie piétina en portant la main à sa hanche.

    Kovann » Je vous écoute… ?
    Boam Se » Nous avons plusieurs fois essayé le changement de gonosome Yirt en Xesh avec les échantillons de Mark. Malheureusement, aucun essai n’a été fructueux, l’embryon est mort à chaque fois au bout de quelques jours. Bien que je n’apprécie pas ce terme, je crains fort qu’il faille se rendre à l’évidence que ce projet précis est… impossible.

    Le Chistori hocha la tête, la mine grave ; un malheur n’arrivait jamais seul. Le cloneur l’avait prévenu de toute façon avant de commencer.

    Boam Se » Je reste à votre entière disposition et je continuerai si vous le demandez… Mais si je peux me permettre, il serait plus bénéfique pour vous comme pour nous de concentrer nos ressources sur le rétablissement des échantillons que vous venez de me remettre… et sur Lud, bien entendu.
    Kovann » Oui, bien sûr. Avec un peu de chance, il doit y avoir une femme ou deux parmi eux.
    Boam Se » C’est ce que je me dis aussi.
    Kovann » Merci en tout cas d’avoir essayé. Au moins, nous voilà fixés sur cette éventualité.

    À présent, il était temps de repartir. Les deux clients saluèrent le cloneur qui renchérit s’occuper des nouvelles souches au plus tôt.
    Dans la navette, en route vers l’orbite, Kovann s’adressa à son amie :

    Kovann » À l’avenir, je pourrai te demander de faire ce genre de voyage, pour le payer et prendre des nouvelles.
    Melyn » D’accord. Merci, je me doute que c’est une preuve de confiance énorme de ta part.
    Kovann » Tu n’as pas idée. Bien sûr, tu ne le feras pas à chaque fois. Mais ça me permettra de prendre part à des abordages, et donc à récupérer plus souvent des ressources pour ça.
    Melyn » Tu n’as pas peur d’attirer l’attention, à force ? On lui a laissé quoi ? Une vingtaine d’échantillons ? Ça va coûter très cher, d’autant qu’on doit aussi avoir de quoi faire tourner les travaux de Kaas.
    Kovann » C’est pour ça qu’on fait des excursions plus loin, et donc que j’ai besoin de toi. On va pouvoir aussi commencer à faire tourner une petite économie interne, on devient assez nombreux. Ça a déjà commencé avec un bar, ou Voodia qui fait payer ses faux papiers. Et je réfléchis à un système monétaire, qu’on ne dépende plus des taux républicains. On a déjà de quoi se nourrir avec les serres et l’eau à volonté.
    Melyn » Une monnaie ? Elle n’aura pas cours dans la galaxie, elle ne vaudra rien.
    Kovann » Elle n’a pas vocation à être mise sur le marché galactique tout de suite. Ça servirait seulement pour notre économie interne. On garderait sous clé tous les crédits républicains – ou impériaux, ou l’argent hutt, peu importe – qu’on aura et qu’on va voler.

    Encore beaucoup de choses à faire en perspective, mais autant Kovann que Melyn s’en doutaient quoi qu’il advienne.


    vendredi 14 juin 2024 - 23:29 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 31


    Dromund Kaas – Dix jours plus tard, 193

    Avant de se poser, Kovann remarqua par la vitre du cockpit un tumulte sur la place principale. Il ne perdit pas de temps et s’y rendit d’un pas vif et décidé voir de quoi il advenait.
    Une bagarre avait éclaté entre des nouveaux et des « anciens ». Le grand reptiloïde interrompit les hostilités de sa voix puissante et sa forte corpulence.

    Kovann » ASSEZ ! On n’a pas le temps pour ce genre de соnneries ! On doit faire corps, tous ensemble, pour continuer d’agrandir cette ville ! Pourquoi vous vous battez ? Vous vous ennuyez ? Ça y est, je pars vingt jours et vous êtes intenables ? Où est Meric ?
    Giiaq » Parti se servir dans une réserve impériale avec Plebo et cinq autres gars.
    Kovann » Quoi ?! Ils sont partis quand ?
    Giiaq » Avant-hier.
    Kovann » Bordel… !

    Et qui s’était occupé de Mark, en leur absence ? Un enfant de quatre ans faisait des bêtises dès qu’on avait le dos tourné, surtout des bêtises qui le mettaient en danger !
    Sans en dire plus, Kovann tourna les talons et se précipita vers ses quartiers. Quel ne fut pas son soulagement quand il vit Aelnor, la compagne de Meric depuis avant le départ de Lok, s’occuper de lui.
    Mais une fois rassuré de voir le petit sans danger, il fut mécontent de constater que son second avait pris une décision qui l’avait obligé à abandonner Mark sans son aval.

    Aelnor » Il a essayé de te contacter, mais impossible de t’avoir. J’étais avec lui. Il m’a donné la responsabilité de m’occuper de Mark le temps que tu reviennes. On ne savait pas où tu étais !
    Kovann » Tu n’étais pas censée t’occuper de lui. Meric ne pouvait pas attendre que je rentre ?
    Aelnor » Apparemment, non. Il a dit que c’était un gros coup, qu’il y avait peu de gardes et pas mal d’équipement.

    Sorrav poussa un soupir agacé. Le Twi’lek allait se faire chauffer les lekku à son retour… Mais la femme n’était pas vraiment responsable, elle avait bien dépanné.

    Kovann » Merci, Aelnor. Mais ne parle pas de Mark aux autres. C’est à moi de le faire, quand le moment sera venu. Compris ?
    Aelnor » Euh… compris, oui, mais… pourquoi tu gardes ça secret ?
    Kovann » Je veux garder son existence secrète moins pour vous que pour l’extérieur. Mark vient d’une espèce originellement éteinte ; si ça s’ébruite, on va attirer l’attention sur nous.
    Aelnor » Dans ce cas, pourquoi tu… ?
    Kovann » J’ai mes raisons, que vous n’avez pas besoin de connaître. Vois ça comme un défi que je me pose à moi-même.

    Une fois cette question réglée, Kovann reprit cette affaire de dispute et la conclut par la menace : pas d’autres bêtises de ce genre ou il sévirait durement, « avec des exemples ». Il devait absolument maintenir une cohésion ; si ça commençait à chauffer en ses absences, il risquait d’être immobilisé un bon moment.

    Melyn » Faire une police, peut-être ? demanda-t-elle, seule avec lui dans son bureau.
    Kovann » Tu oublies de qui il s’agit : des bandits, des hors-la-loi. Une police ? Jamais ça passera.
    Melyn » Au moins les menacer d’en créer une.
    Kovann » Mais qui voudrait en faire partie ? On n’en a jamais eu besoin jusqu’ici. On était moins nombreux, aussi. On a fait venir trop de gens de l’extérieur trop vite, ils n’ont pas eu le temps de s’acclimater au côté obscur ambiant et à nos coutumes.
    Melyn » Et dis-moi… pour Mark, et les autres qu’on a remis à Boam Se ? Comment on fera, quand ils vont venir ici ?
    Kovann » Je vais commencer à préparer les gens à l’annonce de l’existence de Mark. Maintenant que Meric a mis sa compagne au courant, j’ai peur que ça finisse par s’ébruiter.

    Quelques jours après, le Twi’lek à peau jaune revint bourré de matériel de guerre, de médicaments, de rations de combat, volés dans un entrepôt oublié de l’Empire : quelques gardes supprimés, des pièces d’armure saisies et repeintes… un très beau coup de filet.
    Mais il fut beaucoup moins enthousiaste en voyant l’air sévère et les bras croisés du Chistori, qui lui demanda de venir le voir dans son bureau.

    Kovann » J’apprécie très peu le fait que tu aies abandonné Mark. C’est à toi que j’en ai remis la responsabilité, pas à Aelnor.
    Meric » Je te jure, j’ai essayé de te contacter ! Et Melyn aussi ! C’était impossible de vous avoir, on s’est même inquiétés. Et Duusa avait repéré cette petite station d’entrepôt quasi-abandonnée, c’était une occasion en or ! Tu peux avoir confiance en Aelnor, c’est pour ça que je lui ai remis Mark.
    Kovann » Je ne veux pas que son existence soit révélée à beaucoup de gens. Je lui en ai déjà parlé.
    Meric » Kovann… je comprends que ça t’ait agacé, mais comprends la situation : personne ne savait où vous étiez sans aucun moyen de vous contacter.
    Kovann » Tu ne pouvais pas remettre cet abordage à quelqu’un d’autre ? À Giiaq ?

    Meric ne sut quoi répondre, et se contenta de penaudes et plates excuses.

    Meric » Désolé, je pensais bien faire…

    Le Chistori resta silencieux un moment, avant de se lever.

    Kovann » Je veux bien passer l’éponge pour cette fois, parce que tu ne savais pas à quel point Mark est important. Mais ne recommence pas.
    Meric » Mais en quoi il est important ?
    Kovann » Il l’est pour moi, c’est suffisant. Tu peux sortir.

    Il obéit. Après quoi, le Chistori se posa des questions : comment annoncer qu’il voulait faire renaître les Sith sans effrayer ces gens ? Melyn avait été convaincue par son goût pour le défi, et l’intérêt qu’ils avaient tous les deux en tant que sensitifs. Mais ces gens du commun ? Comment expliquer à ceux auxquels il avait promis des privilèges que passeraient – si ce n’est avant eux – comme égaux des enfants inconnus d’une espèce disparue ?
    Le Chistori comprit aussi que trop de responsabilités pesaient sur ses épaules. Un peu avait été remis sur Melyn pour Kamino, mais ça n’allait pas suffire. Il allait falloir déléguer certaines responsabilités à d’autres, leur donner un peu d’autorité. Et ça, c’était un exercice très difficile : donner du pouvoir à n’importe qui, ça pouvait en faire un tyran.
    Désormais, Kovann ajouta dans sa liste la constitution d’un gouvernement.


    jeudi 20 juin 2024 - 21:55 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 32


    Dromund Kaas, Kaas City – Huit semaines plus tard, 193

    Quatre ans que les pirates s’étaient installés dans ces ruines. Les travaux n’arrêtaient pas : d’abord le déblayage des racines, des plantes grimpantes, chasser les monstres. Ensuite, rétablir l’énergie, en remettant les flèches paratonnerres et leurs convertisseurs en état, avec du matériel moderne, puis refaire les câblages vers certains bâtiments – beaucoup encore fonctionnaient avec des générateurs individuels.

    À présent, les premières canalisations revenaient à leur tour. Depuis quatre ans on récoltait l’eau de pluie, on se lavait avec, on la chauffait séparément, et ça restait le cas pour beaucoup. Mais çà et là, des robinets flambants neufs faisaient leur apparition. Les tuyaux définitivement rouillés et infestés de vermine étaient remplacés. Des ressources plutôt faciles à trouver dès qu’on savait où chercher, mais qui demandaient du temps à être acheminées puis à installer. Cela restait un luxe réservé à ce qui pouvait servir au plus grand nombre.

    Ils n’étaient pas mille. Même pas huit cents. Mais il y avait bien, dans cette communauté, quelques esprits logiques, à défaut de véritables ingénieurs. Le couple d’Omwatis, qui attendait déjà un second enfant, travaillait d’arrache-pied au niveau technologique. D’autres s’occupaient de la plomberie.
    Pour certains, ils prenaient goût à la vie civile, honnête. Moins lucrative peut-être, mais moins dangereuse aussi que la piraterie active. Et Kovann s’en réjouissait : on avait toujours besoin de civils à l’arrière.

    Une ombre, soudain, s’ajouta dans ce contentement. Le Chistori perçut une douleur, un vide. Une perception étrange dans la Force et une sensation de perte…


    Nar Shaddaa – Un peu plus tôt


    Plebo n’avait pas repris contact depuis longtemps avec ses anciens collègues. Avant de rejoindre Dyvon puis Kovann, il avait travaillé dans les groupuscules criminels pour survivre sur cette planète qui l’avait vu naître.
    Beaucoup de choses avaient changé, mais pas sa mémoire qui lui dictait les chemins qu’il avait empruntés pendant de longues années lors de sa jeunesse.

    Le Duro avait suggéré à Kovann de renouer le fil auprès de son premier employeur : Hutt d’influence, en la jouant finement cela pouvait offrir quelques revenus pécuniaires, ou en matériel. Une source aussi de revente assez facile pour des cargaisons dérobées – sur la lune-ville, on n’était pas vraiment regardant sur la provenance des marchandises, tant qu’il y avait de l’argent à se faire.

    La porte n’avait pas changé. Les portiers, si. On y mettait toujours une recrue avec un vétéran. Ce dernier, un Trandoshan, dévisagea l’arrivant aux yeux rouges.

    Trandoshan » Mais… Non… ! Ne serait-ce pas ce cher Plebo ?
    Plebo » Ralassk… Ça fait longtemps.
    Ralassk » Hé hé, je te le fais pas dire ! Viens, entre. Zorba va être enchanté de te revoir.

    Ils passèrent la porte qui se referma derrière eux, et le reptile appela d’une grosse voix plusieurs noms que le Duro n’avait pas entendus depuis des décennies. Ça le surprit de les savoir toujours vivants.
    Un Rodien, un Arcona et un Noghri arrivèrent, étonnés. Mais le ton qu’ils employaient ne marquait pas autant de bonheur ou de plaisir.

    Dans une grande salle, une danseuse tholotienne aux attributs fort peu vêtus offrait un spectacle distrayant à l’énorme masse de graisse qui lui avait servi d’employeur. Contrairement aux autres Hutts, Zorba n’embauchait pas de show-girls twi’leks ; même quand Plebo travaillait pour lui, la raison relevait de l’omerta, et nul ne devait demander pourquoi sous peine d’amèrement le regretter.

    L’imposant gastéropode, qui jouait avec les tresses de sa barbe, ouvrit ses grands yeux en voyant son ancien homme de main présenté devant lui, et poussa un grave « Ooooooh ! » de surprise.

    Ralassk »  Zorba, voilà qui j’ai trouvé à la porte. Je me suis dit que tu voulais le voir.
    Plebo (en huttese) » < Bonjour, Zorba. Je suis heureux de te revoir. >
    Zorba » < Heureux ? Heureux ! Heureux de me revoir ! Tu ne manques pas d’audace ! >

    Le Duro se retrouva un instant interdit devant cette phrase parfaitement imprévue.

    Plebo » < Pardon, mais… je ne comprends pas ? >
    Zorba » < Tu as osé travailler pour la Solo. Tu nous as quittés pour travailler seul : j’étais d’accord. Mais j’ai appris que tu as ensuite rejoint les rangs de la Guilde ! Après qu’elle s’en est pris à moi, qu’elle m’a fait ça ! >

    Il désigna son appendice caudal amputé : Plebo l’avait toujours connu dans cet état.

    Plebo » < Zorba, il n’y avait rien de politique là-dedans ! C’était pour quelques contrats, c’est tout, c’était des affaires, et… >
    Zorba » < Tu pouvais revenir vers moi, mais tu as préféré là où on payait mieux. En temps normal, c’est comme ça que vont les affaires. Mais pas la Guilde ! Pas la chutta de Mimi Solo ! Tu m’as trahi. >
    Plebo » < Je ne savais pas que c’était elle qui… ! >

    De sa petite main potelée, le Hutt fit un signe à Ralassk et au Noghri qui vinrent saisir le gangster aux bras. Ce dernier tenta de se débattre et la peur, qui n’avait jusqu’ici pas su le gagner, se mit à le submerger d’un coup.

    Plebo » < Non, Zorba, attends ! Je viens te proposer une bonne affaire… ! >
    Zorba » < Je me suis passé de tes services pendant des années. Je m’en passerai très bien. Occupez-vous de lui. >


    Ce message a été modifié par ChistorSith le mercredi 26 juin 2024 - 21:44

    mercredi 26 juin 2024 - 21:02 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 33


    Dromund Kaas, Kaas City – Quelques heures après, 193

    Cela fut la première fois que Kovann percevait ce trouble aussi puissamment dans la Force. Plebo était plus qu’un homme de main loyal, c’était un ami.
    Le Chistori avait rassemblé ses membres les plus éminents dans son bureau, ceux qui connaissaient le mieux le Duro.

    Kovann » Je vous ai fait venir pour vous annoncer… une mauvaise nouvelle. Plebo… Plebo est mort. Je l’ai senti dans la Force.

    L’annonce fut un choc pour tout le monde. Ce n’était pas la plus grande gueule, mais il s’entendait bien avec chacun d’entre eux, et son efficacité le rendait tout autant sympathique.

    Kovann » Je ne sais hélas pas les circonstances. Tout ce que je sais, c’est qu’il était allé sur Nar Shaddaa pour éventuellement trouver des partenaires.
    Meric » Des partenaires ? Il avait été à la Guilde, mais elle n’existe plus – pour ainsi dire.
    Giiaq » Tout ce que je sais, c’est qu’il avait déjà travaillé pour un Hutt là-bas, mais il n’a jamais dit lequel.
    Kovann » Un Hutt sur Nar Shaddaa, paye ton scoop ! Mais soyez assurés, tous, que la moindre information que vous trouverez un jour sur ce qui a pu se passer sera substantiellement récompensée. Nous ferons une cérémonie d’hommage demain. Vous pouvez y aller.

    Tout le monde sortit. Ce fut la première fois depuis bien des années que Kovann éprouva… de la tristesse.
    Il n’était plus question des plans que ce décès contrecarrait. C’était la perte d’un être cher, d’une certaine façon. Sorrav s’immergeait dans ses pensées, immobile, fermé à son environnement.
    Soudain, une voix féminine des plus familières l’arracha de son égarement :

    Melyn » Tu veux que je m’occupe de Mark ?
    Kovann » Tu n’es pas partie ?
    Melyn » Si je peux faire quelque chose…
    Kovann » J’ai… j’ai besoin d’être un peu seul. Tu sais, le côté obscur n’empêche pas l’amitié, ni l’affection qu’on peut avoir pour d’autres.
    Melyn » Oui… Je sais.
    Kovann » … Va t’occuper du petit, oui.

    Elle passa près du bureau pour prendre la porte de derrière et retrouver l’enfant Sith. Elle lui apprenait à lire et à écrire l’alphabet ancien, et la prononciation des lettres, comme Kovann le lui avait enseigné quelques semaines auparavant.

    lundi 01 juillet 2024 - 12:10 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 34


    Korriban, ruines de l’Académie Sith – Une semaine plus tard, 193

    Il fallait savoir faire son deuil et aller de l’avant. Kovann regrettait toujours d’avoir perdu son ami, mais cela ne devait pas le faire stagner ; Plebo ne l’aurait pas voulu.
    Pour se changer les idées, il s’était rendu dans la Vallée des Seigneurs Noirs, libérer sa colère sur la vermine qui infestait les ruines, les tombeaux et les terres arides. Des dizaines de k’lors qu’il étripait, accompagné de Melyn : ça lui faisait, à elle aussi, de l’entraînement.

    Depuis son arrivée officielle, la jeune fille fut instruite aux bases du combat à l’épée dans l’optique de manier, peut-être, un sabre laser à l’avenir. Cela lui permettait en sus de se nourrir du côté obscur pour accroître son agressivité, sa détermination. Elle croisait l’acier avec son ami et instructeur officieux, et elle tuait ces limaces informes.
    Une chose qu’il lui avait apprise : inutile de prolonger les agonies par plaisir sadique, car « Être Sith, ce n’est pas être "méchant" ; c’est savoir explorer les pans plus sombres et les pouvoirs de la Force interdits par les diktats Jedi. » C’était faire preuve de sévérité, de punir si cela s’avérait mérité, même de mort. Ne pas avoir peur de tuer, mais tuer juste. Ils n’étaient pas là pour génocider les k’lors, mais pour les chasser des tombeaux et des zones vouées à être habitées de nouveau un jour.

    Pour l’instant, ils se tenaient tous les deux dans le hall d’entrée de l’Académie, assis en tailleurs, face à face, à plonger dans la Force.

    Kovann » Nwûl tash.
    Melyn » Dzwol shâsotkun.
    Kovann » Shâsotjontû…
    Melyn » … châtsatul nu tyûk.
    Kovann » Tyûkjontû…
    Melyn » … châtsatul nu midwan.
    Kovann » Midwanjontû…
    Melyn » … châtsatul nu asha.
    Kovann » Ashajontû…
    Melyn » … kotswinot itsu nuyak. Wonoksh Qyâsik nun.
    Kovann » Très bien. Tu connais le Code, et dans la langue des Sith. Mais plus que le connaître, il faut savoir le comprendre. Pour le comprendre, il faut continuer à l’étudier. À réfléchir au sens des mots.
    Melyn » Je pense être en mesure de le comprendre.
    Kovann » Sois-en certaine. Mais tu es peut-être encore jeune pour l’assimiler à sa juste valeur. Tu as besoin de davantage d’expérience, de revers, et de situations où le Code prend tout son sens.
    Melyn » Mais alors à quoi bon l’avoir appris ?
    Kovann » Pour que tu le gardes en tête, et qu’il te revienne aux moments opportuns. Tout ne se fait pas dans l’immédiateté, notre projet en est la preuve.

    Elle resta un instant assise, avant de se remuer.

    Melyn » Je me sens forte… J’ai l’impression de faire une avec la planète. Je sens la Force !
    Kovann (souriant) » C’est bien. Mais prends garde : tu ne sais pas encore la contrôler. Mes connaissances sont hélas limitées.

    Ils se levèrent et Kovann se dirigea vers l’extérieur.

    Kovann » De plus en plus, je sens que je ne vais pas avoir d’autre choix…
    Melyn » Que veux-tu dire ?
    Kovann » J’ai appris beaucoup sur l’histoire des Sith, sur leur culture, et sur la religion. Mais mon usage de la Force est encore trop restreint. On ne se forme pas en autodidacte comme ça. J’ai pu affûter certains de mes pouvoirs au fil des années, mais je n’en ai appris aucun autre. Je ne sais pas comment faire. On a tous besoin d’être guidés.
    Melyn » Alors, tu crois… ?
    Kovann » … Un jour, il me faudra franchir le pas et suivre l’enseignement de Dark Spencer. C’est le seul Sith qui reste.
    Melyn » Kovann, qu’est-ce qu’il va t’apprendre ? C’est un imbécile ! Toi qui m’as dit de ne pas tuer gratuitement, c’est exactement ce qu’il fait !
    Kovann » Je ne prétends pas que ce serait de gaieté de cœur, bien au contraire. Mais il pourra toujours m’apprendre davantage que moi tout seul.
    Melyn » Tu n’es pas tout seul. Tu as Korriban, Dromund Kaas ! Tu m’as raconté que Krayt avait été formé par un holocron Sith, non ? Il n’y a pas de raison que toi, tu ne le puisses pas.
    Kovann » Krayt avait eu un enseignement Jedi avancé auparavant, ça change tout. Et la plupart des holocrons a été détruite ou perdue. Au cours de mes recherches ici, j’en ai trouvé plusieurs rassemblés, en morceaux, voire en poussière. Maudits soient ceux qui les ont détruits ! Une source de savoir exceptionnelle !

    Ils marchèrent dans les environs de l’entrée, vidée de toute forme de vie, d’un pas tranquille de conversation.

    Melyn » Mais et moi ? Si tu pars te faire former, qui va m’enseigner ?
    Kovann » J’ai besoin de toi pour t’occuper des affaires de notre civilisation renaissante, et pour Mark. Bientôt, Lud le rejoindra.
    Melyn » Tu veux quoi ? Que je serve de mère de substitution ?
    Kovann » En quelque sorte, de la même façon qu’on peut me considérer comme leur père. Mais il n’y a pas qu’eux. La gestion de nos habitants, payer Kamino… autant de choses dont je ne pourrai plus m’occuper sans éveiller les soupçons du Cathar.

    Elle continuait de marcher en l’écoutant religieusement.

    Kovann » Quoi qu’il arrive, j’apprendrai de lui. Et par son biais, j’aurai probablement accès à des technologies inaccessibles jusqu’ici, en particulier des objets en rapport avec la Force : des holocrons, des matériaux de sabre laser notamment. Des vaisseaux, que sais-je…
    Melyn » S’il ne te tue pas avant. J’ai vu beaucoup de reportages sur lui, on dit qu’il prend plaisir à tuer ses apprentis.
    Kovann » Je saurai être attentif. Comme toi, je me suis renseigné à son propos, et je sais à quoi m’attendre.

    Après quelques secondes de silence, à passer près d’un buisson de fleurs des sables, Melyn posa la question tant attendue :

    Melyn » Quand est-ce que tu comptes partir ?
    Kovann » Je préfère attendre que Mark soit un peu plus grand, qu’il apprenne à se débrouiller un peu par lui-même. D’ici… trois ou quatre ans peut-être. Il y a encore trop de choses en suspens ici et sur Kaas pour que je puisse m’en éloigner sereinement. La mort de Plebo m’a pris de court et a pas mal chamboulé l’organisation que j’avais préparée. Il faut aussi que j’assiste quelques abordages : ça donne du baume aux gars de me voir avec eux – et on a eu beaucoup de revers ces derniers mois, ça ne va plus.
    Melyn » Je peux m’en occuper.
    Kovann » Non, tu es trop précieuse.
    Melyn » Et toi, alors… Si tu meurs, qu’est-ce qu’on va devenir ?
    Kovann » Le problème est que tu es trop connue dans la République. Après ton enlèvement, les médias ont parlé de toi et de tes amies.
    Melyn » Ah, m’en parle pas… qu’est-ce qu’ils nous les ont brisées, à nous interviewer toute la journée sur toutes les chaînes… J’ai tout fait pour vous couvrir.
    Kovann » J’avais vu, oui. Merci. Mais si on te voit dans un groupe de pirates, ça va attirer l’attention de la République. Ton père exigera sûrement que tu sois sortie de là. Nous ne sommes pas encore prêts pour faire face à une menace pareille, on est loin d’avoir de quoi tenir une armée.
    Melyn » Ça, il suffit de me cacher le visage : un masque, ou un casque, je sais pas… Je… J’ai l’impression de ne servir à rien. D’être prisonnière sur Dromund Kaas, à m’occuper du gamin et…
    Kovann » Tu es bien plus importante que tu ne le crois. Je comprends ta frustration, et j’aimerais qu’on avance plus vite. Mais on ne peut pas pour l’instant : une activité trop importante trop vite va forcément résonner dans la Force et attirer l’attention de Spencer, voire des chasseurs de Forceux. Il ne faut ni l’un, ni l’autre.

    Mais pour lui permettre de se détendre et de déchaîner ses pulsions de puissance, Kovann proposa d’aller éventrer encore quelques limaces dans le tombeau d’Ajunta Pall.


    mercredi 10 juillet 2024 - 09:48 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 35


    Dromund Kaas, bureau de Kovann – Mi-193

    Melyn se tenait debout, un bloc de données à la main, à faire son rapport : elle avait enfin rassemblé assez de matériel pour de l’archéologie sur les mondes gelés de l’Empire Sith, en particulier la citadelle de Khar Delba. Il ne manquait plus que des ouvriers.

    Finalement, il s’agissait de la partie la plus compliquée : trouver des archéologues prêts à faire silence quant à leurs découvertes, ou à ce qui serait fait aux dépouilles retrouvées, relevait de l’impossible. Et même pleins de bonne volonté, les hommes d’ici auraient servi pour le gros œuvre, mais pas pour la précision et le déterrage minutieux.
    Kovann était intelligent, mais il avait tant de choses à penser à la fois que certaines évidences ne lui apparaissaient pas d’emblée.

    Mais que faire ? Dire à Melyn que tous ses efforts investis jusqu’ici n’avaient servi à rien ?
    Il se leva de son fauteuil et avança jusqu’à la fenêtre ; une éclaircie faisait scintiller le sol et l’activité reprenait de plus belle.

    Kovann (sans se retourner) » Melyn… Crois-tu que j’ai raison ?
    Melyn » Pardon ?
    Kovann » Est-ce que c’est raisonnable, selon toi, d’aller sur Khar Delba, ou Ziost, quand on a déjà Kaas et Korriban à rebâtir ?
    Melyn » … Sauf qu’on n’envisage pas de rebâtir Ziost ou Delba, seulement prendre de l’ADN congelé et en bon état. Et puisque tu le demandes, je pense que c’est raisonnable et que ce serait beaucoup plus économique pour nous, vu comment Boam Se galère avec Lud.

    Il expliqua donc les doutes qui étaient nés par rapport à ce problème de personnel, que la Mirialane pouvait comprendre.

    Kovann » Parfois, je me dis que je vois trop grand. La difficulté, c’est ce secret. C’est cette clandestinité. Ça nous entrave. Cette chasse à la Force, ce danger latent qu’est ce Cathar dégénéré…
    Melyn » Tu aurais préféré l’Ordre Jedi au meilleur de sa forme ?
    Kovann » Et pourquoi pas ? Les Jedi, on aurait pu les prendre à leur propre jeu : auraient-ils osé tuer Mark ? C’est un Sith, mais ce qui compte le plus pour un Jedi, c’est son âge ; pour eux, c’est avant tout un enfant.
    Melyn » Je n’en sais rien… Mais ils ne sont plus là, de toute façon.

    La jeune fille s’inquiétait de voir son mentor et ami dans cette vulnérabilité. Après tout, ce n’était pas une machine, il avait des instants de doute lui aussi. Les grosses ambitions, parfois, viraient en folie des grandeurs ; le contrecoup pouvait alors s’avérer tout aussi brutal.
    Elle s’approcha de lui et regarda par la fenêtre : l’étincelant du métal mouillé fut couvert par les nuages sur le retour.

    Melyn » Tu as déjà accompli énormément, et je suis là pour t’aider.

    Il tourna la tête vers elle, et sourit de voir dans son visage la détermination de parvenir à leurs fins. Lui qui portait Desann en exemple, il trouvait en Melyn sa Tavion. Mais probablement plus loyale, plus brave.

    Kovann » Que ferais-je sans toi…
    Melyn (malicieuse) » Hé… Serait-ce une forme de déclaration ?
    Kovann » Ha ! Tu es toujours trop mammifère pour moi, et tu le seras toujours. Ne te fais pas d’illusions.
    Melyn » Trop mammifère, oui… Et peut-être trop féminine, aussi.
    Kovann » Pardon ?
    Melyn » Une intuition, comme ça.
    Kovann » Tsss… Pense ce que tu veux. Je ne me mêle pas de ce que tu fais, toi.
    Melyn » Si ça peut te rassurer, y en a pas un qui soit assez « haut » pour moi.
    Kovann » Ça ne me rassure pas ; c’est que ça ne me regarde pas, c’est tout. N’en parlons plus.
    Melyn » Désolée. Il te faut autre chose ?

    Le grand reptile quitta la fenêtre et retourna dans son siège.

    Kovann » Je sens que je manque encore d’informations. De savoir. Mais est-ce que ce Sith a conservé des archives ? Il m’a l’air bien plus musclé des bras que du cerveau. Si je le rejoins dans l’espoir de trouver ce savoir, mais qu’il ne l’a pas ?
    Melyn » Et pourquoi pas les archives Jedi ? Ça peut valoir le coup d’essayer.

    Il passa ses doigts sous son menton. L’idée ne manquait pas de sens. Depuis le temps, probablement que la sécurité avait été allégée sur le Temple de Coruscant.

    vendredi 12 juillet 2024 - 11:43 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 36


    Coruscant, alentours du Temple Jedi – Deux semaines plus tard, mi-193

    La navette put entrer dans l’atmosphère de la capitale galactique. À vrai dire, nul n’aurait cru que la guerre faisait rage, car la vie semblait suivre son cours : pas de mobilisation militaire outre mesure, les lignes de vaisseaux en transit étaient fluides et sans précipitation.

    Se poser directement dans le Temple eut été une grave erreur. Kovann préféra donc un hangar à quelques encablures.
    Il s’épaula de deux hommes : Navill, un Iotréen fort comme un Trando, et Vesh Rodi, l’Omwati qui les suivait depuis déjà pas mal de temps.
    Tous trois étaient armés dans ces niveaux mal famés. Pourtant ce n’était pas les malandrins ou les droïdes détraqués qui inquiétaient les deux accompagnateurs, mais s’il y avait des shaax au sein du Temple.

    Kovann » Ça fait quinze ans, maintenant. Vous croyez que la Répu’ va les laisser moisir dans un vieux truc abandonné au lieu de s’en servir dans la galaxie ?
    Vesh » On ne sait pas combien elle en a…
    Kovann » De toute façon, on reste prudents. On doit aller aux archives.
    Vesh » Encore faut-il savoir où c’est. Tu n’as pas de plan ?
    Kovann » Penses-tu ! C’est pas très compliqué d’en trouver un, maintenant.


    Ils arrivèrent enfin, après moult détours pour atteindre les niveaux supérieurs.
    À l’intérieur du Temple régnait un silence de mort. Et pour cause : elle en jonchait le sol. Des squelettes, en grand nombre, de quoi donner le tournis. Un cimetière, abandonné comme au premier jour.
    Contrairement à Korriban, ce lieu n’avait pas été conçu comme une sépulture, et Kovann fut troublé par les remous – pourtant lointains – de la Force. Parfois, il avait l’impression d’entendre des cris, des hurlements.
    Il avait froid. Il se sentait glacé. Sans le comprendre, la plaie dans la Force qu’avait causé ce massacre le touchait lui aussi.

    Navill » Hé, Kovann ? Ça va ?
    Kovann » Oui, oui, c’est… c’est rien. Allons-y.

    Au vu de l’absence de sabres laser avec les dépouilles, ils n’étaient pas les premiers à mettre les pieds là-dedans. Et s’ils n’étaient pas les premiers, mais qu’on ne trouvait pas de mort non Jedi… cela voulait dire que les monstres n’étaient plus là.

    Comme le reste du bâtiment, la bibliothèque des archives était plongée dans le noir. Le courant avait été coupé depuis probablement la fin du massacre. Seules des fenêtres, plus ou moins grandes et ternies par le manque d’entretien, laissaient passer les rayons du soleil. Pour les angles vraiment obscurs, le Chistori avait prévu les lanternes.

    En observant les lieux, on pouvait y voir beaucoup de saccages : des hololivres hors d’usage éparpillés au sol, des bris d’holocrons ainsi que de nombreux emplacements dépouillés. Sorrav pesta intérieurement de toutes ses forces de la perte de ce savoir, soit par pillage soit par volonté de détruire. Combien d’holocrons avaient été volés pour servir de babiole décorative pour riches gogos incultes ?

    Kovann se dirigea vers les ordinateurs. Tous les écrans avaient été vandalisés, plusieurs tours éventrées.

    Kovann » Vesh, à toi de jouer : essaie de me récupérer les disques durs là-dedans. Il doit y avoir quelques trucs qui nous seraient très utiles dans le projet. Navill, surveille la porte au cas où.

    Le savoir n’intéressait pas les imbéciles, mais les beaux objets, oui : c’était pour cette raison que les holocrons avaient disparu, mais que plusieurs tours d’ordinateurs demeuraient oubliées. Et pour ce qui était des composants, il devait exister bien d’autres moyens plus sûrs pour s’en procurer. De nombreuses légendes passaient sur HoloNet pour effrayer et tenir les curieux et les crédules éloignés du Temple ; ça filtrait déjà un beau paquet de monde, mais le Chistori n’en faisait pas partie.

    L’humanoïde bleu de peau finit par extirper le disque de mémoire de l’ordinateur : « Un peu cogné, mais avec un peu de chance on pourrait en récupérer quelque chose », affirma-t-il. Kovann lui demanda de répéter l’opération avec les autres, et lui-même prenait des tours entières pour les mettre dans les sacs qu’ils avaient apportés avec eux.

    SKRRRIIIIIYYYAAAH !

    Alors que les deux hommes continuaient de se servir, un bruit éloigné mais qui résonnait depuis l’intérieur du bâtiment les interrompit en leur gelant l’échine.

    Kovann » Oh, j’aime pas ça…

    mercredi 17 juillet 2024 - 00:15 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 37


    Coruscant, Bibliothèque du Temple Jedi – Mi-193

    Le silence était retombé aussitôt. Mais les trois pillards demeuraient stupéfiés, transis sur place par ce hurlement que même leurs pires cauchemars n’avaient pu leur apporter. Kovann et Navill, en plus, étaient des « durs », il en fallait beaucoup pour les tétaniser.

    Kovann » C’est les monstres…
    Vesh » Oui…
    Kovann » Ça doit être moi qui l’excite. Prenez les sacs et filez.
    Navill » Mais, et toi ?
    Kovann » Allez au vaisseau. Si je ne vous contacte pas d’ici une heure… n’essayez pas de venir me chercher, repartez pour Kaas avec les infos. Melyn s’en occupera.

    Inutile de les mettre en danger : si ces shaax étaient capables de ne faire qu’une bouchée des Jedi, deux pauvres bandits ne tiendraient pas une seconde.

    Ce qui perturbait le Chistori, c’était de ne sentir aucune présence. Il avait appris, depuis le temps, à percevoir les « signatures » des gens, ou des êtres vivants. Dans ce Temple où la mort était maîtresse, il ne sentait rien d’autre que la présence de ses deux compères.
    Et cela n’augurait rien de bon du tout.

    Sorrav n’était ni Jedi, ni Sith. Ce n’était qu’un sensitif capable de quelques petites utilisations de la Force. Dévier un blaster, c’était facile ; soulever une lourde caisse, il pouvait le faire ; déchaîner tout son pouvoir contre une ignominie spécialisée dans l’apéritif aux midichloriens, il aurait bien aimé.

    Il devait d’abord faire gagner du temps à ses comparses pour qu’ils s’éloignent suffisamment du Temple : rester auprès d’eux revenait à les tuer avec lui, et tel n’était pas le but de cette mission.

    Ses cavités auditives perçurent un bruit se rapprochant. Une masse informe se mouvait sans précipitation vers l’entrée de la bibliothèque.
    Ce monstre noir était plus affreux que les plus laids tuk’atas, que les gueules des k’lors, que les créatures de Dromund Kaas. Sa simple présence, proche maintenant de Sorrav – devait-elle être à une vingtaine de mètres –, causait une anomalie dans la Force qui avait de quoi perturber un sensitif.

    L’immondice lui fit face. Cette chose avait-elle seulement des yeux ? Puis soudain, elle repoussa son cri : plus long, plus puissant, Kovann eut à se boucher les tympans pour ne pas qu’ils explosent.

    SKRRRIIIIIIIYYYYYYYAAAAAAAAAAH !

    Sonné avec des acouphènes, une intuition pourtant lui ordonna de plonger sur le côté : le Chistori eut à peine le temps d’apercevoir son prédateur bondir vers lui qu’il esquiva de justesse. L’animal se cogna dans le fond de la pièce : le choc fit tomber sur sa tête un buste en bronze massif ; un tel objet eut broyé n’importe quel crâne, mais en voyant que ça ne provoquait qu’un vertige de quelques secondes, Sorrav comprit à quel point il était vraiment dans la mеrdе.

    Sans perdre un instant, il se précipita gauchement vers les escaliers menant à l’aile supérieure. Sa poursuivante émit des râles aigus d’agacement. Le grand Chistori de deux mètres dix, aussi costaud qu’un Wookie, aux griffes capables de lacérer des chairs, se sentait tout petit et vulnérable à présent.

    Le fugitif ne réfléchissait pas : la moindre issue, il s’y engouffrait. La plupart des portes était éventrée par d’autres pillards, ou peut-être la bataille d’origine. Quant à celles fermées, l’absence de courant les transformait en murs infranchissables : c’était Navill qui avait le chalumeau et il ne possédait pas de sabre laser.
    Heureusement pour lui, une météo impeccable se présentait en ce milieu de journée : par conséquent, la visibilité restait globalement bonne.

    Kovann s’arrêta un instant pour reprendre son souffle : il n’avait aucune idée de combien de temps il venait de courir, mais la terreur qui l’habitait amplifiait le phénomène.
    Alors que la pause lui permettait de reprendre un peu ses esprits, il se rendit compte d’une chose : si ces créatures « sentaient » la Force, alors il lui était impossible et inutile de se cacher en attendant qu’elle ne s’en aille. Ça revenait même à signer son arrêt de mort.

    Le temps de réflexion fut écourté : le sol trembla dans un roulement sourd comme du tonnerre. Kovann devait quitter le bâtiment, mais il s’était perdu ; dans l’urgence, pas moyen de consulter un holoplan ou quoi que ce soit.

    samedi 20 juillet 2024 - 19:21 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 38


    Coruscant, couloirs du Temple Jedi – Mi-193

    Une chose était sûre : il fallait maintenir plusieurs mètres de distance entre la shaax et Kovann. D’autant plus qu’il eut le plaisir de découvrir – ou plutôt confirmer ce qu’il avait entendu dire – que cette bête, parmi toutes ses qualités, crachait des jets d’acide. L’armure traditionnelle du Chistori en pâtit.

    Sorrav dut probablement son salut à son agilité d’espèce, qui lui avait permis des esquives ou des franchissements d’obstacles qui, dans d’autres circonstances, l’auraient tué.

    Pour la première fois de sa vie, le pirate goûtait à la peur. La vraie peur. La terreur. Même dans les abordages les plus difficiles, même dans les retraites, il n’avait connu ce sentiment à ce point. Dans sa course, il lançait des gravats sans regarder ; un réflexe plus qu’une volonté de blesser cette bête des enfers.

    En se retournant, il vit la shaax bondir sur lui de tout son corps massif ; le Chistori ne réfléchit même pas et se jeta dans l’ouverture d’une porte. Il y faisait très sombre, car aucune fenêtre ne donnait dans la pièce ; la seule source de lumière venait de l’encadrement.
    En entrant, le pied de Kovann roula sur quelque chose. Il s’écrasa de tout son long, le menton frappant le sol.
    Le temps de se retourner, la shaax avait changé sa trajectoire et obstrua dès lors la seule issue. Le Chistori se dit que tout s’arrêterait là, qu’il avait eu trop confiance en lui. Mais ce n’était pas un condamné à mort : il se battrait jusqu’au bout.

    Tâtonnant par terre, sa main toucha un gros cylindre qu’il jeta aussitôt sur la créature, qui venait d’ouvrir sa gueule… Une seconde… Ses gueules ?!
    Par un réflexe, la shaax fit un mouvement de mastication : un bris de verre étouffé se fit entendre.

    Mais contre toute attente, subitement, elle émit des gémissements et sa grosse masse commença à se secouer, à faire des mouvements qui s’apparentaient à de la douleur.
    Le spectacle était très étrange : cette bête que rien ne pouvait arrêter illustrait des signes de faiblesse. Kovann était encore trop coi pour faire quoi que ce soit, si ce n’était ne pas quitter la créature des yeux.
    Des spasmes s’emparèrent d’elle, puis… de la fumée sortit de ses gueules, avant de faire place à des flammes. Elle criait de plus en plus fort mais de plus en plus court ; de son gosier sortaient du feu et des vapeurs verdâtres. Une agonie spectaculaire, jusqu’à ce le corps massif ne s’écroule brutalement. Quelques derniers spasmes nerveux, puis le silence.

    Toujours tétanisé, le Chistori resta là, à observer sans mouvoir la moindre phalange, ce cadavre qui une minute plus tôt était sur le point de le dévorer.
    Après quelques instants, ses esprits lui revinrent enfin et il se leva, doucement. Toujours la peur au ventre, il sortit de cette pièce et prit de la distance. En passant près du corps, ses sinus furent agressés par une odeur âcre et une sensation de plaie qui le fit tousser ; par réflexe, il retint sa respiration le temps de s’éloigner. Là, il attrapa un gravats de la taille de sa main et l’envoya de toute ses forces : le projectile rebondit sur la peau – ou la chitine, il ne savait pas très bien –, tomba par terre, mais la carcasse ne bougea pas.

    Une question, alors, vint à l’esprit de Kovann : que lui avait-il envoyé pour tuer ce monstre, sans le vouloir ? S’agissait-il des bris de verre avalés ? Avec de l’acide, ça ne devait pas être un gros danger. Et pas au point de provoquer du feu.
    Il prit sa torche et éclaira les zones d’ombre : tout cela ressemblait à une cantine. Et en regardant les restes de l’objet qui avait vaincu la bête, il n’en revenait pas.

    Il avait lancé une bouteille d’eau.
    De l’eau… ? Tout simplement ? Kovann avait du mal à y croire. Quelque chose d’aussi simple, d’aussi… bête… viendrait à bout de ces monstres issus d’un esprit malade ?
    Sans se triturer davantage le cerveau, l’intrus chercha, toujours sur ses gardes, la sortie du Temple. Il avait passé trop de temps ici, et ses camarades allaient partir sans lui s’il traînait.

    mercredi 24 juillet 2024 - 20:25 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 39


    Dromund Kaas, Kaas City – Le lendemain, mi-193

    Comme il lui avait été incombé, Melyn s’occupait de l’instruction du petit Sith, quand un tumulte l’arracha de son devoir. Des cris… puis des coups de feu ?!
    Se précipitant à la fenêtre, elle vit des civils courir dans une même direction tandis que les hommes chargés de la sécurité prenaient leurs blasters.

    Melyn » Mark ! Mark ! Ne bouge pas, reste là, d’accord ? Je reviens, mais surtout tu restes ici !

    Et elle sortit en verrouillant bien la porte, son épée dans la main. Elle vit Duusa, un des hommes parmi les plus proches de Kovann, et vint à lui.

    Melyn » Qu’est-ce qui se passe ?!
    Duusa » C’est les esclaves ! Ils ont réussi à s’armer, ils se révoltent !
    Melyn » Les esclaves… ? Ou les serfs ?
    Duusa » Non, les esclaves. Ceux de seconde zone.

    La jeune fille sentit son sang bouillir, avec en même temps une inquiétude sur la tournure dramatique que pourrait prendre la situation : des gens qui n’avaient plus rien à perdre, armés de blasters, ça allait faire du dégât. En conséquence, la réponse allait – et devait – être brutale.

    Duusa » Faut faire immédiatement décoller toutes les navettes : aucun d’entre eux ne doit quitter la planète ! Le Malvin est en voyage, il pourra pas les empêcher de sauter en hyperespace ! Tiens, prends ça, ce sera plus utile qu’une épée.

    Le Dévaronien lui tendit un blaster qu’elle saisit ; depuis son arrivée, on lui avait appris à s’en servir.

    Melyn » Aux plates-formes ! Et pas de quartiers !

    Kovann, Vesh et Naviil n’étaient toujours pas revenus de Coruscant, Meric, Giaaq et Nyl étaient partis en abordages, et il ne restait bien plus que Duusa pour maintenir à peu près la ville ; le commandement revenait donc à Melyn, comme l’avait établi le Chistori avant son départ.

    Les lasers fusaient dans les rues, on trouvait déjà des morts et des blessés. Les hommes de Kovann avaient besoin de temps pour se regrouper, il y avait tant à faire !
    L’urgence consistait d’abord à sécuriser tous les points de décollage. Il n’y avait pas beaucoup de navettes, mais encore fallait-il les atteindre avant les esclaves. Si un seul s’en allait, il pouvait rameuter une force de représailles. Pire : vendre la présence de Kovann et Melyn en tant que sensitifs.

    Melyn » Là ! Y en a un !

    Elle ouvrit aussitôt le feu. Pas de sommation : ils voulaient se battre, et de toute façon, ils étaient remplaçables ; Kovann allait sûrement comprendre. Accompagnée de Duusa, ils arrosèrent l’esclave qui partait se mettre à couvert ; le Dévaronien les y mit également et contacta plusieurs hommes épars dans la ville.
    De sa cachette, le Zygerrien tentait des tirs qui forçaient Melyn à se protéger. Puis il sortit pour essayer de se couvrir ailleurs, Duusa tira plusieurs décharges dont une le toucha, le faisant tomber dans un cri. Avec Melyn, ils vinrent à lui et sans hésiter un instant, à bout portant et alors qu’il tentait de récupérer son arme, Sedna lui grilla la cervelle.

    Le Dévaronien eut des nouvelles : une demi-douzaine d’hommes tenait l’accès vers une des seules navettes, bien retranchés, et nul n’aurait été capable de passer. Une bonne chose à laquelle ne plus se soucier.

    Quelques combattants rassemblés, Melyn tenait maintenant un groupe de cinq – ou plutôt, codirigeait avec Duusa, mieux expérimenté. Ils se firent surprendre par deux esclaves cachés, l’un couvrant la progression de l’autre avec la redoutable efficacité militaire du SEZ.

    Les grenades avaient été envoyées dans les vaisseaux d’abordage pour les missions : autant un bienfait – car les esclaves n’y avaient pas accès – qu’une malédiction – puisque les maîtres non plus ne pouvaient s’en servir pour déloger les rebelles. Il fallait donc s’affronter aux armes légères.

    Lors de l’embuscade, un laser frappa aux côtes Melyn, qui s’effondra. Duusa et les autres eurent une immense frayeur : qu’allait dire Kovann, si…
    Pas le temps de réfléchir, ils la traînèrent à couvert. Heureusement, elle était encore vivante et reprit conscience après quelques minutes, bien qu’incapable de se battre.
    L’effet de choc passé, la douleur la faisait enrager. Elle sifflait une haine entre ses dents à l’égard des insurgés, promettant les pires châtiments et exhortant à ne faire preuve d’aucune pitié ni de compassion : ils devaient être matés, écrasés, broyés ! Qu’ils baignent dans leur sang ! Tel était le destin qu’ils avaient choisi. Sa rage et sa haine étaient si pures et brutes que la Mirialane fit même un peu peur à ses hommes. Mais même la colère, même l’adrénaline, ne pouvaient lui permettre de respirer correctement et de ne pas se tordre de douleur.

    Le pic de la bataille dura une bonne dizaine de minutes, puis cela demanda plus de six heures pour déloger les derniers esclaves qui s’étaient retranchés dans un bâtiment en travaux.
    Certains, déraisonnables, acceptèrent de se rendre. Espéraient-ils une clémence ? Comptaient-ils raconter qu’ils s’étaient laissé embarquer par les autres et qu’ils regrettaient ?

    Melyn, désormais capable de marcher avec une compresse au bacta, nourrissait sa rancœur vengeresse avec sa blessure, mais aussi avec le compte des morts et des blessés plus ou moins graves.

    Elle fit convoquer deux prisonniers, qui n’en menaient pas large. Il n’y avait que mépris dans son regard et dans sa voix :

    Melyn » À genoux. Excusez-vous, implorez ma pitié, et je demanderai peut-être à Kovann d’alléger votre châtiment quand il rentrera.

    Les deux hommes obéirent et courbèrent lâchement l’échine, comme devant une divinité, à justifier une action qui selon eux n’était pas voulue. Ils louèrent sa puissance, sa beauté – qu’en avait-elle à faire, de leur part ? –, ils étaient prêts à la servir elle et elle seule.
    Deux larves pathétiques, dont la fille prenait grand plaisir à humilier ainsi. Pourtant, sa nature ambitieuse répugnait ce comportement veule, voire flagorneur. Ça lui gonflait l’amour-propre autant que ça l’écœurait.

    Melyn » Vous n’avez aucune dignité.
    Esclave » Non… nous ne sommes rien ! Nous sommes des misérables ! Des objets.
    Melyn » C’est bien ce que je dis. Debout.

    Ils se levèrent, et en un éclair, la Mirialane tira sa vibrolame qu’elle enfonça dans la jugulaire du premier ; il tomba sur les genoux dans un bruit dégoûtant. Puis elle approcha l’acier près de la gorge du second, qui tremblait aussi fort qu’un arbre dans le vent.
    Quelques secondes ainsi, Sedna l’observa suer, grimacer de terreur et de chagrin, dans des couinements d’enfant. Il crispait son visage, redoutant le coup fatal.
    Contre toute attente, Melyn éloigna son arme et l’homme parut se détendre un peu, puis soupira :

    Esclave » … Merci.

    Elle arqua un sourcil.

    Melyn » « Merci » ?

    Le malheureux ne savait pas comment interpréter ce ton, ce regard. Qu’il était bon de jouer au chaud et au froid.

    Melyn » Parle pas trop vite.

    Il n’eut pas le temps d’assimiler qu’elle frappa du même coup que le précédent. Elle avait étanché sa soif d’humiliation, et maintenant celle de vengeance.
    Quant aux restants… Kovann, sans doute, n’allait pas tarder à rentrer ; il déciderait de leur sort.

    lundi 29 juillet 2024 - 11:42 Modification Admin Réaction Permalien

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    ChistorSith

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    Chapitre 40


    Dromund Kaas, Kaas City – Le lendemain, Mi-193

    Lorsqu’il apprit, à son retour, l’insurrection des esclaves et le prix qu’elle coûta, Kovann était dans une furie glaciale.
    Une vingtaine de rebelles, dont il ne restait que six survivants. Pour ses hommes, neuf morts et une trentaine de blessés, ainsi que six droïdes ouvriers détruits. Le Chistori fut à la fois inquiet d’apprendre que sa disciple avait été touchée, mais rassuré qu’elle soit de nouveau sur pied.

    Melyn » J’ai tué deux prisonniers, hier. J’en avais besoin.
    Kovann » Tant mieux si ça t’a fait du bien. De toute façon, ça ne change pas grand-chose…

    Le jugement fut vite fait et sans procession : les six furent menés sur la place principale et pendus devant la foule. Une méthode d’exécution assez rare, utilisée disait-on sous Palpatine, mais très efficace et spectaculaire d’autant qu’elle permettait de laisser les corps à la vue de tous, et rappeler ainsi qui dirigeait et ce qu’il advenait des rebelles. Et puis, voir la mort, ça endurcissait aussi les enfants.

    Les condamnés avaient beau pleurer, supplier, promettre qu’ils avaient été forcés par les autres et qu’ils rentreraient dans le rang, tout le monde était enchanté de les voir mourir. Même les serfs, « esclaves de premier rang », alors que certains avaient vu des proches être exécutés dans leur précédente vie. Les complaintes s’arrêtèrent bientôt pour un macabre – mais fort satisfaisant – spectacle.
    Melyn avait demandé à être le bourreau. Elle aima beaucoup.

    Parmi les neuf tués, trois étaient bien connus de Kovann pour avoir été là du temps de Dyvon. Une cérémonie fut préparée afin de leur rendre hommage. Il se rendit également au chevet des blessés ; c’était très important de garder le contact avec ses gars, ceux qui souffraient pour lui, et montrer qu’il ne les oubliait pas, qu’ils étaient considérés.


    Toutes ces formalités faites, le Chistori allait pouvoir fouiller les archives Jedi récupérées. Mais à peine s’installa-t-il que Duusa demanda un entretien.

    Duusa » C’est à propos de Melyn.
    Kovann » Oui, quoi ? Elle va pas bien ?
    Duusa » Pour sa blessure ? Si, Harlaan l’a bien soignée ; un peu de bacta et c’était bon. Non, ce que je veux dire, c’est que… Quand elle a été touchée, on l’a mise à couvert et tout, mais… pendant un instant, elle a eu les yeux bizarres. Jaunes. J’ai cru que j’avais la berlue, mais les autres l’ont vu aussi. Quand on a rapporté ça à Harlaan, il a dit que ses yeux allaient bien. Est-ce que… c’est ce que je pense ?

    Le Chistori fut surpris d’apprendre cela. C’était en soi une bonne nouvelle : Melyn laissait le côté obscur l’envahir. Mais cela voulait dire aussi qu’il fallait la contenir un peu plus ; de par sa jeunesse, la Mirialane se laissait aller plus facilement à ses passions, ce qui porta souvent préjudice aux Sith.

    Kovann » Tu penses bien, oui. Mais que tout le monde se rassure, elle est avec nous.
    Duusa » Attends ! Si c’est une Sith, c’est peut-être un agent de Dark Spencer.
    Kovann » Je peux t’assurer que non. Tu n’étais pas là quand on l’a trouvée la première fois. Et elle ne maîtrise pas bien la Force pour être une apprentie. Tu peux dormir sur tes deux oreilles, je m’occupe d’elle.

    Plus ou moins convaincu, le cornu remercia son chef et sortit.

    Bon, il allait être possible de fouiller ces disques, maintenant !
    Le Chistori passa plusieurs jours à tenter de récupérer les données. Dans certains cas, ça se faisait tout seul, sans problème ; dans d’autres, le matériel était trop endommagé et illisible. Et pour la plupart, il fallait travailler un peu, briser des sécurités : Vesh fut à nouveau sollicité.

    Kovann trouva des choses moyennement intéressantes ; des fichiers de recensement de Jedi de différentes époques : noms, portraits, grades, historiques… Des données qui ne le concernaient pas vraiment. Un peu d’histoire des Jedi, de la période post-Ruusan ; là encore un historien eut été ravi, mais lui, ce n’était pas ce qu’il cherchait.

    Il trouva des entrées sur Desann. Pour beaucoup, des choses qu’il savait déjà, mais cela lui apporta quelques précisions supplémentaires.
    Ce qui le surprit, en revanche, fut celles sur Tavion, associées à lui : elle avait été dans le tombeau de Ragnos ! Vaincue par un Jedi, qui avait voulu sceller l’entrée avec son sabre. Et si…
    Ça ne faisait aucun doute : l’échantillon d’Humaine dont lui avait parlé le Kaminien, cette momie qu’il avait vue, c’était elle. Le sceptre brisé, l’épée, tout concordait avec ce rapport signé Jaden Korr.

    Elle avait tenté de ressusciter Ragnos en canalisant le pouvoir de la Force dans son sceptre. L’imbécile ! Alors qu’un peu de clonage aurait suffi, surtout avec l’argent dont elle disposait grâce aux Vestiges de l’Empire ! Elle avait été impatiente, sa soif de vengeance contre l’humiliation de Katarn l’avait fait se précipiter, et elle avait perdu.
    Mais en y réfléchissant, cela expliquait peut-être pourquoi il avait été facile de reconstituer les gènes de Mark : le sceptre avait dû commencer ce travail, peut-être « réveiller » les midichloriens, réparer des branches ADN, des chromosomes, qu’en savait-il…

    Il avait ainsi trouvé quelques explications, mais rien sur les anciens Sith. Ils n’avaient pas eu le temps de récupérer beaucoup de données à cause de la shaax et des endommagements. De plus, il ne pouvait pas s’accorder pleinement à la fouille, devant s’occuper de Mark et aussi donner un coup de main dans les travaux de rénovation et de désherbage massif de Kaas City, plus les abordages et les voyages vers Kamino.


    vendredi 02 août 2024 - 19:51 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 41


    Kamino, bureau de Boam Se – Quatre mois plus tard, fin 193

    Cette fois-ci, Kovann voulut venir lui-même payer, car il avait besoin de parler au cloneur. Sedna n’aurait pas pu le faire exactement comme il voulait.

    Kovann » Monsieur Se, je ne vous cache pas que les choses deviennent… compliquées. Je suis pris de tous côtés : en plus de faire renaître les Sith, je dois préparer les lieux pour vivre, le tout en clandestinité. Un voyage ici me prend pour ainsi dire un mois, aller-retour. Aussi, je me demande s’il ne serait pas plus pratique – et plus économique, puisque le temps c’est de l’argent – de… transférer le matériel nécessaire au clonage des Sith sur le monde où je me trouve.
    Boam Se » Vous n’y pensez pas ! Vous n’avez pas idée de tout ce que ça représente. Et cela vous coûterait des millions – des dizaines, des centaines de millions, peut-être même des milliards ! Regardez ne serait-ce que les plates-formes à tubes embryonnaires. Sans parler du centre de réparation ADN. J’entends parfaitement vos nécessités logistiques, et j’aurais accepté avec plaisir un déménagement, mais un clonage de cette qualité ne peut se faire avec du matériel bas de gamme. Et je ne doute pas que vous cherchez la meilleure qualité pour vos clones.

    Le Chistori se leva de sa chaise et fit quelques pas dans la pièce.

    Kovann » Je ne peux laisser Mark sans surveillance, il est trop petit. Et mademoiselle Nin doit être là pour lui quand je suis absent.
    Boam Se » Ne pouvez-vous pas charger une de vos connaissances à sa garde ? Ou envoyer quelqu’un d’autre ici ?
    Kovann » Ni l’un, ni l’autre. Mark est encore un secret, très peu de gens dans mon entourage sont au courant.
    Boam Se » … Je suis vraiment navré de ne pouvoir vous aider.

    Un silence paisible plana dans le bureau, avant que l’individu à peau blanche ne le brise :

    Boam Se » À moins…

    Kovann se retourna, toute ouïe.

    Boam Se » Nous ne voyageons pas beaucoup. Mais peut-être qu’user d’un intermédiaire neutre, au moins pour me remettre l’argent, serait une solution. Un peu plus coûteuse pour vous en crédits, mais qui vous ferait gagner beaucoup de temps – et le temps, comme vous dîtes, c’est de l’argent.

    Le client hésita. Quand il était question d’argent ou d’objets de valeur, il avait très peu foi dans les pilotes et les contrebandiers – il en était un, en quelque sorte.
    Et pourtant… Il s’agissait bel et bien de la meilleure solution. Ça lui faisait mal de le reconnaître, mais il le fallait.

    Pour éviter les petits malins qui auraient l’idée de se servir, Kovann se prépara pour le voyage suivant, avec un moyen facile de sécurisation : des mallettes de crédits à la serrure dont le code ne pouvait être connu que de Boam Se. Ça limiterait les piratages.


    mardi 06 août 2024 - 18:07 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 42


    Système Corphelion, secteur Corpheli, Région d’expansion – Trois mois et demi plus tard, 194

    Cela faisait plusieurs abordages maintenant que les pirates ne récupéraient pas grand-chose, ou se faisaient repousser. Les zones de guerre avaient l’avantage de ne pas trop attirer l’attention sur les actes de piraterie, mais la contrepartie voulait des vaisseaux mieux armés, mieux escortés, ainsi que des équipages mieux aguerris.

    Kovann avait pris du temps pour méditer, malgré ses devoirs qui l’appelaient de toutes parts. Ses gars devaient avoir une victoire majeure, un bon butin pour leur remonter le moral. Ils avaient trop joué les gagne-petit, ou subi de nombreuses pertes.

    La Force lui avait dit de se rendre dans le système planétaire de Corphelion. Un choix audacieux, trouvaient ses hommes, pour se situer non loin des frontières impériales et donc de la ligne de front.

    Mais le système pouvait être source de bons revenus : là se trouvaient les Comètes de Corphelion, un spectacle naturel d’une splendeur assez rare dans la galaxie, et qui attirait par conséquent un grand nombre de touristes fortunés prêts à se payer des croisières en paquebots stellaires de luxe.
    En outre, une plate-forme s’y tenait pour y accueillir des visiteurs de longue durée, avec activités de détente, casinos, et de quoi vider les poches de ceux venus pour étaler leurs richesses.
    Ces poches allaient être délestées avant destination, cette fois.

    Hors de question d’attaquer la station : trop bien armée, trop de personnel de sécurité, trop imposante pour l’armement certes conséquent du Merry Malvin mais aucunement à la hauteur.
    En faisant des recherches préalables, les pirates connaissaient les voyages prévus, leur provenance, et leur date de passage. Un vaste navire de plaisance chandrilan s’annonçait prochainement, et Kovann l’attendait à présent non sans impatience : des Chandrilans, impeccable ; on pouvait être sûr qu’ils étaient riches, et en général pas très revêches.

    Il arriva sur les scopes, et le modus operandi habituel fut de mise : champ d’interdiction, brouillage des communications, bombardement aux batteries à ions.
    Le vaisseau était vraiment grand, probablement bien défendu. Plusieurs appareils d’abordage furent déployés, pour mieux attaquer.

    Mais tandis que les navettes amorçaient leur descente, Kovann éprouva un trouble. Pas un mauvais pressentiment, mais… ou plutôt, un différent.
    Les gars étaient contents de partir à l’assaut avec leur patron, ce dernier sentait le baume dans leur cœur. Pourtant, plus les chalumeaux découpaient les côtés du sas, plus cette perturbation intérieure devenait concrète.

    La porte sauta, les pirates firent déferler un tir de suppression, comme d’habitude. Mais aucune réponse. Tous tués du premier coup ? Quand même pas !
    La fumée dissipée, le corridor était en réalité vide.
    Jusqu’à ce qu’un assez grand Iktotchi n’arrive d’une porte, calmement, les mains levées. Des gardes venaient derrière lui, l’arme au poing mais pas en joue.

    Iktotchi » Partez, pirates ! Je ne vous laisserai pas faire du mal aux passagers de ce vaisseau !

    Les forbans rirent de dédain. Sauf Kovann.
    Ce discours, cette résonance… cet homme paraissait le cacher, mais le for intérieur du Chistori lui disait qu’il s’agissait d’un Jedi.
    Les choses risquaient de devenir très compliquées, peut-être même catastrophiques. Voilà donc pourquoi la Force lui avait montré ce vaisseau, cette attaque précisément.
    La plus grande prudence s’imposait : un Jedi, doublé d’un Iktotchi, espèce connue pour ses facultés télépathiques et par extension de lecture de pensées, Kovann devait avoir un contrôle très assidu sur ce qui pouvait lui passer par la tête.

    Kovann » Sachez que nous n’en voulons pas à la vie de ces gens, seulement à la cargaison du navire… et un peu à leur porte-monnaie, au passage.
    Iktotchi » Laissez-les tranquilles. Ils ne vous ont rien fait, ils sont innocents.
    Kovann » Ce sont les affaires, monsieur. N’y voyez rien de personnel. Que les gardes déposent leurs armes, et on ne leur fera rien. Par contre, s’ils résistent, là… on sera contraints et forcés de répliquer.

    Le sensitif à cornes ferma les yeux, baissa la tête et soupira comme de résignation. Son interlocuteur demeura sur ses gardes, le poing serrant très fort le pommeau de son épée pour ne pas se la faire arracher.
    L’Iktotchi releva la tête, et ouvrit les bras :

    Iktotchi » Capturez-moi. Je vaux plus que l’argent qu’ils peuvent avoir sur eux. Je… Mon nom est Tchol Orcfa. Je suis un Maître Jedi.

    Pas farouche. Mais un Maître ! Il lui aurait suffi de dégainer son sabre, et il les aurait tous éliminés.

    Kovann » Hé, oh… Ne nous faites pas le discours larmoyant. Vous avez vu le vaisseau ? D’où il vient ? Sa destination ? Les passagers sont blindés de thunes, venez pas nous faire croire que ça va les mettre sur la paille. En plus, ils ont des assurances à tous les coups. On parle pas d’un cargo de réfugiés. Allez, les gars.

    Les forces de sécurité montèrent leurs blasters, ce à quoi l’Iktotchi répondit d’un geste de la main.

    Kovann » Ces types vous obéissent ? Vous, un Jedi ?
    Tchol Orcfa » Certains restaient loyaux avec nous. Et après vingt ans, les esprits se sont apaisés.
    Kovann » Je vois… Mais laissez-nous passer. Nous avons besoin de cette cargaison et de leur argent. Eux, ils ont déjà tout ce qu’il faut.
    Tchol Orcfa » N’essayez pas de me berner, pirate. Si vous voulez de l’argent, prenez-moi en otage et remettez-moi à la République. Si tel doit être mon destin, alors ainsi soit-il. Mais je ne vous laisserai pas vous en prendre à ces gens. Et je ne veux pas vous massacrer.
    Kovann » Ne faites pas l’imbécile. Vous nous prenez pour des tueurs de sang-froid ? Que personne ne tente de bêtise, que les gardes posent leurs armes au sol, et ils n’auront même pas un bleu.

    Les hommes commençaient à s’impatienter, d’un côté comme de l’autre. Au point même qu’un des gardes chandrilans s’invita dans la conversation :

    Garde » Monsieur, laissez-nous faire. Ce ne sont que des pirates, ne vous sacrifiez pas pour ça.
    Tchol Orcfa » Ils sont plus dangereux que vous ne le pensez.

    Il appuya son regard sur le Chistori. Évidemment qu’il l’avait senti, lui aussi.

    Kovann » Vous vous rendriez comme ça, sans vous battre ?
    Tchol Orcfa » Un Jedi ne cherche pas le combat. Si je dois me sacrifier pour épargner ces gens, alors je le ferai.
    Kovann » Vous savez que si on vous prend, on vous remettra à la République, et elle va pas faire dans la dentelle avec vous ?
    Tchol Orcfa » N’insultez pas mon bon sens. Si telle doit être ma destinée, il faut savoir l’accepter. Je ne crains pas les conséquences : « Il n’y a pas de mort, il n’y a que la Force ».

    Kovann roula des yeux avec une inspiration.

    Kovann » Bon, ben puisque vous avez l’air d’y tenir…

    vendredi 09 août 2024 - 23:46 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 43


    Système Corphelion, secteur Corpheli, Région d’expansion – 194

    Le garde, visiblement, n’avait pas l’intention de laisser le Jedi se faire capturer et tuer par une vulgaire bande de hors-la-loi.

    Garde » Ça ne se passera pas comme ça !
    Tchol Orcfa » Non, attendez… !

    D’un mouvement brusque, les blasters se levèrent en direction de Kovann et ses hommes. La réponse, immédiate, provoqua la fusillade. Le Jedi arracha d’une sacoche son sabre laser dont la lame émeraude jaillit ; le chef pirate brandit son épée en conséquence, mais que faire d’autre à part filer ?

    Kovann » En arrière ! On dégage, tout le monde !

    Il envoya une poussée dans un réservoir quelconque, lequel fut projeté contre des soldats. Il se tenait devant ses hommes, comme pour couvrir leur retraite.
    Les gardes cessèrent le feu, et le Maître Jedi engagea un duel contre le Chistori certes plus grand que lui et fort physiquement, mais encore faible dans la Force. Kovann se surprit même à tenir aussi longtemps ; il ne réfléchissait plus, ne se laissant guider que par ses intuitions et son adrénaline carburée à la peur.

    Les lames de plasma et d’acier se collèrent, les visages proches.

    Tchol Orcfa » Je ne sais pas qui tu es, mais la Force est en toi. Ne te perds pas ! Je sens une lueur en toi, une part de bon, qui est recouverte par des ténèbres. Je peux t’aider à trouver une vie meilleure…
    Kovann » Une vie meilleure ? Traqué par la République ?
    Tchol Orcfa » Qu’est-ce que ça changerait de ta vie actuelle ? Et ça te permettrait de trouver la paix, l’harmonie avec toi-même.

    Il se méprenait… ou il mentait : un Maître Jedi devait forcément sentir la paix en Kovann. Une paix teinte d’obscurité – ça devait paraître inconcevable, et pourtant…

    La situation était tendue. Le Jedi ne faisait sciemment pas usage de tout son pouvoir, ou Sorrav aurait déjà fini en lamelles carbonisées. Un fol espoir de le convertir, certainement.
    Continuer le duel équivalait à se condamner. Il doutait néanmoins qu’Orcfa laisserait repartir un potentiel dans la Force à une vie de crime – et encore, s’il savait ce que ça cachait…

    Se répugnant d’ordinaire à utiliser ces méthodes animales, nécessité faisait loi et Kovann, avec sa tête allongée, profita d’une parade maintenue pour mordre l’épaule de l’Iktotchi avec sa puissante mâchoire. La tension des armes relâchée, le Chistori poussa sur l’épée de ses deux bras et accompagna le geste d’un coup de pied dans le ventre pour écarter son opposant, lequel s’effondra sur le dos.
    La vue dégagée, les blasters parlèrent à nouveau et une décharge toucha Kovann dans le dos, dont l’armure en absorba la létalité. Il s’effondra dans la navette, Giiaq ferma le sas et hurla de décoller, ce qui se fit immédiatement.

    Même avec son armure qui avait amoindri la puissance du laser, Kovann s’en sortit avec une méchante blessure dont il allait falloir s’occuper. Les différents vaisseaux de pillage remontèrent à la hâte à bord du Malvin, qui prit aussitôt ses cliques et ses claques dans un saut hasardeux.
    En sortant du transport, Sorrav prit directement la direction de l’infirmerie. Mais il fut rattrapé dans le hangar par son compère weequay :

    Giiaq » Kovann ! Un Maître Jedi, mеrdе ! Dans quoi tu nous as foutus ?
    Kovann » Écoute, c’est pas le moment…
    Giiaq » Рutаin, heureusement que j’ai averti les autres pour la retraite, sinon ils étaient morts !
    Kovann » Je savais pas qu’il y avait un Jedi ! Je pensais pas qu’un Jedi pouvait se trouver dans un vaisseau plein de monde ! Et c’est ses hommes qui ont tiré ! Il était prêt à se rendre, c’est pas ma faute !
    Giiaq » Attends, t’as pu sentir la Force avec Melyn, mais pas là ?
    Kovann » J’AI SENTI LA FORCE ! MAIS JE SAVAIS PAS QUE C’ÉTAIT UN JEDI ! FOUS-MOI LA PAIX !

    Son hurlement retentit dans tout le hangar, laissant l’homme de main stoïque.
    Kovann avait besoin de calme, de se reposer un peu, et de se soigner. Après quoi, il s’expliquerait plus posément : sa maîtrise basique de la Force ne lui permettait pas de distinguer clairement de quel alignement une présence pouvait se revendiquer, ni de connaître l’identité de la personne. À moins, peut-être, qu’il ne s’agisse d’un individu extrêmement puissant, ce qui n’avait pas été le cas.

    Mais que pouvait bien faire un Maître Jedi à se promener librement, comme ça ? La guerre captait-elle toute l’attention de la République pour diminuer la recherche et la mort des sensitifs ? Ou bien n’était-ce que Chandrila qui faisait de la résistance ? Ou encore une décision de l’équipage du vaisseau ?
    Sorrav n’était pas en état d’y réfléchir ; et honnêtement, il avait déjà bien assez de problèmes pour s’embarrasser d’une autre question. 


    mardi 13 août 2024 - 14:58 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 44


    Route commerciale perlemienne, secteur Maldrood, Bordure extérieure – Le lendemain, 194

    Après un peu de repos et de soins au bacta, Kovann pouvait de nouveau se déplacer à sa guise.
    Au cours de cette récupération, le Chistori comprit pourquoi il avait rencontré ce Tchol Orcfa : la marque de ce dernier dans la Force avait provoqué une réaction, une forme de « vision » sans voir… exactement ce qu’il s’était produit avec Melyn, quatre ans plus tôt.
    Mais là où la jeune fille avait représenté l’avenir, une future disciple dévouée, pourquoi l’avoir guidé jusqu’à un Maître Jedi, incorruptible et qui avait le potentiel d’éliminer Sorrav comme tout son équipage ?
    Contrairement à ce qu’il continuait de croire, le pirate n’était en réalité pas capable de contrôler ses prémonitions : il restait passif, c’était elles qui le guidaient, et non lui qui les cherchait. Il ne savait pas qu’un sensitif pouvait approfondir ces instants pour mieux les comprendre.

    Mais l’heure était maintenant au compte-rendu d’abordage, pas vraiment fameux : un maigre butin de quelques bijoux, un peu moins de douze mille crédits, trois petites caisses de matériel et de vêtements, et une douzaine de blasters pris sur des gardes neutralisés. Niveau pertes, le bilan se montra plutôt lourd : trois morts – dont un de l’équipe de Sorrav – et une douzaine de blessés, parmi lesquels cinq en état sérieux.
    En somme : un raté sévère.

    Non pas que les échecs ne s’étaient jamais produits avec le Chistori. Mais la rareté des occurrences, avec le fait d’être tombés sur un Maître Jedi – même pas un simple apprenti – et la nécessité de se refaire assez vite rendait cette débâcle très amère.
    Jusqu’ici, les choses avaient glissé comme l’eau sur un poisson. Les pirates s’étaient sentis dans un état de grâce, de gloire, au faîte de leur efficacité et de leur puissance. Depuis presque deux ans maintenant, depuis que les réserves accumulées sur Lok qui paraissaient inépuisables avaient atteint leurs limites, l’enthousiasme se réduisait comme peau de chagrin.

    Jamais Dyvon et Plebo ne lui avaient autant manqué… Leur aide eut été précieuse dans bien des domaines. Grave erreur d’avoir éliminé le premier ; le Chistori s’en mordait les doigts chaque jour. Quant au second… c’était certainement inévitable.

    Meric » Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? On rentre sur Dromund Kaas ?
    Kovann » Je réfléchis…

    Même s’ils étaient sur le chemin, rentrer tout de suite signifiait du temps de perdu.
    Cela faisait un moment que le Malvin n’avait pas fait de grabuge auprès des convois du SEZ – pour des raisons pratiques, les pirates continuaient de surnommer les organisations et gouvernements esclavagistes selon cette faction pourtant officiellement disparue. Peut-être avaient-ils abaissé leur garde.

    Cependant, un problème se posait : ils avaient besoin de main d’œuvre et de nouveaux esclaves délivrés auraient été parfaits, mais difficile de les entretenir avec les moyens financiers actuels. Certes, au niveau de la nourriture, les serres fabriquées pratiquement dès le début de l’installation permettaient d’alimenter la majeure partie des gens maintenant, mais chaque bouche supplémentaire apportait son lot de difficultés.

    Une solution eut été d’intercepter un convoi sur le retour, vidé de ses esclaves et rempli du pognon des ventes. Le moral des hommes baissait, et plus encore depuis la dernière déroute. S’en prendre à un équipage sur le relâchement, avec de l’argent à la clé, ça pouvait s’envisager.

    Kovann » Rentrons. Il faut retrouver du personnel.
    Giiaq » Tu penses à des types en particulier ?
    Kovann » Vous oubliez que j’ai un certain nombre de serfs loyaux.
    Nyl (circonspect) » Tu veux vraiment armer des esclaves ?
    Kovann » Triés sur le volet. Un peu de belles phrases, et on attaque un convoi esclavagiste. Je vous garantis qu’ils resteront avec nous.
    Meric » Tu veux ramener encore des esclaves ? On n’est pas encore prêts pour loger beaucoup plus de monde !
    Kovann » Notre objectif est d’abord de renflouer les caisses. Des esclaves sont des dépenses en plus. Mais les sommes des reventes, ça peut rapporter gros. Un transport sur le retour… ça peut représenter un gros coup, si on s’y met à plusieurs. Mais il faut bien préparer l’opération, c’est pour ça qu’il faut qu’on rentre.


    samedi 17 août 2024 - 09:08 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 45


    Dromund Kaas, Kaas City – Cinq jours plus tard, 194

    Le chef avait raison : ses habiles discours encouragèrent plusieurs serfs à obéir à son « ordre de mobilisation », si c’était pour aller faire payer des tortionnaires. Il fallait dire que la nature ténébreuse de Dromund Kaas ne tempérait pas ce sentiment revanchard. Et puis, certains avaient aussi envie d’aventure ; il y en eut même qui avaient pris part au matage de la rébellion.

    Mais les malheurs n’arrivant jamais seuls, Kovann reçut les experts navals, déjà présents sur Lok. Leur constat était formel : l’armement du Merry Malvin avait cruellement besoin d’entretien, et tout particulièrement les générateurs ioniques des batteries de neutralisation ; un usage excessif sans remplacement pouvait causer d’importants dégâts par la suite, jusqu’à leur « péter à la gueule ».
    Il aurait dû le voir venir… Après toutes ces années, il fallait bien que ça arrive. Sauf que ces générateurs coûtaient une fortune à l’unité, et ils n’étaient fabriqués que par des entreprises d’armement lourd dont la plupart était tenue par la République, puis l’Empire, et les Hutts.

    Trente-six solutions ne s’offraient pas aux pirates : le Malvin devait à présent être escorté par le Hssiss, qui se chargerait de la neutralisation. Cela signifiait moins d’opérations simultanées…

    Pour se changer les idées, le Chistori s’occupa de son protégé. Il savait maintenant parler aussi basic que sith, mais surtout, il s’ennuyait. C’était un enfant Sith, mais un enfant avant tout. L’heure était peut-être venue de définitivement le présenter.
    Mais que dire… ? « Chers amis, voici un Sith de sang pur » ? Avouer qu’une part non négligeable des revenus était versée dans sa confection, ainsi que d’autres à venir ? Le simple mot de « Sith » pouvait faire peur à ces pirates, à ces esclaves. Déjà aux premiers mois de leur arrivée, lors du dégagement des premiers bâtiments, on retrouvait en certains intérieurs des sceaux gravés du Second Empire Sith, vieux de près de quatre millénaires, et qui rappelaient celui de l’Empire depuis Palpatine. Kovann avait dû ruser pour embrouiller les méfiances, et prétendre que ces symboles ne représentaient qu’une ère terminée depuis trop longtemps.

    Si l’entourage proche du Chistori était au courant de l’existence de Mark et ne semblait pas y être hostile, qu’en serait-il des esclaves jusqu’ici plutôt sympathisants ? Sorrav redoutait de voir une impasse commencer à se profiler à l’horizon proche.

    La présence devenue familière de Melyn le fit se retourner.

    Kovann » Tu as besoin de quelque chose ?
    Melyn » Oui. J’aurais voulu voir un truc avec toi. Deux, en fait.
    Kovann » Très bien, je t’écoute.
    Melyn » La première, c’est à propos de l’argent. On n’est pas obligés de libérer des esclaves pour nous. Pourquoi ne pas en faire ? Ça rapporte gros. On fait des raids ici ou là, dans des coins pas trop fréquentés ni protégés, et puis on les vend à des Hutts.

    Il n’y avait pas pensé. Ou n’avait-il pas refusé d’y penser, plutôt ? Il considérait tellement les esclaves comme de la main d’œuvre pour lui, pour la reconstruction de Kaas et Korriban, qu’il n’envisageait pas d’en laisser partir ailleurs. Peut-être aussi son côté paternaliste, une sorte de lumière un peu terne, le maintenait dans ce désir de ne pas livrer des esclaves à une vie monstrueuse, et qu’il préférait les garder sous sa coupe et sa protection, même dépourvus de liberté.

    Cependant, Sedna le surprit : si jeune, à son âge on avait la tête pleine d’idéaux de paix, de liberté et d’arcs-en-ciel comme un Jedi… et elle suggérait sans une once d’hésitation, sans sourciller, du trafic de sentients. Était-ce Dromund Kaas ? Ou Melyn avait-elle toujours eu cette âme profondément noire ?

    Kovann » Je ne sais pas… Peut-être…
    Melyn » Vraiment, ça peut nous faire pas mal d’argent. Les Hutts sont pas regardants sur la loi Tills.
    Kovann » Je ne pensais pas que ce serait toi qui me suggérerais d’en arriver là.
    Melyn » Ben écoute, si on arrive à capturer des gens qui sont pas capables de se défendre, c’est un peu tant pis pour eux. Et si c’est pas nous, ce sera d’autres qui les raideront, alors…
    Kovann » Hum… Je vais y réfléchir. Et la deuxième chose que tu voulais me dire ?

    Elle inspira.

    Melyn » Laisse-moi participer au prochain abordage.
    Kovann » Mon avis n’a pas changé : c’est hors de question.
    Melyn » Kovann ! Je me fais сhiеr, ici ! Je veux vous accompagner ! Je veux sentir l’ardeur du combat, la victoire ! J’en ai besoin, que je sente que je sers à quelque chose. Oui, je sais : « je sers déjà beaucoup en m’occupant de Mark »… mais moi, j’aimerais avoir cette impression d’être active… même si c’est une illusion ou quoi !

    Le Chistori ne dit rien, regarda le Sith, posa une main sur son épaule frêle et invita son amie à le suivre hors de la chambre.

    Kovann » Je t’entends. Mais écoute : la victoire, on l’a pas tout le temps. Tu veux me dire ce qu’il va se passer, si on part tous les deux dans un abordage, que ça tourne mal et qu’on se fait tuer, toi et moi ? Tout le reste va s’effondrer ! Ça ne tient que grâce à nous : tu es la seule ici à vouloir qu’on y arrive, tu es la seule qui y dédie sa vie. Les autres, ils suivent, mais la résurrection des Sith ça ne les intéresse pas.

    La Mirialane l’écoutait avec discipline, les lèvres serrées et le regard toujours aussi déterminé, mais sans défiance.

    Kovann » Je ne fais pas ça pour le plaisir de te frustrer. Comprends qu’on est tous les deux la colonne vertébrale de cette résurrection. Je peux t’expliquer pendant une heure combien j’avance grâce à toi et aux tâches importantes que je te relègue si tu veux, mais on pourrait mieux utiliser ce temps tous les deux.
    Melyn » … C’est juste que… Comprends-moi ! J’étais obligée de rester cloîtrée à la maison sur Mirial, et maintenant je reste cloîtrée sur Kaas, à jouer à la maman. Est-ce qu’on peut pas reléguer la surveillance du petit à Aelnor ? Elle est au courant, maintenant.

    La jeune fille marquait un point. Puis elle enchaîna suite à un silence :

    Melyn » Et si tu veux pas que j’aille au combat… au moins, je sais pas, aller faire de l’archéologie sur Khar Delba ? Trouver des momies en bon état, et après je les envoie à Boam ? J’ai tout l’équipement qui attend toujours, il est prêt.
    Kovann » Je te l’ai déjà dit : on va manquer de personnel. Si je fais des abordages en emmenant des gens, que toi tu pars avec une équipe – et il te faudra beaucoup de monde pour ça –, qui va rester ?
    Melyn » On est plus de sept cents ! T’enlèves les gosses, allez, j’arrondis à six et demi.
    Kovann » Et ceux qui vieillissent ? Kaas City demande encore beaucoup de travail : il faut maintenir les monstres loin de nous, continuer au moins de retirer la végétation toujours plus loin, jusqu’aux murs, pour diminuer leur présence. Et reconstruire là où on a dégagé.
    Melyn » Tu veux reconstituer la race des Sith ou pas ?

    L’œil du reptile commença à prendre une expression menaçante.

    Kovann » Ne me dis pas ce que je dois faire, tu veux ? Oui, je veux reconstituer la race, mais tout ne doit pas être fait en même temps. Les corps sur Delba doivent être là-bas depuis quatre ou cinq mille ans ; s’ils sont encore en bon état, alors ils pourront attendre quelques années de plus.

    Sur cette note assez terne, le silence toujours brisé par la pluie quasi-constante, Melyn quitta la pièce.
    On pouvait être amis, ça n’empêchait pas d’avoir des points de désaccord et de se fâcher. Tant qu’on parvenait à se réconcilier, à s’excuser… Chacun pouvait réfléchir aux arguments de l’autre, et Kovann prit en considération les requêtes – légitimes au demeurant – de sa disciple.

    mercredi 21 août 2024 - 22:52 Modification Admin Réaction Permalien

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    ChistorSith

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    Chapitre 46


    Orbite de Nouvelle Aldorande – Trois semaines plus tard, 194

    Préparer un abordage efficace demandait du temps. Pour patienter, et afin de satisfaire un peu Melyn, Kovann l’autorisa à mener une opération de rapt.
    Elle avait fait des recherches. Il ne fallait pas s’en prendre à des lieux trop fréquentés, trop proches non plus des mondes Sith. Des planètes agricoles dépourvues de grosses corporations étaient l’idéal.

    Nouvelle Aldorande correspondait à ces critères.

    La jeune femme demanda le Hssiss et ses soutes spécialement adaptées pour des esclaves, accompagnée d’une poignée d’hommes suffisamment armés pour intimider des civils insouciants.

    Dans un premier temps, elle se rendit sur le terrain avec les éclaireurs, pour observer les environs et trouver une localité plutôt modeste et peu militarisée. Il fut simple de tromper les autorités en se faisant passer pour une petite société d’holofilms venue faire des repérages.

    Ils trouvèrent quelque chose qui semblait répondre à leurs attentes. La navette se posa plus loin et l’équipe vint à pied observer le hameau : quelques maisons, des murs pour se protéger de la faune, mais c’était bien tout. Au vu des champs moissonnés dans les environs, leurs greniers devaient être pleins, sinon leurs coffres. Dans les deux cas, c’était bénéfique.
    Toujours tapis dans une futaie, les pirates s’organisèrent et Melyn donna ses instructions :

    Melyn » Ledv et moi, on va se faire passer pour deux voyageurs qui ont un problème sur leur vaisseau, et on a besoin d’aide. On a des bonnes têtes, ils devraient nous laisser entrer. Une fois à l’intérieur, on les embobine un peu, puis j’irai ouvrir les portes. Les autres, je vous enverrai un signal : entrez aussi vite que possible. Fouillez les maisons, rassemblez les gens dehors, prenez tout ce qui peut avoir de la valeur. C’est bon ? Bien. Ledv, on y va !

    Il s’agissait d’un Humain, légèrement plus âgé qu’elle, aux traits fins et plutôt beau mec. Ils se dirigeaient tous les deux vers l’arrière de la futaie, où se tenait le vaisseau.
    Pour se donner du crédit, tous les deux se salirent d’un peu de cambouis. Une fois prêt, le duo se rendit à découvert en direction du hameau, feintant la détresse.
    Ce fut à Ledv de mettre le plan en marche, appelant à l’aide et expliquant leur soi-disant situation problématique.

    Comme l’avait supposé Melyn, leurs visages de prime abord honnêtes abaissaient la vigilance des habitants, qui coupèrent le champ d’énergie pour les laisser entrer. Après quoi, Ledv capta toute l’attention en monopolisant la conversation, ce qui permit à sa complice de discrètement s’éloigner.

    Étant donné la faible population, il y avait donc assez peu de gens pour surveiller. Agile, discrète et ses sens ouverts comme le lui apprit Kovann, la Mirialane félonne atteignit l’entrée, dont elle abaissa le levier pour arrêter le flux d’énergie. Prenant un pointeur à sa ceinture, elle envoya des signaux lumineux vers la futaie : en surgirent les brigands qui entrèrent sans problème. Leur chef les guida jusqu’à la maison principale où se trouvait Ledv. Un gars fut laissé à chaque issue du village et le raid put commencer, maison par maison, à grands cris de terreur ou d’ordres.

    Melyn, sans ménagement, fit sortir une femme terrorisée de sa chambre, l’envoyant à Nyl. Mais alors que la ravisseuse était en train de fouiller les tiroirs, les placards à la recherche d’objets de valeur, elle s’arrêta. Quelque chose en son for intérieur se faisait sentir… la Force…
    La Mirialane ferma les yeux et mit en pratique ce qui lui avait été enseigné. Oui… il y avait une présence dans cette pièce. Une petite présence, dont la terreur colorait les effluves de cette énergie mystique. Melyn sentait une peur immense dans cette chambre, mais d’où provenait-elle ?
    Se dirigeant vers la fenêtre, elle appela un volontaire qui vint en quelques secondes.

    Melyn » Aide-moi à fouiller. Il y a quelqu’un ici. Cherche partout, même ce qui te paraît le plus improbable.

    Plus les bandits retournaient la pièce, plus cette peur gagnait en intensité. Melyn commençait même à percevoir du désespoir.
    Jusqu’au moment où le signal fut parfaitement clair. D’un seul mouvement brusque, elle tourna la tête, se dirigea de deux pas sûrs vers un mur et toqua dessus : il sonnait creux.

    Melyn » Je sais que tu es là. Sors.

    Devant l’absence de réponse, elle chercha une commande, un bouton caché, qui ne le fut pas bien longtemps : un petit garçon était recroquevillé, il devait avoir dans les six ou sept ans, pas plus, légèrement plus âgé que Mark.
    Maintenant qu’il était découvert, l’enfant se mit à sangloter bruyamment. La jeune femme s’accroupit :

    Melyn » Ce serait peut-être mieux que tu restes avec ta mère, tu ne crois pas ?

    Puis elle se releva en faisant signe à son complice d’emporter le malheureux. Avant de partir, elle récupéra les quelques vêtements de la penderie – ceux qui ne paraissaient pas trop misérables – et les ajouta au butin : c’était toujours pratique d’avoir des tenues de rechange.

    Un peu moins d’une trentaine d’hommes, de femmes et d’enfants montèrent dans un transport acheminé juste à l’entrée du village, qui les emmena jusqu’au Hssiss où ils furent enfermés.
    Le pillage se termina, quant à lui, sur peu d’argent mais un grand nombre de ressources : nourriture principalement – les cuisines avaient été entièrement dévalisées –, du grain à potentiellement exploiter sur Dromund Kaas, des médicaments et du bacta, quelques armes, des habits… autant de dépenses en moins, ce qui était toujours bon à prendre.

    Le forfait accompli, le village fut abandonné, vidé de ses habitants et de ses biens. Les animaux de compagnie, s’ils n’avaient pas été assommés ou tués pour avoir tenté d’attaquer, furent laissés à leur sort et à la loi de la nature ; qu’ils survivent ou non, ce n’était plus du ressort des Kaasiens.

    dimanche 25 août 2024 - 14:17 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 47


    Orbite de Jaguada, Mondes Sith – Une semaine plus tard, 194

    Ça faisait du bien, quand les choses roulaient correctement.
    Après trois semaines de préparatifs au cours desquelles Melyn revint avec l’équivalent de cent mille crédits pour les esclaves de qualité – majoritairement Humains, habitués au travail, en bonne santé, les femmes pas trop dégueus, et surtout plusieurs enfants –, l’équipe de Kovann avait trouvé la proie idéale : un vaisseau zygerrien de retour d’un marché hutt.

    La capture avait coûté deux vies et une dizaine de blessés, mais cette fois-ci, le prix en avait valu la peine : une fortune en devises hutts ; peggats d’or pour beaucoup, l’une des plus fortes de la galaxie.
    Kovann avait ordonné de ne faire aucun prisonnier : la révolte l’avait convaincu de ne plus avoir d’esclaves de second rang, ils étaient bien moins dociles que ceux élevés en tant que tels ou enlevés. Tant pis si cela ralentissait la reconstruction.

    Quant au vaisseau, il fut conservé non pas pour agrandir la flotte, mais comme base de ressources : soit servait-il pour l’entretien du Malvin ou du Hssiss, ou alors certains de ses éléments étaient utilisés à la surface de Dromund Kaas. Son carburant fut transféré, et ce navire inconnu était voué à se décomposer comme une charogne. Les quelques navettes à son bord pouvaient toujours servir, ou être vendues.

    Kamino – Trois jours plus tard

    À peine fut-elle rentrée de sa vente d’esclaves que Kovann avait chargé Melyn de prendre une partie de l’argent – vingt mille crédits, rien que ça – pour la remettre à Boam Se.
    La navette qu’elle avait empruntée se posa sur une des plates-formes de la petite cité kaminienne, en sortit la Mirialane avec la mallette à la main.

    Après avoir patienté un certain temps, elle fut reçue dans le bureau de Boam Se.

    Boam Se » Mademoiselle Nin, c’est un plaisir de vous voir. Comment se porte notre ami commun ? Et Mark ?
    Melyn » Ils vont tous les deux très bien. Monsieur Sorrav est très occupé en ce moment.

    Elle posa la mallette sur le bureau.

    Melyn » Comme vous vous en doutez, je viens vous remettre le paiement : vingt mille. Comment ça avance ?
    Boam Se (sur une réserve) » Sachez que nous mettons tous les moyens à notre disposition pour y parvenir, mais le traitement de Lud est vraiment très compliqué… Nous ne pensions pas que sa structure était aussi endommagée.
    Melyn » Qu’essayez-vous de me dire, au juste ? Qu’il faudrait arrêter ?
    Boam Se » … Hem, ce n’est bien sûr pas à moi de décider pour mes clients. Mais, disons que je vous suggérerais, en effet, de reconsidérer la question pour Lud. Surtout étant donné les autres échantillons que vous m’avez remis.
    Melyn » Eh bien justement, en parlant de ça…
    Boam Se » Oui, les nouvelles sont un peu meilleures. Les conditions de monsieur Sorrav ont été très claires : uniquement des individus de sang pur, qui n’ont pas de génome humain. Sur les dix-neuf que vous nous avez apportés, huit sont des hybrides – nous les avons donc détruits, comme demandé.
    Melyn » Ah, bah c’est bien ! Monsieur Sorrav sera enchanté de l’apprendre. Bravo.
    Boam Se » Je vous en prie. En outre, sur ces onze échantillons restants – et c’est là encore une bonne nouvelle – quatre sont féminins. Comme l’a requêté notre ami, nous nous affairons en priorité sur ces sujets-là.
    Melyn » C’est parfait. De combien de temps pensez-vous avoir besoin avant de faire naître des spécimens ?
    Boam Se » C’est difficile à dire… l’ADN est d’assez bonne qualité en comparaison de Lud, mais moins que celui de Mark. Avec les connaissances que nous avons maintenant, la reconstitution devrait être plus rapide, mais nous ne sommes bien sûr jamais à l’abri d’un imprévu. Après quoi, si l’embryon survit, il faudra compter environ sept à huit mois de développement – c’est le temps qu’a pris Mark, mais peut-être était-il prématuré ou tardif, nous ne le savons pas encore.

    Elle hocha la tête devant ce rapport très encourageant, compte tenu de la baisse de moral de ces derniers mois.

    Boam Se » Il y a également autre chose, qui est plutôt une bonne nouvelle.
    Melyn » Ah ? Je vous écoute.
    Boam Se » La reconstitution de l’ADN sera facilitée, puisque aucun des échantillons ne présente le gène de sensibilité à la Force.
    Melyn » … Pardon ?

    Elle fronça subitement les sourcils d’incompréhension. Le Kaminien lui garantit à cent pour cent que, contrairement à Lud et Mark, les codes rapportés ne montraient pas de sensitivité.

    Melyn » Mais… c’est impossible ! Ils ont été récupérés… enfin, ils ne peuvent être que Forceux.

    Pour appuyer son propos, Boam Se présenta un tableau comparatif entre les gènes de Mark et ceux des autres, montrant les résultats qui ne laissaient planer aucun doute.

    Boam Se » Ce qui veut dire que nous pourrons commencer relativement rapidement le clonage, une fois que nous aurons parfaitement terminé la reconstitution. Il devrait se passer sans difficulté.
    Melyn » Je vois… Je vais en parler avec monsieur Sorrav, cette nouvelle n’était pas prévue, nous pensions qu’il s’agissait de sensitifs.
    Boam Se » Je comprends. Mais croyez-moi, c’est un avantage pour vous – surtout par les temps qui courent.

    La Mirialane se leva, copiée par l’être filiforme.

    Melyn » Très bien, merci pour tout, je lui ferai part de vos informations. En ce qui concerne Lud… pour l’instant, continuez tant qu’il n’a pas changé ses ordres.
    Boam Se » Entendu. Merci de votre visite, c’est toujours un plaisir.

    Il l’accompagna aimablement jusqu’à la porte. Ils se serrèrent la main et la Mirialane repartit sans perdre de temps : au vu du chantier qui s’annonçait, il allait falloir très bientôt rapporter d’autres revenus.

    vendredi 30 août 2024 - 00:31 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 48


    Dromund Kaas, appartement de Kovann – Dix jours plus tard, 194

    Les bras croisés, à regarder dehors, Kovann apprit avec une certaine déception la nouvelle. Tout comme Sedna sur Kamino, il était convaincu qu’avoir pris des restes dans des sarcophages de la Vallée des Seigneurs Noirs garantissait leur affinité à la Force.
    Ayant eu le temps d’y réfléchir sur le chemin du retour, Melyn émit l’hypothèse qu’il pouvait s’agir de hauts dignitaires, de gens importants.

    Kovann » Peut-être… Mais qu’ils en soient tous démunis, ça me dépasse.
    Melyn » On ne savait pas, on ne pouvait pas lire le kittât.

    Elle avait raison. Analphabètes dans ce domaine, ignorants par manque d’archives, ils ne pouvaient pas deviner de qui il s’agissait.

    Kovann » Au moins, on en a huit de plus, dont des femmes. C’est le plus important.
    Melyn » Oui. Et puis, en y repensant, c’est pas plus mal qu’ils ne soient pas sensitifs : tu dis souvent que plus on est nombreux, mieux on est perçus.
    Kovann » C’est vrai. Après tout, je cherchais d’abord à faire renaître l’espèce. J’ai tellement été obnubilé par les gènes de Mark ou de Lud que j’en ai déduit que les Sith étaient forcément sensitifs.

    Il perdait son regard et ses pensées dans le paysage pluvieux. Puis il brisa le silence :

    Kovann » Et donc, pour Lud, il t’a dit que c’était fichu ?
    Melyn » Il ne l’a pas dit verbalement, mais j’ai senti qu’il n’y croyait plus.
    Kovann » Et toi ? Qu’est-ce que tu en penses ?

    Cette question la surprit. À quelques reprises, Kovann lui avait en effet demandé son avis. Mais pas sur une question pareille, où elle n’avait participé en rien.

    Melyn » Je… Je lui ferais confiance. Il connaît son sujet, c’est un pro, et on lui rapporte trop d’argent pour qu’il choisisse d’abandonner un projet comme ça, par idéologie. Si on veut rétablir l’espèce, on ferait mieux de se concentrer sur des sujets plus « faciles ». Imagine que, pour le même prix et le même temps, on peut avoir deux ou trois Sith non sensitifs au lieu d’un seul Lud ?

    À vrai dire, le Chistori voulait moins connaître l’avis de Melyn qu’il voulait se faire une idée de sa sagesse et son raisonnement. Et ce qu’il entendait lui plaisait en soi.

    Kovann » Je suis d’accord avec toi. Lud nous a fait perdre beaucoup de temps et d’argent – plus que je ne l’imaginais. Trop. Il est temps de mieux réinvestir. Je vais contacter Se par holo, qu’il arrête les recherches dessus, et qu’il se concentre sur les autres.

    mercredi 04 septembre 2024 - 12:31 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre 49


    Korriban, Vallée des Seigneurs Noirs – Trois mois plus tard, fin 194

    Une bien étrange famille composée que celle de Kovann Sorrav, Melyn Sedna et Mark.
    Le Chistori estima qu’il était temps pour son protégé de se rendre sur la terre de ses ancêtres et de s’abreuver de la Force très présente. Il était particulièrement patronné : encore chétif, un tuk’ata pouvait l’avaler tout cru ; les k’lors, qui parfois surgissaient du sol, représentaient une menace à ne pas négliger : même si Kovann et Melyn avaient appris à anticiper leur apparition grâce à la Force, il fallait rester attentifs.

    L’enfant sith observa ce paysage désertique et les ruines dont l’immensité, déjà vertigineuses pour des adultes, paraissaient toucher l’espace pour lui.

    Mark » Je connais cet endroit.

    Les deux adultes furent surpris de l’entendre briser le silence, alors qu’ils étaient là depuis plus d’une heure.

    Kovann » Ah oui ? Tu le connais ?
    Mark » Je… Je l’ai déjà vu. Je suis déjà venu…

    Kovann jeta un regard vers Melyn, qui secoua la tête : elle ne l’avait pas amené ici.
    Le petit regardait à moitié dans le vide, comme l’esprit ailleurs. Ses yeux jaunes parcouraient les paysages.

    Mark » Mais… je ne me rappelais pas de… de ça… ou ça… Je… je me sens bizarre…

    Sa main dans celle de la Mirialane, le Sith avança, la tirant avec lui.

    Melyn » Mark, où est-ce que tu vas ?
    Mark » Je sens quelque chose… Un appel…

    Après plusieurs minutes à parcourir la Vallée, Sorrav comprit : le clone se dirigeait vers « son » tombeau. Un doute l’étreignit : était-ce une bonne idée d’amener un individu cloné sensible à la Force dans la sépulture de son original ?
    Il voulut tenter l’expérience, bien que potentiellement risquée : il n’avait aucune idée de ce qui allait pouvoir se passer.

    À l’intérieur du mausolée, dont Kovann ralluma les flambeaux, l’enfant se perdait de plus en plus dans les abîmes de la Force. Quelque chose chez lui se déchirait petit à petit. Son poing commençait à écraser la main verte qui le tenait, et Melyn lutta pour l’en extirper avant de la voir broyée.
    Il n’entendait rien de l’extérieur : ni les plaintes de la jeune femme, ni les questions de son père de substitution.
    Mais en lui, dans sa tête, dans un autre plan autour de lui, une voix se faisait entendre. Elle parlait en langue ancienne, en sith. Il ne comprenait pas tout.
    Son teint livide et son immobilité ne rassuraient pas ceux qui l’accompagnaient. Et pourtant, s’il paraissait aussi raide qu’une statue, son esprit ballotait dans un ouragan de Force. Il voyait des choses… un visage, immense, menaçant.
    Sa respiration saccadée de plus en plus forte, ses suées, faisaient comprendre à ses escorteurs qu’il était grand temps de sortir d’ici. Le reptile prit dans ses bras musclés le Sith et fit de grandes enjambées vers la sortie.

    Hors du tombeau, ils eurent la désagréable surprise de découvrir Mark inconscient. Effrayés d’abord, ils se rassurèrent en constatant ses signes vitaux normaux, à part un débit cardiaque aussi élevé que s’il avait couru deux heures.

    Kovann » C’était une mauvaise idée. Il faut partir !
    Melyn » On pouvait pas savoir.
    Kovann » J’aurais dû me douter qu’il fallait pas le faire entrer dans la tombe ! Faire entrer un clone dans le tombeau de son original, alors qu’ils sont tous les deux puissants dans la Force : à quel moment n’importe qui de censé se dit que ça va bien se passer ?!

    Il se reprochait cette expérience. Les conséquences auraient pu être plus graves : un puissant écho dans la Force – ils n’avaient rien senti, ni l’un ni l’autre –, un effondrement du mausolée, la mort de Mark… le pire aurait pu venir. Kovann s’en voulait de l’avoir mis en danger ainsi.

    Mais cela ne fut pas vain. Une fois partis et la tension retombée, Kovann et Melyn réalisèrent que, effectivement, les souvenirs de l’original passaient encore à travers le clone. Que Korriban avait touché quelque chose chez lui. Une découverte importante pour les autres à venir.


    samedi 07 septembre 2024 - 10:50 Modification Admin Réaction Permalien

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