Fanfiction [JDR] : Le Cycle des Arek (page 3)

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    Chapitre XXV. – La fin du commencement.

    Tython, dans le district administratif de Tythania – Le surlendemain…

    La pièce dans laquelle il se trouve aujourd’hui n’a clairement rien d’une salle classique pour les réunions, les visites et les rencontres, et elle ne ressemble pas à ce qu’il s’attendait d’un bureau pour effectuer ses démarches administratives. Il estimait que sa venue se passerait convenablement, en se contentant de venir dans l’immense building pour rencontrer un agent ordinaire qui lui remettrait son dû avec efficacité et courtoisie et sans s’étendre sur les détails. Le voilà maintenant assis dans un fauteuil anti-grav ovoïdale en duraplaste clair, sur un demi plancher rond au centre de la pièce et entouré par un sur-plancher dans une grande pièce circulaire située au tout dernier étage du Building Fédéral tythan.

    Perseus reste muet et concentré, observant autant la situation que l’environnement pour ne pas se laisser décontenancer, et il patiente le temps que le maître des lieux lui adresse véritablement la parole. Un quart-d’heure avant, il s’était présenté à l’accueil pour décliner son identité et le motif de sa venue ; la secrétaire présente avait à peine passer un appel pour prévenir le « service » de sa venue, qu’elle lui a demandé d’attendre un moment après un bref silence de sa part. Il vit ensuite quatre gardes tythans venir à lui et ceux-ci se sont contentés de lui ordonner de les suivre gentiment ; ils l’ont directement amené à un turbolift dans lequel ils l’ont fait entrer, pour monter directement tout en haut de l’établissement. Le jeune Ranger ne s’attendait à entrer dans le bureau de l’exécutif tythan, alors qu’il venait juste chercher les permis de séjour, et il dut avancer pour entrer dans la grande pièce et rencontrer le chef d’État.
    Une minute et demie vient de passer depuis qu’il a pénétré le bureau et qu’il est assis dans le fauteuil, à attendre que son interlocuteur veuille bien lui prêter de l’attention. Le maréchal Tarkin se lève enfin de son propre siège et vient directement se présenter devant le jeune homme, en maintenant une courte distance professionnelle entre eux, tout en s’appuyant contre son bureau.

    Artheus Tarkin : - Cela vous surprend, n’est-ce pas ? De vous retrouver ici, dans mes quartiers, au lieu de rencontrer mes employés du service d’habilité sociale pour recevoir vos permis de séjour en bonne et due forme avant de repartir promptement. Votre situation n’est pas sans risques, major Arek, car vous êtes et restez un fonctionnaire de la République malgré votre venue ici. Devenir un citoyen de Tython nécessite de respecter et d’appliquer les lois et règles de l’Autarchie, ce qui implique généralement de « changer » de gouvernement envers lequel on fait partie. Mais vous êtes une exception à cette règle, et cela déplaît.
    Perseus : - J’en déduis à votre sermon que le Conseil désapprouve mon intégration à la citoyenneté tythane, même si je respecte la démarche règlementaire et que j’ai fait preuve en bonne foi en attendant sagement la fin de ce sursis.
    Artheus Tarkin : - La plupart de mes confrères Anciens n’ont porté que peu d’intérêt aux détails de votre identité et ils ont préféré clore le sujet en répondant défavorablement à votre demande de permis. Seuls quelques personnes plus ouvertes ont pris soin de s’intéresser davantage et ils ont défendu votre droit, en sachant grâce aux services de surveillance que, en effet, vous vous êtes tenu à carreau. Vous vous doutez bien qu’ils ont tous finis par partir dans un débat interminable sur la meilleure manière de gérer et protéger l’Autarchie, ce pourquoi il m’est revenu le droit de vous accorder ou non le droit de séjour.

    Il se relève légèrement pour pivoter sur sa gauche et ramasser dans sa main deux objets plats mais épais, qui étaient visiblement cachés derrière le trieur en plastacier ; le jeune humain voit ensuite le maréchal s’avancer de deux simples pas vers lui, pour lui tendre le bras et lui ouvrir sa main, afin de révéler les deux datacartes rectangulaires protégées dans leur étui portefeuille en synthécuir. Perseus les saisit.

    Artheus Tarkin : - Vos permis de séjour, à vous et votre jeune amie. Ils vous seront fort utiles pour commencer à faire une nouvelle vie sur la planète, sans être heurtés à toute la pression administrative que vous auriez à subir et endurer pour vous installer.
    Perseus : - Dois-je comprendre que vous nous acceptez parmi vous, maréchal, ou que vous me remettez ces permis contre une condition lourde de sens à laquelle nous devrons nous plier irrévocablement ?
    Artheus Tarkin : - Ma réponse est simple, major Arek. Vous êtes un membre de la République qui a été reconnu comme non dangereux pour l’intégrité de l’Autarchie, ce qui fait que votre séjour permanent sur Tython est bien évidemment sous conditions. La principale étant que je ne veux plus vous entendre parler de la République et de sa politique en-dehors du cadre professionnel. Ici, vous êtes un homme ordinaire et non un soldat de paix actif et reconnu. Et votre jeune amie… devra elle aussi se fondre dans la masse.
    Perseus : - Je vous assure que je ne ferais rien qui mettrait en doute ou en péril l’Autarchie durant notre séjour, et il y a peu de chance que ma compagne cherche à vous causer des ennuis… sauf si ce sont les ennuis qui viennent à nous. En tout cas, merci pour votre marque de confiance maréchal.
    Artheus Tarkin : - Je vous en prie. Et retenez bien ceci, major, vous aurez encore beaucoup à faire et à maintenir durant votre intégration à la vie tythane. Une semaine, un mois ou une année sont insuffisantes à démontrer que vous êtes fiable alors je vous avertis que le moindre faux pas vous sera peut-être fatal. Vous pouvez disposer.

    Perseus se lève enfin de son siège, se tient bien droit pour effectuer un bref salut militaire au maréchal-administrateur (que celui-ci lui renvoie volontiers) puis il se tourne vers le turbolift pour le rejoindre et quitter le bureau exécutif. Le temps de descendre tous les étages en rangeant les datacartes dans sa veste, de traverser le grand hall et de franchir le seuil de l’entrée du building monumental, il a pu trouver le temps de digérer cette rencontre avec le maréchal qui lui a fait comprendre qu’il était à présent sur un fil de rasoir.
    Il inspire longuement pour se chasser les idées, estimant que tout va bien se passer, puis il s’en retourne gaiement dans le quartier paroissial pour revenir au sein de l’évêché.

    Il traverse toute l’enceinte dédiée aux visiteurs, afin de remonter jusqu’à la chambre, et il pénètre dans la pièce en franchissant le seuil de la porte coulissante. Calyste attendait depuis tout ce temps sur son lit, lisant voire feuilletant le journal intime de Pol Freelender pour passer le temps et se cultiver, et elle entend que la porte s’ouvre pour voir Perseus apparaître. Elle referme délicatement le livre avec le marque-page posé au passage où elle s’est arrêtée, avant de se relever.

    Calyste : - Alors, quel est le verdict ?
    Perseus, sortant les permis de sa veste : - Nous sommes officiellement admis à vivre sur Tython.
    Calyste, sautant de joie : - Oh, génial Perseus ! On va enfin pouvoir concrétiser notre vie ensemble.
    Perseus : - On va pouvoir surtout commencer à chercher un logement où s’installer vraiment, notre propre bien immobilier. Enfin, on peut d’abord se débrouiller avec un appartement ou une maison disponible dans la cité-capitale puis chercher à se faire emménager voire construire notre propre maison.
    Calyste : - À vrai dire, je me suis dit que prospecter un peu en ville serait une bonne idée pour connaître les dernières nouvelles dans l’Autarchie. Et il se trouve qu’il ne reste pas de locations disponibles, tout est déjà pris par les derniers arrivés. Si on doit se décider à songer à une maison, il va nous falloir regarder celles que l’on peut commencer à acheter autour de la cité et dans la vallée.
    Perseus, soupirant : - Hum, que de difficultés à résoudre après une semaine d’attente. La journée ne fait commencer, on peut donc en profiter pour aller voir les différents biens immobiliers qui sont en vente. C’est l’occasion parfaite pour se projeter et de s’établir. Mais avant toute chose… (Il range sa datacarte tout en donnant à Calyste la sienne) Est-ce que tu peux m’accompagner un instant ? J’ai un service à te demander.
    Calyste, surprise : - Quel genre de service ?
    Perseus : - Tu verras une fois qu’on sera sur place.

    Ils quittent tous les deux leur chambre puis l’enceinte de l’évêché, pour parcourir les rues et avenues de la cité-capitale d’une manière nonchalante, avant de quitter la zone d’agglomération et s’enfoncer dans les méandres de la vallée de Tythos. Le jeune ganthelien marche devant, sans s’arrêter autrement que pour s’assurer que la métisse le suit bien, et il ouvre la voie au travers des bois sauvages et des collines abruptes pour se rendre dans les recoins profonds de la vallée.
    Ses pas les mènent directement hors de la première forêt, dans une gigantesque clairière accidentée et éclaircie entre les différents flancs du col, où la végétation forestière tempérée et sempiternelle laisse la place à une myriade d’étangs et de ruisseaux limpides avec quelques buissons épars et arbustes vifs. Il attend que la jeune femme le rejoigne pour enfin lui montrer ce qu’il souhaite lui faire découvrir, après avoir parcouru tant de lieues à marcher au travers de la forêt, et elle émet un hoquet de surprise.

    Le Grand Temple Jedi de Tython, un antique et authentique monument d’architecture tythane intemporelle, se dresse au milieu de ce paysage semi-aquatique et boisé telle une ziggourat majestueuse de pierre locale poncée dont la structure comprend trois grands blocs principaux surperposés les uns sur les autres ; trois autres blocs sur les côtés cardinaux du premier grand bloc formant les ailes et composent le tout comme une croix carrée. Les reliefs et les contours de l’immense ziggourat ressemblent à ceux du Temple Jedi sur Coruscant, malgré l’importante trace de motifs et lignes artistiques tythanes, et l’extérieur est lui-même agrémenté d’une place surélevée dans le plus grand étang et connectée par de larges ponts de pierre.

    C’est devant un tel monument et chef-d’œuvre patrimonial que Perseus et Calyste s’avancent pour rejoindre la place principale à l’entrée du Temple et qu’ils s’arrêtent devant la façade sud où deux grandes et imposantes statues de défenseurs je’daii anodins protègent le portique principal.

    Calyste : - C’est donc lui, le Temple Jedi de Tython, qui a survécu pendant plus de trois millénaires.
    Perseus : - C’est bien lui. Je me suis dit qu’aller le voir et l’admirer, après avoir récupéré nos permis de séjour, ferait une excellente introduction à cette belle journée qui se poursuit.
    Calyste : - Il est magnifique. Mais pourquoi est-ce qu’on est venu ici pour que tu me demandes un service ?
    Perseus : - Parce que ce service à te demander est le suivant.

    Il pivote vers elle, tout souriant, puis il se baisse doucement pour mettre un genou à terre pour ensuite sortir d’une de ses poches de veste un petit objet carré. Qu’il prend entre ses deux mains…

    Perseus : - Calyste Lapis, même si cela ne fait pas longtemps que l’on s’est rencontré et que beaucoup de choses se sont passés en si peu de temps, me feras-tu l’honneur et le bonheur de vivre à mes côtés et unir ta vie à la mienne, pour le meilleur comme pour le pire ?

    … Pour l’ouvrir et révéler l’intérieur rembourré de tissu, dans lequel une alliance ronde en électrum et sans ornement se trouve. La jeune métisse à la chevelure bleue est stupéfiée par la scène et l’objet, incapable sur le coup de réagir tant elle est choquée par le geste et l’attention que lui porte le jeune ranger Arek ; elle hésite à se pincer, pour s’assurer que tout ça n’est pas un rêve, mais le simple fait qu’une légère brise printanière emporte et fait flotter des pétales de fleurs sauvages en suspens (à cet instant) lui indique qu’elle n’est pas dans un rêve. Alors, sans dire un mot, elle saisit rapidement l’alliance hors du boîtier pour la mettre immédiatement à son doigt. Pour finalement se jeter sur Perseus et lui déposer un long et ardent baiser sur les lèvres, tout en le serrant dans ses bras. Le jeune homme, d’abord surpris par sa réaction et les larmes qui perlaient sur son visage, lui rend volontiers son baiser. Et une fois qu’ils ont fini…

    Calyste : - Oui je le veux. Je le veux Perseus, je le veux.
    Perseus : - Hé hé, pas besoin de le justifier tu sais. Ton baiser m’a largement convaincu.
    Calyste : - Percy, tu n’es vraiment qu’un zouave pour me faire un coup pareil. Dire qu’on parlait de conclure et de concrétiser notre relation quand on était chez tes parents sur Ganthel, maintenant tu passes à l’acte dès qu’on a enfin reçu l’opportunité de vivre sur Tython. Alors je pense qu’on doit vraiment opter pour notre propre habitation, pas juste une maison à louer.
    Perseus : - Et bien, si mademoiselle Lapis me l’ordonne, on peut aller faire une belle balade aux alentours de Tythania et regarder les quelques bâtisses dans la vallée où on pourrait emménager. Quitte à habiter sur Tython, autant profiter du grand air et de la beauté de la vallée.
    Calyste : - Je suis entièrement d’accord sur ce point, mon tendre Percy.
    Perseus : - Bon, mon service ayant obtenu sa réponse… (Il se baisse de nouveau et vient soulever Calyste dans ses bras en lui entourant le dos et les jambes, à la grande surprise de la jeune femme.) Je voudrais que tu me laisses le bon plaisir de te porter dans mes bras, jusqu’à ce que l’on arrive en vue de la ville.

    Calyste n’ose pas le contredire ni répliquer, trop gênée et empourprée par le contact dans les bras de Perseus pour y penser, et elle se contente de lui entourer le cou de ses bras pour bien se tenir. Une fois qu’elle est bien assurée, et presque collée contre lui, ils repartent tranquillement sur le chemin du retour pour quitter la zone du Temple Jedi et le fin fond de la vallée pour retourner en ville. Leur posture actuelle est peut-être assez démodée et trop romantique, mais pour la jeune femme métisse c’est parfait pour se sentir comblée et heureuse d’avoir trouvé l’homme de sa vie : c’est la posture idéale à laquelle elle espère qu’il la portera de nouveau, lorsqu’elle aura sa belle robe blanche et sa couronne verte de buis… le jour où ils échangeront devant toutes et tous leurs vœux. Mais pour Perseus, la scène est assez différente car il s’imagine volontiers comme le preux chevalier servant qui porte dans ses bras la belle princesse délivrée, pour l’emmener loin avec lui couler des jours heureux.

    Dans tous les cas, Perseus Arek et Calyste Lapis s’en retournent ensemble pour commencer leur vie ensemble et connaître un avenir radieux, sur la terre austère, hospitalière et mystique de la vallée de Tythos en pleine hémisphère méridienne de Tython.
    Au commencement d’une nouvelle ère de paix, de guerre, de changement et d’espoir.



    Fin du premier livre


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    jeudi 27 juillet 2023 - 15:13 Modification Admin Réaction Permalien

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    Intermède I.1. – Le joug de l’Empire Galactique.


    Hémisphère méridien-nord de Kalimahr – An 11 avant la bataille de Yavin, au beau milieu de la journée…

    Le ciel grisonnant d’une épaisse couverture nuageuse apporte, en cette nouvelle journée printanière, un signe annonciateur et avant-gardiste du passage de l’orage et de vents chauds circulant du nord vers le sud. La brise modeste venteuse va-et-vient sans cesse au-dessus du terrain plat de la gargantuesque plaine verte-grise, sifflant entre les arbres caducs nains, les pierres graniteuses éparpillées et les brins herbeux qui se plient en vagues redondantes à leur surface.
    Il fait assez frais et grisonnant en cette journée printanière ; le ciel couvre d’une infranchissable mer de fins nuages la plaine verdoyante, avec une brise qui courbe sa surface herbeuse sous le souffle tiède d’un vent venant de l’ouest. C’est un temps annonciateur de changement, avec l’arrivée probable d’orages et de tempêtes qui feront pleuvoir durant des heures voire des jours. Et dans cette partie de la planète, où la nature primitive s’est adapté et développé à la venue de la civilisation technologie basique et modeste, est régulièrement sujette à des minuscules tempêtes qui diversifient l’environnement semi-continental plat.

    Les yeux levés vers le ciel, Pol Arek observe le mouvement lent mais visible des nuages et se laisse bercer par le souffle murmurant du vent qui l’apaise. Cela fait un moment qu’il est allongé dans l’herbe, méditant en silence dans ses pensées, alors qu’un datalivre est couché ouvert sur son bassin. Un moment qu’il n’a pas repris sa lecture de cet ouvrage qui enseigne le programme d’histoire et d’astrographie réformé : cela le chagrine de devoir apprendre que l’Empire Galactique, ce régime naissant des cendres de la République, est le meilleur gouvernement durable que la galaxie n’ait connu et que le Nouvel Ordre établi par l’Empereur Palpatine entretiendra la stabilité et la paix pour des décennies. Ce même Empire qui, il y a maintenant huit ans standard, a éradiqué les chevaliers Jedi et leur temple pour les faire disparaître à jamais.

    Pol a beau être âgé de seulement sept ans, il est consterné de voir que l’enseignement prodigué par l’Empire encourage à valoriser l’espèce humaine et à défavoriser les espèces aliens, tout comme il relègue le patrimoine de l’Ordre Jedi à l’état de mythe poussiéreux et déchu. À cause de cela, l’école élémentaire de la cité de Khar s’est retrouvée obligée de séparer les classes entre les élèves « humains » et les élèves « aliens » pour éviter une mixité ; les enseignants ont tout de même appliqué le même programme pour les deux groupes, perpétuant la multiethnicité si chère aux natifs du système Tython et malgré la présence stationnaire de forces Impériales venues « ramener l’ordre ». Une maigre force, qui a tout juste survécu au voyage au travers des quelques trous noirs massifs qui empêche de grandes flottes de pénétrer le Noyau.
    Pol soupire. Il vaut mieux qu’il cesse de rêvasser, surtout de Jedi et de la Force, alors qu’il doit encore étudier son chapitre sur la période de la Guerre des Clones pour se préparer à se faire interroger dessus ; il se redresse doucement, saisi l’ouvrage pour le maintenir ouvert puis il se lève sur ses deux jambes pour se relever… C’est alors qu’un sentiment étrange l’anime subitement. Une impression que quelque chose de terrible et de dangereux est sur le point d’arriver, une présence invisible qui recommence à l’inciter à agir ou réagir à l’approche de quelque chose. Et Pol n’aime pas ce sentiment qui lui donne des frissons.

    Il se remet debout plus vite que prévu, referme son datalivre qu’il tient contre lui puis il accourt vers la maison ronde de permabéton et permacier renforcé qui sert de maison pour sa famille : une ferme hydroélectrique où quelques bœufs de mer et légumes locaux servent à nourrir pour l’année.
    Le jeune garçon ne prend pas tout de suite la direction de l’entrée car il prend un détour par la droite, pour aller directement rejoindre l’annexe servant de garage et d’atelier et venir voir son père qui travaille actuellement à réparer les speeders-bike.

    Jeune Pol : - Papa ! Papa !
    Saul Arek, se redressant : - Oh, doucement Paul. Je dois rester concentré et attentif à ce que je fais pour ne pas me blesser. Qu’est-ce qu’il t’arrive pour que tu cries comme ça ?
    Jeune Pol : - C’est mon drôle de sixième sens, papa. Il recommence à me titiller dans la nuque et dans la tête, comme avec les dernières fois où quelque chose allait m’arriver, mais cette fois… J’ai une sensation glaciale et horrible qui me parcourt. J’ai même l’impression qu’une présence arrive bientôt.
    Saul Arek, après s’être écarté du speeder-bike et approché de son fils : - Une présence, dis-tu ? Concentre-toi, comme je te l’ai dit, et focalise ton attention sur elle. Qu’est-ce que tu vois ou ressens ?
    Jeune Pol : - C’est comme… une apparition sombre et menaçante. Un gros méchant tout en noir, qui vient dans le seul but de me faire du mal. Elle me fait peur, papa.

    C’est alors qu’un bruit de sonnerie grave retentit en discontinu dans le garage, obligeant Saul à se relever et à venir voir ce qu’il se passe sur le terminal de surveillance des lieux. L’alarme en question est celle qui le prévient de tous véhicules ou vaisseau approchant le périmètre de la maison, sur un hectare de vingt lieues alentour, et il découvre à l’écran quel genre d’appareil avec sa signature il s’agit. L’information relevée qu’il découvre ne l’enchante guère, à voir ses traits se crisper pour afficher de la terreur et de la frustration.

    Saul Arek : - C’est pas vrai, il ne manquait plus que ça !

    Il se détourne brusquement de la console, en serrant des dents, et il se baisse dans sa marche au pas lourd pour prendre son fils dans ses bras, ce dernier hoquetant de surprise par l’action étrange de son père, et il m’amène à l’intérieur de la maison en franchissant le seuil de la porte d’entrée qui s’ouvre à lui.

    Saul Arek : - Lou ! Lou, chérie, où es-tu ?!
    Lou Arek, sortant de la chambre commune puis du couloir : - Que se passe-t-il Saul ?
    Saul Arek : - Lou, prépare le sac-à-dos d’urgence de Pol et le tien en vitesse. Il faut que vous quittiez immédiatement la maison et que vous alliez vous cacher, très rapidement !
    Lou Arek : - Qu’est-ce que ça signifie, bon sang ?!
    Saul Arek, posant une main sur l’épaule de sa femme tout en tenant encore son fils : - Lou… Ils arrivent. L’Empire est parvenu à nous trouver et il nous envoie tu-sais-qui.
    Lou Arek, terrifiée : - Oh, grands dieux… Pol, viens avec moi mon chéri.

    Elle saisit son enfant précipitamment, laissant son homme faire ensuite ses préparatifs d’accueil, et elle l’emmène avec elle dans la chambre pour qu’il puisse s’habiller et faire ses affaires ; Pol ne comprend pas ce qu’il se passe, en voyant sa mère récupérer et plier quelques habits pour les mettre dans un sac à dos avec certains de ses jouets préférés. L’empressement, la peur sur son visage, son souffle saccadé malgré qu’elle ne respire pas à grandes bouchées… Il commence à se demander si cela n’est pas lié à cette présence que son sixième sens lui a avertie, et il n’aime pas ça. Il voit ensuite sa mère lui mettre son sac-à-dos puis prendre le sien avec elle, pour enfin lui demander de la suivre sans plus tarder.

    La main droite dans celle de gauche de sa mère, Pol se fait amener hors de la maison pour se rendre directement à seulement cinq mètres, dans une cachette naturelle à laquelle il aimait beaucoup jouer mais dont il se demandait pourquoi elle avait été aménagée par ses parents. Sur les instructions de sa mère, et sans pouvoir demander pourquoi son père n’est pas avec eux, il entre dans la cachette sculptée dans le granit d’un rocher monumental (ressemblant à une mini-chaîne montagneuse) et il s’installe sans faire de bruit sur une paillasse convenable, son sac-à-dos sur ses genoux. Sa mère s’installe près de lui puis, par quelques gestes de la main, elle lui indique de ne plus faire le moindre bruit maintenant.

    Le vacarme assourdissant du moteur à fusion d’un vaisseau retentit aussitôt dans la place environnementale, avec celui du frottement de l’air par ses ailes rétractables qui se replient ensuite lorsque ledit vaisseau ralentit sa course dans le ciel et commence à descendre lentement pour mieux atterrir.
    Pol voit distinctement depuis la meurtrière sculptée la forme au loin d’une navette impériale de classe Zeta, à la carrosserie d’un gris sombre et sans ornement distinctif, qui se pose délicatement à trois mètres à l’est de la maison et dont la passerelle s’abaisse pour laisser descendre… une silhouette imposante en armure noire et au casque étrange, accompagné par une demi-douzaine de soldats impériaux en armure blanche striée de bleu ; les couleurs de la 501ème légion. Pol est perturbé par la respiration mécanique du guerrier noir ainsi que par son aura sombre : il s’agit de la présence dont il ressentit une terreur pure.

    Saul Arek franchit le seuil de sa maison sans pour autant descendre tout-de-suite l’escalier, observant pendant deux longues minutes en silence ses visiteurs, puis il fait mine de descendre une à une les marches pour enfin se tenir à un mètre environ de distance avec son principal visiteur, qui n’est d’autre que le serviteur de l’Empereur en personne, connu sous l’appellation de l’Exécuteur Impérial, mais qu’il reconnaît aisément par son armure noire de survie et sa manière de lui adresser la parole.

    Dark Vador : - Vous voilà donc ici depuis ces dernières années, Arek.
    Saul Arek : - Je suis honoré de votre visite, Seigneur Vador, et surpris que vous daignez venir en personne pour un simple citoyen lambda comme moi sur une planète quelconque.
    Dark Vador : - Epargnez-moi votre jeu futile de politesses, Arek. La manière dont vous avez délibérément quitté votre poste, sans permission ni faire votre rapport à vos supérieurs, ne s’est pas dissipé des esprits en quelques années et elle demeure intolérable à l’égard de votre organisation et du gouvernement.
    Saul Arek : - Je n’ai fait que rendre mes armes et mon insigne pour aller vivre une existence plus paisible, loin des conséquences de la guerre et de la politique. Le règlement du service de la Sûreté confirme que je n’avais plus aucune raison de poursuivre mon travail, avec la fin du conflit et le changement de régime.

    Le Seigneur Sith s’avance de quelques pas pour se mettre à portée de Saul, le pointant du doigt d’une manière répréhensive et accusatrice.

    Dark Vador : - L’Empereur exige de ses Rangers qu’ils demeurent en service jusqu’à ce que seule la mort ou l’incapacité totale de servir les empêchent. Vos camarades et supérieurs de la Sûreté font tous preuve d’un respect irrévocable envers l’établissement du Nouvel Ordre et sa préservation, ce qui devrait être attendu de vous depuis le départ. Or, vous n’êtes pas revenu sur Coruscant comme il était convenu et les soldats clones qui vous ont été confiés n’ont jamais plus donné signe. Et pour couronner le tout, il n’existe plus aucune trace de cette planète Odessen dont vous étiez chargé d’explorer. Votre comportement est indigne d’un véritable et fervent sujet de l’Empire.
    Saul Arek : - Je regrette, mais Odessen n’est rien de plus qu’une fable poussiéreuse. Mes hommes et moi nous étions retrouvés empêtrés dans un piège séparatiste auquel beaucoup d’entre nous ont péri et n’ont pas pu survivre pour transmettre de demande de renfort. Bien que je sois le seul survivant, le simple fait d’avoir perdu connaissance durant la bataille et de me retrouver paralysé pendant plusieurs heures m’ont rendu incapable de mener à bien mes fonctions. Je suis beau resté un Ranger dans l’âme, je ne suis plus aussi utile que je ne l’ai été durant la guerre. Je suis dans l’incapacité de reprendre du service.
    Dark Vador : - Dans ce cas vous n’aurez plus à vous en faire, une fois que vous l’aurez rencontré afin de répondre de votre absence si longtemps injustifiée.
    Saul Arek, surpris et dubitatif : - Alors comme ça, l’Empereur me convoque.
    Dark Vador : - C’est exact, Arek. Et je vous suggère de coopérer, dans votre intérêt, afin de lui révéler tout ce que vous saviez et aviez découvert au sujet d’Odessen. Les réponses que vous lui fournirez influenceront sur sa décision de vous faire réintégrer parmi les Rangers et de poursuivre votre fonction au sein de l’Empire. Vous avez du potentiel et de l’avenir. Vous avoir à mes côtés serait une aubaine, autant la saisir.

    L’ex-Ranger de souche corellienne demeure silencieux pendant un long moment, fixant le masque du Sith sans lui montrer d’émotions ou d’arrière-pensées, puis il finit par déclarer…

    Saul Arek : - Vous perdez votre temps, Seigneur Vador, et moi le mien. Mon allégeance de soldat appartenait à la République Galactique, à la démocratie et à la souveraineté des peuples. Le jour où l’Empire est arrivé a marqué la fin de ma carrière en tant que défenseur de la paix et de l’ordre, me résignant à quitter cette ancienne vie pour ne pas suivre ce courant dangereux qui menaçait de détruire tout ce pourquoi je me suis battu. Je ne suis pas un vulgaire soldat qui obéit aux ordres sans discuter, ni qui renie ses convictions sous de faux-semblants de devoir. Alors je ne compte pas redevenir un soldat et je ne tiens pas à servir au nom de cet Empereur despote et tyrannique qui a fait s’effondrer mille ans de liberté et de justice pour sa seule autorité égocentrique.
    Dark Vador : - Un tel entêtement envers cette époque révolue ne vous mènera nulle part. Mesurez donc vos paroles, au risque que je sévisse en détruisant ceux qui vous entourent. À commencer par votre précieuse amie mademoiselle Carsen.
    Saul Arek : - Lou n’est plus là depuis huit ans ! À l’heure actuelle, son corps encore carbonisé doit flotter dans le vide sidéral ou s’est désintégré dans l’atmosphère de je-ne-sais-quelle planète de la Bordure Extérieure en rencontrant la gravité. La guerre me l’a enlevé, ma famille n’est éteinte naturellement et j’ai depuis longtemps coupé les ponts avec les anciennes connaissances. Je n’ai donc plus rien qui compte.
    Dark Vador : - Vous sous-estimez les moyens à ma disposition. L’Empire est en mesure de vous démontrer ce qu’il fait des traîtres, des insurgés et des dissidents qui s’opposent à sa volonté. Les habitants de cette planète auront à souffrir et à mourir par votre faute… si vous persistez à vous opposer à moi. Tous ceux qui ne sont pas avec l’Empire et l’Empereur sont contre moi.

    Le jeune Pol, depuis la roche naturelle de la cachette, observe en silence la scène qui se déroule et craint pour son père qui risque beaucoup pour s’opposer à ce grand guerrier sombre. Il souhaite que tout cela ne tourne pas au cauchemar, qu’il va se réveiller et que ça ne soit qu’un mauvais rêve, mais la présence rassurante mais attristée de sa mère (qui tente de l’apaiser malgré l’ambiance) ne l’aide pas. Saul n’en démord pas en fixant calmement Vador droit dans les yeux, impassible malgré la menace, et brise cet énième silence par une réplique teintée de vérité et de déduction…

    Saul Arek : - Vous me décevez vraiment, Anakin. Il est clair que vous, l’Élu tant attendu, avez renoncé à la sagesse pour préférer la malfaisance.

    L’ex-Ranger dégaine tel un pistolet l’objet long et cylindrique en métal clair, accroché sur son flanc droit, et l’allume entretemps pour faire jaillir une lame énergétique bleue qu’il manie adroitement… pour tenter de frapper le guerrier en armure noire, qui a lui-même dégainé son sabre-laser à lame rouge pour le contrer. Saul croise sa lame contre celle du Sith pendant une longue minute, pour tenter de le pousser, avant de faire un pas sauté en arrière pour esquiver la contre-attaque agressive de son adversaire.
    Pol, ayant de très bons yeux et malgré la distance derrière le mur de roche, comprend que l’arme utilisé par son père est un sabre-laser quelconque et non le sabre-laser du seigneur Jedi Galizur.

    Saul Arek, brandissant son sabre vers le Sith : - Seigneur Noir ! Je n’ai pas de comptes à rendre à l’Empire et je ne te laisserais pas anéantir impunément la liberté d’autrui de vivre et survivre. Va-t’en !
    Dark Vador : - Ton acte d’insubordination te coûtera la vie, « Saul ».

    La main gauche du Sith se lève pour mieux se refermer lentement en direction de quelque chose, comme pour écraser ou saisir quelque chose d’invisible. Saul se rend rapidement compte que Vador se sert de ses pouvoirs télékinétiques pour démolir sa maison et attirer les gravats de permabéton vers lui ; il passe chaque bloc de pierre au sabre pour le dévier et le trancher, évitant de se faire toucher ou frapper par l’assaut d’une dizaine de gravats. Puis il se retourne à temps pour parer la lame rouge qui le frappe, forçant sur ses bras pour contrebalancer la force brutale du Sith. Dans le même temps, les six soldats de la 501ème commencent à braquer leurs blasters sur Saul pour lui tirer dessus, épaulant leur supérieur, mais ce dernier lève subitement son bras indirect pour faire une injonction de Force, balayant les soldats en arrière.

    Saul et Vador continuent de se battre au sabre pendant un long moment, enchaînant les frappes et les parades avec une maîtrise et une dextérité similaire mais… la puissance brute combinée à la fourberie permet au seigneur Sith de prendre de court l’ex-Ranger et de lui trancher la main droite : Saul crie de douleur en sentant son membre amputé le brûler de l’intérieur pendant un bref moment, comme si sa main avait disparu dans la lave, avant de s’effondrer sur le sol à genoux. Le seigneur Sith ne lui laisse cependant aucun répit car il le soulève aussitôt en lui empoignant le cou par la Force.

    Dark Vador : - Je suis venu premièrement pour te conduire à l’Empereur, mais je ressens à présent que quelqu’un de sensible à la Force se trouve ici. Alors réponds-moi Saul… où caches-tu cet utilisateur ?
    Saul Arek, répondant malgré sa gorge meurtrie : - Argh… Ton acharnement à traquer les Jedi a assombri vraisemblablement ton esprit… Tu pressens des utilisateurs de la Force là où il n’y en a pas.
    Dark Vador : - Mon esprit est parfaitement affûté pour savoir qu’il y a bel et bien un être sensible à la Force. Je sens qu’il est même près d’ici, et ce ne peut pas être toi. C’est une jeune personne. Un enfant…
    Saul Arek : - Je ne te laisserais pas faire !!!

    Il dégaine alors de son autre main son pistolet-blaster et tire sur le Sith, qui se reçoit l’impact dans l’épaule gauche sans avoir pris soin de le dévier, avant que ce dernier ne décide dans sa colère d’en finir avec lui. D’un simple revers de main, Vador brise la nuque de Saul et relâche la préhension qu’il exerçait sur lui, laissant ainsi tomber le corps inerte et dépourvu de vie de l’ex-Ranger.
    Pol, pétrifié et choqué par la scène, se met à sangloter à chaudes larmes en assistant, impuissant, au décès de son père de la main de l’Exécuteur Impérial en personne. La scène si violente lui fait ressentir un vide immense qu’il ne parvient pas combler dès l’instant présent, parce qu’il se rend compte que bouger ou même réagir ne ferait qu’aggraver les choses ; même sa mère, qui a aussi les larmes aux yeux, se retient de gémir ou se remuer pour ne pas dévoiler leur position.

    Le Seigneur Sith observe autant l’homme mort que la maison à présente démolie, à la fois enragé et impassible derrière le masque de son armure, puis il commence à scruter les environs sans dire un mot ; c’est alors que son regard d’attarde sur la direction de l’est, plus précisément dans l’axe pile de la cachette. Pol commence alors à trembler de panique, priant inconsciemment la Force que le guerrier noir ne vienne pas dans leur direction mais ne pouvant réfléchir assez en ressentant l’afflux de colère et de terreur que lui renvoie le regard indescriptible du guerrier. Ce dernier demeure immobile pendant longtemps, sa respiration mécanique pistonnant continuellement dans le silence de la nature, puis il entend une voix déformée l’interpeller derrière lui.

    Soldat de la 501ème : - Monseigneur, une liaison avec le Palais Impérial est arrivée. L’Empereur vous demande des nouvelles de votre appréhension du Ranger renégat. Souhaitez-vous lui répondre ?
    Dark Vador : - Informez l’Empereur que la situation est sous contrôle, et veillez à lui transmettre que Saul Arek n’est plus disponible après avoir opposé une sévère résistance.
    Soldat de la 501ème : - Ce sera fait. L’Empereur vous demande aussi de rejoindre la planète Kashyyyk, afin de vous charger de trouver et d’arrêter un Jedi découvert là-bas par ses espions. Un certain Kento Marek.
    Dark Vador : - Faites alors préparer la navette, nous allons bientôt partir.
    Soldat de la 501ème : - À vos ordres. Et quant est-il de cette zone, dois-je ordonner un quadrillage pour repérer d’éventuels survivants ou témoins de la scène ?

    Le seigneur Sith ne répond pas tout de suite à son subordonné, jetant un énième coup d’œil dans la direction de l’est et de la position de la cachette, et il semble comme contempler un point lointain dans l’horizon.
    Pol tente de retrouver et garder son sang-froid, scrutant physiquement et psychiquement le moindre mouvement qui pourrait lui indiquer ce qu’il se passe derrière ce masque noir, mais il commence lui-même à sentir sa tête lui faire mal à force de puiser inconsciemment dans la Force et dans sa fatigue.

    Dark Vador, s’adressant de nouveau au soldat : - Non. Il n’y a plus rien qui nécessite de s’attarder. Quittons immédiatement cet endroit, j’ai encore à faire pour le compte de l’Empereur.
    Soldat de la 501ème : - Bien monseigneur.

    Le soldat s’éloigne vers la navette, avec le reste de la troupe, puis le seigneur Sith jette un dernier coup d’œil latéral en direction de la cachette. Un coup d’œil que le jeune Arek perçoit comme accompagné d’un message lui étant adressé par le biais de la Force.
    « Nous nous reverrons certainement, mon garçon. Alors je saurais si tu es digne de m’affronter. »
    C’est sur ses dernières paroles que le Sith s’en va remonter la passerelle de la navette, avant qu’elle ne se relève, pour qu’ensuite l’appareil s’élève du sol pour commencer à s’envoler dans le ciel pour rejoindre le vide interstellaire hors de la planète. En laissant derrière elle la scène de carnage où gît Saul Arek.

    Il fallut un moment à Pol pour comprendre et accepter, une fois sa mère et lui sorti de leur cachette, que son père ne reviendra plus et plus rien ne sera jamais comme avant. Agenouillé près du corps inerte de son géniteur, légèrement redressé par sa mère pour qu’elle l’enlace dans ses bras tout en sanglotant, il ne sait plus s’il doit lui aussi pleurer ou bien se mettre en colère. Il sert les poings, confus et peiné.
    Son regard se baisse néanmoins sur la main tranchée de son père, laquelle sert encore le sabre-laser anodin avec il s’est défendu, et une pensée pour l’arme dans son sac-à-dos lui vient. Il pose puis ouvre son bagage, prend dans ses deux mains l’arme honorable assez lourde pour lui, puis la regarde avec ses yeux résolus.
    Il finit par porter son regard vers le ciel, dans la direction dans laquelle la navette est parti, et il se décide.

    Pol Arek, alors âgé de sept ans, s’engage à apprendre à utiliser la Force pour devenir un véritable chevalier de la galaxie et défendre les plus faibles et les plus démunis contre le tyrannique Empire Galactique.
    Dans l’intime espoir qu’il vengera son père et les autres victimes de la malfaisance de l’Empereur.

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    Intermède I.2. – L’Organisation du Nouvel Ordre Impérial (1ère partie).


    Coruscant, quartiers de l’Ordre Secret – An 3 avant la bataille de Yavin, soit huit ans plus tard…

    Le jeune garçon se réveilla de son long mais turbulent sommeil réparateur, sans que ce soit d’une manière brusque ou délicate car il n’eut pas le besoin nécessaire de crier ou de sursauter. Ses yeux à présent ouverts se familiarisent peu à peu avec la pénombre qui règne dans sa chambre, une cellule de dix mètres cube aux murs et plafond de permabéton renforcé à la teinte grise et possédant le confort strictement nécessaire. Cette chambre est semblable à toutes les autres chambres qui composent le réfectoire, il ne s’attendait donc pas à se retrouver dans une pièce assez personnalisée comme l’était sa chambre d’enfant ; de toute manière, l’intendant ne le permettrait pas et il ne le lui en laissera jamais l’occasion.
    Il finit par se retourner sur son flanc droit dans sa couchette et tend le bras pour appuyer sur la fonction « horloge » de son mini-terminal d’holocom : l’écran holographique latéral lui indique qu’il n’est que 5h10 du matin, ce qui fait qu’il s’est réveillé une cinquantaine de minutes juste avant l’heure collective de lever. Sachant qu’il ne pourra pas retrouver le sommeil pendant ce court laps de temps, il se lève et pousse légèrement son drap-couette pour le défaire, sortir de sa couchette puis refaire son lit avec attention.

    Il se dirige ensuite, marchant pieds nus sur le sol tapissé de moquette synthétique en plastacier, vers sa penderie pour récupérer sa tenue quotidienne pour la revêtir après avoir remplacé son justaucorps de nuit par des sous-vêtements propres. Une combinaison noire en cuir synthétique, manufacturée par une firme textile nationalisée par l’Empire à des fins confidentielles, voilà ce qu’est sa tenue de tous les jours depuis trois ans : il enfile d’abord le pantalon moulant, puis le haut en prenant soin de bien passer les manches longues et en zippant la fermeture latérale sur la clavicule gauche puis il attache la ceinture et il termine par des bottes. Le voilà enfin habillé, vérifiant qu’il n’y ait aucune pliure ou déchirure, puis il se dirige vers la sortie en passant la puce mémorielle de son bracelet. La porte coulisse et il la franchit.

    Comme chaque jour, il déambule dans les couloirs du troisième étage pour se rendre au turbolift principal et descendre jusqu’au rez-de-chaussée. Comme chaque jour, il doit passer devant les quelques gardes royaux en robe et heaume rouge qui patrouillent et veillent dans chaque recoin de l’infrastructure, et auxquels il doit faire attention pendant qu’il marche s’il lui prend inconsciemment de se perdre dans ses pensées. Comme chaque jour, il lui faut d’abord passer par la grande salle du réfectoire afin de prendre son repas de la matinée et attendre que la sonnerie de rassemblement retentisse pour annoncer le planning.
    Et aujourd’hui, comme lors d’autres matins qui ont précédé durant cette année, la grande salle est ouverte à ceux qui se sont levés plus tôt et cela permet à ces derniers de profiter d’une permanence libre. C’est pourquoi le jeune garçon finit par se décontracter une fois qu’il entre dans la salle, voyant qu’au moins une petite dizaine de ses camarades est elle aussi levé de très bonne heure et qu’ils forment de petits îlots de binômes et trinômes en plein discussion. Il continue de s’avancer, observant chaque table longue pour voir sur laquelle prendre place en attendant que l’heure du petit-déjeuner sonne.

    C’est alors qu’il aperçoit quelqu’un lui faire signe depuis une table du milieu : un jeune homme de son âge, dont il connaît le nom, les origines et l’historique depuis maintenant deux ans et demi.

    Maarek : - Hé, Pol ! Par ici, vieux !
    Pol, le rejoignant : - Ho, salut Maarek ! Alors toi aussi t’es réveillé de bonne heure. Je ne pensais pas te voir.
    Maarek : - Tu l’as dit, à force de prendre le rythme, mon cerveau a fini par fonctionner en avance sur les horaires habituels. Enfin, ça ne change rien à ceux que l’on avait quand on était encore de jeunes conscrits dans la flotte Impériale. Surtout moi. Pour toi Pol, je sais que l’Académie ne t’enchantait pas.
    Pol : - Je n’ai passé que les deux premières années à l’Académie sur Corulag, et toutefois j’avais prouvé que j’étais très doué pour le pilotage et le combat spatial. Les instructeurs disaient que je pouvais passer directement à la formation intermédiaire, mais les officiers de la direction ont refusé catégoriquement.
    Maarek : - Tu m’étonnes. Le favoritisme est à l’encontre de l’élitisme, ils ne laisseraient jamais un jeune cadet de deux ans sauter aussi facilement les étapes. Cela étant, certains officiers sont opportunistes tandis que d’autres sont réalistes. Dommage que l’amiral Mordon ne soit plus, parce qu’il t’aurait apprécié.
    Pol : - Fais gaffe quand même. Pas plus tard qu’avant-hier, j’ai vu l’amiral Coross arpenter les couloirs inférieurs de l’aile ouest du palais et il avait l’air d’inspecter de loin le building de l’Ordre. J’ai l’intuition, et crois ou non si ça te chante, qu’il cherche encore à glaner des infos sur Mordon.
    Maarek, agacé : - Argh, il faut toujours que ce sale vautour traîne dans les parages là où on ne veut plus le revoir et ça commence à me courir. À croire que ça ne lui plaît qu’on ait intégré la Chasse ainsi que l’Ordre.
    Pol : - Autant qu’on redouble de vigilance, mais surtout qu’on mette la gomme quand on pourra reprendre la formation avancée de pilotage avec les officiers instructeurs de la Chasse.
    Maarek : - Justement, à ce propos, Stark a été convoqué hier soir pour un bilan avec les pontes. J’ai écouté en douce leur échange par passant par là discrètement, il semblerait que nos noms figurent sur une liste élaborée aux bons soins des Prophètes. Je ne sais pas toi, Pol, mais je crois qu’on va avoir du nouveau.
    Pol, inquiet : - Alors là ça craint. Ce n’est pas toujours bon signe quand les Prophètes s’en mêlent, surtout après avoir été absents pendant ses trois dernières années suivant notre entrée. Je n’aime pas ça Maarek.

    Pol fixe discrètement de biais son avant-bras droit dont il a remonté la manche, regardant avec un air mélancolique la marque tatouée à l’encre violacée profondément sur sa peau : l’emblème impérial sur lequel une triskèle est gravée par-dessus, signifiant qu’il a atteint le rang de « membre du troisième cercle ». Cette marque lui ait attribuée depuis ce jour où il a intégré, envers et contre tout attente, le très énigmatique Ordre Secret de l’Empereur dont l’appellation témoigne du secret le plus absolu dans l’Empire.
    Le jeune garçon pensait il y a huit ans, depuis que son père avait péri, que la vie sous le régime impérial ne lui offrirait plus aucun cadeau : étant devenu malgré lui l’homme de la maison, il dut se résoudre à bien travailler à l’école et finit par s’engager comme cadet à l’Académie Impériale pour assurer un avenir durable pour lui et sa mère. De manière officielle, parce qu’il comptait en secret infiltrer les hautes sphères de l’administration impériale pour planifier graduellement sa revanche. Bien que doué pour le pilotage et le combat rapproché, son cursus de cadet fut subitement interrompu lorsqu’un « inspecteur » du BSI ordonna son transfert sur Coruscant dans un établissement spécialisé. C’est à partir de là que Pol comprit que sa particularité de sensible dans la Force avait été repérée, car il se retrouva mêlé à d’autres sensitifs.
    Cela fait maintenant trois ans qu’il vit, survit et étudie au sein des quartiers de l’Ordre Secret, qu’il apprend à se servir de son « don » pour servir l’Empire et l’Empereur et qu’il doit subir les exercices et épreuves douloureuses que les clercs du Côté obscur imposent à leurs novices. Aujourd’hui, il a surmonté tout cela. Mais le prix lui semble toujours aussi lourd à payer, loin de sa mère et de son foyer.

    La salle se remplit petit à petit, avec une bonne vingtaine de jeunes garçons et filles habillé(e)s dans la même combinaison noire de membre sensitif, et il se peut que l’espace restauration ne tarde pas à ouvrir malgré qu’il ne soit pas encore six heures du matin.

    Pol : - Au fait Maarek, j’aurais besoin de ton aide pour la fin de cette aprèm. Il faut que je me rende au secrétariat pour demander à passer mon appel du mois. J’ai pressenti que ma mère est de nouveau embrouillée par les percepteurs impériaux à cause de l’impôt sur le foyer.
    Maarek : - Je vois ce que tu veux dire, et c’est pareil pour moi. Depuis j’ai quitté Kuan pour m’engager dans la flotte impériale, ma mère est empêtrée avec ces nouvelles taxes imposées sur le foyer et le statut social. Elle n’apprécie pas beaucoup le régime, mais elle oublie que c’est grâce à l’Empire que la guerre civile entre Bordal et notre planète est définitivement résolue. Elle s’inquiète beaucoup pour mon père aussi.
    Pol : - En tout cas, il me faut régler cette affaire au plus vite avant que je n’aie plus la possibilité. Qui sait ce que vont nous réserver les instructeurs aujourd’hui, maintenant qu’on se doute que les Prophètes vont de nouveau intervenir dans notre apprentissage. Ce que j’aimerais, c’est pouvoir poursuivre à apprendre l’sage de la Force et les cadences au sabre-laser pour avoir de quoi me défendre.
    Maarek : - Je préfère de loin un bon vieux chasseur TIE ou un pistolet-blaster à un sabre-laser, mais tu as raison de penser qu’il faudrait agrandir son arsenal quand on est un membre de l’Ordre. Si ça se trouve, Pol, tu figures peut-être dans une liste de discipline à l’entraînement avancé au sabre et à la Force.
    Pol : - J’aimerais bien, mais dans ce cas-là ça signifierait aussi que je me retrouverais dans le même groupe que cette fille qui est devenue on-ne-sait-comment la « pupille de l’Empereur ».

    C’est alors que du mouvement se fait sentir derrière le jeune garçon tythan, à la fois fluide et flou, et ce dernier est assez réactif pour se rendre compte, autant grâce à ses entraînements et son alaise avec la Force, que ladite fille est apparue derrière lui. Une jeune fille de leur âge, de taille moyenne et fine, dont la tête ronde au front blond-roux présente des traits aguicheurs naturels. Elle fixe le jeune garçon de ses deux yeux verts, un demi-sourire en coin, et croise les bras contre sa poitrine.

    Mara : - Eh bien Pol, ne serait-ce pas une once de dépit et de frustration que j’attends dans tes maigres propos. Rien qu’à t’entendre, je me sens étrangement visé de bénéficier de l’attention de l’Empereur à mon égard et sache que mon statut ne fait néanmoins pas de moi une privilégiée.
    Pol : - Argh, désolé Mara, je ne voulais te blesser volontairement…
    Mara : - T’inquiète, je sais que tu ne pensais pas à mal. De toute manière, j’ai bien vu de quoi tu étais capable dans le maniement du sabre-laser et j’estime que tu peux exceller comme bretteur en persévérant. (Elle marque un temps d’arrêt pour venir s’asseoir à leur table.) À part ça, j’ai l’impression que vous avez fouiné dans les affaires des Prophètes pour parler ainsi d’un futur encore incertain.
    Maarek : - Ce ne sont que des suppositions sans réel incident, parce que cette conversation que j’ai surprise n’était pas non plus protégée à l’égard des curieux. Notre instructeur en pilotage de chasse, le sergent-maître-senior Stark, avait convoqué pour un bilan du programme de formation des aspirants pilotes et ils ont commencé à parler de je-ne-sais-quelle liste où nos noms figuraient. Pour moi, c’était troublant.
    Pol : - D’autant plus que les Prophètes sont revenus de leur sanctuaire secret et qu’ils sont à l’origine de cette fameuse liste. Je ne veux pas me faire théoriste d’un complot, mais je pressens que des têtes vont tomber aujourd’hui quand viendra le rassemblement matinal.
    Mara, intriguée : - Hum. J’imagine que vous faites allusion à la liste nominative des prochains aspirants à passer au rang suivant de membre et suivi par les différentes affectations dans divers secteurs de la galaxie.
    Pol, légèrement surpris et blasé : - Donc tu es au courant.
    Mara : - Disons que j’ai mené ma propre investigation de mon côté, en m’entraînant à espionner durant cette nuit pour développer mes capacités apprises. C’est ce qu’attendent mes instructeurs, de manière que je puisse devenir un atout précieux pour l’Empereur et son entourage. En ce qui concerne la liste, je peux attester que les noms inscrits dessus sont ceux d’entre nous qui seront bientôt affectés à un secteur.
    Maarek : - Intéressant. J’espère que je serais affecté dans une des flottes impériales dans un secteur actif, où je pourrais mettre à contribution mes talents de pilote de combat. Je pourrais ainsi expérimenter un vrai combat spatial et me familiariser avec les derniers chasseurs TIE que la Marine Impériale a investie.

    L’espérance de Pol, elle, repose sur une affectation à un secteur où il pourra poursuivre sa formation aux arts Jedi et à l’utilisation des pouvoirs offensifs de la Force. Le nombre de secteurs actifs ou en cours d’impérialisation ne manque pas, surtout dans la Bordure Extérieure où l’influence du régime anciennement républicain est contrebalancée par la présence stationnaire de cartels, syndicats du crime et autres systèmes indépendants qui vivent en autonomie. Et encore, il reste les mondes méconnus de l’Espace Sauvage ou bien les planètes inhospitalières des Régions Inconnues. Bref, autant de choix pour chercher à gagner en renommée au sein des forces impériales… ou entrer en contact avec quelques insurgés et partisans de la liberté avec qui il pourrait entrer en contact.
    L’Empire est dorénavant vaste mais il n’est pas infini pour autant, et c’est là une chance pour lui s’il veut pouvoir contribuer à mettre en place un rassemblement de quelques opposants au régime impérial, en commençant par venir en aide aux plus démunis tout en éliminant les plus arrogants et ambitieux.

    Mara : - Quoi qu’il en soit, les garçons, vous feriez mieux de vous faire discret sur cette liste et de ne rien laisser s’ébruiter dans les lieux. Certains de nos camarades n’apprécieront pas que vous ayez une avance sur eux et nos instructeurs vous le feront regretter s’ils découvrent votre curiosité malpolie.
    Pol : - Aucun risque que cela arrive. Je préfère me faire muet comme une carpe que de vendre la mèche.
    Maarek : - Le dénouement de notre cursus au sein de l’Ordre en dépend, alors motus et bouche cousue.
    Mara : - Je vous prends au mot. Sur ce, je vous laisse. Je vais aller chercher mon plateau de repas.

    La jeune blonde roussée se détourne d’eux et s’éloigne pour aller rejoindre le comptoir ouvert, s’insérant tranquillement dans la file d’attente qui se forme. Pol et Maarek se lèvent à leur tour et rejoignent la file, patientant pendant quelques minutes le temps de récupérer leur plateau-repas où ils trouvent des produits et condiments nutritifs nécessaires à leur alimentation commune et à leur santé mise-à-l’épreuve.

    Une fois leur plateau récupéré, les deux jeunes amis retournent à leur table initiale et s’installent pour commencer à manger ; de manière presque rituelle et mécanique, Pol savoure en silence son maigre petit-déjeuner composé de biscottes, de porridge au lait de bœuf-de-mer et au verre de jus de meiloorun. Son attention concentré sur son repas ne l’empêche nullement de prêter attention aux divers ragots qui traînent, mais la plupart de ses camarades alentours discutent encore et toujours de choses futiles comme leurs progrès et leurs défis lors des derniers exercices effectués. Constatant que rien de nouveau n’attire son écoute, il se plonge dans ses pensées en se remémorant les sensations du simulateur de vol et les divers essais pratiques en exercice de vol : Maarek et lui ont toujours fait d’excellents scores et cela leur permettait de se distinguer du lot, attirant autant l’admiration de certains que la haine et le mépris d’autres. De toute manière, ses talents développés devront un jour où l’autre à servir dans un but louable et juste.

    Une demi-heure plus tard, il quitte sa table en prenant son plateau et va le déposer à l’emplacement réservé à la vaisselle usagée ; il y dépose son plateau puis il commence à sortir de la salle pour ensuite se diriger nonchalamment vers la cour intérieure des quartiers de l’Ordre. Il arpente la cour au terrain plat et permabétonné, observant de loin les buildings et les gratte-ciels de la City où de nombreuses files interminables de véhicules circulent ; son regard s’attarde ensuite sur la silhouette gargantuesque et imposante du Palais impérial, véritable citadelle monumentale où se trouve le pouvoir exécutif et central de tout l’Empire, en se demandant comment cela doit être de vivre à l’intérieur de ses suites.

    Vint alors l’heure du rassemblement matinal, dont la sonnerie retentit dans tout l’infrastructure telle une sirène grave et basse, et tous les jeunes aspirants sortent en masse pour venir se mettre en rang dans la cour intérieure : quarante-cinq élèves de premier, second et troisième cercles qui se tiennent au garde-à-vous un à un, formant un quadrillage parfait, pendant que la sonnerie retentit encore pour les retardataires. Puis vient le silence, et une voix autoritaire leur crie « repos jeunes gens » pour qu’ils se mettent simultanément en posture militaire de repos. Plus personne ne bouge ni ne parle.
    C’est aussitôt un acolyte, un jeune homme à la vingtaine en bure noire et crâne rasé, qui s’avance devant le peloton d’officiers instructeurs pour faire part de l’organisation quotidienne du cursus par cercle.

    Acolyte : - Jeunes gens, aujourd’hui est une énième journée qui commence pour vous afin de mieux vous préparer à votre devoir principal : servir l’Empereur avant quiconque. Le programme de formation reste le même pour les initiés, avec l’enseignement de l’idéologie impériale, la philosophie et la compréhension du Code Sith, tandis que les membres du second cercle continueront d’apprendre à s’exercer à la formation élémentaire militaire. Les membres du troisième cercle auront, pour aujourd’hui, de nouvelles épreuves de terrain afin d’approfondir et de maîtriser les arts de la guerre et de la stratégie. Sachez que ces épreuves détermineront qui sera susceptible de continuer à suivre la voie que vous prodigue les Prophètes au nom de l’Empereur et qui devra être exclu par faiblesse. Ceux qui échoueront seront oubliés et ceux qui renonceront seront sévèrement châtiés. (Il fait un geste de glisse sur son datapad.) Néanmoins, certains parmi les élèves de troisième cercle ayant fait leurs preuves ont été sélectionnés afin de les envoyer effectuer de premières missions au sein de l’armée, de la flotte et de l’administration impériale. Ces derniers ont été évalués, observés et étudiés lors d’un bilan mensuel et affectés à divers secteurs par la volonté des Hauts-Prophètes qui ont analysé les profils de chacun des nominés. Dès que vous serez appelé selon le secteur affecté, sortez du rang et dirigez-vous immédiatement à votre cellule pour faire vos affaires.

    « Affectés au secteur Chommell, pour la base locale de l’Inquisitorius : Adrinico Sauric, Caraly Rylegre, Dargav Karshadl et Lexiril Daucha. Veillez à ne pas faire attendre messire Ja'ce Yiaso sur place. »
    « Affectés au secteur Corusca, à bord du croiseur interstellaire le Sovereign : Lilymari Wisive, Alonrand Redtre, Gilreg Drever, Kastaya Dillsax, Vess Kogo et Mara Jade. Veuillez aller rapidement faire vos bagages et rejoindre le Haut-Prophète Jedgar à bord. »
    « En enfin, affectés au système Javin pour renforcer les rangs de l’avant-poste D-34 : Pol Freelender et Maarek Stele. Une fois vos affaires prêtes, présentez-vous au capitaine Trox à l’embarcadère IF-34 pour rejoindre la navette pour l'avant-poste. »

    Pol sortit du rang, accompagné par Maarek, et tous se rendent vers l’entrée du réfectoire en marchant d’abord d’un pas cadencé pour rester dans une démarche militaire respectueuse… avant de se décontracter et de se féliciter mutuellement pour se retrouver ensemble dans le même secteur.
    Le jeune garçon rejoint assez rapidement sa cellule et fait son sac, esquissant un sourire en coin à l’évocation de son nom de famille par l’acolyte, alors qu’il ne s’agit pas de son véritable nom. Car en vérité…

    Pol Arek, fils unique de Saul et Lou Arek, a menti aux Impériaux en affirmant s’appeler « Freelender ».

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le mardi 31 octobre 2023 - 14:57

    jeudi 12 octobre 2023 - 12:11 Modification Admin Réaction Permalien

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    Intermède I.3. – L’Organisation du Nouvel Ordre Impérial (2nde partie).

    Système Javin, avant-poste D-34 – Le surlendemain, soit deux rotations stellaires plus tard…

    Le silence est d’or et imperturbable dans l’espace sidéral, bien que quelques corps célestes ordinaires traversent irrégulièrement son vide par la force attractive des choses ou encore que des vaisseaux et installations artificielles flottent et naviguent dans le paysage sidéral en déployant parfois leurs essaims. L’amalgame d’étoiles et de gaz sidéral formant la nébuleuse dans le secteur Javin n’est plus aussi muette et nonchalante qu’à ses débuts lointains, maintenant que les espèces vivantes et intelligentes natives ont décidées que leur civilisation s’étendrait au travers de leurs places et de leurs passages. Ce qui fut autrefois l’Espace Mugaari, en référence au peuple humanoïde qui y vivait il y a plus d’un millénaire, devint une zone contrôlée de transit commercial pour la République Galactique lorsque celle-ci y établit le terminus-relais de la Voie Marchande Corellienne : la région fut prospère pendant un temps, avant que la découverte des secteurs d’Anoat et de Yarith ne permettent de poursuivre l’exploration spatiale. Le système Javin perdit un peu de son importance, mais elle demeure toujours une planète d'importance dans la région.

    C’est donc dans la station spatiale d’avant-poste D-34, située en orbite haute de la planète éponyme du système, que les choses évoluent et progressent pour le jeune Freelender dans son affectation au corps de chasse du secteur. Il est par ailleurs en train de manœuvrer son chasseur TIE/Rc de type Vanguard aux alentours de la station, patrouillant depuis maintenant deux heures ce matin l’espace orbital de la planète afin de suivre la routine règlementaire de surveillance et continuer l’apprentissage au pilotage de combat. Le chasseur stellaire en lui-même est un appareil assez maniable et manipulable pour un jeune pilote de son niveau, bien que ce soit du matériel de pointe que peu d’apprentis pilotes peuvent se permettre de manœuvrer pour leur première affectation de service ; sans parler du fait qu’il se doit de rester dans le périmètre de la station et de le garder intact, au risque d’avoir de nombreux blâmes pour son manque envers les règles. Mais Pol n’a pas eu longtemps à prouver qu’il avait acquis un bon niveau pour ne plus être considéré comme un bleu, notamment parce que la plupart des pilotes affectés à l’avant-poste sont assez ouverts et compréhensifs sur le métier et ses travers. Et puis, il n’est pas seul à faire cette patrouille.
    Un autre TIE/Rc Vanguard vient se positionner sur sa gauche, tout en s’alignant dans son circuit de route, puis il entend au travers de son émetteur radio la voix familière mais déformée de son ami.

    Maarek, par radio : - Vanguard 1 à Vanguard 2. T’es toujours là Pol ?
    Pol, répondant via l’émetteur : - Je te reçois Maarek. Tu dois avoir fini ta ronde programmée de ce matin pour venir me rejoindre sur mon circuit et l’interpeller, sinon c’est que tu en as marre.
    Maarek, par radio : - Le circuit est assez calme et redondant, quand tu n’as que des bâtiments commerciaux et de transport qui passent dans les environs. Il n’y a de rien à signaler à cette heure-ci et j’ai eu une réponse du central par suite de mon rapport, m’autorisant à venir t’épauler si tu n’as pas encore fini.
    Pol : - C’est sympa de ta part, mais j’arrive déjà à la fin du circuit et je vais commencer à transmettre mon rapport au central. Donne-moi le temps de faire ça bien et on pourra décrocher ensemble.
    Maarek, par radio : - Aucun souci pour moi, je reste à proximité. J’y pense, tu pilotes encore sans casque ?
    Pol, pendant qu’il envoie son rapport : - J’avais besoin de respirer un peu et de profiter d’un peu d’intimité dans le chasseur. Je le remettrais en arrivant au hangar, pour pas me faire enguirlander par les autres.
    Maarek, par radio : - T’inquiète pas, j’avais aussi enlevé le mien de toute façon. Bon, c’est quand tu veux Pol.
    Pol : - C’est tout bon de mon côté. Allez, on décroche.

    Il prend d’abord d’enfiler son casque standardisé de pilote de chasse en plastacier noir, puis il reprend son guidon de manœuvre pour commencer à diriger son appareil hors du circuit programmé sur son navordinateur de bord. Les deux TIE/Rc virevoltent simultanément vers la direction de la station spatiale de manufacture impérialisée, prenant les dispositions suivantes pour réaliser une entrée dans le hangar et un atterrissage impeccable jusqu’à leur passerelle d’envoi.
    Pol manœuvre son engin avec une précision chirurgicale pour s’aimanter au crochet de maintenance, arrête le moteur puis il se détache avant d’ouvrir l’écoutille du dessus pour sortir et grimper l’échelle de la passerelle. Le temps de la traverser pour ensuite descendre par la plateforme d’ascenseur, il retrouve enfin le plancher sain du hangar où ses bottes militaires de cuir noir martèlent nonchalamment le duracier du sol. Il ne quitte pas encore son casque alors qu’il est encore dans le hangar et que quelques officiers et troupiers impériaux circulent de manière répétitive, « telles les fourmis dociles et endoctrinées d’une immense ruche tyrannique » pense-t-il, puis il rejoint enfin le corridor qui mène aux autres espaces et installations de l’avant-poste orbital. Il n’en fallut pas moins de deux secondes pour que son ami Stele le rejoigne et se place à sa gauche, alors qu’il franchit l’accès.
    Tous les deux retirent enfin leur casque une fois dans le corridor et le placent sous leur bras.

    Pol : - Ah, encore quelques jours comme ça et on finira par devenir de simples pilotes normaux qui régulent la circulation des transporteurs dans le fin fond de la galaxie. C’est à se demander pourquoi « ils » ont décidé de nous envoyer dans ce système, alors que rien ne nous avertit d’un éventuel incident polémique.
    Maarek : - Il est vrai qu’outre notre application pratique du pilotage de chasse et notre travail à défendre la voie marchande pour l’intérêt de l’Empire, je n’ai senti non plus le moindre problème ou défaut dans l’administration de cet avant-poste. Les troupiers et les officiers se contentent de faire leur devoir et de régulariser le secteur, peu tentent de communiquer en dehors du boulot et aucune rumeur ne traîne.
    Pol : - Il doit bien y avoir une raison évidente pour qu’« ils » nous affectent dans cet avant-poste. Même si cela ne fait que deux jours que nous suivons la routine des pilotes de l’avant-poste, j’envisageais qu’ils nous contacteraient rapidement pour nous briefer. (En parlant plus bas après avoir vérifié que personne ne les observait.) J’ai le mauvais pressentiment que l’Ordre ne compte pas nous garder en son sein longtemps.
    Maarek, lui aussi à voix basse : - Il vaudrait mieux pour nous de continuer à faire profil bas durant notre affectation dans ce secteur, au cas où on servirait la Marine Impériale grâce à notre poste de pilote et en tant qu’agent dormant pour l’Ordre. Avec notre formation préliminaire à la Force, on est en mesure d’éviter que quiconque d’anodin ne nous trouve intriguant. Le secret et la sécurité de l’Ordre en dépend.
    Pol : - C’est là qu’est notre principal devoir. Personne ne connait et ne doit connaître l’existence de l’Ordre ni se douter que ce dernier deviendra la concrétisation de l’Empire imaginé par l’Empereur lui-même, pour ainsi dire un régime administré par des usagers de la Force qui lui sont dévoués. Tout ces gens pensent que le régime demeurera bureaucratique pendant de longues années, mais rien qu’à voir les militaires accéder à des postes d’administration démontre clairement ce qui va réellement se passer dans quelques temps.

    Leurs pas les amènent enfin à l’entrée de la salle commune, dont l’accès est ouvert en permanence durant la journée, et ils entrent tous deux en silence pour ne pas éveiller des soupçons parmi les quelques hommes et femmes qui sont encore attablés. Ils se rendent vers le coin de table le plus discret…

    Pol, toujours à voix basse : - C’est pour cette raison que je pense, Maarek, que notre affectation ici n’est qu’une simple mise-à-l’épreuve pour nous évaluer sur notre capacité à garder l’existence de l’Ordre secrète. Donc, faute de ne pas avoir de « leurs » nouvelles, continuons d’être de simples jeunes pilotes affectés.

    … Mais ils se font brusquement bloquer par un officier auxiliaire qui se plante devant eux sur leur trajet. Sans même être surpris par l’action de cet officier, les deux jeunes hommes se mettent aussitôt au garde-à-vous en une seconde en sa présence.

    Officier auxiliaire : - MS-1803 et PF-1802, je présume.
    Pol & Maarek : - Oui monsieur.
    Officier auxiliaire : - Je me doutais que vous reviendriez de votre ronde et prendriez votre pause ici, aussi vous ai-je attendu il y a quinze minutes. Figurez-vous que le commandant-divisionnaire vous convoque, tous les deux, pour un entretien particulier. Avec un émissaire du Centre Impérial. J’aimerais savoir… pourquoi.
    Pol : - Permission de parler, monsieur ?
    Officier auxiliaire : - Accordée.
    Pol : - Nous ne sommes que de simples recrues affectées à l’avant-poste, et nous faisons ce que l’on nous demande avec zèle et respect. Nous ignorons tout de la raison de cette convocation.
    Maarek : - D’autant plus, monsieur, que nous effectuons la plupart de notre temps à bord des chasseurs avec le reste de l’équipe de pilotes et que nous n’avons pas d’autres occupations au sein de la station.
    Officier auxiliaire : - Étant donné l’intérêt que vous porte cet émissaire pour vous convoquer, en à peine deux jours de service, je doute que ce soit pour une simple inspection. Comme le commandant m’a ordonné de vous amener à lui rapidement, je vais vous conduire à lui et ne pas vous retenir plus longtemps. Mais sachez ceci vous deux : l’Empire ne tolère pas que l’on se dérobe à ses lois, et je compte bien le rappeler.

    « Suivez-moi », termine l’officier avant de les acheminer à l’extérieur de la salle commune pour ensuite les guider jusqu’aux niveaux supérieurs de la station spatiale : précisément celui des bureaux d’office pour le personnel d’administration de l’avant-poste. Ils parcourent le corridor principal du niveau pendant deux minutes, avant de s’arrêter enfin devant une porte à unique battant coulissant et scanner d’accès.

    L’officier auxiliaire appuie sur le bouton d’interphone puis il décline son identité et la raison de sa venue, avant que ladite porte s’ouvre et les laissent entrer. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur de la pièce, aussi sobre et terne que ne le sont les installations impériales, que les deux jeunes hommes découvrent que le visiteur en question est habillé de la bure sombre si caractéristique du cercle hermétique en charge de l’Ordre : l’homme encapuchonné et nimbé d’une aura mystique est un Mage de l’Empereur, un de ces sages qui enseignent et transmettent aux disciples de l’Ordre la mission ou l’épreuve qu’ils doivent accomplir. Et ce dernier, assis dans l’un des sièges face à la table de réunion, leur sourit discrètement en les voyant arriver.
    Le commandant-divisionnaire se retourne, voit que les deux jeunes gens sont là puis il avance d’un pas pour déclarer « nous vous laissons seuls à présent, je m’assurerais que personne ne vous dérange » avant de quitter la salle en agrippant son subordonné qui est choqué par la scène.

    La porte coulissante se referme derrière les deux militaires, qui se verrouille aussitôt, puis le mage se lève de son siège pour se présenter bien en face des deux jeunes pilotes. Il relève complètement sa capuche, dévoilant ainsi une tête humaine ordinaire et au front brun, aux traits fermes mais lisses.

    Mage, avec une voix grave mais suave : - Je vous salue, jeune Stele et jeune Freelender.
    Pol & Maarek, en s’inclinant brièvement : - Mes hommages, seigneur. Que puis-je pour l’Ordre ?
    Mage : - Vous avez su vous intégrer sans difficulté au fonctionnement et aux devoirs de cet avant-poste, ce qui aidera grandement les forces Impériales à étendre son influence en toute sûreté. Et bien que cela ne fait que deux jours que vous avez quitté Coruscant pour servir ici comme pilote de chasse, la raison de votre affection dans ce système est bien précise et ne dépend que vous si vous comptez poursuivre au sein de nos rangs. Chacun de vous deux va devoir faire ses preuves sur le terrain, autant par votre couverture de pilote que votre statut de membre de l’Ordre. C’est pour cette raison que je vous confie une tâche chacun.

    Les deux jeunes hommes patientent en silence, concentrés attentivement sur les paroles de l’émissaire.

    Mage : - Maarek Stele, nous te chargeons de te rendre dans le système Anoat pour rejoindre une escadrille d’escorte sous mandat impérial, parmi laquelle une dizaine de vaisseaux de cargaison doivent être acheminées en bonne et due forme jusqu’au Centre Impérial. Tu devras surveiller les moindres changements au sein de la flotte, que ce soient les cargos ou les vaisseaux impériaux, et agir en conséquence si tu guettes une menace. Tu devras faire preuve de prudence, d’efficacité et de discrétion.
    Maarek : - C’est comme si c’était fait.
    Mage : - En ce qui te concerne, Pol Freelender, nous te chargeons de te rendre sur la planète Javin et de t’occuper d’une affaire particulière qui te servira d’exercice et d’épreuve pour ton talent au sabre-laser. Nous pensons qu’un groupe d’individus suspects et dissidents à la loi impériale se trouve dans les bas-quartiers de la cité principale, les surveiller et les identifier sera ta première et principale mission. Une fois que tu auras pu un apprendre plus à leur sujet, nous te sommons de les éliminer sans laisser de trace.
    Pol : - Je m’en occupe. Seulement, nous risquons d’attirer l’attention par notre absence.
    Mage : - Votre commandant s’apprête à vous envoyer tous deux faire une excursion approfondie dans le secteur, afin de poursuivre le repérage et la surveillance. C’est une occasion indirecte de vous permettre de vous absenter pendant un certain temps. Il ne revient plus qu’à vous de trouver un prétexte supplémentaire pour justifier l’excès si l’on vous demande. N’oubliez pas que vous servez l’Empereur avant quiconque.
    Pol : - Je comprends et je m’exécute.
    Maarek : - Nous allons à présent nous retirer, si vous le souhaitez seigneur.

    Les deux jeunes humains commencent à reculer d’un pas pour se retourner mais…

    Mage : - Pas si vite. J’ai encore d’autres choses à vous transmettre, notamment concernant l’issue de votre mission si vous réussissez. Je vous informe, à titre prévenant, que la manière dont vous parviendrez à accomplir votre tâche sera observé de près par nos soins. Vous serez alors juger digne ou non de rejoindre les rangs du Cercle Intérieur et d’entrer dans la cour des grands.
    Maarek : - Mais… nous ne sommes pas encore passé par le quatrième cercle.
    Pol : - Et nous n’avons pas encore démontré assez pour pouvoir prétendre gravir ce rang.
    Mage : - Il n’y a que les simples apprenants qui doivent se soucier de gravir un à un les échelons parmi les disciples de l’Ordre. Vous êtes des prodiges latents qui parviennent à se hisser naturellement dans cette hiérarchie, et vos efforts prouvent que vous appartenez à l’élite. Accomplissez ce que nous vous ordonnons, appliquez ce que vous avez appris et acquis, ainsi vous serez aptes à vous libérer de vos chaînes.

    Le mage commence à rabattre sa capuche sur sa tête puis il se met tranquillement en chemin vers la sortie. Il ne s’arrête une dernière fois que vous leur adressez un dernier enseignement, ses mains posées chacune sur leur épaule comme pour se faire compréhensif.

    Mage : - Votre destin repose entre vos mains, ne gâchez cette chance inouïe d’acquérir le pouvoir qui pourrait vous revenir de droit et de vous hisser au sommet. Un jour viendra où la galaxie connaîtra enfin l’unification absolue et éternelle sous la bannière de l’Empereur et de notre dogme, où vous deviendrez des seigneurs parmi les seigneurs. Alors accomplissez ce destin et n’oubliez pas qui vous servez.

    Le voilà qui s’en va, d’une démarche posée et neutre, après avoir d’un geste dans le vide déverrouiller la porte comme si elle n’était pas un obstacle pour lui. Il franchit le seuil, peu surpris et non perturbé par la présence indiscrète de l’officier auxiliaire qui tentait d’écouter leur conversation ; il pose un instant son regard impassible sur l’officier, usant de sa prestance pour l’intimider et le dissuader de répliquer pour ensuite se servir de la Force pour l’envoyer retourner vaquer à ses obligations. L’officier semble répondre inconsciemment à cet ordre silencieux et il s’en va comme si de rien n’était. Puis le mage quitte définitivement la pièce, pour ne plus jamais réapparaître de sitôt.

    Pol décide de quitter à son tour la salle, suivi de près par Maarek, et ils redescendent tous les deux au niveau commun de la station par empruntant le turbolift. Et au lieu de se rendre vers la salle commune, le jeune Freelender se rend immédiatement à sa cabine parmi toutes celles des effectifs ordinaires. Son ami comprend aisément son intention et décide d’en faire de même, se rendant lui aussi à sa cabine. Une fois à l’intérieur de l’espace étroit, sobre et médiocrement confortable, Pol se décide à retirer sa combinaison de pilote pour ne rester qu’en combinaison d’intérieur ; il range sa tenue de pilote dans son casier de travail avec son casque, puis il s’allonge passablement sur le sommier de sa couchette pour piquer un somme.

    Le sommeil de Pol ne vient pas tout de suite et il repense encore aux dernières paroles du mage : il semblerait qu’il est sur le point de monter de plus en plus en puissance et en prestige au sein de l’organisation secrète, jusqu’à se demander s’il finira par atteindre un niveau assez élevé pour parvenir à se rapprocher de l’Empereur et de son terrible apprenti et Exécuteur. L’esprit de vengeance et de justice n’a pas quitté son cœur depuis tout ce temps, mais il sent qu’il est en train de gravir une pente raide qui lui écorche de plus en plus son être à chaque fois qu’il se hisse. C’est pour cette raison qu’il doit profiter de cette mission seul sur Javin pour commencer à en apprendre plus sur ces prémices d’insurrection et voir ce qu’elles valent avant de tirer des conclusions hâtives. Et si jamais ce ne sont que des individus malfamés, ce sera l’occasion parfaite pour s’entraîner et se défouler avec son sabre-laser hérité de son père.

    Sur ces pensées réconfortantes, Pol finit par tomber de sommeil et commencer sa sieste réparatrice.

    jeudi 02 novembre 2023 - 11:23 Modification Admin Réaction Permalien

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    Intermède I.4. – Les prémices de l’insurrection grandissante.


    Javin, quartiers périphériques de la capitale – Le lendemain au soir…

    Le jeune humain tythan marche de long en large dans l’entrepôt désaffecté et délabré, ses bottes noires de combat martelant le sol de permabéton sans émettre le moindre bruit, et il passe adroitement entre les corps inertes mais chauds des dix premières crapules qu’il a dû affronter en peu de temps qu’il le devait. Son poing droit tient fermement son sabre-laser à garde croisée à la lame bleue, dont la poignée et la garde témoignent d’un savoir-faire ancien et enrichi de valeur chevaleresque, et il se tient en garde médiane selon la cinquième forme de combat tout en observant le comportement de ses vingt prochains adversaires armés de blasters.

    Hier encore, il était officiellement envoyé en mission de reconnaissance dans l’orbite basse de Javin afin de surveiller les environs de la région de la capitale ; le commandant-divisionnaire de l’avant-poste voulait tester ses capacités à faire de la reconnaissance aérienne dans la région et son aptitude à réagir en conséquence selon la situation rencontrée. La raison officieuse de cette mission n’était d’autre que l’opportunité pour lui de se rendre dans la ville, discrètement, et d’aller inspecter les bas-quartiers à la recherche de soi-disant « dissidents » à la loi impériale. Il passa donc la journée à observer, à guetter dans la Force le moindre reflux ou perturbation qui lui mettrait la puce à l’oreille. Il parvint finalement à identifier les quelques dissidents, en début d’après-midi, et il les suivit patiemment jusqu’à leur « repaire ».
    Il se rendit compte irrémédiablement que ces gens ne sont que de vulgaires anarchistes.

    Aussi, son sabre-laser en main et protégé par sa combinaison moulante et imperméable de combat en smart velvet noir, il s’élance vers les patibulaires anarchistes composé d’humains mugaari, de kallerans, de weequays, de feeorins et de lupr’ors. Les tirs de blasters pleuvent sur lui, inlassablement, mais il parvient à les dévier et les renvoyer sans gêne ; sa concentration et son affinité avec la Force lui permettent de gagner en vigueur, en dextérité et en volonté pour contrer les traits énergétiques volatiles et s’approcher en un éclair de ses premiers assaillants. Il manipule son sabre-laser avec aisance et fluidité, ses coups puissants frappant avec une finesse incomparable et une précision nette, et ils éliminent un à un les anarchistes autour de lui sans être dérangé. Il laisse parler son arme blanche énergétique pour lui, traversant les flancs des derniers individus comme s’il ne représentait pas de réelle menace pour lui. Toutefois, il sait qu’il doit faire attention à ce qu’il fait et à ne pas se faire avoir : son entraînement au sabre-laser durant ses premières années au QG de l’Ordre n’ont pu porter leurs fruits qu’après avoir subi tant de souffrance et de frustration à lutter durant les interminables séances. Aujourd’hui, ses cadences à la cinquième forme renforcées par celles de la neuvième forme lui permettent de se défaire de ces hommes. Et au bout de vingt longues minutes de lutte, il ne reste plus personne debout hormis lui.

    Pol Freelender soupire, soulagé d’en avoir terminé avec ces anarchistes, et il éteint son sabre pour le rengainer à sa ceinture. Il s’accorde le temps de compter le nombre de dissidents présents, ne s’assure qu’aucun n’ait encore la force pour riposter puis il décide de les traîner dans un coin sûr de l’entrepôt pour les ligoter et les laisser aux forces impériales locales. Qui sait, le tapage qu’il a fait attirera l’attention.
    Il se penche sur l’un des mugaaris pour fouiller ses poches et il y trouve ce qu’il espérait chercher : une preuve qu’ils comptaient provoquer un incident grave visant le gouvernement local et l’Empire. Il s’agit d’un petit datapad de poche, d’un modèle pour la manutention, et il l’ouvre pour localiser les fichiers susceptibles de l’aiguillonner sur leur mobile. Il s’attarde sur le vingt-cinquième fichier que son sens de Force suspecte.

    Pol, lisant à voix basse : - « Révision du plan général de l’intervention : objectif final de renverser le gouvernement local corrompu et de faire partir toute organisation galactique étrangère. Dernières réunions du groupe, conclusion répétée que les effectifs actuels sont encore trop faibles ; enrôlement de force en cours mais population trop faible pour participer à notre cause, demande en cours auprès de cartels ou syndicats locaux de la pègre. Thème(s) de la réunion d’aujourd’hui : finaliser le plan d’attaque visant à prendre en otage la ville, détruire les installations impériales et éliminer les traîtres à la solde impériale ; résoudre problème concernant possible milice étrangère ou nomade au sein de la capitale/relais-comptoir. Objectif décidé avant prochaine réunion : découvrir identité exacte de milice, signalée vers cantina niveau inférieur du relais-comptoir. N.B. : nouvelle appellation du relais-comptoir par « zone de convergence marchande » par les services administratifs impériaux. Fin du dernier enregistrement. »

    Une milice étrangère dans la zone de convergence, pense-t-il en réfléchissant, voilà qui mérite d’aller voir ce dont il s’agit pour mieux comprendre à qui je devrais avoir affaire au cas où j’en entendrais peut-être parler. Il prend d’abord le temps de modifier le fichier pour effacer les lignes concernant la piste de la milice, afin d’éviter que les troupes impériales ne le suivent ou donnent l’alerte, puis il sauvegarde l’enregistrement et il replace le datapad dans la poche du mugaari sonné. Il se dirige ensuite vers la sortie de l’entrepôt, saisissant au passage par une traction de Force sa veste softshell de terrain en synthécuir noir et il l’enfile tout en la serrant fermement et en marchant d’un pas neutre et assuré vers sa prochaine destination.

    ***
    La « zone de convergence marchande » est une immense cité-comptoir à caractère multiethnique que les explorateurs de la République Galactique et les habitants mugaari loyaux avaient bâti ensemble, afin de créer un lieu favorable à l’échange et à l’insertion lorsque le terminus de la Voie Marchande Corellienne se trouvait sur Javin. L’expansion de la voie hyperspatiale ne changeait presque rien à cet endroit, qui continuait de servir de comptoir commercial pour les navigateurs et les commerçants indépendants qui circulaient dans le secteur et les territoires des Confins Occidentaux. Ce n’est qu’après l’arrivée de l’Empire et de sa nationalisation des commerces que la cité fut transformée en une ville douanière et un comptoir presque règlementé par l’administration en place.

    C’est donc en arpentant les rues et ruelles des bas quartiers de la zone, dont les immeubles à l’architecture moderne et d’influence corellienne témoignent d’un appauvrissement croissant et d’une hausse de désordre par leur crasse et les effluves de marchandises illégales, que Pol marche en surveillant chaque individu présent et chaque paire d’yeux qui pourraient lorgner sur lui. La multitude d’humains et d’aliens divers, provenant tous de mondes civilisés et technologiques, rend l’atmosphère et l’ambiance aussi hétéroclite et pesante que dans les bas-fonds de Coruscant ou dans les places-fortes de l’Espace Hutt. En tant qu’humain lambda, il arrive à se faufiler parmi la foule et à se fondre dans la masse, mais son habit le rend tout aussi visible et différent des tenues habituelles des caravaniers et contrebandiers de la Bordure. Il peut au moins se satisfaire que le plus grand nombre ne prête pas tant que ça à sa tenue, entièrement noire et pratique sans aucun signe ornemental et distinctif qui le relie à l’Empire.

    En continuant d’avancer dans la rue commerciale secondaire du quartier Ouest, il finit par ressentir une étrange présence dans la Force qui se situe dans les environs. Une présence mâture et rembrunie, comme si elle avait vécu de nombreuses choses qui l’avaient ternie ou endurcie ; bien qu’elle soit d’un genre caractériel, cette présence semble porter en elle une part de lumière. Pol se décide à suivre ou remonter la piste de cette présence, qu’il n’arrive pas à déterminer mais dont il reconnaît une familiarité avec les convictions de feu son père. Ces pas le mènent alors vers une cantina secondaire, un établissement peu fréquenté par les navigateurs et les gens de la pègre et dont les seuls services se limitent à la consommation de boissons typiques et les échanges autour d’une table dans une alcôve. Sans se presser et sans faire de mouvement brusque, il pénètre dans la cantina et franchit le seuil.

    Un rapide coup d’œil lui indique que la salle est à moitié vide et que seuls des travailleurs manuels, des voyageurs itinérants, des explorateurs anonymes et des combattants sur gages composent l’actuelle clientèle ; un droïde-barman tient seul le comptoir et s’occupe de manière cadencée et coordonnée de préparer les boissons commandées. Pol s’avance parmi les tables presque occupées, observant discrètement l’ensemble des clients et il commence à percevoir des éléments qui ne lui sautaient pas aux yeux la première fois. Au fond de la salle, dans ce qui ressemble à une grande aile privatisée, les quelques « clients » portent tous un uniforme commun et des protections légères pour la sécurité ou le combat ; leurs armes dans leur gaine ne sont pas des modèles communs mais provenant d’une manufacture particulière et ils ont l’air de ressembler à ce qui s’apparente à…
    Pas de doute possible, pense-t-il, ce sont les miliciens étrangers dont les anarchistes parlaient.
    Il se décide à s’approcher de l’aile privatisée, dans une démarche prudente mais normale, et il cherche du coup de l’œil une place assez proche pour s’y installer et observer discrètement les miliciens. C’est lorsqu’il se tient à moins d’un mètre de l’encadrement de l’aile et à proximité d’une table libre à sa droite…

    Voix masculine : - Navré, mon garçon, mais cette table m’est réservée.

    Pol se retourne à peine en arrière qu’une personne s’avance sur sa droite, pour ensuite longer ladite table dans le coin en se glissant assis sur la banquette arquée. Le jeune tythan observe cet individu qui vient de le prendre de court et le perturber, songeant à l’envoyer ailleurs, et il s’aperçoit… qu’il s’agit de l’individu dont il avait senti la présence dans la Force. Et il s’avère que cet homme, âgé mais en pleine possession de ses moyens, dont la corpulence musclée est protégée dans une armure de demi-plates légères et de mailles en duraplaste gris clair avec une combinaison brune de combat et une paire de mitons en cuir épais. Son visage, ovale avec une mâchoire solide et des traits fermes, présente une barbe courte et grisonnante de sept jours ainsi qu’une chevelure grise et mi-longue rabattue en arrière avec un nœud bouclé en houppette.
    C’est en découvrant à qui il a affaire, avec un étonnement stupéfait, qu’il déclare à voix basse…

    Pol, surpris et choqué : - Maître Rahm Kota.
    Rahm Kota, un sourire nerveux en coin et un verre à la main : - Ha ha ha. Un gamin. Cela ne fait que deux maigres mois que j’ai commencé à harceler les Impériaux et voilà que la première personne qui me reconnaît est un gamin lambda dans cette cantina. Argh.
    Pol : - C’est donc vous dont j’ai senti à l’instant la présence, et moi qui vous croyais porté disparu voire mort, comme tous les autres Jedi survivants lors de la purge il y a une décennie.
    Rahm Kota : - Tiens donc, tu m’as « senti ». Et à qui-ais-je l’honneur ? Un utilisateur de la Force ?
    Pol : - En quelque sorte oui. Je possède le don depuis qu’il s’est manifesté à mes six ans et aujourd’hui je m’exerce pour pouvoir m’en servir afin dêtre capable dedéfendre une cause juste. Tout comme vous, « général ».

    Le vieil homme ne dit plus rien, mélancolique et renfermé, puis il repose son verre à moitié plein sur la table.

    Rahm Kota : - Je pense que tu devrais t’arrêter là, gamin. Je n’ai pas pour habitude de dépenser mon temps, d’ores et déjà précieux, pour discuter avec un jeunot dans ton genre. Surtout… avec l’étrange marque que tu tentes de dissimuler sous ta manche gauche. Donc… n’essaie pas de me prendre pour un imbécile.
    Pol : - Je sais ce que vous pensez et vous avez sûrement raison. Sachez cependant que je n’ai pas voulu servir l’Empire de mon plein gré, je ne fais que suivre le courant pour trouver une chance de me libérer.
    Rahm Kota : - Tu sembles optimiste, mais ce n’est pas avec des mots ou des promesses que l’on fait le monde mais avec des gestes et des convictions. Ta marque, quelle que soit sa signification, te désigne dans quel camp tu te tiens et auquel tu te bats. Tu ne pourras pas te libérer aussi facilement de cette chaîne invisible qui t'entrave.
    Pol : - Et vous alors, que faites-vous dans cette cantina et sous le nez de l’Empire ? Vous devriez être caché ou en sécurité à l’abri des regards, pour éviter que des rumeurs ne remontent jusqu’au Centre Impérial.
    Rahm Kota : - J’applique ce que je viens de te dire l’instant. J’agis au lieu de palabrer, ce qui se traduit par une petite vendetta organisée dans les infrastructures de l’Empire dans les voies intersidérales de la Bordure, avant et après avoir repris des forces et du repos dans ce lieu peu fréquenté par les troupes impériales.
    Pol, choqué : - Vous combattez l’Empire ? Seul ? (Il regarde un instant les miliciens.) Ce sont vos hommes ?
    Rahm Kota : - J’ai beau être un maître Jedi doué pour le combat, je ne suis pas invincible pour autant et je ne me lancerais jamais dans une vendetta ouverte contre les forces impériales si je n’avais pas non plus ma propre armée pour rendre les choses équitables. Je suis peut-être vieux, mais je ne suis pas idiot.
    Pol : - Dans ce cas je pourrais vous prêter main-forte. (Il pose brusquement ses mains sur la table.) Il se trouve que j’ai suivi une formation complémentaire aux arts Jedi et à l’usage de la Force, ainsi qu’un apprentissage complet au pilotage et au combat aérospatial. Avec mon aide et ma motivation, vous pourriez mettre de sérieux bâtons dans les rouages de l’Empire et les empêcher de conquérir la Bordure Extérieure.

    Il pressent aussitôt que les miliciens dans l’aile privatisée se sont brusquement levés et s’avancent lentement vers lui, prêts à dégainer leurs pistolets-blasters ou leurs vibrolames pour le faire partir ou bien défendre leur meneur, mais un geste de la main du vieux général Jedi en cavale leur fait comprendre de ne pas intervenir et de le laisser faire. Une fois qu’ils sont tous retournés à leurs tables et leurs occupations, Pol remarque que le vieil homme se ressert en alcool dans son verre tout en lui parlant durement.

    Rahm Kota : - Je suis au regret de refuser ton aide, mon garçon. Les forces armées de l’Empereur sont déjà assez innombrables comme ça, leur présence dans la Bordure n’est qu’une question de temps avant que les mondes libres et neutres ne se soumettent et je n’ai pas de temps à consacrer à former un apprenti ou un compagnon. Ceci est mon combat, ma cause et mon problème. Je n’ai pas pu anticiper la chute des Jedi ni sauver les plus jeunes et les plus aptes d’entre nous et je ne peux risquer de sacrifier un jeunot comme toi dans ma tentative désespérée de faire venir un certain Seigneur Noir m’affronter. (Il boit à grandes gorgées son verre avant de le laisser à moitié plein.) Tes efforts pour devenir un utilisateur aguerri de la Force ne te sauveront pas si tu t’entêtes à vouloir te mesurer ainsi à l’Empire. Tu vas y laisser la vie, passant de sujet docile à traître imbécile, ou bien il y aura pire comme sort. Et tout restera comme avant pour toi.
    Pol, énervé et accusateur : - Et vous préfèreriez que je joue le laquais de l’Empereur sans contester au lieu de défendre la liberté d’autrui et la dignité des faibles ? Et vous préférez vous prélasser dans cette cantina à ressasser le passé plutôt que de poursuivre à vous battre en héros ?
    Rahm Kota : - Je n’irais pas jusque-là. Et je ne fais que te faire comprendre l’ampleur des enjeux auxquels je suis confronté. Mais… plus je te regarde et t’écoute, plus je me dis que tu ressembles à une ancienne connaissance avec qui j’ai œuvré durant la guerre et qui combattait pour la dignité des faibles. Tu ne serais pas de sa famille, par hasard ? Tu as les mêmes traits de figure et de caractère.
    Pol : - Ça dépend. Est-ce qu’il était Ranger et servait avec la 82ème compagnie de la 501ème ?

    Un sourire en coin s’affiche sur les lèvres closes du vieux général Jedi, dont sa tête aux mèches et poils grisonnants dodeline pour accompagner sa réflexion au sujet du jeune homme. Il finit de soupirer de consternation, tantôt nerveux tantôt soulagé, puis il commence à se lever de la banquette pour se préparer à partir. Ses hommes, attentifs aux moindres gestes de leur meneur, se lèvent tranquillement à leur tour.

    Rahm Kota : - Si je puis te prodiguer un dernier conseil, c’est celui-ci : personne ne devrait grandir dans la guerre ni même être obligé de la faire. J’ai assez vu de soldats conscrits, de civils et de pauvres hères disparaître dans les feux du conflit pour rien, au point que je ne m’en remets qu’à ceux qui savent ce qu’implique le sens de ma lutte. Je ne peux donc pas t’accepter avec moi, ni te laisser me suivre dans mon assaut prévu au-dessus de Nar Shaddaa. C’est trop risqué à ton niveau. (Court blanc.) Je reconnais toutefois que tu as du potentiel et de la conviction pour faire ce qui est juste et généreux. En guise de dédommagement pour mon refus… Je peux te recommander à un contact fiable parmi mes connaissances qui serait ravi et intéressé par tes aptitudes au pilotage et au sabre-laser. Rappelle-moi ton nom ?

    Le jeune utilisateur apprenant de la Force se sent ravi d’avoir pu trouver une première piste pour commencer son long et périlleux parcours pour se battre contre les méfaits de l’Empereur et de son serviteur rapproché. Et une possible solution pratique pour développer ses talents pour une bonne cause.

    Pol : - Freelender. Pol Freelender.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le lundi 10 juin 2024 - 11:32

    vendredi 03 novembre 2023 - 15:40 Modification Admin Réaction Permalien

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    Livre II : La Jeunesse de Galen Arek


    Chapitre I.1. – Une naissance prophétisée.


    Tython, à l’orée de la vallée de la rivière Tythos – An +159, au milieu de la journée…

    C’est une nouvelle année qui se profile au sein de l’espace merveilleux mais nébuleux du « centre brillant de la galaxie », plus particulièrement en ce qui concerne le système stellaire de Tython et son énigmatique planète éponyme où le temps météorologique se maintient ou change brusquement selon la position de ses deux lunes. C’est donc une nouvelle période ordinaire sur Tython, en se basant sur les critères sociaux et culturels de ses habitants et sa civilisation adaptée à son environnement toujours austère, impassible et imprévisible ; la précédente année était assez calme, sans grand changement ou aucune perturbation réelle dans le quotidien des habitants de la région de Tythos, sur le continent de Talss.
    C’est cependant une nouvelle période de troubles qui s’annonce, à peine le premier jour du second mois de l’année, car le ciel au-dessus de la vallée, du col et de la rivière Tythos est devenu sombre et lourd en à peine quelques heures ce matin ; cela n’a même rien d’un simple temps pluvieux ni même d’un orage de passage comme les habitants des mondes telluriques du reste du Noyau ont l’habitude.

    Non, il s’avère que cette journée est devenue périlleuse à cause de l’apparition d’un grande tempête météorologique tythane, dont l’envergure et l’ampleur sont si dangereuses que les tythans citadins de la capitale Tythania doivent rester cloitrés chez eux tandis que les campagnards doivent rejoindre à toute hâte des abris spéciaux contre ce genre de phénomène récurrent. Le ciel déjà bien assombri par les grands et épais nuages noirs est déchiré de part en part par une multitude d’éclairs multicolores qui zèbrent l’air et déchaînent leur haut voltage sur des endroits aléatoires. La foudre tombante frappe et relève le sol terreux avec fureur, scindent et brûlent les arbres avec violence et rebondit sur le dôme énergétique de protection de la cité en faisant vibrer et grésiller ses parois. Le tonnerre gronde et hurle si fort, tonnant avec une telle intensité qu’il fait sursauter de peur les enfants en pleurs et s’inquiéter les adultes sur l’état des défenses. Et pour compléter le tableau, une pluie battante de fin grêlons tombe sur l’ensemble de la vallée.
    Face à une telle tempête, tous les habitants du centre de l’Autarchie Tythanique sont ravis d’être à l’abri.

    Tous… Non, pas tous en réalité. C’est une tout autre histoire pour la maison située à l’orée de la grande forêt régionale et de l’extrémité nord-nord-ouest de la périphérie de Tythania. Une maison d’architecture tythane avec une structure renforcée pour empêcher les secousses sismiques de l’ébranler et les tempêtes de l’incendier ou de l’ébrécher. Une maison assez ordinaire de l’extérieur dont les fondations en font un véritable bunker, mais qui reste encore et toujours une demeure civile construite pour de simples citoyens. Cette maison n’existe que depuis trois ans et quelques mois, construite par un jeune couple récemment naturalisé parmi la population tythane, et elle a subie divers travaux mineurs que son propriétaire a réalisé durant son temps libre pour éviter d’éventuels dangers causés par les soucis météorologiques.

    Et c’est justement ce même propriétaire qui arrive de la zone du spatioport général, conduisant son speeder bike de type Joben T-85 à grande vitesse malgré la tempête, et il s’arrête en dérapant devant l’entrée. Il descend de son véhicule d’un pas pressé, ne prête pas attention à la rafale de vent qui souffle sur son coupe-vent sans-manche bleu de fonction et il ouvre la porte. Afin de ne pas laisser la tempête s’introduire chez lui, il franchit d’un grand pas le seuil puis il referme derrière lui. Il observe les personnes déjà présentes dans son séjour, cinq hommes de son voisinage et de ses connaissances, et il commence à entendre les cris.
    Les cris de douleur et de pression d’une femme dans la chambre commune. Sa femme.
    Le ganthelien brun finit de retirer son coupe-vent pour rester en uniforme de brigadier Ranger de la République et il s’approche en toute hâte, stressé, du séjour pour interroger ses visiteurs.

    Perseus : - Dites-moi que le travail a déjà commencé.
    Valerao, s’approchant de lui : - Nous ne sommes là que depuis une demi-heure, Perseus. Nos épouses et les sages-dames s’occupent d’elle, bien que nous aurions dû la mettre en lieu sûr avec nous dans un des abris.
    Perseus : - À t’entendre, j’ai le pressentiment que ça a commencé au moment même où il fallait s’abriter.
    Valerao : - C’est en passant près de chez vous que nous l’avons vu allongée au sol, se tordant de douleur. Mynera a rapidement compris que le bébé allait venir et qu’il fallait immédiatement intervenir. C’est pourquoi nous sommes venus ensemble la ramener à l’intérieur, pour ne pas perdre de temps et lui éviter de souffrir davantage. Perseus, je ne l’ai jamais vu aussi mal depuis ces neuf derniers mois.
    Perseus : - Cette maudite tempête en est la cause malheureusement. Il faut que je la voie.

    Le grand twi’lek rutian s’interpose pour lui bloquer le passage vers l’accès à la chambre.

    Valerao : - Personne n’entre tant qu’elles n’ont pas finies. Nous devons attendre ici, sagement.
    Perseus : - Je me suis absenté depuis longtemps et je n’ai pas pu être là pour la soutenir. Je dois aller la…
    Valerao : - Restes ici Perseus ! Ma belle-mère est présente et elle a expressément ordonné que personne ne devait les déranger tant que l’enfant n’est pas sorti sain et sauf. Il nous faut attendre !
    Perseus, furieux et empoignant le col du twi’lek : - Il s’agit de ma femme ! Je ne vais pas rester là sans rien faire, alors que Calyste souffre plus que le martyr avec l’accouchement et cette saleté de tempête qui lui complique la santé à cause de son hypersensibilité au climat ! J’ai dû quitter en vitesse mon bureau dès que j’ai appris la nouvelle et que j’ai vu le temps qu’il fait ici ! Je ne peux pas me permettre de rester planté là alors qu’elle a besoin de moi !
    Valerao : - Ta présence ne va pas améliorer les choses pour autant. L’accouchement est une période autant difficile pour elle que pour toi, et elle aura bien plus de chance de s’en sortir tant qu’elle est au calme et aux soins des sages-dames qui ne font que leur travail.
    Perseus : - Et tu crois vraiment que c’est sensé me rassurer alors qu’elle risque de… ?!!

    Les autres hommes s’apprêtent à venir empoigner le Ranger pour le calmer que la porte coulissante de la chambre s’ouvre aussitôt, ouvrant l’accès à la twi’lek rutian du clan Secura qui s’avance dans l’encadrement en un seul pas tandis que les hurlements de douleurs et de crise sont plus forts et plus audibles qu’avant.

    Mynera : - Est-ce Perseus est là ?
    Valerao : - Il est arrivé, chérie, et je lui expliquais justement qu’il devait patienter avec nous…
    Mynera : - Calyste est au plus mal. Ses contractions et ses crampes sont encore plus douloureuses à cause de la tension provoquée par la tempête et elle ne tiendra pas sans le soutien de son mari. Il faut que tu viennes la voir Perseus, ta présence et ton contact peuvent l’aider à supporter l’hypertension en elle.

    Le ganthelien brun relâche sèchement le twi’lek et accourt immédiatement à l’entrée de la chambre, pour suivre la jeune femme alien à l’intérieur et découvrir la scène qui se déroule sous ses yeux. Calyste, sa jeune épouse depuis trois ans, est allongée sur leur lit commun et positionnée de manière à favoriser le travail ; des oreillers et des coussins lui permettent de garder le dos et le buste inclinés tandis que ses jambes et ses cuisses sont écartées pour ouvrir l’accès à son hymen sous sa robe de nuit. Des larmes et de la sueur perlent sur son beau visage défiguré par la souffrance infernale qu’elle endure pour accoucher… et supporter la tension palpable que provoque la tempête à l’extérieur de la demeure.
    Entourée par les quelques voisines ayant déjà assistées un accouchement, la vénérable sage-dame twi’lek Ghaease’cura est occupée à tendre ses mains sous la robe de la pauvre humaine et à préparer l’arrivée du nouveau-né dans les meilleures mais brèves conditions. Elle jette un rapide coup d’œil vers la porte de la chambre pour voir venir sa fille et le jeune ganthelien, pour le prévenir de la suite des évènements.

    Ghaease’cura : - Elle s’affaiblit de plus en plus avec le contrecoup de la tension et l’arrivée de l’enfant. Nous ne pouvons pas la laisser dans ses conditions et se permettre de risquer sa santé avec celle du nouveau-né. Perseus, vous devez lui tenir compagnie et la rassurer. Au mieux, partagez avec elle sa douleur.
    Perseus : - Je sais ce que je peux faire. Calyste et moi avons partagé psychiquement sa douleur et ses soucis par le contact physique, lors des dernières tempêtes passées. Espérons qu’elle tiendra avec celle-ci.
    Mynera : - Vas-y, approche-toi. Elle t’attend.

    Perseus s’approche et s’agenouille près du sommier, se penchant à la droite de la jeune métisse humaine pour commencer à lui prendre la main et lui caresser tendrement don front et ses cheveux bleus. Cette dernière prend conscience de la présence de son homme, malgré la douleur qui lui arrache encore des cris, et elle tourne légèrement la tête pour croiser son regard avec un air ravi soulagé.

    Calyste : - Percy… Percy, tu es venu. Tu es enfin là avec moi.
    Perseus : - Je suis là Calyste, je suis avec toi. On va affronter cette épreuve et la réussir, ensemble.
    Calyste : - Je le sentais… J’ai senti que quelque chose allait se passer, comme une intuition passagère. J’aurais dû… Argh ! J’aurais dû me douter qu’il finirait par arriver, mais l’arrivée de la tempête… Argh, m’a décontenancé et je n’ai compris que trop tard… quand je me suis mise en chemin… ARGH !!!
    Mynera : - Elle s’est mise à perdre les eaux à plusieurs reprises, dès qu’on l’a installée. Ma mère fait tout ce qu’il faut pour que l’accouchement se passe bien, mais la pression de la tempête au-dessus de nous rend la tâche plus compliquée. Faute de manquer de courant pour le matériel médical, il faut s’en remettre à elle pour les méthodes à l’ancienne et suivre chacune de ses directives.
    Ghaease’cura : - Le courroux de la grande Tython provoque souvent des troubles sévères aux femmes enceintes et sur le point d’enfanter. Une tempête d’une telle ampleur risque de lui être fatal si nous ne nous dépêchons pas de sortir l’enfant, surtout avec son hypersensibilité qui peut la frapper d’un coup net. Il faut que vous la calmiez et la soulagiez de sa souffrance, Perseus. Connectez vos cœurs et vos esprits !
    Perseus : - Je m’en occupe !
    Calyste, souffrante : - AAAAARRGH !!!

    Le deux jeunes époux se regardent de nouveau et ils se serrent la poigne tandis qu’il couvre le front humide de sa main libre ; il lui murmure chaleureusement et doucement des mots tendres, l’incite à serrer sa main le plus fort qu’elle peut et lui demande de faire premièrement l’exercice de respiration apaisante.

    Perseus : - Allez Calyste, avec moi. Inspire longuement. Un, deux et trois. Expire maintenant. Un, deux et trois. Et on recommence. (Calyste s’exécute pendant cinq tentatives, s’apaisant peu à peu malgré la douleur.) Et à présent, continue comme ça en répétant avec moi. « La Force est en moi et je fais corps avec la Force ». Tu peux le faire, Calyste, je suis avec toi. « La Force est en moi et je fais corps avec la Force ».
    Calyste : - EEEURGH !! « La Force est en moi et je fais corps avec la Force », « La Force est en moi et je fais corps avec la Force », « La Force est en moi et je fais corps avec la Force »…
    Mynera : - Sa tension se stabilise et s’améliore, mère.
    Ghaease’cura : - Je sens qu’il arrive. Préparez-vous à le voir sortir !
    Calyste : - … « La Force est en moi et je fais corps avec la Force », « La Force est en moi et je fais corps avec la Force », « La Force est en moi et je fais corps avec la Force !! » AAAAAAAAAAAAARGH !!!!

    La jeune métisse se cabre de douleur, poussant dans un ultime effort le fruit de son hymen dans son cri déchirant, puis elle s’affaisse enfin en étant libérée de sa souffrance interminable. Et pour la récompenser de sa détermination et de son épreuve, un tout premier cri en pleurs d’enfant résonne dans toute la pièce.
    La vénérable sage-dame extirpe délicatement l’enfant nouveau-né et le relève, enveloppé dans le drap que sa fille lui a confié, et elle l’amène doucement vers la jeune mère qui découvre enfin son enfant ; même Perseus découvre enfin, avec une stupéfaction muette et choquée, le nourrisson hurlant de vie et de santé qui vient de naître sous ses yeux. Pour la première fois de toute sa vie, le jeune brigadier du BSR se retrouve officiellement… père d’un petit garçon. Son fils. Son fils enfin né et venu après trois ans sur Tython.
    Calyste, en pleurs de fatigue et de soulagement, réceptionne dans ses bras le beau bébé qu’elle vient de mettre au monde et elle découvre avec émerveillement qu’il n’a rien et qu’il est sain et sauf.

    Calyste, heureuse : - Ah, mon bébé. Mon petit garçon, enfin.
    Perseus : - On a réussi Calyste. On a permis à notre petit bonhomme de voir le jour malgré la tempête.
    Calyste : - Je suis encore sous le choc, de découvrir que j’ai contre moi la chair de notre chair. Le fruit de notre union. Et que toutes mes souffrances n’ont pas été vaines aujourd’hui.
    Mynera : - Je peux attester que ce bébé est en pleine santé malgré les difficultés passées. Mes plus sincères félicitations à tous les deux, vous avez fait un beau petit garçon.

    La porte coulissante de la chambre s’ouvre de nouveau, par l’intervention cette fois-ci de dame Ghaease’cura et des autres femmes qui rejoignent leurs maris restés, et cela permet à ces derniers de venir temporairement s’apercevoir que l’opération s’est bien débrouillée. Même Valerao Danan s’approche le plus que les autres pour voir de près le premier-né du jeune couple et serrer dans ses bras sa propre femme qui est fatiguée aussi par le dur labeur de l’accouchement. Surtout alors qu’elle-même en est à son second mois de grossesse. Le temps que tout le monde soit soulagé, félicite les jeunes parents pour leur enfant et que la jeune mère donne le sein à son petit bout-de-chou…

    Perseus : - Je veux te dire, Calyste, que je suis heureux et comblé de vous avoir, toi et notre petit Galen.
    Calyste : - Moi aussi Percy. Même si je suis toujours indécise à l’idée de l’appeler « Galen », alors qu’il existe des prénoms plus originaux. J’aimerais qu’on l’appelle aussi « Parzival » pour son second prénom.
    Perseus : - C’est assez étrange mais original de ta part. Et pourquoi pas, ça prouvera qu’on s’est mis d’accord tous les deux sur l’appellation de notre premier enfant. Va pour les deux prénoms.
    Valerao : - Vous êtes vraiment chanceux tous les deux, d’avoir eu un enfant sain malgré la tempête.
    Mynera : - C’est à se demander si vous n’êtes pas bénis par la Force ou les esprits ancestraux tythans.
    Perseus : - À vrai dire, ce qui m’étonne le plus, c’est que notre enfant soit indemne alors que les conditions météorologiques de Tython auraient pu lui causer des dommages irréversibles. Et avec l’envergure et l’intensité de cette tempête, je commence à me demander si cela ne serait pas à cause de…

    Un bruit discontinu et fort de martèlement de coups retentit, signalant que quelqu’un frappe durement et impatiemment à la porte d’entrée de la maison ; des coups qui résonnent dans toute la maison et qui ne semblent pas être couverts par le bruit du tonnerre. Puis le grondement puissant et brusque d’un grand éclair frappant à proximité retentit au moment où le battant coulissant s’ouvre, et projette un grand flash de lumière aveuglante dans l’arrière-plan dont une ombre se dresse au centre de l’encadrement.

    L’individu nouvellement arrivé pénètre dans le séjour, sans se soucier d’y être invité ou non, puis il fait un geste de la main pour refermer la porte qui se verrouille aussitôt derrière lui. Les quelques invités présents ne disent rien et ne bougent pas en sa présence, le laissant s’avancer lui-même vers l’accès à la chambre. Ce n’est qu’une fois dans l’encadrement de la porte que Perseus et Calyste découvrent que leur visiteur inattendu est le vénérable ermite et maître-veilleur parmi les gardiens des Whills.

    Sigmar del Gormo, austère et solennel : - La conjonction écliptique a enfin parlée. L’enfant est venu.
    Valerao & Mynera, s’inclinant brièvement : - Maître del Gormo.
    Perseus : - Vous n’avez pas le droit d’entrer comme ça chez les gens à votre guise, maître Sigmar. C’est un manque de politesse et de respect pour nous, surtout alors que ma femme vient tout juste d’accoucher.
    Calyste : - Et puis d’ailleurs, comment avez-vous pu venir ici, indemne, malgré la tempête atroce qui sévit dehors ?
    Sigmar del Gormo, impassible : - La Force ne s’en prend pas à ceux qui font corps avec elle, et je n’ai pas à m’en faire de la tempête puisque je suis en mesure de la dévier et de la contourner grâce à mes pouvoirs.

    Il s’approche du sommier de lit d’un pas lent et prudent, puis il commence à s’agenouiller devant Calyste.

    Sigmar del Gormo : - Vous venez de réaliser un miracle, jeune singularité Calyste. Ce qui n’est pas commun.
    Calyste, serrant contre elle son bébé : - Que… Qu’est-ce que vous insinuez au juste ?
    Perseus : - C’est à cause de la conjonction des deux lunes dont vous parliez, n’est-ce-pas ?
    Sigmar del Gormo : - En effet, jeune Perseus. Il est très rare que les nouveau-nés tythans voient le jour lorsqu’Ashla et Bogan se croisent dans l’orbite de Tython et qu’une tempête météorologie de Force sévit. L’environnement physique et psychique de notre planète entre en saturation et tout ce qui vit ou meurt durant ce temps est irrémédiablement perturbé. L’exacerbation des énergies vivantes et cosmiques rend les naissances très difficiles voire impossibles, car les nourrissons ne peuvent supporter cette saturation. C’est pour cela que je dis que cette naissance est un miracle. Et la preuve de ma prémonition.
    Calyste : - Une prémonition ? De quoi parlez-vous ?
    Perseus : - Vous voulez dire que vous avez vu la naissance de notre fils dans l’avenir ?
    Sigmar del Gormo : - Il y a plus de trois ans, avant même que vous n’arriviez vous installer sur Tython, j’avais reçu une vision dans les méandres de la Force et j’ai clairement vu une conjonction écliptique des deux lunes provoquer une terrible tempête. Et au cœur de cette tempête, il y avait un cri de nouveau-né qui résonnait aussi fort que le tonnerre. J’ai alors vu clairement un nourrisson tout juste né, se superposant avec la conjonction lunaire pour m’avertir de ce qui se passerait. Et ce jour est arrivé, mes enfants.

    Il tend délicatement sa main parcheminée vers le nourrisson endormi et lui caresse le front de l’index.

    Sigmar del Gormo : - Cet enfant, né de votre amour et de votre union, est sensible à la Force. Il possède indéniablement le don, car il est béni et baigné dans les flots immémorables de la Force.
    Perseus : - Alors notre petit Galen est un utilisateur de la Force…
    Sigmar del Gormo : - Il le « sera » en temps voulu. Ce n’est aujourd’hui qu’un nourrisson ordinaire et adorable, qui n’attend que de vivre dans le bonheur auprès de ses deux jeunes parents. Puis un jour viendra où il manifestera son don pour la première fois. Et la planète elle-même en sera témoin.

    Les deux jeunes époux Arek regardent à nouveau leur enfant, conscients de la valeur et de l’avenir qu’il pourrait construire en apprenant de son don ou pas, et ils se demandent intérieurement comment faire en sorte que leur fils puisse vivre et grandir comme un enfant normal… malgré sa particularité.
    Ainsi allait commencer la jeunesse du petit Galen Arek, l’enfant issu de la convergence de la Force.

    Ce message a été modifié par galen-starkyler le samedi 04 novembre 2023 - 17:27

    samedi 04 novembre 2023 - 17:24 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre I.2. – Le questionnement de l’Ordre après la crise.


    Coruscant, quartiers du Bureau Jedi – Une semaine plus tard, et plusieurs mois après la Crise corellienne…

    La surface de la Cité Galactique reste encore et toujours immuable et fluctuante à la fois, avec sa circulation fluide et infinie entre les gigantesques gratte-ciels et buildings de permacier et de transpacier brillant, tandis que les évènements de l’année précédente résonnent encore dans les mémoires et les informations relayées par l’HoloNet et les services médiatiques amateurs. Le ciel si beau, vif et clair au-dessus de la gargantuesque œcumopôle aura beau faire étinceler les flèches résidentielles et administratives de la City grâce à la lueur diurne de l’astre Corusca, il n’y a rien de plus dérangeant et indécrottable qu’une opinion générale ferme et entêtée qui alimente les rumeurs et les ressentiments envers les causes et conséquences d’un conflit sociopolitique. Surtout lorsqu’il implique à nouveau dans l’équation les Jedi… et les Sith.

    C’est donc par une énième belle journée dans la Cité Galactique, à l’intérieur des quartiers du Bureau Jedi encore actif et dont les membres composites poursuivent leur mission et leur devoir avec un certain degré de professionnalisme. Le temps clément inciterait n’importe quel habitant de Coruscant à aller sortir pour faire une promenade, visiter les galeries marchandes ou se rendre dans les institutions socioculturelles ouvertes à tous : ce n’est pas le cas pour Perseus, dont la charge de travail a augmenté depuis qu’il a pris sa semaine de congé parental pour être avec sa femme et son fils né.
    Être devenu brigadier au sein du Bureau de Sécurité a certes amélioré son statut et son salaire, mais il n’a pas arrangé son emploi du temps avec la tonne de paperasse dont il doit s’occuper et les procédures stratégiques dont il doit participer pour valoriser les efforts de l’organisme pour défendre la paix républicaine. En soi, Perseus doit travailler comme un dingue pour rattraper les dossiers en retard et vérifier les comptes-rendus de sa brigade afin de réaliser des bilans à présenter à l’état-major. Il faut dire qu’il passe la plupart de son temps sur le terrain, où ses capacités de fin tacticien ont pu permettre aux escouades d’assaut des Rangers de maintenir un statut quo avec les troupes de milices corelliennes durant la crise ; sans oublier qu’il devait intervenir dans les places de Coronet pour épauler les Jedi et les Guildeurs contre les troupes Sith à la solde de la psychotique Dark Maléfica. Et l’indépendance courte de la planète rendit les choses plus compliquées, incitant ainsi les troupes de la République à se replier et à renter dans leurs casernes respectives. Et plus le temps passait, et plus le problème de Corellia devenait irrésoluble.

    Perseus savait toutefois que les Jedi n’étaient pas sans ressources pour résoudre cette crise. Même si cela n’empêcha pas le Chancelier Jacen Horn de se faire assassiner, la maître Jedi Mirax Terrik de se faire manipuler et surtout la chevalière Tyria Sarkin de basculer du côté obscur. L’incident « Black Baccara » était le coup fatal de trop dans cette crise, où la confiance envers les Jedi et leur intégrité se désagrégeait ; meurtres, conquête d’un système, destruction du Sénat et tentative de duperie envers le Conseil Jedi.
    Bref, tant de causes, de soucis et de phénomènes qui ont fragilisé encore une fois la galaxie.

    Perseus continue de pianoter à toute vitesse sur le clavier de son terminal polyvalent de travail, complétant et corrigeant les derniers rapports écrits sur la réintégration contrôlée de Corellia parmi les mondes-membres de la République et la suppression du virus anti-Forceux qui sévissait. Il préfère de loin le calme et l’espace libre de son local attribué au sein du Bureau Jedi (en tant qu’agent de liaison avec le HCS) à l’ambiance close et collective de son bureau entre les murs du QG interarmées. Et surtout, cela lui apporte la satisfaction d’avoir près de lui sans gêne… Calyste qui patiente, assise dans le grand pouf de détente, et qui s’occupe du petit Galen en pleine période d’allaitement. Si le BSR ne lui avait pas rappelé à ses engagements d’officier, ils seraient déjà partis rendre visite aux parents de Perseus sur Ganthel.

    Perseus, sans quitter des yeux son écran de terminal : - J’en ai encore pour dix minutes de correction et d’envoi de dossiers à retourner, puis je suis à toi Calyste. Le général Pellian souhaite que ces comptes-rendus soient présentables pour que chaque détail puisse remonter en faveur du BSR auprès du Sénat.
    Calyste, sans cesser d’allaiter son bébé : - Il n’y a aucun souci Percy. C’est déjà une bonne chose que l’on reste ensemble aujourd’hui, bien que tu doives travailler, et j’avais envie de découvrir pour une fois les locaux du Bureau Jedi. L’aménagement est agréable à la vue et les meubles sont confortables, les conditions pour travailler en paix et en autonomie sont accompagnées par les possibilités de se détendre entretemps. Le seul bémol… C’est qu’aujourd’hui il y a une forte impression d’absence et de vide avec les récents évènements et cela rend l’ambiance moins égayée.
    Perseus : - On n’y peut rien malheureusement. Padmée Naberry étant retournée sur Phoenix pour des raisons importantes et personnelles durant un certain temps, le Conseil Jedi se recompose et certains membres mandatés laissent volontiers leur place à des maîtres et chevaliers plus qualifiés pour réorganiser l’ensemble de l’Ordre afin de mieux s’adapter aux changements. Ce qui explique pourquoi maître Mirax, dame Bloli et dame Aynor sont absentes afin de se concerter avec Kaarde Naberry.
    Calyste : - J’en déduis qu’elles deviendront à leur tour membres du Conseil et seront remplacées au Bureau.
    Voix féminine : - Nous ne sommes pas toutes pressées de siéger au Conseil, chère Calyste.

    Il ne faut pas longtemps pour les deux jeunes époux de reconnaître la maître Jedi brune et corellienne, accompagnée par sa camarade blonde frisée, qui se tient dans l’encadrement de l’accès et les dévisage avec un léger sourire en coin. Un regard observateur externe permet de souligner qu’elle porte encore de légers stigmates de sa descente dans l’obscur, dont elle suit un traitement spécial pour se soigner des lésions.

    Mirax Terrik : - Le Bureau Jedi ne pourrait pas tenir une année de plus si je ne suis pas aux commandes. Mais à part cela, vous avez mes plus sincères félicitations pour votre enfant.
    Calyste : - Merci beaucoup maître Mirax. J’imagine que vous avez aussi une raison personnelle de ne pas siéger au Conseil, sans vouloir vous médire à cause des rumeurs qui circulent à votre sujet.
    Mirax Terrik : - Vous n’avez pas à vous en faire, je n’ai pas à le cacher. Ma relation idyllique avec Baaaaaaal mis à nue par les holomédias m’empêche de me risquer à représenter le Conseil en tant que membre et je dois avouer qu’avoir embrassé pour un temps le côté obscur m’a fait comprendre que je suis loin de mériter une telle position auprès de mes amis. Heureusement, Aynor sera là pour faire avancer les choses.
    Bloli Meyst : - Kaarde avait déjà commencé à renouveler le Conseil Jedi, lorsque Padmée lui a cédé sa place durant la crise, et il avait choisi des personnes de confiance avec qui il partage ses idées et ses convictions. C’est pour cette raison qu’il a demandé à Aynor de continuer à siéger au sein du Conseil, tout comme Yota qui a fait ses preuves durant la période de la reconstruction de l’Ordre.
    Perseus : - Et vous Bloli, vous n’avez pas été convié par Kaarde ? Il me semblait que vous étiez proches.
    Bloli Meyst : - Ma place demeure au sein du Bureau Jedi sur Coruscant, tout comme Mirax, et cela permet à Kaarde et aux autres d’avoir plusieurs personnes de confiance pour veiller sur le Sénat et son assemblée.
    Perseus : - Je comprends. Il serait mal avisé de partir alors qu’il reste tant à mettre en place et renforcer.
    Mirax Terrik : - Sans oublier que nous devons redoubler de vigilance et de moyens pour empêcher que d’autres drames comme l’attaque du Temple Jedi ou la crise de Corellia. Alors ce n’est pas aujourd’hui ou cette année que je quitterais mon poste dans ces locaux.
    Bloli Meyst : - D’autres chevaliers et membres de l’Ordre viendront renforcer nos rangs, pour que le Bureau vive malgré les tensions occasionnées, mais Kroga et moi-même sommes encore présents pour longtemps.
    Perseus : - Je ne compte pas vous abandonner non plus alors. Même si mon poste de Ranger et brigadier m’oblige à faire passer les intérêts du BSR avant les doléances des Jedi. Et que j’ai à présent un enfant à ma charge dont je dois impérativement veiller avec ma chère moitié.
    Calyste : - C’est vrai, notre petite famille est en train de se construire et notre petit Galen doit pouvoir compter sur ses deux parents, s’il veut pouvoir vivre et grandir normalement comme la plupart des enfants.
    Mirax Terrik : - Je ressens qu’il a une sensibilité dans la Force malgré qu’il vienne juste de naître. En grandissant, il finira un jour ou l’autre à manifester les premiers signes indiquant s’il a le don. À ce moment, comptez-vous lui permettre de développer son potentiel ou souhaiteriez-vous qu’il reste ordinaire ?
    Perseus : - C’est encore trop tôt pour le dire. Le mieux serait d’attendre et d’observer, tout en le laissant découvrir par lui-même ce qu’il est, et nous vivons à présent sur Tython. Il aura de quoi se cultiver.

    La jeune métisse se relève délicatement et prudemment du grand pouf, en prenant soin de remettre son enfant dans le landau-panier en plastoïde renforcé malgré qu’il dorme profondément, puis elle commence à se diriger vers la sortie pour se rendre dans le reste des locaux.

    Calyste : - Si ça ne vous dérange pas, dames Jedi, je vais vous abandonner un court instant. Juste le temps pour moi de vous emprunter la kitchenette pour me faire un synthécafé doux. Le fait d’être resté assise pendant tout ce temps me donne des courbatures. Tu surveilles Galen s’il-te-plaît, Percy ?
    Perseus : - Vas-y, je m’en occupe. J’ai fini ma part d’aujourd’hui de toute manière.

    La jeune métisse s’engage donc dans le couloir principal pour se rendre dans la salle commune, disparaissant du champ de vision du ganthelien, tandis que la chevalière Jedi blonde s’approche doucement du landau près du pouf pour s’accroupir et observer le petit être endormi avec émerveillement.

    Bloli Meyst : - Je dois vous avouer que ça me fascine de voir ce petit bout-d’chou. Il n’y a pas si longtemps, vous étiez encore un simple Ranger récemment promu et engagé à nous épauler au sein du Bureau, et maintenant vous voilà jeune père d’un petit garçon. Qui vous ressemble comme deux gouttes d’eau. Je vous envie d'être parent.
    Perseus, amusé mais ravi : - Quand moi-même j’étais aussi un nouveau-né, à l’époque. Mais vous avez sûrement raison. Mon grand-père paternel disait que j’avais hérité des traits de mon aïeul Pol Freelender.
    Mirax Terrik : - Votre fils et vous aurez un petit air de famille en commun. Et il aura le don de son aïeul…

    AAAAAH ! Le cri de la jeune femme métisse retentit subitement dans tout l’étage, manquant de faire sursauter les deux Jedi et le Ranger ou de réveiller le pauvre enfant en pleine sieste.

    Perseus, se levant de son siège : - Calyste, qu’est-ce qui se passe ?!
    Calyste, haussant la voix depuis la salle commune : - Percy, maître Mirax, dame Bloli, venez vite ! Il y a une intruse dans la salle commune, en train de se détendre sur le sofa avec un verre à la main !
    Voix féminine étrangère : - Je dirais plutôt que c’est elle l’intruse. Parce que je ne me souviens pas avoir vu une jeune pimbêche bleutée figurer parmi votre personnel, les filles.
    Mirax : - Mince, je n’aurais jamais cru qu’elle viendrait nous rendre visite aujourd’hui comme ça.
    Perseus : - Une minute, je la connais cette voix, et cet accent corellien. Ne me dites pas que… ?!

    Perseus sort sans se presser de son local, suivi par les deux membres Jedi, et il découvre la nouvelle venue. Qui n’est d’autre qu’une grande corellienne brune aux pointes rousses en tenue de franche-tireuse. 

    Perseus, stupéfait et surpris : - Oh sapristi !! Ange Solo !!

    Cette dernière, un verre de brandy à la main et assise nonchalamment sur le sofa, le fixe avec étonnement.

    Ange Solo : - En voilà un qui m’a reconnu alors que c’est la première fois que je le croise.
    Calyste, s’approchant de lui : - Tu… Tu as bien dit « Solo » ? Comme pour Han Solo, le célèbre vaurien ?
    Mirax Terrik : - C’est particulièrement exact, chère Calyste. Vous avez devant notre adorable Ange Solo, qui à la fois une parente proche de feu Han Solo, une ancienne contemporaine de l’Alliance Rebelle et une voleuse professionnelle renommée. Mais elle est aujourd’hui et principalement connue comme l'une de nos membres les plus distingués de l’Ordre avant de redevenir une contrebandière affiliée à la Guilde.
    Bloli Meyst : - En d’autres termes, Ange est notre plus grande alliée au sein des vauriens et des brigands.
    Ange Solo, mécontente : - Non mais oh ! Dis tout de suite que je suis une scélérate pendant que t’y es, alors que je n’ai rien à voir avec les fils-de-Hutt qui se croient tout permis en faisant fi des règles. Moi au moins j’ai de l’honneur, du bon sens et les tripes de faire ce qui est bon ! Rien à voir avec la pègre !
    Bloli Meyst : - Et comme vous pouvez le voir, elle est corellienne jusqu’au trognon. Une râleuse, quoi.
    Perseus : - Le comble en vérité, c’est qu’elle s’est fait un nom en cambriolant le Musée Galactique. Au nom et à la barbe des forces de sécurité et du personnel de nuit. De quoi impressionner ce vieux brigand d’Edoras. Qui n’est plus parmi nous, paix à son âme. Ce qui fait que vous avez repris les rênes, « Leader ».

    La corellienne brune se redresse aussitôt, comme piquée par le terme employé, mais ne prend pas ombrage.

    Ange Solo : - Ne m’en parlez pas. J’ai encore son coup fumeux au travers de la gorge, et il ne perd rien pour attendre celui-là quand je le croiserais. Déjà que je dois me remettre de ma possession par l’esprit pervers de Maléfica et consolider ma réputation alambiquée, je me retrouve à devoir diriger toute une organisation de branquignols laxistes et concentrés sur leurs casses personnels tout ça parce que « môssieur » Edoras Könix Terrik prend sa retraite pour fonder sa propre agence. Tu parles d’un cadeau !
    Calyste : - Donc… c’est vous la nouvelle tête pensante de l’organisation officielle des contrebandiers.
    Ange Solo : - Eh oui, malheureusement. C’est « Bibi » qui va devoir faire le ménage dans la gestion de la Guilde et ses membres. Et croyez-moi, il va y avoir beaucoup de choses qui vont changer.

    Elle se dirige ensuite vers le comptoir de la kitchenette pour reposer son verre, puis elle pivote pour se poster vers eux tout en s’appuyant contre le rebord de ses deux bras.

    Ange Solo : - Bon, assez parlé de moi. Je ne suis pas venu taper la causette et je m’attendais à trouver les locaux occupés par des Jedi. Quelqu’un peut m’expliquer ce que fait un soldat et une civile ici ?
    Perseus : - Vous ne manquez pas d’air pour quelqu’un qui a quitté l’Ordre et n’est là que grâce à vos relations d’ancienne Jedi. Je suis ici en tant que partenaire de travail avec le Bureau Jedi et je fais la liaison avec le reste des forces spéciales de la République. Je ne suis pas soldat, mais Ranger de la République.
    Mirax Terrik : - Perseus Arek est notre intermédiaire actuel avec le Haut-Commandement, sur prescription de Jacen Horn il y a trois ans. Son aide nous a été assez précieuse lors de la crise, pour s’occuper des milices séparatistes et puis des troupes Sith présentes sur Corellia. Evidemment, tu ne pouvais pas le savoir.
    Bloli Meyst : - C’est un collègue de travail sur lequel on peut compter, Ange, et il est ici aujourd’hui à remplir son devoir. Bien qu’il vienne tout juste de devenir père, et qu’il a emmené sa femme Calyste ci-présente lui tenir compagnie. Et leur bout-d’chou est adorable.
    Ange Solo : - Mouais… Je suis déjà bien embêtée personnellement avec ma propre fille, alors vous m’excuserez de ne pas converser sur la joie d’être parent. De toute façon, ce n’est pas pour ça que je suis ici et il serait mieux que seules Mirax et toi Bloli puissiez vous entretenir avec moi. Ne m’en voulez pas, Arek, mais ce sont des petites histoires entre anciennes camarades et je tiens à ma vie privée.
    Perseus : - Pas de souci, tant que vous-même ne me dérangez pas durant ma permanence au Bureau. On va de toute façon vous laisser, maître Mirax, dame Bloli, parce que Calyste et moi devons encore nous rendre dans le district commercial pour faire quelques courses avant de rentrer.
    Calyste : - Et notre petit Galen doit avoir fini sa sieste. Je vais aller le voir immédiatement.

    La jeune métisse reprend en vitesse vers le local de bureau, laissant seuls les deux Jedi et son mari avec la contrebandière ; jusqu’à ce que Perseus se décide à s’en aller à son tour, pour laisser les trois utilisatrices de Force entre elles comme convenu. Du moins, pas avant qu’il m’entende Ange l’interpeller…

    Ange Solo : - J’y pense maintenant, Arek, il me semble que votre gamin est aussi sensible à la Force. J’ai senti sa présence bien avant de franchir le seuil de cet étage et je me demandais pourquoi il y avait un novice dans les environs. Je vous le dis comme ça, parce que ça vous servira peut-être à l’avenir, mais vous devriez commencer à vous demander ce qu’il y a de mieux pour lui et pour son don. Mirax et Bloli ne vous l’ont pas dit, mais il y a des risques que les enfants et nouveau-nés sensibles ne puissent pas bénéficier de l’aide et du soutien actuel de l’Ordre en cette période. Surtout maintenant que l’opinion générale décroît concernant les Jedi et leur influence sur la situation galactique.
    Perseus : - Je compte d’abord laisser grandir mon fils normalement pendant ces quelques prochaines années, avant d’envisager de l’orienter vers ce qui est possible dès ses premiers signes manifestés.
    Mirax Terrik : - Comprenez, Perseus, que notre situation à nous est devenue précaire. Le Conseil et nous-mêmes craignons que le Sénat n’exige que nous lui rendions des comptes et que nous voyons l’Ordre disparaître. Si cela venait à arriver… il serait alors impossible à votre fils d’être formé par nos soins.

    Le jeune ganthelien ne dit pendant un moment, afin de réfléchir aux possibilités qui pourraient s’offrir à son enfant si jamais l’Ordre Jedi venait à se dissoudre à la suite de l’opinion défavorable, puis il leur répond ceci.

    Perseus : - Je pense que je confierais Galen à quelqu’un de confiance parmi vos membres. Je connais un certain Jedi valeureux et bénévolent qui ne serait pas contre l’idée de former hors-cadre un disciple, bien que je souhaite que mon fils puisse un jour apprendre au sein de votre ordre.
    Mirax Terrik : - Nous souhaitons tous que l’Ordre perdure malgré ces temps troublés. Ce ne sera pas néanmoins une tâche facile pour maintenir la confiance auprès des citoyens de la galaxie, même si nous bénéficions du soutien du prochain Chancelier consacré.
    Perseus : - Laissons le temps s’écouler et les choses avancer. Galen est encore un nouveau-né et il a besoin de découvrir le monde qui l’entoure avant de prendre conscience qu’il a le don. Je préfère d’abord lui prodiguer une enfance normale et constructive, avant de le laisser ensuite découvrir la réalité de la galaxie.

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    Chapitre I.3. – Le miracle controversé de la vie.


    Ryloth, cité minéralogique de Ryll-One – An +160, en pleine journée ensoleillée…

    La planète Ryloth est singulière à bien des égards. La durée d'une journée et d'une année sont égales, mais ce qui peut sembler une erreur à première vue n'est en fait que le reflet d'une singulière donnée naturelle : l'une des faces de Ryloth, appelée les Terres Lumineuses, est en effet en permanence exposée à la lumière de son soleil, tandis que l'autre face est perpétuellement dans l'obscurité. Ce qui fait que la zone méridionale est contrastée par les deux faces, elle offre ainsi de meilleures chances de survivre et de prospérer sur ce monde aux deux extrêmes climatiques.
    L'ensemble de la planète est fouetté en quasi-permanence par des vents pouvant atteindre les cinq cents kilomètres par heure, tandis que des tempêtes de chaleur peuvent secouer les Terres Lumineuses et atteindre les trois cents degrés à la surface. Comme on peut s'en douter, la vie dans ces contrées est quasiment impossible pour toute créature non adaptée : cela vaut pour les animaux comme pour les espèces intelligentes. Et pourtant… les twi’leks y sont parvenus depuis des milliers de générations.

    Ils ont construit des villes, quelques fois immenses, à l'abri des tempêtes et des ouragans, et celles-ci peuvent abriter des centaines de milliers d'individus. La plupart des Twi'leks vont rarement à la surface, et il n'est pas rare qu'un habitant de Ryloth ne puisse voir le ciel que sur holovidéo. Leurs seuls contacts avec l'extérieur se font par l'intermédiaire des spatioports, dont une partie à peine émergée à la surface, et encore faut-il alors construire d'imposantes sécurités et autres portes blindées pour lutter contre les tempêtes dévastatrices qui secouent régulièrement la surface. Nombre de ces cités sont interconnectées entre elles mais elles peuvent aussi vivre en autarcie.

    C’est le cas pour Ryll-One, première et principale cité troglodyte bâtie pour l’exploitation minière au point d’être appelée « cité minéralogique », qui se situe dans une région nord-ouest de la face méridionale et à une cent-trentaine de lieues de la capitale Kala’uun. Une cité entièrement bâtie autour d’un immense chantier de galeries minières, de trouées rocheuses et de grottes regorgeant de bouquets d’une pierre spéciale qui produit une épice particulière une fois raffinée : le ryll, un psychotrope grisâtre et puissant. L’ensemble des habitations twi’leks sont construites en amont du chantier, sur la face intérieur ouest du cratère dans la haute montagne de Rylup, et se comptent par dizaines de centaines qui s’agglutinent pour former une ville complète ou des hameaux communaux. Les bâtiments administratifs et sociaux, ainsi que le spatioport, se trouvent sur la face intérieure est du cratère, offrant aux habitants la possibilité de faire valoir leurs doléances, leurs soucis et leurs situations. Et enfin, dans les strates du cratère et de la cavité immense de la montagne, se trouvent les mines de ryll et les entrepôts pour la raffinerie.
    En cette période de troubles pour la galaxie, la planète Ryloth est occupée et dirigée non plus par un gouvernement méritocratique composé de représentants twi’leks, mais par les zygerriens et leur terrible syndicat esclavagiste qui a repris l’espèce et leur monde sous leur joug. Les zygerriens étaient à présent partout sur la planète et ils s’étaient organisés de manière à étendre leur influence et leur pouvoir dans chaque point important de la planète et de la culture twi’lek. Ainsi, l’esclavagisme redevint omniprésent et les habitants twi’leks hors de Kala’uun n’avaient pas la possibilité de vivre autrement qu’en esclave.

    Aujourd’hui, en une journée ordinaire sous un soleil de plomb et la semi-pénombre rafraîchissante des parois rocheuses, les différentes strates des mines et du camp de travail sont remplies par un millier d’esclaves twi’leks, mâles comme femelles, jeunes comme vieux, qui triment à l’aide de leur pioche et de divers outils rudimentaires de minage (comme la foreuse mécanique portable) et travaillent sans relâche la roche sous la surveillance des contremaîtres zygerriens qui patrouillent. Malgré la fatigue, le temps passé à manier les outils ou encore de porter les caissons de minéraux, le moindre signe de faiblesse est aussitôt corrigé par un coup d’électrofouet de la main ferme d’un contremaître. Aucun ne pouvait s’arrêter ou prendre une pause sans l’accord d’un contremaître, ce qui n’arrive pas tant que le quota habituel de ryll n’est pas respecté. Ainsi, les habitants twi’leks de Ryll-One souffrent de douleur et d’épuisement constant ; certains finissent même par en subir de lourdes séquelles ou s’écroulent, inertes.

    Mais aujourd’hui, la plupart des mineurs twi’leks gardent la forme et le rythme avec l’habitude de manipuler la pioche et de creuser la roche. Leur peau colorée aux tons froids et vifs rutile de fines gouttelettes de sueur mais aucun ne montre de signes avant-coureurs de fatigue. Néanmoins, il y a bien un duo de jeunes adultes à la pigmentation rouge dite « le’than » qui se démarque involontairement de tous, parce que l’un frappe frénétiquement sa pioche sur sa paroi rocheuse sans avoir trouvé le moindre minerai…

    Mâle twi’lek lethan, énervé contre la roche : - M’énerve, m’énerve, m’énerve, m’énerve !

    … et que l’autre doit faire attention à ses mouvements en raison de son ventre arrondi de future mère.

    Femelle twi’lek lethan, s’adressant à son voisin : - Daran, s’il-te-plaît, calme-toi. Tu ne t’acharnes pour rien.
    Daran, ralentissant la cadence : - Je ne vois pas comment je pourrais me calmer, alors que cela fait deux heures que je creuse sans rien trouver. À croire que cette galerie ne propose plus de ryll à récupérer. Mais de ton côté, je devrais en dire autant de ton entêtement à creuser Sara. Tu es enceinte, bon sang.
    Sara : - Tu sais parfaitement que ce n’est pas ça qui va me soustraire à la tâche quotidienne. Nos mères et nos grands-mères nous ont bien porté et enfanté alors qu’elles travaillaient jour et jour dans ces conditions.
    Daran : - Franchement, ces zygerriens n’ont aucune dignité. Faire travailler une femme enceinte qui peut à tout moment donner naissance… Et puisqu’on en parle, est-ce que tu te sens bien malgré la fatigue ?
    Sara : - Je vais être franche avec toi Daran. J’ai l’impression que mes bras et mes jambes sont si endoloris que je ne les sens plus, même si j’ai encore la force de manier cette pioche. Je me demande si notre enfant ne va pas tarder à arriver plus tôt que prévu… Avec le poids du travail qui accélère le processus…
    Daran : - Cela fait deux heures que tu creuses sans cesse. Tu ferais mieux d’arrêter et de te reposer, tant que notre « surveillant » n’est pas revenu faire sa ronde.
    Sara : - Je dois continuer de creuser, Daran. Il faut que l’on remplisse assez notre quota pour espérer…

    Un fracassement résonne devant le twi’lek lethan, qui en avait oublié qu’il creusait aussi sans s’arrêter pendant qu’il parlait, et ce dernier découvre que le trou ainsi formé ouvre sur une petite cavité naturelle basse. Il s’arrête de manier la pioche et la pose sur le côté, s’accroupit en prenant soin d’allumer sa lampe torche de travail et il découvre en éclairant la cavité… qu’il a assez de gisement de ryll pur à miner pour être tranquille pendant tout un mois. Il se redresse, tout content, et il saisit une foreuse portable libre.

    Sara, surprise : - Daran, que t’arrive-t-il ?
    Daran : - Je m’apprête à recueillir le fruit de notre labeur acharné. Il y a du ryll derrière cette paroi et je compte bien le miner entièrement pour gagner assez de temps et de repos pour nous deux.

    Il met en marche la foreuse, la tient fermement pendant qu’elle vibre puis il la presse contre la paroi afin de perforer et creuser le reste de roche qui cache la cavité et le gisement pur de ryll. Une minute de forage passe et l’ouverture sur le gisement est assez large pour que les deux twi’leks remarquent que les cristaux forment un long bouquet qui s’étendaient sur leur deux positions. Et il y a effectivement assez de ryll pour qu’ils puissent gagner un repos d’un mois bien mérité.

    Daran : - Allez, extrayons-vite ce gisement avant que quelqu’un d’autre ne le fasse.
    Sara : - Je te laisse t’occuper de l’électropioche courte et je t’aide avec le… AAAAAH !

    Sara s’écrie brusquement, de douleur, et tombe sur ses deux jambes qui lâchent… tandis que Daran se précipite sur elle pour la retenir et lui éviter de se blesser dans sa chute. La jeune femme gémit de douleur et d’épuisement, indiquant par ses tremblements et ses mains sur le ventre que le moment est venu.

    Daran : - Sara ! Sara, est-ce que ça va ?!
    Sara, contenant la douleur : - Daran… Il arrive. Je le sens… Il arrive…
    Daran : - Bon sang, j’aurais dû m’en douter. (Il crie à la volée, en rylothéen.) Femme enceinte à terre ! Femme enceinte à terre, qu’on alerte le guérisseur ! Femme enceinte à terre !

    Les autres mineurs twi’leks de la galerie se retournent aussitôt, lors du cri de douleur et l’appel de Daran, et ils se précipitent vers le jeune couple en lâchant leur outil et leur poste. Cinq d’entre eux accourent vers la sortie de la galerie pour aller chercher de l’aide, tandis que les six autres entourent la pauvre twi’lek qui gémit et hurle à cause de ses contractions. Les quatre femmes du groupe présent mouillent et appliquent des morceaux de tissu frais pour lui éviter de transpirer à grandes gouttes, tandis que les hommes la soutiennent en position assise pour lui éviter de se faire plus mal… et faciliter le travail interne.
    C’est alors qu’un contremaître zygerrien apparaît, marchant vers eux d’un pas pressé et son électrofouet prêt à agir pour rappeler à l’ordre les dissidents qui ont abandonné leur poste.

    Zygerrien : - Qu’est-ce que c’est que ce rassemblement, vous tous ?! Retournez immédiatement à vos postes et reprenez le travail ! Vous n’avez pas fini votre quota d’aujourd’hui !
    Daran : - Ma femme est sur le point d’accoucher, contremaître ! Elle doit voir le guérisseur dans les plus brefs délais, au risque de perdre la vie ainsi que celle de notre enfant ! Je demande qu’on nous libère.
    Zygerrien : - J’imagine qu’elle ne fait pas semblant, à son intonation et à ses spasmes, mais je ne vous permets de quitter les lieux tant que votre guérisseur n’a pas confirmé la chose. Et d’ailleurs, Darandar’yka, je n’autoriserais le départ que de ta femme si la situation est urgente parce que tu devras rester pour remplir votre quota de minage pour vous deux. Et il n’y a de compromis qui tienne.
    Daran : - Si je vous mine ce gisement maintenant en attendant le guérisseur, ça vous convient ?

    Le zygerrien observe le bouquet de cristaux de ryll, comptant environ une soixantaine de pierres brutes de bonne qualité, puis il acquiesce de la tête pour laisser Daran se relever et saisir son électropioche de récupération pour commencer à détacher les cristaux. Sara crie et hurle, incapable de soutenir plus longtemps les contractions qui se font de plus en plus douloureuses. Daran s’applique et récupère les pierres avec une dextérité et une concentration poussées, malgré l’état de Sara qui est au plus mal.
    Et c’est alors que les autres mineurs de la galerie reviennent, accompagné d’un grand mais maigre twi’lek à la peau citron vert qui porte la longue tunique blanche de bure des guérisseurs ainsi que les brassards et le manteau blanc de rang de maître malgré son âge moyen. Esculape’lask, c’est son nom, se penche immédiatement sur sa patiente et l’ausculte de part et d’autre pour vérifier les symptômes d’accouchement. Et au moment où Daran décroche son cinquantième minerai, il rend son verdict.

    Esculape : - Le bébé est sur le point de bientôt sortir. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que le travail ne commence réellement. Il faut l’emmener d’urgence à mon cabinet. (Il s’adresse au zygerrien.) Je demande l’autorisation de conduire cette patiente à l’hôpital du chantier, pour un accouchement urgent.
    Zygerrien : - Accordé. Prenez cinq d’entre eux pour la transporter. Quant aux autres, retournez travailler.
    Esculape : - J’aurais aussi besoin de Daran pour qu’elle nécessite du soutien moral.
    Daran : - J’ai presque terminé de récupérer les derniers cristaux du gisement, contremaître.
    Zygerrien : - Laisse-les, cinquante est un bon quota pour aujourd’hui. Tu recevras tes gages en temps voulu. Mais filez immédiatement, et que je ne vous vois plus dans les parages jusqu’à demain pour votre paie.

    Daran et Sara se font rapidement conduire hors de la galerie, traversant le chantier principal à ciel ouvert où d’autres twi’leks font tourner les fours et moules de raffinerie, puis ils finissent par arriver dans le petit immeuble d’architecture locale aux murs blanc sable qui sert d’hôpital de travail. Le temps d’entrer en nombre, que le guérisseur ordonne aux infirmiers et infirmières de préparer une salle pour l’opération et que la jeune patiente soit installée, Sara eut rapidement le temps de commencer à perdre les eaux.

    Le temps est à présent compté. Esculape et son personnel se mettent immédiatement au travail, prenant les mesures et les outils nécessaires pour que l’enfant à naître puisse sortir sans encombre ni dommage ; bien que le matériel médical ne soit pas de pointe ou de bonne manufacture, le médecin twi’lek sait ce qu’il fait et il ne semble pas craindre de mal faire son opération. Daran, assis aux côtés de sa jeune compagne, tremble comme une feuille et il prie leurs anciens dieux pour qu’elle survive à cette terrible épreuve.

    Ce n’est qu’une demi-heure plus tard, après une longue attente et beaucoup de calme, que l’accouchement se termine enfin. Le guérisseur présente au jeune couple leur nourrisson, vivant et criant, qu’il prend soin de bien laver et de l’envelopper dans une couverture propre avant de le tendre à la jeune mère.

    Esculape : - Mes félicitations à vous deux. C’est une fille.
    Sara, émue : - Oh, Daran… On a réussi. On vient d’avoir notre enfant.
    Daran : - Oui, c’est un miracle. Moi qui croyais que le poids de notre travail compliquerait les choses, nous sommes malgré tout parvenu à la faire naître. Notre petite fille.

    Ils la regardent attentivement dans sa couverture, dans les bras de sa mère, et ils se retrouvent chacun en elle malgré qu’elle soit encore toute petite. Une adorable petite twi’lek à la pigmentation cutanée d’un beau rouge cardinal, avec les deux débuts de lekkus que forment les deux bosses sur l’arrière supérieur du crâne.

    Daran : - Bienvenue enfin chez toi… petite Taralonn.
    Sara : - Hahaha, franchement Daran, tu aurais pu trouver un prénom plus simple et mieux composé.
    Esculape : - Je trouve que c’est un prénom assez original. Il faut dire que les mots « tara » et « lonn » dans notre langue ancestrale veulent communément dire « pousse généreuse », donc c’est un beau nom.
    Daran : - Alors c’est décidé. Notre fille s’appelle Taralonn, née de l’union libre entre Daran du clan Daryta et Sara du clan Secura. En tant que son père, je fais le serment de la protéger et de lui offrir un avenir.
    Sara : - Et moi, en tant que sa mère, de lui prodiguer mon amour et de lui enseigner les leçons de la vie.

    Leurs serments de parents sont naturellement un engagement solennel envers leur enfant, comme le veut la tradition chez les familles twi’leks pour les naissances, mais ils n’ont pas oublié eux-mêmes que la réalité leur mettra des bâtons dans les roues. Puisque la petite Taralonn va vivre et grandir en tant qu’esclave et travailler sous l’occupation du Syndicat Esclavagiste Zygerrien qui dirige son monde natal.

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    Chapitre II.1. – Le jeune tythan intrépide.


    Tython, vallée de la rivière de Tythos – An +165 (six ans plus tard, jour pour jour), en tout début de matinée…

    Les premières lueurs de l’aube commencent à apparaître dans le ciel nocturne au manteau bleu étoilé, éclaircissant celui-ci pour accueillir plus chaleureusement l’étincelante montée diurne de l’étoile Tythos, et l’environnement endormi de la vallée se réveille au fur et à mesure que l’astre poursuit son ascension. L’ensemble de la vallée et du col demeurent toutefois assez silencieux et imperturbable, comme si la faune locale souhaite encore profiter de la quiétude de l’aube pour rester cachée et couchée ; la flore conserve ses pétales et son feuillage renfermés en attendant que la chaleur solaire vienne se frotter à la fraîcheur nocturne, pour que la rosée du matin puisse perler dans de bonnes conditions. Les arbres caducs et tempérés de la forêt, centenaires comme pluricentenaires, restent immobiles malgré qu’un léger souffle de brise matinale traverse leurs recoins pour chasser l’air stagnant de la nuit et purifier les senteurs nocives.
    En soi, c’est une aube tout-à-fait ordinaire qui se lève sur la vallée de Tythos et sur la cité de Tythania.

    C’est cependant à cette heure, alors que personne ne s’est encore réveillé dans la cité-capitale et dans les hameaux périphériques, que du mouvement apparaît vers la maison située à une lieue de l’orée de la forêt et deux lieues et demie avec la limite du quartier périphérique nord-ouest. Une personne de petite taille et à la morphologie d’un enfant, qui commence à grimper sur le rebord de sa fenêtre dont la vitre de transpacier est ouverte et les volets aussi avant de l’enjamber malgré l’étroitesse de ses jambes puis il se décide à descendre prudemment du rebord en s’agrippant et en se laissant tomber au sol. Heureusement pour lui, la pièce où il se trouvait est au niveau de la terre ferme et, de plus, l’unique niveau supérieur de sa maison est réservé aux pièces personnelles de ses parents. Une fois ses deux petits pieds bien au sol, les jambes légèrement fléchies pendant un court instant, l’enfant prête attention autour de lui afin de guetter la moindre présence aux alentours et le moindre bruit suspect. Il se redresse ensuite doucement, observe l’intérieur de la chambre pour vérifier que personne ne l’a vu ou entendu, puis il se met en chemin sur la pointe des pieds pour s’éloigner petit à petit de la maison.

    Il finit par reprendre une allure normale dès qu’il s’est assez éloigné, martelant le sol sec et herbeux de la plaine avec ses deux bottines en cuir brun de bonne qualité et il s’avance dans les profondeurs de la forêt au nord. Il ne prend pas la peine de suivre les sentiers creusés qui servent à traverser plus facilement les bois et les sous-bois, car il préfère marcher en terrain naturel pour mieux découvrir et s’immerger dans l’environnement à nu de la vallée forestière. Ses pas lents mais souples le conduisent toujours tout droit au travers de la sylve sempiternelle, grimpant les quelques basses-collines qui élèvent un peu le plateau boisé et longeant les minces cours d’eau, puis il finit par arriver à sa destination dès qu’il atteint la grande clairière dans le val supérieur qui ouvre la voie au reste du col. Le terrain plat et semi-rocheux diffère du reste de l’endroit par ses aménagements creusés et raffinés dans le sol et les rochers environnants, afin de permettre il y a longtemps de cela l’emplacement et l’établissement d’un magnifique monument sociohistorique.

    C’est donc face à ce grand monument plurimillénaire et esseulé que le petit Galen s’avance, foulant enfin pour la première fois lui-même les dalles et les plaques de pierre blanche taillée de l’allée principale qui conduit directement au Grand Temple Jedi tythan, dont la silhouette gigantesque de ziggourat isocèle aux traits angulaires et aux ailes et annexes rectangulaires est entièrement bâtie à l’image des anciennes traditions je’daii remaniées par les membres Jedi du milieu de l’époque de l’Ancienne République. L’âge et la prolifération de flore invasive n’ont rien gâché du charme mystique et inébranlable du temple, dont les façades et les arcades de pierre blanche taillée demeurent mystérieusement sublimes et vives ; sa structure entière n’est pas sur le point de s’écrouler ou de s’émietter, même si la végétation grimpante s’infiltre.

    Galen marche sur une bonne moitié de l’allée principale, un sourire aux lèvres, puis il ralentit dans la première place ouverte de l’extérieur, où les bassins larges et les canaux continuent de faire circuler l’eau claire et cristalline venant des hauteurs du col pour donner vie, mouvement et beauté à cet endroit. Il s’approche ensuite du grand socle vide de pierre sculptée, où une statue ou un arbre planté devait être dressé auparavant, et il prend le temps de bien brosser son haut bleu-acier en laine et son pantalon avant de se pencher pour ramasser une longue branche droite de chêne dont deux seules excroissances plus courtes donnent l’impression qu’elle forme une garde ; la branche en elle-même, d’une taille suffisante pour un jeune garçon de six ans comme lui, est idéale pour commencer son aventure imaginaire.
    Il grimpe ensuite sur le grand socle et se tient bien debout, prenant une posture fière et courageuse.

    Galen, immergé dans son rôle : - Je suis Galen Arek, jeune page en devenir au sein de la chevalerie Jedi et envoyé faire ses preuves dans la vallée enchanteresse du Temple millénaire, afin d’intégrer l’ordre et devenir un preux chevalier de la Force. (Il fait quelques moulinets et mouvements de poignée avec sa pseudo-épée pour démontrer sa maîtrise de l’arme.) C’est donc au beau milieu de l’aube que je viens accomplir ma quête, afin de découvrir les mystères du Temple et tester mon courage face aux monstres. (Il s’interrompt un moment, soucieux.) Enfin, mieux vaut faire gaffe à ne pas rencontrer de vrais monstres.

    Une fois son introduction faite pour s’immerger dans son aventure, Galen finit par descendre du socle et il se remet en route vers l’entrée du temple. Sa branche-épée en main, il marche tranquillement pendant une petite demi-douzaine de minutes sur la voie dallée et il observe les alentours, imaginant autrefois les lieux animés d’individus en bure et tunique qui vont-et-viennent dans l’enceinte extérieure des lieux ou encore des êtres merveilleux dignes de contes comme des diathims, ces anges issus des lunes de Yego, et des fées. Dans son esprit, l’enceinte du temple est semblable à la capitale d’un antique royaume enchanteur où la grande place était bordée par des maisons et des bâtisses semblables à des châtelleries aldérandaises ; les habitants de cette capitale (imaginaire) vivaient certainement comme des nobles libres et sophistes, arborant des tuniques, des robes et des manteaux de belle soie dans des teintes vives et primaires.

    Il finit par atteindre le seuil de l’entrée principale du temple, dont l’encadrement immense de forme de trapèze est cerné par deux grandes et hautes statues de guerriers je’daii tenant leur sabre en posture courte de garde et qui se font face l’un comme l’autre. Un rapide coup d’œil pour contempler l’architecture et l’aspect solennelle des deux statues gardiennes, puis il commence à franchir le seuil pour passer la très lourde porte blindée dont les deux grands battants de duracier épais coulissent de manière latérale. Il s’avance dans le hall d’entrée, en prenant soin de tenir fermement sa branche-épée dans ses deux mains, puis il pénètre avec un pas prudent dans le grand hall avec un premier émerveillement.

    La grande pièce centrale du monument se révèle au petit tythan comme une immense salle circulaire qui s’élève sur deux niveaux, reliés l’un à l’autre par deux rangées d’escalier arquées de manière perpendiculaire autour d’un grand socle de pierre sculptée et par une mezzanine qui entoure l’interstice et permet d’accéder à chaque salle du premier étage. Les murs, les colonnes, les piliers et les murets de mezzanine sont décorés de fresques et de motifs socioculturels liés à la première civilisation tythane, représentant des scènes naturalistes de la vallée de Tythos ou bien des paysages verdoyants du reste du continent de Talss. Si on oublie que quelques gravats sont éparpillés un peu partout au sol, que du lierre et de la mousse phosphorescente grimpent et foisonnent légèrement sur les murs et que des minuscules trous laissent pénétrer la lumière diurne au travers, l’intérieur du grand hall du temple reste magnifique.

    Galen, s’approchant de plus en plus à l’intérieur du grand hall, observe chaque recoin et tente de s’imaginer l’endroit lors de ses glorieux jours : avec son lot de chevaliers Jedi de tout profil et de tout horizon qui va-et-vient dans l’ensemble du monument en passant par ce point essentiel de convergence. Une pensée lui vient qu’il devait y avoir aussi des notables, des courtisans et des seigneurs qui venaient dans ce lieu pour solliciter une audience auprès des plus sages maîtres de l’ordre. Et si… il y avait quelque chose de précis sur ce grand piédestal à la circonférence d’une table de trente personnes.
    Il s’arrête à trois pas de ce piédestal et il s’imagine qu’il devait y avoir une sorte de statue monumentale.

    Galen : - Elle devait sûrement représenter le plus grand Jedi de tous les temps, pour une statue.
    Voix soudaine : - Ce piédestal n’est pas celui d’une statue.

    Le petit Arek sursaute de frayeur et se retourne pour voir d’où provient la voix, sa branche-épée brandie en posture maladroite de défense. Il cherche de partout du regard, inquiet de savoir qu’il n’est pas seul dans cet endroit abandonné, et il ne voit personne et il n’entend aucun bruit de pas aux alentours.

    Galen, paniqué : - Qui est là ?! Qui c’est qui parle ?! Montre-vous ! Je… Je suis un puissant Jedi ! Vous… Vous n’me faites pas peur, euh… Gare à vous si vous voulez vous en prendre à moi !
    Voix soudaine : - Je crois que tu te surestimes un peu pour un petit garçon qui peut tout juste se permettre de partir à l’aventure. La Force est certes présente en toi, jeune initié, mais tu n’as pas pour autant un Jedi.
    Galen : - Je n’suis pas un initié, je suis un vrai Jedi ! Je suis courageux et valeureux… euh… et je suis prêt à défendre la liberté et la dignité des plus faibles que moi. Je… Je dois juste visiter le Temple pour prouver que je suis apte à devenir un grand chevalier et à rapporter un trésor perdu appartenant aux premiers Jedi.
    Voix soudaine : - Voilà une bien drôle de quête que tu t’imagines en venant explorer ce lieu antique. Soit, voyons si tu es un vrai Jedi. Viens me rejoindre en haut, dans la chambre située au sommet de ces escaliers, et nous verrons bien ce qui se passera.

    Le silence retombe dans le grand hall, toujours plongé dans la semi-obscurité intérieure, et seuls les bruits blancs de la faune minuscule en activité se fait entendre. Galen, un peu plus rassuré par ce silence, se décide à monter doucement et très prudemment les marches amples et arquées de l’escalier à sa gauche pour atteindre en quelques minutes le sommet du balcon d’accès au premier étage. C’est à cet instant qu’il remarque l’encadrement sculpté et orné de la grande porte à double battant massif, ouverte en grand, et il s’approche pour se rendre compte qu’un large mais petit couloir mène directement à une autre grande pièce. Il franchit le seuil de cette porte, s’avance dans le couloir et il pénètre enfin dans la « chambre ».

    La chambre est elle-aussi une pièce circulaire moins grande que le grand hall, avec un plafond arrondi pour former un dôme parfaitement sphérique où une gigantesque fresque représentant la galaxie constellée de points blancs et entouré par une ronde d’étranges personnages mystiques et solennels vêtus d’habits amples et somptueux malgré une allure ascétique. Les murs encore intacts et frais sont cachés par un cercle de douze grands blocs cubiques de grès blanc où des trépieds rouillés brandissent encore des oriflammes usés et déchirés où l’emblème de l’ordre devait figurer ; des bancs rembourrés sont encore disposés entre chacun des blocs de piédestaux aux bannières. Galen découvre que la pièce est creuse à cause de son plancher inférieur qui impose à ses visiteurs de descendre deux marches basses pour y poser le pied. Il se trouve enfin sur ce plancher, s’avance légèrement et il fait face à l’étrange meuble de plastacier blanc cassé, trônant au beau milieu de la salle, qui ressemble à un grand fauteuil ovoïdale avec peu de rembourrage pour le siège et le dossier. Et dans ce siège… il y a un homme assis. Un vieux bonhomme assis.
    Galen est perplexe à l’idée de trouver un vieil homme seul dans cet endroit, assis dans une posture en fleur-de-lotus dans ce fauteuil ovoïdale, et dont le visage ridé a les yeux clos. Il ne l’entend même pas respirer.

    Galen, prudent avec sa branche tendue vers l’homme : - C’est… C’est vous qui venez de me parler à l’instant, n’est-ce-pas ? Vous êtes une apparition ou bien un gardien mystique de ce temple perdu ?

    Le vieil homme ne bouge pas et ne remue pas. Il semble figé dans sa posture assise, son regard absent derrière ses paupières closes sous ses longs cheveux gris-blanc et sa barbe coupée en poignée de guidon. Son habit ressemble à s’y méprendre à une bure de Jedi mais dans un style vestimentaire ressemblant à celui d’un vagabond originaire d’une ancienne maison noble qui aurait pu être déchue.

    Galen : - Je suis venu comme vous me l’avez suggéré. Alors maintenant dites-moi ce que vous êtes. (Toujours pas de réaction.) Ce n’est pas parce que les adultes disent que « le silence est mère de toutes les réponses » que vous devez rester muet. (Toujours rien.) Je ne comprends pas votre manège, mais sachez que je vais finir par perdre patience. Au cas où vous l’auriez oublié, je suis un Jedi en mission pour prouver ma valeur.
    Vieil homme : - Tu es un garçon ordinaire, jeune Arek.
    Galen, surpris et effrayé : - Ouah !!! Vous m’avez fait peur !!!
    Vieil homme : - Avoir peur est une chose, vivre avec la peur en est une autre. Le véritable courage réside dans la confrontation de sa peur, pour aller de l’avant et vivre en toute connaissance de cause. (Il finit par ouvrir les yeux tranquillement.) Venir s’aventurer dans le temple pour s’imaginer des aventures palpitantes est une manière enfantine et présomptueuse d’apprendre ce qu’est le courage.
    Galen : - Euh… Je ne comprends rien à ce que vous dites, monsieur. Vous êtes qui ou quoi, d’ailleurs ?
    Vieil homme : - Tu entres dans ce lieu plurimillénaire et reclus sans même savoir qui je suis. Je m’attendais à ce que tes parents t’aient au moins inculpé la connaissance des personnes qui t’entourent et vivent sur le même monde que toi. Tu as énormément de choses à apprendre, jeune Arek.
    Galen : - Mes parents disent que je ne pouvais pas aller dans la vallée avant d’avoir au moins atteint mon sixième anniversaire. Maintenant que j’ai six ans, je suis un grand garçon et je peux aller me promener tout seul dans la forêt et la vallée. C’est ma première fois dans le Temple et j’ai tant à découvrir dedans.
    Vieil homme : - Tu te trompes malheureusement. Un enfant tythan qui vient d’avoir son sixième anniversaire est autorisé à se promener seul « uniquement » lorsqu’un de ses parents sait qu’il va quelque part en sortant. En venant de si bon matin, tu t’exposes à de grands dangers en venant seul ici et sans que quiconque ne s’en aperçoive. En agissant ainsi, tu es loin de devenir un vrai Jedi.
    Galen : - Ah bon ? Je pensais pouvoir profiter de ma balade sans soucis. Mais vous n’avez pas répondu à ma question. Est-ce que vous êtes un esprit protecteur du Temple ou un genre de grand sage ?
    Vieil homme : - Je crains de devoir te demander de me requestionner une autre fois. Tu es attendu en bas.

    Galen ne comprend pas sur le coup, se demandant ce que le vieil homme veut dire par « attendu en bas », mais avant même qu’il ne lui pose sa question il entend aussitôt…

    « Galen Parzival Arek ! Je sais que tu es ici ! Montre-toi immédiatement ! »

    Le petit tythan soubresaute en reconnaissant la voix de sa mère l’appeler d’un ton sévère, son duvet de peau se dressant pour exprimer son anxiété à l’idée qu’elle est venue ici pour le réprimander. En même temps, le vieil homme lui a fait savoir que quelqu’un arrivait avant même qu’il n’entende sa mère ; le jeune garçon se voit dans l’obligation de faire marche arrière et de quitter prudemment la chambre, en se baissant un peu pour marcher en posture de crabe tout en faisant attention avec sa branche, puis il franchit une nouvelle fois le seuil pour aller se poster contre la rambarde du balcon du sommet du double escalier.
    Il patiente un moment, s’assurant qu’elle ne l’a ni vu ni entendu, et il se prépare mentalement à se relever pour regarder par-dessus la rambarde pour inspecter le grand hall au niveau de l’entrée. Il remonte peu à peu sa tête et ses yeux arrivent à un niveau raisonnable pour voir (qu’en effet) sa mère est bel et bien là à le chercher ou l’attendre et elle n’a pas l’air contente.

    Calyste, mécontente : - Allez Galen ! Cesse de rester caché derrière cette rambarde. Je te vois là-haut.

    Galen se baisse aussitôt, comme pour ne pas donner raison à sa mère qui a les yeux rivés sur la rambarde, et il s’assit sur ses genoux pour attendre qu’elle ne se doute plus de rien. Seulement, à peine le silence retombe qu’il entend d’autres pas claquer nonchalamment sur le sol dur du hall et une voix masculine qui ne peut être malheureusement que celle de son père.

    Perseus : - Eh bien, eh bien, j’ai comme l’impression que nous avons un petit filou qui ne veut pas que l’on le prenne en flagrant délit. C’est presque dommage pour lui que nous nous doutions qu’il viendrait ici, curieux et intrépide comme il est. (Il s’adresse ensuite à sa femme.) Il est derrière la rambarde, j’imagine.
    Calyste : - Il pense que je ne l’ai pas vu, mais il n’est pas en position de me donner tort. Je sais parfaitement qu’il est encore derrière cette rambarde et qu’il reste caché en pensant que l’orage va s’en aller.
    Perseus : - Dans ce cas, il vaut mieux pour lui d’affronter l’orage maintenant que d’en subir les retombées.

    Le petit Galen comprend aussitôt que cela ne sert plus à rien de rester derrière la rambarde, soupire de dépit puis il se traîne sur son fessier pour descendre en position assise les marches unes à unes de l’escalier arqué de gauche pour ensuite apparaître devant ses deux parents et venir à eux une fois levé.
    La tête penché et les épaules relevées, il se tient à un mètre d’eux sans sa branche et il entraperçoit que sa mère a posé ses mains sur ses hanches tandis que son père croise ses bras en se tenant les coudes.

    Galen : - C’est bon, me v’la.
    Calyste : - Il était temps que tu te montres, Galen, parce que je serais devenue moins tolérante si tu commençais à t’entêter à ne pas te montrer et à opposer de la résistance. Tu as empêché le pire pour toi.
    Perseus : - Bien, Galen, je pense que tu nous dois des excuses. Il me semble que nous t’avons dit que tu ne devais pas sortir seul sans que nous te le permettions. Tu t’aventures dans le Temple de si bon matin en dépit de notre avertissement et tu n’as laissé aucune indice pour nous prévenir d’où tu étais.
    Galen : - Tu m’as dit que je pourrais sortir me promener tout seul lorsque j’aurais eu mes six ans.
    Perseus : - Je t’ai dit que tu devais attendre d’avoir six ans pour que je te « donne la permission » de sortir te promener tout seul, Galen Arek ! Ce n’est pas parce que tu es en âge de te débrouiller par toi-même que tu peux tout te permettre sans le consentement de tes parents ni la surveillance d’un adulte.
    Calyste : - Tu es un enfant en dépit de tes six ans et tu restes sous notre responsabilité. Ne t’avise donc plus jamais de venir t’aventurer dans ce lieu sans notre accord et sans notre présence. Ce n’est pas un terrain de jeu pour enfant et il n’y aura personne dans les environs qui t’aidera si jamais il t’arrive malheur.

    Galen rentre encore plus sa tête dans ses épaules à force de se faire gronder par ses parents, conscient qu’il a compris de travers leurs instructions et qu’il va devoir attendre avant de pouvoir repartir à l’aventure, mais il repense aussitôt au vieil homme qui se trouve dans la chambre vide du premier étage.

    Galen : - Je n’étais pas tout seul dans le Temple parce qu’il y a quelqu’un d’autre qui s’y trouve.
    Calyste : - Que veux-tu dire ? Le Temple Jedi de Tython n’est pas connu pour avoir des habitants, vois-tu.
    Galen : - Il y a un vieux monsieur très bizarre dans la grande pièce du premier, assis bizarrement dans un fauteuil blanc, et il parle avec des phrases incompréhensibles en disant que je suis un novice.

    Les deux adultes se regardent, intrigués et perplexes, avant de passer du mécontentement à l’amusement.

    Perseus : - Galen, je crois que tu as fait indirectement la connaissance du vieux Sigmar.
    Galen : - Qui ça ?
    Calyste : - Tu le connais mieux comme le « Grand Enchanteur ».

    Le petit Arek déglutit aussitôt. Les histoires que lui contaient son père et sa mère sur la planète Tython (purement inventées soi-disant passant) lorsqu’il était plus jeune évoquaient pour la plupart ce personnage à la fois sage et terrifiant qui s’appelle le Grand Enchanteur. Un grand sage aux pouvoirs surpuissants qui vit dans la vallée et le col, commandant aux forces de la nature et jugeant les quelques visiteurs selon son bon plaisir. Galen se pétrifie d’angoisse à l’idée que l’Enchanteur existe bel et bien et qu’il lui a parlé.

    Perseus, amusé : - Hahaha, tout va bien Galen. Le vieux Sigmar n’est pas méchant. C’est juste un ermite qui passe de temps à autre dans le Temple pour être tranquille lors de ses méditations, où le calme et l’ancienneté des lieux lui permet d’être à proximité de la ville pour se tenir au courant des nouvelles.
    Galen, tremblotant : - Il ne, il ne, il ne va… pas me faire du mal… parce que j’ai, j’ai… été pas, pas sage ?
    Calyste : - Il n’a aucune raison de te punir parce que tu nous as désobéi. Il agit comme un guide et un conseiller pour les habitants de la vallée et il connaît bien des choses sur la Force sans être un Jedi.
    Perseus : - Mais pour l’heure, inutile de le déranger davantage. Il est temps de rentrer avec nous.

    Son père lui tend la main et le jeune garçon la saisit, tout prenant celle de sa mère, et tous les trois sortent de l’intérieur du temple pour traverser son enceinte extérieure et revenir dans les environs de Tythania.
    Galen, pensif, se demande s’il pourra de nouveau s’aventurer seul dans le Temple et faire la rencontre de ce grand enchanteur que ses deux parents connaissent sous le nom de Sigmar.

    mardi 12 décembre 2023 - 12:57 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre II.2. – Le jeune tythan curieux.


    Maison de la famille Arek – Début de matinée, plusieurs minutes après le retour…

    L’intérieur de la maison est bien plus éclairci ou éclairé qu’auparavant depuis que les stores de la salle commune sont relevés et que les fenêtres laissent passer la lumière ascendante du jour pénétrer, pour que tout la petite famille s’attelle à prendre le moment du petit-déjeuner. La cuisine, elle aussi illuminée par la lumière diurne provenant de la large fenêtre au store relevé, est occupé par Calyste qui s’occupe de faire chauffer le lait bleu de bantha dans sa casserole sur la plaque de cuisson en céramite et fait griller quelques belles tranches de brioche dans le grille-pain mis à faible tension ; elle se concentre sur son plan de travail pour trancher deux à trois meilooruns frais pour presser les moitiés sur le presse-agrumes mécanique, puis elle récupère le jus extrait dans un verre en duraplaste.
    Galen patiente sur son siège et regardant sa mère s’atteler à préparer le petit-déjeuner, sans bouger ni remuer ses jambes dans le vide par impatience, puis il la voit se retourner vers le verre de jus de meiloorun et un bol en duraplaste rempli d’une boisson brune et opaque à la saveur amère et sucrée, avant de sortir les deux tranches de brioche dorée pour les lui donner.

    Calyste : - Et voilà pour toi, mon doudou. Un bon bol de chocolat chaud au lait bleu, deux tranches de brioche bien dorées et un verre de jus de meiloorun frais. Je te souhaite un bon appétit.
    Galen : - Merci maman.

    Galen saisit une première tranche de brioche puis un couteau rond pour piocher un peu de margarine au miel et l’atteler dessus, avant de la scinder en deux avec ses petites mains et commencer à tremper la première moitié dans son bol. Une fois bien trempée et un peu égouttée, il mâche la partie colorée de la brioche et prend le temps de bien mâcher sa part en faisant le moins de bruit de bouche.

    Entretemps, son père arrive depuis la chambre parentale et il s’approche de la table de cuisine en terminant de rajuster sa ceinture utilitaire de fonction et de bien positionner sa cuirasse de plastacier bleu terne par-dessus sa combinaison uniforme de brigadier-Ranger de la République. Le petit tythan brun assiste à la scène, qui n’est pas la première, où son paternel se prépare à partir travailler durant plusieurs jours en portant cet étrange habit qui le distingue du reste du monde comme un défenseur de la paix et de l’ordre. Comme chaque fois, son père s’absente longtemps de Tython pour aller servir la République Galactique en tant que soldat de paix et agent du Bureau de la Sécurité ; des termes encore flous pour le petit garçon brun, mais que son père lui a expliqué qu’il s’agit de son métier au sens général et de l’organisation qui l’emploie à faire le bien dans la galaxie. Pour Galen, son père est donc un genre de justicier.
    Sa mère, Calyste, s’approche de son mari pour lui tendre un mazagran de synthécaf qu’il accepte et boit.

    Perseus : - Merci Calyste. Il faut maintenant que j’y aille, sinon Pellian risque de penser que je gagne du temps pour rester avec vous et que je me défile de mes responsabilités.
    Calyste : - Allons Percy, nous savons tous à quel point tu t’impliques beaucoup dans ton service. Ton chef ne va pas penser cela juste parce que tu mets un peu de temps à revenir au QG travailler.
    Perseus : - Oh, n’en sois pas si sûre. L’ensemble des forces armées est sur le qui-vive en ce moment, avec les dernières nouvelles concernant les dernières activités suspectes des zygerriens. Leur syndicat se montre un peu trop étendu et confiant, c’est mauvais signe. C’est pour ça que Pellian ne sera pas tendre avec moi si je ne suis pas présent et opérationnel au bon moment.
    Calyste : - Tout va bien se passer, tu es un Ranger exemplaire et je sais que tu n’auras pas à t’inquiéter.

    Les voilà tous deux s’échangeant un baiser affectueux, ce que Galen échappe à la scène en se cachant volontairement les yeux avec ses paumes de main le temps que ça passe. Une demi-minute après, sa mère retourne à la cuisine pour poursuivre la préparation du petit-déjeuner tandis que son père commence à enfiler sa paire de bottes militaires bien cirées et entretenues.

    Galen : - Dis papa, tu pars pour quelle mission aujourd’hui ? Et c’est quoi un zygerrien ?
    Perseus : - Mon grand, je m’absente pour aller de nouveau maintenir la paix et la justice dans la République contre des personnes mauvaises qui font des choses horribles à des personnes innocentes. Ces personnes sont des zygerriens, et ce sont une espèce alien humanoïde à l’allure de félin qui vit principalement dans ce qu’on appelle l’esclavagisme, c’est-à-dire faire des autres leurs serviteurs sans se soucier de leur ressenti.
    Galen : - Les zygerriens sont donc des « esclavagistes » et ils font du mal aux gens volontairement ?
    Perseus : - Ils rendent inférieurs les autres peuples qu’ils capturent et les utilisent pour faire des choses ingrates et horribles pour en récupérer les bienfaits sans se salir les mains et pour vivre comme des rois. Leur organisation prospère grâce à cette activité immorale et mon devoir est d’empêcher qu’il ne fasse du mal aux peuples libres de la République et qu’il ne s’étende dans la galaxie.
    Calyste : - Jadis j’étais une esclave avant de rencontrer ton père. Et je devais faire de nombreuses choses déplaisantes pour satisfaire mes maîtres et pour gagner ma vie, sans être libre et en mesure de faire ce que je voulais de ma vie. Les zygerriens sont des individus tristement connus pour voler la liberté aux autres.

    Le jeune garçon, qui a eu une première éducation assez étendue grâce à sa précocité et un accès restreint au terminal HoloNet, connaît la définition de liberté, de paix, de justice et plein d’autres choses qui intègrent la notion de « société » même si cela reste encore abstrait. Il imagine toutefois ce que ça doit être de vivre sans être libre de vivre ou de faire ce que l’on veut.

    Galen : - Moi aussi, quand je serais plus grand, je voudrais devenir un grand guerrier comme toi papa.
    Perseus, s’approchant pour ébouriffer les mèches de son fils : - Oh, je te le déconseille fiston. Personne ne grandit dans la guerre, c’est même maître Yoda qui l’a affirmé autrefois. La guerre est une vilaine chose qui n’apporte aux gens que de vilaines choses qui les rendent malheureux. Même si elle est parfois nécessaire pour faire changer les choses ou qu’elles évoluent, elle reste tout de même vilaine.
    Galen : - Mais les Jedi aussi doivent sa battre, non ?
    Perseus : - Les Jedi se servent de leurs armes pour défendre et protéger, non pour combattre, car leur idéologie repose sur la préservation de la vie et de la paix en passant par celle de la liberté d’autrui. Tout comme les Jedi, mon arme ne sert qu’à protéger les autres et ne fait du mal qu’en dernier recours. Souviens-toi de ceci, Galen, la violence ne résout pas les problèmes mais en créent d’autres qui aggravent les choses.

    Il se redresse pour ensuite consulter sa montre connectée et voir qu’il est l’heure pour lui d’y aller.

    Perseus : - Houlà, je risque d’être vraiment en retard. Bon, j’y vais. Je vous souhaite une bonne journée.
    Calyste : - Bonne journée à toi aussi Percy. Je souhaite que tes semaines soient aussi claires que celle-ci.
    Galen : - Quand est-ce que tu reviendras à la maison, papa ?
    Perseus : - Je ne serais absent que pour trois petites semaines de terrain, Galen, et je risque d’être indisponible si jamais il y a besoin de me contacter. Rassure-toi, je reviendrais bientôt et on pourra passer de nouveau du temps tous les trois. En attendant, fiston, veille sur la maison et sur ta mère pour moi.

    Il s’engage dans le seuil de la porte d’entrée, qui s’ouvre sur son passage en coulissant automatiquement, puis il disparaît derrière le battant qui se referme derrière lui ; il y eut ensuite une longue minute de silence puis le moteur énergétique du speeder-bike rugit en decrescendo pour indiquer qu’il est parti vers la cité pour rejoindre le spatioport et rejoindre son vaisseau.
    Galen poursuit et termine son repas, mangeant ses deux tranches de brioche et avalant sa boisson chaude à long trait avec le bol dans ses deux mains, puis il boit petit à petit son jus de meiloorun. Il se lève ensuite de son siège, prend ses couverts et contourne la table pour aller directement déposer sa vaisselle dans la machine de lavage automatisée. Il se dirige ensuite vers la salle commune avant de s’arrêter un court instant pour demander à sa mère à présent à table en train de déjeuner…

    Galen : - Maman, est-ce que je peux utiliser le terminal pour aller sur l’HoloNet jouer au jeu d’aurabesh ?
    Calyste : - Je suis désolé, mon doudou, mais je dois aller moi aussi travailler. Je suis de service pour l’entretien et le nettoyage dans les locaux du centre administratif et je dois être présente durant la journée. Je vais être obligé de te déposer à la garderie pour éviter que tu ne sois sans surveillance.
    Galen : - Mais maman, j’ai six ans maintenant. Je peux rester à la maison sans aller dehors tout seul et éviter de sortir sans surveillance. En plus, la garderie c’est pour les plus petits.
    Calyste : - Nous en avons déjà parlé avec ton père. La garderie est le seul endroit où nous pouvons te laisser en sécurité pendant que nous travaillons ou que je m’absente, le temps que tu puisses ensuite entrer à l’école comme tous les enfants de ton âge.
    Galen, une moue gênée : - J’suis obligé d’aller à l’école ?
    Calyste : - Tu devrais plutôt voir cela comme une chance, Galen, parce que l’école n’est pas à la portée de tous aux quatre coins de la galaxie. C’est un lieu fondamental pour les enfants qui ont besoin d’apprendre à vivre et à échanger entre eux, où tu auras l’occasion de découvrir bien plus de choses et de te faire des amis parmi les autres enfants de la région.
    Galen : - Mais je m’entends déjà bien Jil, Asha et Breno.
    Calyste : - C’est parce que vous vous connaissez depuis tout petit. Je te laissais souvent chez les Danan, lesquels t’ont laissé jouer avec leurs deux enfants et le petit Kath, et vous vous êtes bien entendus. Tu auras la même occasion de rencontrer d’autres enfants avec qui t’amuser, en plus de ces trois-là.

    Galen est encore un peu embêté par cette idée, bien qu’il soit conscient que la même chose arrive aux enfants de bas âge qui sont amenés chez les Jedi pour devenir initiés : apprendre à faire partie d’un groupe et à communiquer avec les autres, même s’ils nous sont inconnus. Et puis, la rentrée à l’école ne se fera pas avant une bonne semaine donc il est inutile de penser à cela sans au moins avoir vu ce que c’est. Son père lui a souvent dit qu’il lui fallait passer par l’école pour espérer apprendre davantage à découvrir le monde et les gens qui l’entourent, s’il veut espérer faire ce qu’il veut et se construire sa vie idéale.
    Mais pour l’heure, il va devoir passer sa journée à la « garderie », encore une fois.

    ***

    La garderie est en réalité un centre social et culturel pour les enfants, aménagé dans une annexe externe de l’évêché de Tythos et mis à la disposition des paroissiens du quartier périphérique ouest de Tythania. Galen reconnaît le lieu à son allure de bâtiment cylindrique de deux hectares de circonférence pour trois mètres de hauteur, avec un dôme protecteur d’un mètre et demi de rayon, et un parc ouvert pour permettre les activités en plein air. L’ensemble de l’infrastructure fait d’ailleurs penser à ces habitations typiques des planètes Naboo et Tatooïne, avec leur murs et plafonds de grès clair, mais ce bâtiment reste en accord avec l’architecture locale de l’évêché tythan. Pour Galen, cet endroit ressemble à une crèche pour petits.
    Il se tient pourtant là, immobile devant l’entrée d’enceinte de la garderie, et il tient la main de sa mère pendant que celle-ci discute avec l’une des jeunes clergesses qui s’occupent de gérer le lieu et les enfants.

    Calyste : - Je compte juste vous le laisser pour aujourd’hui pendant que je suis au travail, ma sœur. Je me doute qu’à son âge il n’est plus nécessaire qu’il vienne pour jouer et pour apprendre les bases éducatives, mais je n’ai aucun autre endroit où je peux le laisser sous surveillance et en sécurité.
    Clergesse : - Je vous comprends, madame Arek, et je vous assure que cela ne nous dérange pas. Vous n’êtes pas la seule famille des environs dont les enfants en âge de rentrer à l’école viennent passer la journée le temps que les parents travaillent. Beaucoup de nos paroissiens ont fait la même chose que vous il n’y a pas si longtemps aujourd’hui et c’est toujours un plaisir de recevoir Galen dans notre établissement.
    Calyste : - Je n’ose pas demander mais comme vous devez savoir que Galen n’a que peu d’amis…
    Clergesse : - Eh bien figurez-vous que les Danan et les Kath sont aussi venus. Tu pourras donc rejoindre Jil’labi et Asha’koni qui sont avec Breno à l’intérieur, Galen.
    Galen : - Entendu. Merci beaucoup, ma sœur.
    Clergesse : - Je t’en prie.
    Calyste : - Bien, je te laisse aux bons soins de la garderie Galen. Je viendrais te récupérer dès que j’ai fini.

    La grande métisse à la chevelure bleue se baisse sur ses genoux, le temps de faire un baiser sur la joue à son fils, puis elle le quitte en prenant la direction (à pied) de l’enceinte intérieure de la cité de Tythania pour se rendre à son travail. C’est une fois qu’il ne voit plus du tout sa mère à l’horizon que Galen se décide à entrer dans l’enceinte de la garderie, avec la clergesse sur ses talons, et qu’il rejoint les autres enfants.

    Le parc est déjà rempli d’une bonne douzaine d’enfants, humains comme zabraks, mirialans, chalactans, kiffar et twi’leks, qui se sont regroupés pour la plupart pour s’amuser avec des ballons de cuir et de mousse que les clergesses ont sorti pour qu’ils puissent se dégourdir et faire un jeu en équipe. Les autres sont plus dispersés en petits îlots avec chacun une activité moins énergisée mais toute aussi amusante. Galen observe chaque enfant, constate que huit à neuf des enfants présents ont quatre à cinq ans et la plupart lui sont familiers ; il se décide à en saluer certains, qui le lui renvoie d’un air amical et poli. Puis il dirige vers le petit groupe de trois enfants qui sont de son âge et qui figurent parmi ses plus proches connaissances.

    Deux petits twi’leks à la pigmentation bleutée et à deux lekkus, un garçon et une fille, et un zabrak iridonien. Tous les trois se sont installés sur un banc de duraplaste épais et solide, pour raconter un peu leur journée et partager des choses sur leurs activités favorites en famille ou dans leur chambre. Ils s’arrêtent de discuter lorsqu’il s’aperçoit que le jeune humain brun les rejoint et les deux garçons se lèvent pour le saluer.

    Jil : - Galen, tu es là. Ravi de te voir ici.
    Galen : - Salut Jil, content d’te voir aussi. J’ne pensais pas qu’tu s’rais revenu en garderie, toi non plus Breno.
    Breno : - Mes parents n’ont pas eu le choix, à cause d’un déplacement important pour transporter de la marchandise locale dans les autres villes voisines. À une s’maine de l’école, je suis ici encore en garderie.
    Jil : - Nos parents nous ont amené ici, Asha et moi, pour que notre oncle et notre tante viennent nous chercher une fois qu’ils finiront de travailler. Le clan Danan et le reste de la caravane repart quelques temps dans le nord-ouest de Talss pour aller chercher des plantes et des herbes médicinales rares qui ne poussent qu’en période de fin d’hiver. Donc… ma sœur et moi sommes là pour attendre en sûreté.
    Galen : - Mon père est reparti sur la planète Coruscant pour reprendre du service, et ma mère travaille aujourd’hui pour aider à l’entretien dans les bâtiments de l’administration. Elle ne pouvait pas me laisser seul à la maison, sans surveillance, donc elle m’a déposé ici pour la journée.
    Breno : - Je sais c’que c’est, mes parents veulent s’assurer que j’ai grandi dans ma tête avant de me laisser me débrouiller seul à la maison. En plus, même à six ans, j’aurais pas le cran pour rester seul chez moi.

    Le petit tythan brun remarque que la petite twi’lek Danan les a rejoints, s’approchant d’eux en tenant fermement son datalivre de dessin dans ses bras et contre sa poitrine. Aussi âgée que son frère et lui ressemblant comme deux gouttes d’eau, Asha vient saluer timidement Galen.

    Galen : - Euh, salut Asha. Désolé de ne pas t’avoir salué plus tôt.
    Asha : - Non, ne t’inquiète pas… C’est plutôt à moi de dire ça. Tu viens à peine d’arriver, alors… voilà.
    Galen : - En tout cas, je suis ravi de te revoir. T’as pas tant changé depuis la dernière fois, juste un peu.
    Jil : - Elle est toujours aussi timide parce que cette fois, au lieu d’avoir peur de toi, elle est en train de craquer pour toi.
    Asha, fâchée : - Jil ! C’est méchant ce que tu fais !
    Breno : - Ta sœur a raison. Il n’faut jamais plaisanté sur les sentiments des autres, surtout quand on souhaite les garder pour soi et attendre le bon moment. C’est ma grand-mère qui me l’a dit.
    Jil : - Ta grand-mère radote beaucoup et c’est généralement autour d’elle qu’elle parle. Mes grands-parents ne font pas des monologues à longueur de journée, surtout pour s’entendre s’écouter et te perdre.
    Breno : - Les vieilles personnes font régulièrement ça, c’est ainsi. Leur grand âge leur fait dire n’importe quoi, ça a parfois ni queue ni tête, mais il arrive qu’il te donne des conseils qui sont importants et vrais.
    Asha : - Notre grand-mère Ghae est une dame pleine de sagesse et sa parole est pure comme l’eau de roche.

    C’est en les attendant parler ainsi de leurs anciens et des personnes vénérables que Galen se souvient aussitôt de sa rencontre étrange dans l’ancien temple et il se décide à leur en parler.

    Galen : - Puisqu’on parle de vieilles personnes et de sagesse, figurez-vous que je l’ai rencontré en vrai.
    Jil : - De qui parles-tu, Galen ?
    Galen : - Du vieil homme que mes parents disent qu’il s’appelle « le vieux Sigmar ». Le Grand Enchanteur.
    Asha : - Le vénérable maître qui vit dans la vallée ? C’est une personne très révérée pour les gens d’ici.
    Breno : - C’est rare qu’il se présente hors de son perchoir, au col. Où est-ce que tu l’as rencontré ?
    Galen : - C’est ce matin à l’aube, quand je suis parti m’aventurer dans le vieux temple. Je vous raconte.

    mercredi 13 décembre 2023 - 09:28 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre II.3. – Le jeune tythan spéculateur.

    Centre social et culturel du diocèse, Tythania – Une heure et quelques plus tard…

    L’intérieur du centre social et culturel est adapté et aménagé de manière à pouvoir accueillir des enfants de tout âge, commençant par ceux de deux ans jusqu’à ceux de six ans ; ce qui explique pourquoi les murs blancs sont couverts d’un revêtement épais et souple afin d’empêcher les chocs, que le sol de l’immense pièce se constitue d’un permabéton moins rigide et que la base de la salle est pratiquement circulaire pour éviter que les angles ne permettent de chercher à se faire mal intentionnellement. Un lieu entièrement peu meublé pour une « garderie », puisque le mobilier présent se limite à des commodes à tiroirs, de petites tables basses et de larges tapis ronds où de grands coussins et traversins servent à s’asseoir.
    La garderie est principalement tenue par une demi-douzaine de clergesses appartenant au diocèse tythan de l’Eglise de la Force, dont les fonds d’entretien et de maintien proviennent autant de dons des quelques croyants et de subventions offertes par les services culturels de l’administration planétaire. Ces femmes en robe et voile dans les tons blanc et bleu ciel semblent n’avoir aucun souci à se charger d’une mission aussi difficile et éprouvante que de s’occuper d’enfants en jeune âge.

    Cette période de l’année est particulièrement calme pour elles, visiblement, car seuls des enfants d’âges entre quatre et six ans sont présents en cette matinée éclaircie et douce. L’une d’entre elles s’est justement installée sur le tapis rond le plus grand, au centre de la pièce, afin de rassembler lesdits enfants autour d’elle et les enjoindre à s’installer sur les coussins et traversins pour l’occupation qu’elle leur propose.
    La clergesse est d’apparence jeune mais elle a passé assez d’années pour exercer des tâches de puériculture et d’éducation pour leur inculquer de premières connaissances basiques à leur âge ; elle n’a même aucun souci à s’asseoir sur l’un des coussins, ajustant le bas de sa robe pour bien s’installer confortablement.
    Parmi les quelques enfants présents, ceux qui se sont placés au milieu du groupe sont Breno, Jil, Asha et Galen ; ce dernier adopte une attitude neutre pendant que la religieuse leur parle avec une voix tendre.

    Clergesse : - Aujourd’hui les enfants, nous allons profiter de cette matinée pour échanger autour des contes et des légendes qui font la sève de notre culture et de l’origine de notre univers. Les autres sœurs et moi-même vous avons déjà raconté l’histoire autour de l’émergence de la Force à l’aube des temps et de ses bienfaits sur la vie et le cosmos. Je vais donc ce matin vous raconter la suite en vous parlant des entités primordiales et immémorables qui façonnèrent notre univers selon la volonté de la Force.

    La plupart des enfants du groupe commencent à s’exciter de curiosité à l’approche de la suite de l’histoire, pendant que le jeune Arek se contente de garder son calme et de se concentrer sur les paroles de la jeune religieuse qui poursuit son monologue.

    Clergesse : - « Il y a donc fort longtemps, dans notre galaxie à un âge lointain, très lointain, il y avait un corps céleste esseulé et encore jeune qui émergea à l’instar de la vie et de la Force depuis le néant immémorable. C’était la toute-première planète qui vit le jour durant la naissance de l’Univers, naviguant dans un chaos élémentaire encore effervescent, et elle avait la chance extraordinaire de pouvoir accueillir la vie sur sa surface froide et vide afin de préparer celle-ci à s’étendre partout dans le cosmos grandissant. La vie, ainsi que la Force, s’installa sur ce premier monde qui ne demandait qu’à s’éveiller et elle le transforma en un lieu magnifique où la nature apparut à partir de rien. C’est au sein de ce lieu originel, digne d’un paradis sur terre, que les premiers êtres vivants naquirent. Des êtres parfaits en tout point, d’une beauté et d’une grandeur indescriptibles, qui baignaient naturellement dans les énergies nourricières de la Force. C’est ainsi que ces êtres devinrent ceux que nous connaissons sous l’appellation de « Whills ». »

    La jeune nonne captive sa petite assemblée en dépeignant de manière simple et imagée l’espèce des Whills, les présentant comme un peuple sage et puissant qui communiait aussi bien avec la Force qu’il savait marcher et parler ; leurs pouvoirs et leur compréhension innée avec la volonté de la Force leur permirent de contribuer à ce que la galaxie puisse évoluer en un univers pourvu de vie, de diversité, de différence et de complexité afin de chaque existence puisse perdurer au travers d’infimes et d’infinies expériences. À l’instar des deux petits twi’leks et du petit zabrak à ses côtés, le petit humain brun écoutait en silence et il tentait de s’imaginer à quoi devait ressembler les Whills pour être aussi parfaits et surpuissants que la jeune clergesse le racontait : une pensée sur sa rencontre avec le vieux Sigmar l’amène aussi à se dire qu’il devrait demander à ce dernier ce qu’il sait de ce peuple étrange et ancien. Mais pour le moment, il s’attarde sur le récit de la jeune nonne qui arrive au moment où elle présente les différentes déités issues des Whills.

    Clergesse : - « Guidés par la Force et choisis pour l’incarner de diverses manières, les Grands Seigneurs de la Force siégèrent sur leurs trônes respectifs et ils régnèrent pendant des éons sur l’ensemble de l’univers pendant que leurs émissaires parcourent les étoiles et les nébuleuses afin de prêcher la voix de la Force aux jeunes peuples qui les succédaient. Ainsi, notre foi en la Force repose sur ces Grands Seigneurs que sont les suivants : la Chevaleresse, déesse de la paix ; le Sage, dieu de la connaissance ; la Sylphide, déesse de la sérénité ; la Sommité, dieu de l’harmonie ; le Messager, dieu de l’au-delà. Et bien d’autres encore. »

    Un court silence dure dans la salle, le temps que la jeune femme leur fait savoir que son histoire se termine.

    Clergesse : - Voilà, à présent vous savez qui sont les cinq principales déités que notre Église vénère et prêche à travers la galaxie, lesquelles nous devons notre savoir et notre interprétation de la Force et de ses dons. J’imagine que vous devez avoir beaucoup de questions les concernant pour mieux les connaître.
    Breno, levant la main : - Moi j’en ai une ma sœur. J’ai entendu dire qu’il y avait aussi trois autres Grands Seigneurs qui avaient existé et été rencontré durant la période de l’Ancienne République. Le premier se faisait appeler le Père, la seconde la Fille et le dernier s’appelait le Fils. Où se placent-ils parmi les dieux ?
    Clergesse : - Ils sont ceux qui forment la Famille. Leur histoire est celle d’un ancien Whill sage et puissant qui aurait eu reçu l’amour de la Force et aurait donné naissance à deux enfants, chacun voué à incarner les deux versants de l’énergie que sont Ashla et Bogan.
    Asha : - Vous voulez dire que les deux lunes de Tython étaient autrefois des dieux vivants ?
    Jil : - Mais non Asha, elle veut dire que la Fille était l’incarnation du côté clair de la Force et que le Fils était l’incarnation de son côté sombre. Tandis que leur Père était là pour maintenir l’équilibre entre les deux.
    Petit kiffar : - Moi je pense que le Père, c’était la Sommité dans sa jeunesse et qu’il est parti après avoir fait crac-crac avec une autre Whill qui se faisait passer pour la Force.
    Petit trandoshan (dans son dialecte) : - Dans ce cas, autant dire que la Gardienne des points est aussi une ancienne déesse Whill qui a été bannie du monde primordial. La Chevaleresse était peut-être sa rivale.
    Petite togruta : - Moi je pense que la Sylphide, elle est tellement belle qu’elle fait tomber tout le monde sous son charme et que personne n’ose la provoquer. Parce que ma mamie dit souvent que rien n’est plus beau que la Sylphide et ma mamie a toujours raison !
    Clergesse : - Je crois plutôt que ta grand-mère emploie une vieille expression disant que chaque chose détient une part de beauté cachée et qu’il est futile de rechercher la perfection si ce n’est pour soi.

    Ce n’est qu’une fois le calme revenu que Galen se décide à lever la main pour attirer l’attention de la clergesse, cette dernière le voyant dresser modérément sa paume ouverte.

    Clergesse : - Oui Galen ?
    Galen : - Dites, ma sœur, tout au long de votre histoire vous nous avez parlé des Whills comme d’une espèce semblable à des dieux et de leurs meneurs que sont les Grands Seigneurs, mais vous n’avez jamais mentionné la Force comme si c’était une personne. Comme si elle n’était pas personnifiée du tout.
    Clergesse : - C’est parce que la Force est un champ d’énergie auquel personne ne saurait décrire comme une entité à part entière. La Force est au-dessus des concepts de personnification selon les critères socioculturels de nos peuples, son énergie est si omniprésente et si abstraite qu’elle n’a nul besoin d’être dépeinte comme une entité à l’instar des Whills et des Grands Seigneurs qui l’incarnent et la servent.
    Galen : - Elle doit pourtant bien avoir une identité puisqu’elle a manifesté sa volonté à ceux qui sont sensibles à son énergie. Comment les Whills peuvent-ils avoir compris ce qu’elle voulait si la Force n’est-pas elle-même douée d’une conscience qui lui permet de transmettre ce qu’elle attend d’eux ?
    Clergesse : - Cela, seuls les Whills pourraient l’expliquer mais leur espèce n’existe plus depuis des éons et les voies de la Force sont impénétrables. Les enseignements qu’ils nous ont prodigués ne faisaient aucune mention quelconque d’une forme de personnification de la Force, ce qui nous indique à quel point il n’est pas avisé ou nécessaire de croire que la Force serait elle-même une entité.
    Galen : - Dans ce cas, cela reviendrait à dire qu’il n’existe pas de « démiurge » au sens propre du terme.
    Asha : - C’est quoi un « démiurge » ?
    Jil : - C’est un mot très compliqué des adultes, pour désigner un être suprême qui a donné forme à l’univers.
    Breno : - Et si la vie a donné naissance à la Force et à l’univers, c’est qu’elle est une sorte de démiurge.

    Seuls les autres enfants plus jeunes ne semblent pas suivre le fil de notre échange, leur compréhension des mots se limitant à ceux du quotidien et de la famille, tandis que la jeune clergesse reste pensive un moment en se demandant comment faire comprendre au petit Arek qu’il cherche des réponses compliquées.

    Clergesse : - Je vais être franche avec toi, Galen, il s’avère que je n’ai pas de réponses à tout. Je suis encore une jeune novice de ce diocèse qui a encore du temps et de l’expérience devant elle avant de pouvoir tout comprendre de la vie. Mais s’il y a une chose que je peux te confier, c’est que nous ne sommes pas obligés de chercher une explication à tout ce qui nous entoure. C’est aussi à ça que sert l’imagination.
    Galen : - Et vous l’imaginez comment, la Force ?
    Clergesse : - Je l’imagine comme une flamme chaleureuse et apaisante qui me donne le courage…
    Galen, l’interrompant : - Je voulais dire en tant qu’entité personnifiée ?
    Clergesse : - Je n’oserais tout de même pas, personne ne saurait décrire ce qui indescriptible.
    Galen : - Et si moi, je décidais de l’imaginer sur une forme personnifiée comme pour les Whills ?
    Clergesse : - Les Whills étaient bel et bien des êtres vivants et non de simples personnages de contes.
    Galen : - Sauf que personne ne se souvient à quoi ils ressemblaient, alors je ne vois pas pourquoi on aurait le droit d’imaginer à quoi ils ressemblaient et qu’on ne le peut pas pour la Force…
    Clergesse : - Galen, ça suffit ! Je crois que tu devrais arrêter pour aujourd’hui. La foi envers la Force repose sur des règles et des traditions plurimillénaires auxquelles nous nous devons de respecter. Et l’une d’elles nous enseigne qu’il est mal vu et insensé de personnifier la Force comme une entité. Ce serait un blasphème.

    Le petit humain garde longtemps le silence et ne bronche pas pendant que la clergesse élève la voix, puis il se décide à se lever sans crier gare pour sortir du groupe et il s’en va rejoindre un coin libre dans le reste de la grande pièce malgré que le jeune religieuse lui demande de rester avec eux. Galen prend place parmi les grands poufs de l’angle nord-ouest et il y reste un long moment, croisant les bras contre son buste, et il rumine tout seul en attendant que le reste de la matinée passe.
    Il se dit même qu’il devrait fermer les yeux et se concentrer sur un dessin mental de la Force sous une apparence personnifiée : il s’imagine alors une grande femme, d’une grande beauté et d’une grande douceur mais aussi d’une grande sévérité et d’une grande sagesse ; la peau claire et les traits sublimes, sous une longue chevelure d’une teinte contrastée… jusqu’à ce qu’il finisse par trouver le sommeil à force de laisser libre cours à son imagination. Et pourtant… il continue de voir son image de la femme à la chevelure grise et à la jeunesse mâture à travers ses rêves éphémères.

    ***

    Il fallut attendre la période de midi pour que Galen revienne dans le groupe et qu’il puisse se retrouver avec ses trois amis pour déjeuner à la même table. Il fit le choix de ne pas revenir sur son questionnement concernant la Force, allant jusqu’à garder le silence pendant une bonne partie du repas et n’osant pas adresser la parole à la jeune sœur qui passait de temps à autre lui demander comment il allait.
    Galen est encore pensif, assis sur le banc de la longue table ronde de repas dans la garderie, et il touche à peine à son assiette. Il aurait aimé être chez lui, avec sa famille et avec de quoi apprendre par lui-même du monde qui l’entoure, mais il sait que ses parents préfèrent le voir s’épanouir avec d’autres enfants de son âge que de rester cloitré à la maison. Et dire qu’il devra entrer à l’école dans une semaine.
    Il sort brusquement de ses pensées lorsqu’il voit apparaître une seconde assiette d’épinards et de brocolis près de la sienne, remarquant que la petite twi’lek Danan lui tend sa part en faisant la moue.

    Jil, la grondant : - Asha, voyons ! On ne gaspille pas la nourriture, p’pa et m’man te l’ont déjà dit.
    Asha : - J’aime pas les épinards et les brocolis. Je préfère les petits pois, alors je donne à Galen.
    Breno : - C’est dommage parce que c’est plutôt bon et ça te donne plus de force que les petits pois.
    Jil : - Tu sais Galen, tu n’es pas obligé d’accepter l’assiette de ma sœur pour la couvrir.
    Galen, récupérant les légumes verts : - T’inquiète pas, ça ne me dérange pas du tout.

    Il termine de vider l’assiette de sa voisine puis lui rend, avant de piocher à nouveau dans sa propre assiette et recommencer à manger son plat ; contrairement à la plupart des enfants de son âge et moins, Galen est de ceux qui aiment les épinards et pourraient ne manger que ça tous les jours.

    Breno : - Tu as retrouvé ton appétit on dirait. Tu t’es décidé à ne plus bouder ?
    Galen : - C’est pas vraiment ça, je suis juste ennuyé par le fait que dans quelques jours on ira à l’école et que je n’aurais plus beaucoup d’occasions de profiter d’aller m’aventurer dans la vallée ou le plateau.
    Jil : - J’te comprends tu sais. L’école élémentaire de Tythania n’est pas vraiment un endroit où tu pourras aussi bien t’épanouir qu’avant, avec les journées faites pour apprendre et étudier plein de choses et te retrouver avec des enfants que tu ne connais même pas. C’est comme la garderie mais en plus nul.
    Asha : - Et il se peut qu’on se retrouve à devoir aller dans des classes différentes dès la première année, ce qui nous empêche de profiter qu’on soit ensemble pour s’entraider ou se réconforter.
    Breno : - Ou encore que tu découvres que certains se sont déjà composés des groupes restreints et que tu te retrouves face à des bandes organisés qui n’acceptent que quelques membres selon leur bon plaisir.
    Galen : - Il vaudrait mieux pour nous que nous soyons dans la même classe dès la rentrée.

    Ils poursuivent leur repas dans un court silence, profitant encore que les légumes soient tièdes et moelleux pour les manger et que leurs boulettes de cochon-globe soient chaudes, puis le petit zabrak relance leur conversation avec un autre sujet qui traite sur celui de ce matin.

    Breno : - Au fait Galen, je me suis posé la même question que toi après t’avoir écouté ce matin et je me suis mis à imaginer à quoi pourrait ressembler la Force si c’était une personne. Et j’ai l’image d’une grand-mère sévère mais juste en tête, qui ressemble un peu à la mienne.
    Jil : - C’est sûrement parce que tu vois ta grand-mère comme une référence dans ton quotidien. Je dirais la même chose en imaginant une personne semblable à notre grand-mère Ghæa mais en plus généreuse.
    Asha : - Et toi Galen, comment tu te représentais la Force en tant que personne ?
    Galen : - C’est… difficile à décrire. En fait, en me basant sur les idées rassemblées autour de la nature de la Force, je me suis fait un dessin mental de son apparence et je l’ai imaginé comme une grande femme sans âge, ni jeune ni vieille, avec une sorte de beauté embellie par la sagesse et l’indifférence. Et pendant que je me l’imaginais, j’ai fini par m’assoupir et elle m’est apparue plus en détails comme…
    Voix masculine : - Une grande dame à la chevelure argentée, j’imagine.

    Galen et ses trois camarades relèvent la tête, surpris, et ils aperçoivent le frère clerc en charge de l’éducation primaire dans l’enceinte du diocèse : le jeune humain au front brun et à la tunique de bure pralinée sertie d’une écharpe ample sur les épaules affiche un sourire amusé aux quatre enfants.

    Clerc : - J’ai eu vent de la curiosité un peu excessive d’un certain jeune garçon au caractère trempé, qui voulait comprendre pourquoi la Force n’était pas personnifiée. J’ai l’impression que tu as fait perdre tous ces moyens à la pauvre sœur qui n’a pas su tolérer la tournure de tes questions.
    Galen, embarrassé : - Êtes-vous venu me sermonner, frère ?
    Clerc : - Pas du tout. Il faut dire que les autres frères et moi-même avons dû informer à la sœur qu’il n’y avait aucun mal à vouloir s’interroger sur la Force comme étant une entité suprême. Vous auriez dû voir à quel point elle devenait livide, la pauvre, car même la sœur supérieure a certifié que cela était normal. Mais bon, rares sont ceux qui ont attesté ou démontré que la Force était considérée comme une entité réelle.

    Il se décide à se pencher pour venir s’asseoir près du jeune garçon brun, afin de se mettre à son niveau pour lui inculquer une petite leçon à sa manière.

    Clerc : - Il n’empêche qu’elle a raison sur un point, jeune Galen, tu n’as que six ans et tu te projettes plus loin que tu ne le devrais. Vouloir comprendre les mystères de la Force est une tâche ardue et la quête du savoir mène à des tréfonds parfois infranchissables. Il te faut d’abord apprendre ce que la vie t’offre et te réserve avant d’aller t’aventurer sur de tels sentiers. Même nous, qui sommes formés à l’étude mystique de la Force, nous apprenons à nous méfier de tels chemins car il pourrait nous amener à faire du mal.
    Galen : - Je vois. Je vais tâcher de m’en souvenir. Mais sinon, frère, comment avez-vous deviné que j’avais vu une grande dame avec une chevelure argentée en imaginant la Force ?
    Clerc : - C’est plutôt au vieux Sigmar que tu devrais poser la question. Il saura mieux te répondre.

    Le clerc se redresse et il salue le petit Arek en lui ébouriffant les cheveux, un sourire complice aux lèvres, avant de quitter la salle et de repartir à ses occupations habituelles. De son côté, Galen prend note qu’il devra revoir le vieil homme pour lui poser toutes ses questions qui lui passe par la tête.
    S’il est vraiment le Grand Enchanteur comme l’a dit ses parents, alors il doit savoir beaucoup de choses.

    lundi 10 juin 2024 - 18:27 Modification Admin Réaction Permalien

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    Chapitre III.1. – Entretien entre un enfant et un sage.


    Environs du Temple Jedi, plateau de Kaleth – Le lendemain matin…

    L’aube commence tout juste à pointer le bout de ses premiers et seconds rayons de lumière, au-dessus de la cime des vaux régionaux, que le petit Galen est d’ores et déjà réveillé et qu’il se redresse pour quitter définitivement sa longue période de nuit réparatrice. Il prend le temps de se frotter les yeux pour chasser les dernières traces de sommeil, s’étire légèrement en baillant puis il quitte adroitement son lit pour aller échanger son pyjama avec ses vêtements habituels. Une fois bien habillé, il sort premièrement de sa chambre pour aller dans la salle commune et aller griffonner un message à sa mère (encore endormie) pour la prévenir ; puis deuxièmement il repasse par sa pièce après avoir mis ses bottines et saisi sa veste azurée en denim et imitation cuir pour sortir par sa fenêtre. Comme l’autre fois, il prend soin de ne pas glisser ni de prendre son équilibre sur le rebord ni de déraper en se laissant tomber de l’autre côté.
    Une fois qu’il est enfin à l’extérieur, il prend aussitôt le chemin vers l’intérieur des bosquets de la vallée pour aller rejoindre le périmètre esseulé de l’antique Temple Jedi ; il marche tel un jeune randonneur qui est habitué aux sentiers naturels avec leurs trous et leurs racines relevées, en allant droit devant lui sans dériver ni même s’égarer. Ce n’est qu’après une demi-heure à remonter la vallée qu’il atteint enfin le bas-plateau de Kaleth et qu’il pénètre dans la grande clairière où se dresse le temple antique.

    Galen traverse le long de l’allée principale et les anciens jardins sans prendre son temps, préférant rejoindre immédiatement l’intérieur de la ziggurat singulière que de passer quelques minutes à se refaire des petites aventures imaginaires. Il entre donc dans le vestibule de la grande entrée et s’avance dans le grand hall, s’arrête un court instant pour sonder les lieux en silence puis il se dirige vers les escaliers arqués de gauche pour monter au premier étage, afin de se rendre directement dans la chambre circulaire de l’aile nord.
    Le petit brun observe la grande pièce pour en retenir les moindres recoins et son regard curieux s’attarde légèrement sur les fresques abimées des représentations anciennes de grands personnages au surcot beige et à la bure blanche assis dans des sièges identiques ou pointant leur lame d’épée étincelante vers la clé de voûte du plafond, où trône une immense représentation de huit étoiles à six branches entourant une neuvième plus grande et mieux détaillée. Galen est même surpris de voir des motifs étranges sur cette grande étoile au centre, donnant l’impression qu’il s’agit d’un vaisseau.
    Mais il détourne rapidement le regard pour se concentrer sur l’objet de sa visite prématurée en ce lieu : pour sa plus grande chance, il aperçoit le vieil homme de l’autre jour qui est assis exactement au même endroit que lors de leur première rencontre et il remarque que sa posture droite contraste avec son regard serein aux yeux clos et le bruit fluide de sa respiration. Galen s’approche petit à petit, pensif à l’idée que le vieillard soit en train de dormir, puis il s’immobilise à un mètre et demi de lui pour le contempler.
    Il patiente une longue minute en silence puis il se décide à prendre la parole pour le réveiller doucement.

    Galen : - Hum… Excusez-moi. Euh, pardon… excusez-moi, monsieur le Grand Enchanteur… hé ho !
    Vieil homme : - Je t’entends parfaitement jeune Galen, et je ne suis pas endormi.

    AAAAH ! Galen s’écrie de frayeur en voyant le vieil ermite lui répondre malgré sa posture, sursautant en arrière et marquant de trébucher sur ses fesses en tombant, puis il tente tant bien que mal de se calmer en inspirant et expirant lourdement. Le vieux sage en profite pour ouvrir les yeux et afficher un regard neutre mais empathique au petit garçon en train de reprendre son calme.

    Vieil homme : - Eh bien eh bien, ce n’est pas la première fois que tu prends peur à ma vue pourtant.
    Galen : - Vous… Vous m’avez répondu sans prévenir ! Evidemment que j’ai eu peur. Vous… Vous faites ça à chaque fois qu’on vient vous rendre visite ou c’est volontaire de vot’ part de me faire peur ?
    Vieil homme : - Cela n’est pas volontaire, rassure-toi. J’étais simplement plongé dans ma méditation matinale et je n’ai fait que quitter doucement ma transe pour pouvoir te répondre.
    Galen, perdu : - « Mais-dis-ta-tion » ? « Transe » ? Ça veut dire quoi ces mots ?
    Vieil homme : - Je veux bien te l’expliquer, mais il serait préférable de commencer par nous présenter chacun en bonne et due forme. Tes parents t’ont dit qui j’étais, certes, mais un échange direct entre nous deux est souvent un bon départ pour apprendre à mieux se connaître.
    Galen : - Ah, euh… d’accord.

    Le petit garçon se redresse correctement puis il fait un petit pas en avant pour tendre la main vers le vieil ermite toujours assis en posture de fleur-de-lotus dans le fauteuil ovoïdal.

    Galen : - Je m’appelle Galen. Galen Parzival Arek. Ravi de faire votre connaissance « Grand Enchanteur ».
    Vieil homme, souriant amusé : - Sigmar del Gormo, pour ma part. Et je ne suis pas un Grand Enchanteur, comme tu le dis, mais un maître veilleur de l’antique ordre des Whills qui sert d’érudit et d’éminence pour les habitants de la planète sur la mystification de la Force.
    Galen : - Vous employez encore des mots compliqués. Qu’est-ce que c’est un « érudit » ou un « éminence », ou encore la « miss-tification » ?
    Sigmar : - Pour faire plus simple, je suis un grand sage qui connaît des choses anciennes et étranges sur le fonctionnement de la Force sur la planète Tython, depuis des temps lointains à aujourd’hui.
    Galen : - Ah, c’est pour ça que mon père dit que vous êtes le Grand Enchanteur.
    Sigmar : - Ton père t’a simplement donné un exemple plus imaginaire et folklorique à ma fonction pour t’aider à grandir naturellement. J’ai certes des pouvoirs surnaturels, mais ce n’est pas dû à une quelconque magie car je ne fais que me servir de la Force à laquelle je suis plus sensible que d’autres.
    Galen : - Ah, je commence à comprendre. En fait, vous êtes un vieux Jedi qui s’est retiré du monde.
    Sigmar : - Tu n’es pas loin de la réalité, jeune Galen, mais tu n’es pas proche non plus de la vérité. Je suis bel et bien un utilisateur de la Force mais je me rapproche plus de ceux qui La servent dans son Église.

    Le petit Galen finit par faire une moue embêtée tout en se grattant le sommet des cheveux par pur réflexe, désorienté par les explications données par le vieil homme, mais il tente de se concentrer pour faire des liens avec ce qu’il entend et ce qu’il a appris du fait de ses lectures personnelles et les histoires de son père.

    Galen : - Je n’ai pas tout compris, mais j’ai retenu que vous étiez capable de manipuler la Force.
    Sigmar : - C’est un bon début, inutile de vouloir s’attarder sur ces choses qui t’échappent encore puisque tu as encore du temps pour apprendre et comprendre.
    Galen : - Je peux quand même vous appeler « maître », même si vous dites ne pas être un Jedi ?
    Sigmar : - Tout le monde m’appelle communément « maître » depuis longtemps, tu le peux donc.

    Le petit humain brun inspire un grand coup puis il se décide à prendre un air sérieux malgré lui, pensant qu’il est temps de faire ce pourquoi il est venu de bon matin aller voir le vieux Sigmar.

    Galen : - Hum hum. Maître Sigmar, je voudrais vous demander de bon matin si…
    Sigmar, le coupant : - Si tu avais le droit de te représenter la Force comme une entité vivante et pensante, à l’image d’une belle et grande dame à la chevelure argentée et aux traits sans âge ?
    Galen, abasourdi : - C’est… c’est ça. Co… comment vous avez deviné ?
    Sigmar, amusé : - Disons que je dispose de sens plus aiguisés que la norme, grâce à ma vie en communion avec la Force. J’ai pu donc entendre les quelques ragots et brins de conversations en ville, dont le sujet d’une petite embrouille entre une novice de la paroisse et un petit curieux. C’était intéressant.
    Galen : - Un des jeunes frères m’a dit que vous aussi vous avez vu distinctement une femme sans âge en vous représentant la Force comme une personne.
    Sigmar : - C’est parce que, contrairement à la plupart, je fais partie de ses infimes spéculateurs qui estiment que nous devrions considérer la Force autant comme un champ d’énergie qu’une entité personnifiée.

    Il le voit quitter sa posture assise et se relever pour se tenir ensuite debout sur ses deux pieds chaussés de grandes bottes de cuir, prenant soin de remettre et de rajuster le bas tombant de son grand manteau de bure sans-manche en lin gris-doré délavé, avant de faire quelques légers pas en avant. Les bras dans le dos.

    « Vois-tu, jeune Galen, il y a une chose que l’histoire qui vous a été contée hier ne mentionne pas et c’est l’art et la manière dont notre mythologie a pris forme. Il te faut donc imaginer par toi-même qu’il y a des temps immémoriaux, notre chère planète Tython était encore un monde jeune et dépourvu de toute forme de vie civilisée. Les tout-premiers tythans étaient autrefois des êtres vivants venus d’autres mondes éparpillés aux quatre coins de la galaxie, ignorant tout de ce qu’était la Force et ses possibilités. (Il pivote légèrement vers lui.) En vérité, ils se doutaient qu’il existait « quelque chose » qui leur était supérieur et étrange à décrire et les plus imaginatifs ont longtemps cru qu’ils s’agissaient d’êtres suprêmes et mystiques. Je ne leur donne pas tort, étant donné les traces de civilisation précoce proto-tythane, mais ils n’avaient toutefois pas raison non plus. Il y avait bien un « quelque chose » qui existait et qui donnait un sens à notre univers et à la vie elle-même, autant ordinaire qu’extraordinaire pour ces jeunes espèces. (Il relève légèrement la tête et pointe de l’index gauche le plafond.) C’est alors que vint les tho yor, les mystérieuses arches venues de Tython, et elles amenèrent ceux qui étaient sensibles et intriguées par leur appel vers notre planète afin de découvrir… que leurs doutes s’étaient avérés vrais. De tels vaisseaux, immenses et antérieurs aux arts de l’astrogation, amenèrent par milliers ces sensitifs et leurs familles sur notre belle planète où ils purent ressentir l’exacerbation de leurs sens et de leurs dons psychiques. Ils étaient tous venus afin de répondre à l’appel que leur procurait la venue des arches et leur nouvelle vie sur Tython. »

    Il s’arrête un court instant, cherchant à reprendre légèrement son souffle, avant de reprendre en adressant aussitôt une question au jeune garçon brun.

    Sigmar : - Saurais-tu me dire, jeune Arek, de qui provenait cet appel en ayant écouté mon récit ?
    Galen, concentré : - Euh… J’imagine que c’étaient les Whills, puisqu’ils étaient les premiers à avoir découvert et fusionné avec la Force pour devenir des êtres fantastiques. Les « tho yor » étaient leurs vaisseaux.
    Sigmar : - Tu n’as ni raison ni tort, bienheureusement.
    Galen : - Pourquoi ?
    Sigmar : - Les Whills étaient autrefois une espèce ancienne qui avait un profond respect pour la vie dans toutes ses formes et chacun de ses membres maîtrisait si bien la Force qu’ils pouvaient voyager à travers l’espace et le temps. Ils n’ont donc jamais construit de vaisseaux, chose qu’il leur était inutile et futile.
    Galen : - Hum… Si ce n’est pas les Whills… Est-ce que ce seraient les « croâ » qui en sont responsables ?
    Sigmar : - Tu veux dire les Kwa, j’imagine. (Le garçon acquiesce de la tête.) Je suis navré, mais eux aussi n’ont pas eu l’idée de construire des vaisseaux aussi grands et mystiques alors qu’ils voyageaient principalement grâce à leurs fameuses « portes stellaires ». Ils auraient pu concevoir de tels chefs-d’œuvre, ingénieux et savants comme ils étaient, mais ils ne sont en rien les artisans des tho yor.
    Galen : - Ben, alors… euh… Je sais pas.

    Le vieux Sigmar affiche un demi-sourire amusé, avant de venir contourner son siège pour se pencher derrière le dossier et se redresser avec dans sa main un petit et fin projecteur holographique portatif qu’il présente au jeune garçon sans toutefois lui donner.

    Sigmar, allumant l’holo : - Je t’apprends volontiers, mon jeune ami, que ce sont ces êtres-ci qui ont émis l’appel et envoyé les arches afin de ramener les futurs ancêtres de notre peuple. (L’holoprojection présente neufs silhouettes blanches et constellées sans traits distincts ni détails, à part les formes et courbes d’hommes ou de femmes.) Ils s’appellent les Célestes et ils étaient les précurseurs du peuple des Whills.
    Galen, fasciné : - Wouah ! Ce sont eux les Grands Seigneurs dont la sœur clergesse faisait allusion ?
    Sigmar : - C’est exact. Les Célestes sont les véritables premières formes d’existence que la vie a façonné à l’instar de la Force, des êtres originels capables de manipuler les tissages de la trame comme on brode une tapisserie infinie. C’est de leur pouvoir de création et de conception que notre galaxie a pris forme et que les êtres vivants ordinaires peuvent vivre à travers les liens naturels et imprévisibles de la Force. Nous pourrions les qualifier de dieux de manière béotienne, mais ils sont au-delà de toute forme de déification.
    Galen : - Ça veut dire que la Force aussi est une Céleste qui est plus ancienne et plus puissante ?

    Le vieil homme fait glisser son pouce sur la surface lisse de son boîtier plat et l’image holographique projetée change pour faire apparaître une représentation cosmique d’une silhouette unisexe grandiose et mystique composé d’astres et de nébuleuses infinies. Galen est émerveillé devant cette image qui lui semble si irréelle et incroyable, découvrant pour la première fois une manifestation créative de ce qu’est la Force.

    Sigmar : - Il est avéré que la Force est une entité bien supérieure aux Célestes même si elle existe et demeure sur un pied commun d’égalité et d’existence. Elle est une surpuissance suprême digne d’un démiurge, dont les plus anciens sages et spéculateurs à l’aube de l’Ancienne République estimaient qu’elle était elle-même douée d’une volonté propre et indescriptible qui s’adapte aux perceptions des Célestes et des choix de ses utilisateurs. (Il éteint ensuite son palet.) Certains affirment qu’elle n’est rien d’autre qu’un égrégore qui a pris forme et vie avec le temps et les croyances des premières espèces de l’univers.
    Galen, perdu et intrigué : - C’est quoi un égrégore ?
    Sigmar : - Je suis navré de t’enseigner un terme aussi compliqué alors que tu n’as que six ans et que tu vas bientôt entrer à l’école comme tous les autres enfants de ton âge. Un égrégore est une entité psychique collective émanant de la croyance ou de la volonté commune d'un groupe, prenant la manifestation d’un être suprême inné de l’inconscient collectif. C’est par ce procédé que les déités de chaque civilisation auraient pu ou ont pu voir le jour, et que les Célestes et les Whills auraient pu concevoir la Force grâce à leur inconscient commun pour expliquer la construction de l’univers grâce à leur volonté.

    Le pauvre Galen ne sait plus où donner de la tête, cherchant désespérément à comprendre la moindre phrase que le vieux sage lui partage et sans parvenir à faire une synthèse viable dans sa tête. Les seules choses qu’il finit par saisir est que la Force peut probablement prendre une forme personnifiée à l’instar de ces Célestes, eux-mêmes capables de se servir d’elle pour façonner l’univers et la vie et que les Whills étaient leurs successeurs voire leurs enfants un peu plus ordinaires. Bref, de quoi lui donner bientôt le tournis à force de vouloir entendre et comprendre toutes ces choses : de quoi donner raison au frère clerc sur sa manie de vouloir apprendre tout alors qu’il est encore jeune.
    Ce qui n’empêche pas le petit garçon de se calmer en tentant de remettre de l’ordre dans sa petite tête ; l’essentiel est qu’il sait à présent que la Force n’est pas dénuée ou dépourvue d’une représentation humanisée qui serait contraire aux supposés enseignements des Whills et de leur fameux journal. Et en parlant de journal…

    Sigmar, lisant ses pensées : - Tu sembles être perdu dans ce que tu as appris, jeune Arek. Peut-être serais-tu plus enclin à découvrir ces choses en les lisant au lieu de les entendre, n’est-ce pas ?
    Galen : - Eh ben… La lecture ça me détend et ça m’aide à m’échapper de la réalité, c’est un refuge pour moi.
    Sigmar : - Dans ce cas, je pense savoir quel ouvrage te donner… la prochaine fois que nous nous verrons.
    Galen : - Vous vous en allez déjà ?
    Sigmar : - Eh oui. Il commence à se faire tard, et il serait avisé que tu retournes vite à ta chambre au risque que ta mère ne vienne te chercher d’une manière que tu n’apprécierais probablement pas.

    Le petit garçon dodeline de la tête, comprenant parfaitement où le vieil homme veut en venir, puis il se décide à le remercier en prenant soin de s’incliner et en l’appelant de nouveau le Grand Enchanteur (ce qui amuse encore le vieux sage). Il se met aussitôt en chemin pour redescendre de l’étage, franchir le hall et quitter le Temple pour traverser les bois de la vallée avant de remonter enfin par la fenêtre de sa chambre.
    Le petit Galen s’étonne même que la maison soit encore silencieuse à son retour, découvrant avec un léger étonnement que le temps semble s’être ralenti voire suspendu durant sa visite au Temple auprès du vieux maître-veilleur esseulé.

    lundi 09 septembre 2024 - 11:56 Modification Admin Réaction Permalien



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