Mission : Zadyssa Yunixy - Ange Solo (page 2)

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  Zadyssa

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  À peine Zadyssa eut-elle accepté les termes de la promesse qu'elle se demanda si elle avait fait le bon choix. Comment la Justice pourrait-elle le punir si ses crimes n'étaient pas révélés ? Sans preuve, pas de punition. Et pour avoir des preuves, il y avait probablement besoin de témoins. Est-ce qu'elle voulait témoigner ? Si elle avait recherché personnellement la vengeance, c'était aussi pour que ça ne s'ébruite pas. Zadyssa ne savait pas si elle était prête à ce que la galaxie soit au courant de ce que cet homme avait fait. Metellos n'était pas la planète la plus influente du système mais ce n'était pas non plus une petite planète perdue dans la Bordure Extérieure. Nul doute que ce serait médiatisé : des crimes aussi sordides attireraient la curiosité morbide de la galaxie, surtout lorsqu'ils étaient commis par le bien-aimé politicien du coin. En plus... elle n'était elle-même pas toute blanche dans l'histoire. Elle avait tout de même tué plusieurs personnes. Pour qu'il soit condamné, elle devait avouer ses crimes. De toute façon, si elle ne le faisait pas, il pourrait lui-même le faire pour ne pas sombrer tout seul.  Une idée lui traversa alors l'esprit : peut-être qu'Ange le savait très bien. Peut-être qu'elle voulait aussi qu'elle soit condamnée, punie pour ses propres crimes. Elle ne voulait pas, elle n'espérait pas... mais en même temps, c'était normal. Et si elle en avait peur, si elle se sentait coupable, ça signifiait certainement que la peine serait méritée ? Terrifiée à l'idée de passer le restant de ses jours en prison, elle refit la chronologie des événements : elle avait huit ans à l'époque. Elle ne savait pas exactement quand le dernier duel avait eu lieu, quand elle avait oté la vie du dernier enfant. Elle devait avoir quoi ? Dix ans ? Est-ce qu'on pouvait condamner quelqu'un pour des meurtres commis entre ses huit et dix ans ? En y réfléchissant, elle trouva bien plus d'une planète ou région qui condamnait à mort ce genre de crimes, peu importe l'âge du coupable. Elle ne se pencha pas sur la question de la légalité de ces condamnations mais les faits lui restèrent en tête. Peut-être qu'elle allait mourir, ? Ce serait aussi une forme de justice pour les autres enfants, après tout. Lawrence n'était pas le seul à devoir faire face à son châtiment. Il n'était pas le seul qui méritait de mourir.

  Ange : Non pas comme ça ! C'est trop saccadé. Détends-toi, t'es pas un droïde.
  Zadyssa : Mais j'essaie !

  Elle reproduisit pour la énième fois ces simples mouvements de la vie quotidienne : prendre un met sur un buffet, le manger, boire un verre, s'essuyer la bouche. Éventuellement danser. Ange n'avait pas encore tenté de lui apprendre ça. Zadyssa n'avait pas su lui dire s'il était de coutume de danser ou non à un moment de ces événements. Il lui semblait que non. Ou en tout cas pas formellement. Le buffet comportait bien une sorte de soirée d'après buffet mais difficile de dire ce qui s'y passerait. Enfin, de toute façon, ça faisait deux jours qu'elle peinait à appliquer les consignes de sa marraine. Il fallait aussi avouer que la fatigue ne l'aidait pas. Elle commençait à tomber d'épuisement et ça se voyait. Elle avait d'énormes cernes sous les yeux. Chaque nuit, Zadyssa avait beau essayer, le sommeil ne venait pas. Au lieu de cela, tous ses sens étaient aux aguets. L'absence de la Force n'aidait pas : auparavant, elle aurait pu dormir plus tranquille, consciente que la Force l'aurait avertie du danger. Mais là... là, elle ne disposait plus de cette alarme interne, ni de ces pouvoirs qui allaient avec. Elle ne pouvait plus puiser dans la Force pour accroître son endurance, ses capacités physiques, se rassurer, y trouver la paix... Et elle n'osait pas se l'avouer mais elle était terrifiée à l'idée que Lawrence et ses hommes soient à sa recherche. Avec un peu de recul, on pourrait se dire "Mais quelle idée saugrenue ? Pourquoi ferait-il ça ?" et ces personnes n'auraient pas tort mais... il l'avait déjà enlevée une fois. Il lui avait déjà fait du mal une fois. Et elle avait tenté de le tuer. De plus, elle avait le pouvoir de le détrôner en révélant tout ce qu'elle savait à son sujet. C'était suffisant pour envoyer des assassins la tuer, ou l'enlever même. Peut-être même qu'ils tueraient Ange au passage, comme ils avaient tué sa mère des années auparavant. Zadyssa ne pouvait s'empêcher d'entendre en boucle dans son esprit les paroles d'Ange : "au point de vouloir ma mort ?". Elle avait raison. Elle aurait pu la faire tuer. Mais le pire, c'était que la menace n'était pas levée : elle était toujours sur Metellos, Ange pouvait toujours se faire tuer à son tour.

  En reprenant encore une fois les mêmes mouvements, Zadyssa se dit qu'elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour l'en empêcher.

  Ange, dubitative : C'est... mieux ?

  Elle se leva et lui attrapa le bras.

  Ange : Mais tu es encore trop crispée. Regarde.

  Elle le lui secoua.

  Ange : Il devrait suivre le mouvement. Respire un bon coup et détends-toi. Pour l'instant, on dirait que tu attrapes un blaster ou que tu t'apprêtes à boire une boisson empoisonnée. Comporte-toi normalement et... donne un peu plus de prestance à ce que tu fais. Il faut que ce soit gracieux.
  Zadyssa : Je ne suis pas sûre de pouvoir faire ça.
  Ange : Et moi je te dis que tu as encore deux jours pour le faire. Je t'assure que ce n'est pas si compliqué.
  Zadyssa : Je pense que je me débrouille mieux avec un blaster en main.
  Ange : Il faut bien commencer à diversifier ses talents.

  Ange lui prit la main et lui mima le geste.

  Ange : Tout est dans la finition. Il faut juste que tu fasses comme d'habitude, en ajoutant la touche finale.

  Elles y passèrent encore une heure, avant qu'Ange juge qu'il était plus utile de réviser les détails techniques du plan tels que les couvertures plutôt que de persevérer dans ce domaine. Elles seraient deux journalistes présentes pour écrire un article sur la fameuse société pour le compte d'un journal dont le siège social était situé à Coruscant. Sa particularité était que la Guilde en contrôlait plus ou moins les ficelles, ce qui facilitait la mise en place de la couverture. Par conséquent, leurs cartes de journaliste étaient en train d'être créées : elles devraient les porter tout au long du buffet, comme tous les autres. Le fait de mettre en avant les journalistes par rapport aux autres participants étaient déjà une preuve en soi qu'ils avaient quelque chose à cacher. En effet, cela permettrait aux employés et hauts gradés de se méfier au moment de leur parler. D'un autre côté, Ange avait réussi à mettre la main sur la liste de tous les salariés de cette société. Ainsi, Zadyssa pouvait mettre à profit sa mémoire photographique pour retenir leurs informations et leurs visages. Ça, c'était plus facile. Même épuisée, elle n'avait pas besoin de faire beaucoup d'effort pour réussir.

  Juste avant de se coucher, Ange s'arrêta devant sa chambre. Elle avait l'air légèrement mal à l'aise.

  Ange : Zadyssa, demain, c'est le dernier jour donc... essaie de dormir un peu, d'accord ?

  La jeune fille se contenta d'acquiescer en silence et de s'allonger dans son lit, les yeux grands ouverts. Elle comprenait très bien Ange, mais elle était persuadée qu'elle n'y arriverait pas. La possibilité que Lawrence et ses hommes la retrouve la terrifiait et la fatigue transformait cette peur en paranoïa. Et puis, ce n'était pas la seule chose dont elle avait peur. Elle avait peur de ne pas se réveiller si jamais ils attaquaient vraiment. Elle avait peur que quelqu'un la poignarde pendant son sommeil sans qu'elle ne puisse rien faire. La présence du Leader de la Guilde dans la chambre d'à côté ne suffisait pas à atténuer cette peur : que pouvait-elle faire si un assassin pénétrait dans sa chambre et lui tranchait la gorge ? Ou si un sniper lui tirait simplement dessus à travers la fenêtre ? Ce n'était pas la Force qui allait la prévenir, puisqu'Ange n'était elle-même pas en danger. Par contre... ils pouvaient décider de viser Ange en première puis de la tuer ensuite. Et dans ce cas, Ange serait en danger.

  Zadyssa s'assit en tailleur dans son lit, son blaster en main et le doigt sur la détente. Il fallait qu'elle soit prête au cas où. Mais en réalité, il y avait plus important : elle avait mis sa marraine en danger une fois et, par sa faute, elle était peut-être devenue une cible secondaire. Alors c'était à elle de régler ce problème et de la protéger. Elle hésita un moment sur la marche à suivre, piquant du nez par moments. Dans le brouillard de la fatigue, elle prit finalement sa décision et se leva silencieusement. Il valait mieux éviter de réveiller les autres. À pas de loups, blaster en main, elle s'approcha de la chambre d'Ange et y pénétra. Celle-ci se redressa comme un ressort.

  Ange : Zadyssa ?

  La jeune femme s'assit en tailleur au bout de son lit en évitant de lui écraser les pieds.

  Ange : Euh... tu fais quoi ?
  Zadyssa, d'une voix endormie : Je te protège. Tu peux te rendormir, ne t'inquiète pas.
  Ange : Je peux me protéger moi-même. C'est plutôt toi qui devrais aller dormir, tu es épuisée.

  Zadyssa l'entendit approcher et capta son regard rivé sur son blaster et son doigt sur la détente. Elle comprit qu'elle voulait le récupérer et fit un geste pour le garder contre elle.

  Zadyssa : Tu as failli mourir à cause de moi. Mais ne t'inquiète pas. Maintenant, je te protège. Ils ne vont pas te tuer.

  Ange s'approcha encore et avait maintenant sa main par-dessus la sienne, qui tenait fermement le blaster.

  Ange, d'une voix douce : C'est bien gentil mais, de nous deux, c'est peut-être moi qui ai le plus de chance de nous défendre actuellement. Tu pourras me protéger après avoir dormi.

  En évitant tout mouvement brusque, elle enleva un à un les doigts de sa novice du blaster puis le posa hors de portée.

  Zadyssa : Mais si je dors, peut-être qu'il va nous attaquer et nous tuer.

  Ange allait renchérir quand Zadyssa la coupa et enchaîna en s'agitant davantage.

  Zadyssa : Je t'ai embarquée dans l'histoire. À cause de moi, tu es peut-être en danger. Mais je ne peux plus sentir s'il y a un danger. Je n'ai plus la Force. Je n'ai plus la Force. Alors il faut que je veille d'accord ?

  Zadyssa lui tapota mollement la tête d'un geste qui se voulait maternel, en regardant toujours dans le vide.

  Zadyssa : Mais ne t'inquiète pas ça va aller.

  Ange lui attrapa le poignet d'une main et l'épaule de l'autre.

  Ange : Zadyssa. Zadyssa, regarde-moi. Je peux sentir le danger, tout ira bien.

  Ses yeux s'embuèrent et sa voix se brisa légèrement.

  Zadyssa : Mais... ce n'est pas suffisant. Tu pourrais... tu pourrais mourir aussi. Comme maman. Comme... comme...

  Elle avait les noms sur le bout de la langue mais n'osait les prononcer. Finalement, elle ne put contenir le reste : elle avait ouvert la vanne et ses nerfs lâchèrent. Les larmes coulèrent pour de bon et elle éclata en sanglots.

  Zadyssa : Je suis désolée ! Ange, je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas te mettre en danger. Vraiment...Je... je veux pas que tu meures, je veux pas que tu meures, je te jure.

  Ses sanglots redoublèrent d'intensité.

  Zadyssa : Et... et... et les autres, je... je voulais pas les tuer non plus ! Je l'jure, je voulais vraiment pas. Ils auraient pas dû... ils... devaient pas... je... Peut-être que... que j'aurais dû mourir à la place... Mais je veux pas aller en prison non plus !  je veux pas aller en prison !

  Si Ange lui parlait, elle ne l'entendait plus, ni ne la voyait plus. Ses yeux étaient figés sur son visage mais son regard était ailleurs. Il fixait une scène vieille de plusieurs années. Si d'ordinaire le temps effaçait les détails, même ceux de tels souvenirs, sa mémoire les gardait intact comme une malediction. Devant elle gisait le corps d'un enfant d'une dizaine d'années. Elle avait le souffle court et tenait dans sa main un couteau taché de sang. C'était elle, elle qui l'avait tué. Une part d'elle lui répétait qu'Ange avait raison, qu'il fallait qu'elle dorme et que tout s'arrangerait le lendemain matin, quand elle serait à même de distinguer le rêve de la réalité. C'était un problème qu'elle avait eu plus jeune. Les détails de ses rêves étaient trop précis, trop réalistes. La Force avait fini par l'aider à faire la distiction mais elle ne l'avait plus. Elle devait désormais se forcer elle-même à prendre conscience que tout cela n'avait rien de réel. Elle pensait avoir mis tous ces problèmes de côté depuis un moment mais son retour sur sa planète natale avait vraisemblablement rouvert la plaie. Ou peut-être qu'elle n'avait tout simplement jamais guéri.

  Un enfant ensanglanté au regard vitreux se tenait face à elle. Il était pâle, mort, puait la putréfaction et se mit à marcher dans sa direction. Il tendit une main presque squelettique vers elle, comme s'il cherchait à l'étrangler. Il voulait sa mort, il voulait se venger aussi. Et soudain, ils étaient beaucoup plus nombreux, ils sortaient de la terre, s'agrippaient à ses pieds, à ses épaules, à ses bras, cherchant à l'attirer de leur côté. Ils demandaient réparation. Auprès de Lawrence, mais auprès d'elle également : pourquoi avait-elle survécu, elle ? Ça aurait pu être n'importe qui.

  Zadyssa, effrayée : Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée...
  

  dimanche 09 juillet 2023 - 23:18 Modification Admin Réaction Permalien

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  AngeSolo

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  Ange la regardait, démunie. Les relations humaines, ce n’était pas franchement son truc. Ça se limitait bien souvent à un échange de fluides et c’était très bien comme ça. Bien sûr, il y avait quelques exceptions et tous ces rôles qu’elle endossait les uns après les uns mais force était de constater qu’elle n’était pas franchement à l’aise à partir du moment où elle savait qu’elle ne devait pas se comporter comme la dernière des garces. Tisser des liens lui paraissait n’être qu’une perte de temps qu’elle voyait éternellement s’étirer devant ses yeux. A quoi bon augmenter le nombre de tombes qu’on aurait à creuser ? Pourtant, elle se pouvait se résoudre à laisser cette gamine se laisser dévorer par ses propres fantômes. Pourquoi ? La réponse n’était pas franchement claire. Elle était même bien plus brumeuse et incertaine qu’elle n’aurait dû l’être. C’était confus, comme souvent. Peut-être était-ce parce qu’elle en avait la charge ou à cause de ce miroir qu’elle lui tendait ? Chaque larme versée n’était-elle pas une de celles qu'elle n'arrivait plus à verser ? Peut-être. Ou tout simplement lui était-il trop difficile de regarder ailleurs ?
  
  Ange, lui posant un peu maladroitement la main sur le bras : Tu sais, on fait tous des choses vraiment stupides quand on est aveuglé par ce qu’on n’arrive pas à dépasser. Toi. Moi. Le reste de l’univers. Et je n’ai encore connu personne qui fasse exception à cette règle. Parfois, il faut juste accepter de se pardonner.
  
  Elle lui sourit un peu tristement et glissa vers l’un des deux côtés du lit.
  
  Ange : Il est temps de dormir, maintenant. Tu peux rester ici, si tu veux. Je vais veiller un peu…
  
  La jeune fille sembla hésiter un instant et, finalement, abandonna. De manière saccadée, elle s’allongea à ses côtés, tout en faisant attention à ne pas occuper plus de place qu’elle ne l’aurait dû. Puis, à la stupéfaction de la Corellienne, elle agrippa la partie basse de son t-shirt. C’était mignon. Joi avait l’habitude de faire pareil. Puis, elle baissa la luminosité de la pièce et sortit son datapad. Tout en vérifiant les derniers détails de la mission, elle se mit à fredonner la berceuse qu’elle avait l’habitude de chantonner à ses filles quand elles ne parvenaient pas à trouver le sommeil. Quelques minutes plus tard, Zadyssa dormait à poings fermés et elle laissa à son tour la nuit l’emporter.
  
  Ange n’avait pas dormi ou, du moins, elle en avait l’impression. Le sommeil agité de la jeune Guildeuse ne lui avait pas apporté la quiétude tant espérée. Quand elle jugea qu’il n’était plus possible pour elle de rester étendue sur une surface plane, elle décida de quitter sa chambre en catimini. Elle alla dans la cuisine, se servit un caf bien serré et se vautra dans un des canapés miteux du salon, son datapad à la main. Encore une fois, elle vérifia les détails de leur plan avec une certaine appréhension et pria secrètement la Force qu’Elijos leur ait dégoté le matériel dont elle avait besoin. Il était 5h du matin. Elle soupira. Encore trois heures à patienter avant qu’il ne se pointât à l’heure convenue. Tant pis, elle avait du travail et, peut-être, un peu de sommeil à rattraper.
  
  Au moment où elle entendit de l’agitation dans le couloir, elle sursauta. 7h38. Ce n’était pourtant pas Elijos mais Zadyssa qui avait rappliqué dans le salon, la mine un peu déconfite et les cheveux hirsutes. Solo lui adressa un bâillement qui se voulut bienveillant et alla se resservir une tasse pleine de caféine en lui adressant une série de bribes inaudibles. Un peu d’eau sur le visage, des vêtements propres et le ventre plein, elles attendirent que le chef de gang ne fît surface, les bras chargés de sacs un peu trop fins au goût de la Corellienne qui jura intérieurement. Effectivement, quand bien même la Guilde payait les factures, il n’en demeurait pas moins qu’on était sur Metellos et loin de faire affaires avec les types les plus adroits du marché. Tant pis. Il fallait faire avec.
  
  Elijos, livrant son butin : Je n’ai pas exactement trouvé ce que tu m’avais demandé. Et ce que j’ai trouvé n’était pas de première jeunesse.
  Ange, faisant la moue : Tu as fait de ton mieux.
  Elijos : Il n’y a avait pas de bottes-crampons magnétiques mais j’ai trouvé une paire de Hover boots. Mon contact m’a dit qu’en modifiant la puissance des répulseurs, on pouvait arriver à grimper un peu plus vite mais…
  Ange, poursuivant la phrase, un peu inquiète : ... mais… ?
  Elijos : … mais… la batterie est un peu défectueuse. Elle ne se décharge vite et en commander une prendrait des jours.
  
  Le Leader de la Guilde se massa l’arête du nez : cela commençait mal. Pour se rendre au spaciport, elles devaient escalader une immense tour de cent-dix mètres, pas disputer un match de grav-ball – sur sa planète natale, d’ailleurs, ce genre d’équipement était interdit.
  
  Ange : Continue.
  Elijos : Des cordes, des baudriers, gants et bottes à friction, deux sets de MTS 56T Power Piton – neufs, ça, j’ai pu trouver – et une ceinture anti-grav qui n’est pas non plus très récente et le reste du matériel dont je n’ai pas retenu le nom. Tout est là.
  
  La Force ne leur souriait donc qu’à moitié : c’était déjà pas mal si on prenait en considération qu’elle avait passé moins de la moitié de sa vie à servir la puissance mythique. En définitif, c’était même assez juste. Maintenant, elles n’avaient plus qu’à tester le matériel avant de sauter dans le grand bain – ou plutôt, éviter de sauter dans le grand bain. Elle espérait juste que la solidité du matériel n’était pas moitié moins en deçà de qu’elle espérait.
  
  Vêtues de camouflages optiques que la Corellienne avait pris soin d’emporter avec elle et de taire afin d’éviter d’éventuelles convoitises, les deux jeunes femmes se trouvaient actuellement à une trentaine de mètres au-dessus du sol, accrochées fermement aux parois grâce aux ondes électromagnétiques des disques d’escalade qu’elles avaient aux mains et aux pieds. Ange ouvrait la voie et fixait les différentes dégaines à intervalles régulières afin de les prémunir de chutes mortelles. Zadyssa, quant à elle, suivait tranquillement. Le Leader de la Guilde avait nécessairement dû ralentir le rythme et ne progressait pas à son allure habituelle mais, il le fait était que sa novice se débrouillait plutôt bien. Il y avait du bon à ce qu’il s’agît d’une ancienne Jedi : les entraînements physiques exigeants qu’elle avait connus par le passé aidaient beaucoup, elle ne pouvait le nier. Néanmoins, plus elles s’éloignaient du sol, plus elle redoutait l’issue des derniers étages à gravir. Elle s’y était préparée, certes, mais la réalité était souvent à des klics des prévisions.
  
  
  

  dimanche 27 août 2023 - 22:57 Modification Admin Réaction Permalien

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