Mission : Zadyssa Yunixy - Ange Solo

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    Zadyssa

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    Quand Ange la convoqua dans son bureau, Zadyssa se demanda ce qu'elle avait fait. Après sa première mission catastrophique encore récente, elle élimina immédiatement la possibilité que ce soit pour une seconde mission et fit l'inventaire de ses derniers agissements pour voir si l'un d'entre eux pouvait être la cause de cette convocation. Et finalement, elle se retrouva devant la porte, le poing levé, prête à toquer avant d'entrer.

    Zad, intérieurement : OK. On respire...  J'ai rien fait de mal...

    La première chose que Zadyssa remarqua en entrant, outre la présence évidente d'Ange, ce fut le dossier posé sur le bureau. Était-ce l'intégralité de ses bêtises ? Des comptes ? Ou alors le résumé de tout ce qu'elle lui devait suite à son sauvetage ? Xeniam l'avait prévenue que ce n'était pas gratuit.

    Ange, en claquant des doigts : Eh oh ! Tu m'écoutes ?

    Elle cligna des yeux en revenant à elle et se força à se concentrer sur ce qu'Ange allait lui dire au lieu d'imaginer le pire.

    Ange : Je disais donc, pendant que tu n'écoutais rien, que je te donne une deuxième mission.

    Elle lui tendit le dossier tandis que Zadyssa s'efforçait de masquer son étonnement et son grand soulagement. 

    Ange : La Guilde a commandé des vaisseaux auprès de CarsinShare, une corporation basée sur Metellos. Le problème, c'est que la date de réception est déjà passée et que nous n'avons pas aperçu l'ombre d'un vaisseau, bien que CarsinShare jure avoir envoyé le colis. Nous avions bien entendu envoyé des hommes sur place pour superviser la livraison mais ceux-ci sont injoignables. Nous avons pensé à plusieurs pistes, notamment celle de pirates mais nos espions ne relèvent pas de nouveaux vaisseaux chez les groupes connus. De plus, l'homme que nous avons envoyé chez CarsinShare a été assassiné.

    Elle projeta un extrait vidéo obtenu à l'aide d'une caméra de surveillance qui l'illustrait.

    Ange : D'après nos renseignements, le coupable - qui ne peut qu'être impliqué dans cette histoire - se réfugie dans le quartier de Moridebo. C'est donc ici que commencera la mission.

    Zadyssa était déjà blême lorsqu'Ange finit d'exposer les faits. Si ce n'avait été qu'un endroit quelconque sur Metellos... ça aurait pu passer. Mais elle avait déjà vécu plus d'un an à Moridebo, et elle n'avait pas envie d'y retourner. En-dehors du fait que c'était malfamé, ça lui rappelait des souvenirs qu'elle préférait oublier.

    Ange, qui remarqua le trouble : Rassure-toi, je t'accompagne.

    D'une oreille distraite, elle écouta la suite en retenant une information sur deux. Est-ce qu'elle retrouverait d'anciennes connaissances ? Non... il y avait trop de monde dans ce quartier pour tomber par hasard sur une personne qu'elle connaissait. Et c'était mieux ainsi. Elle se demandait aussi si elle parviendrait à se repérer, si le quartier avait beaucoup changé depuis. Alors qu'Ange continuait ce qui, à son oreille ressemblait à "et patati et patata", Zadyssa la coupa :

    Zad : On n'aura pas à rencontrer des... hum, politiciens ou des gens comme ça ?
    Ange : Euh... Non. Non, je ne pense pas.
    Zad : D'accord. Alors on se retrouve comme tu as dit.

    Et elle quitta le bureau avant qu'Ange ait eu le temps d'ajouter quelque chose, puis rejoignit sa propre chambre tout aussi vite. Elle ne voulait pas se montrer trop en position de faiblesse devant sa marraine, ni avoir à lui expliquer ce qu'elle avait vécu, et elle ne voulait pas non plus qu'elle découvre des choses qu'elle n'avait jamais raconté à personne.

    mardi 30 août 2022 - 18:01 Modification Admin Réaction Permalien

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    AngeSolo

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    Solo resta pensive quelques instants, se demandant comment elle devait interpréter la seule et unique réaction qu’elle avait obtenue de Zadyssa une fois le nom de la planète Metellos nommé. A la mention d’une intervention sur leur monde natal, les Guildeurs se rangeaient généralement dans deux catégories : ceux qui s’en réjouissaient ouvertement et ceux qui ne cachaient pas – tout aussi ostensiblement – que leur tête y était souvent mise à prix. Une absence de réaction, au contraire, avait quelque chose de suffisamment remarquable pour retenir une attention toute particulière du Leader de la Guilde.


    Ange nota pour elle-même de se renseigner de manière plus approfondie sur le système politique – et ses grosses têtes pensantes – de la planète avant de partir en expédition : on n’était jamais trop prudent. Puis, elle se laissa choir sur son fauteuil et lança à qui voulait bien l’entendre :


    Ange : Joi, sors de là.

    Une voix, feutrée : C'est pas Joi, Maman. Je suis une espionne bothanne sous couverture.

    Ange, le ton las : Bien, l'espionne sort de sa planque.


    La Corellienne entendit un râle enfantin et un capharnaüm dans l'une des armoires qui contenaient des dossiers sous forme dématérialisée. Elle se leva de son siège et ouvrit la porte de laquelle émergea une petite tête aux cheveux châtains.


    Joi, prenant en main ce qui s'apparentait à un comlink : Chef, je suis découverte. Mission annulée.


    Puis, elle rangea l'appareil de communication dans l’une des poches arrière de son pantalon déjà déformée par un contenu tout sauf approprié à ce qu'elle pouvait initialement contenir. Enfin, elle fusilla son doudou.


    Joi, sévère : C'est ta faute. T'as fait trop de bruit.


    Ange, prise d'un élan de compassion, dirigea elle aussi son regard vers Doudou. Le dégoût prit néanmoins le pas.


    Joi, se retournant : Maman. Arrête. Il est différent.


    Cet œil d'un ciel sans nuage qui la dévisageait fit frissonner son échine et elle se demanda, à juste titre, si son propre regard suscitait la même réaction à chaque fois qu'elle exprimait son mécontentement. Toutefois, ses interrogations s’en furent aussi vite qu'elles étaient venues quand ses yeux se posèrent sur le visage de sa fille. Du rire aux larmes, il n'y avait qu'un pas : le visage de la gamine, grimé de coups de crayons, devait très certainement mimer le pelage des Bothans. Dans les faits, c'était une autre histoire...


    Ange, quelque part entre hilare et horrifiée : C'est quoi cette tête ?

    Joi, toute fière : Ça, c'est Tonton Jacques. C'est pour le camouflage. C'est beau, hein ? Il s'est appliqué.

    Ange, prenant sur elle : Tonton Jacques, c'est lui sur la fréquence ?


    Un hochement de tête le lui confirma.

    La Corellienne tendit la main et Joi, un peu nonchalamment, lui remit le comlink.


    Ange, allumant l'appareil : D., si tu ne veux pas être de corvée de latrines le reste de la semaine, je te conseille de ramener fissa tes fesses.


    Plusieurs heures avaient passé et le Leader de la Guilde attendait de pied ferme sa dernière recrue non loin de la rampe d’embarquement de son YT-2400 modifié. Ses affaires avaient été chargées depuis de multiples minutes déjà et qu’elle commençait presque à s’impatienter. Zadyssa, pourtant, n’était pas en retard. Néanmoins, dès son arrivée et à la vue de son mentor, elle baissa la tête en pressant le pas comme si sa vie en dépendait.


    Zadyssa : Désolée pour le retard !

    Ange, l’invitant à rentrer dans son vaisseau : Commence par arrêter de t’excuser, ça devient lassant…


    La jeune femme se contenta d’un silence en guise de réponse et de laissa guider jusque dans les quartiers qui lui étaient provisoirement attribués. Solo lui expliqua sommairement comment s’organisait son vaisseau, s’installa aux commandes et l’Angel’s décolla.


    lundi 26 septembre 2022 - 22:35 Modification Admin Réaction Permalien

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    Zadyssa

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    Zadyssa resta silencieuse la majorité du trajet, n'osant pas émettre un son. En fait, elle ne savait pas très bien comment se comporter avec sa marraine, qui était aussi le Leader de la Guilde. Elle redoutait qu'un mot de travers la mette à la porte même si, d'un autre côté, elle se doutait bien que ça ne serait pas le cas.

    Assise dans un coin en prenant gare à ne pas se faire trop remarquer, son sac serrée contre elle, elle finit par se poser quelques questions quant à la survie du vaisseau d'Ange si elles gardaient le cap droit sur Metellos. Zadyssa ne savait pas trop comment Ange comptait s'y prendre pour rejoindre le quartier de Moridebo, mais elle savait très bien que les gens y étaient trop pauvres pour espérer un jour quitter le sol de la planète. Alors y faire atterrir un vaisseau... c'était comme jeter des crédits à la foule.

    Zadyssa, timidement : Hmm.. le vaisseau... on va le laisser où ?

    Ange lui lança un regard qu'elle interpréta comme "Enfin ! Elle parle !".

    Ange : J'ai un contact à qui le laisser.
    Zadyssa : Mais... il ne faut pas que ce soit un contact au sol...
    Ange, du tac-au-tac : Il n'y est pas. Il est plutôt haut placé dans l'industrie locale.

    Zadyssa fronça les sourcils. Si c'était le cas, alors il se trouvait dans le stratabloc. Cependant, cela signifiait aussi qu'il était plus ou moins impliqué dans la politique. 

    Outre cela, la première partie du plan était assez simple : il suffisait de lui laisser le vaisseau puis de descendre jusqu'au dit quartier. Pour l'occasion, Zadyssa ressortit de vieux vêtements. Comme son passage chez les Jedi lui avait surtout ajouté des tuniques à sa garde robe, ses habits de civil étaient principalement composés de ses vieilles tenues, souvent très abîmées. Elle avait néanmoins réussi à dégoter quelque chose qui ne ressemblait pas trop à une loque. Elle s'ébourriffa les cheveux avant de se mettre un chapeau sur la tête de manière à ressembler davantage à un homme qu'à une femme : elle avait appris par expérience que c'était plus simple de se déplacer dans le quartier de cette façon.

    Lorsqu'Ange la rejoignit, Zadyssa sentit très bien son regard la balayer de haut en bas. Néanmoins, elle ne commenta pas. Finalement, le vaisseau put se poser sans encombre sur un spatioport et elles furent accueillies par le fameux contact. Elle ne lui adressa qu'un regard fuyant, se demandant s'il faisait partie de ces gens qui exploitaient la population des bas-fonds pour se faire de l'argent facile, conscient qu'un simple crédit était synonyme de richesse en bas.

    Les présentations passées, il les accompagna jusqu'à un ascenseur et ne leur accorda qu'un bref signe de la main en guise d'au revoir lorsque les portes se refermèrent. De là, la descente commença. Elle fut plus courte que ce à quoi Zadyssa s'attendait  : l'ascenseur était rapide. En revanche, ses oreilles sifflaient lorsqu'il s'arrêta. Puis elles sortirentdu stratabloc, en plein sur une avenue, et furent ainsi accueillies par la foule.

    Zadyssa : Eh ben... bienvenue à Moridebo.
    Ange : Charmant.

    Contre toute attente, les réflexes lui revinrent naturellement et Zadyssa se sentit d'attaque pour guider sa marraine dans le quartier. Il fallait commencer par traverser la foule.

    Zadyssa,en désignant des silhouettes : Le plus simple, c'est de se déplacer sur les toits. Mais d'abord, on doit traverser ça.

    Ce fut à son tour de la regarder de haut en bas. Par compassion, elle retira sa veste et la lui tendit :

    Zadyssa : Tu veux ?

    En guise de réponse, Ange l'observa bizarrement et Zadyssa prit ça comme un non, la remettant rapidement un peu gênée. Elle prit une grande inspiration.

    Zadyssa : Bon ben... il faut y aller.

    Naturellement, elle se saisit du poignet d'Ange en ajoutant précipitemment :

    Zadyssa : C'est pour ne pas se perdre dans la foule.
    Ange : Ça fait déjà une heure qu'on est sur cette planète et tu me prends déjà par la main... Avant qu'on aille plus loin, laisse-moi te dire que j'évite dès la première mission... avec les novices.
    Zadyssa, rendue insensible par la situation : Hein ? Qu'est-ce que tu évites ?... Aaaaah ! Ben c'est pas prévu avec toi de toute façon. Mais faut aller là-bas, dans l'idéal, en gros (en pointant une maison au loin).

    Et elle s'engagea dans la foule en gardant Ange toujours bien près d'elle pour ne pas la perdre. Elle avait déjà vu des gens mourir écrasés ou asphyxiés à cause de la foule alors elle s'efforçait également de garder toujours un minimum d'espace avec les autres. Mais elle avait perdu en expérience et finit rapidement bousculée d'un endroit à l'autre sans réussir à se faufiler là où elle le souhaitait. Et ce que Zadyssa redoutait arriva, la distance entre elle et Ange augmenta inéluctablement jusqu'à ce que leurs mains se lachent et qu'elle la perde, toutes deux entraînées dans des directions différentes sans pouvoir y faire quoi que ce soit.

    Zad, intérieurement : M*rde !

    samedi 22 octobre 2022 - 01:17 Modification Admin Réaction Permalien

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    AngeSolo

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    Ange sentit les doigts de Zadyssa glisser dans la paume de sa main et disparaître dans la direction qui n’était pas la sienne, entraînés par les mouvements oppressants de cette foule dans laquelle se noyait l’individualité de chaque être. Se laissant partiellement dériver, la Corellienne s’évertuait à avancer vers une artère un peu en retrait. Certes, ce n’était pas la première fois qu’elle se confrontait à ce genre de pratiques mais force était de constater qu’elle les détestait toujours autant. A plusieurs reprises, elle sentit des mains se glisser contre son corps pour en deviner les contours et d’autres s’aventurer dans de vaines quêtes pécuniaires. Le Leader de la Guilde, accoutumée à ce genre de larcin pour les mettre en œuvre elle-même, avait bien évidemment mis ses effets personnels en lieu sûr et ne manquait pas de détrousser quelques pickpockets qui avaient eu l’audace de vouloir se faire des crédits sur son dos.


    Jouant des coudes, elle quitta le courant principal de la marée humaine pour un canal un peu plus navigable et, n’ayant pas véritablement l’espace pour gifler un goujat de passage, Solo laissa discrètement une de ses lames répandre sang et cris sur son sillage non sans un certain ravissement macabre. Inconsciemment, peut-être, la foule la laissa en paix pendant un temps non-négligeable avant qu’elle ne détectât un énième abruti sur ses talons. Soupirant intérieurement, elle se prépara à répéter sa manœuvre. Il eut de nouveau un hurlement mais il ne fut pas de son fait. Un type d’une cinquantaine d’années qui la dépassait de deux bonnes têtes et dont la musculature n’avait rien à envier à bons nombres de mercenaires de la Guilde, voguant à son allure, lui adressa un sourire.


    L’inconnu¸ la voix très grave : Celui-là, il était pour moi.
    Ange, ricanant : Un peu de civilités, vous me plaisez, mon cher.
    L’inconnu : J’vous en prie, Mam’zelle. C’est pas parce qu’on est pas riche qu’on est obligé d’être sans manières.
    Ange : A qui le dites-vous. Ça mériterait un verre.


    ***


    Deux bonnes heures s’étaient écroulées quand Zadyssa, le souffle-court, apparut dans l’encadrement de la porte de la modeste demeure du dénommé Barry chez qui Ange patiemment l’attendait. En effet, à peine avaient-ils échangé quelques phrases que la Corellienne s’était laissée conduire chez ce boxeur amateur afin de trinquer à leur toute nouvelle et éphémère amitié. Clem, pseudonyme sous lequel Solo s’était présentée, avait insisté pour acheter de quoi boire et manger non sans s’être forgée une identité au pied levé. Quelques litres de bières avalées, elle s’était dépeinte comme jeune enquêtrice pour la Guilde formant une nouvelle recrue que la foule lui avait arrachée. Barry, quant à lui, donnait illégalement du poing, son métier de ferrailleur ne lui permettant pas seul de subsister.

    Ange/Clem, dévisageant sa novice : Bah, alors, t’en tires une tête, Syl ! On dirait que t’as vu un fantôme !

    Barry ricana et lui indiqua une place à leurs côtés face à cette table de fortune autour de laquelle il siégeait en tailleur.

    Barry, chaleureux : Viens t’asseoir, gamine. Je ne vais pas te manger.

    La native de Metellos resta interdite, ne croyant guère à la scène qui se déroulait sous ses yeux.

    Zadyssa/Syl, parlant à toute vitesse : Mais je me suis inquiétée pour toi ! J’croyais qu’il t’était arrivée quelque chose ! Je t’ai cherché pendant une éternité avant de recevoir ton message !
    Ange/Clem, ingurgitant une nouvelle rasade de liqueur : Détends-toi, Syl. Allez, viens t’asseoir un moment. Faut pas te mettre dans tous tes états !
    Zadyssa/Syl : On est sur Moridebo, Clem. C’est toi qui comprends pas.
    Ange/Clem, lui lançant Le Regard : Détends-toi et pose tes fesses. C’est un ordre.

    La jeune femme se tut brusquement et s’exécuta sans rien dire.
    Elle accepta sans y toucher ce qu’on lui proposa et attendit que les choses se décantassent.

    Ange/Clem, à l’adresse de son hôte : C’est ce que je te disais, Barry. Elle allait être à cran. La petite est du coin. C’est elle qui connaît les lieux. Moi, je supervise et si elle arrive à mener sa barque suffisamment, elle sera validée.

    Zadyssa lança une œillade interrogatrice à sa marraine qui lui fit comprendre d’un rictus appuyé de rentrer dans son manège.

    Ange/Clem : Fais pas la timide, Syl. Il est au courant. Je lui ai expliqué que nous travaillons pour la Guilde, que ça faisait peu de temps que je comptais officiellement dans les rangs et que c’était ton tour de faire tes preuves. On t’attendait. Barry a promis de nous aider.
    Zadyssa/Syl, méfiante : Vraiment ?
    Ange/Clem, choisissant ses mots à dessein : Vraiment. C’est une… intuition…
    Zadyssa/Syl, comprenant que la Force était impliquée dans l’histoire : Je vois. Bien.

    Zadyssa rajusta machinalement son couvre-chef et entama son récit.

    Zadyssa/Syl : Y a quelques semaines, la Guilde a commandé des vaisseaux auprès de CarsinShare dont elle n’a jamais vu la couleur. Des hommes ont été envoyés sur place et nous sommes depuis sans nouvelles. Quant à notre contact chez CarsinShare, nous savons qu’il a été assassiné par un type qui s’est vraisemblablement réfugié sur Moridebo.
    Barry, se renfrognant : Et là que j’interviens, j’imagine.
    Ange/Clem : Si tu peux. Vols de vaisseaux, dans le coin, je suppose que c’est le fait d’un homme mais qu’ils sont plusieurs.
    Barry, ricanant à gorge déployée : Quelle déduction, Mam’zelle Détective ! Vous êtes des malins à la Guilde !

    Ange lui sourit.
    Il se rembrunit légèrement sans néanmoins perdre de sa superbe.

    Barry : Des mêmes sacrément malins, en fait… Je commence à comprendre… La petite invitation… T’es pas une stupide, en fait.
    Ange/Clem, haussant les épaules : Non, pas totalement. Mais pour de vrai que je te trouve super sympa et que je ne suis pas contre te sortir de ce trou si tu désires te tirer.
    Barry, la toisant : C’est vrai ?
    Ange/Clem, bonhomme : C’est vrai. J’en ai les moyens.

    Il montra les dents.

    Barry : Bah, voyons ! Et donc, ce sont des noms de gangs qui vous intéressent, les filles, c’est ça ?
    Zadyssa/Syl : Tout à fait.
    Barry : Je dois pouvoir vous dégoter ça.


    lundi 24 octobre 2022 - 20:08 Modification Admin Réaction Permalien

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    Zadyssa

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    Quand elles quittèrent finalement l'humble demeure de Barry, Zadyssa réajusta nerveusement sa tenue en tirant sur le col de sa tunique. Aussitôt, Ange l'apostropha :

    Ange : Tu le connais, ce gang ? 189 ?
    Zadyssa, évasive : Hum... Plus ou moins...
    Ange : Tu as eu affaire à eux de quelle manière ?

    Zadyssa lui jeta un petit coup d'oeil en biais tout en se forçant à paraître détachée. Néanmoins, le regard d'Ange ne la quittait pas et elle avait la désagréable impression qu'elle pouvait lire trop facilement en elle.

    Zadyssa : Il est juste très connu... 189, c'est son nom, mais c'est surtout une date. Et je ne me rappelle plus de quel événement. Je ne pensais pas qu'il existait encore.

    Ange arqua un sourcil, prête à rebondir sur un point, mais Zadyssa la devança :

    Zadyssa : Tu veux le recruter ? Barry, je veux dire.

    Heureusement pour elle, sa marraine laissa tomber, du moins pour l'instant, l'histoire avec le gang :

    Ange : C'est possible.
    Zadyssa : C'était sûr. Il est beau.

    Étonnemment, Ange eut l'air sincèrement surprise.

    Ange : Ah bon ? Je n'avais vraiment pas remarqué.
    Zadyssa, doublement étonnée : Ce n'est pas un de tes critères ?
    Ange : Comment ça ?
    Zadyssa : Ben. J'ai bien cherché mais personne n'est moche à la Guilde. Enfin... ça se voit.

    Zadyssa, qui allait se perdre et s'enfoncer dans de vaines explications, fut sauvée par la localisation : elles étaient arrivées au lieu décrit par Barry. Selon lui, il s'agissait de la planque principale du gang. Loin du gros des habitations, elle se trouvait dans un local abandonné proche du Puits - un gouffre dont le fond devait être recouvert de cadavres de personnes assassinées. Elle semblait vide.

    Zadyssa : Bon... tu te rappelles de ta question ? Je connaissais quelques membres. Quand j'avais à peu près onze ans. Donc, hum... ça nous évitera des emm*rdes si on toque juste...

    Sans paraître très rassurée, Zadyssa joignit le geste à la parole en donnant un coup dans la porte en métal du local.De longues secondes passèrent jusqu'à ce que celle-ci s'ouvre sur quatre hommes d'une vingtaine d'années armés de blaster.

    Zadyssa, en levant les mains et en s'exprimant dans le dialecte locale : Ne tirez pas ! Ne tirez pas ! On a du travail à vous donner !
    1er homme, étonné et répondant dans le même dialecte : Vous n'avez pas l'air d'être du coin.
    Zadyssa : J'y ai vécu. Je connais Elijos ! Est-ce qu'il est toujours là ? Katilia ? Carsan ?

    Ils parurent s'adoucir, sans néanmoins baisser leurs armes. S'ils avaient tout de suite compris qu'elles n'étaient pas de Moridebo, voire Metellos, Zadyssa comprit qu'ils devaient penser qu'elles étaient potentiellement des agents du gouvernement ou quelque chose dans ce genre-là. Elle savait que ce groupe détestait particulièrement le gouvernement. Tout du moins quand elle y était.    

    2e homme : Qu'est-ce que vous leur voulez ?
    Zadyssa : En fait, on cherche quelqu'un. Un assassin. On sait que vous avez des yeux partout alors... si un groupe peut retrouver quelqu'un sur Metellos, c'est bien vous.

    Ils se concertèrent d'un regard.

    4e homme : C'est d'accord. Mais vous devez nous confier vos armes. Nous vous les rendrons après.
    Zadyssa, à Ange : Il faut leur donner nos armes. Et sinon, ça devrait être bon.

    Sa marraine s'exécuta, tout comme elle. Elles furent guidées à travers le local qui s'avérait s'étendre également sous terre. Cependant, elles furent conduites jusqu'à une pièce au rez-de-chaussée et durent y attendre devant le temps que l'un des quatre hommes explique la situation à leur chef, probablement.

    Homme, en pointant Zadyssa du doigt, toujours dans le dialecte : Toi seulement. Tu entres.
    Zadyssa, à Ange : Euh... ça devrait être rapide. Je crois.

    En pénétrant dans la pièce, Zadyssa reconnut immédiatement Elijos. C'était lui qui avait créé ce gang plusieurs années auparavant. Il ne s'agissait à l'origine que d'un groupe d'adolescents laissés à l'abandon. Elle contastait qu'il avait bien évolué depuis.

    Elijos : Alors tu n'étais pas morte.
    Zadyssa, mal à l'aise : Eh non...

    Ce qu'elle avait volontairement oublié de dire à Ange, c'est que, par mimétisme des grands gangs, il n'était normalement pas autorisé de le quitter une fois y être entrée. Et Zadyssa l'avait plus ou moins déserté au bout de deux ans.

    Elijos : Tu connais les règles.

    Alors qu'il s'avançait avec un air menaçant, elle recula jusqu'à l'un des murs, une frêle plaque de métal oxydée.

    Zadyssa, sans se démonter face au gros bagarit : Tu gagnes plus à m'é...

    Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase : il lui administra un puissant coup de poing à l'abdomen. Bien qu'elle parvint à amortir le choc, le mur peu solide lâcha et elle fit un joli vol plané hors de la pièce. Elle était persuadée qu'Elijos avait choisi ce lieu spécialement pour ce moment, le connaissant. Il s'agissait certainement d'en faire un exemple pour ses autres membres. D'un autre côté, elle doutait que le dialogue était complètement fermé. S'il n'avait pas tant changé, il avait bon fond en réalité. Toutefois, sa force était anormale.

    Zadyssa avait le souffle coupé et particulièrement mal au dos. Elle était également sonnée, sa tête ayant cogné aussi, et voyait trouble.

    Zadyssa, dans le dialecte : Qu'est-ce que tu veux ? De l'argent ? Quitter la planète ? On peut te le donner si tu acceptes de nous aider.
    Elijos, ricanant : Ah oui ?
    Ange, intervenant de nulle part et s'exprimant dans le dialecte : Je confirme.

    Ce fut l'information de trop pour Zadyssa, qui se demanda à juste titre depuis quand Ange parlait le dialecte de Moridebo. Vu l'épaisseur des murs, elle avait probablement tout entendu de leurs conversations en plus. Par conséquent, Zadyssa décida qu'il valait mieux cesser de lutter et s'évanouit en lui laissant le reste entre les mains.

    Elle revint à elle en sortant d'un cauchemar. Ange était à côté.

    Ange : Tout va bien. On est dans une cellule le temps que...

    L'air terrifié, Zadyssa se redressa brusquement et plaqua sa main contre la bouche d'Ange pour l'empêcher de parler. Puis elle la ramena vers elle comme si Ange était auparavant à découvert.

    Zadyssa, tout bas : Chuuuut. Il va nous entendre...

    dimanche 30 octobre 2022 - 19:59 Modification Admin Réaction Permalien

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    AngeSolo

    28881 Crédits Modo

    Quand sa novice avait perdu connaissance, Ange avait réévalué les priorités et elles n’étaient plus aux négociations. Sans protester, elle avait accepté les conditions immédiates qu’on l’avait contrainte d’accepter : une cellule et une attente indéterminée. Bien que désarmée avec une gamine inconsciente dans les bras, elle estimait que leurs chances de réussite n’étaient pas si mauvaises.

    La Corellienne avait installé Zadyssa aussi confortablement que leur demeure provisoire leur permettait. Jugeant qu’elle souffrait très certainement d’une légère commotion cérébrale, elle avait retiré sa veste et l’avait placée délicatement sous sa nuque, de sorte à ce que ses cervicales ne soient pas davantage malmenées, tout en espérant qu’elle récupérât suffisamment pour survivre à la suite de leur expédition. Plusieurs heures passèrent ainsi : Ange veillait au grain comme elle l’avait fait bien des années plus tôt au chevet de Mimi lorsque, fillette, divers germes l’avaient clouée au lit plusieurs jours durant. Heureusement, il ne faisait pas froid ou elle aurait dû user de son corps pour pallier le manque de couvertures afin de ne pas empirer l’état de sa jeune patiente.

    Quand Zadyssa s’agita et sortit brusquement de ce qui semblait être un cauchemar, Solo eut tout juste le temps de s’écarter. Sa première parole rassurante fut bien vite balayée par une main plaquée sur sa bouche et les craintes de l’ancienne Jedi.

    Ange, posant sa voix du mieux qu’elle le pouvait : Tout va bien. Il n’y a pas de micro. J’ai vérifié, d’accord ?
    Zadyssa, comprenant soudainement que le décor avait changé et qu’elle avait dû s’assoupir un bon moment : On est encore vivante ?
    Ange : Oui et nous allons le rester encore un bon moment. Evite de gesticuler dans tous les sens. Tu as perdu connaissance et tu dois te reposer.
    Zadyssa, s’agitant de plus belle : On est en prison ?
    Ange, prenant sur elle pour ne pas s’énerver : Calme-toi. Tout va bien se passer. Nous sommes en vie. Nous sommes juste en train de patienter. Tout va très bien, d’accord ?

    Pendant une fraction de seconde et peut-être parce qu’il était si aisé de transposer ce regard alarmé avec celui que lui adressait sa fille cadette chaque fois qu’elle était encore assaillie de ces terreurs nocturnes qui lui rappelaient les années de son enfance qui lui avaient été volées, Ange fut tenter de l’envelopper d’un voile de Force mais se ravisa bien rapidement. Autant planter un couteau dans la plaie. Elle n’en parlait pas, maladroite qu’elle était, peu habile avec les mots, mais elle n’ignorait pas ce vide qui devait l’habiter et le lui rappeler était d’une cruauté sans nom. Comme pour mieux l’assaillir de cette culpabilité avortée, le brouhaha résonna davantage dans sa tête. Elle inspira discrètement et s’efforça de réduire ces voix de l’au-delà au volume sonore minimum.

    Zadyssa, quant à elle, la dévisageait.

    Zadyssa, toisant Solo : Ange, depuis quand tu parles le dialecte de Moridebo ?
    Ange, surprise de la question : On est enfermé à double tour et c’est ça qui t’inquiète ?
    Zadyssa, insistant : Ange, tu peux répondre à la question ?
    Ange, obtempérant : Quelques minutes, pas plus. Ça ressemble beaucoup à certains dialectes des bas-fonds de Coruscant. Tout en bas, dans les niveaux 8 ou 9. Pas très recommandables, d’ailleurs. Je t’avoue qu’au début quelques mots m’ont échappé…
    Zadyssa : Et, comme ça, ça t’est venu ?
    Ange : Comme ça, comme ça… C’est vite dit. J’ai toujours eu une facilité naturelle pour les langues.

    Solo rit de sa boutade. Voyant que la réaction n’était pas partagée, elle s’empressa de poursuivre.

    Ange : Disons que vingt années à moisir au milieu du vide intersidéral et l’aura mystique aidant, je dois bien dire que je me débrouille plutôt bien maintenant.

    Le silence s’abattit sur la cellule.

    Zadyssa, curieuse : Tu parles combien de langues, au juste ?
    Ange : C’est une bonne question mais peut-être pas le meilleur moment pour la poser, cela dit.

    Elle se racla la gorge.

    Ange : Puisque tu sembles le connaître, que peux-tu me dire sur notre hôte si prévenant ?
    Zadyssa : Elijos ?
    Ange : J’en conclus que c’est son prénom. Donc, oui, Elijos. Le jeune homme avec qui nous allons négocier notre liberté et des informations, que peux-tu me dire sur lui ?

    Elle parut réfléchir quelques instants, compilant, sans doute, tout ce qu’elle jugeait utile pour mener à bien leur plan.

    Zadyssa : Il a 25 ans. Autant que je m’en souvienne, c’est lui qui a créé le gang 189…
    Ange : … auquel tu appartenais…

    Elle rougit et continua l’édification du portrait en abstenant de tout commentaire.

    Zadyssa : … Ça remonte, tu sais… Je ne suis pas sûre de t’apporter…
    Ange, lui coupant une nouvelle fois la parole : … Contente-toi de faire du mieux que tu peux, ok ? Ça, ça te paraît possible, non ?
    Zadyssa¸ après avoir hoché la tête : Le gang, il l’a formé en réunissant surtout des jeunes abandonnés, des gamins qui traînaient dans les rues, ceux que personne n’irait réclamer. Dans mes souvenirs, quand il ne travaillait pas, il aimait bien boire, jouer et les jolies femmes…

    La Corellienne dévoila les dents.

    Ange : Bénie soit la gent masculine. C’est presque trop facile.
    Zadyssa, qui comprenait où sa marraine voulait en venir : Comme tout le monde ici, il n’a pas l’argent pour quitter la planète. On peut jouer là-dessus.
    Ange : Le mec lambda classique vivant sur un monde pourri, en somme. J’enlève un bouton, j’agite un peu d’argent et ça ne devrait pas trop mal se passer… sauf si tu veux essayer ?
    Zadyssa, prise au dépourvu : Comment ça ? Tu veux dire, essayer de négocier ?
    Ange : Je peux te laisser carte blanche sur les fonds de la Guilde… tant que ça reste décent… Quant au bouton…
    Zadyssa : Ange, je ne fais pas ça.
    Ange, affichant un rictus : Tu as tort. C’est très marrant.

    La jeune femme ne semblait pas convaincue mais elle n’eut cure de manifester son peu d’entrain pour ce genre de pratique que la porte de la pièce claqua bruyamment. Le dénomme Elijos apparut. Grand, brun, les cheveux coupés très courts, une musculature assez saillante, il ressemblait effectivement à ce que la Corellienne se faisait du type ordinaire cloué sur le sol putride d’une minable planète – à ceci près qu’il était beaucoup moins laid que la moyenne.
    Le bouton avait déjà sauté.

    Ange, prenant les devants en lui affichant un séduisant sourire sans la moindre once d’ironie : Disposé à nous écouter ?
    Elijos¸ s’imposant la posture du mâle alpha : Pourquoi est-ce que je vous écouterais ?
    Ange, repoussant quelques mèches de cheveux qui masquaient sa gorge : Peut-être parce qu’on a quelque chose à t’offrir.

    Pour toute réponse, il dévisagea Zadyssa qui ne pipait mot, laissant le Leader de la Guilde sous couverture mener les négociations. Devinant ainsi que ce n’était pas avec elle mais avec la femme aux cheveux blonds qu’il devait s’entretenir, il attrapa une chaise et la planta devant la grille. Quand elle le vit aborder une posture faussement détendue, Ange comprit qu’elle avait ferré son appât.

    Elijos, dominateur : On ne peut pas tellement dire que vous soyez en mesure de monnayer quoique ce soit.
    Ange, haussant les épaules : Le lieu ne s’y prête guère, il est vrai, mais tu penses qu’elle serait volontairement revenue ici si la situation ne l’exigeait pas, hein ? Elle sait ce que tu veux et elle sait ce que tu as à nous offrir.
    Elijos : Vraiment ?
    Ange : Vraiment. Un aller simple pour la planète de tes rêves, des crédits en poche, un nouveau départ et, qui sait, un joli bonus à la clef.

    Les yeux de la Corellienne pétillaient.
    Ils avaient glissé du regard de son interlocuteur pour se perdre un peu plus bas.

    dimanche 06 novembre 2022 - 12:17 Modification Admin Réaction Permalien

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    Zadyssa

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    Zadyssa réfléchissait à sa situation. Primo, elle était coincée avec Ange à la merci d'un gang auquel elle avait appartenu bien des années avant (ou très peu de temps avant pour quelqu'un d'aussi vieux qu'Ange). Deuxio, elle ne pouvait pas communiquer secrètement parce que, évidemment, Ange, le Leader de la Guilde, avait déjà appris à parler cette langue. Enfin, pouvait-on vraiment parler d'apprentissage ? Non. Donc, comme Zadyssa ne comprenait pas vraiment par quel miracle cela était possible, bien qu'elle connaissait effectivement l'existence d'un tel pouvoir avec la Force, nous parlerons de connaissance innée. Tercio, Ange utilisait désormais ce que l'on appellera ses "charmes féminins" pour convaincre Elijios de les aider, en lui promettant également deux ou trois bricoles telles que quitter cette planète paumée ou beaucoup d'argent. Bon, disons qu'elle n'a pas le contrôle de la situation.

    D'un autre côté, Zadyssa observait aussi attentivement Ange, assez intriguée. Elle se demandait comment elle osait faire ça, se disant qu'elle-même n'y parviendrait jamais. Elle remarqua immédiatement où le regard d'Ange se perda et, bien qu'elle n'ait rien à voir dans l'histoire - enfin presque rien -, elle ne put s'empêcher de rougir. Pire en fait, elle déglutit par mégarde et s'étouffa toute seule. D'un coup, les regards se tournèrent vers elle.

    Elle toussota deux fois avant de se reprendre.

    Zadyssa, en toussant une dernière fois pour se donner contenance : Hum... Ahem... Des crédits en poche oui... Euh...

    Elle jeta un coup d'oeil à sa marraine qui ne leva pas le petit doigt pour la sortir de ce moment de malaise.

    Zadyssa, en levant un doigt : Si tu nous aides, nous pouvons aussi t'obtenir un pass. Ça ou l'aller simple.

    Elle hésita un instant.

    Zadyssa, en jetant des petits coups d'oeil à sa marraine : Et peut-être le reste. Enfin, je sais pas. C'est pas moi qui ai proposé.

    Lorsque ses yeux se reposèrent sur Elijios, Zadyssa se rendit compte qu'ils brillaient et que ce dernier ne cessait de dévisager Ange, laquelle le lui rendait bien. À vrai dire, lorsqu'il accepta, Zadyssa ne sut pas dire si c'était Ange ou les autres arguments qui l'avaient convaincu.

    Elijos : Donc marché conclu, les filles ? Je préviens ma bande, demain matin je vous sors de là, je me sers de mon réseau pour retrouver votre homme et on applique notre deal ?

    Une poigne de main conclut l'accord. Finalement, Elijios avait choisi le pass. Ce dernier, très coûteux, permettait à des résidents d'accéder aux spatioports, zones normalement réservées à une petite noblesse. Marraine et filleule se retrouvèrent à nouveau en tête à tête. La question de Zadyssa fusa sans gêne :

    Zadyssa : Ça te fait ça tout le temps ? Avec les hommes, je veux dire.
    Ange : Oui. Mais pas qu'avec les hommes.

    Elle se savait pas visée mais ne put s'empêcher d'être gênée et décida de changer de sujet :

    Zadyssa : Ange ?
    Ange : Oui ?
    Zadyssa : Tu vois le pass ?
    Ange : Oui ?
    Zadyssa : Alors tu vas rire, en fait je crois que c'est quand même très cher.
    Ange : ... Combien ?
    Zadyssa : Alors tu vas rire aussi... en fait, je ne sais pas exactement. Je sais juste qu'il existe.

    Ange lui lança un regard indescriptible mais s'épargna tout commentaire. Finalement, elle lui conseilla simplement de dormir un peu. Ce à quoi Zadyssa s'attela très mal, puisqu'elle passa leur peu de temps de repos éveillée, incapable de fermer l'oeil. Elle ne savait elle-même pas réellement pourquoi, il y avait trop de raisons possibles. Tout ce qui était sûr, c'était qu'elle était attentive aux moindres sons et sursautait d'ailleurs à chaque nouveau. La nuit passa ainsi. 

    Ce fut Elijios qui se montra en premier, tout heureux, sans manquer de jeter un regard appuyé à Ange.

    Elijos : Vous pouvez monter à l'étage et prendre vos aises. Une équipe est sur le coup.

    Il accompagna le geste à la parole et leur proposa même un petit remontant. Zadyssa en conclut que c'était définitivement Ange qui l'avait convaincu. Vu comment il ne la lâchait pas des yeux, presque comme un enfant impatient, il n'y avait pas photo. Ce dernier s'installa dans un fauteil, l'un de ceux qui entouraient une table basse sur laquelle était posée des verres d'un alcool que Zadyssa ne parvint pas à identifier ainsi que quelques biscuits peu ragoutants.

    Elijos : Nous allons avoir du temps à tuer tous les trois. C'est quand même compliqué de retrouver quelqu'un sur Metellos, même si je vous avoue que la personne décrite a forcément détoné dans le paysage. Nous retrouverons sa trace en moins de trois jours. En attendant, je resterai à vos côtés pour vous surveiller. M'assurer que j'aurai mon dû une fois le travail fait.
    Zadyssa, mal à l'aise : Alors moi je préfère vous aider à remonter les pistes. Pour m'assurer que le travail est bien fait.
    Ange : Je suis d'accord.
    Elijos, renfrogné : ... C'est mieux si des têtes inconnues ne s'en mêlent pas.

    Face au regard insistant d'Ange, il céda.

    Elijos : Mais je peux vous monter une petite équipe... Avec moi dedans évidemment. Pour nous assister. De loin de préférence.

    mardi 27 décembre 2022 - 22:41 Modification Admin Réaction Permalien

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    AngeSolo

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    Allongée sur un des toits de fortune des habitations qui l’étaient tout autant, Ange observait cette foule infinie à travers ses macrojumelles. Flux et reflux se perdaient à l’horizon : il n’y avait que cette éternelle vague qui semblait ne jamais mourir et dans laquelle se trouvait leur cible, noyée dans cette masse indistincte d’individualités battues par la pauvreté et la misère.

    Au côté du Leader de la Guilde se tenaient, sur le qui-vive, Elijos et Zadyssa, prêts à intervenir dans l’éventualité où l’équipe au sol rencontrerait le moindre problème. Dans une position similaire, ils guettaient le moindre événement suspect avec une acuité bien supérieure à la sienne jusqu’à ce que le comlink du maître des lieux ne vint briser leur muette concentration.

    Voix : Ici, Rat 1, j’ai la cible en visuelle.
    Voix 2 : Rat 2. Même chose pour moi. Il devrait être dans votre champ de vision dans une dizaine de minutes.
    Elijos : Ici Mynock, bien reçu. On suit le plan prévu. Rat 5 et 6 déclenchent un mouvement de foule à la jonction entre la 416 et la 417ème rue quand on l’a en visuel. Ils le forceront à prendre la ruelle entre la 417 et la 418. Rat 1 et 2 vous fermez la marche, vous l’embarquez et on dégage.
    Voix en chœur : Compris Mynock.

    Le superviseur de l’opération raccrocha et se tourna vers sa partenaire la plus proche.

    Elijos, confiant : Ça devrait être rapide.

    Les deux Guildeuses opinèrent du chef et attendirent le temps annoncé avant que le comlink du chef de gang ne s’agitât de nouveau.

    Rat 1 : Ici Rat 1. J’ai la cible en vue. A 6 heures 10 de votre position. Pas très grand, veste claire, capuchon marron. Là, juste sous l’enseigne de DDcok.
    Zadyssa, à ses deux comparses : J’ai.

    La jeune femme pianota sur les divers boutons de son appareil portatif et la cible se couvrit d’un halo rosé sur ceux de ses associés.

    Ange, souriant : Bien vu, gamine. C’est du rapide.
    Zadyssa, s’évertuant à ne pas rougir face à un de ces si rares compliments que pouvait lâcher sa supérieure : Il accélère. On doit s’inquiéter ?
    Elijos : Non. Rat 1 et 2, forcez le pas.
    Rat 2 : Entendu. On ne le quitte pas d’une semelle.
    Elijos, après une pause minutée : 5 et 6, à vous de jouer.
    Rat 5 et 6 : Compris.

    Et, de son promontoire, la Corellienne vit alors l’infime frémissement donner naissance à une gigantesque tempête. Une simple bousculade générée par un de leurs complices se mua instantanément en une infernale spirale. La foule, comme animée par une seule et même entité, chercha à la fuir en se séparant rapidement en deux branches distinctes. Un peu plus en amont, un second incident créa un phénomène similaire. La collision entre les deux mouvements opposés entraîna une troisième vague. Leur cible, un peu au sud de l’incident, n’avait ainsi que peu de choix si elle désirait échapper au danger : prendre la rue parallèle en se faufilant par la ruelle la plus proche. Pourtant, sa réaction fut toute autre : profitant du capharnaüm ambiant, elle rebroussa chemin en courant à toute jambe.

    Ange, abasourdie : Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
    Elijos, hurlant à son tour : J’en sais rien !

    Il serra son comlink tout en se levant.

    Elijos : La cible fait demi-tour ! Je répète : la cible fait demi-tour !

    Le stratagème savamment orchestré avait isolé, comme ils s’y attendaient, Rat 3 et 4 devenus impuissants au bout de cette ruelle. 5 et 6 luttaient pour s’échapper de la cohue. Quant à 1 et 2, ils perdaient rapidement du terrain.

    Les trois guetteurs, debout sur leurs appuis, avaient fait volte-face.
    Lâchant un juron, la Corellienne fut la première à ranger son matériel et à lui emboîter le pas sur le terrain instable et hasardeux des toits miséreux. Les deux autres firent de même.

    Elijos, criant pour se faire entendre : Faites gaffe où vous mettez les pieds !
    Zad, l’imitant : A droite ! Il prend la 414e !
    Ange, un peu larguée par le terrain qu’elle ne connaissait pas : Bordel Zad ! Si tu veux que j’évite de me casser la gueule, donne des repères visuels !

    Effectivement, Ange perdit légèrement du terrain face à ses deux compagnons, n’ayant pas anticipé leur saut sur le côté. Pestant et sans ralentir sa course, elle remarqua une sorte d’antenne juste sur sa droite. Elle évalua la distance, prit de l’élan, s’y agrippa et sauta par-dessus le vide. Une roulade avant lui permit de se réceptionner sur ses deux jambes. Voltigeant et redoublant l’allure, elle parvint ainsi à rattraper les deux autres.

    Elijos, surpris : Clem, tu…
    Ange, ricanant : Si tu comptais me semer, c’est râpé !
    Zad : Il va prendre la 413e, encore à gauche. Le truc orange sur ta droite, An… Clem ! Là !

    Solo lui jeta un regard noir et s’apprêta à lui balancer une remarque équivoque que des tirs de blaster s’abattirent sur eux.

    Ange, se baissant : Les fils de Hutt ! On nous a vendus !
    Elijos, sortant son arme et tirant à son tour dans la direction d’où provenait les premiers tirs : M*rde !

    Zadyssa évita une salve de justesse tandis que les tirs ennemis jaillirent également sur leur flanc gauche.

    Zadyssa : C’est carrément une embuscade, là !
    Ange, dégainant ses deux armes en même temps : Ils vont bientôt comprendre à qui ils ont affaire ! Vous allez voir ! Zad, tu files, je te couvre !
    Elijos, à l’adresse de la jeune fille : Tu te souviens de la planque de Pépé Crados ?
    Zad : Oui.
    Elijos : Coupe par là. Il va tenter de nous avoir en passant par les tunnels ! (En portant son comlink à ses lèvres : ) On abandonne les positions : on se fait tirer dessus. On le chope avant les tunnels ! Maintenant !

    Il n’attendit pas de réponse : il rangea son appareil de communication et sauta à son tour au-dessus du vide séparant la 410e et la 409e.

    Elijos, à Zad : Maintenant !

    La jeune recrue de la Guilde ne se le fit par répéter deux fois. Elle adressa une mine convaincue à sa marraine qui la lui rendit et tourna brutalement sur la droite.

    Ange, à Elijos : Je me charge des trois sur la droite. Couvre-moi sur la gauche !
    Elijos : Attends, on…
    Ange : Pas le temps de discuter !

    La Corellienne se déporta brutalement sur la gauche, enjamba deux amas de détritus en envoyant une salve de laser sur le plus proche de ses poursuivants et s’élança au-dessus du vide pour s’en rapprocher davantage. Se réceptionnant avec agilité, elle poursuivit sa course et réitéra sa manœuvre. L’homme qui lui faisait presque face n’était qu’un gamin. Elle hésita, ce qu’il ne fit pas. Sa demi-seconde d’incertitude ne lui permit ainsi pas d’esquiver tout à fait la salve qu’il venait de tirer. Ange hurla. Une brûlure, à l’épaule, rien de plus. Puis, elle plongea sur lui, la crosse de son arme en avant, en plein dans la mâchoire. Le choc lui fit perdre l’équilibre et il sombra, avalé par la foule.

    Solo eut tout juste le temps de rouler sur elle-même que des tirs fusèrent instantanément là où le gosse se tenait quelques instants auparavant. Deux salves distinctes : deux adversaires, deux à trois mètres au-dessus d’elle. Un autre tir et elle repéra le plus proche de sa position. Pendant que les faisceaux alliés, un peu plus loin, lui dégageaient la voie, elle s’autorisa à prendre un peu d’élan, prit appui sur un amas d’objets métalliques et se hissa à la force des bras sur le toit insalubre d’un bidonville. Elle se mordit les lèvres. La douleur était bien là.

    Elle roula sur la droite et lâcha deux salves. Il eut un cri. Puis, un autre, de rage cette fois-ci. Ange se releva et se trouva nez à nez face à une gamine à la peau tannée. Elle n’eut pas le temps de tirer : le Leader de la Guilde avait anticipé. La tôle sur laquelle elles se trouvaient dépassait légèrement du reste du monticule. Ange n’avait eu qu’à sauter violemment sur le point de bascule pour déséquilibrer son adversaire et le projeter en contrebas au moyen d’un coup de pied au sternum.

    Enfin, Ange se retourna et constata qu’Elijos la couvrait toujours, caché derrière un abri de fortune, mais que les adversaires n’étaient plus aussi nombreux. En quelques bonds, elle était de nouveau à ses côtés.

    Ange, tirant quelques salves à l’aveugle : Il en reste combien de ton côté ?
    Elijos, lui répondant tout en regardant son bras : J’en ai descendu deux. Il en reste encore deux. Un à 10h, l’autre à 2h de notre position. Ça va aller ?
    Ange : T’en fais pas : j’en ai vu d’autres. A trois, on prend chacun le sien.
    Elijos : Je prends celui sur la droite.

    Ange acquiesça et, une fois le décompte terminé, se lança à l’assaut de sa nouvelle cible. Elle courut au-devant du danger, tirant à tout va dans la direction du jeune homme au crâne rasé qui lui renvoyait la pareille. Elle serra les dents au contact de la nouvelle salve de laser qui s’approcha un peu trop près de son bras meurtri et abattit sa cible d’un tir en pleine poitrine. Le corps bascula. Elle se retourna et sentit alors une main se serrer autour de son cou. Elijos s’était trompé sur le nombre.

    Après un rapide calcul de probabilités, Solo estima que son nouvel assaillant était sûrement un mâle. De ce fait, elle administra un puissant coup de pied à l’endroit où elle estimait se trouver des parties génitales. Un hurlement et une prise moins ferme lui indiquèrent qu’elle avait vu juste. Elle roula sur le côté et s’apprêta à tirer qu’elle distingua le corps d’Elijos s’interposer entre elle et son adversaire. Il eut un éclat métallique, un tir et un corps interne.

    Elijos, toujours de dos, se tint immobile quelques instants. Il rajusta sa veste et se retourna.
    Ils étaient seuls : plus aucun tireur n’était visiblement en vie.
    Enfin, le comlink d’Ange s’agita : c’était Zadyssa. Leur cible venait d’être interceptée. Les membres du gang 189 présents la rapatriaient à leur planque tandis qu’elle les rejoignait.

    Elijos, scrutant la Corellienne sans néanmoins avoir rangé son blaster : Mais t’es qui, au juste ?
    Ange, vérifiant l’état de son bras blessé suivi d’une grimace : Qu’est-ce que tu croyais, en fait ? Qu’on allait envoyer les troufions tout en bas de la chaîne alimentaire pour enquêter sur une histoire à plusieurs milliards de crédits ?

    Délicatement et tout en serrant les dents, Solo entreprit d’ôter maladroitement sa veste sans l’aide de personne. Par réflexe, l’homme qui n’avait toujours pas baissé son arme eut un mouvement de recul pour mieux redresser le canon dans sa direction : il hésitait. Ange, quant à elle, lui adressa un regard insistant et un soupir de lassitude qui lui renvoyait toute l’absurdité de sa situation. Sans elle, il y aurait eu fort à parier que ses chances de survie n’auraient pas été telles. Alors, il rengaina son arme et s’avança vers elle un peu gauchement pour lui proposer son assistance. Ce fut à ce moment où Zadyssa débarqua.

    Ange, à la nouvelle venue : Beau boulot. Tu n’es pas blessée ?
    Zad : Non. Enfin, je ne crois pas. Et toi ?
    Ange : Admire toi-même.

    Elle lui tendit son épaule et désigna ensuite le petit sac à dos qu’elle avait posé à quelques centimètres d’elle.

    Ange, à l’adresse d’Elijos : Je dois m’attendre à ce que certains objets aient disparu ?
    Elijos, ravalant sa salive : Je leur ai demandé de tout remettre dedans.
    Ange, avec un sourire qui se voulait sincère : C’est gentil. J’apprécie vraiment le geste.

    La Corellienne ouvrit son sac, fourra son bras à l’intérieur et en sortit un médikit de premiers soins premium qu’aucun habitant de Moribedo n’aurait probablement pu s’offrir. De ce dernier, elle délogea un pansement au bacta qu’elle appliqua avec soin sur sa plaie. Le soulagement en fut presque immédiat. Puis, d’un geste assez autoritaire, elle désigna son torse.

    Ange : Enlève-moi ta chemise.
    Elijos, en lançant un regard gêné à Zadyssa : Clem…
    Ange, s’approchant avec le médikit : Maintenant. A la toute fin, je t’ai vu. Inutile de me le cacher. J’ai vu la lame.
    Elijos, prenant une posture de mâle alpha : Je voulais juste…
    Ange, rentrant à moitié dans son jeu : … me protéger… J’ai très bien compris. Allez, enlève-moi ça.

    Il obtempéra.
    Sous sa veste, sa chemise brillait de ce liquide visqueux que la Corellienne ne connaissait que trop bien. Un peu au-dessus de l’abdomen, sa chair avait été salement lacérée.

    Elijos, tâchant de rester digne dans l’épreuve : C’est moche, hein.
    Ange, regardant de plus près : Vu l’emplacement, je ne crois pas qu’un organe vital ait été touché mais je ne suis pas médecin. En revanche, je ne parierais pas sur l’hygiène de la petite frappe qui t’a plantée.

    Délaissant son regard de son patient improvisé, elle examina le contenu du kit. Après quelques instants d’hésitation, elle tira du sac une seringue dans laquelle elle enclencha une dose d’antibiotiques à titre préventif. Après de formelles explications, le malade accepta son offre et le large bandage au bacta qu’elle noua avec application autour du son corps. La douleur d’une telle opération n’altéra pourtant en rien le plaisir qu’il retirait des doigts de la Corellienne tout contre sa peau.

    Ange, en rangeant tout son matériel : Je pense que tu devrais quand même voir un spécialiste. On ne sait jamais.
    Elijos¸ se rhabillant : Ça devrait aller. L’infirmière a fait du bon travail.

    Elle tapota son paquetage.

    Ange : T’aurais peut-être eu davantage si c’étaient les huiles que la Guilde avait envoyées.
    Elijos, ricanant : Oh mais si le Leader de la Guilde nous avait fait l’honneur de sa présence, elle aurait bien été reçue.

    Zadyssa manqua de s’étouffer.

    Ange : Un problème ?
    Zad, passant un doigt dans le col de sa veste : Je crois que j’ai avalé ma salive de travers…
    Elijos, l’ignorant : Si elle est vraiment comme on le dit, elle aurait eu le droit au grand jeu.
    Ange, levant un sourcil : Du genre ?
    Elijos : Du genre, je ne sais pas… A la hauteur de sa réputation mais bon, je pense que vous êtes mieux placées que moi pour la connaître.
    Ange : Je ne pourrais pas te dire. Je ne l’ai pas vraiment croisée. Vite fait mais sans plus. Zad l’a vue plusieurs fois, elle.

    La native de Metellos sursauta, flairant sûrement le piège qu’elle lui tendait.

    Elijos, insistant : Alors, elle est comment ?
    Zad, évitant sciemment de croiser le regard de la Corellienne : Bien, comme on le dit.
    Ange : Allez, sois pas frileuse. C’est pas comme si elle était là.
    Zad, sur la défensive : C’est le Leader de la Guilde, quoi.
    Elijos, s’esclaffant : Je vois. Vous avez de petites lignes dans le contrat : pas le droit de critiquer le Grand Manitou, un truc comme ça ?
    Ange, riant : Si tu savais…

    mercredi 01 mars 2023 - 21:54 Modification Admin Réaction Permalien

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    Zadyssa

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    Zadyssa fixait le plafond, allongée sur l'un des matelas qui leur servait de lit. Hormis des blessures et une situation délicate avec le Leader de la Guilde, les choses s'étaient plutôt bien déroulées, dans la mesure du possible. Ils avaient réussi à attraper leur suspect principal et, surtout, ils avaient pu l'interroger. La jeune novice en était d'ailleurs toujours assez bouleversée. Dans les faits, il ne s'y était rien passée de trop... sanglant. Non, le problème, c'est que force était de constater qu'elle n'avait pas de charisme ou d'autorité ou quoi qu'il faille pour qu'un interrogatoire aboutisse. Ou en tout cas, c'était plus simple lorsqu'elle était encore Jedi. Leur réputation facilitait un peu les choses. Et si ça ne fonctionnait pas, d'autres faisaient le sale boulot. Mais c'était à elle de s'occuper de ça désormais. Après, ça avait aussi ses avantages mais il fallait avouer qu'elle avait un peu de mal à s'imposer. Surtout pour une première fois. D'ailleurs, ce n'était même pas la première fois qu'elle avait à interroger quelqu'un, mais c'était sa première fois depuis qu'elle avait quitté les Jedi. Et en ce sens, même si elle n'y avait pas passé une grande partie de sa vie, c'était comme avec la bataille de Yavin : on se mettait à compter les années à partir de ce moment-là. Il fallait aussi et surtout noter que ce départ coïncidait avec la perte de sa sensibilité à la Force donc... c'était tout de suite plus clair.

    Enfin bref, le coupable avait fini par parler, après deux longues heures, mais Zadyssa suspectait qu'il avait craqué en croisant le regard noir d'Ange, qui avait fini par s'impatienter. Intérieurement, Zadyssa se disait qu'elle devrait avoir une holo-photo d'Ange faisant LE regard pour de futurs cas similaires. "Réponds ou c'est cette personne qui s'occupera de ton interrogatoire après moi", qu'elle dirait. Ça fonctionnerait probablement. En fait, elle devrait même tester. L'énerver - mais pas trop pour ne pas subir son courroux - la prendre en photo puis la garder précieusement jusqu'à la prochaine occasion.

    L'assassin leur avait révélé qu'il n'était qu'un mercenaire employé par la société et qu'il n'avait aucune idée du pourquoi. Par conséquent, la prochaine étape était de se rendre au QG de cette fameuse société pour en apprendre plus sur le sujet. Était-ce une erreur interne qu'il cherchait à couvrir, une tentative de vol ou autre chose encore ? Quoi qu'il en soit, Ange avait demandé à avoir le plus d'informations possible sur ladite société et...

    Ange, en entrant soudainement : J'ai tout ce qu'il nous faut.


    Le plan nécessitait un peu de préparation et beaucoup d'adaptation sur le moment : vu ce qui était arrivé au dernier membre de la Guilde à avoir mis les pieds dans le siège social de la compagnie, il fallait compter sur une infiltration ou un changement d'identité. Or, le gang avait rapporté qu'une sorte de cérémonie aurait lieu dans une semaine pour célébrer la réussite de leurs derniers projets : un buffet réunirait les grandes pontes de la société, les employés et des journalistes là pour mettre la lumière sur leurs exploits. C'était donc l'occasion rêvée : elles pouvaient se faire passer pour des journalistes. La semaine de latence allait leur permettre de créer ces nouvelles identités.

    C'était au cours de cette semaine de préparation qu'un évènement particulier chamboula leurs plans. C'était simplement au détour d'une des rares places du quartier. L'holopost retransmettait l'événement en direct, il y avait même un hologramme géant pour que la foule entière puisse voir. D'ailleurs, celle-ci était étrangement calme, écoutant avec attention ce qui se racontait. Il était question de hausse de salaire, de rénovation et de meilleures conditions de travail mais ces informations entraient et sortaient par les oreilles de Zadyssa. La jeune femme n'écoutait pas : son regard était rivé sur la personne de l'hologramme. C'était lui, il n'y avait pas de doute possible. Était-il là en personne ? Son coeur battait la chamade. Elle ignorait ce qu'elle ferait si jamais il était effectivement là. L'occasion ne s'était jamais présentée. Elle n'avait jamais pensé une seule seconde qu'elle se présenterait. Elle avait mainte fois souhaité s'en venger, avant d'entrer chez les Jedi. Puis le temps et une nouvelle philosophie l'en avait éloignée. Et puis, elle ne savait pas non plus comment elle voulait se venger donc c'était surtout resté des idées en l'air. Mais là...

    Comme hypnotisée, elle se fraya un chemin à travers la foule, n'entendant pas les protestations d'Ange qui finit par la suivre tant bien que de mal. Les gens entassés ne lui résistèrent pas bien longtemps et elle parvint à atteindre l'autre côté. Là, elle se figea pour de bon. Il était réellement présent, en chair et en os. À seulement une vingtaine de mètres, protégés par une poignée de gardes. Quelle raison aurait-il à se protéger davantage alors qu'il était aimé par le bas peuple ? Comme s'il avait immédiatement perçu sa présence, son regard dériva vers elle. Elle sentit tous ses muscles se tendre. Elle croisa son regard et une haine viscérale s'empara d'elle. Ce fut plus fort qu'elle, son corps réagit par lui-même et, sans que leurs regards cessent un instant de se croiser, elle le mit en joue.

    Alors que son doigt allait presser la détente, Ange s'interposa de justesse et lui arracha le blaster des mains. Elle ne comprenait probablement rien à ce qui venait de se passer. Elle ne pouvait pas comprendre de toute façon. Zadyssa vit ses lèvres bouger au ralenti dans le vide, prononcer des sons qu'elle n'entendait pas. Du coin de l'oeil, elle aperçut les gardes commencer à dégainer leurs propres armes et la foule s'écarter en hurlant. Mais il était toujours là, la dévisageant avec son insupportable rictus. C'était comme s'il la défiait du regard, comme s'il lui disait qu'elle ne réussirait pas à le défier plus longtemps.

    Zadyssa étendit donc le bras. Ange était juste devant elle, ses blasters aussi. Il ne s'était pas passé une seconde depuis qu'elle avait confisqué le sien alors. Même Ange ne pouvait pas réagir aussi vite à la menace des gardes dans son dos. Alors elle subtilisa le blaster du Leader de la Guilde, tendit le bras et appuya sur la gachette. Mais Ange dévia le tir au dernier moment. Elle la gênait. La jeune femme ne pensait plus du tout à la raison de sa présence sur Metellos, ni à ce qu'elles faisaient il y avait quelques minutes à peine. Non, son seul objectif désormais, c'était d'éliminer l'homme sur la scène. Et la femme devant elle la dérangeait. Zadyssa profita alors de son évidente incompréhension pour lui saisir le bras, disparaître sous son centre de gravité et la projeter par terre. Elle ne lui avait jamais montré cette technique, bien qu'elle ne lui soit pas exclusive. Mais ce n'était quelque chose que Kinsa lui avait appris, ni quelque chose qu'Ange lui avait appris. Non, cette fois, c'était de lui. Son corps avait agi tout seul. Probablement que les souvenirs remontaient à la surface en sa présence.

    À peine redressée, le premier garde était sur elle. Sans réfléchir, Zadyssa fouilla rapidement dans ses vêtements et sortit un couteau qu'elle gardait toujours sur elle mais qu'elle n'avait jusqu'à présent jamais montré ni même utilisé. Un tir de blaster la toucha à l'épaule mais la douleur ne lui parvint pas : dans ces conditions, c'était tuée ou être tuée et la douleur n'était qu'une information contraignante. Alors qu'il s'apprêtait à tirer à nouveau, elle lança le couteau qui se planta dans sa jambe. Le garde s'effondra en hurlant. Sans lui prêter davantage attention, Zadyssa se retourna vers lui. Elle n'eut pas le temps de faire un pas de plus. Tout juste eut-elle le temps de croiser à nouveau son regard presque satisfait. Un tir de blaster l'atteignit dans le bras et, cette fois, ce fut à son tour de faire un vol plané. Il avait tiré.


    Lorsque Zadyssa rouvrit péniblement les yeux, elle vit sa silhouette s'éloigner. Quelqu'un courait en la portant sur son épaule. Elle tendit son bras valide pour utiliser la Force par réflexe mais un vide oppressant lui répondit. Elle ne comprit pas tout de suite, s'entêta quelques minutes, hurla qu'on la lâche, n'entendit pas la réponse. Les cellules de son corps la brûlaient. Elles semblaient attendre quelque chose, vouloir baigner dans quelque chose. Elle ne sentait plus la Force. Son coeur se serra et elle se mit à hyperventiler. Soudain, elle se souvint : elle avait perdu sa connexion avec la Force, tout était normal. Elle s'attendait à ce que cela règle le problème mais ce ne fut pas le cas, au contraire. Le fait que rien ne puisse combler le vide qui l'assaillait la fit paniquer davantage.

    Aussi, lorsque la personne qui la portait - Ange - la posa dans une ruelle un peu à l'abri de l'agitation, elle ne put que la fixer avec les yeux complètement paniqués, incapable de parler.

    lundi 22 mai 2023 - 21:58 Modification Admin Réaction Permalien

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    AngeSolo

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    Ce ne fut qu’une fois l’adrénaline retombée et ses armes rangées mais néanmoins à porter de mains qu’Ange Solo mesura le pire auquel elles venaient de réchapper. Après avoir maudit intérieurement la jeune femme qui gisait devant elle, elle se félicita d’avoir su garder la tête sur les épaules avant de jurer encore une fois au sujet du fait d’avoir accepté de prendre bon gré mal gré un nouveau novice.


    Ange, vérifiant en même temps :  Zad, tu m'entends ? Tu as mal quelque part ?


    Pour toute réponse, l’intéressée n’avait de cesse de jeter des regards hagards de part et d’autre, le souffle court et l’esprit visiblement embué. Sa bouche s’ouvrait et se refermait. Encore. Plusieurs fois. Le son, lui, s’était perdu.

    La Corellienne se contenta d’un battement de cils plus long que d’ordinaire. Elle le savait : en l’état, il n’y avait rien à faire. Zadyssa avait été touchée à deux reprises mais ce n'était pas les blessures physiques qui l'inquiétaient. Une paire de gifles ou une bonne engueulade ne mèneraient à rien. Alors, elle sortit son comlink et composa la fréquence d’Elijos qui, fort heureusement, vint lui prêter main forte sans poser de question.


    Une fois rentrés dans leur QG provisoire et voyant que la prostration léthargique de Zadyssa perdurait dans le temps malgré les soins apportés, Solo décida de l’installer le plus confortablement possible avant de rejoindre le chef de gang lui aussi en quête d’explications. Les boisons alcoolisées et le charme du Leader aidant, cette dernière finit par apprendre que même si Elijos savait peu de choses sur l’ancienne Jedi, les crises de somnambulisme et les cauchemars dont elle avait jadis fait l’objet l’avaient suffisamment marqué pour en faire état des années plus tard. Du reste, son adresse à manier le couteau, à savoir rendre les coups et son intuition hors du commun avaient fait d’elle une gamine aussi dangereuse que débrouillarde. Enfin, du jour au lendemain, alors qu’elle avait à peine treize ans, Zadyssa s’était subitement volatilisée. Et c’était tout. Quand la discussion prit fin, la lumière du jour mourrait à l’horizon.


    Après s’être terrée dans un profond mutisme les minutes suivantes pour réfléchir, Ange se dirigea vers la chambre dans laquelle sa jeune novice se reposait. Elle ne savait si la moindre démarche porterait ses fruits : la Corellienne avait côtoyé suffisamment de traumatisés de guerre - elle la première - pour ne pas y voir des caractéristiques similaires. Bien sûr, du temps, c’était ce dont la jeune fille avait besoin mais c’était justement ce temps qu’il leur manquait.


    Ange, s’asseyant à côté d’elle : Il va falloir qu’on parle.


    Il eut un mouvement. Zadyssa se tourna légèrement de côté. Ange la devinait.


    Ange, le ton calme et posé mais néanmoins ferme : Zadyssa, il nous reste quatre jours avant d'emprunter nos deux couvertures. (Elle marqua une brève pause avant d’enchaîner.) J'ai besoin d'avoir confiance en ma partenaire et m'assurer que ce genre d'imprévus ne recommencent pas.


    Le silence se poursuivit mais la Force lui indiquait malgré tout qu’elle n’était pas totalement fermée à un échange.


    Ange : Écoute, tu n'es pas censée ignorer que la patience n'est pas la première de mes qualités. Quand j'ai accepté de te prendre sous mon aile, il y avait certaines conditions non négociables : l’obéissance et la franchise y figuraient. Alors, soit tu te décides à parler, soit nous allons avoir un sacré problème, toutes les deux.


    Elle ne répondit pas, du moins, pas immédiatement.

    Le regard fuyant, ses lèvres se portèrent à ses doigts et se ongles disparurent.


    Zadyssa, très bas : Je ne pouvais pas utiliser la Force…


    Ange mesurait l’effort.

    Elle adopta une posture un peu plus détendue, un peu comme à chaque fois qu’elle s’adressait à la plus jeune de ses filles quand elle s’évertuait à voir une discussion sérieuse.


    Ange : Ce n'est sans doute pas plus mal. Si j'avais été obligée de dégainer mon sabre, les conséquences auraient sans doute été encore plus désastreuses, tu ne crois pas ?

    Zadyssa, se redressant, les genoux ramenés au menton : Au moins, il serait peut-être mort.

    Ange, s’efforçant de la faire parler : Parce qu'il aurait dû être mort ?


    Elle hocha la tête.


    Ange : Et pour quelle raison ?

    Zadyssa : Parce que c’est ce qu’il mérite.


    Alors, elle revoyait Cole des années en arrière.

    La vengeance, le fléau des êtres pensants.

    Quand pourrait-on enfin s’en débarrasser ?


    Ange, de manière très douce : Et tu es qui pour pouvoir en décider ?

    Zadyssa¸ du tac-au-tac : Assez concernée.


    Elle posa alors la tête dans ses genoux et s’assura que la Corellienne ne pouvait la voir avant de poursuivre.


    Zadyssa : Et de toute façon, je ne suis pas la seule à le vouloir. Les autres veulent la même chose aussi.

    Ange : Au point de valoir ma mort ?

    Zadyssa, clignant des yeux, étonnée : Non, pourquoi ?

    Ange : Parce que c’est ce qui a failli se passer.


    La Corellienne sourit faiblement.

    Peut-être la voyait-elle ?


    Zadyssa, cherchant ses mots : Mais non... hum, ils n'en avaient pas après toi... du coup, euh...

    Ange, désirant lui faire voir la réalité en face : C'est ce qui a failli se passer, Zadyssa. Et c'est ce qui se passera si tu ne m'expliques pas pourquoi il s’est passé ce qui s’est passé.

    Zadyssa, avec une petite voix : Mais non... Ça ne se passera pas...

    Ange : Ça, j'ai besoin de nous en assurer.

    Zadyssa, plus sombre : C’est juste que…. Je n’aime vraiment pas cet homme.


    En d’autres circonstances, Solo se serait sans doute accordée un commentaire condescendant mais elle s’en abstint : il aurait vraiment été stupide de tout foutre en l’air.


    Zadyssa : Mais… si on le recroise pas, c’est bon.

    Ange : Ça, ce n'est pas toi qui en décideras.


    Elle mesura son silence pour mieux peser ses mots avant de réitérer sa demande.


    Ange : Qui est cet homme, Zadyssa ?

    Zadyssa : C’est…


    Elle soupira bruyamment et secoua la tête, à la recherche de ce qu’elle aurait pu lui dire. Ce fut ensuite le tour des ongles.

    Mais Ange resta silencieuse : elle la regardait.


    Zadyssa : Ange, qu'est-ce que tu ferais ? Qu'est-ce que tu ferais si on te tuait et qu'on t'enlevait Joi ? Qu'à travers la Force, tu voyais qu'elle se retrouvait avec d'autres enfants dans le même cas et que cette personne les obligeait à se battre ? Que dans sa grande bonté, elle leur offrait des séances d'entraînement avant de les mettre en situation de vie ou de mort : "Tue ou meurs". Au bout du compte, Joi parviendrait à survivre au prix de la vie de tous les autres enfants. Mais ils crient vengeance. Et Joi aussi. Elle ne peut pas ne pas les écouter. Alors qu'est-ce que tu ferais ? Tu n'aurais pas aussi envie de te débarrasser de cette personne ?


    Cette réponse, elle ne s’y attendait pas. La face cachée de l’iceberg, sans doute.

    Que pouvait-elle lui répondre ? Qu’il n’était pas impossible qu’Ange Solo eut les épaules trop frêles pour résister à ses plus bas instincts ? Et qu’il aurait fallu une énergie prodigieuse pour qu’elle s’effaçât au profit du Leader de la Guilde ? Ou que les paroles de l’Ancien Maître du Conseil Jedi lui fît entendre raison ?

    Qu’importe Ange Solo, ce n’était pas d’elle dont elle avait besoin.


    Ange, posée : Je crois que j'aurais envie de bien des choses, Zadyssa, des choses que je ne saurais formuler à voix haute mais j'ose espérer une chose, c'est avoir suffisamment vécu auprès de ma fille pour qu'elle se rappelle que la vengeance ne mène à rien.

    Zadyssa : Je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi il faudrait le laisser tranquille alors que... alors que... Enfin, si c'est pas de la vengeance, c'est au moins, euh, je sais pas, une punition, quelque chose. Ce n'est pas juste sinon !

    Ange : Je ne te dis pas qu'il faille le laisser tranquille mais ce n'est pas à toi de suppléer la Justice. Ce n'est pas à toi d'être la main qui punie. Et ce n'est ni à toi ni à moi de choisir qui doit vivre ou mourir mais, crois-moi, il existe des châtiments bien pire que la mort.

    Zadyssa, affichant une moue dubitative : Quoi comme châtiments ?


    Ce fut le Leader de la Guilde qui se mit à rire.


    Ange : Il suffit d’être inventif !


    Pour toute réponse, son interlocutrice haussa un sourcil.


    Ange : Priver un homme de pouvoir de son pouvoir, par exemple. Sûrement le cas de... ?

    Zadyssa : ...Lawrence.


    Un nom.

    Elle avait un nom.


    Zadyssa : Mais... il a gagné son pouvoir après alors il sait déjà ce que ça fait et... toute la population l'aime bien alors... (Elle marqua une pause et reprit : ) Et puis, pourquoi ça, ça ne compte pas comme main qui punie ?

    Ange : Parce que tu es un être humain. Pas un instrument de vengeance.

    Zadyssa, : ... mais s'il pouvait subir un châtiment pire que la mort, pourquoi abréger ses souffrances et le tuer serait à proscrire ?

    Ange, montrant les dents : Parce qu'il doit être punir et purger sa peine. Mourir, c'est bien trop facile.

    Zadyssa : Dans ce cas, je peux lui faire subir un de ces châtiments ?

    Ange, soupirant : Tu n'es pas la main qui châtie. C'est à la justice de s'en occuper. Si tu es d'accord avec ça, je te promets qu'on s'occupera de ce Lawrence une fois la mission terminée.


    La gamine ouvrit la bouche pour protester mais parut néanmoins reconsidérer la proposition.


    Zadyssa : Hmmm... Ok. Mais il doit être riche, j'imagine. La justice ne s'en prend jamais à eux, non ?

    Ange : La justice est aveugle. Riche ou pauvre, cela ne fait aucune différence.


    Le Leader de la Guilde lui adressa un sourire malicieux


    Ange : Ne fais juste pas ma bêtise de la confondre avec la République.

    Zadyssa, ne saisissant pas : Comment cela ?

    Ange : A la Guilde aussi, on sait appliquer la justice.

    Zadyssa : Tu vas organiser un procès où tous les juges sont corrompus par la Guilde ?


    Ange se mit à rire aux éclats.


    Ange : Si tu crois ça, c'est mal me connaître.


    Il eut un long silence.


    Zadyssa : Ok. Je te fais confiance.

    Ange : L’incident d’hier, plus jamais. Compris ?

    Zadyssa : Promis.


    Ce message a été modifié par AngeSolo le vendredi 07 juillet 2023 - 20:34

    vendredi 07 juillet 2023 - 20:18 Modification Admin Réaction Permalien

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  • Solo Anakin --- Anakin naquit un an et demi après Jaina et Jacen Solo sur la base secrète de Nespis VIII. Il fut nommé Anakin par référence à son grand-père qui était parvenu à revenir du côté obscur et à apporter l’équilibre dans la Force. Dès sa naissance il fut menacé par le dernier clone de Palpatine qui tenta de faire passer son essence en lui sur Onderon. (Personnages - Nouvel Ordre Jedi)
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