Mission Kléo Patr - Ange Solo & Xeniam Nleo (page 2)

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  AngeSolo

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  A peine Yetob fut-il entré dans la pièce que la Corellienne commença à sérieusement douter de l'ingéniosité de son plan. Le plan Z, confortablement logé contre son sein gauche la démangeait presque au point de lui donner de l'urticaire. Quant à sa salive, elle n'était là que pour remuer davantage le ballet de reproches qu'elle adressait à la galaxie entière et dans lequel son nom figurait en pole position. Une inspiration mesurée et elle se rappela qu'elle ne devait en aucun perdre ses moyens ou elle donnait peu cher de la réussite de leur mission et, ce qui avait davantage de prix en cet instant, sa peau.
  
  Ange était seule, désespérément seule. Le regard malsain que lui avait jeté l’enveloppe de Xeniam ne laissait aucun doute à ce sujet. Savoir ses poignets soigneusement liés s’avérait réconfortant. Néanmoins, ce seul et unique garde-fou ne lui apportait guère l’assurance qui lui eut été nécessaire pour lui assurer un semblant de quiétude à ce stade de leur mésaventure. Yetob, lui aussi, ne semblait pas aussi serein qu’il s’était attendu à l’être en franchissant le seuil de la chambre d’amis. Paralysé par l’incongruité de la situation, il resta à contempler la scène d’un air ahuri. D’un sourire enjôleur, Solo lui faisait cependant miroiter la promesse d’une nuit qu’il n’était pas près d’oublier. Ironiquement, c’était, en effet, cette promiscuité tant redoutée qui lui apparaissait comme le moyen le plus efficace et le plus expéditif pour mettre un terme aux élucubrations libidineuses de ces deux satyres dépravés.
  
  Le rire sardonique qui s’échappa de la gorge déployée de Noa augmenta le malaise de Solo et ne fit que l’accentuer quand elle entendit non seulement les paroles qu’il proféra mais surtout l’émulation qu’elles produisirent chez son compare qui retrouva de sa superbe.
  
  Noa : Allez, Ancyra. Il est grand temps que les rôles changent !
  
  Un haut-le-cœur serra la poitrine du Leader de la Guilde à la seule vision d’horreur que présageait pareille invitation. Un rictus impénitent répondit à la star d’holofilms tandis qu’elle invitait la seconde à prendre place auprès d’elle. Gauchement, Yetob s’avança vers le lit, son équilibre précaire jurant avec la détermination qui paraissait l’habiter. Sa main droite effleura les draps, la gauche glissait sur la hanche d’Ange dont les propres doigts se tendaient vers l’objet salvateur caché au plus près de sa poitrine.

  Ses pupilles dilatées de plaisir de leur hôte n’étaient plus qu’à quelques centimètres de la gorge d’Ange. Ses cils palpitaient. Ses paupières s’agrandirent une dernière fois et il sombra. La Corellienne, témoin accoutumé à ces crises de narcolepsies illicites, eut tout juste le temps d’éviter la chute. D’un félin mouvement ascensionnel, elle esquiva la trajectoire du corps inanimé qui s’encastra violemment dans celui entravé de son camarade d’infortune. Un cri surpris et douloureux échappa à Xeniam dont la personnalité fut brutalement ranimée.
  
  Xeniam, sursautant : Ange, enlève-moi ce truc !
  
  La cambrioleuse avait désormais son regard focalisé sur l’écran de son datapad. Ainsi, ne prit-elle-même pas la peine de lever les yeux dans la direction d’où émanaient les plaintes. Son esprit, libéré du stress occasionné par tout ce qu’aurait pu engendrer de sordide la situation préalable, pouvait désormais se focaliser sur la partie technique de la mission. Elle tâchait d’identifier le modèle de verrouillage digital qui la séparait de la relique tant recherchée afin de pouvoir en craquer le système de sécurité.
  
  Ange : Débrouille-toi.
  
  Elle l’entendit se tortiller, le matelas et les sangles protester sans que les résultats n’en soient satisfaisants à en juger par les nouvelles invectives qu’il lui lança.
  
  Xeniam : Ange, tu peux venir me détacher, s’il te plaît ?
  
  Pour tout réponse, un mur de silence lui répondit.
  
  Xeniam¸ après un moment de réflexion : J’ai recommencé, c’est ça ?
  
  Ange lui offrit un murmure d’acquiescement à peine audible.
  
  Xeniam, gêné : Qu’est-ce que j’ai dit, cette fois ?
  Ange : Tu t’es contenté de commentaires odieusement désobligeants.
  Xeniam : M*rd. Désolé.
  Ange, cynique : Maintenant, si tu veux bien m’excuser, je vais m’atteler à m’assurer de l’issue favorable de cette mission avant qu’un nouvel événement random ou qu'une nouvelle poussée de lubricité ne vienne tout faire disjoncter.
  
  Le craquement de ses cervicales d’un mouvement mesuré vers la droite clôtura la discussion. Durant une vingtaine de minutes, Ange se replongea dans l’analyse des systèmes. Au terme de sa recherche, elle sortit un petit appareil caché dans le double-fond de son sac qu’elle calibra en adéquation avec les données dont elle disposait. Il ne lui restait plus que l’empreinte digitale de Yetob et le tour était joué. Elle se leva alors et, sans la moindre délicatesse, récupéra son dû sur l’acteur qui s’était désormais mis à ronfler. Elle posa bien à plat son prélèvement dans une petite boîte hermétique prévue à cet effet avant de s’asseoir à proximité de l’explorateur.
  
  Ange, le fixant sévèrement : Tu te sens comment ?
  Xeniam : J’ai un peu moins mal à la tête. J’ai des flashs qui me reviennent mais, la bonne nouvelle, c’est que je me sens davantage… moi.
  Ange, lui claquant la cuisse : La Kessel pure, on va vite l’oublier, hein ? Ou il va vraiment falloir apprendre à la consommer.
  Xeniam, contrit : Oui, Leader.
  Ange, glaciale : Maintenant, je vais te détacher et tu vas me filer un coup de main pour ficeler cette ordure.
  
  Brusquement redevenue aussi froide qu’elle l’était d’ordinaire avec n’importe quel quidam lambda de la Guilde, Ange Solo venait de le rétrograder symboliquement dans son échelle de valeurs, lui stipulant ainsi que les derniers rapports qu’ils entretiendraient ne subsisteraient que pour la fin de la mise en œuvre de leur plan. L’échéance arrivée à son terme, elle rayerait à tout jamais son nom pour mieux l’inscrire sur sa liste personnelle des personae non gratae.
  Xeniam ne disait rien. Le vent avait tourné : il l’avait senti. Consciencieusement, il ligota Yetob et s’assura qu’il ne pourrait en aucun cas se défaire de ses liens.
  
  Ange : Maintenant, afin d’être sûre que toute cette histoire ne sorte jamais de cette chambre, déchire sa chemise et débarrasse-toi du reste.
  Xeniam, hésitant à discuter un ordre compte-tenu de la tournure des événements : Tout le reste ?
  Ange, presque menaçante : Je dois vraiment me répéter ?
  
  Le natif d’Ondéron s’exécuta avec un non-enthousiasme non-fin pendant que la Corellienne s’approchait de sa future victime qui vrombissait toujours. Elle lui prit le pouls et souleva une de ses paupières sans obtenir une réaction en mesure de les inquiéter. Alors, elle sortit une minuscule lame de ses chaussures et entailla le plus superficiellement qu’elle le put l’arcade sourcilière de Yetob qui se mit à suinter de bonne grâce.
  
  Xeniam : On joue la carte du réalisme ?
  Ange : Tu as tout compris.
  
  Solo collecta le liquide vital et s’appliqua pour en souiller une bonne partie du lit et de ses environs. Les draps, les oreillers, les tapis et le pauvre Yetob en firent ainsi les frais. Puis, elle se leva et revint quelques secondes plus tard avec un verre rempli à ras bord qu’elle renversa copieusement sur l’entrejambe d’Eriugam.
  
  Xeniam¸ mi-admiratif, mi-dubitatif : C’est de l’eau ?
  Ange : Tu veux vraiment que je te réponde ?
  
  Le Guildeur n’insista pas et obéit aux nouvelles injonctions qui lui furent donner : il devait surveiller le malheureux incontinent comateux pendant qu’elle s’activait à mettre hors d’état de nuire la première entrave sécurisée qui la séparait de l’idole.
  Ange quitta la pièce et, après s’être assurée que le couloir était vide, gagna la bibliothèque. Précautionneusement, elle dévissa le boîtier de contrôle et dénuda les fils afin d’y relier son appareil portatif. Quelques secondes plus tard et l’empreinte apposée, la porte coulissa pour sa plus grande satisfaction.
  
  Dans l’ombre tamisée de la pièce illuminée par plusieurs rayons laser se dessinait la majestueuse statue de Kleo’Patr, à demi-nue, se tenant le sein par lequel elle s’était donnée la mort. L’extase à l’aube de la mort, ses forces qui la quittaient, sa longue chevelure tressée qui se mêlait aux drapés de sa couche et de son pagne presque dénoué avaient ensorcelé la Corellienne qui la contemplait dans un état de béatitude extatique. Solo poussa un long soupir langoureux et se ressaisit de son propre esprit. Aucune holocam n’était apparue dans son champ de vision. Toutefois, elle sortit un miroir de petite taille afin de vérifier les deux angles morts. Rien. Rassurée mais toujours sur ses gardes, elle pénétra dans la pièce et s’approcha de son futur trophée. Elle n’avait plus qu’à désactiver le second système de sécurité et le tour était joué. De nouveau, il lui suffirait d’identifier le modèle employé et d’ajuster la combine qui lui permettrait de se débarrasser des faisceaux lumineux qui trahiraient alors – dans le meilleur des cas – sa position.
  
  Elle fouilla de nouveau dans son sac et lâcha un juron quand elle se rendit compte qu’elle avait oublié son datapad dans la chambre. A regret, elle revint sur ses pas quand, au détour du couloir, une main puissante se plaque sur sa trachée.
  
  Noa.
  L’air se raréfiait.
  Elle tête lui tournait.
  Et ses pieds, livrés au vide, ne lui étaient d’une quelconque utilité.
  
  Noa, malicieusement malsain : Les rôles viennent de changer, Ancy.
  
  
  

  dimanche 02 octobre 2022 - 13:09 Modification Admin Réaction Permalien

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  xeniamnleo

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  Les doigts serrés comme des lianes sur ce cou frêle se serraient à mesure que les corps de la Corellienne se débattait. A ce moment, la Guildeuse n’existait plus, elle était devenue pleinement Ancyra et, comme elle, ne pouvait plus se défendre. Des centaines de pensées fusaient dans son cerveau, déjà trop privé d’oxygène pour trouver une solution, et laissait les hallucinations se mêlaient à la réalité. Les rumeurs insistantes sur la part sombre de Noaderlo surgissaient avec plus d'insistance à son esprit. Xeniam allait-il embrasser son rôle jusqu’à la fin? Des étoiles se dessinaient dans son champ de vision, Ancyra avait atteint son rêve. Ses yeux révulsés croisèrent ceux de son bourreau, cet acteur. La réalité revint à elle, cet homme jouait la comédie, elle l’avait aidé dans ses répétitions.

  Ange, à peine audible, dans un râle: Di..Caprio

  L’homme qui n’avait alors pas relaché son étreinte, absorba le murmure de la jeune femme, qui infusa son esprit. Ce nom n’avait rien de familier,il ne lui évoquait rien, même pas un personnage qu’il aurait joué. Cette sotte devait le prendre pour un autre, celles-là sont vraiment prêtes à tout pour voler un peu de gloire des artistes se dit-il. Pourtant, peu à peu, une sensation désagréable vint chatouiller son nez. Une odeur chlorée, de plus en plus prenante. Impossible, la piscine de son ami Yetob se situait dans l’autre aile de la villa. Pourquoi alors l’image d’un bassin lui apparut, aussi claire que l’eau dont il était rempli. Bientôt se dessinèrent autour un transat, une silhouette de femme en bikini avec un regard percant. Un regard étrangement reconnaissable, celui-là même qu’il venait de croiser quand Ancyra s’était retournée. Ses doigts se déserrent un peu et la femme sur son transat ouvrit la bouche pour livrer ce mot: “DiCaprio”. Ce nom. Non, ce surnom…celui-là même dont la Leader de la Guilde l’avait affublé après sa première mission, autour de cette piscine. La Guilde…la mission…Ange! Xeniam relâcha entièrement sa main du cou de la Corellienne qui, s’effondrant sur le sol, cherchait à respirer du mieux qu’elle pouvait. Cela dura de longues secondes pendant lesquelles l’explorateur ne savait que faire. Il parvenait à peine à comprendre ce qui venait de se passer. Pourtant lorsqu’il esquissa une approche vers la Guildeuse et que celle-ci se détourna sans lui prêter un regard, il sentit tout le poids de la culpabilité s'abattre sur lui. Encore à terre, Ange prenait encore de fortes inspirations lorsqu’elle lâcha d’un ton sec:

  Ange: Va te poster devant la pièce de la statue et attends moi.
  Xeniam: Ange je…
  Ange: Maintenant!

  Le court échange leva tout doute quant à l’état d’esprit de la Leader. Elle ne se retourna pas vers lui et continua son chemin pour aller récupérer son datapad. Résigné, il pour suivre le trajet inverse vers la statue. Les Guildeurs s’éloignèrent l’un de l’autre, dos à dos, dans ce long couloir. La robe de Ange était craquée; une marque de son collier s’était apposée sur la main de Xeniam. La tension était encore plus lourde lorsque la Corellienne rejoignit l’explorateur devant le lieu de leur larcin planifié. Elle ne lui adressa ni une parole, ni un regard et pénétra dans la salle avant de se poster devant la statue pour étudier son système de protection. Son datapad en main, elle analysait les centaines de faisceaux lumineux qui composaient un quadrillage complexe bien qu'invisible autour de la précieuse sculpture. L’experte cambrioleuse tira d’une poche sous sa robe une dizaine de petits miroirs pas plus grands qu’une phalange. Pianotant à nouveau sur son datapad et après avoir scanner la zone entourant l'œuvre d’art, elle activa les miroirs qui en réalité possédaient de microscopiques moteurs leur permettant de se mouvoir. En un instant, les engins formèrent un réseau tout autour de la statue et grâce à de nombreux calculs, étaient positionnées de telle sorte que les lasers étaient réfléchis dans des directions différentes, permettant l’ouverture du maillage de protection. Il ne restait plus qu'à retirer la statue de son présentoir pour l’emporter, chose peu aisée pour une sculpture de marbre aussi massive.

  Ange: Va chercher les servo-moteurs et fait chauffer le speeder, qu’on en finisse.
  Xeniam: J’y vais.

  Le natif d’Ondéron sentait bien que le moment n'était pas encore à évoquer son action presque funeste qui avait eu lieu peu de temps avant. Le plus troublant pour lui était qu’il avait même du mal à imaginer qu’il ne fut jamais venu. 

  Xeniam: Et Yetob?
  Ange: Yetob?
  Xeniam: Il va pas s’inquiéter de plus nous voir?
  Ange: Lorsqu’il reprendra conscience, je pense que la honte lui fera mettre cette soirée derrière lui et de ne plus l’évoquer.

  Cette réflexion parla à Xeniam bien plus qu’il ne le souhaitait, ce que Ange remarqua immédiatement.

  Ange, le fixant: Peut-être même se prendra-t-il pour quelqu'un d’autre…Dans tous les cas, on est tranquille de ce point de vue là. 

  L’explorateur détourna le regard et tourna vite les talons pour aller chercher l'équipement que la Leader lui ​réclamait. Celle-ci, de son côté, préparait avec minutie le dispositif holographique qui allait répliquer l’image de la statue. L’appareil était à peine épais comme une feuille de papier, et témoignait de la technologie de pointe dont la reine des cambrioleuses disposait dans son arsenal. Le natif d’Ondéron fit son retour avec deux petits engins pas plus gros qu'un fruit Juuri. Il les donna à Ange qui les prit sans le regarder et plaça de chaque côté de la sculpture de Kleo'Patr. L'ouverture précédemment obtenue était assez grande pour laisser les deux sustenteurs soulever la statue et la faire sortir du champ de laser. La Guildeuse attendit que l'objet fut bien en dehors afin de placer la plaque holographique qu'elle avait préparée auparavant. La statue de Kleo'Patr apparut à la même place et dans les moindres détails, si bien qu'il était impossible de déceler le subterfuge. Xeniam était bouche-bée, la réputation de sa Leader à La Guilde était bien en deçà de la réalité. Il n’imaginait pas qu’un tel larcin puisse être exécuté de manière si fluide, comme un ruisseau rejoint implacablement un lac, naturellement. L’expression sur le visage de l’homme faisait si peu part à la discrétion que l’auteure de ce merveilleux vol l’eût remarqué sans même le vouloir. 

  Ange: Attends une seconde, elle pianote sur son datapad, je télécharge un programme que Wes m’a envoyé dans les droïdes de la maison histoire de les occuper. Normalement il a aussi hacké les caméras pour envoyer un faux flux. 
  Xeniam: On peut donc s’en aller.
  Ange: Fixe la statue à speeder, les léviteurs devraient tenir le coup si on va pas trop vite
  Xeniam: Tu veux conduire?
  Ange: Je préférais être derrière toi plutôt que l’inverse…

  La référence à l’incident encore frais fit s’abattre un silence pesant dans la pièce. Il ne fut interrompu que par le bruit électronique du datapad qui indiquait que les opérations entreprises étaient terminées. Ce signal fut aussi celui qui mit en marche les Guildeurs avec le fruit de leur larcin jusqu’à l’extérieur de la villa. Une fois la masse de marbre arrimée au speeder, Xeniam prit place sur le véhicule et le démarra. Le retour vers la plage où le vaisseau de Ange stationnait fut désespérément plus long que l’aller. Les Guildeurs n’échangèrent pas une parole. Ange s’agrippait tant bien que mal sur les parois latérales du speeder, son regard oscillant entre la statue et Xeniam. Celui-ci faisait semblant de se concentrer uniquement sur la trajectoire de l’engin et les manœuvres appropriées pour éviter de trop chahuter le butin; bien d’autres choses se bousculaient dans sa tête. Pourrait-elle lui pardonner cet événement? Pourrait-il passer outre si la situation était inversée? Il s’agissait tout de même d’un assassinat en puissance. Et pourrait-il ainsi jamais trouver sa place à la Guilde? Pour seule réponse l’explorateur fut enveloppé dans l’impuissance.
  La forme de l’Angel’s Fury se dessina alors qu’ils contournaient soigneusement un ravin. Tous deux furent soulagés de voir s’approcher le moment où ils pourraient voyager avec plus de distance entre eux. La tôle métallique du vaisseau coréllien revêtait une couleur bleutée: de nombreux Gålfen profitaient de cette structure pour se reposer les ailes. À l’arrivée du speeder, quelques volatiles s’envolèrent tandis que d’autres, téméraires, faisaient claquer leur bec pour marquer ce territoire. Toujours sans un mot, Xeniam et Ange chargeaient la statue par la trappe d'accès à la soute. Malgré les équipements de lévitation, la tâche n'était pas aisée, surtout que la présence de nombreux oiseaux la compliquait encore d’avantage. La frustration aidant, Ange se permit d’assainir un léger coup de pied vers un des Gålfen qui bloquait son passage; Xeniam ne put se taire plus longtemps.

  Xeniam: Attention, on devrait éviter de trop les brusquer, ils peuvent être agressif.
  Ange, sarcastique: Tu es non violent maintenant?
  Xeniam: Écoute Ange tu sais que je n’étais pas moi même et…
  Ange, sèche: Nleo, on termine cette mission. Et c’est pas quelques foutus piafs qui vont m’en empêcher.

  À ces mots, elle dégaga d’un revers de manchette un autre animal à plumes puis, dégainant son blaster, elle tira deux décharges en l’air pour effrayer toute la perchée. Xeniam sursauta puis regarda autour de lui, un peu anxieux. Les Gålfens dégurgissaient dans de grandes envolées.

  Ange: Problème réglé. 

  Les Guildeurs reprirent leurs manœuvres et la fameuse Kleo'Patr fut enfin chargée dans le vaisseau. Tandis que Xeniam s'apprêtait à renouveler l'opération avec le speeder, Ange se dirigeait vers la trappe d'embarquement. Un bruit strident se fit entendre, avec un écho puissant qui semblait venir des cieux. Le ciel s'assombrit soudain; le bruit se faisait plus puissant. Apparut alors la cause de ce chaos: une nuée de Gåfels, bien plus nombreux qu'auparavant. Pour la première fois depuis leur départ de la villa de Yetob, Ange et Xeniam s’échangèrent un regard inquiet. Tous deux sortirent instinctivement leurs blasters. Les décharges d’énergie se dispersèrent alors dans le ciel. Mais les assaillants étaient venus en nombre et malgré leurs pertes ils fondirent sur leurs proies: les Guildeurs parvinrent, malgré les coups de becs, à se fondre un chemin dans la masse de plume et de serres qui les entouraient pour parvenir à la trappe. Mais, alors qu’ils attendaient l’ouverture de celle-ci, les oiseaux s’amassaient tellement que plusieurs d’entre eux se coincèrent dans ses verrins, si bien que l’entrée du vaisseau fut ainsi bloquée. La leader de la Guilde qui jouait avec brio de son blaster n’en croyait pas ses yeux. Ils étaient littéralement pris au piège. Les attaques des volatiles se faisaient de plus en plus nombreuses et violentes, les plaies de plus en plus profondes et visibles. Ange subit une entaille qui la fit vaciller. Elle se sentit choir mais fut saisie par Xeniam, qui cria pour se faire entendre dans le vacarme aviaire. 

  Xeniam: On doit partir, il ne nous lâcheront pas!
  Ange, extenuée: Je vais pas abandonner mon vaisseau à ces maudites vermines!
  Xeniam: On a pas le choix, sinon on va se faire déchiqueter.

  Chacun des Guildeurs ne pouvaient plus cacher les blessures qu’ils avaient subies: ça et là une couleur pourpre venait gâcher leurs beaux vêtements de soirée. Bien que ces lésions furent, à première vue, superficielles, elles trahissaient le fait que leur résistance à l’assaut ne pouvait être prolongée dans la durée. La Coréllienne concentra son feu pour leur créer un corridor et s’éloigner un peu du vaisseau. Les Gåfels ne voulaient cependant pas en rester là et n’acceptaient pas aussi facilement cette fuite. Ils pourchassaient désormais Ange et Xeniam sur la plage. Leur course se fit plus rapide, mais les oiseaux ne lachaient pas. C’est ainsi que les Guildeurs, se retournant sans cesse pour contrôler leurs agresseurs, ne purent éviter une chute abrupte dans le ravin qu’il avait pourtant éviter en speeder quelque temps auparavant. Ils se réceptionnèrent tant bien que mal presque cinq mètres en contrebas. Quelques Gåfels les suivirent encore; l’heure n’était pas au repos. Ange et Xeniam se réfugièrent, clopin-clopant, dans un creux de la paroi du ravin. Cette grotte de fortune leur offrit l’avantage de ne plus subir les assauts qu’en face d’eux. Ils déchainèrent la puissance de leurs armes sur les volatiles qui venaient encore en découdre. Bien vite ces derniers comprirent néanmoins qu’il était plus prudent d’enfin cesser ce combat et tous s’envolèrent pour retourner vers leur “nid” de métal si chèrement acquis. Le calme revint dans le ravin. L'afflux d'adrénaline se tarit, les blessures se réveillèrent. La terrible chute en avait amené de nouvelles, encore plus douloureuses que les plaies dues aux coups de becs. Ange et Xeniam étaient affaissés à même le sol. L’action avait chassé la gêne, la quiétude l’avait restaurée. La cambrioleuse prit cependant la parole, en toisant un peu l'explorateur…

  Ange: Et maintenant, la suite de ce plan génial ?

  Ce message a été modifié par xeniamnleo le dimanche 19 février 2023 - 23:17

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  AngeSolo

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  Le dos plaqué tout contre l’humide et rugueuse paroi de leur abri de fortune, la Corellienne reprenait son souffle.
  Cette mission était un véritable fiasco – sur toute la ligne, quand même ils s’en sortiraient vivants et que le fruit de leur rapine s’avérait en leur possession. Ange s’était plantée, plantée en beauté, et le goût de l’échec, avouons-le, était d’une amertume aussi dégueulasse que difficile à avaler.
  
  Assise dans une mauvaise position, elle tenta gauchement d’y remédier en s’appuyant sur l’une de ses mains pour se redresser. Maintenant que l’adrénaline n’avait plus son action salvatrice, elle commençait à prendre conscience qu’il lui était presque impossible de distinguer une seule zone de son corps qui ne lui infligeait pas le martyre. Sa vaine tentative de trouver une posture un tant soit peu plus confortable se couronna par un échec aussi cuisant que ce vol aussi dangereux que rocambolesque bien que savamment orchestré. Son poignet protesta effectivement au moyen d’un craquement beaucoup trop sonore et la douleur qui irradia sa jambe manqua de lui faire perdre connaissance.
  
  Retombant lourdement de son ascension calamiteuse, elle laissa sa tête heurter le mur de la grotte, lui arrachant à l’occasion un juron qu’elle eut toutes les peines de la galaxie à retenir. Lâchant un profond soupir, elle hasarda un demi-regard vers le centre névralgique de ce mal devenu insupportable à mesure où elle en prenait conscience.
  
  Ce n’étaient pas les multiples ecchymoses et coupures que laissait entrevoir cette robe, qui relevait désormais davantage du lambeau que d’une tenue d’apparat, qui l’inquiétait, ni l’étau qui lui oppressait toujours dangereusement la trachée, mais cette partie de son anatomie qui n’avait sans doute plus de cheville que le nom. A côté de la paire d’escarpins qu’elle avait eue l’intelligence de retirer avant leur fuite désespérée sur le sable, gisait un amas de chair boursoufflée. Sur cette masse informe où il n’était plus question de distinguer une malléole du reste se livraient bataille de nuances allant d’un noir violacé à un verdâtre douteux. Refusant d’hasarder un doigt sur le gigantesque œdème, Ange mobilisa néanmoins tout le courage dont elle disposait pour générer ne serait-un frémissement du plus gros de ses orteils. Un hurlement s’échappa de sa gorge. C’était tout.
  
  Quand elle sentit son cœur s’emballer et sa vision sombrer dans l’obscurité la plus complète, ses instincts les plus primaires lui commandèrent de ne pas flancher si elle désirait survivre à cette présence qu’elle sentait s’approcher.
  
  Ange, se forçant à ouvrir les yeux : Je te défends de t’approcher.
  
  Xeniam, à quelques centimètres d’elle, ne paraissait guère en meilleur état. Sa peau et ses vêtements étaient constellés de plaies sanguinolentes où se mêlaient gravats et autres résidus organiques. Son arcade droite saignait abondamment, faute de la compression nécessaire qu’aurait dû lui fournir son bras gauche qui pendait lamentablement tout contre son flanc inerte.
  
  Xeniam, la respiration saccadée : Ne t’en fais pas. Je compte bien rester où je suis.
  
  Ange ravala sa salive douloureusement et cracha une salve rougeâtre par-dessus son épaule. Détournant les yeux de son comparse d’infortune, elle passa délicatement les doigts de part et d’autre de son crâne en quête d’alarmantes contusions. Bien vite, son examen de fortune ne révéla aucune lésion apparente. Non sans un certain soulagement malgré tout, son inquiétude la plus immédiate pouvait se résumer à la gravité incertaine de sa blessure à la cheville. Enfin, et non sans une certaine appréhension, elle laissa glisser sa main sur les marques de strangulation qui la meurtrissaient autant qu’elles l’irritaient. Un effroyable frisson lui glaça l’échine. Ce n’était pas passé loin cette fois. Vraiment pas loin. Une clef de bras et elle se serait dégagée mais les choses s’étaient déroulées autrement. Elle avait préféré attendre. Attendre quoi, au juste ? Une lueur d’espoir qui avait failli lui coûter la vie et qui s’était mue nécessairement en un ressentiment qui lui incombait bien plus qu’à lui.
  
  Xeniam, la voix un peu tremblante : Ange, je suis sincèrement désolé pour…
  Ange, lui coupant la parole tout en évitant de croiser son regard : C’est bon. Te fatigue pas. N’en parlons plus.
  
  Sa gorge se contracta péniblement comme pour redoubler cette faute qu’elle ne parvenait pas à digérer. Son erreur. A elle de payer les pots cassés.
  
  Serrant les dents et maugréant, elle se redressa non sans mal et entreprit de s’occuper de sa plus préoccupante lésion. D’un mouvement sec qui lui arracha un petit cri suraigu, elle déchira la partie la plus accessible de sa robe. Poursuivre sa découpe sans mobiliser sa jambe n’allait pas être une mince affaire. La Corellienne leva délicatement son mollet gauche en respirant bruyamment et lacéra une ridicule portion de tissu supplémentaire.
  
  Xeniam : Je crois que tu as besoin d’aide. Laisse-moi…
  Ange, lui lançant un regard noir : Nan, nan, nan. Toi et moi, on va garder nos distances. Crois-moi, tu en as déjà assez fait comme ça. Tes mains, loin de moi et de n’importe quelle partie de mon anatomie.
  Xeniam, la colère montant : Que cela ne tienne. Débrouille-toi !
  
  Contrariée par sa propre mauvaise foi et sa rancune qu’elle savait mal placée, Ange se mordit jusqu’au sang l’intérieur de sa lèvre et tenta par deux fois, dans les hurlements et les larmes, de déchirer aussi vainement que davantage le tissu que son corps masquait. Puis, comprenant qu’elle n’y parviendra pas toute seule, elle se tourna dans la direction de l’explorateur qui la regardait avec un dédain non feint.
  
  Ange : Ton bras est démis.
  Xeniam, grimaçant lui aussi sous la douleur : Je sais.
  
  Il se tut, elle aussi.
  Enfin, après avoir repris ses esprits, Solo réitéra l’opération avec toujours plus de cris et des résultats tout aussi médiocres. Énervée, elle laissa l’arrière de son crâne buter conséquemment la paroi de la grotte une deuxième fois et maudit silencieusement l’univers tout entier.
  
  Xeniam, désignant sa cheville d’un mouvement de menton : Qu’est-ce qu’elle a ?
  Ange, se massant l’arête du nez : Une entorse sévère. Fracture probable, peut-être multiples. L’hémorragie interne n’est pas à exclure, les caillots non plus. Et si caillots il y a…
  Xeniam, poursuivant : On peut craindre une embolie pulmonaire.
  Ange : Tu as tout compris.
  
  Un silence glacial s’abattit pendant de très longues minutes que ni l’un ni l’autre n’osa rompre.
  Encore une fois, Solo recommença son manège et, encore une fois, ce dernier se solda par un nouvel échec.
  
  Xeniam, faisant une nouvelle tentative : Ange ?
  Ange, sans prendre la peine d’articuler tant sa tête tournait de douleur : Hum ?
  Xeniam, hésitant : Si tu veux…
  Ange, sans la moindre amabilité : Merci, ça ira.
  Xeniam, l’ignorant : Je ne voulais vraiment pas ce qui est arrivé… Ce que j’ai fait est …
  Ange, criant à pleins poumons : Mais tu ne peux pas la fermer, à la fin ? Tu m’emm*rdes avec tes excuses à la c*n ! Oui, voilà, t’es désolé ! J’ai compris ! La grotte l’a compris ! La planète l’a compris ! La galaxie l’a compris ! C’est bon, t’as soulagé ta conscience ? Tu peux me foutre la paix, maintenant ?
  Xeniam, perdant son sang-froid à son tour : Mais c’est quoi ton problème, au juste ? Tu ne peux pas…
  Ange, se redressant, des flammes dans les yeux : Je ne peux pas quoi ? Passer l’éponge sur le fait que tu aies essayé de me tuer ? C’est ça, ce que tu me reproches ?
  Xeniam, hurlant à son tour : Non, ce que je veux dire, c’est que…
  Ange, se tortillant pour bien lui mettre sous le nez les stigmates de ses actes, tout en balayant sa tentative d’explication : Nan, parce qu’elles sont bien là, les marques ! Tu les vois assez ? Tu veux quand même que je me rapproche ? Un holo personnalisé, peut-être ? Avec un gros zoom, juste histoire d’être bien sûr les voir ?
  
  L’explorateur donna un violent coup de poing par terre et la regarda droit dans les yeux.
  
  Xeniam, amer : C’est dégueulasse ce que tu essaies de faire ! Je t’avais dit que je n’avais jamais pris de came aussi forte et que je n’étais pas sûr de maîtriser les effets secondaires ! Toi, t’as insisté ! T’as insisté ! Je ne cherche absolument pas à me dédouaner ! Je suis parfaitement responsable ! C’est impardonnable, d’accord ? Mais, toi, toi aussi tu as la part de responsabilités !
  Ange, prise de court : J’ai insisté ! J’ai insisté ! Mais tu pouvais toujours dire non !
  Xeniam : Parce que tu crois que c’est si simple que ça de dire non au Leader de la Guilde ?
  Ange, renfrognée : Ose dire non et porte tes c*uilles sur la table, à la fin ! M*rde !
  Xeniam, agacé : Arrête ta mauvaise foi, ça te va très mal. Tu veux que je porte mes c*uilles, c’est ça ? Tu es imbuvable ! Imbue de toi-même ! T’es incapable d’écouter la moindre remarque qui ne va pas dans ton sens ! Y a toi ! Toi ! Toi ! Et rien que toi !
  Ange, laissant échapper ces mots qu’elle regrettait déjà avec un calme à glacer le sang : Foutu gamin. Ça fait à peine deux décennies que tu foules le sol de cette foutue galaxie et une poignée de mois que tu as mis le pied dans l’Organisation, et tu te crois légitime de me donner des conseils ? Mais qu’est-ce que tu t’imagines ? Tu crois pas qu’on le connaît tous ton petit numéro de jeune premier débauché de la Marine parce qu’après deux-trois missions sur le terrain, il s’est bien vite rendu compte que le monde ne tournait pas comme on aurait voulu qu’il soit ? Mais c’est la même chose ici, mon gars. Sauf que tu es de l’autre côté de la ligne et à ceci près qu’on n’est pas là pour former des pisse-froids sans cervelle prêts à foncer dans le tas sans se poser de questions. Tu sais ce que j’ai risqué, tout à l’heure ? Tu sais ce que j’ai risqué, il y a plusieurs semaines ? Tu sais ce que Naga a risqué en te faisant rentrer chez nous ? Sa peau ! ma peau ! Leur peau à tous ! Il suffit qu’un bleu ne soit pas à la hauteur ou ouvre sa gu*ule et on saute tous. Tu veux savoir pourquoi j’ai insisté pour que tu prennes cette foutue drogue ? Et ce n’est pas une question de MOI, MOI, MOI, mais c’est parce que tu es prometteur, parce que t’as été capable d’ingérer beaucoup plus d’informations que la plupart des imbéciles qu’on a fourrés dans mes pattes jusque-là, parce que je savais les risques que j’encourais quand j’ai pris la décision de te traîner dans ce m*rdier et que si je t’avais mis bout à bout tous ces risques, tu aurais tiré ta révérence au premier obstacle venu. C’est ça, Xeniam, c’est ça : t’es pas de la tempe de ceux qui foncent tête baissée, t’es de ceux qui calculent les risques et qui n’ont pas suffisamment confiance en soi. Alors, pardonne-toi d’avoir cru que t’étais moins c*n que la moyenne. En revanche, si tu veux vraiment tout savoir, ce qui me met, là, maintenant, hors de moi, ce n’est pas que tu aies essayé de me buter y a quelques heures, mais que j’ai été suffisamment c*nne pour croire en toi au point de mettre ma vie en danger et failli faire de ma gamine une orpheline. Alors, maintenant, excuse-moi, d’être de mauvaise humeur avec une p*tain de cheville en morceaux et l’impossibilité d’envoyer le moindre signal de détresse parce qu’on s’est tellement enfoncé dans cette foutue planète que même mon comlink ne capte put*in de rien !
  
  Il n’eut plus un bruit.
  Le Leader de la Guilde enfonça sa tête dans ses mains et ne dit rien.
  Xeniam sembla faire de même jusqu’au moment où elle l’entendit se mouvoir péniblement. Elle écarta discrètement les doigts et le vit disparaître pendant ces quelques minutes qui lui parurent pourtant durer une éternité.
  
  T’es vraiment la dernière des c*nnes, Solo. Maintenant, tu as vraiment tout gagné.
  
  Pourtant, l’explorateur, la mine défaite, revint au bout d’un moment, sa main valide chargée de menus bouts de bois. Il posa un genou à terre et observa avec dépit la feue cheville valide.
  
  Ange, le toisant : Et qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant, hein, avec ton bras démis ?
  Xeniam, autoritaire : Et si tu la fermais à ton tour, Solo ?
  
  La remarque blessa l’orgueil de la Corellienne qui ne riposta pas.
  
  Xeniam : Si je ne fais rien, ton état risque de s’empirer, je me trompe ?
  
  Pour toute réponse, elle leva les yeux au ciel.
  
  Xeniam : Nous sommes donc d’accord. J’ai compris ce que tu essayais de faire. Faute de mieux, le bois nous permettra d’improviser une attelle et de faire en sorte que ta cheville soit bien maintenue.
  Ange, blasée : Tu n’abandonneras pas, hein ?
  Xeniam, esquissant un sourire : Je crois que tu commences à me connaître.
  
  Le Leader de la Guilde lâcha un rire nerveux.
  
  Ange, s’adoucissant : Edo ne m’a vraiment pas menti, hein.
  Xeniam, en s’évertuant à déchirer maladroitement le tissu pourtant le plus délicatement possible : Et il t’a dit quoi, au juste ?
  Ange, se laissant faire finalement : Que t’étais un imbécile comme on en fait plus. (Elle lâcha un gémissement.) Arrête, tu me fais mal.
  Xeniam : Désolé.
  
  Le natif d’Ondéron se redressa sans la moindre grâce, son bras, douloureux, lui arrachant des grimaces qu'il ne pouvait feindre.
  
  Ange, calmement : Mets-toi à côté de moi. Je vais le remettre.
  Xeniam, brusquement paniqué : Ange, tu sais, je ne suis pas…
  Ange : Silence. C’est un ordre.
  
  Elle lui fit signe de mordre dans le cuir de sa ceinture, de détourner le regard et, alors, elle s’apprêta à effectuer une manœuvre que sa jambe ne lui pardonnerait pas de sitôt.
  Il eut un craquement sonore et deux atroces gémissements.
  Xeniam resta un instant prostré au sol. Puis, quand ses esprits lui revinrent et que le gros de la douleur se fut dissipé, il effectua quelques moulinets, la remercia et se prépara à lui rendre la pareille. Ayant récupéré ses deux bras, il manipula avec douceur la jambe valide de la Corellienne pour mieux faire glisser le tissu qu’il devait finir de séparer du reste de la robe.
  
  Quand la main droite de l’explorateur entra en contact avec la cuisse de Solo pour dégager la dernière entrave du reste de la robe, cette dernière ne put s’empêcher un commentaire qu’elle regretta tout aussitôt.
  
  Ange, amusée : Tu ne vas quand même pas te mettre à rougir, dis-moi.
  
  La remarque fit mouche.
  L’explorateur devint écarlate et sa prise se fit moins ferme. Ange ravala un râle de douleur et se crispa tout à fait.
  
  Xeniam : Désolé.
  Ange, serrant les dents : C’est moi. J’aurais dû la fermer.
  
  
  

  dimanche 26 février 2023 - 10:12 Modification Admin Réaction Permalien

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  xeniamnleo

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  Les corps et les esprits avaient été sacrément amochés ces dernières heures. La mise au point, aussi violente que l'attaque des oiseaux bleus, avait eu le mérite de laisser les reproches s'exprimer et les Guildeurs pouvaient, sinon repartir sur de bonnes bases, au moins continuer une coopération pour assurer à minima leur survie. Les mots furent aussi acérés que les becs des Gålfens mais leur trace moins douloureuse bien qu'aussi profonde. Ce coup de sang collectif avait été réellement salvateur puisqu'une atèle fut enfin posé sur ce qui devait être, pour seulement peu de temps encore, la cheville du Leader de la Guilde. Elle pouvait désormais souffler, même si la douleur qu'elle sentait encore un peu partout l'empêchait de se relaxer totalement. Xeniam profitait de son épaule remise pour s'activer à sortir de ce ravin. Il observait la paroi en quête de prises pour l'escalader, traçant mentalement un chemin qui pourrait s'avérer possible en son état et ses capacités de base dans l'exercice. Il jetait des coups d'oeil à Ange qui n'était plus autant aux aguets vis à vis de sa personne. Les marques sur son coup étaient estompés par l'obscurité de la grotte pourtant elles apparaissaient si net pour l'oeil de l'explorateur qu'elles auraient pu lui brûler la rétine. Il aurait pu la tuer, et même sans la tuer il aurait pu tout faire foirer, agresser Yetob, révéler leur plan, se jeter lui même par une fenêtre, les possibilités de planter la mission avaient été rendues presque infinis par son overdose d'épice. Et à présent il comprenait Ange, et ce sentiment qui lui faisait plus mal que la colère, la déception. Lui même était plus infligé par cette sensation d'avoir trahi les espoirs qu'on portait en lui que par son acte d'agression. Il devait se rattraper, pour elle comme pour lui. Elle avait raison sur tout: c'était un gamin qu'un Empire en perdition avait propulsé officier par manque d'effectif. Qui se retrouver dans les petits papiers à la Guilde car le seul explorateur de son état. Avait il été surévalué? N'était il qu'un parvenu, un chanceux qui était là au bon endroit au bon moment, trompant la vigilance et l'évaluation de Naga, puis d'Edo et enfin d'Ange? Xeniam bouillonnait intérieurement, il se devait une revanche. Pour leur montrer à tous, non pas qu'ils avaient tort mais qu'ils avaient raison de lui avoir fait confiance. Sans jeter un regard vers à son Leader, il entama l'escalade de la paroi. Le bruit causé par la chute dr morceaux de roche ça et la sortit la Corellienne de son demi-sommeil. 

  Ange: Tu fais quoi? Jamais je pourrais te suivre!
  Xeniam: Attends moi, je devrais pas être long.
  Ange: Tu rigoles j'espère?! Je fais quoi si tu reviens pas?!
  Xeniam: Je t'ai laissé un blaster!
  Ange: Tu te fous de moi??

  Xeniam ne répondit pas et continua son ascension malgré les protestations de Ange. Celle-ci pesta contre lui et proféra un nombrede jurons assez incroyable dans deux ou trois langues que l'explorateur parvint à reconnaître. Il n'avait pas le choix. Ils ne pouvaient attendre plus longtemps. Si Ange voulait remarcher un jour il fallait la sortit de ce ravin au plus vite et sans le vaisseau ou au moins le speeder, ce serait impossible. Elle le savait aussi bien que lui, malgré cela la perspective de se retrouver seule avec ses blessures et surtout son dégoût pour l'inaction lui firent pousser un énorme soupir et, résignée, elle se força à trouver un sommeil qu'elle savait impossible. 
  Xeniam acheva la montée au prix de gros efforts et de l'espoir que la douleur ressentie ne serait que passagère. Elle ne le fût pas. Partout sur son corps les plaies le brûlaient et son épaule plus fragile encaissant le contrecoup de l'escalade. Après quelques secondes sur le dos pour reprendre son souffle, il se mis debout sur cette plage de sable noir qui aurait fait un charmant lieu de détente en d'autres circonstances. Il fut soulagé de ne pas voir de Gålfen autour de lui mais pouvait distinguer la nuée qui se dessinait à distance autour d'une autre forme qu'il devinait être l'Angel's. Il prit cependant une direction opposée et gagna la forêt à proximité, celle là même qu'ils avaient parcouru avec Ange auparavant lors du pistage de la villa de Yetob. Xeniam n'avait pas besoin de ses instruments pour reconnaître certaines portions mais il dut tout de même passer beaucoup plus de temps qu'il ne le souhaitait pour parvenir à appercevoir le but de son escapade: le barrage hydro-électrique. L'Ondéronien se dirigea avec autant de hâte que son corps blessé lui permettait. Le bâtiment de la Skellteck Co. apparut devant lui et, faisant face à la porte, il dégaina son blaster et tira dans la console prêt de la poignée pour l'ouvrir. A l'intérieur le vrombissement des turbines était lourd et les vibrations plus que perceptibles. Malgré le bruit et les tremblements de la structure métallique, l'explorateur ne perdait pas sa concentration, il n'avait qu'un objectif en tête: il parcourait la station hydroélectrique à la recherche d'outils. En suivant une coursive qui longeait une des énormes turbines il parvint enfin à son but. Derrière une porte automatique en duracier se trouvait un local servant à la maintenance de l'installation. L'endroit bien qu'un peu exigu faisait un atelier décent pour assurer l'entretien des turbines. Xeniam examinait l'endroit avec un espoir retrouvé, il vidait différentes étagères de leurs outils et cherchait avec fougue tout ce qui pourrait lui servir. Il mit enfin la main sur ce quil espérait trouver: un soudeur à gaz. Grâce à des pièces détachées qu'il trouva sur l'établi, il bricola la buse pour en agrandir le faisceau et regla le détendeur pour augmenter le flux. Quelques sangles ajoutées aux deux bombonnes de gaz qu'il avait couplé et le tour était joué. Il s'assura une dernière fois que ses modifications ne créait pas un risque de retour de flamme. Il gagna vite la sortie du bâtiment et testa ainsi a l'air libre son lance-flammes de fortune. La lueur orangée dansante se reflèta dans ses yeux satisfaits. Malgré le poids des containers sur son dos, l'explorateur se sentait presque plus léger et sa marche pour regagner la plage fut à sa surprise relativement rapide. Le ciel s'assombrissant trahissait l'heure déjà tardive et Xeniam se demanda s'il eût mieux valu attendre la nuit pour passer à l'attaque. En observant l'astre solaire de la planète il conclut qu'il avait encore au moins deux ou trois heures à attendre avant de pouvoir profiter d'une réelle obscurité. Hors le temps manquait cruellement, il avait déjà passé presque une demi-journée hors du ravin en laissant sa comparse seule et surtout meurtrie par les blessures. Plus décidé que jamais il poursuivit son chemin vers le vaisseau, ses pas sur le sable noir de la plage se faisaient lourds. Le bruit des oiseaux de malheur augmentait à mesure que Xeniam avançait si bien qu'il les entendit clairement avant même d'avoir aperçu la carcasse métallique de l'Angel's. A ce moment il dégaina son blaster et tira aveuglément dans la nuée qui s'étalait sur tout le vaisseau. Les Gålfens furent surpris mais, en nombre, étaient prêt à ben découdre. Ils fondirent en masse sur l'explorateur qui attendait qu'ils arrivassent à proximité pour les mettre en joue avec sa nouvelle arme. Les volatiles piafaient, toutes serres dehors, foncaient le bec en avant pour attaquer cet étranger. Soudain, une déflagration surgit et ce fut les flammes qui accueillirent les assaillants. Xeniam balayait toute la zone autour de lui pour embraser les Gålfens qui venaient à sa rencontre. Les oiseaux réalisèrent bientôt l'étendue des dégâts et les nombreux individus de leur espèce qui gisaient grillés à terre étaient autant de signaux pour ceux encore dans les airs. L'Ondéronien continua ainsi de progresser vers le CR-100, envoyer une salve de feu ça et la lorsque des piafs trop téméraires essayaient de revenir à l'assaut. Enfin a côté du vaisseau, le Guildeur utilisa à nouveau son engin de mort pour brûler les oiseaux qui s'étaient précédemment coincés dans les verrines de la trappe d'accès. Leurs carcasses carbonisés et ainsi fragile fut broyé par les verrines lorsque Xeniam actiona à nouveau l'ouverture de la trappe. Se retournant, il balança une dernière fois son feu mortel comme pour envoyer un signal aux volatiles. Il grimpa à bord de l'Angels, s'installa rapidement au poste de pilotage et pianota sur la commande principale pour activer l'appareil. Par la baie il observa à nouveau les oiseaux et machinalement, mais non sans un certain plaisir sadique, il pressa d'autres boutons pour activer les tourelles automatiques. La décharge de lasers fut aussi rapide que destructrice et le carnage aviaire provoqué fut tel que les rares individus encore vivants déguerpirent sans demander leur reste. Xeniam fit décoller l'engin et parcourut la courte distance qui le séparait du ravin où Ange était encore coincé. Rasant la cavité naturelle, il fit descendre par la trappe la plateforme servant habituellement à charger la cargaison. Le vacarme provoqué par les manœuvres de l'explorateur sortit le Leader de la Guilde de sa torpeur. Ses blessures qui lui infligeaient le martyr l'avait plongé dans un état de semi-conscience. Pourtant, elle parvint sans mal à reconnaître ce vaisseau qu'elle chérissait tant et qui dans ce moment difficile lui arracha un sourire sincère. Xeniam s'approchait d'elle pour la porter vers le monte-charge. Celle-ci lui adressa un regard faussement sévère. Elle amassa ce qui lui rester d'énergie pour l'interpeller.

  Ange: T'en as mis du temps?
  Xeniam: Désolé les anciens locataires n'étaient pas trop coopératifs.
  Ange, dans un soupir: Une prise de becs?
  Xeniam: Dépense pas tes forces pour un bon mot.

  Il l'a plaça avec soin sur une banquette posé sur deux caisses en duraplast qui faisait office de brancard de fortune et fit remonter la passerelle. A bord de l'Angels, il installa la Corellienne plus confortablement dans ses quartiers et avait réuni l'équipement médical. Les lésions sur le cou de la cambrioleuse étaient déjà caché par une compresse au bacta. L'explorateur s'occupait maintenant de la cheville à grand renfort de diverses injections et bandages. Appliquant avec soin ces traitements il se dit à voix basse pour lui même: 

  Xeniam: Oui, ça peut marcher à nouveau…

  
  

  mercredi 12 juillet 2023 - 18:03 Modification Admin Réaction Permalien

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  AngeSolo

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  Ange était livide maintenant et peinait à garder les yeux ouverts pendant que Xeniam finissait d’appliquer les derniers bandages qui permettaient de maintenir et de compresser sa cheville sans qu’elle ne pût bouger. Il dégagea ensuite le lit de tout ce qui n’était pas nécessaire et vérifia une nouvelle fois que la Corellienne était installée du mieux qu’il lui était possible. Enfin, et assez nerveusement, il ôta son genou droit du matelas et s’apprêta à quitter la pièce.
  
  Ange, en soupirant bruyamment : Tu as oublié la seringue d’héparine à l’infirmerie…
  
  Pour toute réponse, le natif d’Ondéron partit au pas de course et revint avec non pas une mais deux nouvelles seringues. Le plus sérieusement du monde, il lut plusieurs fois les recommandations laissées par le médecin en chef de la Guilde, désinfecta le flanc gauche du Leader et lui injecta l’anticoagulant par mesure préventive. Quant à la seconde solution, il la posa sur la table de chevet.
  
  Xeniam : J’ai aussi trouvé des stimulants, si jamais…
  Ange, blême : Ça devrait aller. Dépêche-toi de nous faire quitter cette foutue planète.
  
  Les secondes qui suivirent lui parurent une éternité. Ange luttait contre la narcolepsie qui n’avait de cesse de gagner du terrain. Elle sentait ses forces la quitter, ses paupières irrésistiblement s’alourdir et le désir de s’endormir de plus en plus séduisant. L’analgésique administré par Xeniam lui ayant fait oublier la douleur qui lui paralysait jusqu’alors la cheville, elle n’avait alors plus tellement de stimuli suffisamment puissants auxquels se rattacher pour ne pas sombrer. Un instant, elle fixa son attention sur les réacteurs du vaisseau et la lente montrée dans les airs mais force était de constater que le ronronnement si familier du vaisseau contribuait davantage à la bercer qu’à la maintenir en éveil.
  
  Xeniam, de retour après avoir passé le vaisseau en hyperespace : J’ai poussé les moteurs à fond pour gagner un peu de temps. On est à un peu plus de cinq heures de la base.
  
  N’obtenant aucune réaction, le jeune homme, toujours vêtu de ses loques, secoua vigoureusement l’épaule gauche de la Corellienne en l’appelant par son prénom. Aussitôt, cette dernière papillonna des yeux et lâcha un profond bâillement.
  
  Ange : Ça devient difficile…
  Xeniam, ses yeux trahissant son malaise : On ferait mieux de…
  Ange, la bouche pâteuse : Aucun détour, c’est un ordre.
  Xeniam, peu convaincu : Ange… Tu devrais voir un médecin…
  Ange, somnolant : Contacte Alex, à l’infirmerie… Maintenant, si tu pouvais me laisser dormir un peu…
  Xeniam¸ lui attrapant gentiment le bras : Pas tant qu’on a pas eu le médecin…
  
  Solo lâcha un grognement désapprobateur et ouvrit un œil intrigué quand elle sentit ses mains se glisser sous sa veste.
  
  Ange, en souriant faiblement : Si tu voulais qu’on ne s’en tienne pas à de la simulation, il fallait le dire tout de suite…
  Xeniam, en saisissant son comlink : Garde tes forces pour des choses utiles. Il faut que j’aille activer la commande de communication hyperspatiale. Toi, tu restes éveillée, le temps que je passe mon appel.
  Ange, transpirant légèrement : Il n’y a pas d’hémorragie, Xeniam. Tu as déjà vérifié avec l’écho.
  Xeniam : J’ai pu passer à côté de quelque chose, Ange ! Je ne suis pas docteur ! Et si tu…
  Ange, à voix basse : Je ne compte pas mourir, juste me reposer un peu…
  Xeniam, lui flanquant son comlink dans la main et prenant le sien dans la sienne : Tu prends ça et tu ne discutes pas !
  
  Le Leader de la Guilde, trop fébrile pour protester, obtempéra.
  
  Ange : Je ne vais pas te raconter ma vie, Xeniam…
  Xeniam, se dirigeant une nouvelle fois vers le couloir : Ce n’est pas ce que je te demande. On n’a qu’à… Je ne sais pas… Chanter une chanson…
  Ange, frissonnant : Tu me fatigues avec tes conneries…
  Xeniam, frappant contre la porte : Solo, on ne dort pas !
  Ange, protestant : Je ne dors pas… Put*in.
  Xeniam, se dirigeant vers le cockpit : … ou tu peux aussi m’insulter si ça permet de te tenir éveiller !
  
  Il eut un silence.
  L’explorateur cria du plus fort qu’il le put.
  
  Xeniam : Ange !
  Ange, sursautant : C’est bon… Ne crie pas comme ça…
  Xeniam : Allez, on doit bien avoir un titre en commun !
  Ange, fatiguée : J’en sais rien…
  Xeniam, installé désormais dans le poste de pilotage : Un classique, n’importe quoi ! Euh…Méline Lion ! Voilà ! Tu connais bien un de ses titres !
  
  Dans un ultime gage de capitulation mutine, le Leader de la Guilde entonna les premières notes qui, elle le savait et même si elle ne le voyait pas, ne pouvaient en aucun cas le laisser de marbre.
  
  Ange, haletante : Every night in my dreams…
  
  
  

  mardi 25 juillet 2023 - 17:18 Modification Admin Réaction Permalien

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  Xeniam: Sous le vent..
  Ange, dans un souffle: Sous le vent

  Le répertoire complet de Méline avait été passé en revue par les Guildeurs et ils avaient dû se résoudre à puiser dans les duos pour continuer la lutte pour l’éveil d’Ange jusqu’à Myrkr. L’explorateur suait un peu, plus inquiet par son manque d’idée pour continuer le numéro musical que par effort dans la performance. Il fut sauvé par les bruits d’alarmes de l’Angel’s qui indiquait leur approche vers l'atmosphère de la planète au QG de la Guilde. Xeniam quitta Ange qui lui promit de ne pas fermer l'œil, pour rejoindre le poste de pilotage qu’il avait délaissé pour mener leur duo. Les manœuvres furent banales et sans accrocs, l'atterrissage sans évènement notable. Le hangar, pourtant, était en effervescence; le message requérant une assistance médicale immédiate pour le Leader de la Guilde avait fait son effet. Les trains d'atterrissage touchant à peine le sol, l’équipe menée par un jeune médecin pénétra dans le vaisseau, filant vers la blessée. Xeniam s’adressa à l’homme au bras bionique.

  Xeniam: Alex ne vient pas?
  Ganner: Avec ses vieilles cannes, il nous ferait perdre plus de temps qu’autre chose.

  Xeniam observa son interlocuteur, ne pouvant s’empêcher de fixer l’appendice mécanique de Gadget. Si seulement la moitié des histoires qu’on raconté à son sujet étaient vraies, alors l’explorateur n’aurait jamais voulu laisser le destin d’Ange entre ses mains. Le jeune médecin venait de débarquer à la Guilde et bien qu'il ait tapé dans l'oeil de son responsable par sa compétence, son énergie chaotique déroutait la plupart des Guildeurs. Le regard plein de jugement du natif d’Ondéron ne passa pas inaperçu. 

  Ganner: Je sais ce que je fais, ne t'inquiète pas !
  Xeniam, confus: Je n'en doute pas…
  Ganner: En plus, d'après son dossier, elle en a vu d’autres, c’est pas une petite chute qui va l’emporter. 

  Les brancardiers avaient chargé la blessée et s'apprêtaient à quitter le vaisseau. Le docteur jeta encore un oeil sur la cheville de la Corellienne.

  Ganner: Et si il faut vraiment, je peux remplacer ça par une de mes nouvelles articulations bioniques.

  L’homme n'avait pas fini ses mots qu’il sentit une pression, faible mais présente, sur sa cuisse: la main du Leader le pinçait pour l’interpeller. Machinalement il s’abaissa à son niveau pour mieux l’entendre.

  Ange: Si tu fais ça Gadget, je t’arrache ton foutu bras et te cogne avec jusqu’à te refaire le portrait.
  Ganner, éclatant de rire: Je crois qu’elle va déjà mieux! Emmenez-là qu’on opère vite.

  —

  L’opération n’était pas compliquée et Ganner ne se permit aucune fantaisie. La convalescence fut de courte durée, trop courte pour Alex qui en sa qualité de médecin en chef aurait aimé avoir plus d’influence pour contraindre la Corellienne à observer son temps de repos comme prescrit. Elle n’avait cependant pas le temps pour cela, sa fonction et son lot de responsabilités n’attendraient pas quelques jours de plus. Ange appréciait cependant ce retour rapide aux affaires, le temps d’inactivité à l’infirmerie lui avait paru une éternité et elle ne le supportait plus. Aussi retrouva-elle avec un certain plaisir l’entrée de son bureau dont le ton monotone exaspérait auparavant. En pénétrant dans le bureau, elle fut surprise de trouver la statue de Kleo’Patr trônant fièrement à l’opposé de son espace de travail, orientée de manière à laisser la lumière de la baie plafonnant éclairer la sculpture et révéler sa splendeur. C’était parfait, comme elle le souhaitait, comme elle le pensait, comme…elle l’avait évoqué avec Xeniam durant une de leurs nombreuses conversations avinés lors de la préparation de la mission à bord de l’Angel’s. L’explorateur avait bonne mémoire, et le sens du détail. Le brandy ne lui montait pas à la tête; pas comme l’épice. La Corellienne passa une main rapidement sur son cou. Il l’avait visité discrètement à l’infirmerie sans toutefois oser venir à son chevet. Sa cheville ne lui faisait plus mal, les plaies refermées, les cicatrices discrètes. Elle sortit son comlink et composa la fréquence de l’explorateur. Après plusieurs secondes d'hésitation, celui-ci décrocha enfin.

  Xeniam: Ange?
  Ange: Beau boulot pour l’arrangement.
  Xeniam: Ah? De quoi?
  Ange: La statue, je sais que tu y es pour beaucoup. C’est de la bonne livraison, comme convenu 12000 crédits seront transférés.
  Xeniam, un peu pressé: Parfait, je dois te laisser sinon Naga va me tuer si j’arrive en retard sur le Hunting Vorsk.
  Ange: Xeniam, attends!
  Xeniam: Oui?
  Ange: Tu connais la lune de Valihaux?
  Xeniam: Climat tempéré, faune riche et une civilisation décimée par l’Empire Sith comme tant d’autres…Attends ne me dis pas que..
  Ange: Je crois que tu as compris, la nouvelle statue est bien solitaire ici…
  Xeniam: L’holocron d’Igygaar n’est peut être qu’une légende...
  Ange: Ça veut dire non ?
  Xeniam, hésitant: Ça veut dire que je veux le double.
  Ange: Xeniam…elle marque une pause, ravie de voir que je peux compter sur toi.

  mercredi 01 novembre 2023 - 22:54 Modification Admin Réaction Permalien

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