Kelly Marie Tran parle de son harcèlement

Nouvelle actrice présente à l'écran dans les "Derniers Jedi", Kelly Marie Tran a connu une année 2018 difficile avec de nombreuses attaques, insultes à caractère sexistes ou racistes. Ce comportement inacceptable de certains à poussé la jeune comédienne à quitter le réseau social Instagram sur lequel elle partageait sa joie d'être présente dans l'univers Star Wars. Elle avait à l'époque reçu le soutient du réalisateur des "Derniers Jedi", Rian Johnson mais aussi de Mark Hamill ou de Jon Boyega.

Après de longs mois de silence, elle a décidé de prendre la parole dans les médias américains et plus précisément dans le New York Times avec une tribune, forte, qui ne laisse pas indifférente.

Dès le début, elle raconte que les insultes l'ont ramené à son enfance quand elle devait affronter le racisme. Elle raconte qu'elle a cessé de parler vietnamien à l'age de 9 ans car "les autres enfants se moquaient de moi" et se souvient à 17 ans lors d'un repas au restaurant avec son petit ami blanc et toute sa famille, elle a commandé un repas dans un parfait anglais pour s'entendre dire de la part de la serveuse : "Oh c'est super que vous ayez une étudiante étrangère".

Leurs mots semblaient confirmer ce que grandir en tant que femme et personne de couleur m'avait apprise : j'appartenais à la marge, j'étais un personnage mineur dans leurs vies et leurs histoires (...) Je croyais ces mots, ces histoires soigneusement élaborées par une société conçue pour défendre le pouvoir d'un type de personne, un sexe, une couleur de peau, une existence.

Elle confie que ses parents ont abandonner leurs noms pour en prendre d'autres qui sonnaient plus américains (Tony et Kay) et elle avoue que cette effacement culturel lui fait toujours aujourd'hui "mal au coeur".

L'actrice reconnait avoir passé des moments très difficile.

Et même si je déteste l'admettre, j'ai commencé à me blâmer. J'ai pensé : Oh, et si j'étais plus mince ou peut-être que si je devais me faire pousser les cheveux et, pire encore, peut-être que si je n'étais pas asiatique (...)

La jeune femme a décidé de prendre son destin en main et de ne pas laisser les critiques diriger sa vie.

Je ne suis pas la première personne à avoir grandi de cette façon. C'est ce que c'est de grandir en tant que personne de couleur dans un monde dominé par les blancs. C'est ce que c'est d'être une femme dans une société qui a appris à ses filles que nous ne méritons l'amour que si nous sommes considérés comme désirables par ses fils. C'est le monde dans lequel j'ai grandi, mais pas le monde que je veux laisser derrière moi.

Elle dit vouloir une société plus libre et plus tolérante pour les femmes mais aussi pour tous les êtres humains en général et ce sans se préoccuper des considérations de couleur, de sexe, de classes sociales.  Elle insiste également sur la chance qu'elle a aujourd'hui dans sa carrière et qu'elle souhaite continuer dans cette voie.

Ce sont les pensées qui me trottent dans la tête chaque fois que je prends un script, un scénario ou un livre. Je sais que l'occasion qui m'est donnée est rare. Je sais que je fais maintenant partie d'un petit groupe de personnes privilégiées qui ont la possibilité de raconter des histoires pour vivre, des histoires qui sont entendues, vues et digérées par un monde qui a si longtemps goûté à une seule chose. Je sais à quel point c'est important. Et je ne lâche pas.

Elle termine sa tribune avec force : 

Vous me connaissez en tant que Kelly.

Je suis la première femme de couleur à avoir un rôle  de premier plan dans Star Wars.

Je suis la première asiatique à faire la couverture de Vanity Fair.

Mon vrai nom est Loan. Et ce n'est que le début.

Ce weekend, Hayden Cristensen (pas épargné non plus par les critiques au moment de la Prélogie et il n'y avait pas la "folie" des réseaux sociaux à cette époque) a donné un conseil à Kelly Marie Tran.

Ne les prends pas trop au sérieux. Les "trolls" sont malheureusement ceux qu'on entend le plus mais il est important de garder à l'esprit que la majorité des gens ne sont pas comme ça.

Il ne faut pas oublier que Kelly Marie Tran n'est pas la première actrice de Star Wars à quitter les réseaux sociaux puisque Daisy Ridley avait elle aussi supprimé son compte Instagram il y'a quelques mois. 

Que pensez-vous de cette tribune de Kelly Marie Tran ?