La critique du "nouveau premier" hors-série du magazine de comics
"Hey ! Me direz-vous, mais tu l'as déjà faite cette review du Hors Série n°001, il y a un an et demi !"
Ouais, mais en fait non, c'est parce que Panini a relaunché le magazine, vous vous souvenez, alors celui-là, c'est le nouveau Hors-Série n°001 du magazine de comics Star Wars... Ouais, je sais, on a du mal à s'y retrouver dans la classification avec tous ces relaunches...
Ce nouveau hors-série nous propose un arc complet : La Citadelle Hurlante, qui sera décliné en album début mars. De fait, vous pouvez choisir soit de le lire à plus faible coût (650) en comics souple, soit attendre une meilleure qualité en album pour 15... soit, si vous êtes comme moi collectionneur, opter pour les deux.
Ceci constitue, à l'instar de Vador Abattu, un cross-over entre les 2 séries régulières Docteur Aphra et Star Wars, qui se passe juste après Docteur Aphra 1 : Aphra et Star Wars 5 : La Guerre Secrète de Yoda, écrit par les scénaristes des 2 séries Jason Aaron et Kieron Gillen, et dessiné par Marco Checchetto, Salvador Larroca et Andrea Broccardo.
Commençons par l'histoire. Cette écriture à 4 mains, dont ont maintenant l'habitude Aaron et Gillen, fonctionne très bien et on ne sait finalement pas qui a écrit quelle issue, tant tout se marie bien. Chacun des 2 scénariste joue très bien avec les personnages de l'autre pour nous conter une histoire cohérente et fluide.
L'histoire en elle-même est très originale et assez perturbante car on quitte un peu le monde de la SF pour se glisser dans celui de la fantasy voire de l'horreur-fantasy, avec des zombies décérébrés, une reine maléfique qui se nourrit de l'essence vitale de ses invités, et l'âme d'un ancien Jedi enfermé dans un cristal. Mais finalement ce sont des thèmes qui ont déjà été abordés dans l'univers Légendes, donc cela ne m'a pas choqué outre mesure.
L'interaction entre Aphra la séductrice-manipulatrice et le naïf Luke Skywalker est délicieuse, on oscille en permanence entre collaboration et méfiance, entre empathie et apathie... et les failles que laisse parfois entrevoir la belle archéologue, notamment en ce qui concerne sa relation amoureuse passée avec Sana, en font une fois de plus un des meilleurs personnages de l'univers officiel. Les autres personnages (Han, Leia, Sana...) jouent leur rôle, secondaire, certes, mais tout se combine bien pour donner une histoire très rythmée voire haletante.
Côté dessin, c'est très déséquilibré, puisque Checchetto fait la première partie, puis on a une alternance Larroca/Broccardo/Larroca/Broccardo. C'est assez dommage, car leurs styles sont très différents, et les passages nombreux d'un style à un autre nous sortent un peu du récit.
Le dessin de Checchetto est sublime, ses personnages sont beaux (je pense qu'on peut lui décerner le prix de l'Aphra la plus jolie), ses expressions de visages sont justes, ses décors fouillés, sa maquette ultra dynamique. Et sa reine est magnifique, c'est une super méchante, maléfique à souhait, dans le style des sorcières toutes-puissantes des récits d'Heroic Fantasy. La colorisation d'Andres Mossa, avec lequel il avait déjà collaboré sur la BD Obi-Wan et Anakin : Réceptifs et Hermétiques, est parfaite, le travail sur la lumière, la pluie, les scories et les étincelles apportent encore plus à l'ambiance magique du dessin.
Malheureusement on ne peut pas en dire autant du dessin de Larroca, qui nous montre une fois de plus ses travers déjà décrits dans mes précédentes reviews : des personnages laids, trop photographiques, des regards inexpressifs, et une Aphra vraiment pas jolie... Mais le pire, c'est le traitement réservé à la reine, qui de sorcière sexy et toute-puissante, passe à adolescente boudeuse pas du tout magique, pas du tout sexy... et pas du tout effrayante.
Quant au petit nouveau Broccardo, sans être franchement laids, ses dessins sont tout juste acceptables, beaucoup trop simplistes pour un tel récit. Et il a parfois quelques problèmes de proportions et de perspectives dans les plans éloignés.