La critique du premier magazine de comics Hors Série
Ce numéro, qui est donc le tout premier hors-série du magazine, est sorti en plus de la publication bi-mensuelle du magazine de comics STAR WARS, qui contient les séries régulières Star Wars et Dark Vador, et, depuis 2 numéros, le cross-over entre ces 2 séries.
Devant à l'origine contenir le one-shot C-3PO #1, le retard de publication aux Etats-Unis a obligé l'éditeur français à changer ses plans. Ce sont donc les Annuals des 2 séries régulières qui sont publiés ici.
Si comme moi vous ignoriez ce qu'était un Annual, l'édito d'Aurélien Vives pallie à cette lacune. Un Annual est une publication annuelle, qui présente traditionnellement un récit en marge de l'intrigue principale.
On reviendra en détail sur les scénarii de ces 2 récits.
Mais parlons d'abord de la couverture. Je vous avais présenté dans cette actu les 2 couvertures alternatives. J'ai personnellement pu me procurer celle de John Cassaday, que vous voyez ci-dessus... et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle est assez décevante. L'absence d'expression de Palpatine et la position étrange d'Eneb Ray rendent une image très statiques, et on a même peine à reconnaître le personnage principal. La couv variante de Leinil Francis Yu, avec son Vador sur fond blanc, est bien plus classe.
Comme je vous le disais, ce magazine se divise en 2 parties, dont je vais vous parler successivement.
Cette issue relate un récit totalement indépendant de la série STAR WARS, bien qu'elle mette en scène la Princesse Leia, en tant que personnage secondaire. Les aventures de l'agent secret Eneb Ray ne sont pas sans rappeler celles de Jahan Cross, le héros de la série Agent de l'Empire (Univers Légende)... sauf qu'ici le héros se bat pour le camp rebelle.
Le scénario de Kieron Gillen, écrit à la première personne, est plutôt bien ficelé, et son intérêt est double.
Tout d'abord, il introduit un nouveau héros, l'agent double Eneb Ray, téméraire et entièrement dévoué à la cause rebelle. On espère le retrouver dans d'autres histoires plus tard.
Ensuite, il permet d'affirmer, si besoin est, l'esprit manipulateur de Palpatine, et son absence totale de miséricorde.
L'histoire en elle même est un bon récit d'action, haletant et efficace.
La bonne surprise de cette histoire vient du dessin de Angel Unzueta. Ses personnages sont beaux, expressifs et ressemblant (du moins pour ceux que l'on connaît déjà comme Leia ou l'Empereur), j'aime particulièrement le soin apporté aux regards. Ses décors sont assez riches, mais sans parasiter pour autant l'action. Et il manie avec brio tous les effets que j'apprécie et qui rendent une BD dynamique : des effets de mouvements, des angles de vue variés et originaux, des très gros plans sur des détails, des mouvements acrobatiques légèrement exagérés, mais pas trop... Petit détail, j'ai aussi beaucoup aimé le rendu des effets de pluie. Très réussi !
Là aussi, l'histoire présentée est indépendante de la série Dark Vador, bien qu'on y retrouve les personnages de cette série, à savoir, évidemment, le Seigneur Sith, mais aussi les droïdes Triple-Zéro et BT-1, qui agissent ici directement sous ses ordres, et non sous ceux d'Aphra.
L'histoire (de Kieron Gillen ici encore) est assez basique, avec un royaume aux allures médiévales, qui cherche à se libérer du joug de l'Empire en tentant d'assassiner Vador. Je n'ai pas réellement accroché à ce récit, et j'ai même trouvé quelques passages assez risibles (comme ce duc qui veut imposer à Vador de danser au bal... WTF !?). Les seuls passages qui m'ont un peu réjoui sont ceux, familiers, des deux droïdes psychopathes, et l'humour cynique de Triple-Zéro.
Le dessin de Leinil Francis Yu rappelle ceux des BD La Légende des Jedi (Univers Légendes). Les traits de visage des personnages sont anguleux et pas franchement beaux, les plans éloignés sont esquissés plutôt que vraiment dessinés, ce qui donne une impression d'inachevé qui me dérange. Les positions des corps en mouvement manquent de dynamisme... c'est assez ennuyeux.
L'encrage hachuré et la colorisation trop contrastée finissent de me faire déprécier le graphisme de cette BD.
En bref... j'aime pas.