Notre critique du roman de Claudia Gray publié chez Pocket
Après Etoiles Perdues (Pocket Jeunesse), c'est le 2nd roman de Claudia Gray que je lis, et c'est toujours avec autant de plaisir.
Liens du Sang est un roman politique, et ce n'est clairement pas mon type d'intrigue préféré. Et pourtant... à plus d'un titre, c'est un des meilleurs romans du nouveau canon littéraire de la saga.
Tout d'abord, on ne s'ennuie jamais dans cette histoire où manipulations politiques, missions d'infiltrations et scènes d'actions s'entremêlent pour constituer une histoire passionnante autour de la Princesse Leia Organa, 6 ans avant le Réveil de la Force.
Le style de Claudia Gray est parfait, les scènes sont vraiment immersives, presque cinématographiques et la psychologie des personnages est subtile et très riche. C'est un des principaux atouts de ce livre. Chacun des personnages a un vrai background et une vraie personnalité.
C'est évidemment le cas de l'héroïne, Leia, princesse et sénatrice influente du sénat de la Nouvelle République, que l'on re-découvre, 24 ans après le Retour du Jedi, avec sa force légendaire, son intégrité sans faille, mais aussi ses regrets et ses blessures non refermées. Parmi elles, on y retrouve les fantômes des alliés qu'elle a envoyé vers la mort durant la guerre, la tragédie de la disparition de sa planète... mais aussi un élément très important qui n'avait jamais été évoqué jusqu'à présent (et qui donne son titre au livre) : sa filiation avec Dark Vador, qu'elle n'a jamais pu accepter et assumer, contrairement à son frère. Cette faille est présente tout le long du livre, et enfin, plus de 20 ans après sa mort, Leia commencera à apercevoir comment Anakin a pu basculer.
Les autres personnages sont également très intéressants, dont un en particulier : le Sénateur Ransolm Casterfo, adversaire puis allié de Leia. On se surprend à éprouver toute la palette d'émotions envers lui au cours de la lecture : d'abord mépris et haine puis sympathie, admiration, ou encore peine, pitié... C'est vraiment un excellent personnage, à la complexité et aux idéaux absolument passionnants, et Claudia Gray a réussi le tour de force, en quelques centaines de pages, de nous le faire détester, puis aimer, puis à nouveau détester, puis encore aimer !
Un autre très gros atout de Liens du Sang est la réponse que le roman apporte à certaines questions posées dans le Réveil de la Force, notamment sur la situation politique de la galaxie, les rapports entre la République, la Résistance et Le Premier Ordre. Et on commence à comprendre comment ces deux dernières factions ont pu naître les unes des autres. Cette intrigue politique nous fait d'ailleurs nous questionner sur la nature cyclique de l'Histoire, dans laquelle les hommes répètent inlassablement les mêmes erreurs, qui les font arriver aux mêmes guerres... que ce soit dans l'univers de Star Wars ou dans le nôtre... En tout cas, le scénario souvent qualifié de redondant de l'Episode VII nous paraît, après avoir lu Liens du Sang, finalement assez logique.
En revanche ne vous attendez pas à découvrir comment Ben deviendra Kylo Ren dans cette histoire, Luke et lui ne sont qu'évoqués dans ce roman qui se déroule avant la chute du jeune apprenti vers le Côté Obscur. Vous ne saurez pas non plus qui est Snoke et pourquoi Luke s'est exilé. Ces questions ne trouveront de réponse (a priori) qu'après la sortie des Derniers Jedi.