La review daujourdhui concerne le roman Kenobi, de John Jackson Miller, publié chez Pocket. Comme à laccoutumée, cette critique nengage que son auteur.
Une petite colonie tranquille au fin fond du désert du Texas. Une poignée de fermiers dont la vie gravite autour du saloon tenu par la courageuse et belle Anileen, qui élève seule ses deux enfants après lassassinat de son époux. Une vie rude de survie dans ce climat aride, où lentraide est vitale pour faire face aux raids sanglants des cruelles tribus dApaches. Puis un jour, un étranger apparaît, un cow-boy solitaire et mystérieux chez qui on devine un passé tumultueux et guerrier. Son nom : Ben A partir de ce moment, les ennuis vont se multiplier
Voilà. Remplacez Texas par Tatooine, Apache par Tusken, et cow-boy par Jedi et vous avez le pitch de Kenobi.
Ce western galactique assumé est un pari risqué pour John Jackson Miller, qui signe ici son premier grand roman dans lunivers Star Wars, après avoir fait ses preuves dans les scenarii des séries de BD Knight of the Old Republic et Knight Errant. Risqué, tout dabord, parce que cest un western. Pas de batailles spatiales, peu de Jedi, des enjeux uniquement locaux, pas de galaxie à sauver On na pas vraiment lhabitude de ça, dans Star Wars. Ensuite, parce quon ne connaît aucun personnage, à part celui qui donne son nom au livre. Risqué aussi parce quon sait que cest un roman one-shot, quil ny aura pas de suite, que ce roman ne sera pas à lavenir, une référence pour la continuité de la saga. Cest un des tout derniers romans Légendes, qui naura aucune officialité dans la nouvelle timeline Star Wars.
Mais Miller sen sort avec les honneurs, et signe là un roman que je nai pas lâché avant den avoir lu la conclusion.
Que doriginalités dans ce bouquin !
Commençons pas le personnage principal : lauteur a à mon sens parfaitement cerné la personnalité dObi-WanKenobi, sa culpabilité vis-à-vis de la transformation dAnakin, son besoin compulsif daider son prochain, et même son désespoir vertigineux à lidée dêtre isolé du monde pour le reste de sa vie, au service dune seule mission : veiller de loin sur LukeSkywalker. Obi-Wan ne ma jamais paru aussi humain, et vulnérable psychologiquement que dans ce récit.
Ce roman a aussi une originalité inédite : celle de nous faire vivre certains chapitres du point de vue dun Tusken, avec son mode de pensée, ses traditions et ses croyances. La culture des Hommes des Sables naura plus aucun secret pour vous après avoir lu ce livre.
Miller utilise beaucoup de référence à dautres uvres de lUnivers Etendu, notamment lhistoire de Sharad Hett, le Jedi Tusken, et évoque sans jamais le décrire précisément, le traumatisme des Tuskens après le massacre perpétré dans LAttaque des Clones.
Et enfin, bien que le scenario que je vous ai décrit ci-dessus paraît cousu de fil blanc, la fin de ce romain est pour le moins étonnante autant que passionnante mais chut ! Je ne vous en dirai pas plus.
Seul point négatif de ce roman, à mon sens : le quatrième de couverture, où le synopsis parle du « vieux Ben », alors que lhistoire se déroule immédiatement après lEpisode III. Erreur de traduction ? Liberté du traducteur, qui na pas lu le livre ?
Mais ce point mis à part, je vous conseille vivement ce roman, qui est un des plus passionnants que jai pu lire ces derniers temps.