La critique du deuxième album sur Kanan, chez Panini
Comme dans le premier tome, le style narratif de cet album est assez original, puisque l'essentiel de l'histoire est constitué de flash-backs de l'enfance de Caleb Dume (avant qu'il ne devienne Jarrus Kanan) imbriqués dans la suite directe du récit entamé dans Kanan 1 : Le Dernier Padawan.
Autrement dit, le récit "au présent" est ultérieur à celui du tome 1 mais les flash-backs sont antérieurs à ceux de ce tome 1, puisqu'ici, on découvre la rencontre entre Caleb et Depa Billaba, et ses débuts en tant que Padawan de la belle Jedi, durant la Guerre des Clones.
Une fois de plus, le scénario de Greg Weisman est excellent. La psychologie des personnages est riche, on y retrouve un jeune Padawan avide d'aventure, inexpérimenté mais très volontaire et dévoué, et une Jedi "abîmée" par la guerre et en proie au doute quant à ses capacités.
Les clones sont ici très humanisés, on retrouve un peu, pour les fans de l'univers Légendes, les relations de fraternité entre les Jedi et les clones que l'on peut avoir dans l'excellente série de BD Clone Wars (première du nom) ainsi que dans les romans Republic Commando de Karen Traviss. Et à ce propos, les dialogues ne manquent pas d'humour, la candeur du jeune Jedi et des clones encore "verts", dans une aventure pourtant très sombre et violente, est vraiment rafraîchissante.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, on est bien dans l'univers canon de Star Wars, et on retrouve de nombreuses références à d'autres supports de cet univers, Star Wars Rebels bien sûr, mais aussi The Clone Wars (comme l'attaque du Sénat par Bane, ou les Guerriers Kage découverts dans la série animée), mais aussi le roman A New Dawn, qui sera publié au second semestre 2016 en France.
Le dessin de Pepe Larraz est magnifique, son léger côté "cartoon", notamment dans l'exagération des expressions de visage, rend les personnages beaux et attachants sans tomber dans la caricature. Les décors sont fouillés, la diversité des plans et des angles de vue, associée à une maquette destructurée, amènent un dynamisme génial au récit, le tout étant rehaussé par une colorisation impeccable et lumineuse (réalisée par David Curiel). Ce dessinateur est probablement mon préféré dans le nouvel univers en BD de Star Wars.
En revanche, la dernière issue n'a visiblement pas été dessinée par Larraz, mais par Andrea Broccardo, qui, lui, n'est pas à la hauteur de son collègue. Ses personnages sont loin d'être aussi beau et son style est beaucoup moins travaillé. Cela gâche un peu la fin de l'histoire, qui est pourtant sympathique, puisqu'elle raccroche les wagons entre les 2 BD Kanan et la série Star Wars Rebels.