La critique de l'album de Gerry Duggan et Phil Noto chez Panini
Voilà une histoire assez simple, mettant en scène un seul personnage connu : le grand velu, qui se crashe sur une planète inconnue lors d'une mission solo, enfin... sans Solo... enfin tout seul, quoi... peu après la Bataille de Yavin, et qui se lie d'amitié avec une jeune esclave, avec laquelle il va libérer toute une population des griffes de vilains esclavagistes à la botte de l'Empire.
La principale originalité de ce récit, c'est que, si Chewie parle (ou plutôt rugit) sur quasiment toutes les cases de l'album, ni les autres protagonistes, ni le lecteur, ne comprennent un traître mot de ce qu'il dit, car il n'y a pas de sous-titrage (et personnellement, mon shyriiwook n'est pas au top...). La seule traduction que l'on ait est donc celle que pense deviner sa jeune coéquipière... et on voit bien que la plupart du temps, elle est à côté de la plaque, ce qui est assez drôle.
D'ailleurs, la totalité du récit ne manque pas d'humour, qu'il soit conféré par la personnalité très attachante de la jeune Zarro, qui est un vrai moulin à parole, ou par les méthodes musclées de Chewbacca, dont les plans pour libérer les esclaves sont essentiellement à base de torgnoles et d'explosions. Il y a aussi quelques petits clins d'oeil au reste de la saga, et notamment à la "non-remise de médaille" à Chewbacca de l'Episode IV, qui a déjà été "réparée" dans l'album Princesse Leia : L'Héritage d'Aldorande.
C'est un scénario assez frais, qui aurait même pu être celui d'une publication jeunesse, et qui nous change de la noirceur que l'on peut voir dans les séries Star Wars ou Dark Vador. On y découvre un Chewie protecteur, presque paternel avec la jeune adolescente, ce qui fait écho à la nature de sa mission secrète, qu'on ne découvrira qu'à la toute fin de l'album.
La seule critique négative que je pourrais émettre sur cette histoire, c'est que c'est parfois un peu trop bavard, et de façon pas très subtile. L'auteur ne veut pas qu'on passe à côté d'une intention, et a tendance à beaucoup expliciter, parfois jusqu'à l'excès. Un bon exemple est le dicton du Shistavanen à propos des Wookiees : "Ne jamais laisser un Wookie vivant. Ils portent malheur. Tuez-les dès que possible"... Bon, on avait pigé l'intention à la première phrase, le reste n'était pas nécessaire...
Le dessin de Phil Noto est agréable, les traits sont justes, et mettent le côté doux de Chewbacca en avant, et la gamine est adorable. Les visages sont très expressifs, la diversité des angles de vue amène beaucoup de dynamisme. La colorisation est riche, lumineuse, et Noto utilise des flous cinétiques ou des flous de profondeur créés par ordinateur qui donnent un aspect cinématographique à certaines cases.
Cependant, bien que le dessin soit beau du début à la fin de l'album, on peut noter à partir de la 3ème partie que les traits sont un peu moins précis, la colorisation moins fouillée... comme si le dessinateur avait été pressé par le temps et n'avait pas pu s'appliquer autant que dans les premières issues (ce qui est probablement le cas).