La critique de la BD d'Ethan Sacks et Paolo Villanelli, chez Panini Comics
On quitte les Jedi et la Force pour entrer dans un monde bien plus violent, celui des chasseurs de primes. On suit plus précisément les aventures de Valance, le chasseur cyborg déjà rencontré dans Han Solo, Cadet Impérial (dont vous pouvez retrouver la critique ici), et Cible Vador.
Pour être franc, le début de ce comics m'a un peu désorienté, j'avais l'impression de ne rien comprendre, que le scénario était brouillon, incomplet, impression renforcée par le dessin (j'y reviendrai plus tard). Et puis, à l'occasion des nombreux flash-backs et flash-forwards (bon, faut quand même s'accrocher pour comprendre la chronologie des faits), l'auteur ajoute par petite touche les éléments volontairement laissés dans l'ombre, voire, revient sur des scènes, mais en changeant le point de vue, et tout finit par prendre sens, surtout les relations entre les protagonistes.
Car en effet, ces relations, parmi lesquelles s'entremêlent rancune, esprit de vengeance, amour familial, gratitude, haine ancestrale, code d'honneur... sont le véritable sujet de ce récit, et chaque personnage a droit à un retour dans le passé qui explique son état d'esprit, sa psychologie, et la façon dont il considère les autres chasseurs de primes. C'est extrêmement bien écrit, d'autant que ces "explications" n'entament pas l'action, qui est omniprésente. Et l'histoire principale n'est pas seulement un prétexte pour présenter tout ce petit monde, elle nous tient en haleine jusqu'au bout. Et puis Valance, sous ses faux airs de Terminator, c'est vraiment un héros, ou un anti-héros, puissant et complexe qu'on a plaisir à suivre.
Le dessin de Villanelli, je ne vais pas y aller par 4 chemins, est magnifique. Les personnages sont beaux, les scènes d'actions (donc 80% des cases) sont délirantes, avec des poses exagérées de super-héros comme je les aime, des hachurages sauvages imposant une impression de mouvement, les prises de vue sont hyper-variées, alternant gros plans, plongées, contre-plongées, plans de détails... le tout dans une maquette absolument pas sage, aux cases imbriquées et pas alignées, qui ajoute encore au dynamisme de l'ensemble.
Comme j'en ai parlé plus haut, ce "foutoir" graphique participe un peu à perdre le lecteur en début de récit. De fait, cela sert le désir de Sacks de nous balancer dans une action qu'on ne comprend pas, avant de nous révéler les explications petit à petit.
La colorisation de Prianto y est également pour beaucoup dans la beauté visuelle de cet album. Je ne suis personnellement pas trop fan des dessins sombres pour illustrer des récits sombres. Et là ce n'est pas le cas, les cases sont très colorées et le travail sur la lumière est parfait, et ajoute encore au dynamisme de l'ensemble.
Une petite parenthèse sur quelque chose qui fut un plus pour moi qui suis fan des espèces non-humaines de cet univers. Dans ce tome 1, le duo Sacks/Villanelli nous offre un florilège d'espèces variées, superbement réalisées : Trandoshan, Wookiee, Nautolan, Devaroniens, Anselmi, Abednedo, Céréen, Weequay, Iktotchi, Nexu... et même une espèce mégaclasse qu'on ne voit quasiment jamais dans Star Wars depuis Oppo Rancisis : il y a une scène superbe mettant en scène un tueur Thisspiasien ! Je me suis régalé ! Hum... bref... Je ferme la parenthèse.