La critique du tome 1 de la nouvelle série régulière Docteur Aphra
On connaissait Aphra (ainsi que ses 2 acolytes droïdes Triple Zéro et BT), surtout comme faire-valoir de Dark Vador dans la série éponyme de Kieron Gillen et Salvador Larroca. Et déjà dans cette série, que j'ai pourtant moyennement appréciée, ce personnage s'était imposé comme étant l'un de mes préférés du nouvel univers étendu. C'est donc avec beaucoup d'impatience que j'ai découvert ses aventures, relatées précédemment dans le magazine de Panini STAR WARS (1 à 4), avant d'être publiées dans ce premier album.
On découvre ici un récit plutôt inhabituel dans l'univers Star Wars, où il n'est pas question de lutte du bien contre le mal. Finalement l'univers Star Wars ne sert que de décor et de repère temporel. C'est avant tout une aventure d'archéologie dans le style d'Indiana Jones, avec ce qu'il faut de fantastico-magique, et surtout avec beaucoup d'humour, que ce soit à travers la gouaille bravache d'Aphra, ou dans le cynisme de Triple Zéro, voire dans la sauvagerie un peu caricaturale du Wookiee Krrsantan le Noir (qui va affronter toute une garnison impériale à lui tout seul).
L'interaction entre le père, archéologue un peu à l'ouest qui a voué sa vie à une seule quête, et Aphra, qui bien qu'elle s'en défende et ait un esprit très différent, marche quand même dans les pas de son papa, est savoureuse et n'est pas sans rappeler celle qui existe entre Henry et Indiana Jones dans La Dernière Croisade.
D'aucuns pourraient reprocher à cette histoire de trop verser dans le style fantasy, mais personnellement, j'aime ce mélange de science-fiction et de fantastique qui rappelle la belle époque où la Force n'était pas due à des micro-organismes présent dans les cellules des êtres vivants, mais était une puissance mystique qui donnait des pouvoirs magiques.
Le dessin de Kev Walker est inhabituel pour un comics, et rappelle davantage les BD de fantasy franco-belges, comme Lanfeust ou Valérian, avec des gros plans détaillés et des plans larges très simplifiés. La maquette est tantôt sage, tantôt chaotique, et cela amène beaucoup de dynamisme à l'histoire. Quant aux personnages, ils sont beaux et expressifs, sans être extraordinaires... En bref, Walker fait le job !
Même le dessin de Larroca, sur l'issue qui lui est confiée, est moins décevant que d'habitude, et sa jeune Aphra est même plutôt jolie.